On Thursday, June 16th at 1:15pm EST, IPI is hosting a Global Leaders Series presentation featuring H.E. Dr. Srgjan Kerim, candidate for the position of United Nations secretary-general.
IPI Live Event Feed
At the event, Dr. Kerim will discuss his experience and how it informs his vision of the future of global politics and the United Nations. He will address questions including how he would shape the job of UN secretary-general and define his priorities in office.
In December 2015, the government of the Republic of Macedonia formally nominated Dr. Kerim as a candidate for the position of UN secretary-general. Dr. Kerim is Foreign Affairs Adviser to the Prime Minister of the Republic of Macedonia and a member of the Council of Presidents of the UN General Assembly.
Dr. Kerim has more than 30 years of international political experience, as Foreign Minister, Ambassador of the Republic of Macedonia, and President of the 62nd Session of the UN General Assembly in New York.
ELIAMEP Working Paper 75/2016 written by Georgios Kolyvas analyses the future of the eurozone. In particular, it argues that more integration is feasible on the basis of the experience gained in previous years. In addition, it is proposed for Greece to set up its own growth plan which will help the country to proceed towards its recovery beyond the third bailout programme.
Working Paper 75/2016: The eurozone on the way of more integration (in French).
Author: Georgios Kolyvas
Briefing Note 44/2016 of ELIAMEP’s South East Europe Programme analyses the key parameters of the EU decision to abolish the visa regime for Kosovars travelling to EU countries. This development can be seen as an important step in Kosovo’s efforts to come closer and eventually integrate in the EU.
You can read here the article on reactions within the Greek society, which was written by Professor George Pagoulatos. The commentary was published on 12 June 2016 in the Sunday edition of Kathimerini and is available in Greek.
L’OTAN mène depuis le lundi 6 juin l’opération « Anaconda », son plus grand exercice militaire depuis la fin de la guerre froide. Dans quel contexte géopolitique cette manœuvre s’inscrit-elle ? Quel est le message adressé à la Russie ?
Nous sommes dans une période de tensions accrues entre la Russie et les pays occidentaux depuis le début de la crise ukrainienne en 2014. Le référendum organisé en Crimée, hors des règles constitutionnelles, qui a conduit au rattachement de cette province ukrainienne à la Russie, et le conflit armé qui a été déclenché entre l’Ukraine et les rebelles de la région du Donbass, opposés au pouvoir central de Kiev et appuyés par les Russes, participent à ce regain de défiance.
Ces manœuvres se déroulent un mois avant le Sommet de l’OTAN, prévu début juillet à Varsovie. Elles ont pour objectif d’envoyer un message dissuasif en direction de la Russie, et de décourager les Russes de tenter une action militaire directe – très peu probable – ou du moins d’utiliser des moyens de guerres hybrides contre des pays de l’OTAN, les Pays baltes ou la Pologne. Mais le message n’est pas seulement destiné à la Russie. C’est aussi un message de réassurance vis-à-vis de la Pologne et des Pays baltes, inquiets de ce qu’ils considèrent comme une résurgence de la menace. Ce message est au moins aussi important que le premier.
Le renforcement du système de défense anti-missile en Roumanie, et bientôt en Pologne, constitue-t-il une menace pour la Russie ? Quelle est la stratégie américaine ?
Le projet de défense anti-missile date de la fin des années 90. À cette époque, les Américains avaient imaginé un système de défense qui puisse les protéger face à des pays proliférants et contre des tirs de missiles balistiques en nombre limité. Le projet a été repris par l’OTAN en 2005. En 2009, le système de défense anti-missile européen a été révisé par le président américain Barack Obama en faveur d’un déploiement en plusieurs étapes de la défense anti-missile, privilégiant d’abord la protection contre les missiles à courte et moyenne portée. La protection contre les missiles à plus longue portée, celle qui inquiète les Russes, devait venir ensuite.
Initialement, même si ce n’était pas écrit dans les textes et notamment dans le concept stratégique de l’OTAN de 2010, le bouclier anti-missile en Europe visait essentiellement le risque d’une prolifération balistique et nucléaire en Iran.
Il est vrai que, désormais, depuis l’accord sur le nucléaire de juillet 2015 avec l’Iran qui a permis de stopper le phénomène de prolifération en Iran, la défense anti-missile européenne a perdu de son intérêt. Or, le projet continue à être développé. Un nouveau stade d’opérationnalité sera d’ailleurs proclamé lors du prochain sommet de l’OTAN. Cela inquiète vivement les Russes. La Russie avait d’ailleurs engagé des négociations avec l’OTAN, et plus spécifiquement avec les Américains, pour être intégrée au projet de défense anti-missile afin d’avoir l’assurance qu’il n’était pas dirigé contre ses forces de dissuasion nucléaire. La révision du projet par Barack Obama en 2009 avait d’ailleurs pour objectif de limiter dans un premier temps le déploiement de la défense anti-missile aux instruments qui ne sont pas susceptibles de menacer la Russie. Mais aujourd’hui, les SM-3 Block IB qui seront déployés en Roumanie peuvent intercepter des missiles à plus longue portée, ce qui inquiète les Russes.
Il y a donc deux éléments à prendre en considération. Effectivement, les Russes perçoivent le bouclier anti-missile européen comme une menace dans la mesure où il pourrait, un jour ou l’autre, intercepter les missiles de la force de dissuasion nucléaire russe. Si les Russes ont donc le sentiment de voir leur protection être affaiblie, il ne faut pas voir pour autant le système de défense anti-missile comme étant dirigé uniquement contre la Russie. En effet, ce projet initialement porté par les Américains, et ensuite adopté par l’OTAN, a une portée qui va au-delà de l’Europe : il s’agit pour les Etats-Unis de se protéger de frappes nucléaires limitées sur l’ensemble de la planète. Les mêmes éléments de défense anti-missile sont déployés en Asie avec des frégates AEGIS, au Japon, tandis que les Etats-Unis encouragent les Indiens à se doter d’un bouclier antimissile et vendent des systèmes de défense élargis à tous les pays du Proche-Orient. C’est donc bien un projet qui vise à couvrir l’ensemble de la planète face aux pays potentiellement proliférants mais qui par ricochet tend à affaiblir la protection des pays qui disposent de l’arme nucléaire et qui ont développé ces armes dans une logique dissuasive.
Les incidents militaires entre la Russie et les Etats-Unis en Mer baltique préfigurent-ils un accroissement des tensions cet été, alors que l’OTAN tiendra son Sommet annuel à Varsovie, et que la Suède et la Finlande se rapprochent de l’Alliance ?
Dans cette période de tension, il est certain que les Russes testent la défense des pays européens. On l’a notamment vu lorsque la Russie a déployé des bombardiers en Syrie, et a étonnamment privilégié un parcours longeant les frontières des pays membres de l’OTAN avant de se déployer en Syrie, ce qui n’était pas forcément nécessaire. C’est une façon de tester les réactions de l’Alliance atlantique. L’OTAN répond de son côté par des manœuvres militaires afin de ne pas céder à ces intimidations.
Mais, parallèlement, le Conseil OTAN / Russie, une structure de dialogue créée à la fin des années 90 et qui ne s’était plus réunie depuis la crise en Crimée, a de nouveau tenu une réunion il y a deux mois. Il y a donc des canaux de discussion qui existent entre l’OTAN et la Russie et qui ont été rétablis. Il y a également le format Normandie (France, Allemagne, Ukraine, Russie) qui permet d’entretenir ce dialogue.
Le Sommet de l’OTAN à Varsovie sera l’occasion pour l’organisation de réaffirmer la réassurance vis-à-vis des Pays baltes et de la Pologne. Il est également probable que les canaux de communication avec la Russie soient développés car ce Sommet de l’OTAN, symboliquement situé en Pologne, devrait se traduire par une période de tension accrue entre les protagonistes.
Concernant la Suède, il faut rappeler que ce pays a privilégié une posture de neutralité armée durant la Guerre froide. Son rapprochement vis-à-vis de l’Alliance atlantique est progressif depuis la chute de l’Union soviétique. La perception de la résurgence de la menace russe contribue à accélérer le rythme de rapprochement de la Suède et de la Finlande avec l’OTAN.