(BRUXELLES2) L’Egypte s’est engagée concrètement en Libye, en 2011, beaucoup plus que la version officielle le laisse penser, à lire les différents échanges de mail qu’a reçu Hillary Clinton quand elle était en poste au secrétariat d’Etat US.
L’engagement des forces spéciales égyptiennes (avec les Français et Britanniques)
Une source « extrêmement sensible » détaille ainsi dans un mail de mars 2011 « que les rebelles reçoivent une assistance directe et la formation d’un petit nombre d’unités de forces spéciales égyptiennes, alors que les troupes françaises et britanniques d’opérations spéciales travaillent à partir de bases en Egypte, le long de la frontière libyenne. Ces troupes sont chargés de contrôler le transfert d’armes et de fournitures pour les rebelles. »
Les succès de rebelles début 2011, un succès égyptien aussi ?
« Depuis les premiers jours de la crise libyenne, les Egyptiens soutiennent en coulisses les forces de la rébellion » indique ainsi une source diplomatique. « Les troupes des forces spéciales égyptiennes servent aux côtés des rebelles dans l’Est de la Libye ». « Un haut gradé égyptien affirme en privé que ses troupes sont responsables de nombreux succès militaires des rebelles » confirme-t-on à Hillary Clinton.
Une volonté de discrétion
Mais la discrétion est de mise car Le Caire ne veut pas apparaitre trop lié aux forces occidentales. La diplomatie égyptienne entend souligner « la nécessité de défendre les Libyens contre le régime de Kadhafi. Mais en même temps à se distancer d’une intervention dirigée par les anciennes puissances coloniales européennes ».
Des intérêts multiples et ambigüs
Les intérêts de l’Egypte sont en effet multiples : 1° géopolitique — La défection du leader libyen M. Kadhafi et « la division politique de la Libye donneraient à l’Égypte l’opportunité de combler le vide à l’Est » et lui conféreraient le statut de puissance régionale — ; 2° sécuritaire — éviter un afflux massif de réfugiés et contenir la menace djihadiste qui apparait à mesure que le conflit se poursuit — ; 3° économique — « Environ 1,5 millions d’Egyptiens vivent et travaillent en Libye et effectuent des versements vers l’Egypte à hauteur de 254 millions $ ».
(JB avec NGV)
(B2) Le Bataillon de Chasseurs à Cheval assurera dès septembre et pour 4 mois, la « force protection » de la mission de formation de l’armée malienne (EUTM Mali). Ce bataillon ISTAR (Intelligence, Surveillance, Target acquisition and Reconnaissance), a terminé fin juillet son entraînement à Bourg-Léopold en simulant des situations semblables à celles qu’il pourrait rencontrer lors de la protection du camp d’instruction de Koulikoro ou des escortes en direction ou depuis la capitale malienne de Bamako, comme l’a expliqué le lieutenant-colonel Francis Pierard, commandant du bataillon ISTAR : « barrage routier lors d’une patrouille, civils maliens tentant d’assiéger le camp ou mystérieux véhicule suivant un convoi du bataillon ».
NB : la situation s’est tendue dans la capitale malienne, qui avait été épargnée jusqu’ici par la guerre, après différents attentats à Bamako cette année, qui ont fait plusieurs victimes dont un agent de l’UE.