(crédit : Ministère de l’intérieur / DICOM)
(B2) C’est la proposition que vient de faire le président de la région PACA (Provence Alpes Côte d’Azur) et député européen, Renaud Muselier, dans une lettre adressée au président français, Emmanuel Macron. Il estime que la seule solution face aux risques accrus d’incendies et à la faiblesse des moyens aériens dans toute l’Europe (1), est de mettre en place une flotte aérienne européenne.
Une flotte limitée en nombre
La situation est, en effet difficile. La France a 12 avions Canadairs vieillissants (voir ci-dessous), l’Italie 13, l’Espagne 2, la Grèce un seul et le Portugal aucun. On pourrait ajouter à cette liste, la Croatie et la Slovénie qui n’ont, aucun avion à ma connaissance, travaillant surtout avec des hélicoptères. Et la Bulgarie et la Roumanie tous aussi exposés aux risques d’incendies et disposant de peu de moyens.
… et mise à rude épreuve
La flotte française d’avions anti-incendies, les 12 avions Canadair CL 415 notamment, devrait être bientôt renouvelé. Leur âge n’est pas immense – 23 ans pour le plus ancien – Mais la « durée de vie de tels appareils est considérablement réduite de par la multiplication des impacts avec l’eau ». Il faut « engager urgemment un renouvellement de notre flotte aérienne » plaide-t-il.
Se regrouper, une nécessité technologique
Une seule solution : se grouper à plusieurs pays. « L’entreprise Viking Air en charge de la commercialisation des bombardiers d’eau refuse de reprenne la production si une commande d’au moins 25 appareils ne lui est pas faite. » Soit un budget de plus d’un milliard d’Euros. La seule solution qui s’impose
… et une nécessité économique
« la France ne peut pas supporter toute seule un tel investissement, la seule solution est européenne via une politique communautaire de protection civile ambitieuse » plaide-t-il. « La France doit engager l’ensemble des pays du Sud de l’Europe dans une grande politique de renouvellement de la flotte aérienne d’intervention avec l’aide de la Commission européenne via le mécanisme européen de protection civile ».
Commentaire : cette solution parait complexe à mettre en œuvre. Mais elle parait aussi s’imposer. Chaque année, les Canadairs courent d’un pays à l’autre. Car aucun pays n’a les moyens suffisants pour faire face à ses propres incendies. Et plusieurs autres (les plus petits) sont dépourvus de vrais moyens de lutte. Il suffit que deux ou trois incendies majeurs se déclenchent en même temps. Et c’est la panne sèche. Une coopération renforcée en la matière s’impose donc. Elle rejoint ainsi le projet de Michel Barnier d’une force européenne de protection civile.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Hélicoptères Tigre au Mali (Archives – Crédit : Bundeswehr/Tessensohn)
(B2) Un hélicoptère allemand Tigre servant dans le cadre de la MINUSMA s’est écrasé à Gao ce mercredi (26 juillet), vers 14h30, à environ 70 km au nord-est de Gao, dans le nord du Mali. Les deux pilotes n’ont pas survécu a confirmé, ce soir, la ministre de la Défense Ursula von der Leyen, lors d’une conférence de presse improvisée au siège du ministère.
L’équipage décédé
« Cette mort nous touche tous profondément », a déclaré la ministre. « L’armée entière est en deuil. La mort de ces braves soldats est une perte douloureuse pour les familles et les proches, je dirais que nous sommes dans cette heure amère à vos côtés et [les] pleurons avec vous. » NB : l’armée allemande avait quatre hélicoptères sur le camp de la Minusma.
Un accident soudain
L’origine du crash n’est pas connue a expliqué l’inspecteur général adjoint des Forces armées, le vice-amiral Joachim Rühle. Ce que l’on sait c’est que l’accident a été soudain. L’hélicoptère a tout d’un coup piqué du nez. « Aucun appel d’urgence n’a été passé par l’équipage. » L’alerte a été donnée par l’hélicoptère qui l’accompagnait. « L’hélicoptère s’est embrasé et a [complètement] brûlé. La cause de l’accident est encore complètement ouverte. La preuve d’une action extérieure n’est pas disponible à ce jour. »
Une panne technique ?
Selon le site de l’hebdomadaire Der Spiegel, le crash pourrait avoir une cause technique. Le journal allemand a recueilli des témoignages de pilote qui parlent « d’une panne majeure ». Ces appareils n’étaient pas faits pour des chaleurs extrêmes, explique-t-il, devant voler à 36°. Or la température sur place atteignait les 43°. Une dérogation avait donc dû être accordée par l’inspection de la Bundeswehr, complète Die Zeit.
Une enquête technique démarre
Une équipe d’enquêteurs est partie immédiatement à Gao, pour déterminer la cause de l’accident et essayer de trouver les enregistreurs de vol. En 2013 déjà, les appareils Tigre de l’armée allemande avaient été immobilisés suite à un crash dans les Alpes bavaroises (lire : Les Tigre allemands cloués au sol).
Envoyés en reconnaissance
Les deux « Tigre » avait été envoyés par les Nations unies le mercredi matin pour une mission de reconnaissance à environ 150 kilomètres au nord de Gao, près du village de Tabankort, où avaient eu lieu des escarmouches le matin. Une information donnée par l’ONU qui a semé la confusion quelque temps. Mais, l’accident est survenu bien avant que les deux hélicoptères aient atteint la zone cible.
Une question sensible en période électorale
A noter que cet accident survient en pleine période électorale en Allemagne, alors que Berlin s’est engagé davantage que prévu dans la MINUSMA au Mali, pour des missions qu’on qualifié « outre-rhin » de « robustes » même si elles n’atteignent pas l’engagement des forces spéciales françaises dans Barkhane.
(NGV)
Lire aussi :
(crédit : Protection civile italienne)
(B2) Après l’appel à l’aide de la France, hier après-midi (mardi 25 juillet), face aux incendies de forêt en Provence et en Corse, la Commission européenne a immédiatement mobilisé un appareil italien dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’UE.
Le Canadair ialien est intervenu dès mardi dans l’après-midi. Il a procédé à 22 lâchers d’eau durant les 2h20 de vol pour lutter contre le feu à Biguglia en Corse, selon un premier bilan dressé par la Commission européenne. Un avion italien est ce mercredi (26 juillet), en intervention dans le Var (84) et les Bouches-du-Rhône (13).
(NGV)