You are here

Bruxelles2 Blog

Subscribe to Bruxelles2 Blog feed Bruxelles2 Blog
B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 5 hours 29 min ago

La démocratie fonctionne encore (Asselborn)

Mon, 14/12/2015 - 23:55

(crédit : CUE)

(B2) En marge de la réunion des ministres de l’Union européenne, ce lundi, Jean Asselborn, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, a voulu tirer la leçon du second tour des élections régionales.

« On peut dire bravo à la France », a-t-il tenu à souligner. « On ne peut pas oublier le premier tour. Bien sûr. Mais cela aurait pu être pire. On a fait barrage à ceux qui sont vraiment des anti-européens, des gens qui n’ont pas compris le message que nous a donné le XXe siècle de mieux faire au XXIe siècle. Cela montre que la démocratie fonctionne encore ».

(NGV

Le cap des 9000 franchi. B2 publie, se développe et se renforce…

Sun, 13/12/2015 - 21:55

Pose d’un caracal sur la FOB Tagab (crédit : DICOD /EMA)

(B2) Le cap des 9000 articles sur B2 a été franchi aujourd’hui. Le rythme d’articles ne faiblit pas. Au contraire…

Notre édition professionnelle B2 Pro compte désormais plus de 2500 articles. En trois ans à peine. Preuve du dynamisme de cette édition, ceci confirme notre intuition du départ. Il existe une demande d’approfondissement  sur les questions stratégiques européennes. Notre cercle d’abonnés s’étend. Notre plus fidèle garantie d’indépendance et de qualité. Souscrire est aussi pour nous le plus sûr moyen de continuer notre travail d’information. Rejoignez-nous ! (*)

La boite à outils de B2 se complète

De nouveaux outils d’information ont été développés. La magie d’internet mais aussi une pratique forcenée du webjournalisme ! Certains lecteurs nous avaient soufflé des idées. Nous avons cherché à innover sur ce blog comme dans l’édition Pro. Pour précéder l’actualité mais aussi prendre le recul nécessaire. Profitez-en !

• Le Quezako, c’est une véritable mine d’or pour tous ceux et celles qui souhaitent comprendre le fonctionnement de la ‘machine’ européenne. Il compte désormais près de 75 fiches-mémo et notre ambition est de doubler ce chiffre d’ici la fin de l’année prochaine, pour avoir ainsi une encyclopédie complète sur l’Europe politique (affaires étrangères, défense, sécurité, zones de crise). Le Quezako peut être souscrit avec un abonnement spécifique.

• Les Dossiers d’actualité. Ils reprennent les principaux articles publiés, tant sur l’édition Pro que sur le blog, sur une thématique précise. Ce qui permet, en un seul coup d’oeil, d’avoir une vue d’ensemble de l’actualité complexe de l’UE.  Le dernier numéro paru : N°30. Garder les frontières de l’Europe. Vers un corps européen de garde-côtes et garde-frontières. A paraitre prochainement : « lutte contre le terrorisme » et « combattants étrangers ».

• Le Fact checking. Cette nouvelle rubrique a fait son apparition sur le blog. Objectif : préciser, enrichir, analyser voire démonter certaines informations circulant sur internet qui peuvent se révéler parfois un peu, beaucoup, largement fausses ou, au contraire, très exactes.

• Le Fil info. Il permet en temps réel d’avoir un aperçu de ce qui est publié ailleurs. Vous pouvez ainsi lire toute l’actualité des agences  et les billets de nos confrères auteurs des principaux blogs de défense (français comme européens). Dans l’édition pro, vous pouvez aller plus loin et avoir accès aux dernières nouvelles sorties dans les 28 Etats membres OTAN/UE (Premiers ministres, ministères de Défense ou des Affaires étrangères) ou par les structures à l’extérieur (délégations de l’UE, missions PSDC, etc.).

Vous pouvez continuer à nous suivre sur ce Blog, sur l’édition Pro, sur Twitter et maintenant aussi sur Facebook. N’hésitez pas à nous envoyer des commentaires. Nous les lisons tous (même si nous les publions pas). Ils nous aident à améliorer notre outil, à connaitre vos sentiments, à découvrir de nouvelles zones d’écriture. L’occasion d’échange et de partage, au besoin.

Pour accomplir tout cela, un homme seul ne suffisait pas. L’équipe de B2 – Bruxelles2 s’est renforcée. Et devrait l’être encore en 2016. Mais l’esprit reste le même : aller de l’avant. B2 est désormais présent dans les deux capitales européennes : Bruxelles et Strasbourg. Pour nous entourer, un comité de « sages » se constitue afin de prolonger notre travail sur le plan des idées. Nous travaillons aussi à rendre notre site plus performant. Grandir suppose d’avoir des serveurs plus réactifs et autonomes. Notre structure est en expansion douce, sans tapages (ce n’est pas notre genre) mais solidement.

Last but not least. Vous pouvez soutenir facilement notre travail d’intérêt général. Effectuez un don en utilisant la plateforme j’aime l’info (mise en place par le syndicat des médias en ligne dont fait partie B2). Ce don est déductible, en France, en partie des revenus (2/3 de la somme versée pour les particuliers) ou des bénéfices (60% pour les entreprises).

Nicolas Gros-Verheyde
rédacteur en chef de B2
et bloggeur sur « Bruxelles2 »

Crédit photo / Pose d’un caracal sur la FOB Tagab

Le Luxembourg double son effectif au Mali. Que les moqueurs rongent leur frein…

Fri, 11/12/2015 - 21:55

A la Finul au Liban, octobre 2014 (Archives B2 / crédit : MOD Luxembourgeois)

(B2) Le Luxembourg a annoncé le doublement de son effectif au Mali, en soutien aux Français, soit 1 militaire. C’est peu. Et cela peut susciter des moqueries en tout sens (1). Ce n’est pas avec un militaire de plus qu’on va régler la question du Mali. C’est sûr. Et même si l’expertise de l’officier en question est sérieuse, elle reste symbolique et illustre plutôt la volonté politique luxembourgeoise de venir assurer la solidarité avec la France.

Un avion de surveillance en permanence dans les opérations maritimes

B2 pourrait se joindre à ce coeur de corbeaux. Mais quand on est un peu sérieux et qu’on regarde, force est de regarder l’ensemble du panel. D’abord le Luxembourg ne fait pas que çà, pour le Mali, il va assurer aussi un soutien financier pour l’armée malienne (2 millions d’euros). Et, surtout, le Grand Duché, à la mesure de ses moyens, « colmate » souvent quelques brèches particulières qui subsistent dans les opérations ou moyens communs de défense. Il a ainsi assuré l’envoi d’un avion de surveillance privé (2), quasiment de façon permanente dans l’opération anti-piraterie dans l’Océan indien (EUNAVFOR Atalanta). Une opération réitérée pour l’opération de lutte contre les trafiquants en Méditerranée EUNAVFOR Med.

Débloquer des capacités

Le Luxembourg s’est fait la spécialité de ‘déminer’ des points de blocage en apportant la contribution qu’il faut au bon moment. Pour la mission de conseil de l’Union européenne auprès de l’armée centrafricaine (EUMAM RCA), alors que le chef de mission s’arrachait un peu les cheveux devant les difficultés juridico-administratives posées sur son chemin pour équiper en matériel de formation le camp des FACA, là encore le Grand Duché a mis la main à la poche (fournissant 90% de la somme demandée, la France fournissant le reste). Sans se poser trop d’état d’âme comme certains pays ou la Commission européenne qui a joué aux vierges effarouchées.

Idem pour l’agence européenne de Défense. Londres met son veto, chaque année, à toute augmentation du budget, même simplement équivalente à l’inflation. Le Luxembourg a ouvert la voie en novembre dernier en versant 300.000 euros (soit 1% du budget de l’agence).

Rappelons enfin qu’en matière de capacités, le Luxembourg a décidé d’acheter un A400M qui sera cocalisé avec les 7 autres A400M belge dans le futur. Ce n’est pas vraiment pour servir à ses opérations nationales ou extérieures. Les capacités de transport de cet avion, les Luxembourgeois comptent bien le mettre à disposition des différentes opérations de l’OTAN ou de l’Union européenne et des autres Etats membres.

Un bémol : le budget de défense

Si tous les Etats faisaient pareil et avec le même engagement volontaire, il n’y aurait plus vraiment de problème de solidarité au niveau européen. Le reproche véritable qui pourrait être fait au pays est la faiblesse de son budget militaire (0,5% du PiB pour une armée d’un peu moins de 1000 hommes et femmes), le plus bas taux de l’OTAN. Le pays a largement les moyens de faire plus (car il est un des plus riches par tête d’habitant en Europe). Mais cela va s’améliorer, m’a indiqué un responsable luxembourgeois. Cela fait d’ailleurs partie du programme de coalition de redonner un peu du souffle au budget de défense.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Tremblez écrit l’Obs,et la twittosphère s’en donnée à coeur joie (lire sur les frontaliers quelques exemples). Il est vrai que c’était trop beau…

(2) Deux avions en fait, l’un servant de relais ; sous forme d’un contrat public-privé contracté par le ministère de la Défense avec la société CAE Aviation.

Lire aussi :

 

Les marins du Szafir libérés. Une rançon versée

Thu, 10/12/2015 - 23:40

(B2) Les cinq marins polonais du Szafir, enlevés le 27 novembre, ont été libérés a annoncé la Première ministre polonaise, Beata Szydlo, lors d’une conférence de presse tenue à Varsovie mardi (8 décembre), remerciant les autorités nigérianes, le personnel consulaire polonais et le propriétaire. Le capitaine, les 3 officiers et un marin ont été rapatriés immédiatement. Les marins ont été rapatriés dès le lendemain. Ils ont atterri à Hambourg mercredi d’où ils sont partis pour Szczecin, le port de la Baltique d’où ils sont originaires.

Des négociations entamées rapidement

Le ministre des Affaires étrangères, Witold Waszczykowski, s’est félicité de cette « fin heureuse au bout de deux semaines ». Une « priorité » pour la diplomatie polonaise qui avait mis en place à Varsovie une cellule de crise interministérielle et dépêché sur place à Abuja des renforts consulaires. Ce qui, effectivement, est rapide mais assez courant dans la piraterie nigériane où l’objectif n’est pas de garder les otages mais d’obtenir rapidement un ‘dédommagement’

Une rançon versée sans doute

« Des discussions ont été entreprises par les autorités locales avec les ravisseurs. Le contact a été rapidement établi. » Sans préciser expressément qu’une rançon avait été versée, Waszczykowski a ajouté cependant. « Les négociations avec les ravisseurs (ont été) fastidieuses et difficiles ». Un peu plus tard, le ministre a reconnu, à mi-mots, interrogé par nos confrères de Radio 1, que la libération ne tenait pas qu’à l’art de la négociation. « La vie des Polonais, la vie des marins est sans prix. Tenons-nous en à cette explication » a-t-il précisé .

Enquête ouverte

Une enquête a été ouverte par le procureur de Szczecin. Dans les récentes années, cependant, la justice polonaise n’a jamais, à notre connaissance, eu à juger de pirates ni la Pologne n’a demandé leur extradition. Plusieurs Polonais figuraient cependant parmi les marins attaqués ou pris en otages par les pirates somaliens naviguant sur des navires de différentes nationalités (Sirius star, Bow Asir, St James Park, MV Beluga Nomination…) selon la base « Piraterie » de B2.

(NGV)

Lire aussi : 5 marins polonais otages des pirates. La piraterie nigériane toujours active (maj3).

Où sont engagés les Européens sur les « fronts » extérieurs ?

Thu, 10/12/2015 - 21:55

réunion quotidienne dans le QG flottant du Cavour de l’opération EUNAVFOR MED en Méditerranée

(B2 – exclusif) Suite au déclenchement de l’article 42.7 par la France, B2 a voulu faire le point sur les opérations extérieurs des Etats membres de l’Union européenne. Une enquête qui inclut la participation aux missions et opérations européennes, civiles ou militaires, comme aux opérations de l’OTAN, de l’ONU ou celles menées en « national ».

En voici les enseignements principaux

Contrairement à ce qui est souvent dit, nombre de pays européens sont assez engagés sur des terrains de crise dans des missions et opérations de stabilisation. Mais il faut aussi souligner que, bien souvent, ils préfèrent des terrains assez apaisés. C’est ce que montre notre enquête.

L’opération de l’OTAN au Kosovo (KFOR) mobilise ainsi encore plusieurs milliers d’hommes au total, de plusieurs Etats membres alors que de l’avis de tous, la situation ne nécessite pas un tel déploiement de forces militaires. L’engagement y est d’ailleurs assez « placide » aujourd’hui, pour ne pas dire « pépère ». C’est d’ailleurs l’intérêt pour plusieurs pays : ce n’est pas très loin, pas très cher. Et il y a un bon terrain d’exercice.

Plutôt l’OTAN ou l’UE que l’ONU

De façon générale, on peut remarquer que les Européens préfèrent s’engager dans des opérations multinationales de « leurs » organisations (Union européenne et OTAN) plutôt qu’au sein de l’ONU. L’envoi de Casques bleus n’a plus trop la cote, sauf dans la FINUL au Liban (une opération d’initiative européenne à l’origine) ou pour quelques pays (Irlande, Italie, Suède).

Certains pays adoptent une stratégie d’être présents un peu dans toutes les opérations : un peu d’OTAN, un peu d’UE, un peu d’ONU. D’autres adoptent une stratégie de concentration sur quelques opérations, pour avoir un effet de poids, ou sur un ou deux théâtres d’opération, apportant aussi un soutien « en national » à des opérations multilatérales. Les traditions historiques, les parti-pris politiques, le positionnement stratégique pèse souvent dans ces participations. Mais il faut se méfier aussi de certains préjugés… Certains pays surprennent par des engagements notables dans des missions où on ne les attendrait pas. Plusieurs pays mènent aussi des missions/opérations en national (Belgique, Espagne, France, Pays-Bas).

Bien souvent les pays maintiennent un effectif d’un ou deux nationaux dans un certain nombre de missions. L’utilité de cet engagement est limité. Il permet surtout à l’Etat concerné de planter un drapeau sur une carte et d’être informé de la situation sur le terrain (le militaire devient alors tout autant un officier de liaison chargé de faire remonter de l’information à sa capitale qu’une expertise au service du chef de mission).

Les pays d’Europe centrale et orientale peinent à s’engager hors de leur zone d’action proche (Balkans et Caucase) et de l’Afghanistan. Exception faite de la Lituanie ou de l’Estonie ainsi que de la république Tchèque. Est-ce la menace (ressentie ou réelle) de la Russie par rapport aux pays de l’ex-URSS ? Est-ce le contrecoup de l’engagement, ressenti parfois comme un échec, en Irak en 2003 ? Ou un repli sur soi plus notable ? Les raisons sont sans doute multiples.

Les pays qui ont été frappés de plein fouet par la crise économique (Bulgarie, Grèce, Portugal…) ont, en revanche, nettement diminué leur engagement extérieur. L’Espagne semble échapper à cette règle. Mais l’engagement extérieur reste moindre que dans le passé. L’Irlande également, mais on note dans les chiffres fournis par Dublin, le « trou d’air » de 2011, qui était justement en plein coeur de la crise financière dans l’île. On voit là une assez étroite corrélation entre la situation économique et budgétaire et l’engagement extérieur.

Plusieurs pays ont également engagé l’armée dans des opérations intérieures, de façon importante, soit pour sécuriser leur territoire national sur un temps relativement imprécis (Belgique, France, Hongrie, Italie), soit pour mener dans un court terme une assistance face à l’arrivée massive de réfugiés (Allemagne, Autriche, Slovénie).

Enfin, on peut remarquer, en particulier, le relatif faible engagement de certains pays en particulier (Pologne, Suède, Roumanie), au regard de leur poids démographique voire de leur bonne santé économique, pour les deux premiers.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Tous les détails sur B2 pro : Opérations extérieures. Où sont engagés les soldats européens ? Détails pays par pays. Notre enquête

Lire aussi : La clause de défense mutuelle activée. Les alliés se mobilisent. Une première historique

La leçon de kick boxing politique de Renzi

Mon, 07/12/2015 - 23:59

Matteo Renzi, recevant le président afghan, Ashraf Ghani,

(B2) L’entretien qu’a donné Matteo Renzi au quotidien Corriere della Sera ce dimanche ressemble à une vraie leçon de kick boxing.  Il l’a poursuivi cet après-midi par un message diffusé sur les élections Un festival…

Un coup à ceux qui  taxent de mollasonne la position italienne…

« La position de l’Italie est claire et robuste. Nous devons anéantir les terroristes, pas plaire aux commentateurs. Et la chose que nous ne devons pas est une multiplication des réactions ponctuelles sans regard stratégique. Nous pouvons tout nous permettre, sauf une Libye bis ».

Un coup dans les tatanes de Berlusconi et Sarkozy

Interrogé sur l’éventuel de leadership « Si les moyens de leadership consistent à jouer à courir après le bombardement des autres, je dis: non merci. Nous avons déjà donné. L’Italie a utilisé cette stratégie en Libye en 2011: pour se rallier au final à contrecœur à la position de Sarkozy. Quatre années de guerre civile en Libye ont montré que ce n’était pas un choix heureux. Et aujourd’hui, nous avons besoin d’une stratégie différente. »

L’armée italienne peu engagée ?

Reprocher à l’Italie de ne pas être présente lui parait difficile. « L’Italie est présente partout : nous dirigeons la mission au Liban, nous sommes en Afghanistan, au Kosovo, en Somalie, en Irak. Le conseiller militaire de Ban Ki-moon est italien, c’est le général Serra. »

Une petite tape à revers pour Angela

« Les Allemands ont décidé d’augmenter leur contingent après (l’attentat de) Paris. Mais il n’arrivent pas encore à notre niveau d’engagement. Et ce qu’ils ont décidé en décembre 2015, nous avons fait depuis septembre 2014. »

Une chiquenaude en passant à François Hollande

« J’ai un grand respect, de l’estime et de l’amitié personnelle pour François Hollande. C’est un homme très intelligent et sa réaction (NB : la déclaration de guerre contre Daech) est légitime et compréhensible. Mais il dirige une France blessée, qui a besoin de donner des réponses, à commencer sur le plan interne. » Une phrase qui peut se lire à double sens, après les avancées du Front national aux élections régionales.

Des écoles et des théâtres pas seulement des bombes…

« Nous voulons élargir la réflexion. Il est nécessaire de combattre Daech : discutons sur la manière de le faire. Et n’oublions pas que les attentats ont été élaborés dans les banlieues des villes d’Europe. Il faut une réponse aussi en Italie. Voilà pourquoi il faut des écoles et des théâtres, pas seulement des bombes. C’est la raison pour laquelle chaque euro dépensé pour la défense se traduira par un euro pour la culture ».

Et, pour finir, un uppercut à l’Europe

Le dernier coup, le président du Conseil italien l’a porté aujourd’hui. Un message diffusé notamment sur son compte facebook et intitulé « L’Europe doit changer ».

« Le moment est venu pour les institutions européennes de faire face à la réalité — écrit-il (en français également). On ne peut pas survivre seulement grâce aux moyens tactiques. Sans une vision stratégique, surtout en thème d’économie et de croissance, les forces populistes vont gagner; tôt ou tard elles gagneront aussi dans les élections politiques nationales. (…) Si l’Europe ne change pas son parcours tout de suite, les institutions européennes risquent devenir (en le sachant ou pas) les meilleurs alliés de Marine Le Pen et de ceux qui essayent de l’émuler. »

(NGV)

Dernières nouvelles des missions de maintien de la paix l’UE (PSDC) – novembre 2015

Sun, 06/12/2015 - 09:58

(B2)

Niamey (Niger). Formation des formateurs pour la Police nationale

(Crédits: EUCAP Sahel Niger)

26 commissaires et officiers de police viennent d’être formés, dans la première quinzaine de novembre, par la mission EUCAP Sahel Niger, pour devenir à leur tour formateurs. Une dizaine d’officiers seront affectés à la formation initiale des jeunes recrues. Les autres stagiaires, affectés dans la police technique et scientifique (DPTS) et l’équipe des transmissions et de l’informatique (DTI), dispenseront la formation des membres de la police déjà en poste.

Derventa (Nord de la Bosnie Herzegovine). Le pont est construit

La construction du pont de 35 mètres a requis 105 heures de travail (Crédits: EUFOR Althea)

Coup double pour les forces armées de Bosnie-Herzégovine (AFBiH), formées par les Européens de l’opération EUFOR Althea à construire un pont. L’exercice pratique de la formation des ingénieurs des AFBiH s’est terminé en pase réele. Puisque les responsables de la municipalité de Derventa ont pris possession d’un pont construit. Lancé en juillet 2015, avec une première reconnaissance du terrain, le projet a également impliqué les entrepreneurs civils locaux pour monter les piliers de support du pont. Le pont permettra aux 4000 habitants de la région de raccourcir de nombreux trajets.

EUBAM Rafah fête ces 10 ans et veut relancer ses opérations… éventuellement

EUBAM Rafah a fêté ses dix ans le 25 novembre dernier. Etablie en 2005 comme une mission de gestion civile de crise, la mission avait pour objectif de surveiller, vérifier et évaluer la gestion du point de passade de Rafah par l’Autorité palestinienne. Très vite suspendue après la prise de contrôle du Hamas, EUBAM Rafah s’est réorientée vers « l’amélioration de la capacité opérationnelle de l’Autorité palestinienne ». Et un possible « re-déploiement sur le point de passage de Rafah » reste évoquée selon le communiqué officiel.

(Leonor Hubaut)

Lire aussi :

 

 

 

 

Et toute la rubrique Missions PeSDC

Situation stable »entre Ossétie et Géorgie

Sun, 06/12/2015 - 08:44

(Crédits: EUAM Ukraine)

(B2) La situation de la sécurité le long de la ligne administrative (entre Ossétie du Sud et Géorgie) est « stable » selon les participants à la 60e réunion du Mécanisme de prévention et réponse aux incidents (IRPM), qui a eu lieu à Ergneti, le 26 novembre. Toutefois, des « préoccupations » demeurent sur la liberté de mouvement des communautés locales, en particulier lors des fêtes religieuses, et une augmentation du nombre de détentions.

(LB)

NB : La réunion était co-présidée par Kęstutis Jankauskas, le chef de la Mission de surveillance de l’UE en Géorgie (EUMM), et Angelo Gnaedinger, le Représentant spécial de l’OSCE pour le Caucase du Sud.

Les Afghans inquiets de la fermeture d’EUPOL Afghanistan

Sat, 05/12/2015 - 20:09

(B2) Le chef par intérim du centre de formation afghans (General Training command), le général Sarder Muhammad Khodamani, reste « préoccupé » face à la réduction des effectifs européens et la fermeture éventuelle des activités d’EUPOL, la mission européenne de police, en Afghanistan. Il l’a exprimé lors d’une réunion avec ses homologues européens en novembre. « L’Union européenne maintiendra son soutien à la police afghane » lui a assuré Tarmo Miilits, le chef par intérim d’EUPOL. Des réunions conjointes avec les bailleurs de fonds internationaux disposés et capables de poursuivre le soutien d’EUPOL à la formation de la police devraient d’ailleurs être organisées régulièrement à partir de décembre 2015.

Les experts européens ont prêté main forte après l’attaque du Blu Radisson à Bamako

Sat, 05/12/2015 - 18:29

(crédit : Eurogendfor)

(BRUXELLES2) Une douzaine d’enquêteurs (gendarmes, policiers…) de la mission européenne de soutien aux forces de sécurité maliennes (EUCAP Sahel Mali) et de la composante « UNPOL » de la Minusma – ont prêté main forte à leurs collègues maliens de la Police Nationale (Brigade d’investigation judiciaire et Police technique et scientifique) après l’attentat terroriste à l’Hôtel Blu Radisson de Bamako, vendredi (20 novembre), apprend-on. Ils ont apporté un soutien technique, notamment, essentiel pour l’enquête. Celle-ci étant conduite par les juges et policiers maliens.

Ce sont eux notamment qui ont assuré le prélèvement des empreintes des deux suspects tués lors leur attaque, permettant leur identification. L’équipe malienne ne semblait pas disposer du matériel de police scientifique nécessaire. Les gendarmes ont également disséqué les armes utilisées pour tracer leur provenance et leur fabrication. Des éléments indispensables de l’enquête.

« C’est l’occasion de soutenir nos camarades maliens dans la mise en pratique de notre action de formation, dans les domaines de la Police judiciaire et du contre-terrorisme que nous leur enseignons », affirme le colonel John Veneau, chef des opérations de la mission. Depuis janvier 2015, la mission EUCAP Sahel Mali forme les forces maliennes sur la police judiciaire, la direction d’enquête, la police scientifique et technique, et les techniques de renseignement.

Les experts d’EUCAP avaient déjà soutenu les forces de sécurité intérieure du Mali après l’attaque contre La Terrasse, en mars 2015 (lire : Attentat à Bamako, plusieurs victimes européennes dont un agent de l’UE)

NB : Cet attentat comme le précédent de Bamako devrait remettre un focus plus déterminé de la mission EUCAP Sahel Mali sur le vecteur anti-terrorisme.

 

(Leonor Hubaut & Nicolas Gros-Verheyde)

La Grèce appelle l’Europe au secours

Fri, 04/12/2015 - 17:30

Déploiement d’officiers de Frontex en 2012 à la frontière grèco-turque (crédit : Frontex / Archives B2)

(B2) Il aura fallu un peu de temps et quelques articles de presse, toute comme la menace d’une sortie de Schengen (agité en sous-main par la Commission européenne par le biais de quelques fuites savamment organisées dans plusieurs quotidiens nationaux). Finalement Athènes a décidé de demander l’aide de l’Europe.

Le mécanisme de protection civile déclenché

La Grèce a activé aujourd’hui le mécanisme de protection civile de l’UE demandant un soutien matériel pour faire face à l’afflux des réfugiés et des demandeurs d’asile dans le pays. La grèce a besoin en toute urgence de tentes, de générateurs, de lits, d’équipements sanitaires et des trousses de premiers soins d’urgence. Cette aide est coordonnée par le Centre des interventions d’urgence de la Commission (CESU), en étroite liaison avec les autorités grecques et les autres Etats.

Un nouvelle opération à la frontière de la Macédoine

Athènes a également approuvé aujourd’hui le plan opérationnel (OpPlan) d’une nouvelle opération de l’Agence frontex, qui sera déployée à la frontière entre la Grèce et l’ancienne République yougoslave de Macédoine, où l’agence aidera avec l’enregistrement des migrants. Le déploiement d’agents supplémentaires débutera la semaine prochaine.

Un renfort de gardes-frontières en mer Egée

Enfin, la Grèce a déposé aujourd’hui une demande formelle de déploiement d’une équipe d’intervention rapide aux frontières (RABIT) pour fournir un renfort immédiat de garde-frontières dans les îles de la mer Égée. Frontex va maintenant traiter la demande comme une question de priorité.

Plus de 50.000 personnes passent en Grèce

Plus de 50.000 personnes ont cherché refuge en Grèce depuis le 1er novembre (en provenance essentiellement de la Turquie). Soit un rythme moyen de 1600 personnes par jour. Ce rythme – selon nos informations – a décru de façon notable depuis le sommet tenu avec la Turquie et l’octroi d’une facilité de 3 milliards d’euros. Ankara semble ainsi avoir décidé de contrôler un peu plus sa frontière et de mettre fin au laissez-aller des derniers mois. Une pratique assez régulière de la Turquie, semble-t-il si on en croit les diplomates européens.

L’article 222 du Traité déclenchable

On peut se demander vraiment dans les conditions auxquelles fait face la Grèce s’il n’y avait pas matière à déclencher la clause de solidarité de l’article 222 du Traité (1). Selon le texte, un État membre — affecté par une catastrophe, d’origine humaine, peut invoquer cette clause « s’il estime, après avoir exploité les possibilités offertes par les moyens et les instruments existants, tant au niveau national qu’à celui de l’Union, que la situation dépasse manifestement les capacités de réaction dont il dispose ». On se trouve manifestement dans cette hypothèse. La seule question est de savoir si la Grèce a « exploité » tous les instruments existants au niveau de l’Union européenne. Force est de reconnaître que non. La demande de déclenchement du mécanisme de protection civile, faite seulement aujourd’hui par Athènes, le prouve…

(NGV)

(1) Une clause envisagée par Paris après les attentats du 13 novembre, la France ayant finalement tranché pour une approche plus intergouvernementale et militaire avec l’article 42.7 (lire :  La France peut-elle déclencher une clause de solidarité de ses alliés ? Quel intérêt ?)

 

La frégate Augsburg va rejoindre le Charles-de-Gaulle. Les Allemands assurent le soutien

Fri, 04/12/2015 - 14:05

(B2) La frégate allemande Augsburg (F-213) va intégrer le groupe d’action navale créé autour du porte-avions Charles-de-Gaulle chargé des frappes en Syrie. La marine allemande vient de le confirmer. Le Bundestag — la chambre des députés allemands — a autorisé aujourd’hui (4 décembre) l’engagement de la Bundeswehr pour soutenir les actions de la France contre l’organisation de l’Etat islamique (Daech) en Syrie ou en Irak.

Une démarche de solidarité

Très clairement, les Allemands affichent, en effet, que cet engagement vient en soutien de la France « dans le cadre du devoir d’assistance entre les Etats membres de l’Union européenne en vertu de l’article 42.7 du traité UE » et de la résolution 2249 des Nations-Unies du 20 novembre qui enjoint à toutes les nations, « de prendre les mesures nécessaires » pour lutter contre Daech en Syrie et en Irak. Au niveau national, c’est l’article 24 (2) de la Loi fondamentale qui prévoit les règles d’un système de sécurité collective mutuelle qui est applicable.

Reconnaissance, ravitaillement, marine et satellites

L’engagement allemand comprend l’utilisation d’avions Tornado (sans effectuer de bombardements), mais équipés de systèmes de repérage RecceLite, de ravitailleurs en vol type Airbus A330 MRTT, pour ravitailler en pétrole les raids assurés par les Français (ou les autres avions de la coalition notamment Britanniques), ainsi qu’une frégate et un ravitailleur. En tout 1200 hommes : 150 pour le ravitaillement en vol, 400 à 500 pour la reconnaissance et la surveillance, 300 pour la protection en mer et 50 personnel supplémentaire de soutien.

Une démarche préparée étroitement entre les deux marines

« Peu de temps après les attentats de Paris je suis allé voir mon collègue français, l’amiral Bernard Rogel. Je suis certain que notre contribution est considérée en haute estime en France » raconte le vice-amiral Andreas Krause, l’Inspecteur en chef de la marine. Ce qui confirme officiellement les remarques d’un haut responsable allemand de la défense qui, en off, nous indiquait, dès le 17 novembre, que des discussions seraient entamées de façon intensive entre les différents niveaux franco-allemands, diplomatiques et militaires dans les jours prochains pour une décision dans les 15 jours. Les Allemands ont tenu parole ! (lire : La clause de défense mutuelle activée. Les alliés se mobilisent. Une première historique).

Un engagement délibéré

Les Allemands ne cachent pas l’objectif de cette opération « Il est extrêmement important que la Marine combatte du côté des Occidentaux contre la violence barbare des  groupes terroristes islamistes » assure ainsi le vice-amiral Krause. « Les attaques en Tunisie, Turquie, le Liban, contre la Russie et surtout à Paris ont montré que le Groupe terroriste de l’Etat islamique va bien au-delà de la zone actuellement contrôlée par lui dans les régions en Syrie et en Irak mais constitue aussi une menace mondiale pour la paix et la sécurité publique » indique le communiqué de la marine allemande. 

Auprès du Charles de Gaulle de la Méditerranée à la mer d’Arabie

La frégate Augsburg (F-213) se trouve aujourd’hui en Méditerranée centrale, engagée dans l’opération européenne contre les trafiquants en Méditerranée EUNAVFOR Med / Sophia mais va être remplacée, dans cette fonction, par  le chasseur de mines Weilheim qui a déjà intégré la force européenne il y a quelques jours. Le mandat donné à ce navire ne sera pas limité à la zone actuelle du porte-avions français. Il aura pour zone d’action « principalement la zone maritime de la Méditerranée orientale, du golfe Persique, de la mer Rouge et des mers environnantes ». Elle va donc rejoindre très rapidement, le Charles de Gaulle, dans « les tous prochains jours », dit-on à la marine allemande. Puis elle passera, par le canal de Suez, en mer d’Arabie, où « les avions français continueront leur engagement ».

Un navire ravitailleur

La marine allemande a l’habitude de l’accompagnement des portes-avions et est plutôt bien préparée à cette tâche. A plusieurs reprises, ses frégates ont assuré la protection des porte-avions américains, notamment dans le Golfe. Un navire de soutien et ravitaillement de la classe Bremen devrait également se joindre au Groupe d’action navale. Deux autres navires européens sont déjà engagés aux côtés du Charles-de-Gaulle, la frégate anti-aérienne britannique HMS Defendeur (D-36) et la frégate belge Leopold Ier.

Les satellites à la rescousse

L’Allemagne met également à disposition de la France son système de satellites SAR-Lupe. Il est complémentaire au système (français) de satellites Hélios, qui fournit des images (photographiques) optiques. SAR-Lupe permet, en effet, d’avoir « des images radar en trois dimensions de l’espace, totalement indépendantes de la lumière du jour et la météo ». Les deux systèmes « se complètent mutuellement pour former une image complète de la situation » affirme-t-on à Bonn, où se trouve la station de contrôle des cinq satellites SAR-Lupe déployés.

(NGV)

Lire aussi :

700 migrants sauvés en Méditerranée

Thu, 03/12/2015 - 23:28

Un bateau en bois d’une quinzaine de mètres à peine, 286 personnes à bord récupérés par les équipes du Canarias (crédit : marine espagnole)

(B2) Plusieurs navires européens ont mené deux opérations de sauvetage permettant de sauver 700 migrants, près des côtes libyennes. L’alerte a été donnée, aux petites heures du matin, par le Centre de coordination de sauvetage maritime italien à Rome qui a demandé aux navires de l’Opération EUNAVFOR MED / Sophia d’intervenir pour 2 navires en difficulté à 25 milles nautiques au nord des côtes libyennes.

Deux navires et un hélicoptère à la rescousse

Deux navires — le Britannique HMS Enterprise et la frégate espagnole Canarias — ont été dépêchés tandis qu’un hélicoptère EH101 italien du navire amiral Garibaldi, se rendait également sur place pour localiser précisément le bateau. En quelques trois heures, les migrants ont été transbordés sur les deux navires d’EUNAVFOR Med. Direction : Lampedusa pour le HMS Enterprise et Cagliari pour la frégate Canaries. Les migrants venaient d’horizons divers, précise la marine espagnole : la Somalie, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Maroc, la Libye, la Mauritanie, le Yémen et le Mali.

A la recherche des preuves

Selon l’habitude, une fois l’opération de secours effectuée, l’équipe de recueil du Canarias est monté à bord du bateau. Objectif : recueillir un maximum de preuves permettant de reconstituer le trajet du bateau, le modus operandi des passeurs et vérifier s’il n’y a pas trace d’un « client » précédent. La barge a été minée, la mèche allumée et elle a été explosée pour être détruite. « Son pont inférieur était pratiquement à demi submergé et constituait un danger pour la navigation » explique-t-on du côté espagnol. Explication habituelle, mais surtout, il s’agit en coulant les bateaux de « détruire le business model des passeurs en leur interdisant la réutilisation de ces navires ». Pour une fois, des images sont diffusées sur cette destruction. D’ordinaire, du moins au niveau européen, on se garde bien de mettre l’accent sur de telles images (anodines et plutôt courantes dans la lutte anti-piraterie).

6400 personnes secourues

Selon le dernier bilan, en 4 mois, EUNAVFOR MED a permis de récupérer 6400 migrants, sains et saufs, lors de 29 opérations de sauvetage. 48 bateaux ont été détruits. L’opération a aussi permis — le contre-amiral Credendino nous l’expliquait mardi dernier — d’arrêter 43 suspects de trafic d’êtres humains. Lire aussi : Il faut réfléchir à une mission de formation des gardes-côtes libyens (Credendino)

(NGV)

Nous sommes confrontés à des fascistes (Hilary Benn)

Thu, 03/12/2015 - 19:00

(B2) Le discours de Hilary Benn, le shadow ministre des Affaires étrangères du Labour, n’est pas passé inaperçu hier soir (2 décembre) à la Chambre des Communes. Durant presque 15 minutes, celui qui a été ministre du Développement puis de l’Environnement de Gordon Brown a surpris plus d’un chroniqueur par sa verve, la force de ses arguments à défendre l’engagement britannique en faveur d’une intervention en Syrie. Il vaut le coup d’être écouté.

Des êtres qui se croient supérieurs

« Nous sommes confrontés ici à des fascistes. Non seulement par leur brutalité calculée, mais leur conviction qu’ils sont supérieurs à chacun d’entre nous dans cette assemblée ce soir et tous les gens que nous représentons. Ils nous méprisent. Ils considèrent avec mépris nos valeurs. Ils considèrent avec mépris notre croyance en la tolérance et la décence. Ils considèrent avec mépris notre démocratie (…). Ce que nous savons des fascistes, c’est qu’ils ont besoin d’être vaincus » a-t-il asséné, faisant notamment référence à la guerre d’Espagne en 1936 avec l’engagement dans les brigades internationales ou l’engagement contre Hitler.
« Nous devons maintenant nous confronter à ce mal. Il est maintenant temps pour nous de faire notre part en Syrie. C’est pourquoi je demande à mes collègues de voter pour la motion ce soir » a-t-il conclu, avant de se rasseoir, sous les applaudissements nourris des Tories mais aussi au Labour. On ne peut pas dire que Jeremy Corbin, le leader du Labour était très ravi de ce discours très guerrier.

Hilary Benn est de ceux – avec Margaret Beckett – qui a symbolisé la bascule d’un bon quart du Labour en faveur de l’engagement militaire en Syrie proposé par David Cameron. Il ne faut pas nier non plus que l’engagement de François Hollande et du gouvernement socialiste français a achevé de convaincre nombre d’indécis au Labour, plutôt réticents il y a encore quelques jours à s’engager.

Rappelez-vous l’Irak

Dans l’autre camp, le discours d’Alex Salmond, le leader du SNP, les autonomistes écossais était aussi charpenté, frappé d’arguments qui illustrent bien la difficulté de cet engagement pour les Britanniques, mais aussi pour tous les Européens. « Qui croiera que se concentrer sur la ville de Raqqa ne fera pas de victimes civiles. C’est un non sens » « Remember the war in Iraq » a-t-il averti.

(NGV)

Les Brit’ passent à l’action en Syrie. Le champ de pétrole de Omar visé

Thu, 03/12/2015 - 11:23

(B2) La Chambre des communes avait à peine terminé de voter (*) que les moteurs des avions de chasse vrombissaient sur la base de la Royal Air Force à Chypre.

4 avions Tornado GR4s ont ainsi décollé de Akrotiri, ce jeudi (3 décembre) au matin. Direction : la Syrie, comme l’a confirmé rapidement le ministère britannique de la Défense. En l’air, également un avion Voyager – pour assurer le ravitaillement en fuel — et un drone Reaper — pour assurer la surveillance et surtout le retour sur l’efficacité des frappes. Six cibles avaient été identifiées précisément par la coalition, visées par les bombes guidées laser Paveway IV, placées sous les Tornado.

Particulièrement visés : les champs de pétrole de Omar à environ 60 km à l’intérieur de la Syrie à l’est de la frontière avec l’Irak. Le champ d’Omar est un des plus importants et plus vastes champ de pétrole détenus par Daech (alias ISI). Il lui procure, selon les Britanniques,  jusqu’à 10% de leurs ressources du pétrole.

« Couper les sources de revenus est extrêmement important pour dégrader (diminuer la force de frappe de terroristes, saper leur campagne en Irak et commencer à diminuer leur action dans le nord de la Syrie » estime le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon.

Le pétrole objectif prioritaire

Le pétrole est devenu un objectif prioritaire des avions de la coalition, Américains principalement, contre Daech mais aussi des Russes. Car il s’agit de frapper ISIS au porte-monnaie. Jusqu’à peu encore, il y avait certaines réticences à cause du risque de dégâts collatéraux. « Taper un camion citerne est risqué » assurait une source militaire à B2. D’une part, on doit « pouvoir être sûr » que ce qui est convoyé dans le camion appartient aux forces de ISIS. D’autre part, le risque de dégâts collatéraux – le passage dans un village, ou la présence d’autres véhicules ou piétons à proximité – n’était pas négligeable. Aujourd’hui ces réticences semblent envolées. Tout comme le risque de pollution, possible, en cas de frappe sur un champ pétrolifère.

(NGV)

(*) A l’issue d’un débat long et intense, très démocratique — comme seuls peuvent le faire, d’une certaine façon, les Britanniques — la Chambre des communes a approuvé, mercredi (2 décembre), l’élargissement des missions de frappe de l’Irak à la Syrie. La majorité était finalement plus large (397 voix contre 223), que ce que pouvait escompter le gouvernement

 

A Lesbos, une situation inacceptable s’alarme Andriukaitis. Où est l’Europe ?

Wed, 02/12/2015 - 12:05

V. Andriukaitis sur l’ile de Lesbos (Grèce) le 19 novembre (crédit : CE)

(B2) C’est une lettre pas banale que s’est procurée notre confrère belge, Jurek Kuczkiewicz, qui couvre l’Union européenne pour le quotidien Le Soir. Celle du commissaire européen à la Santé, Vytenis Andriukaitis, adressée à son chef, Jean-Claude Juncker Président de la Commission européenne. Ce Lituanien, médecin de son état, est inquiet. Il était à Lesbos le 19 novembre. Et son message ressemble à un cri d’alerte.

Un seul médecin, seul, dans un cabanon boueux

« J’étais sur la côte, un petit bateau est arrivé, il y avait à l’intérieur de petits enfants, des femmes, des bébés, certains malades, certains blessés, d’autres encore tout simplement épuisés, frigorifiés et déshydratés. Il n’y avait pas de lieu où les examiner ni les traiter, pas d’équipement, pas de staff médical à part un médecin volontaire dépassé d’une ONG dans un cabanon boueux. Pas d’ambulance, pas de soins d’urgence, pas de couvertures. »

Trois enfants morts d’hypothermie

Et de poursuivre : « On m’a dit que trois petits enfants arrivés sur la même plage étaient morts d’hypothermie les jours précédents. En effet, je sais en tant que médecin que cela ne prend que quelques minutes pour un enfant de mourir d’hypothermie. Dans un centre de réception à quelque distance de la plage j’ai vu un médecin seul traitant plusieurs patients – dont un bébé de quelques jours – dans une petite tente, sans électricité, sans équipement ni conditions. J’ai vu beaucoup de familles déplacées (…), des enfants d’à peine deux ou trois ans marchant dans le froid, gelés, affamés, malades. Le soir, alors que je grelottais de froid, j’ai été horrifié de voir des gens se préparer pour dormir dehors. »

La frustration des volontaires

« J’ai entendu la frustration de volontaires, d’ONG, de locaux, pas en mesure de sauver des vies d’enfants. » Et d’ajouter comme une apostrophe : « Président, ce n’est pas en Afrique que j’étais la semaine passée, ni dans un lointain pays en développement. J’ai été témoin de cela ici, dans l’Union européenne, sur l’île de Lesbos en Grèce, sur la plage de Skala Sykamias, où les bateaux arrivent, au hotspot de Moria. » 

Où est l’Europe, quand viendra-t-elle ?

« Ceci est inacceptable. Il n’y avait pas de signe d’Union européenne, et les gens me demandaient : quand l’UE viendra-t-elle, quand nous aiderez-vous  ? » L’ancien médecin n’en peut plus.  « Il est inacceptable que des gens meurent de pneumonie juste parce qu’il n’y a pas assez de tentes, de couvertures ni de chaufferettes » en Europe.

Penser à décider en urgence

Pour Vytenis Andriukaitis, il faut penser à agir autrement. « Nous discutons de ce sujet à chaque séance du Collège, mais nous devons envisager des solutions urgentes, des mesures extraordinaires pour des temps extraordinaires. (…) Nous devons peut-être penser à déroger à certaines des règles régissant nos fonds et programmes, afin d’accélérer notre réponse à la lumière de cette tragédie en cours. »

(Nicolas-Gros Verheyde)

Le Garibaldi nouveau navire amiral de l’opération Sophia en Méditerranée

Tue, 01/12/2015 - 12:45

(B2) La force maritime européenne de lutte déployée en Méditerranée contre les trafiquants et passeurs (EUNAVFOR Med / Sophia) a un nouveau navire-amiral : le porte aéronef italien Garibaldi. Il remplace son alter ego, le Cavour, qui a assuré les débuts de l’opération depuis juin 2015. Le transfert d’autorité s’est fait, mercredi (25 novembre). Le Garibaldi devrait porter le fanion amiral de l’opération durant les cinq prochains mois.

Première mission : accueillir le FHQ

Le navire amiral a pour premier objet d’accueillir le commandement de la force. Le FHQ d’EUNAVFOR Med comprend ainsi 50 officiers et sous-officiers, d’une vingtaine d’États membres. C’est lui qui assure évalue les besoins, envoie les moyens nécessaires en première urgence ou en renfort (navires, hélicoptères…), assure le commandement tactique sur zone. Le Centre de commandement du navire a plus de 65 postes de travail. Ce qui permet de gérer confortablement tout type d’opération.

Des capacités opérationnelles notables

Plusieurs hélicoptères seront à bord (des Merlin EH 101 normalement). Sur le Cavour, les hélicoptères embarqués n’ont pas trop chômé. Selon le bilan dressé par EUNAFOR, les 2 hélicoptères EH 101 embarqués sur le navire ont effectué 154 missions de patrouille et de surveillance, volant plus de 240 heures. L’objectif étant surtout de recueillir des éléments d’information sur les activités suspectes en mer. C’est « la clé du succès dans la lutte contre les passeurs et les trafiquants en Méditerranée centrale » estime-t-on au quartier général de l’opération. Le Garibaldi dispose également d’une infirmerie renforcée (type rôle 2), à même d’assurer des actes médicaux les plus courants. 

Des capacités aériennes plus importantes

Le Garibaldi ne sera cependant pas au maximum de ses capacités militaires aériennes. Il peut, en effet, accueillir jusqu’à 18 appareils (avions type STOVL AV 8B Harrier II ou hélicoptères type EH 101 ou Seaking). Il dispose à cet effet de 12 places de parking dans le hangar auxquels s’ajoutent les 6 places sur le pont d’envol (six spots d’appontage sur le pont d’envol). Mais c’est un grand maximum. En général, l’effectif est de 12 hélicoptères ou 11 avions et 1 hélicoptère, ou un ‘mix’ entre les deux. Le porte-aéronefs dispose également d’une panoplie de capteurs embarqués (davantage tournés vers la guerre aéronavale que la surveillance policière cependant) : radar de longue portée aérienne, radar de moyenne aérien, détecteurs aériens et de surface, radars de navigation et d’approche, etc.

Le premier porte-aéronefs italien

L’ITS Garibaldi (551) est le premier navire de ce type construit pour la marine italienne, permettant le décollage des avions à court rayon d’action (catapulte) et atterrissage vertical (STOVL). NB : après la Seconde guerre mondiale, l’Italie avait reçu interdiction de se doter de portes-avions, seulement de porte-hélicoptères. Interdiction levée que dans les années 1980. Construit par Fincantieri (Italcantieri) dans les chantiers navals de Monfalcone, à partir de 1978, il été terminé en mars 1981, lancé en juin 1983, et engagé en juillet 1985. Il dispose de quatre turbines à gaz Fiat COGAG, permettant d’atteindre une vitesse maximale de 29 noeuds. La vitesse de croisière se situe plutôt à 20 noeuds avec une autonomie de 7.000 miles nautiques.

Engagé de la Somalie au Kosovo en passant par la Libye

Le Garibaldi a été de toutes les grandes opérations extérieures italiennes. Il a pris ainsi part aux opérations en Somalie dans le début des années 1990. Il a assuré notamment le retrait du contingent italien engagé dans l’opération Restore Hope et des autres casques bleus ensuite. En 1997, il prend part à l’opération « Alba Neo » (opération d’évacuation) en Albanie, avec des avions armés, qui ont effectué des décollages quotidiens de la base de Grottaglie. En 1999, c’est la guerre du Kosovo. Et l’Italie est engagée dans l’opération Allied Force de l’OTAN. Les avions AV-8B Harrier II + embarqués à bord du Garibaldi, effectuent du 13 mai à début juin 1999, 30 sorties et 63 heures de vol. En 2011, il participe à l’opération de surveillance maritime au large de la Libye, notamment pour veiller au respect de l’embargo sur les armes (lire : Les moyens de l’opération d’embargo sur les armes « Unified Protector »). Depuis 2014, et la restructuration des forces maritimes italiennes, il est placé dans COMGRUPNAV Trois avec le San George, le San Marco et San Giusto et est basé à Tarente.

(Nicolas Gros-Verheyde avec Leonor Hubaut)

Un navire allemand en rotation

Autre changement pour l’opération EUNAVFOR Med. Le FSG Augsburg (F-213), une frégate allemande de la classe Bremen, a également rejoint l’opération de lutte contre les trafiquants en Méditerranée, fin novembre.

 

Un soldat néerlandais décède dans la Minusma

Tue, 01/12/2015 - 03:02

(B2) Un lieutenant-colonel de 44 ans, Wolter van Thiel, engagé dans la Minusma a annoncé l’armée néerlandaise lundi (30 novembre). Il est décédé « de causes naturelles durant son sommeil » selon le communiqué officiel. Il appartenait à l’armée de l’air et travaillait à Bamako.

Réformer les forces de sécurité ukrainienne en province : un vrai défi pour la mission EUAM Ukraine

Mon, 30/11/2015 - 23:40

La police ukrainienne est un interlocuteur essentiel d’EUAM Ukraine, notamment pour les projets pilotes des stations de Lviv et Sambir (Crédits: EUAM Ukraine)

(BRUXELLES2) Seize officiers de la mission européenne de conseil pour la réforme du secteur de la sécurité civile en Ukraine (EUAM) ont parcouru le pays pendant trois mois. Ce travail de terrain a permis aux experts d’évaluer la mise en oeuvre des réformes législatives au niveau régional. Un rapport est en court d’élaboration pour informer les autorités européennes et ukrainiennes. Premiers éléments.

Trois mois et 445 réunions dans les provinces ukrainiennes

Après trois mois de déploiement dans les douze régions de l’Ukraine, les experts de EUAM Ukraine sont retournés à leur QG de Kiev. Selon un premier bilan, quatre équipes ont mené un total de 445 réunions avec les commandants de la police, des procureurs, des juges, des représentants d’ONG, des centres d’aide juridique gratuits, les autorités locales et les gardes-frontières du pays.

Une volonté de changement au sein des forces de sécurité… mais il reste du boulot

Les experts disent avoir été témoins de nombreux cas de lutte pour le changement dans le pays. « L’Ukraine passe par un processus de transformation, et il est de notre intérêt de veiller à ce que les roues de réformes tournent dans la bonne direction » selon Kalman Mizsei, chef de l’EUAM. Dans ce sens, les Européens estiment que le processus de sélection en cours pour les organismes de police et judiciaire « permet de postuler à presque tout le monde ». Mais à la mission, on ne nie pas qu’il reste encore beaucoup à faire. Les « structures d’application de la loi devraient être réformées de manière globale et stratégique ».

Un manque de coordination entre les services

Un des défis pour les forces de sécurité de l’Ukraine, en dehors du processus de réforme lui-même, est la restructuration provoquée par le processus de décentralisation. Le processus de réorganisation territoriale des organes chargés de l’application de la loi et de la justice « ne semble pas être fait en coordination avec les nouvelles divisions administratives territoriales », estiment les experts. Ils proposent que les organismes d’application de la loi cherchent à résoudre certains défauts actuels : le chevauchement des fonctions, un système de compte-rendu et l’évaluation fonctionnelle, le manque de communication interne de Kiev pour les régions et vers l’arrière. L’enquête d’EUAM relève, par exemple, un consensus général pour que les unités d’enquêteurs soient fusionnées avec celles des détectives. Actuellement, ils appartiennent à deux unités différentes avec des tâches liées aux enquêtes criminelles.

L’acquittement : un échec

De l’enquête des Européens résulte une conclusion, « l’efficacité et l’efficience des organismes (de police et judiciaire) doivent être évalués différemment ». L’accent devrait être mis sur la satisfaction du public et la réduction de la criminalité, et non plus sur des statistiques. Par exemple, les procureurs ukrainiens considèrent qu’un acquittement est un échec. Seuls 1% des accusés sont ainsi acquittés par les tribunaux…

(Leonor Hubaut)

Lire aussi:

Un million de tonnes d’aide humanitaire acheminé en Somalie grâce à Atalanta

Sun, 29/11/2015 - 23:55

Le navire de guerre néerlandais « Johan de Wiit » accompagne un navire transportant l’aide alimentaire du PAM destinée à la Somalie (Crédits: EUNAVFOR Somalia)

(BRUXELLES2) Un cap vient d’être franchi par l’opération européenne de lutte contre la piraterie au large des côtes de la Somalie (EUNAVFOR Atalanta), a annoncé celle-ci fin novembre.

Un million de tonnes transportées depuis 2008

Depuis son lancement en décembre 2008, les navires de la force navale européenne et leurs équipages ont, en effet, permis l’acheminement en toute sécurité des navires du Programme alimentaire mondial,  de un million de tonnes d’aide alimentaire et humanitaire pour la population somalienne. Sans aucun incident rencontré. Une situation qui contreaste singulièrement avec celle qui préexistait avant 2008. Plusieurs attaques avaient eu lieu, provoquant une quasi-interruption de l’aide vers la Somalie (lire : P.Goossens (PAM): nous n’avons toujours pas d’escorte pour nos bateaux). Un point qu’il mérite de rappeler car on a tendance à l’oublier.

Les VPD un certain succès

Outre l’accompagnement à distance des navires — surveillés par des avions de patrouille aérienne ou des hélicoptères des navires —, des équipes de protection autonomes (VPDa) embarquent régulièrement à bord, assurant directement la protection des navires affrétés par le PAM. C’est en ce moment le tour des Lituaniens qui ont relayé les Serbes (lire :  Les Lituaniens embarquent sur un navire du PAM) (1). Ces équipes sont souvent fournies par des Etats qui n’ont pas automatiquement de moyens maritimes à disposition pour l’opération dans l’Océan indien mais entendent participer à la lutte anti-piraterie. Bien souvent, ce sont des pays qui comptent nombre de ressortissants dans la marine marchande ou disposent un pavillon important. Plusieurs équipes se sont ainsi succédé par rotation successive : Croates, Maltais, Estoniens, Lituaniens, Lettons, Néerlandais etc. Généralement, ces pays prennent leur tour à plusieurs reprises.

(Leonor Hubaut avec NGV)

Pages