25 Mai 2022- 25 Mai 2023
Il a plu à Dieu tout Puissant de rappeler à lui notre cher Oumar Bakary KY
En souvenir de notre cher regretté ;
La grande famille KY, PARE, SO, TOE, TONI, OULANE, KARAMBIRI ;
La grande famille POUYA et KABORE
Les familles alliées et amies ;
Son épouse KY Noelie née POUYA, les enfants avec leurs époux et épouses, les neveux, nièces et petits enfants.
Vous renouvellent leurs reconnaissances pour les prières, les nombreuses marques de soutien, compassion, et sympathie manifestés à leur égard durant toute l'année et vous invitent à avoir une pensée pieuse pour lui.
Un Doua en sa mémoire aura lieu le 25 mai 2023 à son domicile à 8 heures.
Tu resteras à jamais gravé dans nos cœurs.
Paix à son âme et union de prières !
La grande famille BATIONO à Réo, secteur numéro 03,
• BATIONO Odjibouè à Réo,
• BATIONO Sebastien à Réo ;
• BATIONO Oyon Jean-Baptiste à Réo ;
• BATIONO Tasséré à Réo ;
• BATIONO Jean-Baptiste à Ouagadougou
La grande famille BASSOLÉ à Ninion ;
Les familles alliées BAMA, KABORÉ, SEDOGO, KADIOGO, SANOU, SIAMBO, NIEDENFUEHR
L'EPOUSE KANSOLÉ Madeleine
LES ENFANTS
• BAMA / KANTIONO Honorine Colette ;
• BATIONO Apollinaire ;
• KANTIONO Déo Gracias Antoinette ;
• BATIONO Yikienbéyen Raoul
• BATIONO René 1er Triplet
• SANOU / KANTIONO Reine 2e Triplet
• BATIONO Belélé Jérôme William
LES NIÈCES ET NEVEUX
• BADO Jean-Yves
• BADIEL / BADO Grace Evangeline
• BADO Dorothée
• BADO Jean Luc
• KANTIONO Clémence
• BADO Alain
• BATIONO Jean-Fidèle
• BATIONO Jean-Baptiste
• KANTIONO Flora
• BATIONO Mathieu
• KANTIONO Melanie
• KANTIONO Carine
LES PETITS ENFANTS
• BAMA Kevin Rodrigue
• SOMBIÉ / KANMA Prisca Isabelle
• SANGARÉ / BANCÉ Marina Félicité
• KABORÉ William Hassan
• KABORÉ Wilfried Ousseni
• KANMA Roseline
• BATIONO Karl Landry Stéphane
• SANOU Sogho Davy
• SANOU Nativa Marie Lise
• BATIONO Gloria Agnès
• SANOU Gontran Christophe
• BATIONO Frédéric Yacoub Chahid Donovan
• BATIONO Déborah Madeleine
• BATIONO Claudya Marie Therese Yiwalo
• BATIONO Jasmine Dora Marie Yiwene
• BATIONO Yipènè Chris
• BATIONO Yipènè Nola Elfrieda
LES ARRIERES PETITS ENFANTS
• SANGARÉ Gervais Roland Israel
• SANGARÉ Hyacinthe
• SOMBIÉ Mathys
• SANGARÉ David Théodore
• DIABOUGA Audrey
• KABORÉ Jalila Dorothy
LES BEAUX FILS ET BELLES FILLES
• Feu BAMA Xavier
• SEDOGO Blandine
• KADIOGO Rabiatou
• SANOU Ambroise
• SIAMBO Angèle
• NIEDENFUEHR Hannah
Ont la très profonde douleur de vous annoncer le rappel à Dieu, dans sa 82e année, le dimanche 21 mai 2023 à 8h 51minutes, à l'hôpital de Bogodogo, de leur frère, père, oncle, grand-père, arrière-grand-père, beau-père,
BATIONO Badoua François Joseph dit « Odoua journaliste », précédemment agent du Trésor Public à la retraite
Les obsèques se dérouleront selon le programme suivant :
• Jeudi 25 mai 2023 : levée du corps, de la morgue de l'hôpital de Bogodogo à partir de 15h00 pour le domicile familial à Bendgo.
Grande veillée de prière à partir de 20h00
• Vendredi 26 mai 2023 : Messe et absoute à l'église notre Dame de Fatima de Dassasgho à 13h00 suivi de l'inhumation au domicile familial.
Union de prière pour le repos de son âme.
Des ex-travailleurs de la Société africaine de pneumatique (Sap Olympic) crient au secours. En effet, une centaine de personnes ont été licenciées de « manière abusive » en 2005, sans aucune mesure d'accompagnement. Après avoir saisi la justice, ils ont remporté le procès plusieurs fois. Mais depuis lors, c'est la croix et la bannière pour faire exécuter cette décision de justice qui leur est favorable. C'est pourquoi, ils demandent une fois de plus aux autorités de s'impliquer, afin que justice leur soit rendue.
Réunis ce matin-là devant la maison des jeunes, juste à côté de l'hôtel de ville de Bobo-Dioulasso, ces désormais ex-travailleurs de la Société africaine de pneumatique (Sap Olympic) réclament toujours leurs droits légaux, depuis leur licenciement en 2005 jusqu'à aujourd'hui. Jean Marie Sanou est leur porte-parole. Vêtu de la manière la plus simple possible avec une chemise manches longues et d'un pantalon de couleur jaune moutarde, Jean Marie Sanou ne cache plus son désespoir, sa tristesse et ses frustrations face à cette « injustice » qu'il dit vivre avec ses camarades, depuis près de 18 ans. Après avoir travaillé pendant plusieurs années pour la Sap Olympic, lui, comme ses autres camarades de lutte demandent de la reconnaissance de la part de leur ex-employeur.
C'est avec un visage qui a perdu toutes ses couleurs que cet ex-employé de la Sap Olympic raconte ses mésaventures. Déjà, ses yeux s'emplissent de larmes lorsqu'il commence son récit. A l'en croire, la Sap Olympic, depuis sa création, a procédé à plusieurs licenciements abusifs. Ainsi en 2005, environ la centaine de personne s'ajoutaient aux licenciements et compressions effectués par le passé. « Aucun de ces licenciements n'a bénéficié de mesures d'accompagnement. En ce qui concerne notre cas, cette situation a provoqué de multiples divorces au sein du groupe et beaucoup d'enfants non scolarisés », a-t-il déploré.
Aujourd'hui, ces ex-employés de la Sap souhaitent que justice leur soit rendue convenablement et que l'article 78 du Code de procédure civile soit également appliqué afin qu'ils entrent dans leurs droits. Ils implorent le gouvernement, à travers le ministère de la Fonction publique, de se pencher sur la situation afin de trouver une issue favorable à cette situation qui, disent-ils, les torture depuis des années déjà. « Nous sommes des hommes mariés, des pères de famille. Aujourd'hui d'autres sont admis à la retraite et nous avons perdu dix de nos camarades. Si nous avons raison, pourquoi ils refusent de nous donner nos droits ? Nous sommes tous des Burkinabè et nous avons toutes les preuves », a-t-il lancé avec un visage attristé.
Le déroulement de l'histoire
L'histoire remonte en août 2005, où ces employés disent avoir été « licenciés abusivement » par leur employeur. Ils disent avoir donc déposé, à l'époque, une plainte à l'inspection du travail de Bobo-Dioulasso, qui n'a pas connu un aboutissement favorable. « Le directeur régional de l'emploi qui, à l'époque, cherchait à réconcilier notre employeur et nous-mêmes déclara n'avoir pas été respecté par l'employeur qui se devait de le tenir, lui, informé de ce licenciement. C'est alors que l'employeur demanda à l'inspecteur du travail chargé de la réconciliation d'envoyer notre dossier à la justice », a-t-il relaté. C'est ainsi que le dossier a été déposé au tribunal du travail de Bobo-Dioulasso en novembre 2007.
Après deux reports du jugement, le 17 septembre 2009, le président chargé de juger l'affaire a établi que les employés avaient raison. C'était la première instance et ce même jour, la société a fait appel à la Cour d'Appel. Il y eut au moins six renvois avant que le dossier ne soit jugé. « Après délibération 36 personnes ont été déboutées et n'ont donc absolument rien reçu comme dédommagement. Quant aux autres personnes, on leur a alloué des sommes dérisoires, très mal calculées et ne tenant pas compte de la loi. Nos deux avocats étaient conscients de cette situation. Le président chargé de délibérer à la Cour d'Appel, après lecture du délibéré, a fait savoir que si nous n'étions pas satisfaits de la délibération, que nous disposions de deux mois et quinze jours pour faire appel en cassation à Ouagadougou », a-t-il expliqué. Etant donné qu'ils ne résidaient pas à Ouagadougou, ils avaient 15 jours supplémentaires.
« Nous avions été déçus. Nous avons toutes les preuves que les 36 personnes qui été déboutées ont travaillé à la Sap. Nous avons les contrats de travail et leurs bulletins. C'est pourquoi nous avions fait appel à la cassation et nos deux avocats nous ont abandonné. Nous avons donc fait appel à un autre avocat à Ouagadougou. Cela faisait deux mois et cinq jours qu'il nous avait été notifié que nous pouvions faire appel. Le jugement a été programmé pour le 20 octobre 2016. A ce jugement, la présidente du tribunal a évoqué un dépassement du délai qui, selon elle, est de deux mois. Alors que nous étions dans le délai pour faire appel nous disposions de deux mois et quinze jours parce que nous ne sommes pas à Ouagadougou », s'est offusqué Jean Marie Sanou.
Cette affirmation a été réfutée par les plaignants et leur avocat en faisant valoir l'article 78 du Code de procédure civile relatif aux délais. Le dossier a donc été maintenu et programmé pour être délibéré le 23 novembre 2016. « Le président de séance a, à notre très grande surprise, déclaré que notre dossier (Dossier Sanou Jean-Marie et 100 autres contre la SAP) est irrecevable pour non-respect de l'article 78 du Code de procédure civile alors qu'à notre avis cet article accorde 15 jours au-delà des deux mois parce que nous résidons à Bobo-Dioulasso et que la juridiction se trouve à Ouagadougou. Nous sommes donc bel et bien dans les délais », a-t-il persisté.
Le désespoir des ex-travailleurs de la Sap Olympic
Face à cette situation, le désespoir s'est installé peu à peu. Mais très vite, ces ex-employés de la Sap ont décidé de prendre leur destin en main afin d'avoir gain de cause. Et c'est ainsi qu'ils ont décidé de saisir le Haut conseil pour la réconciliation et l'unité nationale (HCRUN) à l'époque, après avoir écrit également au ministre en charge de la fonction publique et au ministère de la Réconciliation sous le président Roch Kaboré.
« Après donc la cassation, nous avons saisi le HCRUN qui s'est déplacé venir à Bobo-Dioulasso nous rencontrer et nous avons livré toutes les preuves. Le HCRUN a également rencontré la direction de la Sap Olympic. C'est à la suite de cette rencontre que le HCRUN nous a fait savoir que la Sap a reconnu qu'elle avait tort et que tout était rentré dans l'ordre. Depuis lors, nous n'avons plus eu de suite », a laissé entendre Jean Marie Sanou.
Aujourd'hui le HCRUN n'existe plus et avec le coup d'Etat qui a renversé le régime de Roch Kaboré, ils ne savent plus à quel saint se vouer car, disent-ils, ne pas savoir où se trouve leur dossier actuellement. Mais ils ne comptent pas baisser les bras de sitôt. Jean Marie Sanou et ses camarades affirment avoir adressé un nouveau courrier au ministre en charge de la fonction publique pour lui demander son aide. « Pour l'instant nous n'avons pas reçu de retour », a-t-il dit.
Quant à la question de savoir s'ils ont été approchés par la direction de la Sap, Jean Marie Sanou répond : « Nous sommes devenus aujourd'hui des ennemis de la Sap. Nous n'avons plus accès à la Sap donc nous n'avons plus de dialogue. Nous souffrons beaucoup ; nous réclamons nos droits de 2005 jusqu'à nos jours », a-t-il clamé.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Le Burkinabè est incivique et c'est peu de le dire. Il n'y a qu'à mettre le nez dehors dans n'importe quelle rue pour s'en rendre compte. En cas d'accident, l'usager “modèle” s'en sort avec des injures au mieux des cas, et au pire des cas, il est mis en bière, malgré sa trop grande prudence en circulation. Combien de personnes auraient pu être sauvées si les usagers, parfois détenteurs du permis de conduire, avaient des connaissances en secourisme ?
Ouaga, c'est le far west. Nous l'avions déjà écrit. Téléphoner au volant est devenu un geste banal, rouler à vive allure sans casque ou sans rétroviseur est signe de virilité, respecter le panneau STOP est une perte de temps, griller les feux tricolores est devenu la norme les week-end et au diable le piéton ! Voilà la mentalité du Burkinabè nouveau, tel un gorille qui se tape la poitrine, pour gueuler à tue-tête son intégrité.
Même si le permis de conduire coûte un bras pour certains, pour d'autres ce précieux sésame a le goût d'un diplôme universitaire et il faut l'obtenir à tout prix. Code, créneau, conduite. Après toutes ces étapes, certaines personnes, pour ne pas perdre la main, profitent du véhicule de leurs parents ou amis ou attendent que les « J'ai l'honneur », puissent marcher avant d'espérer circuler dans leur propre berline ou tacot. D'autres par contre dorment sur les réseaux sociaux ou parcourent les journaux à la recherche d'une annonce de recrutement d'un chauffeur, pour espérer se faire la main.
Secouristes autodidactes
Dans l'un ou dans l'autre, le permis de conduire, seul, ne peut vous épargner d'un danger. Même quand on a la priorité, la prudence reste le maître-mot pour sortir de ce capharnaüm qu'est devenue la circulation dans nos villes. Généralement, quand un accident de la route survient, les gestes de premiers secours sont assurés par des badauds qui, à force d'être témoins d'accidents de la circulation, sont devenus des experts en la matière. Leur intervention permet de sauver des vies avant l'arrivée des sapeurs-pompiers. Pourtant, la plupart de ces bons samaritains n'ont jamais suivi une formation en secourisme et n'ont pas le permis.
692 décès en 2022
A quoi cela sert-il d'avoir le permis de conduire si l'on n'est pas capable de venir en aide à un passager que l'on transporte sur une moto ou dans une voiture et qui est victime d'un malaise ou d'un accident de la circulation ? En 2022, les sapeurs-pompiers ont effectué 12 589 interventions suite à des accidents de la circulation qui ont fait 16 571 victimes dont 692 décès. Au regard du nombre élevé des accidents, il est urgent, au-delà de la répression, de former le maximum de Burkinabè sur les gestes de premier secours ?
Lancer un projet pilote
Cette formation peut se faire à travers les auto-écoles. Le ministère en charge des transports et de la mobilité urbaine et celui de la santé pourraient nouer un partenariat avec la Croix-Rouge et la Brigade nationale des sapeurs-pompiers afin de dispenser des cours aux candidats au permis de conduire. Un projet pilote peut être lancé dans deux ou trois auto-écoles avant la mise à l'échelle progressive. Les cours de premiers secours peuvent être payants et donner droit à une attestation qui pourrait avoir une période de validité.
Au cours de cette formation, les candidats au permis de secours apprendront à évaluer les situations d'urgence, prodiguer les premiers secours, limiter ou empêcher l'hémorragie, alerter ou faire alerter les secours, rassurer l'accidenté pour ne pas le paniquer, etc. Voilà autant de gestes simples qui peuvent sauver des vies en cas d'accidents graves sur la route.
Le Burkina ne perd rien en essayant d'introduire les gestes de premiers secours dans les auto-écoles qui ne désemplissent pas. A défaut de le faire, l'on pourrait accentuer les formations en secourisme dans les lycées, les instituts et universités et pourquoi pas dans les écoles de formation de l'administration publique. Une jeunesse formée au secourisme est une arme forgée contre l'incivisme, une arme forgée pour la vie. Ne l'oublions pas : il n'y a plus de place dans les cimetières.
Fredo Bassolé
Lefaso.net
Crédit-photo : Page Facebook de la BNSP : Accident de la circulation dans le village de Zempasgo, mercredi 11 août 2021, entre un camion de transport de marchandises et un bus de transport de passagers en stationnement.
Dans le cadre de sa rencontre mensuelle, le Service pastoral pour la formation et l'accompagnement des responsables (SEPAFAR) a animé, ce dimanche 21 mai 2023 à la chapelle Bethléem (sise dans la cour de la Cathédrale Notre-Dame de l'Immaculée conception de Ouagadougou), un panel sur le thème « Le mariage et le divorce : qu'en est-il de l'Église ? ». Les échanges ont été animés par le magistrat et conseiller à la Cour d'appel, Hyppolite Tapsoba, et l'abbé Franck Nikièma, juge au tribunal ecclésiastique de Ouagadougou.
Pour planter le décor de ce panel qui a duré plus de trois heures, les deux panélistes ont fait savoir que dans le cas du mariage et du divorce, la loi civile et la loi canonique se rejoignent dans beaucoup d'aspects, même s'il faut retenir qu'il n'y a pas de divorce dans l'Eglise. Parlant des points de similitude entre la loi civile et celle canonique dans le cas du Burkina, il faut noter que les deux parlent de mariage uniquement lorsqu'il y a une union entre un homme et une femme.
Selon le juge civil Hyppolite Tapsoba, le mariage est prévu par la loi au Burkina comme étant une union entre un homme et une femme, et cela est inscrit dans le Code des personnes et de la famille, en respectant les conditions de fond et de forme. Dans le cas de l'Eglise, le juge ecclésiastique a laissé entendre qu'on ne peut parler de mariage que lorsqu'il y a une alliance entre un seul homme et une seule femme, contractée sous le sceau de l'indissolubilité et de l'engagement. Poursuivant son exposé, l'abbé Franck Nikièma a aussi parlé des types de mariage dans l'Eglise : le mariage mixte qui est contracté entre une personne baptisée et celle d'une autre religion, avec pour obligation que les enfants soient éduqués de façon chrétienne ; et le mariage sacramentel contracté entre deux baptisés.
En ce qui concerne le cas du divorce, le magistrat à la Cour d'appel de Ouagadougou a expliqué qu'il est causé par plusieurs aspects, parce que les gens se marient par mimétisme, par peur ou par complaisance ; et c'est ce qui conduit à l'échec. Son conseil, c'est qu'il faut prendre le temps de se connaître avant de s'engager, afin d'éviter certaines situations dans les vies de couple.
L'homme de droit a conclu en faisant savoir qu'il n'y a pas d'homme ou de femme parfait, comme les gens le pensent. « Il faut aussi que les gens sachent que le mariage est une entreprise ; si vous voulez que ça marche, ça marchera », a enseigné le juge.
Dans le cas de l'Eglise, on ne parle pas de divorce, mais plutôt de dissolution et de nullité de mariage. Pour que l'Eglise accorde la dissolution ou la nullité d'un mariage, il y a des voies de recours, selon l'abbé Franck Nikièma. Ce sont l'impuissance féminine ou masculine avérée, l'adultère, les sévices graves subis par l'un des conjoints. La liste n'est pas exhaustive. Selon l'abbé, c'est au cas par cas que la situation est jugée.
En termes de solutions pour éviter certaines situations de dissolution ou de nullité de mariage, le prêtre a proposé la préparation lointaine des couples qui se fait dès le bas-âge. En clair, il faut parler du mariage à l'enfant. Même s'il ne comprend pas grand-chose à cela, il commencera au moins à se faire une idée sur la question. Les parents doivent aussi être des modèles pour les enfants. L'abbé Franck Nikièma a aussi fait cas de la préparation des futurs mariés qui se fait pendant les fiançailles.
Yvette Zongo
Lefaso.net
Le 31 janvier 2023, la Plateforme des Justes pour « Défendre Ensemble le Faso » se révélait à l'opinion publique à travers un manifeste publié dans le souci d'apporter une contribution patriotique et républicaine au règlement de la crise que traverse le Burkina Faso. Dans les lignes qui suivent, les Justes s'invitent une fois de plus dans le même esprit au débat pour contribuer au solutionnement de la crise, et ce à travers ce mémorandum à double composante.
La Plateforme des Justes pour « Défendre Ensemble le Faso » s'est révélée à l'opinion nationale le 31 janvier passé à travers un manifeste sans doute critique dans ses analyses, mais animé par le souci d'apporter une contribution patriotique et républicaine au règlement de la crise nationale. A l'analyse de la situation nationale et à la lumière des échanges avec d'autres acteurs animés d'intentions toutes aussi constructives, les Justes s'invitent encore dans le même esprit au débat pour contribuer au solutionnement de la crise, et ce à travers un mémorandum à double composante.
Le Mémorandum des Justes est construit autour de 2 axes de contribution : l'analyse générale des points clés de la situation nationale et les propositions.
I. NOS CONSTATS ET ANALYSES
Dans un souci d'efficacité, nous asseyons nos analyses sur des points clés qui nous paraissent de nature à impulser des changements sur l'ensemble de la situation.
1. La crise sécuritaire du Burkina Faso se greffe sur d'autres crises bien plus ancrées
L'Etat est une continuité, et il faut tenir compte du passé pour envisager des solutions aux maux que le pays traverse. Nous savons que la crise nationale est multidimensionnelle et cette diversité est attestée par le Rapport du Collège de Sages de 1999 et par le Rapport de la Commission de la Réconciliation Nationale et des Réformes de 2015.
La crise sécuritaire telle qu'elle se présente de nos jours ne s'est greffée que depuis 8 ans sur ces crises existantes qui l'alimentent en partie. La crise sécuritaire n'est donc qu'une excroissance de la crise généralisée sur certains de ses aspects. Vouloir solutionner les manifestations sécuritaires de cette crise nationale sans tenir compte du passif général qui l'alimente en partie ne fera que fausser la lecture de la situation globale. Il nous parait indiqué d'intégrer cette donne multidimensionnelle dans la recherche de solutions à la crise sécuritaire.
2. Une solution militaire ne peut résoudre de façon durable une crise multi composite
Dès sa prise de pouvoir, le MPSR 2 s'est approprié les 3 objectifs du MPSR 1 à ses débuts en janvier 2022, à savoir : la reconquête du territoire, le retour des PDI dans leurs terroirs, le retour de l'administration dans les localités délaissées. Et pour les atteindre, le Président de Transition a choisi la voie militaire pour éradiquer le terrorisme. Malheureusement, près de 8 mois de gestion du MPSR 2 écoulés, aucun des objectifs initiaux n'a été atteint dans les proportions souhaitées et dans les temps approximatifs prévus.
Les populations continuent à être déguerpies de leurs terroirs par les Groupes armés ; à la date du 31 mars 2033, le nombre de PDI a été dénombré à 2 062 534 par le CONASUR. La superficie du territoire contrôlée par les groupes armés a augmenté des terres de ces populations déguerpies. Pire, la capacité d'adaptation des groupes armés face à la pression de reconquête du territoire semble même déjouer toute logique.
Il y a donc lieu d'envisager d'autres approches que le tout militaire pour espérer parvenir à des résultats significatifs dans le moyen terme.
3. Les limites de la solution militaire dans le moyen et long termes
Au regard de son évolution, il est peu probable que la crise sécuritaire trouve un dénouement heureux à court ou à moyen terme, parce que disons-le, la lutte contre le terrorisme ne prend pas fin de façon tranchée par la victoire du bien sur le mal comme certains se plaisent à le dire. Nous sommes face à une guerre d'usure et de longue durée avec laquelle les Burkinabè vont devoir vivre encore un temps. Dans le meilleur des cas, et en restant optimiste, elle pourra être ramenée à une proportion plus contrôlée dans les années à venir, mais pas au point zéro.
Imposer des mesures privatives de libertés, des contraintes économiques et bien d'autres restrictions aux populations au titre de l'effort de guerre ne sera pas tenable dans la durée. Les premiers mois d'euphorie des actions d'éclat et des déclarations tonitruantes passés, la lassitude s'installera au sein des FDS et des VDP au front, face à une situation qui perdure et s'enlise. Le fardeau de l'effort de guerre se fera plus pesant pour tous, civils et corps habillés. Les voix des soutiens les plus convaincus seront de moins en moins audibles. Le pouvoir se trouvera progressivement seul face à son destin : l'échec et le rejet du peuple pour qui les résultats espérés tardent à venir.
4. L'amoncellement des morts, l'aggravation des fissures communautaires et la souffrance des populations déguerpies en déshérence ne manqueront pas de peser bientôt dans la balance
L'action militaire engendre beaucoup de victimes directes et collatérales, mais occasionne surtout des bavures à incidences supra nationales, toutes choses qui ont été préjudiciables au régime du Président Rock Kaboré et au pouvoir du Président de Transition Damiba.
Le pouvoir du Président de Transition Ibrahim Traoré avait jusqu'ici bénéficié de certains soutiens ; mais l'accumulation sans pareil des victimes civiles avec son corollaire de misère humaine ébranle la conscience nationale. La tendance est d'autant plus alarmante que de doute en suspicion, la présomption de complicité va occasionner des incompréhensions et des victimes insoupçonnées.
Nous pensons que ce qui reste de cohésion sociale ne survivra pas à l'application de la seule solution militaire.
5. Aucune œuvre d'envergure nationale ne peut être réalisée dans la division et l'exclusion
L'union fait la force des peuples face à l'adversité. La lutte contre le terrorisme n'a de réelles chances d'aboutir rapidement que si le peuple est uni et solidaire derrière les dirigeants. Et cette unité ne peut être acquise dans l'exclusion, la division et la diabolisation que notre pays connait. Les gens auraient pu se faire une raison si tous étaient logés à la même enseigne. Mais lorsqu'une composante sociale arrogante et imbue de ses accointances avec des proches du pouvoir se permet de déverser à souhait des insanités sur d'autres compatriotes en toute impunité, l'unité des Burkinabè sera difficile à réaliser.
La résilience du peuple Algérien dans une situation semblable à la nôtre doit inspirer les gouvernants Burkinabè. Confrontée au terrorisme dans sa forme radicale comme notre pays le connaît, l'Algérie n'a dû son salut qu'à la volonté inébranlable du Président Bouteflika de maintenir la cohésion sociale et de rassembler les algériens de tous bords. Toutes choses étant liées, il n'a cessé de rappeler que « l'information constitue la première arme contre le terrorisme. Mais elle ne peut jouer ce rôle que si les populations sont unies et solidaires derrière les dirigeants pour la cause nationale, et qu'elles [populations] se parlent ». C'est le seul pays africain qui a réussi à vaincre le terrorisme avec des ressources internes.
Au Burkina Faso, la grande majorité de ceux qui créent la division ne se préoccupent nullement de la cause nationale. Ils ne cherchent qu'à tirer profit de la situation du pays. Les laisser exceller dans ce travail de sape conduira à créer un fossé entre les gouvernants et les vrais patriotes qui œuvrent pour le bien du pays. La cohésion sociale et la réconciliation des communautés sont des actes de bonne gouvernance.
6. Le salut de tous est dans le respect de la République.
Ceux qui président au niveau le plus élevé aux destinées du pays doivent faire des piliers de l'Etat (déclinés à l'article 31 de la Constitution) la boussole de leurs actions : « Le Burkina Faso est un Etat démocratique, unitaire et laïc. Le Faso est la forme républicaine de l'Etat. ».
S'agissant de l'Etat démocratique, les pouvoirs exceptionnels actuellement mis en œuvre à travers le Décret de mobilisation n'y sont pas contraires dans leur essence. Pour preuve, l'article 59 de la Constitution et les lois connexes organisent l'usage des pouvoirs exceptionnels au profit du Président durant les périodes de crise. C'est leur mode d'administration qui peut faire l'objet d'appréciations critiques.
L'Etat unitaire est ce que tous les Burkinabè défendent sans exception. Aucun centimètre du territoire ne peut ni ne doit être cédé ; et c'est une seule souveraineté nationale qui s'exerce sur l'ensemble du territoire du Burkina Faso. Nous signalons avec satisfaction que les groupes armés qui s'opposent à l'autorité de l'Etat ne revendiquent pas un territoire autonome. C'est même pour cela que nous sommes d'avis que le dialogue est toujours possible avec eux.
Enfin, l'Etat Laïc est la conception de la cohabitation paisible des religions dans un Etat, en dehors du champ politique. L'État et ses fonctionnaires ne privilégient aucune religion. Ces piliers font partie de la Constitution votée par referendum en 1991 par le peuple. Il ne doit venir à l'esprit d'aucun Burkinabè sensé de les remettre en cause.
Un des piliers non moins importants de la République est constitué par les libertés fondamentales dont la liberté d'expression, la liberté d'opinion, la liberté de culte sont des expressions courantes connues.
L'atteinte à la jouissance de ces libertés constitue une atteinte aux fondements mêmes de l'Etat de droit. Enfin, l'égalité des citoyens devant la loi est une condition de maintien de la paix sociale. Permettre à des organisations proches d'un bord politique d'organiser des manifestations à grande pompes et interdire à celles qui sont soupçonnées proches d'un bord politique opposé, de tenir de simples rencontres de concertation conduira tôt ou tard à la révolte des opprimés. Le salut de tous se trouve dans le respect des principes et des règles de la République et ce sont les gouvernants qui doivent en être les garants pour tous.
II. NOS PROPOSITIONS D'AXES
Ces propositions sont des réponses aux constats et analyses évoqués ci-dessus. De notre avis, les gouvernants de la Transition doivent prendre des dispositions et mener des actions salvatrices.
A. Les dispositions à prendre
1. Recadrer les extrémistes violents de tous bords
Dans son entretien télévisé du 5 mai 2023, le Président de Transition Ibrahim Traoré a dit avoir connaissance des groupes de personnes qui siègent en permanence au Rond-Point des Nations-Unies, ajoutant que leur présence est de nature à l'encourager. Or, il est notoirement établi que certains d'entre eux tiennent un discours intégriste et belliqueux à l'adresse du public et même des servants de certaines institutions républicaines, sans que l'on puisse en comprendre les justifications.
L'extrémisme violent sous toutes ses formes, politique, religieux, intellectuel ou social a été la source d'affrontements tribaux déchirants et de naissance du terrorisme sous d'autres cieux. Notre pays, connu pour sa modération et sa tolérance en ses bonnes années, subit aujourd'hui les conséquences de comportements semblables qui ont été tolérés par certains gouvernants.
Si les personnes qui ont établi leur quartier général au Rond-Point des Nations-Unies aiment le Burkina Faso, elles doivent corriger leurs comportements. Si ce sont des soutiens du Président Ibrahim Traoré, il doit les faire recadrer pendant qu'il est temps. S'ils enfreignent la loi, la justice doit sévir sans état d'âme, afin que force reste à la loi. Il doit en être de même pour tous ces extrémistes violents qui se plaisent à s'attaquer à d'autres concitoyens ayant une opinion différente des leurs. La pensée unique n'a pas sa place dans la République.
De même, les déclarations répétées et peu élogieuses du Président Ibrahim Traoré sur des actes de gouvernance de ses prédécesseurs ne sont pas de nature à fédérer les différents bords politiques du pays. Elles pourraient même le priver de certains soutiens de taille. La réserve et la retenue vont de pair avec les responsabilités. Ce qui n'interdit pas bien sûr d'œuvrer à une véritable réhabilitation de la Constitution et de la démocratie, en rendant justice à la république et à la démocratie des violations subies et contributives à la situation que nous vivons.
2. Replacer les missions de la Transition fixées par la Charte au centre de la Gouvernance
Les missions de la Transition sont clairement fixées par la Charte de la Transition signée le 14 octobre 2022 et le Chronogramme actualisé de la Transition remis au Premier Ministre le 26 janvier 2023. Or, l'une des faiblesses du déroulement de la Transition, est la dispersion de ses efforts en direction de nouveaux objectifs sans rapport avec les missions à elle assignées dans les documents ci-dessus cités. A titre d'exemple, nous avons tous été témoins de la croisade du Premier ministre pour la Fédération Burkina Faso/Mali dont les conditions légales minimales ne sont même pas réunies. D'autres démarches politiques semblables sans lien avec la Charte sont en cours d'exécution.
Pour ne pas être pris de court par la fin de la Transition fixée au 1er juillet 2024 par le compromis dynamique librement convenu avec la CEDEAO, le Gouvernement doit concentrer ses efforts sur les missions assignées dans la Charte et le chronogramme actualisé.
3. Revoir la conduite de la diplomatie Burkinabè
Le Burkina Faso a adhéré aux règles de la diplomatie internationale pour les avantages mutuels avec les autres Nations. Aujourd'hui, il est malaisé de constater que les acquis diplomatiques de plusieurs années d'effort sont jetés aux orties sans toujours en mesurer les conséquences. Aucun pays ne peut vivre en autarcie, surtout pas le nôtre qui est fortement enclavé. Il est parfaitement possible pour nos gouvernants, d'imprimer de nouvelles orientations à nos rapports avec les autres Etats de la Communauté sans actions humiliantes à leurs égards.
Se prononçant sur les nouvelles orientations de la diplomatie chinoise le 24 mars 2021, Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères disait que « La Chine poursuit une diplomatie indépendante avec respect et bénéfices mutuels » à travers laquelle « La Chine préconise la construction d'une communauté de destin pour l'humanité, où nous résolvons les problèmes à travers le dialogue et les intérêts communs ».
Deuxième puissance militaire et économique mondiale, la Chine n'est pas pour le développement autarcique et l'exclusion humaine. Elle mesure à quel point le respect mutuel et le dialogue déterminent la réussite en diplomatie.
Cette vision respectueuse de la diplomatie et de la solidarité universelle est d'autant plus nécessaire que le Burkina Faso sera contraint, à un moment ou à un autre, de solliciter l'accompagnement de la Communauté internationale, de l'UA, de la CEDEAO et même des voisins immédiats pour garantir et appliquer les engagements de sortie de crise.
Nous devons du respect, quitte à rester vigilants, à la Communauté internationale, aux pays occidentaux qui œuvrent dans notre pays avec leurs moyens dans le domaine crucial de l'humanitaire pour soulager nos populations en détresse, sans distinction des camps en belligérance. En outre, ils contribuent financièrement et matériellement au développement de notre pays, quoi qu'en pensent certains de nos compatriotes.
Malheureusement, nos gouvernants ont tendance à aduler plutôt les pays qui nous vendent des armes pour mener la guerre sans plus. Mais à l'évidence, l'étranger qui te livre des armes pour décimer une partie de la fratrie, fût-elle égarée, n'est pas le bienfaiteur de la famille. Il te permet sans doute de prendre de l'ascendant, mais ne se préoccupe nullement du devenir de la communauté, qui doit reprendre à vivre ensemble tôt ou tard.
Nous devons également regarder à deux fois avant d'emboiter aveuglement le pas au Mali qui a son histoire et sa logique propres. Le salut du Burkina Faso ne peut pas venir de ces dirigeants maliens qui peinent à assurer le minimum de bien-être et de sécurité à leurs populations malgré les grands airs qu'ils se donnent. Un proverbe dit à ce propos qu'« Une mèche de coton ne peut pas sauver une autre mèche des flammes ; elles se consumeront ensemble. » Nos dirigeants doivent se tourner vers des pays qui peuvent accompagner le peuple Burkinabè durant cette période difficile.
B. Les actions à mener
1. Constituer un gouvernement d'unité nationale et de cohésion sociale
Il est loisible au Président de Transition d'associer qui il veut à sa politique de reconquête du territoire. Mais s'il appelle les Burkinabè à l'unité d'action et à la solidarité nationale pour faire face au terrorisme, il ne doit pas en même temps exclure certaines catégories sociales de la gouvernance. Décider par exemple d'exclure les hommes politiques de la gouvernance de transition est un gâchis, puisque cela revient à priver le système de cadres aguerris dans la gestion des affaires publiques et de l'expérience de leurs organisations dans la mise en œuvre des actions de proximité.
Le meilleur moyen de disposer des compétences de tous bords sous le même chapiteau est de mettre en place un Gouvernement d'unité nationale murement réfléchi. Ce gouvernement d'unité nationale devra être, dans ses actes, un gouvernement de sortie de crise avec deux axes de travail : la lutte contre le terrorisme d'une part, et d'autre part la réconciliation nationale et la cohésion sociale.
Un tel gouvernement aura l'avantage non seulement de renforcer la cohésion entre les composantes sociopolitiques et les militaires, mais aussi de mettre tous les membres au même niveau d'information sur la situation réelle de la Nation. Ceux-ci seront les meilleurs alliés des militaires pour convaincre la CEDEAO du bienfondé de la prorogation de la Transition, dans le cas où le contexte sécuritaire ne permettra pas la tenue des élections de fin de Transition à la date convenue.
2. Donner à la justice les moyens d'assurer son rôle dans la lutte contre le terrorisme
Autant il ne vient à l'esprit d'aucune institution de voter des lois en concurrence avec le Parlement, ou de gouverner à la place du calife, autant la justice, troisième pouvoir constitutionnel, doit être souveraine dans son domaine, surtout en cette période troublée. Elle doit avoir les mains libres pour sévir les atteintes aux lois de la République, tout chose nécessaire à la restauration de l'autorité de l'Etat. Elle doit également disposer des moyens et de la logistique nécessaires pour assurer son rôle judiciaire - oh combien déterminant - dans cette guerre interne.
Ainsi, depuis des années, des centaines de personnes poursuivies pour actes de terrorisme croupissent dans les geôles de la prison de Haute sécurité, dans l'attente de leurs jugements. Nous le savons tous, l'information est fondamentale dans la lutte contre le terrorisme. Leur procès pourrait donc fournir des informations de première main aux Renseignements militaires pour démanteler certains réseaux toujours actifs.
Le procès permettra également de mettre hors de cause et de libérer des innocents détenus à cause d'un mauvais concours de circonstances, et qui, par la force des choses, se radicalisent chaque jour un peu plus, drame humain que l'on peut éviter.
3. Inviter officiellement les groupes armés au dialogue
Les membres des groupes armés sont composés essentiellement de Burkinabè en rupture de ban avec l'Etat ou des servants, pour des raisons souvent surprenantes qui peuvent être aplanies dans certains cas en dehors de toute prise d'arme. De notre point de vue, le Burkina Faso a atteint ce seuil où les gouvernants doivent donner une chance au dialogue avec les groupes armés, afin de soustraire nos concitoyens qui acceptent de revenir dans la République des combattants irréductibles. Et du reste, lorsqu'à tort ou à raison, des citoyens se mettent en marge de la loi de façon à compromettre le devenir de toute la Nation, parce qu'ils estiment avoir été brimés, la sagesse recommande de leur permettre d'exposer leurs griefs afin de trouver ensemble les moyens de soulager la souffrance collective, avec eux compris.
L'appel aux groupes armés à déposer les armes sans condition n'a de chances d'intéresser un nombre significatif de combattants que s'il y a une volonté affichée du pouvoir de prendre en compte certaines de leurs préoccupations, d'accueillir ceux qui acceptent de déposer les armes et de leur offrir des possibilités de reconversion. Autrement, faute d'opportunités de rechange, ils reprendront les armes dès que l'occasion se présentera, ne fusse que pour assurer leur pain quotidien.
Qui peut le plus peut le moins. Le Président du Faso est le garant de l'intégrité du territoire. L'on comprend qu'en tant que Chef suprême des Forces armées nationales, il déclare la guerre aux assaillants. Mais constitutionnellement, c'est lui aussi qui incarne et assure l'unité nationale. Il doit donc user également des armes d'apaisement, de dialogue et de persuasion pour rétablir la cohésion sociale, assurer la permanence et la continuité de l'Etat qui sont compromises par les attaques terroristes.
C'est donc au Chef de l'Etat d'inviter solennellement ceux des combattants qui sont des enfants du pays à mettre bas les armes et à venir exposer leurs griefs devant leurs frères. Aucun sacrifice n'est important pour le retour de la paix sociale, paix sans laquelle tout est voué à l'échec.
Le processus de désarmement, de démobilisation et de reconversion communément appelé DDR ne s'improvise pas. L'Etat devra assurer à ceux qui acceptent de revenir à la vie civile les garanties de sécurité et de reconversion en contrepartie de leur engagement de non reprise des armes. Cela va nécessiter le vote de dispositions législatives visant à les soustraire des poursuites pénales, pour raison d'Etat.
Un tel processus se prépare donc minutieusement en amont et en aval avec les autres pouvoirs constitutionnels ; et sa mise en œuvre va nécessiter l'accompagnement des partenaires et de la communauté internationale. En raison de son coût élevé, aucun pays sortant de conflit armé n'a les moyens de supporter seul le coût de reconversion des combattants qui acceptent le désarmement pour retourner à la vie civile.
4. Associer tous les acteurs sociopolitiques à la recherche de solutions autres que militaires
Dans le principe de la gouvernance, le parlement traduit en loi et le Gouvernement exécute des politiques publiques conçues à un niveau conceptuel plus élevé. En temps normal, ces orientations stratégiques proviennent du programme politique de la formation politique qui accède au pouvoir par la voie des urnes.
Dans ce processus où la Transition ne bénéficie pas de cette machine prospective en amont, où l'ALT n'est pas élue, mais nommée et donc peu représentative du peuple, il nous parait indiqué de convoquer une concertation nationale représentative pour discuter des grandes questions nouvelles ou évolutives du pays, surtout relativement à la conduite de la guerre.
Cette concertation nationale devra regrouper des représentants de toutes les couches sociales (anciens, femmes, jeunes), des clergés religieux, de la chefferie traditionnelle, des institutions, de la presse, de la société civile y compris les syndicats, des organisations politiques, et avoir la lourde tâche de poser les problèmes en leurs termes réels. Les choix légitimés par ces représentants seront traduits par l'ALT en lois d'Etat pour donner des coudées franches aux gouvernants. Cela s'avère par exemple nécessaire pour décider ou non de dialoguer avec les groupes armés, d'élargir des combattants dans certaines conditions et dans ce cas, d'organiser leur désarmement, leur démobilisation et leur réinsertion. Autant de questions de fond qui doivent faire l'objet d'un large consensus et au besoin, du vote de lois organiques.
Un tel conclave doit être précédé d'une période d'accalmie sur le front militaire. C'est l'Etat qui doit donner le ton de cet appel au silence des armes, afin de donner une chance au dialogue.
Les civils et les militaires doivent se faire mutuellement confiance pour que chacun joue sa partition dans la lutte contre le terrorisme. Cette solidarité a manqué jusqu'à ce jour. Il n'est pas trop tard pour l'entreprendre.
5. Faire recours aux institutions de clémence pour les nécessités de la lutte contre le terrorisme
A ce jour, beaucoup de voix se sont élevées pour demander l'application de mesures de clémence en faveur de certains officiers et de moins gradés qui sont condamnés à des peines privatives de liberté. Pour les Justes, attachés au respect de l'Etat de droit, l'application de l'amnistie ou de la grâce présidentielle doit être exceptionnelle et justifiée par les nécessités.
Mais nous convenons que la situation sécuritaire du pays en est une et que les gouvernants de la Transition doivent pour cela se pencher sur les possibilités d'appliquer certaines de ces mesures de clémence afin de permettre à ces personnalités d'apporter leurs expertises à la lutte contre le terrorisme.
La mobilisation générale décrétée par le Président de la Transition n'est rien d'autre qu'une mesure exceptionnelle justifiée par les nécessités de cette lutte. Si la mise en œuvre de l'amnistie nécessite des procédures complexes, la grâce présidentielle se fait en procédure simplifiée et permet au Président du Faso de supprimer ou de réduire la peine d'un condamné, sans avoir à justifier sa décision d'accorder ou de refuser la grâce sur le plan formel. Mais dans la pratique, la concertation entre pouvoirs constitutionnel est toujours indiquée.
6. Veiller au maintien des équilibres entre les pouvoirs dans la réforme constitutionnelle envisagée
La réforme en cours visant à doter le pays d'une nouvelle constitution ne doit pas aboutir à la remise en cause des principes démocratiques par la suppression des interactions qui assurent l'équilibre entre les pouvoirs constitutionnels. Autrement, la Transition aura semé de nouveaux germes d'instabilité politique au Burkina Faso pour de longues années.
CONCLUSION
En tant que légalistes, les Justes sont attachés à la République et à l'Etat de droit, la Constitution en boussole. Nos analyses et propositions peuvent paraitre tranchantes sur certains aspects. Mais elles sont l'expression de notre volonté réelle de contribuer à la réflexion pour une sortie de crise sans faux-fuyants.
Cette rigueur est d'autant indiquée que les solutions d'aujourd'hui peuvent ne plus être d'actualité demain, tout comme les propositions non prises en compte aux premières heures du terrorisme dans notre pays ne peuvent plus éteindre le feu de nos jours.
Ouagadougou, le 22 mai 2023
Pour la Plateforme
Traoré Amadoun
Dr François Kaboré
Mme Barry Mariam
Yaméogo Noël
Les coutumiers et les religieux de la ville de Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun, ont répondu à l'appel des plus hautes autorités, invitant à des actions de prières et de jeûne pour le retour de la paix au Burkina Faso, ce samedi 20 mai 2023.
Ils se sont retrouvés au gouvernorat de Dédougou pour rompre le jeûne et supplier le créateur suprême de tendre sa main pacificatrice sur le Burkina Faso, menacé de toutes parts par le péril terroriste. La rupture du jeûne s'est déroulée en présence des autorités administratives, avec le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun en tête. Les communautés coutumières et religieuses se sont, à cette occasion, succédé à la tribune qui pour invoquer les ancêtres, qui pour implorer Dieu. Les notabilités ont rivalisé d'actions spirituelles pour demander à Dieu de répandre la paix, la stabilité et la quiétude sur toute l'étendue du territoire burkinabè.
Action militaire et spiritualité comme solutions
Bien avant ces retrouvailles inhabituelles, la journée du samedi 20 mai 2023 a été rythmée de prières, d'incantations et d'invocations en faveur de la paix au Burkina Faso, partout dans les chapelles, les mosquées et autres lieux de culte et d'adoration de la ville de Dédougou, selon Mgr Prosper Bonaventure Ky.
Porte-parole des coutumiers et des religieux, l'évêque du diocèse de Dédougou a affirmé que la solution au terrorisme n'est pas que militaire ; elle est aussi spirituelle. « Il faut bien sûr la défense militaire, mais il faut également la prière en se remettant entre les mains de Dieu, en demandant à Dieu que sa volonté soit faite », a-t-il soutenu, avant de préciser que la kalachnikov du croyant, c'est la prière.
Cette journée, ajoute-t-il, est une interpellation à l'endroit de chaque Burkinabè à être artisan de cette paix tant recherchée. « Par le jeûne, chacun a essayé de se remettre en cause, chacun s'est interrogé sur l'avenir de cette nation », a laissé entente l'évêque. Par son agir quotidien, chaque citoyen doit se constituer en acteur de la défense du pays, en se comportant en homme honnête, pour le bien commun. Ainsi, chacun fera sa part de reconquête de la paix dans ce pays, foi de Mgr Prosper Bonaventure Ky.
La foi et la croyance au cœur de la journée
Le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Babo Pierre Bassinga, a relevé d'emblée que « nous avons un Dieu qui peut derechef mettre fin à cette série de fléaux auxquels nous sommes confrontés depuis des années et qui nous endeuillent ». L'esprit de la foi et de la croyance est donc au cœur de cette journée de jeûne et de prière, a insisté le gouverneur. « Nous avons observé cette journée pour demander à Dieu d'avoir pitié de nous, de faire sécher nos larmes et de restaurer tout ce que nous avons perdu durant ces années. Il s'est agi surtout de croire que Dieu va agir dans les jours à venir et le terrorisme sera une parenthèse pour le Burkina Faso », a-t-il imploré.
Faisant un rappel historique de l'avènement du phénomène terroriste dans la région de la Boucle du Mouhoun, le gouverneur a fait savoir que la région a enregistré sa première attaque en 2017. Depuis lors, les incidents sécuritaires se sont métastasés, provoquant à ce jour la mort de plus de 200 civils et environ 80 éléments des forces de défense et de sécurité. A ce lot macabre, il faut adjoindre la destruction de biens matériels et le déplacement de plusieurs milliers de personnes.
Yacouba SAMA
A Koudougou, les fidèles chrétiens évangéliques comme un seul homme ont répondu à l'appel du gouvernement pour intercéder en faveur de la nation. Pendant 5 heures d'affilée, sans manger ni boire, les huit églises que regroupe la Fédération des églises et missions évangéliques (FEME) du Boulkiemdé ont prié pour la repentance, la restauration de la paix et de la sécurité, le retour des déplacés internes, le gouvernement et la bénédiction du pays.
Ce samedi 20 mai 2023, a été décrété sur toute l'étendue du territoire national, une journée de jeûne et prières pour la paix et la cohésion sociale au Burkina. Cette décision du gouvernement de la transition a été reçue d'une oreille favorable par de nombreux citoyens du Burkina Faso. A Koudougou, c'est à l'église centrale Jérusalem des Assemblées de Dieu que les fidèles chrétiens ont répondu à cette convocation solennelle.
Prières en faveur de la repentance, du gouvernement, de la restauration de la paix, de la sécurité, du retour des déplacés internes et de la prospérité du pays ont été, entre autres, les sujets de prière.
Dans son mot de bienvenue, le pasteur Issiaka Kaboré, secrétaire général de la FEME et pasteur de l'église de la Vie profonde a salué les autorités pour l'initiative. « L'appel du gouvernement est biblique, car même dans la Bible, certains rois sur leur trône on fait appel à Dieu pour des situations et Dieu a agi. C'est ce que notre président a compris et nous avons tous répondu car nous croyons que Dieu va nous exaucer », a-t-il dit. Aussi il a tenu à féliciter la forte mobilisation des fidèles chrétiens pour porter le Burkina Faso à Christ. « L'église était remplie et les gens ont prié sincèrement pendant 5 heures de temps sans relâche », assure-t-il.
Le passage de Jérémie 29 v7 a été lu par le pasteur Samuel Zongo de l'église AD Canaan dans son message d'exhortation. Il affirme que selon ce passage, tous les chrétiens évangéliques doivent rechercher le bien de la ville et prier l'Éternel en sa faveur.
Convaincu que la prière est la principale plateforme pour le salut du Burkina, le pasteur Rakiswendé Zongo, pasteur principal de l'église AD centrale de Koudougou croit fermement qu'à travers cette convocation solennelle, Dieu peut mettre fin à cette calamité. « Je crois fermement que notre Dieu est le Dieu de toute capacité, il peut mettre fin à tout ce qui se passe dans notre pays, il suffit seulement que son peuple ait foi en lui », clame-t-il. Il affirme par ailleurs être très satisfait de la mobilisation des différentes églises car selon lui cela démontre l'unité.
Même son de cloche chez le pasteur Alfred Ilboudo, coordonnateur provincial du district du Centre international d'évangélisation du Boulkiemdé qui accueille l'initiative avec une grande joie : « J'ai foi que cela va apporter une solution, une délivrance, une paix et une sécurité pour notre nation parce que c'est du jamais vu depuis que je suis dans la vie chrétienne ». Il a par ailleurs invité le peuple de Dieu à la mobilisation et à l'unité, car dit-il, « on ne peut pas aller en rangs dispersés dans ce monde pour réussir. Il faut que l'on oublie nos divergences, et qu'on se donne la main pour impacter ce monde ».
Et c'est main dans la main, que le peuple de Dieu a rendu grâce à Dieu pour l'exaucement des différentes prières montées vers lui. Rendez-vous a été pris très prochainement pour d'autres rencontres.
Prince Omar
Lefaso.net
L'agence de communication et d'étude pour le développement, Altitude a organisé ce dimanche 21 mai 2023 la 3e édition de « je slam pour la sécurité routière ». Six slameurs étaient en compétition. C'est le slam de Françoise Siambo, étudiante en première année de lettres modernes qui a conquis le jury.
Cette activité a pour objectif de sensibiliser la jeunesse sur la sécurité routière. « L'idée de la compétition est venue d'un constat. Nous avons remarqué qu'il y a beaucoup d'accidents de circulation. Et j'ai perdu un être cher à cause d'un accident de la circulation. Depuis lors, j'ai décidé d'apporter quelque chose en soutien à ce que les institutions comme l'ONASER et le ministère du Transport font déjà en initiant "je slam pour la sécurité routière », a indiqué le directeur général de l'agence de communication Altitude et promoteur de je slam pour la sécurité routière, Kevin Zongo.
Monsieur Zongo estime que le slam est une musique prisée par les jeunes. Par conséquent, il pense que le slam peut être un canal très important et efficace pour faire passer le message de sensibilisation.
Pour les éditions à venir le promoteur de « je slam pour la sécurité routière » veut étendre la sensibilisation à d'autres pays de la sous-région.
Le président du jury Wenceslas Ouédraogo a dit que le niveau de cette édition est moyen contrairement aux éditions précédentes. Il a par ailleurs invité les candidats à plus de lecture. Monsieur Ouédraogo leur a suggéré de se former en art oratoire.
La gagnante de cette troisième édition dit être heureuse. Pour elle, sa victoire est une grâce de Dieu. « J'ai participé plusieurs fois à des compétitions mais je ne gagnais pas. Cette victoire, je peux dire que c'est un miracle qui s'est opéré pour moi ce soir. Donc je rends grâce à Dieu », a laissé entendre Françoise Siambo. Elle compte prendre en compte les recommandations des membres du jury pour se perfectionner.
Le directeur général de L'ONASER, Evariste Meda, a invité les jeunes à avoir un comportement responsable et à sensibiliser leurs proches sur les comportements à risques en matière de circulation. « Nous devons tous œuvrer à mettre en alerte ce sens de responsabilité chez tous les usagers. Je voudrais que chacun de nous comprenne que notre comportement au quotidien sur la route n'est pas seulement une question de sécurité routière mais une question de sécurité publique », a signifié monsieur Meda.
Rama Diallo
Lefaso.net
Vidéo : RTB
Un Escadron de sécurisation routière et d'intervention de la Gendarmerie nationale, une unité du Génie militaire et un groupe de VDP ont "vaillamment" riposté à une attaque contre leurs positions sur l'axe Kaya-Dori,
à hauteur du pont de Naré, ce lundi 22 mai 2023, informe L'État-major général des armées par ce communiqué.
La riposte a permis de neutraliser au moins une dizaine de terroristes. De l'armement, des munitions et des moyens roulants en importante quantité ont été récupérés. Malheureusement, un gendarme a perdu la vie et deux autres ont été blessés qui ont été évacués et pris en charge.
L'État-major informe que des opérations de sécurisation sont toujours en cours dans ladite zone. Il félicite les unités pour leur engagement et les encourage à maintenir la dynamique de victoire en cours.
Le Colonel-major Célestin Simporé salue également la mémoire du gendarme
tombé, présente ses condoléances aux familles du
disparu et ses vœux de prompt rétablissement aux blessés.
Lefaso.net
Communiqué ci-dessus !
Selon l' Agence d'information du gouvernement (AIB), plusieurs terroristes ont été neutralisés par les Forces combattantes dans plusieurs localités du pays, ce lundi 22 mai 2023.
Ce sont les provinces du Bam, dans la région du Centre-nord ; la Sissili, dans le Centre-Ouest et dans la zone de Ouahigouya, dans la région du Nord. Des armes de guerre et du matériel divers ont été récupérés. Les frappes contre la forêt de Kankanmogre dans la zone du Koulpélogo se sont également poursuivies.
Lefaso.net
Source : AIB
La 11e promotion des Élèves sous-officiers spécialistes, au nombre de 112, ont reçu, ce lundi 22 mai 2023, leurs galons de sergent.
Cette promotion compte 28 personnels féminins, dont la major de promotion. Ces jeunes sergents seront immédiatement employés selon leur domaine de compétence dans les différentes entités des Forces armées nationales.
La cérémonie s'est déroulée à l'École nationale des sous-officiers d'active (ENSOA) dans l'enceinte du Camp Général Bila Zagré à Kamboinsin.
La promotion est composée de 13 spécialités :
100 infirmiers, 1 technicien en bâtiment construction, 1 technicien en menuiserie bois, 1 technicien en structure métallique, 1 technicien en électricité bâtiment, 1 technicien en maintenance automobile, 1 technicien en mécanique générale, 1 comptable, 1 transitaire, 1 technicien en génie électronique, 1 technicien en programmation, 1 technicien en programmation système et 1 communicatrice.
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Source : Page Facebook de l'état-major général des armées
La cérémonie de célébration de la 3e édition des Journées d'intégration et de fraternité inter-religieuse (JIFIR) a eu lieu ce dimanche 21 mai 2023 au terrain omnisports de Yagma.
Dans le but de contribuer au renforcement de leur vivre ensemble dans ces quartiers, les premiers responsables des communautés chrétienne (catholique et protestante), musulmane et des chefs coutumiers de Yagma et Pazani ont tenu en 2017 et 2020, les deux premières éditions.
La troisième édition se tient cette année sous le thème "Intégration interreligieuse : une solution pour la paix et le renforcement du vivre ensemble dans ce contexte du terrorisme au Burkina Faso".
Pour le représentant du ministre en charge de la solidarité Yassya Ouédraogo, c'est une vision qui est dans la dynamique du gouvernement et surtout du ministère qui a la charge de la réconciliation nationale et du vivre ensemble.
« Nous avons trouvé cette initiative très louable et c'est pour cela que nous sommes venus pour accompagner l'initiative accompagner les religieux et les coutumiers pour que le vivre ensemble dans cette zone soit une réalité. Nous avons constaté qu'ils ont commencé depuis trois ans et ce vivre ensemble a déjà des résultats, des acquis parce que nous avons des personnes déplacées internes qui sont accueillis au niveau de cette zone », a laissé entendre Yassya Ouédraogo représentant du ministre en charge de la solidarité.
Pour Martin Nacoulma, président de la fraternité inter-religieuse, cette année ils ont voulu réunir toute la population à travers le jeûne, une rupture collective et la prière
« Aujourd'hui c'est cette cérémonie de prière que nous avons organisée et un match de foot inter-religieux. L'objectif est de renforcer les liens entre populations de Yagma et de Pazani et plus précisément contribuer à ce qu'il y ait la cohésion sociale et la paix », dixit Martin Nacoulma, président de la fraternité inter-religieuse.
Carine Daramkoum
Lefaso.net
(Ouagadougou, 22 mai 2023). Le Président de la Transition, Chef de l'Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE a accordé ce lundi après-midi une audience aux Etalons cadets de retour de la 15e édition de Coupe d'Afrique des nations (CAN) de leur catégorie, qui s'est tenue du 29 avril au 15 mai 2023 en Algérie. Les médaillés de bronze de cette compétition étaient, à l'occasion, accompagnés de leur encadrement technique, du président de la Fédération burkinabè de football (FBF) et du ministre en charge des sports.
« Félicitations pour tout ce que vous avez fait. Nous avons beaucoup apprécié vos célébrations au nom de notre peuple combattant », a déclaré le Chef de l'Etat qui a salué le parcours des Etalons cadets couronné de la qualification pour la coupe du monde et de la troisième place à cette CAN des cadets.
« Ce que vous donnez comme joie à la population, vous ne pouvez pas vous-même comprendre », a indiqué le Capitaine Ibrahim TRAORE tout en soulignant l'impact des victoires des Etalons sur le moral des Burkinabè dans la situation difficile actuelle de notre pays.
Dans cette même lancée, « nous tenons à dédier cette médaille de bronze aux FDS, aux VDP et à l'ensemble de la population burkinabè qui nous a soutenu pendant cette compétition », a soutenu le capitaine des Etalons cadets Chabane OUATTARA. En outre, les jeunes Etalons et leur encadrement ont mobilisé un million de FCFA qu'ils ont remis au Chef de l'Etat pour l'effort de paix. « Durant ce parcours que nous avons eu à faire dans cette CAN U17, nous avons toujours pensé au pays », a souligné l'entraineur des Etalons cadets, Brahima TRAORE.
Pour ce dernier, son équipe, au regard des trophées individuels glanés par ses joueurs, méritait de remporter la coupe. En effet, le meilleur joueur de la compétition est burkinabè, trois Etalons figurent dans l'équipe-type du tournoi et à trois reprises l'homme du match était burkinabè.
Quant au président de la FBF, Lazare BANSSE, il a salué les plus hautes autorités de notre pays pour toute l'attention et les moyens mobilisés pour permettre aux Etalons cadets de participer à ce tournoi dans les bonnes conditions. « De mémoire de président de la fédération, en ce qui concerne les petites catégories, c'est la première fois que nous avons bénéficié d'autant d'attention et de moyens pour aller à cette CAN », a-t-il soutenu.
Pour Lazare BANSSE, la disposition du Chef de l'Etat à recevoir les Etalons cadets en dépit de son agenda est une marque d'estime à l'endroit du sport et surtout le football ainsi que les acteurs qui l'animent.
Engagé pour la promotion des sports, le Président de la Transition a indiqué que la réhabilitation du stade du 4-Août et des autres stades construits dans le cadre du 11-Décembre dans plusieurs régions devra connaitre un coup d'accélérateur. « Le ministre en charge des sports a reçu pour instruction de prendre ces dossiers à bras-le-corps pour pouvoir vous offrir des infrastructures qui puissent répondre à vos attentes », a soutenu le Chef de l'Etat.
Direction de la communication de la Présidence du Faso
(Ouagadougou, 22 mai 2023). Le Président de la Transition, Chef de l'Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE a accordé une audience ce lundi matin, à une délégation de l'Agence pour la Sécurité de la Navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA). Conduite par le Directeur général, Mohamed MOUSSA, la délégation est venue informer le Chef de l'Etat du soutien de l'Agence pour la réhabilitation de l'aéroport international de Bobo-Dioulasso.
Le Burkina Faso a engagé la réhabilitation de l'aéroport de Bobo-Dioulasso, une infrastructure importante pour le développement économique du pays. Le Directeur général de l'ASECNA a profité de cette audience pour faire le point sur tout ce qui a déjà fait jusqu'à présent. « Nous avons pris de nouveaux engagements pour suivre les actions pour que cet aéroport puisse fonctionner dans les meilleures conditions conformément aux règles internationales, pour qu'il soit un aéroport d'occupation internationale qui sera bientôt certifié », a expliqué Mohamed MOUSSA.
La délégation a également rendu compte au Chef de l'Etat du choix du Burkinabè Louis BAKIENON comme Secrétaire exécutif des Autorités africaines et malgaches de l'Aviation civile AAMAC. « C'est un évènement qui constitue une victoire diplomatique pour le Burkina. (…) Cette victoire diplomatique, nous la devons à l'engagement de l'Etat burkinabè qui a soutenu cette candidature », a estimé le Directeur général de l'ASECNA.
Louis BAKIENON est selon Mohamed MOUSSA, un pur produit de l'ASECNA, qui a servi la structure dans plusieurs pays dont le Sénégal, le Soudan du Sud, le Congo et bien entendu le Burkina Faso.
Direction de la Communication de la Présidence du Faso
Le Burkina Faso est en guerre contre les groupes terroristes qui revendiquent son territoire et chassent sa population dans différentes provinces du pays. Alors que les forces de défense et de sécurité sont à l 'offensive pour la reconquête du territoire avec l'acquisition de moyens aériens, ces derniers temps, certains ont créé un nouveau front qui fait des journalistes et des médias, les nouveaux ennemis à abattre.
Les menaces anonymes sont récurrentes et l'instance de régulation des médias observe « Le Conseil supérieur de la communication constate avec regret la récurrence de menaces proférées à l'endroit d'organes de presse et d'acteurs des médias dans l'exercice de leur profession » Pourquoi au lieu de travailler à l'unisson, certains s'en prennent-ils aux médias ? Que reproche-t-on aux médias ? De ne pas s'adapter au temps de guerre et de travailler comme si le pays était en paix ? De ne pas aimer le pays, vraiment ?
Que peut l'information ? Fait-elle gagner la guerre ou la perdre ? Qui sont les vrais ennemis ? Il y a une anecdote que l'on raconte sur la deuxième guerre mondiale entre le président russe Joseph Staline et un ministre français des affaires étrangères. Ce dernier aurait proposé d'adjoindre le Vatican aux pays alliés contre l'Allemagne nazi. Et Staline aurait répondu, le Vatican combien de divisions ? Le Vatican est une puissance morale, mais n'a pas d'armée. Pour le locataire du Kremlin de l'époque, la victoire se gagnera par les armes militaires et non les armes spirituelles. La presse est une arme spirituelle peu déterminante si on revient en 2023 et à notre pays.
Le journaliste est le producteur apparent de l'information
Au Burkina Faso avec cette guerre, tous les médias et les journalistes sont clean. D'abord, notre presse n'a pas les moyens de s'offrir des correspondants de guerre, indépendants qui vont sur le terrain, observer, analyser et rapporter ce qu'ils ont vu de la guerre. Tout ce que nous disons de la guerre, tous les faits proviennent des communiqués de l'état-major. L'autorité, l'Etat et les gouvernants sont les principaux acteurs de la production de l'information en temps de guerre. Si l'état-major cesse de produire ses bulletins d'information sur les batailles, comme ces derniers temps, vous n'avez rien dans les médias. Nous ne faisons que nous en tenir à ces faits communiqués avec parfois des articles d'analyse et de commentaire.
Il y a de nouveaux acteurs de la production d'informations que sont les organisations de la société civile dans les zones à hauts défis sécuritaires ainsi que les regroupements des ressortissants des localités attaquées par les groupes terroristes qui saisissent de plus en plus la presse pour informer la communauté nationale de ce qui se passe dans les zones attaquées. Le fait de rendre compte de ses tristes réalités est- elle opposable aux médias et aux journalistes ? Personne ne peut accuser les médias burkinabè de faire l'apologie des groupes terroristes aujourd'hui ou qu'ils leur transmettent des informations.
Dans les deux cas, la justice peut être saisie. L'observateur avisé sait que les journalistes burkinabè aujourd'hui plus qu'hier font de l'autocensure. Ils écartent leurs préjugés personnels en se régulant. C'est leur sens des responsabilités qui les obligent à analyser, peser, voir si ce qu'ils vont dire est positif, exact, nécessaire, sage, enrichissant, avant de le faire. En temps de paix ou de guerre, la production de l'information ne change pas. Ce sont les mêmes contraintes de sélection des menus en conférences de rédaction, de discussion et d'échanges entre journalistes sur la nécessité ou pas de traiter le sujet, de vérification des faits, de prendre des points de vue contraires, d'écouter toutes les parties, etc. Certains commentateurs professent le contraire, mais n'arrivent pas à nous dire ce qui doit changer.
Le métier de journaliste ne change pas, parce que nous sommes en guerre tout comme celui de l'ouvrier sur les chaînes de Sosuco ou de Citec. C'est un travail intellectuel collectif qui est dans une chaîne de production allant des directeurs, de journaux, des rédactions, de desk, au journaliste. Le journaliste est à un poste défini, et il accomplit ce que le poste de travail demande.
Un journaliste a déjà été tué dans ce pays, il faut prendre au sérieux les menaces
Il y a une vaste méprise sur le travail des journalistes et une incompréhension formidable des autorités et une certaine opinion du rôle de la presse.
Le gouvernement du Premier ministre Apollinaire Kyelem de Tembela a commencé avec un parti pris très défavorable à la presse avec la suppression des points de presse des personnalités reçues en audience et ceux du conseil des ministres. La situation se normalise ces derniers mois. Le conflit contre les groupes terroristes au Sahel est un conflit qui n'est ni couvert par notre presse ni par la presse internationale, par l'envoi de reporters sauf les articles sur des aspects géopolitiques ou des droits de l'homme. Nous sommes face à une guerre non filmée par les professionnels mais plutôt par les belligérants.
Le gouvernement par l'intermédiaire de son porte-parole a réaffirmé l'attachement du gouvernement de la transition à la liberté d'expression et d'opinion lors du point de presse du 30 mars 2023. Nous comptons sur lui pour les protéger. Car dans ce pays, il y a eu des précédents : le journal l'Observateur a été incendié, et le journaliste et fondateur du journal l'Indépendant, Norbert Zongo a été assassiné avec ses trois compagnons dans son véhicule auquel ils ont mis le feu le 13 décembre 1998. Ces faits sont dans nos mémoires comme s'ils dataient d'hier. Nous réclamons toujours vérité et justice pour ces crimes impunis. Le gouvernement du MPSR2 doit aider à la manifestation de la vérité et de la justice et ne pas laisser se perpétrer d'autres crimes.
Sana Guy
Lefaso.net
En 2009, la Maitrise d'ouvrage de l'aéroport de Donsin (MOAD) était créée pour déterminer les orientations du projet de construction de l'aéroport de Donsin. Plus de dix ans après, l'aéroport n'est toujours pas près d'être fonctionnel et les constructions sur le site tardent à sortir de terre.
En 2009, la Maitrise d'ouvrage de l'aéroport de Donsin (MOAD) était créée pour déterminer les orientations du projet de construction de l'aéroport de Donsin. Plus de dix ans après, l'aéroport n'est toujours pas près d'être fonctionnel et les constructions sur le site tardent à sortir de terre. Pour toucher du doigt les réalités afin de donner un coup de pouce aux travaux qui visiblement n'ont que trop duré, le ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière a effectué une visite du chantier.
Il était exactement 8h44 lorsque le cortège du ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière Anuuyirtole Roland Somda, accompagné de son collègue des infrastructures et du désenclavement Adama Luc Sorgho, arrivait sur le site de l'aéroport de Donsin. Après s'être prêtés aux salutations d'usage, observant au passage une minute de silence en la mémoire des victimes de l'effondrement de la dalle survenu dans la soirée du 30 décembre 2022, les ministres, guidés par le Directeur général de la MOAD Tamoussi Bonzi, ont mis le cap sur les chantiers du jour à visiter.
De la colline d'implantation des radars en passant par les bâtiments de la zone technique, sans oublier les ouvrages d'évacuation des eaux de pluie, les bâtiments administratifs, le parking présidentiel et celui des visiteurs, … les visiteurs du jour se sont enquis de l'état d'avancement des travaux. En tout et pour tout, ce sont douze chantiers situés çà et là sur les 4400 hectares du site qui ont été visités. A chaque station, le directeur technique du chantier en question présentait d'abord les plans des travaux, faisait visiter ensuite le chantier, avant d'expliquer les points d'achoppement qui ont concouru à ralentir les travaux.
Au terme de la visite, c'est avec une mine plus ou moins grise que le ministre a déploré le fait que les travaux avancent à pas de tortue. « C'est un projet très complexe. Je n'ai pas dit compliqué mais complexe. Complexe de par les différentes parties qui font de ce projet un ensemble. Au cours de la visite nous avons pu constater que sur un ensemble de 26 lots, il y a 15 lots prévus être utilisés en maitrise d'ouvrage. Les 11 autres sont prévus être exécutés par le privé. Globalement le niveau de satisfaction est moyen parce que dans l'ensemble, nous sommes à un taux d'exécution de 55% pour des délais qui sont largement dépassés pour la plupart des prestataires » a-t-il regretté.
Même son de cloche pour Adama Luc Sorgho qui lui aussi juge regrettable le niveau d'avancement des travaux. Il estime qu'il faut « un recadrage. » « Il nous faut une structure de coordination des différents acteurs présents sur le chantier parce qu'on constate qu'il travaille un peu isolément. C'était prévu qu'on le fasse et il est nécessaire qu'on la mette sur place parce que c'est un travail d'ensemble. Il est vrai qu'il y a plusieurs lots, mais il faut que les actions soient coordonnées » a-t-il martelé.
Ce fut l'occasion pour les visiteurs du jour de rappeler les entreprises à l'ordre, leur recommandant dans le même temps la qualité dans la rapidité. « Il est temps qu'on puisse changer de vitesse et aller à l'exécution à hauteur de ce qui a valu aux entreprises l'attribution du marché. En les exhortant à aller vite, nous n'occultons pas le volet qualité. Nous n'allons pas accepter les travaux au rabais… Nous interpellons tous ceux qui sont en retard à produire un planning assorti des moyens de tout genre, matériel, financier et humain qu'ils entendent mettre en œuvre pour pouvoir booster les travaux » recommandera pour conclure Roland Somda.
En rappel, c'est en 2009 que le gouvernement a lancé le projet de construction de l'aéroport de Donsin et les travaux sur le chantier ont débuté en 2017. L'intervalle de ces deux dates était consacrés au déplacement et à la réinstallation de 8 villages ainsi qu'au processus d'indemnisation des personnes affectées par le projet. Classé hautement prioritaire, il vise entre autres à répondre à la demande croissante du trafic aérien ; lutter efficacement contre la pauvreté à travers la création d'emplois aussi bien pendant les travaux de construction qu'après les travaux ; répondre aux besoins d'améliorer les conditions de circulation dans la ville de Ouagadougou rendues très difficiles, au regard de la position géographique de l'aéroport actuel de plus en plus au cœur de la ville et limitant ainsi ses possibilités d'extension ; assurer une meilleure visibilité du futur développement de l'aéroport.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Une plateforme dénommée "Collectif des journalistes, activistes et leaders d'opinion, victimes des menaces au Burkina" vient de voir le jour. C'est ce que nous apprenons d'un communiqué parvenu à Lefaso.net. Ce collectif vise à permettre aux victimes de se regrouper et d'être solidaires, d'orienter les victimes vers la justice et les instances nationales habilitées à entendre leur cause, interpeller et porter à la connaissance des institutions et des pouvoirs publics, les cas de menaces, dénoncer auprès des instances, les auteurs présumés des menaces et leurs commanditaires. Ci-dessous l'intégralité du communiqué.
Chers compatriotes, mesdames et messieurs ;
Depuis un certain temps, nous assistons à la multiplication des atteintes à l'état de droit, aux libertés démocratiques de façon générale et singulièrement à la liberté d'opinion et d'expression, et de la liberté de la presse, qui sont pourtant garanties par notre constitution, par la déclaration universelle des droits de l'homme et par des traités que notre pays a ratifiés.
Ces atteintes se traduisent aujourd'hui par des menaces de morts ouvertes et diverses formes d'agressions et de violences à l'encontre de tous ceux qui s'expriment sur les sujets publics se rapportant à la gouvernance actuelle de notre chère patrie, le Burkina Faso. Ces menaces de tout genre sont le lot quotidien des journalistes, des activistes, des leaders d'opinion issus de la société civile ou des partis politiques et même parfois de tout citoyen qui ose donner ses appréciations sur les questions qui portent sur l'état de la nation.
En ce qui concerne les acteurs des médias et les usagers de ces médias, à savoir les citoyens qui s'y expriment, une vaste campagne de dénigrement et de vindicte a été décrétée à leur encontre. Le discours officiel ne décourage pas malheureusement cette tendance dangereuse à la criminalisation des libertés, contre toute attente. Pire encore, certaines sorties médiatiques de nos autorités apportent de l'eau au moulin des sinistres individus dans leur ignominie.
Par ailleurs, certains individus malsains véhiculent à longueur de journée sur les réseaux sociaux des calomnies et une certaine violence contre les animateurs des plateaux télé et radios. C'est dans ces circonstances que la chaîne de radio Oméga médias est devenue la cible de menaces directes et ouvertes d'incendie de ses locaux ainsi que les domiciles d'un de ses animateurs. Malheureusement et en dépit des appels à la retenue, la liste des journalistes, acteurs des médias et leaders d'opinion victimes de menaces ne fait que s'allonger chaque jour.
La gravité de la situation est prouvée par les récents communiqués du Conseil supérieur de la communication (CSC) et de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), deux institutions étatiques en charge de la promotion des droits et des libertés démocratiques, lesquelles ont tenu à tirer la sonnette d'alerte. C'est donc devant cette tragédie naissante que l'ensemble des victimes des menaces de la part d'individus sans foi ni loi muent par des desseins morbides, ont créé une plateforme dont l'objectif principal est de protéger leurs vies et celles de leurs familles ainsi que leurs outils de travail que sont les médias. La plateforme se dénomme « Collectif des journalistes, activistes et leaders d'opinion victimes de menaces au Burkina Faso ».
Le collectif vise à :
Permettre aux victimes de se regrouper et d'être solidaires,
Orienter les victimes vers la justice et les instances nationales habilitées à entendre leur cause,
Interpeller et porter à la connaissance des institutions et les pouvoirs publics les cas de menaces,
- Dénoncer auprès des instances et à utiliser les mécanismes nationaux et internationaux de protection des droits de l'homme les auteurs présumés des menaces et leurs commanditaires.
C'est dans cette optique qu'une délégation du Collectif a rendu le vendredi 31 mars 2023 une visite aux journalistes et au personnel de Omega Groupe à son siège à Ouaga 2000. Il s'est agi d'encourager le personnel y compris les journalistes travaillant dans un climat de traumatisme moral et de peur lié aux menaces qui pèsent quotidiennement sur eux.
C'est le lieu pour nous d'appeler les autorités à préserver la quiétude et la sécurité du Medias et de ses employés.
Le Burkina Faso est un État de droit démocratique dont la constitution en son article 8 donne le droit de s'exprimer librement et aux journalistes d'informer les populations au nom de leur droit à l'information. La critique ou la contradiction ne saurait devenir des délits voire des crimes passibles de menace de mort ou de toute autre force de persécution, de harcèlement et de violence.
Notre collectif s'indigne du fait que ces menaces proviennent de personnes se réclamant être des soutiens inconditionnels des autorités en place. Aussi, nous condamnons fermement toutes ces menaces qui n'ont pas leur place dans une nation moderne civilisée qui aspire faire face aux différents défis qui s'imposent à elle aujourd'hui. Nous tenons à l'œil tous les commanditaires tapis dans l'ombre qui inciteraient, cautionneraient ou tireraient profit de ces abus lâches et inacceptables. Aucun forfait ne saurait rester impuni dans un pays qui aspire à la cohésion sociale afin d'avoir une nation plus juste, plus équitable et prospère dans la paix.
Nous félicitons le CSC, la CNDH et tous les acteurs qui œuvrent dans le sens d'une promotion de la liberté d'expression et du pluralisme d'opinion et contre toute tentative de musèlement des voix discordantes au moyen de la violence et de l'intolérance. Soutenons les journalistes, les activistes et les leaders d'opinion qui demeurent bien conscients de leur responsabilité sociale dans le contexte de crise aiguë que traverse notre pays.
En tout état de cause, nous appelons à la cessation immédiate des menaces d'où qu'elles viennent et au respect total et sans conditions des libertés garanties par la Constitution du Burkina Faso. Nous terminons nos propos en rappelant les mots de la prestation de serment du Président de la transition, Chef de l'Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE : “ Je jure devant le Peuple burkinabè et sur mon honneur, de préserver, de respecter, de faire respecter et défendre la Constitution, la Charte de la transition et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso.”
Fait à Ouagadougou le 02 Avril 2023
Pour le Collectif,
Le Porte-Parole
Dr Arouna Loure
Le sociologue Dr Boniface Somé a présenté ce vendredi 31 mars 2023 au cours d'une cérémonie de dédicace, son livre intitulé « Le terrorisme au Burkina Faso : négocier ou pas ? ». Le livre est en tomes 1 et 2. Le tome 1 a été présenté par le Pr Serge Théophile Balima et le tome 2 par le Pr Issa Cissé.
Cet ouvrage est le fruit de la réflexion de 30 chercheurs, enseignants-chercheurs et praticiens burkinabè et d'autres pays. Ce livre est né grâce à un colloque international organisé à Ouagadougou en décembre 2021 par le Centre d'excellence Africamultiple de l'université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou sous le thème « Le terrorisme au Burkina Faso : négocier ou pas ».
Selon l'auteur du livre Dr Boniface Somé, les sciences sociales face à une situation que traverse leur société ont obligation, à défaut de donner une réponse, doivent éclairer la lanterne vers les solutions possibles de la situation. L'auteur de l'ouvrage a indiqué qu'à la fin du colloque, la majorité des participants étaient favorables à la négociation mais pas à n'importe quel prix.
« La guerre ou la guerre n'est jamais évident. La négociation ou le dialogue ont toujours aidé pendant la guerre. A travers toute guerre se profile une négociation. Il faut une certaine diplomatie », a indiqué Dr Somé. Cependant, il dit qu'il faut être en position de force avant de parler de dialogue sinon l'ennemi risque de prendre le dessus. « S'il doit y avoir une négociation ce n'est pas l'Etat lui-même en tant qu'acteur premier à être sur une table de négociation. La négociation pourrait se dérouler par une personne interposée ou un Etat interposé et pas à n'importe quel prix.
Pour lui, les questions de souveraineté, de laïcité, de démocratie et des libertés ne sont pas négociables. « On peut avoir un terrorisme peut-être quelque part alimentaire avec lequel il peut être facile de négocier », a laissé entendre l'auteur.
Il a précisé qu'il faut entendre par négocier, un dialogue possible entre des entités pour le retour de la paix.
A titre d'exemple de dialogue, l'enseignant-chercheur a évoqué le cas de Thiou, une localité de la région du Nord où les populations ont essayé le dialogue avec un groupe armé terroriste. Et Il était convenu entre les deux parties la coexistence pacifique. Il a signalé que le groupe armé a respecté sa parole. Malheureusement c'est un autre groupe qui a attaqué la population. Dr Somé a signalé qu'il avait prévu d'aller rencontrer la population pour en savoir plus sur les accords du dialogue mais au regard du contexte sécuritaire il n'a pas pu y aller.
D'après lui, les communautés peuvent instaurer le dialogue entre elles pour essayer de trouver des pistes de solution à la question de la sécurité.
Lefaso.net