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Diplomacy & Defense Think Tank News

Au retour de la mission Clemenceau, le porte-avions Charles de Gaulle comme outil de puissance et d’influence

IRIS - Thu, 11/07/2019 - 17:35

Alors que le porte-avions Charles de Gaulle avait été immobilisé pendant près de 19 longs mois entre février 2017 et septembre 2018, son premier déploiement opérationnel de longue durée, la mission Clemenceau aura suscité un intérêt certain. Escorté par un groupe aéronaval conséquent (GAN), la Task Force 473, composée des frégates Forbin, Latouche-Tréville et Provence, du bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Marne et d’un sous-marin nucléaire d’attaque, le porte-avions Charles de Gaulle a ainsi parcouru la Méditerranée et l’océan Indien pour contribuer au rayonnement des armées françaises.

Si la mission Clemenceau ne constituait évidemment pas le premier déploiement long de ce type du Charles de Gaulle – on se souviendra de l’opération Bois-Belleau et des missions Arromanches –, elle représentait pour la Marine nationale et l’ensemble des armées françaises un enjeu conséquent, le porte-avions devant faire la démonstration de ses capacités renouvelées après un arrêt technique majeur (ATM2) ayant mobilisé, à travers l’entreprise Naval Group, la Direction générale de l’armement (DGA) et le Service de soutien de la flotte (SSF), jusqu’à 2 100 personnes, pour un budget avoisinant les 1,3 milliard d’euros. Adapté au « tout Rafale » après le retrait des derniers Super Etendard Modernisés (SEM) en 2016 et désormais doté de capacités mises à jour, le porte-avions Charles de Gaulle a retrouvé son rôle de navire amiral de la Marine nationale.

La mission Clemenceau contribuait à trois objectifs concomitants. Il s’agissait d’une part et comme évoqué plus tôt, d’acter la remontée en puissance du Charles de Gaulle, ce bâtiment constituant toujours l’unique porte-avions n’employant pas d’avions à atterrissage vertical d’Europe, mais aussi, d’autre part, de multiplier les exercices aux côtés de marines militaires alliées et partenaires. Enfin, la Task Force 473 aura directement contribué à l’action de la France au Levant en participant à l’opération Chammal, son groupe aérien embarqué (GAE) représentant 25 aéronefs, dont 20 Rafale Marine prenant part aux opérations aéronavales françaises dans la région, encore une fois aux côtés de marines alliées et avec le soutien de la frégate antiaérienne danoise Niels Juel.

Dans l’ensemble, la mission Clemenceau aura été placée sous le signe de la diplomatie navale en assurant, à travers diverses missions, la promotion et la sauvegarde des intérêts français via le déploiement des bâtiments de la Task Force 473. La participation de bâtiments militaires européens à cette mission, en ce sens, peut être interprétée comme une démonstration de l’attachement de la France au multilatéralisme. De la même façon, les exercices Varuna et La Pérouse de mai 2019 aux côtés des marines indienne, australienne, japonaise et états-unienne ont permis, tout en contribuant à l’amélioration des capacités opérationnelles françaises, de mettre en scène les bonnes relations qu’entretient Paris avec une série de puissances de l’Indopacifique.

La diplomatie navale française est une déclaration : elle repose sur une démonstration de force censée illustrer l’attachement de l’État français à certains principes internationaux incontournables et en l’occurrence au droit de la mer, tel qu’encadré par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM ou UNCLOS) à laquelle adhèrent 150 pays à ce jour. De nombreux États considèrent aujourd’hui les actions entreprises par Pékin en mer de Chine comme une violation directe du droit de la mer, la construction d’îlots artificiels devant conduire la Chine à revendiquer in fine une souveraineté exclusive sur de larges espaces maritimes dans l’Indopacifique. En ce sens, la mission Clemenceau, dans sa dimension pacifique, s’inscrit dans une opposition directe à la politique du fait accompli, le déploiement du porte-avions Charles de Gaulle, navire amiral de la Marine nationale, attestant du sérieux de la position française sur le sujet. Par ailleurs, la présence française dans l’Indopacifique n’est pas seulement liée à des considérations internationales : dans le sillage de l’essor dans la région de nouvelles puissances navales, la France doit assurer la sécurité de ses territoires ultramarins et des zones économiques exclusives (ZEE) qui en dépendent.

Entre autres illustrations de cet état de fait, la participation de la ministre des Armées, Florence Parly, au Shangri-La Dialogue (SLD) en parallèle d’une escale du Charles de Gaulle à Singapour, témoigne bien de la façon dont un outil militaire peut appuyer, par sa seule présence, une action diplomatique plus conventionnelle. La mission Clemenceau, en ce sens, illustre l’intérêt croissant de la France pour l’Indopacifique, un espace maritime représentant une part conséquente des échanges commerciaux mondiaux où se jouerait, à travers la réémergence de la Chine et la multiplication des tensions internationales, le destin du monde. La France s’oriente ainsi vers un approfondissement de ses relations avec l’Inde, l’Australie et les États-Unis, mais aussi avec le renforcement de sa coopération avec le Vietnam et le Japon, dans l’objectif de contenir l’émergence d’une Chine bleue convaincue de la nécessité de s’imposer sur les mers. La France entretient d’ores et déjà avec deux de ces acteurs une relation privilégiée : avec l’Inde à laquelle elle fournit des Rafale et surtout avec l’Australie, qui s’équipera à l’avenir de Barracuda, un modèle de sous-marins d’attaque comparables aux futurs Suffren français, mais disposant d’une propulsion conventionnelle.

Important succès pour la diplomatie navale française, la mission Clemenceau aura vu le déploiement d’une demi-douzaine de bâtiments et de plus d’un millier de personnels militaires français pour quatre mois. Pour autant, ce succès ne peut totalement occulter les limites de la stratégie de défense française dans l’Indopacifique où les effectifs et les moyens français d’être réduits malgré de récents efforts. Pour être viabilisée, la présence française dans l’Indopacifique devra nécessairement s’appuyer sur le déploiement renouvelé de forces permanentes, un effort que la France ne pourra consentir sans revoir au préalable à la hausse ses dépenses militaires pour pouvoir se doter, in fine, de nouveaux bâtiments, de nouveaux systèmes, mais aussi de nouveaux équipages.

Pourquoi un défilé militaire le 14 Juillet ?

IRIS - Thu, 11/07/2019 - 16:19

Pascal Boniface, directeur de l’IRIS, évoque le débat autour de la parade militaire du 14 juillet.

« L’Iran a montré qu’il respectait le droit international, pas les États-Unis »

IRIS - Thu, 11/07/2019 - 15:05

Pourquoi l’Iran a-t-il décidé de violer l’accord sur le nucléaire iranien ?

La stratégie iranienne vis-à-vis de l’accord sur le nucléaire iranien a changé depuis que les États-Unis se sont retirés de l’accord, en mai 2018. Malgré les sanctions économiques réimposées par Washington, Téhéran a continué à respecter l’accord durant un an, tout en continuant à demander de l’aide aux Européens pour contourner les sanctions. Sans réponse de leur part, l’Iran, dans une crise économique profonde, a donc mis en place un nouveau rapport de force même si la situation ne lui est pas très favorable. L’objectif de cette posture plus agressive est double : montrer aux États-Unis que leur politique a un coût et que la passivité de l’UE ne peut plus durer.

Les Européens peuvent-ils encore réagir ?

L’Iran est l’un des seuls pays à avoir respecté l’accord depuis le début et les Européens en sont conscients. Ils doivent donc prendre les mesures nécessaires vis-à-vis des Américains car l’Iran n’attend pas que des paroles, mais aussi des actes. Les Européens, en particulier l’Allemagne et la France, sont au pied du mur et ont un rôle-clé à jouer.

Qui soutient l’Iran aujourd’hui ?

Contrairement au discours narratif des États-Unis, l’Iran est beaucoup moins isolé qu’il y a quarante ans même si ses alliances ont changé. Aujourd’hui, Téhéran peut compter sur l’Irak, le régime de Damas, le Qatar, le Pakistan, l’Inde, ou encore son allié traditionnel chinois, seul pays à lui acheter du pétrole. L’Iran a gagné en crédibilité car il a montré qu’il respectait le droit international, contrairement aux États-Unis.

Combien de temps l’Iran peut-il tenir si les sanctions économiques restent les mêmes ?

L’Iran, qui possède près de 100 milliards de dollars de réserves, va essayer de « tenir » jusqu’aux prochaines élections présidentielles américaines. Aujourd’hui, la seule chose qui pourrait faire bouger les choses, c’est que les États-Unis annoncent officiellement une levée des sanctions tout en revenant dans l’accord. A part cela, les Iraniens ne vont pas céder. Il faudrait notamment que les Iraniens voient leurs exportations pétrolières, qui ont reculé de 2,3 millions barils par jour en 2017 à 400000 en juin 2019, se redresser.

Il semble peu probable que les États-Unis reviennent dans l’accord…

Oui. Donald Trump reste effectivement sur la même ligne et c’est très dangereux.

La posture de Donald Trump rappelle d’autres guerres comme celle d’Irak en 2003. Ces deux situations sont-elles comparables ?

Pas vraiment. Les Américains voulaient faire la guerre contre l’Irak après les attentats du 11 septembre, ce qui n’est pas le cas avec l’Iran aujourd’hui. En revanche, certains éléments dans l’entourage de Donald Trump sont particulièrement inquiétants. Le Conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, qui a encouragé la guerre contre l’Irak en 2003, ne rêve par exemple que d’une attaque contre l’Iran. Le Secrétaire d’Etat Mike Pompeo, dont la logique anti-iranienne est absolue, adopte pour sa part une position très « va-en-guerre ». Lors d’une allocution au Congrès, il a d’ailleurs récemment affirmé que l’Iran était allié au groupe Al-Qaïda. Or, selon la loi américaine, il n’y a pas besoin d’autorisation du Congrès pour attaquer un groupe lié à cette organisation terroriste. La stratégie américaine est dangereuse. On commence à préparer la guerre et n’importe quel incident pourrait dégénérer.

Cette période dangereuse profite-t-elle aux radicaux en Iran ?

Oui. Les radicaux ont en plus en plus de pouvoir, en partie grâce à la stratégie américaine. Le président modéré Hassan Rohani a été élu sur la promesse de sortir son pays de la crise économique et nucléaire, notamment grâce à la négociation. Or, l’économie s’est effondrée et le taux d’inflation dépasse désormais les 40%. Les Etats-Unis ont « piétiné »a stratégie des modérés iraniens qui n’existent plus politiquement. En revanche, les radicaux, qui ont toujours mis en garde contre un piège américaine et qui se sont toujours opposés à la signature de l’accord, gagnent en popularité. Les faits leur ont malheureusement donné raison.

Freihandelsabkommen EU-MERCOSUR

Konrad Adenauer Stiftung - Thu, 11/07/2019 - 13:13
Juliane Liebers 2019-07-11T11:13:00Z

Qui êtes-vous Ursula von der Leyen ?

Institut Montaigne - Thu, 11/07/2019 - 10:00

Le Conseil européen a désigné Ursula von der Leyen, Ministre allemande de la Défense, comme Présidente de la future Commission européenne. Pour la première fois depuis Walter Hallstein en 1958, une personnalité politique allemande devrait prendre la tête de l'exécutif européen. Michaela Wiegel, correspondante à Paris du Frankfurter Allgemeine Zeitung, nous livre un portrait d’Ursula von der Leyen.

Mise à jour…

Les défis de la modération des contenus : définir "contenus problématiques"

Institut Montaigne - Thu, 11/07/2019 - 10:00

La France et d'autres pays, dont l'Allemagne et le Royaume-Uni, tâchent actuellement de fournir un cadre réglementaire à la modération des contenus sur les réseaux sociaux. Si ces initiatives sont souvent encouragées par les pouvoirs publics, elles font l'objet de vifs débats quant à leur impact potentiel sur la liberté d'expression. Dans cet entretien, Claire Wardle, présidente exécutive de First Draft et membre du précédent groupe de travail de l'Institut…

Organized Crime, Arms Trafficking, and Illicit Financial Flows: Exploring SDG Target 16.4

European Peace Institute / News - Wed, 10/07/2019 - 21:15
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Organized crime, arms trafficking, and illicit financial flows are a chronic and ubiquitous problem among many developing countries. In 2015, the adoption of United Nations Sustainable Development Goal (SDG) Target 16.4 decisively placed organized crime and illicit financial flows on the development agenda. While the focus of SDG 16 is on peace, justice, and strong institutions, this goal has clear links to other SDGs, such as those on gender, reducing inequality, decent work, and sustainable cities. This intersection was the topic of conversation at an IPI policy forum on July 10th.

This IPI side-event to the UN High-Level Political Forum brought together experts working on the components of Target 16.4 to share their knowledge of the interplay among organized crime, illicit financial flows, arms flows, and development efforts. The event was organized in partnership with the Global Initiative against Transnational Organized Crime, and co-hosted with Small Arms Survey, the Ministry of Foreign Affairs of Mexico, and Global Financial Integrity.

Gerardo Isaac Morales Tenorio, Deputy Director General for Multidimensional Security in the Ministry of Foreign Affairs of Mexico, said that SDG Target 16.4 was relevant to his country in particular, where 20,005 murders were committed with firearms last year. He highlighted the link between weapons and ammunition as catalysts of violence and homicide rates. The target “obligates us to significantly reduce illicit financial and arms flows,” he said. He then shared three ideas that could contribute to its achievement.

The first, he said, was implementation. “It is not only needed to address arms flows but ammunitions, and it’s not only about money laundering, but we need to address all new kinds of forms of illicit financial flows,” he explained. The second consideration for achieving these goals was sharing examples of advancement from different countries to link their “concrete experiences at the local and national levels to share and maybe promote its replication,” he said. The third was acknowledging the different ways in which governments, academia, civil society, and the private sector contribute to achieving Agenda 2030.

Anna Alvazzi del Frate, Vice President of Small Arms Survey, called out the problem that despite linkages in the SDGs, “It’s not a surprise that when you go into implementation you still see the siloes approach, because this is what organizations are used to, it’s what sustainable development goals should try to change.”

She said that to measure a reduction of illicit arms flows, “You can’t count guns one by one, but you have to measure a reduction in the negative impacts—the reduction of the armed violence.” She also highlighted the inclusion of women in legal conversations on preventing violence as a key factor to look at when discussing the implementation of Target 16.4. “Working on gender in this area represents an opportunity to bring around the table those who haven’t had the opportunity to contribute to the discussion, some of the people may have been affected, to give some important meaning to a discussion that is happening around for example the arms treaty where you have a very clear formulation about preventing gender based violence amongst experts.”

Martin Borgeaud, Chief Technical Advisor for Justice, Security, and Human Rights at the UN Development Programme (UNDP) in Lebanon, spoke on reducing arms trafficking. “We need to work on both the demand and supply side: arms ammunition control but also arms violence reduction,” he said. The “best chances of success come from comprehensive public safety and community security programs that connect the local to the national.” In order to do this, he said that he saw the need to have more approaches to prevention, and that a “good entry point” to prevent violence would be engaging youth at risk.

Mr. Borgeaud also made the link between violence and gender, saying that the 2030 Agenda informed preventative approaches that are “more transformative, not only in identifying how women and men are affected differently by armed violence, but also in addressing underlying causes such as gender roles and social norms.”

He said that the SDGs are a “good framework to start collecting data and nurture and inform debate in small arms issues. We have seen a number of countries starting to collect, systematically, data on small arms and on violence the past fifteen years with interesting results… including through the establishment of national crime observatories but also in the region of the Western Balkans.” But he emphasized that the majority of countries still don’t have usable data, and “this absence of data is an obstacle to develop efficient strategies but also to encourage debates.”

Tuesday Reitano, Deputy Director of the Global Initiative Against Transnational Organized Crime, highlighted the interlinkages of organized crime, illicit financial flows, and arms trafficking. “From our perspective as analysts of organized crime and criminal economies around the world, these two things are intimately connected into an ecosystem that might have two stratas… While we have a growing economy for the one percent… the bottom fifty percent of the globe is feeling the consequences of these in levels of violence that are just unparalleled and unprecedented.”

She spoke on how large percentages of certain countries’ wealth was held offshore, that somewhere between eight and thirty percent of the global GDP “is held in secrecy jurisdictions and places where its ownership and its profits cannot be followed, traced, or understood.” This “extraordinary amount of money” has had “an extraordinary impact,” she continued, “on the kinds of economies that often are often… at the bottom of the system.”

On the topic of arms, Ms. Reitano highlighted that the “legacy” of arms is “very long,” in that “arms stay, they’re not easily destroyed, they circulate out of the hands of legitimate conflict actors, they circulate out of the hands of state institutions and policing and into the hands of criminal groups and gangs into violent conflict actors, terrorist groups and those with other agendas, and they stay for a very long time.”

The current global consensus is that the money needed to achieve all SDGs is estimated at 1.4 trillion dollars a year, added Tom Cardamone, President of Global Financial Integrity. Reducing illicit financial flows is “critically important not only in and of itself,” he continued, “but because if it is addressed by governments, it will enable them to achieve the other targets and other goals because of the money it generates. There’s a huge amount of money that is siphoned out of developing economies each year because of illicit flows.” So, he asked, “how do you get from where they are now to 1.4 trillion a year? Well, you have to claw back the money that has been lost to illicit flows.”

Illicit flows are a “massive,” ongoing issue faced worldwide, he said, costing about a trillion dollars a year. “There is nothing in the data that we’ve seen over the last ten years or so that gives us any indication they are being curtailed.” And since there is “no emerging country that doesn’t have a problem with illicit financial flows, it is something that should be of paramount importance to governments going forward,” he asserted. But progress is lacking, he said. “Four years into the SDG period we’re not seeing many countries really attacking this problem as we think they should. There are many tools, mechanisms, policies, rules, regulations, laws that could be used to get really on top of this, we’re not seeing too many countries doing that, they’re a bit behind schedule.”

The good news, Mr. Cardamone added, is that many things have been done to help governments obtain information related to illicit flows. However, this has not reached the level of complete transparency because countries are only required to report to their home tax authority. “All these areas are, I think, reason for optimism going forward, with the understanding that we are four years into this process,” he said. “Governments really have to begin to step up their efforts to address this critically important problem.”

Adam Lupel, IPI Vice President, moderated.

Die Qual mit der (Nicht-)Wahl

Konrad Adenauer Stiftung - Wed, 10/07/2019 - 17:59
Alexandros-Lukas Axiopoulos 2019-07-10T15:59:00Z

Sommerlyd: Fire podcasts til ferien

DIIS - Wed, 10/07/2019 - 16:20
Sommeren er over os, men heldigvis kan du tage lyden af DIIS med dig på ferie. Vi har samlet fire anbefalinger til podcasts om alt fra den nye verdensorden til russisk cyberkrig.

La Zone de libre-échange continentale africaine est lancée, mais « tout reste à faire »

IRIS - Wed, 10/07/2019 - 14:52

En quoi la Zlec est-elle innovante pour le continent africain ?

Il existe déjà huit zones de libre-échange interrégionales, dont certaines très avancées, comme en Afrique de l’Est ou en Afrique australe. Les gouvernements des pays africains ont travaillé jusqu’ici à une échelle territoriale limitée. L’innovation majeure réside dans la levée des droits de douane, qui va concerner une zone continentale immense s’étendant d’Alger au Cap [Afrique du Sud] et de Dakar [Sénégal] à Djibouti. La Zlec regroupe 54 des 55 pays de l’Union africaine – l’Érythrée étant le seul pays à ne pas y avoir adhéré.

Le projet n’est pas nouveau, il renvoie au panafricanisme des années 1960. Mais aujourd’hui, il est signé et cela marque déjà un grand pas. Il faut dire que la donne est nouvelle, car les économies africaines vont beaucoup mieux depuis l’année 2000, grâce à l’annulation de dettes massives de la part des bailleurs de fonds internationaux. De nombreux pays connaissent une croissance significative. Et il est plus facile d’engager des réformes lorsque l’on ne se trouve pas en situation de crise et d’endettement très élevé – même si la situation économique n’est pas satisfaisante sur tous les plans, notamment en matière de satisfaction des besoins essentiels des populations.

Qu’est-ce qui pourrait freiner ce grand projet d’intégration ?

Au-delà des problèmes techniques d’harmonisation des règles commerciales, il existe des tensions politiques. Par exemple, celles entre le Maroc et l’Algérie ont pour conséquence la fermeture de la frontière entre les deux pays, ce qui oblige à passer par l’Espagne pour les échanges commerciaux.

Les échanges pâtissent aussi de l’insécurité dans certaines régions comme le Sahel, en particulier entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, dans la région des Grands Lacs, ou encore dans un pays comme la Centrafrique, loin d’être sécurisé.

Le troisième grand défi est d’ordre logistique. Aujourd’hui, il coûte entre trois et six fois moins cher de faire venir un conteneur par la mer de Shanghai à Douala [Cameroun], que de transporter ce même conteneur sur la route entre Douala et N’Djamena [Tchad]. La plupart des infrastructures sont tournées vers l’exportation des marchandises en dehors du continent africain, c’est un héritage colonial. Il va donc falloir recentrer complétement les flux de marchandises à l’intérieur de l’Afrique.

Le défi est de taille car les infrastructures routières et ferroviaires sont défectueuses. À cela s’ajoute la persistance de pratiques anormales qui font encore augmenter les coûts de transport, comme des prélèvements d’argent inadéquats par des policiers ou des douaniers. L’intensification des échanges entre pays africains va devoir passer par ce qu’on appelle des corridors de développement.

La Zlec ne risque-t-elle pas de favoriser les économies les plus avancées au détriment des pays plus pauvres ?

En théorie, le libre-échange favorise tout le monde, mais quand les conditions de mobilité et de production ne sont pas égales, il y a des perdants. Les pays désavantagés sont les seize pays africains les plus enclavés car ils n’ont pas accès à la mer.

Nous avons eu le même problème en Europe, avec l’Irlande, le Portugal ou les pays de l’Est qui n’avaient pas le même niveau de développement que les Pays-Bas, l’Allemagne ou la France. C’est pourquoi nous avons mis en place le principe de solidarité qui permet de financer des infrastructures. Or cette question de la solidarité au sein de la Zlec n’est pas encore véritablement traitée.

Le 7 juillet, certains pays comme le Nigeria ont montré des réticences avant de finalement signer à la dernière minute ? Que craignent-ils ?

Le principe de la Zlec est de favoriser le « made in Africa ». Encore faut-il qu’on soit sûr que les produits échangés soient bien d’origine africaine… et c’est ce qui pose problème au Nigeria. Il faudra définir une « clause d’origine ». La règle tournera probablement autour d’un minimum de 50 % du produit issu de fabrication africaine.

Le Nigeria et l’Afrique du Sud, soit les deux plus grandes économies africaines parvenues à se construire une base industrielle, ne voudraient pas être menacés par des importations venant de pays voisins, mais dont le contenu est d’origine asiatique, brésilienne, turque ou européenne.

Lors du sommet de l’UA à Niamey, les chefs d’État africains se sont lancé le défi de réussir à créer cette Zlec, mais tout reste à faire. Au-delà de la belle photo prise dans l’enthousiasme d’un sommet, au-delà de ce volontarisme sympathique, il faudra ensuite passer à l’acte et manifester une volonté politique permettant de relever tous ces défis dans la durée. Il faudra 10 ans minimum. On le voit aujourd’hui avec la construction européenne, cela prend du temps. Plus de 60 ans après le traité de Rome, nous sommes loin d’avoir achevé complètement l’Union européenne.

Accord sur le nucléaire iranien : la riposte de Téhéran

IRIS - Wed, 10/07/2019 - 14:41

Dimanche 7 juillet a marqué le début des mesures iraniennes allant à l’encontre de l’accord de Vienne, plus d’un an après la sortie des États-Unis de l’accord. Quelles conséquences sur les perspectives de négociations ? Éclairage par Thierry Coville, chercheur à l’IRIS.

 L’Iran applique ses menaces de ne plus respecter certains termes de l’accord de Vienne depuis ce dimanche 7 juillet en enrichissant de l’uranium à plus de 3,67%. Que cherche à faire le régime d’Hassan Rohani en contrevenant à l’accord, alors que les tensions avec les États-Unis sont au plus haut ?

Téhéran a une stratégie mûrement réfléchie et préparée depuis un moment. Il faut rappeler que pendant un an, après la sortie des États-Unis de l’accord en mai 2018, l’Iran a continué à respecter l’accord sans réagir et en voyant les sanctions américaines détruire petit à petit son économie, ce que les Iraniens ont appelé eux-mêmes la politique de patience stratégique. Pendant cette période, ils ont demandé aux Européens d’intervenir pour contrer les sanctions américaines et faire en sorte que l’accord soit respecté de leur côté. Rappelons que l’accord visait côté iranien à une diminution du développement de leur programme nucléaire, en échange d’une levée des sanctions. Avec le rétablissement des sanctions américaines sur l’économie iranienne, l’accord n’était plus respecté et les Européens n’ont rien fait. Les Iraniens ont donc décidé de changer de stratégie.

Désormais, il s’agit effectivement de montrer que la politique américaine a un coût : les Américains ne respectant plus leur partie de l’accord, les Iraniens commencent à prendre des mesures graduelles pour laisser la chance à la négociation. Le message est clair : si les Iraniens obtiennent ce qu’ils cherchent, c’est-à-dire une levée des sanctions américaines et les vrais bénéfices économiques de l’accord, les mesures que prend le pays sont réversibles. Cette stratégie a également pour objectif de mettre la pression sur les Européens et leur signifier que leur passivité n’est pas tenable. Il faut qu’ils prennent parti pour sauver l’accord et le faire respecter, qu’ils remplissent leurs obligations liées à la signature de l’accord, et qu’ils prennent les dispositions pour développer leurs relations économiques avec l’Iran et contrer les sanctions américaines.

Un commentateur iranien a très bien résumé la stratégie iranienne en disant que le régime dans son ensemble a considéré qu’en respectant l’accord et en voyant les sanctions américaines détruire complètement l’économie iranienne, il a eu le sentiment que c’était un jeu perdant-gagnant, perdant du côté iranien, gagnant du côté américain. L’idée est maintenant de transformer les rapports de force pour que ce soit ou gagnant-gagnant (les Européens et pourquoi pas les Américains réalisent que cette stratégie ne mène à rien et qu’il faut lever les sanctions américaines) ou une stratégie perdant-perdant (si l’Iran sort complètement de l’accord, tout le monde sera perdant).

 

Le président Macron s’est entretenu avec M. Rohani, tous deux souhaitant une désescalade des tensions. Les membres européens de l’accord ont-ils une marge de manœuvre diplomatique pour modérer la réaction iranienne ? La reprise des négociations est-elle envisageable ?

Du côté iranien, le message est clair, ils en ont eu assez des discussions, ils attendent des actes. Les exportations pétrolières de l’Iran se sont effondrées du fait des sanctions américaines et notamment de l’arrêt des achats de la part des entreprises européennes : elles sont passées d’à peu près 2,4 millions de barils par jour début 2018 à 400 000 barils par jour en juin 2019. Les Iraniens demandent que leurs exportations de pétrole reviennent au niveau d’avant les sanctions américaines, soit près de 2,4 millions barils par jour. Ils veulent avoir des relations économiques normales avec le reste du monde et avoir les bénéfices économiques de l’accord comme prévu.

L’Europe ne peut pas rester dans cette situation de passivité et de faiblesse quasiment affichée par rapport aux États-Unis, il en va de sa crédibilité. Il faut une véritable volonté politique, il faut accepter de s’engager, il faut que l’Europe respecte ses engagements vis-à-vis de cet accord. Il faut une volonté politique forte de le faire respecter, ce qui implique de montrer ouvertement son désaccord au lieu de simplement regretter les décisions américaines. Plusieurs stratégies sont possibles : ouvrir de véritables discussions avec les Russes et les Chinois pour voir ce qui est envisageable, voir si le mécanisme de troc INSTEX qui a été mis en place peut être développé, et demander aux États-Unis de diminuer leurs sanctions s’ils veulent des négociations avec l’Iran.

 

Quels sont les intérêts de la Chine et de la Russie dans ce dossier ? Quels sont leurs rapports à Téhéran ?

La Chine, la Russie, l’Europe et le gouvernement américain à l’époque d’Obama voyaient l’intérêt de signer cet accord, l’idée étant de limiter la prolifération nucléaire et d’avoir la garantie que le programme nucléaire iranien reste civil pour au moins 10-15 ans. Donc les gouvernements chinois et russe voyaient cet accord comme une très bonne base sur laquelle on pouvait envisager de discuter avec l’Iran tant sur la poursuite de cet accord, que sur d’autres sujets.

Les Russes ont relativement développé leur commerce avec l’Iran, mais c’est surtout la Chine qui est quasiment le seul pays qui continue à acheter du pétrole iranien. Des signataires de l’accord de 2015, ce sont les Chinois qui ont le plus respecté leurs engagements. De ce point de vue, on peut considérer la Chine et la Russie comme des alliés de l’Iran.

La Chine a des liens assez forts avec le régime depuis la révolution iranienne, qui s’expliquent par des liens historiques. Il y a en effet un intérêt stratégique pour le gouvernement chinois d’avoir un partenaire comme l’Iran qui peut fournir du gaz et du pétrole dont la Chine a fortement besoin ; c’est également un marché relativement important pour les entreprises chinoises. Dans ses rapports avec les États-Unis, Pékin marque son territoire en ayant un partenariat stratégique avec Téhéran.

Pour ce qui est des rapports entre Moscou et Téhéran, ils ont su nouer des partenariats stratégiques ponctuels comme sur la Syrie, pour des raisons qui leur sont propres. De plus, la Russie joue la carte de l’Iran dans ses rapports avec les États-Unis, un peu comme la Chine, c’est-à-dire que l’alliance avec l’Iran permet d’avoir une carte à jouer dans ses rapports de force avec Washington. L’Iran est également un pays important pour la Russie, car elle peut s’appuyer sur ce pays pour lutter contre l’extrémisme sunnite qui est un vrai danger pour la Russie.

Les partenariats stratégiques avec la Chine et de la Russie permettent à l’Iran d’avoir leur soutien dans la crise actuelle. La Chine et la Russie ont ainsi clairement énoncé qu’elles considéraient les mesures prises par l’Iran pour sortir de l’accord comme la résultante de celles des États-Unis en mai 2018 et de la réimposition des sanctions américaines.

Iran – Stratégie du garrot, stratégie de la grenade, diplomatie de sortie de crise

Institut Montaigne - Wed, 10/07/2019 - 10:03

L’Iran a franchi le lundi 8 juillet un premier seuil dans le non-respect de ses obligations au titre de l’accord nucléaire de 2015 (JCPOA). Il dépasse le stock d’uranium enrichi qu’il est autorisé à détenir et a commencé à augmenter l’enrichissement de son uranium au-delà du degré permis par ce même accord.

Mehr Flüchtlinge, unzureichende Finanzmittel

SWP - Wed, 10/07/2019 - 00:00

∎ Obwohl sich die Staatengemeinschaft im Dezember 2018 mit dem Globalen Pakt für Flüchtlinge zum internationalen Flüchtlingsschutz bekannt hat, ist die Bereitschaft zur Aufnahme von Flüchtlingen welt­weit gesunken.

∎ Bei der Suche nach einem praktikablen Modus der Verantwortungs­teilung gibt es keinen Fortschritt. Mit Ausnahme Deutschlands sind die Hauptaufnahmeländer von Flüchtlingen ausschließlich Schwellen- und Entwicklungsländer.

∎ Da jedes Jahr mehr Menschen neu vertrieben werden als in ihre Heimat zurückkehren können, müssen die reicheren Länder mehr Verantwortung übernehmen. Dazu wäre es erforderlich, dass sie mehr Resettlement-Plätze zusagen und auch mehr öffentliche und private Finanzmittel bereitstellen, damit die ärmeren Aufnahmeländer entlastet werden.

∎ Hilfsorganisationen können jedoch regelmäßig nur noch einen Teil der benötigten Gelder einwerben. Als zweitgrößter Geber der humanitären Hilfe und Entwicklungszusammenarbeit sollte Deutschland international für eine Erhöhung der Finanzmittel und eine Steigerung der Wirksamkeit werben.

∎ Mit keinem der neuen Finanzierungsvorschläge allein wird man der Viel­zahl von Anforderungen gerecht werden können. Deshalb sollten neue und bereits vorhandene Finanzierungsinstrumente kombiniert werden.

∎ Die Bundesregierung sollte die Erfahrungen mit unterschiedlichen Finan­zierungsansätzen in der neuen »Fachkommission Fluchtursachen« sammeln und sich beim Globalen Flüchtlingsforum, das im Dezember 2019 erstmals stattfindet, für die Erarbeitung eines Zielkatalogs zu den verschiedenen Finanzierungsquellen einsetzen.

 

India’s Africa Policy

SWP - Wed, 10/07/2019 - 00:00

Since the 1990s, India has significantly widened its relations with Africa. Three summits, increasing trade and newly agreed cooperation on security demonstrate the increased importance of the African continent to India’s foreign policy.

With this commitment to Africa, India continually underscores its claim to act as advocate for the countries of the Global South. Moreover, African countries now account for a larger share of India’s energy imports, thereby reducing its dependence on Middle Eastern countries. India is also trying to establish a counterweight to China’s activities in Africa. However, India’s decision-makers realise that they cannot seriously compete with China in this arena.

Germany and India share a number of similar economic and political inter­ests. There is therefore great potential for closer cooperation in Africa and the Indian Ocean. The common goal is to strengthen state institutions in Africa, to promote economic development, and to prevent African states from becoming unilaterally dependent on third countries, especially China. This could potentially be translated into a number of programmes as part of triangular cooperation between India, Germany and African countries, such as capacity building, initial and further training, and the strengthening of small and medium-sized enterprises. Particularly in the context of the stra­tegic partnership between India and Germany, this could be an important step in taking bilateral relations to a new level.

A Sovereign Wealth Fund for the Prince

SWP - Wed, 10/07/2019 - 00:00

With the “Vision 2030” development plan, Saudi Arabia wants to diversify its economy and end its dependence on oil in the long term. The Public Investment Fund (PIF) is of particular importance here. By 2030, it is to become the world’s largest sovereign wealth fund (SWF) and manage finan­cial assets worth $2 trillion. The PIF is not designed as a savings fund, but as a stabilisation and development fund: The fund capital is intended to cushion the state budget against price fluctuations on the commodities market, finance development projects, and attract investments and know-how from abroad to the kingdom.

The analysis shows, however, that the expansion of the PIF is primarily motivated by power politics. The SWF gives Crown Prince Muhammad Bin Salman direct access to the state’s substantial financial resources. He can use these resources according to his preferences and thus purchase the loyalty of politically important factions within the elite. In addition, Bin Salman could use the PIF to “buy” international support for his political goals. Through the SWF, the economic transformation in Saudi Arabia is closely linked to the consolidation of the crown prince’s rule. Decision-makers in Germany and Europe should be aware of these functions of the PIF. Economic cooperation with the kingdom involving the PIF or companies controlled by it has a po­litical dimension that must not be ignored. In addition, a stronger in­volve­ment of the PIF in Europe could require a political impact assessment that would have to examine whether the SWF primarily acts as a profit-seeking investor or whether it is pursuing a foreign policy agenda.

 

 

Has the Paris Declaration Disappeared?

DIIS - Tue, 09/07/2019 - 16:08
The 2005 Paris Declaration on Aid Effectiveness has lost visibility. However, core emphases such as ownership and managing for results remain important if progress is to be made with the Sustainable Development Goals.

La fin de la suprématie américaine ?

Institut Montaigne - Tue, 09/07/2019 - 14:47

Stephen M. Walt est un ardent défenseur du mouvement réaliste en relations internationales. Actuellement titulaire de la chaire Robert and Renee Belfer en affaires internationales à la John F. Kennedy School of Government de l'Université Harvard, Walt a récemment publié The Hell of Good Intentions : America's Foreign Policy Elite and…

Économie circulaire : fini de tourner en rond ?

Institut Montaigne - Tue, 09/07/2019 - 10:00

Le projet de loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, qui fait suite à la Feuille de route économie circulaire du 23 avril 2018, devrait être présenté le 10 juillet en Conseil des ministres. Cette feuille de route a été suivie de nombreuses actions et annonces du gouvernement, qui…

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