You are here

Diplomacy & Defense Think Tank News

Reconstituting social contracts in conflict-affected MENA countries: Whither Iraq and Libya?

This article discusses the prospects for forging new social contracts in highly fragile and conflict affected countries. Building on analytical insights from the political settlements and state fragility literature, conceptualising peacebuilding processes as efforts to forge social contracts enables us to address the roles of governments, social groups, citizens and external stakeholders. We discuss the potential for peacebuilding processes to realise social contracts by assessing societal perceptions of the core public good that citizens expect the state to provide, namely protection. We address two cases where ‘stateness’ was destroyed by foreign intervention and civil war: Iraq (since 2003) and Libya (since 2011). We discuss the troubled recent trajectories of efforts to build peace in Iraq and Libya along the substantive, spatial and temporal dimensions of the social contract. Drawing on interviews, survey results and estimates of civilian casualties, we take a ‘bottom-up’ perspective of their societies’ experiences and expectations regarding protection. We conclude that in both countries the provision of protection by the state and others runs counter to the expectations of significant parts of the population. At the national level, major social groups have been unable to overcome mutual distrust, while continued threats to physical security reduce the prospects that any social contract able to deliver other public goods can ever emerge. Existing political settlements in both countries have rewarded the politicization of ethno-sectarian identity (especially in Iraq) and have benefited economic war lordism (especially in Libya). We conclude that as social contracts at the national level are unlikely to emerge, the consequences of de-facto break ups of both countries must be acknowledged if social contracts at sub-national levels are to have any chance of delivering peace.

Trump au bord du Rubicon

IRIS - Fri, 31/07/2020 - 11:06

Ce jeudi 30 juillet 2020, Donald Trump a suggéré de repousser les élections de novembre.

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le camp démocrate craignait une telle tentative – d’annulation ou de report des élections générales de novembre – de la part du président américain. Aujourd’hui, pour la première fois, le président des États-Unis dans un tweet a proposé que le vote soit reporté « jusqu’à ce que les gens puissent voter correctement, en toute sécurité ».

Même pour l’hôte de la Maison-Blanche, suggérer de repousser les élections est une violation extraordinaire du décorum présidentiel. Même s’il revenait sur une telle déclaration, celle-ci prouve que les chances sont grandes de le voir, lui et ses principaux partisans, ne pas accepter la légitimité du vote s’il perdait face à l’ancien vice-président Joe Biden.

« Avec le vote par correspondance, 2020 sera l’élection la plus INEXACTE et FRAUDULEUSE de l’histoire », a tweeté Donald Trump. « Ce sera un grand embarras pour les États-Unis. Retardez les élections jusqu’à ce que les gens puissent aller voter correctement, en toute sécurité ! »

Officiellement, le président états-unien n’a pas le pouvoir de modifier unilatéralement la date des élections, fixée par la loi fédérale. Mais sa suggestion, intervenant alors que les sondages le montrent très loin derrière son rival démocrate et que le coronavirus n’en finit pas de ravager les États-Unis et que le pays s’enfonce dans une crise économique et sociale sans précédent, peut laisser craindre le pire. Non pas un putsch, bien évidemment. Mais un véritable chaos politique et institutionnel.

Bien entendu, l’affirmation selon laquelle le vote par correspondance, largement plébiscité par les institutions américaines en cette période Covid-19, conduit à des décomptes inexacts ou à une fraude est complètement fausse – raison pour laquelle le Congrès, malgré la pandémie, n’a jamais envisagé de décaler les échéances électorales. Mais les attaques soutenues du président contre cette façon de voter a rendu plus que suspicieux l’ensemble de ses aficionados ainsi que les milieux d’extrême droite, déjà bien remontés par le succès des manifestations liées au mouvement Black Lives Matter.

Alors que la Maison Blanche a jusqu’ici officiellement nié que Donald Trump ait tout intérêt à changer la date des élections, certains de ses alliés et principaux collaborateurs avaient par le passé déjà évoqué cette possibilité. Fin avril,  Joe Biden lui-même, avait prédit que le milliardaire ferait son possible pour reporter l’échéance. «Souvenez-vous de ce que je vous dis, je pense qu’il va essayer de faire reporter les élections d’une manière ou d’une autre, trouver des raisons pour lesquelles elles ne peuvent pas avoir lieu», avait-il alors lancé.

Il y a quelques jours, le président états-unien tweetait une vidéo – supprimée depuis par Facebook, YouTube et Twitter pour cause de désinformation – dans laquelle apparaît un médecin pro-hydroxychloroquine connu pour avoir promu le plus sérieusement du monde l’idée que les États-Unis étaient gouvernés par des hommes lézards venus de l’espace. Donald Trump compterait-il sur leur aide dans sa tentative de franchir le Rubicon ?

Mieux vaut rire de la situation. Et il est très possible que Trump, comme à son habitude, déclare bientôt qu’il s’agissait d’une grosse blague. Surtout que dans l’après-midi de jeudi, les républicains ont rejeté sa proposition. Mais rien que le fait que le président de la première puissance mondiale ait pu évoquer la possibilité de repousser sans concertation avec le Congrès, l’élection présidentielle, démontre une nouvelle fois l’état de déliquescence avancée de la démocratie en Amérique.

En tout cas, si le véritable objectif de Trump dans toute cette affaire était de commencer à semer sérieusement le doute dans certains esprits sur la fiabilité des résultats électoraux en cas de défaite, c’est réussi. À en croire les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui déjà fourbissent leurs armes.

Le monde au miroir des séries - Counterpart et The Last Ship : géopolitique et pandémies

Institut Montaigne - Fri, 31/07/2020 - 10:20

Attention, cet article peut dévoiler des éléments clés de l'intrigue.

Si les séries internationales dont le scénario comporte une pandémie massive ne sont pas rares, elles ont généralement peu de dimension géopolitique1. La quasi-totalité d’entre elles sont de type "post-apocalyptique". Dans The Stand (1994, inspirée d’un roman de Stephen King), un virus d’origine militaire tue 99 % de la…

Expliquez moi… Les risques de l’unilatéralisme américain

IRIS - Thu, 30/07/2020 - 15:45

Pascal Boniface, co-auteur du manuel d’histoire/géographie/géopolitique de Hachette pour les élèves de Première, décrypte en vidéo l’unilatéralisme américain, son évolution au cours de l’histoire et jusqu’à Donald Trump qui le pousse à son paroxysme.

600 jours pour changer l’État ?

Institut Montaigne - Thu, 30/07/2020 - 12:10

À l’heure où le pays part enfin en vacances pour reprendre son souffle, le nouveau dispositif gouvernemental est en place, un mois et demi après que le Président a annoncé aux Français, le 14 juin, qu’il leur proposait de prendre "un nouveau chemin". Après les Gilets jaunes, après le mouvement de protestation contre la réforme des retraites, c’est donc la crise du Covid-19 qui…

Vers la fin de l’Union européenne ou son renouveau ?

IRIS - Thu, 30/07/2020 - 11:15

L’Union est une construction ambiguë, inachevée et fragile


L’ambiguïté du projet

Union politique ou simple marché ? Le projet européen a toujours été plus ou moins ambigu sur l’objectif recherché. La célèbre déclaration Schuman du 9 mai 1950, considérée comme l’ordonnée à l’origine du projet européen, est sans doute le plus clair des textes fondateurs. Elle assignait pour objectif aux six États signataires de réaliser, au travers de la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier, « les premières assises concrètes d’une Fédération européenne indispensable à la préservation de la paix ». Fédération, c’était donc bien de cela qu’il s’agissait.

Mais quelques années plus tard, en 1957, les chefs d’État et de gouvernement signataires des traités de Rome omettaient la référence à la « Fédération » et affirmaient, non sans lyrisme, mais de façon plus vague, leur détermination à établir : « les fondements d’une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens ». Rien n’était dit, à dessein, sur la forme de cette « union » sans majuscule : simple « communauté économique », association politique d’États-nations, confédération ou bien fédération comme initialement projetée ?

Le traité de Maastricht en 1992, troisième hypostase de la trinité fondatrice en ce qu’il institue « l’Union européenne », n’est guère plus explicite. Son préambule affirme qu’il s’agit de « franchir une nouvelle étape dans le processus d’intégration européenne engagé par la création des Communautés européennes ». Le projet européen serait donc un processus susceptible d’aboutir, un jour, à une union. Son ordre juridique est donc par nature instable. Il ne résulte pas d’une constitution rédigée d’un trait par une convention se mettant d’accord sur un plan d’ensemble, à l’instar de la convention de Philadelphie qui accoucha de la Constitution américaine. Il résulte au contraire d’une série de traités qui se sont superposés et modifiés les uns les autres à l’issue d’âpres négociations et qui forment une trame parfois obscure et d’une longueur telle qu’elle en est devenue illisible pour l’immense majorité des citoyens européens.

Le problème est que cette ambiguïté, qui a longtemps joué un rôle qualifié de « constructif » parce qu’elle permettait d’avancer sans vraiment dire les choses, en feignant de croire que l’on se comprenait et en glissant les désaccords sous le tapis, est devenue à la longue « destructrice ». Au fur et à mesure que l’Union se construisait, les peuples européens ont eu le sentiment qu’une poignée de « technocrates » les mettaient devant le fait accompli et leur volaient tout à la fois leur souveraineté et leur identité.

C’est un Premier ministre britannique, Margaret Thatcher, qui a, pour la première fois, tiré parti de cette ambiguïté originelle et introduit le ver du marché dans le fruit de l’union politique. C’est la funeste formule de 1979 « I want my money back » qui consacre une approche transactionnelle de l’Union, incompatible avec l’idée même d’un intérêt général européen. Malheureusement, il est probable aujourd’hui que certains, y compris parmi les citoyens du Danemark, de la Suède et de l’Autriche et des Pays-Bas, ne souhaitent pas voir l’Union devenir autre chose qu’un marché. Et c’est sans aucun doute par crainte de cette dimension politique que la Norvège et la Suisse n’y ont jamais adhéré. Quant à l’Irlande, si elle a tiré d’immenses bénéfices économiques de son adhésion à l’Union européenne, ses citoyens ont tout de même voté contre la ratification du traité de Nice en 2001, puis contre la modification constitutionnelle rendue nécessaire par la signature du traité de Lisbonne en 2008.

Enfin, en adhérant à l’Union européenne, il n’est pas sûr que la majorité des citoyens des pays baltes, d’Europe de l’Est, d’Europe centrale et des Balkans aient voulu adhérer à une Union politique. Il n’est même pas sûr que les peuples des États membres à l’origine de l’Union n’aient pas eux aussi développé une certaine ambivalence pour ne pas dire une franche aversion vis-à-vis de la construction européenne. Un intéressant rapport conjoint de Sciences Po Cevipof, l’Institut Jacques Delors et Kantar a montré que les Français étaient devenus le peuple le plus eurosceptique d’Europe, juste après les Grecs et à peine devant les Britanniques[1]. Quant aux Italiens, qui ont pendant longtemps été parmi les peuples les plus en faveur de la construction européenne, ils sont aujourd’hui au même niveau de défiance que les Grecs et les Français. In fine, l’ambiguïté n’aura donné que des fruits amers.


Les insuffisances de la méthode

Si les objectifs étaient ambigus, en revanche, pour ce qui est de la méthode, les choses étaient claires dès le début. Dans sa déclaration du 9 mai précitée, Robert Schuman affirme en effet que : « L’Europe ne se fera pas d’un coup ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait. ». C’est la célèbre méthode dite des « petits pas » qui est devenue un dogme absolu, l’Alpha et l’Omega de la « construction » européenne. Ce qui la condamne à être un projet toujours en chantier où l’on avance en empilant brique sur brique avec « pragmatisme », sans recourir à un quelconque plan d’architecte.

De fait, l’idée d’avancer pas à pas s’est matérialisée par une série d’avancées dont chacune contenait en germe la suivante et par un effet de cliquet, supposé rendre impossible tout retour en arrière. Ainsi la création d’une zone de libre-échange organisée autour du démantèlement douanier, d’une politique commerciale commune et des quatre libertés de circulation a-t-elle amené directement au « grand marché » de « l’Acte unique » de 1986. Ce grand marché appelait à son tour, une monnaie unique et si on ajoute à cela un commencement de politique de défense et de politique judiciaire, on obtient le traité de Maastricht de 1992. Enfin, pour que la monnaie unique fonctionne de façon optimale, il aurait fallu mettre en place une politique budgétaire commune et une harmonisation des politiques fiscales. Une fois cela réalisé, l’État fédéral se serait imposé comme une évidence.

Cette méthode des engrenages, qui a fonctionné jusqu’à la création de la monnaie commune en 2001, s’est arrêtée au seuil de l’harmonisation fiscale et de la politique budgétaire intégrée. Elle a également échoué à mettre en place une politique de défense vraiment commune. Soixante-dix après la déclaration Schuman, soixante-trois ans après la signature du traité de Rome, l’Union européenne est devenue une communauté plus large et plus profonde que la communauté d’origine. Mais l’objectif d’une fédération apparaît désormais comme un inaccessible rêve, une utopie. Chaque petit pas supplémentaire se fait dans la douleur de crises qui ne sont surmontées qu’au prix d’énormes efforts.

Surtout, la sortie du Royaume-Uni de l’Union a mis en échec le caractère prétendument irréversible du processus. Le peuple britannique s’est montré peu sensible à tous les arguments d’ordre économique avancés pour montrer le coût exorbitant du Brexit et s’est laissé convaincre par des arguments irrationnels relatifs à sa « souveraineté ». Cela parce que la politique est avant tout affaire de passions. Les peuples aussi y sont sujets et l’histoire abonde d’exemples où ils se sont laissés emportés par leurs pulsions.

Il est donc temps de s’interroger sur le bien-fondé de la méthode des petits pas. Cette méthode repose sur le postulat qu’il existerait un continuum entre l’état de départ – des États-nations souverains – et l’état final recherché – l’État fédéral. Or, ce postulat est contestable parce qu’il y a une différence de nature et non pas de degré entre un club de marchands où l’on peut choisir les options à la carte comme dans un club de sports et une Union politique dont la solidarité est la raison d’être et où l’on doit prendre en bloc le bon et le mauvais. La différence se traduit notamment par le fait que, dans une Union politique, on peut être amené à endosser des décisions que l’on n’approuve pas. C’est la même chose que dans une copropriété. On peut être emmené à financer la réfection du toit, même si l’on habite au rez-de-chaussée. Or l’on ne passe pas d’une gestion de type club, où chacun reste tant qu’il en a « pour son argent », à une copropriété, sans un changement des statuts et sans distribution des millièmes. L’Union n’est rien d’autre que la maison commune des peuples européens. Il nous revient de l’organiser correctement.

Le problème est qu’aujourd’hui, un tel changement de statuts, c’est-à-dire une révision des traités, semble politiquement hors de portée. Cela parce que le drapeau du fédéralisme a été hissé bas et sa cause désertée. Devant les cris et les hurlements des démagogues populistes, les clercs ont trahi. Au lieu de faire vivre le débat, par conformisme ils se taisent. Les plus courageux entonnent la vieille rengaine des petits pas et du pragmatisme. Ils réclament de l’action, toujours de l’action, mais ne savent pas où ils vont. Marchons ! Marchons ! déclame le chœur pro-européen. La vérité est que, comme à l’opéra, le chœur fait du surplace.


La fragilité de ses institutions

La première fragilité des institutions européennes tient à leur manque d’efficacité. Les États membres ont pris bien soin de limiter strictement les compétences de l’Union. C’est la parabole de Gulliver enchaîné. Il s’en suit que l’Union n’est efficace que lorsqu’elle dispose de compétences exclusives, par exemple en matière de négociations commerciales internationales, et qu’elle est inefficace lorsqu’elle ne dispose que de compétences d’appui, comme en matière de santé publique, ou prend ses décisions à l’unanimité, comme en matière de politique de sécurité et de défense commune. Dans ce cas, l’Union devient l’otage d’un seul État membre à qui il suffit de faire valoir son veto pour tout bloquer. Cela donne un retentissement excessif aux considérations de politique intérieure sur la politique de l’Union. C’est ce que montre actuellement le blocage exercé par le « club des frugaux » – les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark et la Suède – pour empêcher toute augmentation du budget européen, alors qu’il ne représente que 10 % de la population européenne et la moitié du PIB de l’Allemagne. Est-ce cela la démocratie ?

La deuxième fragilité des institutions de l’Union tient à leur manque de lisibilité par les citoyens. La Commission européenne n’est pas un véritable gouvernement, mais dispose néanmoins de certains attributs du pouvoir exécutif. Le Conseil, dans une subdivision byzantine impénétrable pour le commun des mortels, est une structure à deux niveaux : le « Conseil européen », qui réunit les chefs d’État et de gouvernement et le « Conseil de l’Union européenne », qui réunit en diverses formations les ministres des États membres. Ce Conseil est porteur de l’intérêt des États membres et capable, à ce titre, de tout bloquer. Il est à la fois un sénat et un gouvernement. Ses réunions sont d’une grande opacité contrairement à celles du Parlement européen et cela nuit gravement à la démocratie. Le Parlement européen est le meilleur garant de l’intérêt général européen, mais les rédacteurs des traités se sont bien gardés de lui donner le pouvoir de lever l’impôt et de voter les dépenses. Il n’a pas même l’initiative législative. En revanche, il s’est attribué un pouvoir de contrôle sur les nominations des commissaires européens, dont aucun Parlement national ne dispose à l’égard des ministres. À cela, il faut ajouter depuis le traité de Lisbonne l’existence du « haut-représentant/vice-président de la Commission », censé jouer un rôle important en matière d’affaires étrangères et de défense, mais dont la mission est impossible à remplir. Toute cette architecture d’une affreuse complexité rebute les citoyens de l’Union de leurs propres institutions qui du coup leur deviennent étrangères.

Enfin, la troisième fragilité tient au soi-disant manque de légitimité. Il s’agit là d’un faux procès. Le Parlement européen, élu au suffrage universel direct, n’a aucune leçon de représentativité à recevoir d’aucun Parlement national. Le conseil européen réunit des chefs d’État et de gouvernement tous issus, directement ou indirectement, du suffrage universel. Quant aux commissaires européens, ils sont désignés par leur État membre et cette désignation fonde leur légitimité. Seuls les processus de nomination du président de la Commission européenne et du président du Conseil sont critiquables. Il est en effet arrivé par le passé que les chefs d’État et de gouvernement s’accordent sur des personnages falots, dans le dessein inavoué qu’ils ne leur fassent pas d’ombre. Le traité de Lisbonne s’est efforcé de corriger ce travers en imposant aux chefs d’État et de gouvernement de prendre en compte le résultat des élections au Parlement européen. Cette nouvelle disposition a débouché sur le système dit du spitzenkandidat consistant à nommer président ou présidente de la Commission, le candidat pressenti par le groupe parlementaire arrivé en tête aux élections européennes. Néanmoins en l’absence de listes politiques transnationales, le caractère démocratique de ce procédé n’est guère convaincant. Il n’a du reste pas convaincu le président Macron qui s’y est opposé, provoquant une petite crise politique. Seul le développement de partis politiques représentés dans la majorité des États membres serait susceptible, sans changer les traités, de pallier ce manque de légitimité.

 

L’Union traverse une crise existentielle qui peut déboucher aussi bien sur un retour en arrière que sur une marche en avant


Une crise conjoncturelle qui touche au cœur du projet européen : la solidarité

La crise actuelle, issue de la pandémie du Covid-19, présente trois caractéristiques majeures. La première est qu’elle vient après toutes les autres : Irak 2003, referendums négatifs français et néerlandais de 2005, crise économique de 2008, crise grecque entre 2009 et 2012, Libye 2011, Ukraine 2014, terrorisme et crise des réfugiés 2015, Brexit 2016-2020, crise de l’Alliance atlantique 2018-2019. On peut certes faire valoir que tout ce qui ne tue pas l’Union la renforce et que la construction européenne est la somme des solutions apportées à toutes ces crises. Cela est vrai. Mais il est tout aussi vrai que chaque crise détruit un peu plus de l’affectio societatis européen et qu’à force de balafres, le projet en est défiguré.

La deuxième caractéristique de la crise est qu’elle est multidimensionnelle – sanitaire, économique, culturelle – et que ses répercussions sont d’une ampleur sans précédent sur nos sociétés. C’est, selon l’expression de Jean-Claude Juncker une « polycrise » et, selon l’OCDE, la pire récession en temps de paix sur les cent dernières années.

Mais la troisième et la plus importante caractéristique de la crise est qu’elle touche au cœur du projet européen : la solidarité entre ses membres. L’absence de solidarité initiale a mis à nu le projet européen. Il est vrai que depuis des pas nouveaux et significatifs ont été franchis, comme l’acceptation par l’Allemagne d’un endettement commun de l’Union. L’Union a réagi massivement aussi bien la Banque centrale européenne avec un plan d’achat de dettes de 1 350 milliards d’euros, que la Commission qui a endossé un ensemble de mesures qui totalisent plus de 1 000 milliards d’euros : 750 milliards pour le plan de relance, 100 milliards pour le dispositif SURE concernant le chômage partiel et encore 250 milliards d’euros pour le Mécanisme européen de Solidarité. On ne pourra pas dire cette fois, contrairement à la crise grecque, que l’Union a fait trop peu, trop tard. L’engagement a été massif et rapide. Mais ces pas, qui nous apparaissent aujourd’hui considérables, ne sont malheureusement que de petits pas sur la longue route du projet européen, tant l’union budgétaire et fiscale paraît si lointaine et, à ce stade, inatteignable.

Ne nous y trompons pas, la crise actuelle que traverse l’Union européenne est avant tout politique : elle pose à nouveau la question de la nature de l’Union : marché ou union politique. C’est en cela qu’elle est existentielle et qu’elle fait courir à l’Union un « danger mortel », comme a dû le rappeler Jacques Delors en sortant de son silence.

Un marché, sans un minimum de solidarité, n’est qu’un vulgaire marché, une place où l’on fait des affaires. Or, depuis bien longtemps, l’Union est bien plus que cela. Les marchés n’ont pas de drapeau, ni d’hymne et encore moins de passeport. Même embryonnaire, une identité européenne existe. Au-delà des symboles, les fonds structurels ont permis le rattrapage de tous les pays qui étaient à la traîne et la monnaie unique a solvabilisé les pays plus pauvres qui auparavant dévaluaient leur monnaie régulièrement pour compenser leurs pertes de compétitivité. L’euro demeure incomplet et fragile sans une politique budgétaire et fiscale intégrée. C’est une vérité acceptée par les économistes de tous horizons politiques et qu’ont démontrée deux prix Nobel : Joseph Stiglitz et Milton Friedman. Certes, l’euro a survécu. Mais il n’a pas rempli toutes ses promesses, en particulier celle d’apporter un surcroît de croissance, ni celle de devenir une monnaie de réserve internationale à l’égal du dollar. Et c’est bien la raison pour laquelle les entreprises européennes ont dû plier le genou devant Donald Trump déterminé à interrompre le commerce avec l’Iran.

Si l’on veut vraiment que l’Union ne soit qu’un marché, il faudrait alors s’en tenir à une logique purement transactionnelle. Cela supposerait de supprimer les rabais dont bénéficient l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche et la Suède, puisque ces pays ne paient que le quart de la contribution qui devrait normalement leur être demandée. Il faudrait également supprimer les fonds structurels, qui n’ont pas lieu d’être dans une telle logique. Et puis il faudrait mettre fin à l’euro et revenir aux monnaies nationales, afin que les pays les moins compétitifs puissent retrouver la liberté d’agir sur leur taux de change et leurs taux d’intérêt. Il faudrait aussi mettre fin aux politiques de « concurrence fiscale dommageable » dont l’Irlande et les Pays-Bas ont tiré d’immenses bénéfices. Et puis enfin, pourquoi ne pas réinstaurer des frontières physiques entre les États membres, afin de limiter le dumping social ?  Voulons-nous vraiment tout cela : un grand bond en arrière ?

Mais si l’Union est davantage qu’un marché, alors il faut lui donner les institutions nécessaires à son bon fonctionnement, à commencer par la sécurité et la défense. Car si l’Union est incapable de protéger ses citoyens, alors à quoi sert l’Union ?


Une faiblesse structurelle : l’incapacité de se protéger et de protéger ses citoyens

Au-delà de la crise conjoncturelle qu’elle traverse, l’Union est affectée d’une faiblesse structurelle : elle est incapable de faire face seule aux menaces qui pèsent sur elle et s’en remet à la protection des États-Unis.

Il n’y a là pourtant aucune fatalité et certainement pas une question de moyens budgétaires, comme pourrait le laisser croire le débat récurrent sur le « partage du fardeau » au sein de l’OTAN. En effet, la somme des dépenses de défense des vingt-sept membres de l’Union européenne (187 milliards d’euros en 2018) est près de cinq fois supérieure à ce que dépense la Russie (40 milliards d’euros), et supérieure à ce que dépense la Chine (147 milliards d’euros). C’est bien la preuve que si l’Union se juge – à raison – incapable de se défendre contre la menace russe, c’est parce que sa défense est fragmentée et relève de la souveraineté des États membres. Le problème ne réside pas dans le volume des dépenses, mais bien dans leur structure. C’est l’absence d’intégration des différentes armées nationales qui rend l’Union impuissante militairement. Et malgré tous les effets d’annonce, la politique de défense commune demeure embryonnaire et la défense commune ne semble pas près d’exister.

Les décisions en matière de défense sont prises à l’unanimité par vingt-sept gouvernements et mises en œuvre par vingt-sept ministères de la défense, qui chacun a ses propres priorités. Chaque État voit midi à sa porte et les menaces à sa fenêtre. Les pays du Nord et de l’Est de l’Europe, Allemagne comprise, s’en remettent à la protection des États-Unis. Donald Trump pourrait cracher à la figure de leurs dirigeants que ceux-ci continueraient à vénérer l’OTAN. Leur peur est si grande et leur reconnaissance si aveugle qu’ils sont prêts à payer pour être protégés. Quant aux pays du Sud, ils s’en remettent eux aussi à la protection américaine, mais davantage pour des raisons industrielles que par peur de la Russie. Seule la France entend poursuivre une politique d’indépendance nationale. Mais la France est isolée, et cette politique d’indépendance a trouvé ses limites, en particulier au Sahel où les forces spéciales françaises sont trop dépendantes de moyens américains.

Le protectorat américain a un coût. Jusqu’à présent, ce coût était modeste. Il ne s’agissait que d’acheter des équipements militaires américains. Avec Donald Trump, le code a changé : ce qui est demandé désormais, c’est un alignement pur et simple des diplomaties européennes sur la politique américaine. L’exigence faite aux Européens de renoncer aux équipements de la firme chinoise Huawei pour la 5G est révélatrice de ce nouveau mode de faire. À défaut de s’aligner, le Royaume-Uni aurait pris le risque de ne plus avoir accès aux sources de renseignement américaines. Il n’est donc pas surprenant qu’il ait complètement changé de politique sur ce sujet sous la pression américaine. D’une façon générale, tous les États européens font face à ce dilemme : s’aligner ou ne plus être protégés. L’Allemagne vient d’en faire l’expérience puisque le refus de la chancelière Merkel de se rendre au sommet du G7 que le président américain entendait organiser s’est immédiatement traduit par le retrait de 9 500 soldats américains. Le message est clair et fort.


Les solutions appellent des choix drastiques que personne ne souhaite faire

Aujourd’hui, le problème de la construction européenne n’est plus de choisir entre le marché et l’Union politique. Le problème est de savoir si l’on veut mettre fin à l’euro et revenir aux monnaies nationales ou bien adopter un vrai budget commun et harmoniser nos politiques fiscales. Le problème n’est pas non plus de savoir si l’on veut une défense européenne ou pas, il est de savoir si l’Union pourra conserver sa puissance commerciale si elle reste incapable de se protéger par elle-même.

La construction européenne est bloquée au milieu du gué, l’endroit le plus dangereux de la rivière, là où le courant est le plus fort et où il est facile de perdre pied. La vieille méthode des petits pas ne fonctionne plus. Il faut faire mouvement et vite, car le monde n’attend pas. Les Européens doivent soit reculer vers la berge nationaliste, soit avancer vers la berge fédéraliste. Bien sûr, ils préféreraient ne pas choisir et continuer à bénéficier du meilleur des deux mondes. Tout choix est un renoncement et ce renoncement-là est un déchirement.

Cependant, choisir en connaissance des causes et des effets, en toute transparence et en associant le plus possible les citoyens, suppose d’ouvrir un débat sur la nature du projet européen. C’est la raison pour laquelle une convention sur le futur de l’Europe a été convoquée. Et c’est aussi pour cela qu’elle a tant de mal à se mettre en place. Surtout, ne touchons à rien, et surtout pas aux traités, disent les plus frileux. Mais si d’emblée toute révision des traités est écartée, alors autant ne rien entreprendre. Rien ne serait pire de faire croire, une fois de plus, que l’on va avancer alors que l’intention est de rester sur place.

La difficulté tient au fait que tout débat rationnel sera extraordinairement difficile à mener, car, disons-le encore une fois, la politique est affaire de passions et les passions anti-européennes ont été chauffées à blanc au début de la crise du Covid-19.

Comme l’écrivait Stefan Zweig en 1934, alors même que l’orage grondait : « L’idée européenne n’est pas un sentiment premier, comme le sentiment patriotique, comme celui de l’appartenance à un peuple, elle n’est pas originelle et instinctive, mais elle naît de la réflexion, elle n’est pas le produit d’une passion spontanée, mais le fruit lentement mûri d’une pensée élevée. Il lui manque d’abord entièrement l’instinct enthousiaste qui anime le sentiment patriotique. L’égoïsme sacré du nationalisme restera toujours plus accessible à la moyenne des individus que l’altruisme sacré du sentiment européen parce qu’il est toujours plus aisé de reconnaître ce qui vous appartient que de comprendre votre voisin avec respect et désintérêt ».

Alors, comment faire en sorte que l’idée rationnelle de fédération européenne convainque des foules manipulées par les trafiquants de haine et les marchands de peur ?

Il faudrait, mais cela est plus facile à dire qu’à faire, trouver la bonne articulation entre l’Union et les nations. Pour cela, il faut une Union qui se consacre sur les tâches essentielles, en particulier la défense, et redonne de la liberté aux États membres sur ce qui l’est moins. C’est au fond le slogan de la précédente Commission : faire que l’Union soit grande sur les grandes choses et petite sur les petites. Or qu’y va-t-il de plus essentiel, que la défense, la politique étrangère, le commerce international et la monnaie ? Et n’est-ce pas justement dans ces domaines que les États membres ont tous intérêt à unir leurs forces, plutôt que de rester, chacun dans son coin, fragile et démuni ?

De ce point de vue, le dilemme posé, en matière de politique de sécurité et de défense commune, lors du lancement de la coopération structurée permanente – trois mots pour ne pas dire « intégration » – dans le domaine de la défense, reste d’actualité. Faut-il avoir tout le monde à bord, c’est-à-dire être « inclusif », même si c’est pour n’aller nulle part, ou bien faut-il construire quelque chose en dehors des traités, de vraiment efficace, un « eurogroupe de défense » ? À cet égard, la lettre adressée par les ministres de la Défense des quatre grands (Allemagne, France, Italie, Espagne) au HR/VP Josep Borrell et à leurs collègues européens insistant sur le fait que la défense est importante, pourrait, peut-être, marquer le commencement de quelque chose de plus ambitieux, puisque les ministres se déclarent prêts à « intensifier leurs efforts et faire avancer une Europe plus intégrée, effective et capable dans le domaine international ». S’agirait-il de faire une vraie « avant-garde » au sein de l’avant-garde qu’était censée être la coopération structurée permanente et qu’elle n’est pas ?

Mais au-delà de la défense et de la monnaie, l’essentiel se jouera sur le terrain de la culture. Plus que tout, il est vital de ne pas laisser croire aux peuples européens que leur identité risque de disparaître dans une Union politique. Les Français ne seront jamais les Allemands, pas plus que les Corses ne sont devenus les Bretons. Et c’est bien comme cela. S’unir, ce n’est pas dissoudre son identité ; c’est s’enrichir d’une identité supplémentaire. Unir les nations européennes c’est ne pas oublier d’où elles viennent ; c’est s’accorder sur là où elles veulent aller.

L’Union européenne est à la croisée des chemins, au moment de vérité où il faut choisir une voie et renoncer à une autre. Cela a déjà été dit maintes fois par le passé, souvent à tort, mais à force de crier au loup arrive le moment où il vient vraiment. Nous y sommes. Cette fois-ci, l’Union peut renaître. Mais elle peut aussi disparaître, dans les mois et les années qui viennent.

L’Union sera ce que nous en ferons.

 

 

__________________________________

[1]     Bruno Cautrès, Thierry Chopin, Emmanuel Rivière, Les Français et l’Europe – entre défiance et ambivalence – l’indispensable « retour de l’Europe en France » – Sciences Po Cevipof, Notre Europe Institut Jacques Delors et Kantar, mai 2020.

Polycrisis as an opportunity for development cooperation? Building a better global architecture for international development cooperation after the COVID-19 pandemic

The outbreak of the COVID-19 pandemic and the multiple crises it unleashed around the world coincided with the beginning of the period that the world leaders dubbed the “Decade of Action” to deliver on the Sustainable Development Goals (SDGs). Launched at the beginning of 2020, it aims to instill a sense of urgency, thereby spurring action, unlocking development finance, and harnessing innovative approaches for the attainment of the SDGs and the promise of “leaving no one behind”. A strong call for action was based on the realization that the world was seriously off-track in its progress towards sustainable development. Delivering on the promises of financing and the commitments of partnership is key for progress across the goals.

Polycrisis as an opportunity for development cooperation? Building a better global architecture for international development cooperation after the COVID-19 pandemic

The outbreak of the COVID-19 pandemic and the multiple crises it unleashed around the world coincided with the beginning of the period that the world leaders dubbed the “Decade of Action” to deliver on the Sustainable Development Goals (SDGs). Launched at the beginning of 2020, it aims to instill a sense of urgency, thereby spurring action, unlocking development finance, and harnessing innovative approaches for the attainment of the SDGs and the promise of “leaving no one behind”. A strong call for action was based on the realization that the world was seriously off-track in its progress towards sustainable development. Delivering on the promises of financing and the commitments of partnership is key for progress across the goals.

Polycrisis as an opportunity for development cooperation? Building a better global architecture for international development cooperation after the COVID-19 pandemic

The outbreak of the COVID-19 pandemic and the multiple crises it unleashed around the world coincided with the beginning of the period that the world leaders dubbed the “Decade of Action” to deliver on the Sustainable Development Goals (SDGs). Launched at the beginning of 2020, it aims to instill a sense of urgency, thereby spurring action, unlocking development finance, and harnessing innovative approaches for the attainment of the SDGs and the promise of “leaving no one behind”. A strong call for action was based on the realization that the world was seriously off-track in its progress towards sustainable development. Delivering on the promises of financing and the commitments of partnership is key for progress across the goals.

Claus Michelsen: „Historischer Wirtschaftseinbruch schlägt tiefe Kerbe“

Die deutsche Wirtschaft ist neuesten Zahlen des Statistischen Bundesamtes zufolge im zweiten Quartal um gut zehn Prozent gegenüber dem Vorquartal eingebrochen. Gegenüber dem Vorjahr fiel die Wirtschaftsleistung sogar knapp zwölf Prozent geringer aus. Dazu ein Statement von Claus Michelsen, Konjunkturchef des Deutschen Instituts für Wirtschaftsforschung (DIW Berlin):

Die Wirtschaftsleistung in Deutschland ist im zweiten Quartal dramatisch eingebrochen. Minus gut zehn Prozent bedeuten ein tiefes Loch, aus dem sich die deutsche Wirtschaft nur Stück für Stück wird heraushangeln können. Es dauert wahrscheinlich mindestens zwei Jahre, bis die Wirtschaftsleistung das Vor-Corona-Niveau wieder erreicht. Darüber hängt das Damoklesschwert weiterer Infektionswellen hierzulande und in den wichtigsten Absatzmärkten. Der Einbruch des Bruttoinlandsprodukts war allerdings in dieser Größenordnung zu erwarten. Wichtig ist nun nach vorne zu schauen: Die Wirtschaftspolitik hat größtenteils gut reagiert, die Einkommen vieler Haushalte stabilisiert und Unternehmen das Überleben gesichert. Auch das beschlossene Konjunkturpaket beinhaltet sinnvolle Maßnahmen, die eine kurzfristige Erholung der Wirtschaft begünstigen. Wichtig ist allerdings eine weitere Stärkung der Investitionstätigkeit mit einem Fokus auf eine digitale, klima- und ressourcenschonende Wirtschaftsweise. Es gilt nicht nur die Folgen der Corona-Krise auszugleichen, sondern die deutsche Wirtschaft wettbewerbsfähig und nachhaltig aufzustellen und so das Wachstumspotential zu erhöhen. Innovative Gründungen, effiziente Bildungssysteme und umweltschonende Infrastrukturen sind in diesem Zusammenhang nur einige der möglichen Ansatzpunkte. In diesem Sinne bietet der historische Einbruch der deutschen Wirtschaft auch Chancen.

Improving Europe’s China Competence

SWP - Thu, 30/07/2020 - 00:00

Dealing with China is not only about finding answers to urgent problems in politics, business, or technology. Rather, a system of European China competence must be established that ensures long-term capacity for action. It is crucial to locate this task at the nexus of foreign and education policy. The development of China competence through education should therefore be part of Europe’s China strategy.

"On ne lutte pas contre l’islamisme avec des proclamations, mais avec des faits et des actes"

Institut Montaigne - Wed, 29/07/2020 - 17:05

La Commission d’enquête du Sénat sur les réponses apportées par les autorités publiques au développement de la radicalisation islamiste et les moyens de la combattre a publié début juillet un rapport intitulé Radicalisation islamiste : faire face et lutter ensemble. Par ailleurs, sera présenté à la rentrée un projet de loi contre les séparatismes. L’occasion de faire le point…

« Lutte contre la délinquance: miser aussi sur la certitude de la peine » – la chronique d’Emmanuel Combe

Fondapol / Général - Wed, 29/07/2020 - 15:16

Alors que les questions sanitaires et économiques avaient jusqu’ici occupé le devant de la scène politique, on assiste aujourd’hui au grand retour de la thématique de l’insécurité. Dans un tel contexte, le nouveau gouvernement a clairement affiché sa volonté de « serrer la vis ». Lors d’un déplacement à Nice, le Premier ministre a rappelé que « […]

The post « Lutte contre la délinquance: miser aussi sur la certitude de la peine » – la chronique d’Emmanuel Combe appeared first on Fondapol.

The interaction of private and public governance: the case of sustainability standards for palm oil

By providing insights into the interaction between private-driven and public-driven governance initiatives in the context of the Roundtable of Sustainable Palm Oil (RSPO) and the Indonesian Sustainable Palm Oil (ISPO), this article sheds new light the interaction between private and public governance. It investigates how the relationship between the RSPO and the ISPO evolves over time and who and what drives this evolution. While the interaction between these standard schemes has initially largely been characterized by competition, it has become more collaborative and also coordinated in nature. This article argues that the experimentalist architecture of palm oil governance has fostered mechanisms for coordination across public and private certification schemes and has helped to join up the separate components of the regime complex through productive interactions. At the same time, several gaps and challenges remain, especially in light of the different interests of the multiple public and private actors involved in palm oil.

The interaction of private and public governance: the case of sustainability standards for palm oil

By providing insights into the interaction between private-driven and public-driven governance initiatives in the context of the Roundtable of Sustainable Palm Oil (RSPO) and the Indonesian Sustainable Palm Oil (ISPO), this article sheds new light the interaction between private and public governance. It investigates how the relationship between the RSPO and the ISPO evolves over time and who and what drives this evolution. While the interaction between these standard schemes has initially largely been characterized by competition, it has become more collaborative and also coordinated in nature. This article argues that the experimentalist architecture of palm oil governance has fostered mechanisms for coordination across public and private certification schemes and has helped to join up the separate components of the regime complex through productive interactions. At the same time, several gaps and challenges remain, especially in light of the different interests of the multiple public and private actors involved in palm oil.

The interaction of private and public governance: the case of sustainability standards for palm oil

By providing insights into the interaction between private-driven and public-driven governance initiatives in the context of the Roundtable of Sustainable Palm Oil (RSPO) and the Indonesian Sustainable Palm Oil (ISPO), this article sheds new light the interaction between private and public governance. It investigates how the relationship between the RSPO and the ISPO evolves over time and who and what drives this evolution. While the interaction between these standard schemes has initially largely been characterized by competition, it has become more collaborative and also coordinated in nature. This article argues that the experimentalist architecture of palm oil governance has fostered mechanisms for coordination across public and private certification schemes and has helped to join up the separate components of the regime complex through productive interactions. At the same time, several gaps and challenges remain, especially in light of the different interests of the multiple public and private actors involved in palm oil.

Dominique Reynié, invité de Bernard Poirette sur Radio Classique

Fondapol / Général - Tue, 28/07/2020 - 15:22

Dominique Reynié était l’invité de Bernard Poirette sur Radio Classique, où il a notamment évoqué la question du leadership à droite. Voir l’émission. @DominiqueReynie était l’invité de Bernard Poirette sur @radioclassique et est notamment revenu sur la question du leadership à droite. https://t.co/JnhGxGm2kC — Fondation pour l’innovation politique (@Fondapol) July 28, 2020 Lancement d'un think […]

The post Dominique Reynié, invité de Bernard Poirette sur Radio Classique appeared first on Fondapol.

Le monde au miroir des séries - The Crown et Borgen : du pouvoir symbolique au pouvoir réel

Institut Montaigne - Tue, 28/07/2020 - 11:52

Le Covid-19 est un révélateur et un accélérateur de l’histoire dans presque tous les domaines. L’épidémie de Coronavirus, et l’une de ses conséquences directes, le confinement, ont renforcé une tendance déjà existante depuis plusieurs années : ne pouvant plus aller dans "les salles obscures", les amoureux d’images, frustrés, se sont consolés en dévorant plus que jamais des séries télévisées.

Les séries ne sont-elles…

Va-t-on vers une nouvelle guerre froide et si oui l’Union européenne doit-elle choisir son camp ?

IRIS - Tue, 28/07/2020 - 11:13

La guerre de Chine n’aura pas lieu

Le 15 mai 2020, sur la chaîne Fox News la sénatrice républicaine Martha McSally déclarait, après qu’un rapport du FBI ait fait état de nouvelles actions de cyber espionnage chinois : « Nous sommes en train d’entrer dans une Guerre froide avec la Chine » ; termes repris concomitamment par plusieurs autres membres autorisés du parti républicain ou anciens conseillers de Donald Trump. Comme en écho à cette affirmation, le 24 mai 2020, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi mettait en garde le monde sur le fait que la Chine et les États-Unis étaient « au bord d’une nouvelle Guerre froide ». « Guerre froide », les mots sont sur toutes les lèvres et renvoient à un passé que l’on croyait révolu, celui d’un combat entre deux blocs par tous les moyens possibles, à l’exception de l’affrontement militaire direct.

En réalité, cela fait plus de dix ans que la Chine inquiète les États-Unis, huit ans que Barack Obama a réorienté la politique étrangère américaine vers l’Asie et trois ans, depuis l’élection de Donald Trump, que les tensions s’accumulent. Si bien que pour beaucoup de commentateurs, la question ne semble plus de savoir si l’on est entré dans une nouvelle Guerre froide, mais de savoir comment elle va se développer : s’agit-il d’un engrenage inéluctable, qui pousserait les deux pays vers la guerre tout court ; ou bien est-il encore temps de revenir au statu quo ante à la faveur des élections américaines de novembre 2020 ?

Cette question a fait l’objet d’une multitude de réflexions, de livres et de conférence depuis plusieurs années, et il ne se passe quasiment pas un jour sans qu’un article de fond ne soit publié sur le sujet. L’ouvrage de référence en la matière est celui du politologue américain Graham Alison : « Destinés à la guerre : l’Amérique et la Chine peuvent-elles échapper au piège de Thucydide ? », publié en 2017[1]. Partant du fait que « c’est la peur inspirée à Sparte par l’ascension d’Athènes qui a rendu la guerre inévitable », Graham Alison a conduit un projet d’histoire appliquée à Harvard qui a révélé qu’au cours des cinq derniers siècles, la confrontation entre une puissance ascendante et une puissante régnante s’est produit seize fois et s’est soldée à douze reprises par une guerre. De là à penser que « les États-Unis et la Chine se dirigent tout droit vers la guerre »[2] il n’y a qu’un pas, que Graham Allison se refuse pourtant à franchir, estimant qu’une guerre ouverte entre la Chine et les États-Unis n’est pas une fatalité. Il s’agit simplement, nous dit-il, de reconnaître les tendances structurelles qui guident les relations entre ces deux grandes puissances, et qui provoquent un stress « tectonique » que les deux capitales doivent maîtriser pour éviter qu’une simple étincelle au large de Taïwan, entre les deux Corées, ou sur les îles Senkaku/Diaoyutai déclenche un conflit armé.

Observons du reste que cette crainte d’un conflit armé ne date pas de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Le roman de fiction intitulé : « La flotte fantôme »[3], paru en 2015, et qui aurait, paraît-il, beaucoup inspiré les militaires américains, raconte l’histoire d’une guerre future dans laquelle la Chine, assistée par la Russie, lancerait une offensive sophistiquée sur les États-Unis dans le Pacifique, conduisant à l’occupation des îles hawaïennes. Il est intéressant de noter que l’offensive serait rendue possible par le fait que les puces électroniques, vendues par la Chine aux États-Unis, et présentes dans tous les systèmes d’armes américains, en particulier les drones et les missiles, permettraient aux militaires chinois de prendre le dessus. Tout rapprochement entre ce roman et les inquiétudes américaines vis-à-vis de l’entreprise chinoise Huawei serait sans doute purement fortuit…

En vérité, cette « Guerre froide » en cours de développement est bien différente de la précédente. D’abord parce que la Chine ne prétend pas à la domination idéologique et n’est pas une puissance expansionniste. C’est en tous les cas ce que prétend l’ancien ambassadeur de Singapour aux Nations unies, Kishore Mahbubani, dans un ouvrage très argumenté, intitulé : « Est-ce que la Chine a gagné[4] ? » et dont le titre résonne comme une réponse à l’interrogation de Graham Allison. En outre, quelle que soit sa puissance économique et technologique, la Chine ne dispose pas, pour le moment, d’un outil militaire lui conférant une portée mondiale. Surtout, elle ne constitue pas un modèle culturel exportable hors d’Asie et ne prétend pas le devenir. Son soft power est faible, du moins en Europe, où elle est vue comme un « partenaire, un compétiteur, mais aussi un rival systémique »[5]. Enfin, parce que les liens économiques et financiers tissés entre les États-Unis et la Chine et entre la Chine et l’Europe sont d’une telle ampleur qu’un conflit, même limité à sa dimension commerciale, conduirait à une « destruction économique mutuelle assurée ».

Certes, un accident militaire peut vite arriver tant les passions ont été exacerbées de part et d’autre depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. Mais il est peu probable, si jamais un tel accident devait se produire, qu’il dégénère en guerre ouverte. La raison en est simple : les dirigeants chinois, en fidèles adeptes de Sun Tzu, ne dévieront pas de la stratégie consistant à vaincre sans combattre. Ils éviteront à tout prix un affrontement militaire et chercheront, par une politique de long terme, à isoler les États-Unis. C’est du reste ce que Donald Trump a réussi si bien tout seul. Si guerre il devait y avoir, on peut donc raisonnablement parier qu’elle resterait « froide ». Tout le problème est que les nations savent se montrer aussi irrationnelles que les hommes et les femmes qui les dirigent. Ce qui fait de la prédiction en matière de relations internationales un art difficile et donc intéressant.

L’Union doit-elle choisir un camp et si oui lequel ?

Il est évident qu’il n’y a pas, du point de vue de l’Union européenne, une symétrie de relations entre, d’une part, les États-Unis et, d’autre part, la Chine. L’histoire, la culture, la langue, l’économie, la technologie et par-dessus tout le régime politique sont autant de facteurs qui rapprochent infiniment plus les Européens des Américains que des Chinois. D’autant que, vue avec des lunettes d’Européens, la Chine est un contre-modèle en matière de droits de l’Homme et de libertés publiques et entretient une politique difficilement acceptable tant à l’intérieur de ses frontières vis-à-vis des minorités musulmanes (les Ouïghours), qu’à l’extérieur, par exemple au Tibet. Les événements récents de Hong Kong n’ont pas aidé à améliorer son image en Europe.

À cela, il faut ajouter le comportement chinois en matière de commerce international. En effet, son gouvernement a imposé des restrictions pour accéder à son marché qui se révèlent, à la longue, insupportables aux entreprises européennes. C’est, par exemple, l’obligation d’avoir des partenaires chinois qui bénéficient de transferts de technologie forcés et deviennent ensuite des compétiteurs féroces des entreprises européennes. Enfin, la mauvaise réputation de la Chine en Europe tient aussi au grand nombre d’affaires d’espionnage industriel. De tout cela, il résulte que la Chine part avec un handicap important vis-à-vis des États-Unis, pour gagner le cœur des Européens. La Chine a réussi son décollage économique et militaire. Mais elle n’a pas réussi à se faire admirer et encore moins à se faire aimer, du moins par l’Occident.

Mais il faut bien admettre, d’un autre côté, que les États-Unis de Donald Trump se sont montrés franchement hostiles vis-à-vis de l’Union. Au lieu de former un front commun, le président américain a laissé entendre qu’il s’occuperait de l’Union européenne sans même attendre d’en avoir fini avec la Chine[6].

Dans ce contexte, l’Union n’a pas d’autre choix que celui d’une politique d’équilibre en fonction de ses propres intérêts, sans renier ses valeurs, mais sans faire la leçon à quiconque. Quels pourraient en être les principes directeurs ?

Premièrement, il faut abandonner l’idée, au cœur de la politique américaine, dite « d’engagement » vis-à-vis de la Chine, selon laquelle on pourrait faire évoluer ce pays vers une démocratie par la seule vertu de l’ouverture des échanges. La Chine est une puissance d’un milliard et demi d’habitants et son histoire multimillénaire est différente de la nôtre. Dans cette histoire, la démocratie n’est ni une valeur ni un modèle. En se référant à l’histoire de la transition de l’Union soviétique vers la démocratie qui s’est transformée en quasi-disparition de la Russie, la Chine aurait tendance à faire de la démocratie un contre-modèle. S’il devait donc y avoir un jour des changements radicaux dans la façon dont est gouvernée la Chine, ces changements seront le fruit d’évolutions internes et certainement pas de pressions externes. Au contraire, toute pression externe visant à influer sur la forme du gouvernement chinois ou sur ses agissements dans ce qu’il considère relever de sa seule souveraineté (Tibet, minorités ouïghoures, Hong Kong, mer de Chine, droits de l’Homme, etc.), ne peut conduire qu’à un durcissement. Suivant un schéma moult fois éprouvé dans l’histoire, tout accroissement des pressions extérieures ne fait que servir de prétexte pour durcir la politique intérieure.

La deuxième idée est que la politique de l’Union doit être conditionnée par ses propres intérêts. Cela ne veut pas dire qu’elle doive renoncer à ses valeurs. Mais cela veut dire qu’elle ne peut les promouvoir qu’à la condition d’utiliser sa puissance à bon escient. Cela ne sert à rien de faire la leçon à la Chine ni de lui imposer des sanctions. Est-ce que les sanctions imposées à la Russie ont permis le retour de la Crimée à l’Ukraine ou la fin de la guerre dans le Donbass ? Un changement de régime en Corée du Nord ou en Iran ? Du reste est-ce que l’Union européenne se montre toujours aussi sourcilleuse en matière de droits de l’Homme ? A-t-elle pris des sanctions contre l’Arabie saoudite après le meurtre ignoble de Jamal Khashoggi ? Prendra-t-elle des sanctions similaires à celles qu’elle a prises vis-à-vis de la Russie si le gouvernement de Benyamin Netanyahu annexait une partie de la Cisjordanie ? Dans l’état actuel de sa puissance, la seule position possible pour l’Union européenne vis-à-vis des régimes autoritaires qui enfreignent les droits de l’Homme est celle énoncée dans la « stratégie globale » de 2016, d’un « pragmatisme à principes ». Comme l’explique justement Sven Biscop[7], cela veut dire coopérer avec la Chine chaque fois que cela est dans notre intérêt, aussi longtemps que nous ne devenons pas complices de violations des droits de l’Homme, ce qui doit être notre ligne rouge absolue. Cette coopération doit se faire en maintenant un dialogue critique, qui ne se résume ni à des incantations, ni à des leçons, ni à des sanctions. Les régimes autoritaires aussi sont sensibles à leur image.

L’Union européenne a des leviers de puissance sur la Chine, ne serait-ce qu’en matière commerciale et technologique. Elle a les moyens et le droit d’exiger – au sein de l’Organisation mondiale du commerce – que la Chine modifie ses comportements dans l’accès aux marchés publics, le respect de la propriété intellectuelle et la protection des investissements. L’affaire des réseaux de téléphonie mobile de cinquième génération (5G) et la possibilité de recourir aux infrastructures de l’entreprise chinoise Huwaei en fournissent un bon exemple. De ce point de vue, l’Union européenne ne doit pas se laisser bousculer par les États-Unis, qui n’ont pas attendu l’élection de Donald Trump pour placer des écoutes sur les téléphones mobiles des dirigeants européens. Un autre important domaine de coopération entre l’Union européenne et la Chine doit être l’action en faveur du climat où les intérêts des deux puissances sont alignés. Par ailleurs, en matière de développement des pays africains, les intérêts de la Chine et ceux de l’Union européenne devraient également converger. L’intérêt bien compris de l’Union est en effet que l’Afrique se développe le plus possible, ne serait-ce que pour fixer sur place les populations les plus fragiles et réduire sinon éviter de nouvelles vagues de migration. Dans cette perspective, une concertation avec la Chine serait plus avantageuse pour tout le monde que la compétition à couteaux tirés actuelle. Enfin, l’Union européenne et la Chine ont tout intérêt à prendre ensemble la défense du multilatéralisme, d’autant plus nécessaire après le retrait des États-Unis de toutes les organisations les plus importantes telles que l’Organisation mondiale de la Santé, sans être « naïf » et sans s’accommoder de l’entrisme souvent pratiqué par la Chine.

Enfin, la troisième idée qui doit guider la politique de l’Union européenne vis-à-vis de la Chine est tout simplement de rester unie. Les États membres européens sont face à la Chine, mais aussi face à la Russie et aux États-Unis, dans la même situation que les tribus gauloises l’étaient face à Jules César. Compte tenu de l’exigence d’un vote unanime en matière de politique étrangère, il suffit à l’une de ces trois puissances d’avoir barre sur l’un quelconque des États membres pour bloquer toute politique. C’est une fragilité immense dont il nous faudra bien sortir un jour, et le plus vite sera le mieux.

L’Union européenne n’a donc aucun intérêt à se laisser embarquer dans la querelle sino-américaine. Quelle que soit notre proximité avec les États-Unis, la fin de la Guerre froide a montré que leurs intérêts et les nôtres ne coïncidaient plus automatiquement. Il faut donc aujourd’hui en tirer les conséquences. L’Union doit, elle aussi, agir en fonction de ses intérêts. Mais il ne suffit pas de dire que l’on va suivre sa propre voie. Encore faut-il la décrire et lui donner un contenu concret, ce qui en l’état actuel de la gouvernance européenne, est notre plus grand défi.

L’Union en sera-t-elle capable ou bien est-elle condamnée à disparaître dans le vide stratégique ?

 

____________________________

[1]     Graham Allison, Destined for war – Can America and China escape Thucyde’s trap?, First Mariner Books New York 2017 – version française : Vers la guerre – l’Amérique et la Chine dans le piège de Thucydide – Odile Jacob – Paris, 2019

[2]     Titre d’un interview donné par Graham Allison au Figaro Magazine, 3 mai 2019.

[3]     P. W. Singer and August Cole, Ghost fleetHoughton Mifflin Harcourt, US, juin 2015.

[4]     Kishore Mahbubani, Has China won? The Chinese Challenge to American Primacy, Public Affairs New York, avril 2020.

[5]     European Commission and HR/VP contribution to the European Council, EU-China – A strategic outlook, 12 mars 2019

[6]     Propos tenus à la chaîne CNBC, le 21 janvier 2020, en marge du Forum économique de Davos. « Il n’y a pas plus dur en affaire que l’Union européenne. Ils tirent avantage de notre pays depuis des années (…) Je voulais attendre d’en avoir fini avec la Chine. Je ne voulais pas m’occuper de la Chine et de l’Europe en même temps (…) Maintenant, j’en ai terminé avec la Chine et j’ai rencontré le nouveau chef de la Commission européenne, qui est formidable. Mais j’ai dit, écoutez, si nous n’obtenons rien, je vais devoir agir et l’action sera des tarifs douaniers très élevés sur les voitures et autres choses qui entrent dans notre pays. »

[7]     Sven Biscop, European Strategy in the 21st centurynew future for old power, Routledge, 2019.

Pages