You are here

Diplomacy & Defense Think Tank News

Conflits en mer de Chine méridionale : la particularité des tensions entre le Vietnam et la Chine

IRIS - Fri, 29/05/2015 - 15:09

Éric Mottet est Professeur à l’Université du Québec à Montréal, directeur adjoint du Centre québécois d’Etudes géopolitiques (CQEG). Il répond à nos questions à l’occasion de son intervention au colloque « Nouvelles tensions en mer de Chine méridionale » organisé par l’IRIS et la Fondation Gabriel Péri le 19 mai 2015 à Paris :
– Quels sont les arguments du Vietnam pour revendiquer sa légitimité territoriale sur les îles situées en mer de Chine méridionale ?
– Quelles ont été les évolutions en mer de Chine méridionale depuis 2012 ?
– Quels sont les pays qui revendiquent leur souveraineté sur ces îles ? Comment expliquer l’antagonisme particulier qui existe entre la Chine et le Vietnam

Droit d'asile

Centre Thucydide - Fri, 29/05/2015 - 13:30



Dans ces conditions, toute réforme doit viser le juste équilibre entre la célérité nécessaire des procédures et le respect impérieux des droits des demandeurs. Longtemps repoussés, les projets de lois relatifs à la réforme de l'asile et au droit des étrangers sont désormais engagés. La rationalisation aujourd'hui en discussion répond-elle en partie aux carences constatées ? Quel nouvel équilibre entre juger vite et juger mieux les demandes de protection ? Quid de l'influence du droit de l'Union européenne et du droit international des droits de l'homme ?

Cet ouvrage collectif est issu d'une conférence internationale organisée à l'Université de Lille et propose une lecture critique et thématique des enjeux actuels du droit d'asile et du parcours d'un demandeur de protection. Il réunit les contributions des plus grands spécialistes de l'asile, qu'ils proviennent du monde universitaire, institutionnel ou associatif.

Guerre (droit) - Dictionnaire encyclopédique de l'Etat

Centre Thucydide - Fri, 29/05/2015 - 12:20

Existe-t-il phénomène plus banal dans les relations internationales que celui de la guerre ? Les rapports entre États semblent perpétuellement se dérouler sous son ombre (Aron, 1962 : 691). Au vu des tensions inhérentes à la désorganisation initiale du monde, la légitimité du canon comme moyen de sauvegarder ses intérêts et d'assurer sa sécurité fut longtemps incontestée. Il faut dire que l'anarchie des relations internationales, par nature conflictuelle, n'incite pas spontanément à la régulation des confrontations armées entre entités indépendantes. Avec le développement d'affrontements massifs, pas seulement ceux opposant quelques happy few – chevaliers ou mercenaires, les États finirent néanmoins par en appeler au droit et plus seulement à de vagues principes de modération pour limiter le recours aux armes. Pour reprendre le mot de Georges Clemenceau, la guerre devenait une chose trop grave pour être confiée uniquement aux militaires. Les guerres mondiales et leurs massacres de civils incitèrent alors à la construction de régimes juridiques ambitieux à défaut d'être toujours effectifs ou efficaces...

L'inhérence en droit international

Centre Thucydide - Fri, 29/05/2015 - 12:18

Inhérence : « Caractère de ce qui est inhérent », nous dit le Nouveau Petit Robert, merci. Inhérent : « Qui appartient essentiellement à un être, à une chose, qui lui est joint inséparablement. », éclaire le même dictionnaire. C'est peut-être pourquoi l'adjectif est plus employé que le substantif. On peut ajouter : qui possède par ailleurs une existence distincte et ne se confond donc pas avec l'être ou la chose en cause. La mort est ainsi inhérente à l'homme, mais le spectre de la mort est beaucoup plus large et l'extinction même de l'humanité ne la ferait pas disparaître. L'inhérence unit et sépare donc à la fois, elle introduit autant de fusion que d'altérité, ce qui veut dire qu'elle ajoute autant qu'elle déploie, qu'elle développe autant qu'elle définit. Appartenir essentiellement, être joint inséparablement sont deux caractéristiques différentes et la formule du dictionnaire exprime bien cette ambiguïté. On la retrouve dans le Dictionnaire des synonymes, dont la caractéristique est de ne pas proposer de synonymes : « Inhérence : voir adhérence » ; et avec ce dernier terme, « inhérence exprime l'union d'une qualité à une substance »...

Le Monde – La connaissance, le désir et la compétence

Fondapol / Général - Fri, 29/05/2015 - 11:31

Article paru dans Le Monde le 29 mai 2015. Vincent Giret y présente, Économie de la connaissance, une note de la Fondation pour l'innovation politique écrite de Idriss J. Aberkane.
Voici une économie qui ne ressemble pas à l'économie. Du moins pas à celle, puissante, vorace, que le monde a développée depuis la révolution industrielle. Mieux, elle en défie toutes les lois : sa matière première est inépuisable, elle favorise et récompense le partage, et son pouvoir d'achat - infini - ne dépend que de chacun d'entre nous. Ici, i et i font 3, peut-être même 5, voire davantage encore... Vous n'avez pas trouvé ? Bienvenue dans l'économie de la connaissance.

Cet article Le Monde – La connaissance, le désir et la compétence est apparu en premier sur Fondapol.

Irán en Oriente Medio: aprovechando el caos

Fride - Fri, 29/05/2015 - 01:14

Irán ha sido el país que mejor ha aprovechado el desorden actual en el que se encuentra Oriente Medio para expandir su influencia regional. Teherán lo ha llevado a cabo proporcionando apoyo político, militar y financiero a sus aliados y proxies en Bahréin Irak, Líbano, Siria y Yemen. Sin embargo, esta expansión de la influencia iraní tiene un coste. El haber apoyado principalmente a grupos chíies, por ejemplo, ha dañado su imagen como potencia panislámica en el mundo árabe, que es predominantemente suní. Asimismo, el régimen revolucionario de Teherán no parece dispuesto a atenuar su antipatía ideológica hacia EE UU y sus aliados en Oriente Medio. Es por ello que, a pesar del posible acuerdo nuclear, es poco probable que se vuelvan a normalizar los lazos con EE UU, a la vez que la relación con Arabia Saudí, su rival a nivel regional, podría deteriorarse aún más.

« En Egypte, la peine de mort est une arme politique »

IRIS - Thu, 28/05/2015 - 18:08

Les tribunaux égyptiens ont condamné à mort, le16 mai. Le président destitué Mohamed Morsi ainsi que plus de 100 autres accusés, dont de hauts responsables de l’organisation des Frères musulmans, à l’issue de ce que les organisations de défense des droits de l’homme ont qualifié de « simulacre de procès ». Explications de Didier Billion, directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste du Moyen-Orient.

Comment faut-il interpréter la condamnation à mort de l’ancien président Mohamed Morsi ainsi que de plus de 100 autres accusés ?

Ces décisions témoignent de l’état déplorable de la justice pénale en Égypte et ne sont qu’une illustration de la répression sauvage qui est en cours dans le pays. Des condamnations à la peine capitale sont prononcées à tour de bras. Seul le contexte politique peut permettre de comprendre ces événements. Depuis le coup d’État du général Abdel Fattah al-Sissi, en juillet 2013, il y a une sorte d’hystérie anti-Frères musulmans, une répression extrêmement brutale à rencontre de ses dirigeants, mais aussi de ses militants ou même de ses cadres intermédiaires. On estime à 1400 le nombre de morts dans les manifestations contre le nouveau régime, et il y aurait entre 20000 et 40000 prisonniers d’opinion. Ces chiffres montrent la détermination du général Sissi à éliminer la confrérie islamiste.

Cette condamnation est donc un signal envoyé aux Frères musulmans…

Plus largement, il s’agit d’effrayer tous ceux qui seraient tentés de contester le régime. À partir du moment où on qualifie les Frères musulmans d’organisation terroriste, dans un contexte moyen-oriental très compliqué, c’est la porte ouverte à tous les abus. Et cela explique l’aspect massif de toutes ces condamnations à mort. Cette répression contre tous ceux qui revendiquent des droits démocratiques produit une justice expéditive. Faut-il rappeler que Mohamed Morsi est le seul président élu démocratiquement dans toute l’histoire de l’Egypte ? La machine répressive égyptienne ternit chaque jour un peu plus l’image du régime. Mais les critiques venues du monde entier n’ont en rien ébranlé le maréchal-président, conscient d’être d’abord perçu comme un rempart l’islamisme et un allié stratégique pour les Occidentaux.

En Égypte, la peine de mort est-elle devenue une arme politique ?

C’est uniquement comme cela qu’il faut l’interpréter. Ce n’est pas de la justice. Les attendus du procès contre Morsi sont risibles. Ce dernier est accusé de haute trahison parce qu’il aurait livré des secrets d’État au Hamas et au Hezbollah libanais. C’est du grand n’importe quoi. Il faut être clair, c’est un procès politique. Le message des militaires est le suivant : « Nous allons vous éradiquer et nous irons jusqu’au, bout. » C’est une vue de l’esprit. Créés en 1928, les Frères musulmans sont très implantés dans la société égyptienne. Et ils ont l’habitude de la clandestinité.

Cette condamnation sera-t-elle appliquée ?

Rien n’est moins sûr. Et en tout cas, elle ne le sera pas tout de suite. Un verdict final sera rendu e 2 juin, après avis non contraignant du mufti de la République, la plus haute autorité religieuse du pays. En Egypte, toutes les condamnations à la peine capitale doivent faire l’objet d’un avis religieux. Les sentences définitives sont finalement transmises au président de la République, auquel la loi confère le pouvoir de commutation et de grâce. Les avocats de Mohamed Morsi ont aussi affirmé qu’ils feraient appel. Ils travaillent dans des conditions difficiles. Cela peut prendre plusieurs mois. Une campagne internationale, voire des pressions des Etats Unis – qui sont plutôt embarrassés par cette affaire -peut faire pencher la balance. Je suis incapable de vous dire si les condamnés vont être exécutés. II y a trop de paramètres.

La peine de mort a-t-elle été beaucoup appliquée en Égypte ces dernières années ?

L’opinion publique a toujours été favorable à la peine de mort, pratiquée depuis de très nombreuses années notamment pour des crimes de droit commun. Selon Amnesty International, l’Egypte figure en tête des pays de la région ayant prononcé le plus grand nombre de sentences. Les autorités au pouvoir prévoient l’adoption de nouvelles dispositions de lutte contre le terrorisme, qui étendaient le champ d’application de la peine de mort notamment pour la constitution d’une « organisation terroriste », la participation à des « actes terroristes » entraînant la mort ou le fait d’être à la tête d’une « bande » qui s’en prend aux forces de sécurité. Le pouvoir militaire a peur qu’il y ait de nouvelles explosions sociales, c’est la raison pour laquelle il mené une politique de répression très dure. Pour lui, la peine de mort pourrait décourager ceux qui voudraient encore le contester.

FIFA : «Ces interpellations sont un véritable coup de tonnerre»

IRIS - Thu, 28/05/2015 - 17:26

Cette action de la police américaine était-elle prévisible ?

Non, on ne l’attendait pas même si nous savions que des enquêtes pour corruption sont en cours depuis pas mal de temps. Interpeller de hauts responsables de la Fifa deux jours avant l’élection de son président, constitue un véritable coup de tonnerre. C’est d’ailleurs certainement pour cela que la police américaine a agi à ce moment précis.

Pensez-vous, justement, que dans ces conditions l’élection du président peut avoir lieu ?

Je pense qu’il est nécessaire de la reporter pour qu’elle se déroule dans un climat serein. Si Joseph «Sepp» Blatter tente de passer en force, faisant fi de cette affaire, cela serait très mal perçu et pourrait se retourner contre lui s’il n’est pas, semble-t-il, visé par ces procédures.

Pourquoi les USA sont, semble-t-il, les seuls à avoir ouvert des enquêtes sur des représentants de la Fifa et à intervenir en Suisse alors que plusieurs pays sont concernés par ces éventuelles malversations ?

Tout d’abord, certaines opérations financières frauduleuses se seraient produites sur le sol américain, ce qui les met en première ligne. De plus, les USA, qui ont une conception intrusive du droit, entretiennent de bonnes relations avec l’état helvétique, tout particulièrement en matière d’extradition. La justice américaine est ainsi quasi certaine que les personnes interpellées leur seront remises. Dans d’autres pays, cela n’aurait pas forcément été le cas. N’oublions pas non plus, que les USA n’ont pas décroché la Coupe du monde et en garde une rancœur.

Depuis plusieurs dizaines d’années, la Fifa est secouée par des affaires similaires. Est-ce à dire que cette association est totalement corrompue ?

On ne peut pas dire que tout le monde est mouillé, non. Beaucoup se plaignent de son fonctionnement et de son manque de transparence. Il y a certainement des gens corrompus mais ce n’est pas la mafia. On peut penser que cette organisation n’est plus adaptée au monde d’aujourd’hui et qu’il est indispensable de la réformer. C’est d’ailleurs, à l’instar de Michel Platini (président de l’UEFA) ce que pas mal de monde demande. La Fifa n’a, pour l’heure, aucun compte à rendre à personne, si ce n’est à la justice.

Certains sont prêts, à coups de millions d’euros ou de dollars, à corrompre ou à se faire corrompre. Accueillir la Coupe du monde ou décrocher des contrats de diffusion de matchs sont donc des marchés extrêmement juteux ?

Pour un pays, ce n’est pas qu’une question d’argent. Certains en perdent d’ailleurs en organisant cet événement. Mais cela génère du prestige et une exposition mondiale exceptionnelle. ça offre aussi une formidable occasion de créer une cohésion intérieure. Certains présidents veulent à tout prix cet événement pour asseoir leur popularité. C’est un enjeu de puissance et symbolique. C’est cela que cherche le Qatar par exemple. Pour des entreprises de médias ou autres, les contrats occasionnent, par contre, très souvent des retombées financières énormes. C’est pour tout ça que pas mal de gens sont prêts à pas mal de choses, parfois malhonnêtes, pour profiter des retombées de la Coupe du monde».

Inscription en ligne

IHEDN - Thu, 28/05/2015 - 17:07

»Mexiko ist kein gescheiterter Staat«

SWP - Thu, 28/05/2015 - 15:10
Drogenbanden haben Mexiko in einen blutigen Konflikt gestürzt, und der Staat findet kaum eine...

Qualitätssicherung in der klimawissenschaftlichen Politikberatung

SWP - Thu, 28/05/2015 - 15:09

Der VN-Klimagipfel in Paris wird einen neuen Typ von Abkommen hervorbringen, der auf Zusagen freiwilliger Emissionsminderungen beruht (bottom-up). Dies markiert die Abkehr vom »top-down«-Paradigma, das die internationale Klimapolitik seit mehr als zwei Jahrzehnten dominiert. Klimawissenschaftliche Berater sollten diesen Paradigmenwandel zum Anlass nehmen, ihre Rolle in der internationalen Klimapolitik zu hinterfragen. In Zukunft wird es schwieriger werden, Expertise bereitzustellen, die für sich beanspruchen kann, sowohl wissenschaftlich stichhaltig als auch politisch anschlussfähig zu sein. In Situationen, wo diese beiden Standards guter wissenschaftlicher Politikberatung miteinander in Konflikt geraten, müssen Berater und Beratungsgremien sicherstellen, dass die wissenschaftliche Integrität der Klimaforschung nicht untergraben wird.

Freiheit, Gleichgültigkeit, Unsicherheit?

Hanns-Seidel-Stiftung - Thu, 28/05/2015 - 15:03
Wie geht man als Christ mit den Chancen und Risiken von „Big Data“ um? Diese Frage wird am 6. Juni im Mittelpunkt einer Podiumsdiskussion stehen, zu der die Hanns-Seidel-Stiftung prominente Vertreter auf den 35. Deutschen Evangelischen Kirchentag nach Stuttgart eingeladen hat.

Intelligence économique et sécurité : cap vers un avenir commun

IRIS - Thu, 28/05/2015 - 12:42

Du 4 au 6 juin 2015 se déroulera le Sommet de l’Intelligence économique et de la sécurité (IES), à Chamonix-Mont-Blanc. Un événement inédit, qui réunira pour la première fois ces deux disciplines sœurs au sein du même cadre, organisé en partenariat avec l’IRIS. Alain Juillet, Président du Club des directeurs des entreprises de sécurité et ancien Haut responsable de l’intelligence économique pour le Premier ministre, mènera les conférences de la journée publique du Sommet IES. Il revient sur les dernières avancées françaises et ouvre la réflexion sur l’avenir.

En 2015, soit un peu plus de vingt ans après le rapport Martre de 1994, qui posait les bases de l’intelligence économique et la stratégie des entreprises en France, l’intelligence économique et la sécurité sont devenues des enjeux de premier ordre pour les gouvernements et les grands groupes économiques. Les usages d’internet et du numérique sont aujourd’hui pleinement intégrés à la réflexion d’ensemble. Il ne s’agit plus de concepts stratégiques d’une part et d’outils technologiques d’autre part : une approche globale émerge et la France y participe pleinement. « Intelligence économique et sécurité sont intimement liées, affirme Alain Juillet. On ne peut faire sérieusement de l’intelligence économique sans protéger ses propres données. Les deux disciplines utilisent déjà nombre d’outils communs et des techniques de plus en plus sophistiquées, exigeant des experts et des analystes de haut niveau. Elles doivent être intégrées toutes les deux dans le processus décisionnaire. Pourtant on a eu tendance à les séparer pendant longtemps, la première étant considérée comme très technique et la seconde comme très basique. L’arrivée du numérique et l’entrée dans le cyberespace se sont chargées de faire évoluer les mentalités. »

Au Sommet IES 2015, de hauts responsables institutionnels et privés, des dirigeants d’entreprises, juristes, chercheurs et journalistes spécialisés, seront réunis pour échanger et se sensibiliser mutuellement aux dernières avancées dans leurs domaines respectifs. Dépassant le cadre purement théorique, ils se focaliseront sur les aspects pratiques qui intéressent directement « ceux qui proposent » et « ceux qui disposent ». Parmi les grandes tendances à l’agenda de leurs travaux, les problématiques liées à la sécurité des systèmes d’information et la cybersécurité figurent au premier plan. « L’ouverture du cyberespace, la généralisation du numérique et l’arrivée du big data changent nos approches et nous obligent à penser sans frontières, poursuit Alain Juillet. D’autant que le nombre d’acteurs étatiques, industriels ou criminels est en constante progression. Aujourd’hui, l’information utile existe quelque part et le problème est de la sélectionner parmi la quantité d’informations disponibles. Parallèlement tous nos systèmes de stockage et de traitement, tous nos process industriels peuvent être attaqués, détournés ou piratés. Savoir, dans cet environnement, apporter en temps utile les réponses nécessaires, requiert une expertise, une mise en réseau des informations et une remise à niveau permanentes. » Autre tendance du Sommet IES 2015 : l’influence. Bien au-delà de la communication, de la propagande ou de la publicité, ce champ nouveau est utilisé par les meilleurs pour appuyer leurs idées et neutraliser celles des autres. « Quand on voit dans notre pays l’action de certaines ONG et autres lobbies anglo-saxons pour empêcher des lois ou contrer nos entreprises, reprend Alain Juillet, on prend conscience qu’il faut les identifier, décoder leurs comportements et trouver des parades car leurs actions sont souvent dévastatrices pour leurs cibles. »

Les développements progressifs ont hissé la France parmi les pays les plus performants

La prise de conscience a pris un certain temps en France, depuis les débuts de l’intelligence économique il y a vingt-ans. C’est en 1997 que le général Jean Pichot-Duclos et Christian Harbulot théorisent pour la première fois la « guerre économique », en fondant l’École de guerre économique, sur le constat, reprend Alain Juillet, que « nous n’avons pas d’amis, quelques partenaires temporaires et énormément d’ennemis de tous bords et de toutes origines. Chacun veut privilégier l’emploi et développer la croissance chez lui, ce qui ne peut se faire qu’au détriment des autres. » En 2003, le député Bernard Carayon justifie dans la même idée le concept de « patriotisme économique », dans son rapport sur l’intelligence économique, la compétitivité et la cohésion sociale. C’est suite à ce rapport qu’Alain Juillet est nommé premier Haut responsable à l’intelligence économique par le gouvernement Raffarin, fonction qu’il occupera jusqu’en 2009. A l’époque, tous les jalons étaient à poser, tout était à inventer, car la France découvrait qu’elle pouvait se faire piller des informations hautement stratégiques par des pays alliés. « Le problème était de définir ce qu’il fallait faire, se souvient l’ancien haut fonctionnaire. Sensibiliser tous les acteurs publics et privés, former des spécialistes, déployer un réseau d’excellence sur le plan territorial, adapter nos lois à la réalité du marché international, et aider les entreprises au niveau défensif et offensif. La difficulté majeure est venue de la naïveté de nos concitoyens, se croisant avec une idéologie administrative les empêchant d’admettre la simple réalité. » Une fois les grandes bases posées, la fonction et les missions ont évolué. Aujourd’hui, Claude Revel, Déléguée interministérielle à l’Intelligence économique, toujours sous l’égide du Premier Ministre, a notamment publié un rapport sur le développement d’une influence normative internationale stratégique. La France compte aujourd’hui parmi les pays performants dans le domaine de l’intelligence économique.

« Notre pays a eu du mal à évoluer car cela heurtait ses idéaux et ses valeurs mais tout le monde comprend maintenant qu’il faut réagir. La prise de conscience est généralisée, affirme le spécialiste. L’angélisme des Français s’est trouvé confronté à la réalité : dureté du marché international sur le plan des marges et des coûts, révélations de Snowden qui n’a fait qu’officialiser ce que nous disions depuis des années, difficultés de la recherche et de l’innovation quand les concurrents profitent de vos faiblesses pour piller ce qui constituera votre avenir. » Tout le monde s’accorde désormais sur le fait que préserver les intérêts français et sécuriser les informations stratégiques et économiques du pays est une impérieuse nécessité. « Quand il s’agit de survivre les Français sont un peuple courageux, malin et réactif et l’engouement pour l’intelligence économique en est un révélateur, selon Alain Juillet, qui nuance cependant : mais ne nous leurrons pas. Quand on voit comment nous sommes incapables d’adopter une loi sur le secret des affaires pour nous protéger des prédateurs alors que la plupart des grands pays l’ont votée depuis longtemps, on se dit qu’il y a encore du chemin à faire, par rapport en particulier aux Anglo-Saxons.»

Survivre dans le monde de demain implique une remise en cause permanente

Aujourd’hui, l’intelligence économique et la sécurité ont tout de même atteint une certaine maturité : les techniques de veille et d’analyse sont maîtrisées, la France sait assurer la sécurité matérielle et physique de ses sites et dispose de techniques et d’outils bien adaptés. Mais les nouveaux défis ne manquent pas. « Demain les actions offensives et défensives concerneront essentiellement l’immatériel et se dérouleront dans le cyberespace, qui est par essence multidimensionnel, explique Alain Juillet. Or, dans ce nouveau champ d’action, nous en sommes aux balbutiements tant au niveau des moyens que des techniques. Nous découvrons tous les jours de nouvelles approches qui multiplient les possibilités, changent les règles du jeu et nous obligent à remettre en cause une bonne partie de nos fondamentaux. » Alain Juillet prévoit ainsi que « l’accélération du temps opérationnel va bouleverser les organisations, obligeant le décideur à déléguer une bonne partie de ses fonctions à ses subordonnés, qui disposeront d’un niveau de connaissance disponible sans commune mesure avec aujourd’hui. L’exigence d’expertise va aussi amener à travailler en réseau, incluant l’entreprise et ses sous-traitants. Survivre dans le monde de demain implique une remise en cause permanente. Résister suppose la mise en place de moyens de défense dans lesquels chacun à un rôle à jouer. L’efficacité globale s’appuie sur la solidarité individuelle.» Institutions et entreprises vont donc devoir modifier sans tarder leurs normes de travail, leurs chaînes hiérarchiques, leurs cultures et leurs habitudes propres, sous peine de se retrouver en queue de wagon, dans une compétition internationale dont les frontières sont aujourd’hui dématérialisées.

« Il faut que l’intelligence économique et la sécurité diffusent partout, analyse Alain Juillet. Chacun doit en être porteur et prendre conscience qu’on ne peut plus gagner sans avoir les bonnes informations, et qu’on doit se protéger contre ceux qui tentent de récupérer nos secrets d’entreprises pour gagner la compétition internationale. Cet état d’esprit doit être partout, mais commence par les responsables au plus haut niveau de l’entreprise comme de l’administration. C’est eux qu’il faut convaincre en priorité. » D’où l’intérêt de la rencontre privilégiée que constitue le Sommet IES 2015, pour les grands décideurs institutionnels et dirigeants d’entreprises amenés à définir la meilleure façon d’avancer ensemble face aux enjeux nouveaux d’un monde où la défense des intérêts, la sécurité et la prospérité se jouent de concert. « Je serais étonné si l’une des conclusions de ce Sommet n’était pas qu’il faut repenser nos modèles. », conclut Alain Juillet.

La place des pays émergents aux Nations unies

Centre Thucydide - Thu, 28/05/2015 - 11:42

De par sa composition universelle, l'ONU a historiquement été la première organisation à accorder une place, une voix et une tribune aux pays émergents. Ces derniers ont, en retour, peu à peu modifié en profondeur l'organisation, qui ne rassemble plus aujourd'hui, comme en 1945, les seuls vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Cette évolution, qui débute au moment où les pays nouvellement décolonisés adhèrent à l'ONU, ne s'est pas déroulée sans remous ni résistances....

Dépense publique : le temps de l’action

Institut Montaigne - Thu, 28/05/2015 - 10:24
Date de publication: Jeudi 28 Mai 2015Couverture: Type de publication: Rapport

Pages