Dans un tel contexte, l’Etat n’a pas un autre choix que de se mobiliser et de mobiliser ses partenaires pour prendre le taureau par les cornes. Et, l’une des trouvailles pour faire face à ce fléau, a été l’élaboration d’une Stratégie nationale, eau, hygiène, assainissement (whash) et nutrition. Validée en mars 2014, le document de Stratégie était le 15 septembre 2022, au centre d’un Atelier de lancement à l’hôtel Maeva de Bamako.
« Dans le souci d’une forte mobilisation des acteurs afin de réduire de manière significative la malnutrition infantile et de contribuer à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) de 2030, la Cellule de Coordination de la Nutrition, avec l’accompagnement de l’UNICEF, WaterAid et Action Contre la Faim, a initié cet atelier de lancement officiel de la Stratégie Eau, Hygiène, Assainissement et Nutrition, pour une meilleure appropriation », a indiqué Dr Djibril Bagayogo, Chef de la Cellule. Selon lui, cet atelier vise à présenter le processus d’élaboration du document de la Stratégie Nationale, ses objectifs et les résultats des objectifs stratégiques. Il a indiqué ce sera l’occasion de partager les différents axes d’intervention de la stratégie, de présenter le cadre institutionnel des différentes interventions WASH in Nutrition et de présenter les indicateurs d’impact et le mécanisme de suivi de la mise en œuvre de la Stratégie.
« Pour maintenir les populations et surtout les couches vulnérables dans une situation nutritionnelle satisfaisante, l’accent doit être mis sur les actions de prévention en parallèle avec des actions de prises en charge », a-t-il déclaré. Avant de dire que la lutte contre la malnutrition est multisectorielle, et le secteur Eau, Hygiène et Assainissement a un rôle important à jouer. Selon Dr Djibril Bagayogo, depuis plusieurs années, un nombre croissant d’études montre l’importance de l’hygiène et de l’environnement sur l’état nutritionnel des enfants. Il dira que malheureusement, ces études restent peu connues.
« La malnutrition, bien que liée aux mauvaises pratiques nutritionnelles, demeure un problème de santé à dimension multisectorielle », a déclaré Mme Francine Kemanoka, Représentante adjointe de l’UNICEF au Mali. Avant d’ajouter que l’une de ses causes sous-jacentes est liée aux mauvaises pratiques d’hygiène et d’assainissement et à l’insuffisance d’accès à l’eau potable. Selon elle, les résultats de l’enquête SMART 2022, montrent que la problématique de la malnutrition est encore d’actualité au Mali, car les différents types de malnutrition y sont présents à la fois sous leur forme modérée et sévère. « La situation nutritionnelle à l’état actuel demeure préoccupante tant au niveau national où l’on compte 10,8% de Malnutrition Aiguë globale et 2,1% de Malnutrition Aigüe sévère au niveau de la plupart des régions », a-t-elle déclaré. Avant d’indiquer qu’une analyse des liens entre malnutrition et facteurs environnementaux à partir des données d’enquêtes MICS-2015, réalisée par l’UNICEF Mali en 2020 a permis de démontrer que plus l’environnement du ménage est assaini, plus le risque sanitaire et les taux de malnutrition sont réduits. « Cette étude confirme les liens connus entre la malnutrition et l’environnement non-assaini, et justifie la nécessité de mieux prendre en compte les interventions WASH dans la lutte contre la malnutrition au Mali », a-t-elle déclaré.
Elle a rappelé que l’UNICEF en tant que Lead des Cluster WASH et Nutrition a appuyé le Gouvernement du Mali pour une évaluation de la Stratégie régionale WASH-in-NUT au Mali en 2018 ainsi que la proposition d’une nouvelle approche Eau, Hygiène, Assainissement-Nutrition en vue de maximiser l’impact des interventions WASH dans la lutte contre la malnutrition au Mali. Selon elle, cette stratégie qui vise à contribuer à la réduction de la morbidité et de la mortalité liées à la malnutrition grâce aux interventions eau, hygiène et assainissement a ensuite été intégrée dans le Plan d’Action Multisectoriel de Nutrition 2021-2025. Elle a lancé un appel à tous les partenaires techniques et financiers pour une grande mobilisation de financements en vue d’une opérationnalisation de cette stratégie « Eau, Hygiène, Assainissement et Nutrition » au Mali. Elle a terminé son intervention en saluant le leadership de la Cellule de Coordination Nutrition et les Directions Nationales de l’Assainissement et de l’Eau pour la conduite du processus jusqu’à l’atteinte des résultats que nous allons définir ensemble.
« La multisectorialité de la nutrition s’explique par la causalité de la malnutrition qui touche principalement selon la stratégie nationale WAHS_Nut quatre départements ministériels dans le gouvernement à savoir : le Ministère en charge de la Santé et du Développement social ; le Ministère en charge de l’Environnement Durable ; le Ministère en charge de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille », a indiqué Aly Diop, secrétaire Général du Ministère de la Santé et du Développement Social, représentant Madame Diéminatou Sangaré, Ministre de la Santé et du Développement Social. Selon lui, le document illustre les points forts du partenariat entre ces quatre départements ministériels sectoriels pour la mise en œuvre de la vision de la Politique Nationale de Nutrition qui est d’ « assurer le droit à une nutrition adéquate à la population malienne toute entière en vue de satisfaire son bien-être et garantir un développement national durable » à travers des interventions qui explorent l’impact du travail que nous faisons et les actions que nous essayons d’inspirer.
Il a indiqué que le travail du partenariat reflète l’ampleur colossale des défis que l’approche multisectorielle et multi-acteurs de la nutrition doit relever. « Complexe et interconnecté, ce travail réclame un engagement actif des partenaires dans de nombreux domaines politiques et pratiques afin de susciter le changement et de promouvoir la bonne gouvernance », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter qu’il exige également de mettre les principaux efforts sur des éléments difficiles à mesurer : soutenir les plaidoyers de haut niveau ; favoriser le dialogue dans l’approche multisectorielle et multi-acteurs de la nutrition ; identifier les enseignements et les possibilités d’action, et permettre aux différents secteurs de l’approche multisectorielle de la nutrition de parler d’une seule voix.
« Au bout du compte, l’essence même de cette stratégie nationale Eau, Hygiène, Assainissement et nutrition consiste à générer un impact et à amplifier le retour d’investissement dans la nutrition grâce aux interventions d’accès à l’eau potable, de l’hygiène et de l’assainissement », a-t-il déclaré. Il a ajouté que le partenariat compte pour cela sur l’effort collectif afin d’augmenter la visibilité et l’influence politique de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement dans la lutte contre toutes les formes de malnutrition et de mobiliser des ressources comme il se doit. « Nous avons certes réalisé des progrès encourageants, avec l’élaboration et le lancement de la stratégie nationale WASH in Nut, mais ces derniers semblent fragiles. Nous ne devons pas fermer les yeux sur les menaces qui s’apprêtent à nous compliquer encore un peu plus de la tâche : comme la crise climatique qui a des retombées de plus en plus fortes sur l’ensemble des acquis de l’approche multisectorielle de la nutrition en particulier sur l’eau, hygiène et l’assainissement », a-t-il estimé.
Assane Koné
Notre Nation Journal en ligne au Mali
C’est pour les mêmes peccadilles que le président nigérien a mérité à son tour d’être déchu de sa nationalité par le chef du Gouvernement par intérim du Mali, tandis que son homologue de la Côte d’Ivoire était indexé sur la gênante question de son troisième mandat à la tête de son pays. Et dire que l’hostilité avec les trois chefs d’Etat a également déteint sur les rapports avec la CEDEAO dont une délégation, attendue à Bamako dans le cadre d’un dénouement de la crise des ivoiro-malienne, a vu son calendrier de visite unilatéralement ajourné pour contrainte d’agenda. Comme on s’y attendait la France n’a pas été épargnée sur la tribune onusienne.
Mais, pendant que l’opinion et le monde entier attendait des éléments de preuves plus détaillés sur les accusations portées par le Mali devant le Conseil de sécurité, le public n’en saura pas plus que les mêmes affirmations superficielles de complicité entre Paris et les djihadistes que les forces françaises dotent d’armements et d’informations pour combattre l’armée malienne. Le public aura été en revanche bien servi en diatribes et persiflages hostiles à France dont les dirigeants ont mérite à leur tour le qualificatif d’une junte obscurantiste indigne des valeurs qu’incarnent les philosophes français des Lumières. Quant aux preuves de collusion avec les terroristes, le chef de la délégation a laissé entendre qu’il l’es réserve au Conseil de sécurité de l’ONU au niveau duquel aucune suite n’a été donnée à la plainte des autorités maliennes ainsi qu’à leur demande d’être entendu sur la question.
Par-delà la France et les autorités chef d’Etat de la CEDEAO, le cercle des hostilités s’est élargi au Secrétaire général de l’ONU en personne pour son indélicatesse d’avoir osé opiner sur le statut des 46 militaires ivoiriens qu’il a qualifiés de non-mercenaires. Les autorités maliennes, par la voix de Premier ministre par intérim et porte-parole du Gouvernement, estiment en effet qu’il outrepasse ses prérogatives et jugent inconcevable qu’il tranche une affaire pendante devant la justice malienne.
La tribune exceptionnelle de l’ONU a été ainsi exploitée en deçà des profits que pouvait en tirer un pays assailli par d’innombrables défis existentiels relégués au nom de détails sur les 46 soldats ivoiriens détenus et des comptes non soldés de la rupture avec la France.
A KEÏTA
Source : Le Témoin