You are here

Afrique

Crise sécuritaire au Burkina : « Tant qu'il y aura la mal gouvernance nos états seront instables », Eugène Kounker Somé

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 12/10/2022 - 00:30

Eugène Kounker Somé. Voici un nom qui vaut son pesant d'or dans le landerneau culturel burkinabè. Guitariste de renom, l'homme a plus d'une corde à son arc. Un peu éloigné des scènes musicales-peut-être à cause de la crise sécuritaire que connait le pays des Hommes integres-, il n'en reste pas moins un fin observateur. Nous avons échangé avec lui au cours d'une brève interview et vous proposons ses quelques recettes pour une sortie de crise au Burkina Faso.

Lefaso.net : Bonjour Eugène Kounker Somé. On vous connaît sur la scène artistique comme un artiste-chanteur, virtuose de la guitare, lauréat du Kundé d'or en 2012. Mais beaucoup ne sont pas informés de votre cursus scolaire sanctionné par un doctorat en sociologie. Quel est votre parcours ?

Je remercie Lefaso.net pour cette interview qui me permet de mieux me faire connaître et m'exprimer et aussi contribuer à la réflexion sur la situation nationale.

En effet j'ai fait ma formation secondaire au PMK (Prytanée militaire du Kadiogo, ndlr) qui s'est sanctionnée par un BAC A4. Ensuite j'ai fait des études de sociologie à l'Université de Ouagadougou sanctionnées par une Licence en 1988. Je me suis ensuite envolé pour Paris avec une bourse nationale pour la Maîtrise en sociologie obtenue en 1990. Puis je me suis inscrit à l'Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne pour un Doctorat en Science Sociale Sociologie au sein de l'I.E.D.E.S. (Institut du Développement Economique et Social) obtenu en 1999 avec mention très honorable. Je suis sociologue spécialiste du développement local.

J'ai aussi une Formation en Gestion des Projets Axé sur les Résultats (GARE) de même qu'une Maîtrise en Gestion des Ressources Humaines (Administration du Personnel et Gestion de l'Emploi). J'ai fait des consultations pour des ONG et institutions française et burkinabé notamment sur le développement local et la décentralisation.
J'ai occupé des fonctions de chargé de programmes de développement locaux en coopération décentralisée. J'ai été Chargé de Mission Représentant National de l'Association Française des Volontaires du Progrès puis de France Volontaires au Burkina et au Bénin de 2003 à 2022.

De manière synthétique, quel état des lieux faites-vous de la situation de votre pays depuis le péril djihadiste ?

L'état des lieux du pays peut se résumer en 4 points :

Des zones importantes du territoire prises en otage par les terroristes avec une stratégie d'affamer et apeurer les populations en vue d'une occupation physique progressive du pays en mettant la main sur les outils de production, vivres et les mines et d'avoir une base pour occuper les pays côtiers frontaliers du Burkina. Conséquence, au moins presque 2 millions de déplacés internes à gérer, une absence des services publics ainsi que de l'enseignement dans plusieurs départements et des populations affamées

Une armée divisée avec un risque d'affrontement entre des clans
Un personnel politique discrédité depuis 2014 au point de n'offrir aucun leadership patriotique capable de donner une impulsion nouvelle pour l'avenir du pays
Une jeunesse et un peuple totalement conscients à force des enjeux géostratégiques, des ingérences des puissances occidentales dans la zone des trois frontières mali-Niger-Burkina

Vous avez certainement suivi les derniers évènements au pays et cette avalanche de violence au plan sécuritaire suivie de deux coups d'état. Qu'en dites-vous ?

J'en dis que c'est logique et que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Je dirai plus. Tant qu'il y aura la mal gouvernance, l'injustice, le pillage des ressources via la corruption, la faim, la maladie, l'insécurité et le chômage de la jeunesse, nos états seront instables.

Il y eu beaucoup d'espoir avec le MPSR 1 en janvier, malheureusement son ingérence politicienne, la réconciliation à pas forcés, le reniement de l'indépendance de la justice et les villes qui meurent de faim avec les blocus terroristes sans réactions tangibles ont fini par favoriser l'avènement du MPSR 2.

Y a-t-il espoir, selon vous, quand on constate la fragilisation du tissu social aussi bien au sein de la population que de l'armée. Des hommes valeureux existent-il toujours au Burkina Faso qui soient capables de sauver la mère patrie ?

J'ose croire qu'il y a des hommes valeureux capables de relever le défi. On ne les connaît pas encore. Il faut mettre en place un système pour les détecter ou révéler. Je pense qu'il faut redéfinir des critères d'intégrité pour les personnes qui voudront être candidates à la présidence voire même diriger des partis ou mouvements politiques. Il faudra instaurer une vraie rupture dans notre façon de faire la politique au Burkina Faso.
Je pense que si le MPSR 2 ne renie pas ses objectifs, il représente un espoir à condition de tous l'accompagner convenablement pour éviter les travers de récupération classiques. Le ravitaillement de 7 villes en vivres en une semaine nous donne une tendance.

Il y aura les assises dans les jours à venir pour la désignation du Président de la transition. Quel est, selon vous, le profil idéal et que pensez-vous de cette transition sans le capitaine Ibrahim Traoré qui est venu avec ses éléments pour remettre les pendules à l'heure ?

Le profil idéal est quelqu'un de jeune, non partisan, compétent, intègre et soucieux sincèrement de sortir notre pays de son enlisement actuel. Surtout pas quelqu'un qui vient pour s'enrichir ou favoriser un clan.

Le capitaine Ibrahim Traoré me semble avoir ce profil. Et sincèrement, puisqu'il a pris des risques pour changer le régime, il serait préférable qu'il soit candidat et qu'il soit désigné pour diriger cette transition en nommant un premier ministre autonome pour gérer les dossiers nationaux pendant que lui il s'occupe de la restauration du territoire et révise les accords internationaux.

Quel doit être, selon vous, le rôle des populations, en particulier la jeunesse burkinabé, dans cette transition pour la reconstruction nationale ?

La population doit s'impliquer dans la lutte contre le terrorisme en signalant les comportements suspects aux FDS (Forces de défense et de sécurité, ndlr), mais aussi en s'organisant pour se défendre le cas échéant.

La population doit aussi dénoncer tous les dysfonctionnements de l'administration et des collectivités territoriales et s'opposer fermement à toute déviation de la transition.
Les jeunes plus particulièrement doivent se mobiliser et manifester autant que nécessaire lorsque leurs intérêts et ceux du pays ne seraient pas pris en compte par des individus ou institutions mal intentionnés et défendre les objectifs de la transition. Les jeunes le font déjà et cela doit se renforcer.

Quelles sont, selon vous, les grandes lignes politiques que cette transition doit suivre pour relever les défis sécuritaire, social, économique et politique en peu de temps jusqu'au retour à l'ordre constitutionnel ?

L'armée se réorganise pour quadriller le territoire, surveiller les frontières par des moyens appropriés, déminer les zones concernées et combattre les terroristes et les chasser du pays. L'armée doit rechercher des partenariats concrets pour s'équiper et se former rapidement.

Ne pas remettre d'Assemblée nationale en place, mais un comité interministériel et un système numérique de référendum sur les grands dossiers urgents à traiter. Il peut se mettre en place aussi des groupes de travail thématiques volontaires au niveau de la société civile affiliée à des associations ou pas pour proposer des idées concrètes ou solutions novatrices.

Dossier prioritaires : charte de la transition avec un calendrier consensuel définissant des modalités d'intégrité pour briguer la magistrature suprême, sécurité et libération des villes, révision des accords internationaux, gestion des déplacés internes avec les ONG et partenaires, rétablissement des routes, accélération des dossiers en souffrance dans les ministères, favoriser la production et consommation locale, économie d'énergie dans l'administration, réduction du train de vie de l'Etat, lutter contre la faim, réhabiliter les CSPS etc.

Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina Faso : Bientôt la sécurisation des sites agro-sylvo-pastoraux

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 12/10/2022 - 00:00

Les secrétaires généraux des ministères ont tenu en cette matinée du mardi 11 octobre 2022 à Ouagadougou, une rencontre autour de dossiers urgents du moment.

Selon le secrétaire général du gouvernement, Jacques Sosthène Dingara, il s'agit notamment du développement d'une stratégie de sécurisation des sites ou des investissements hydrauliques pour des activités agro-sylvo-pastorales.

À cela s'ajoute la mise en place d'un plan d'urgence pour la production de campagne sèche. Sans oublier celle d'accès aux services de santé et du développement des infrastructures routières.

À en croire M. Dingara, ce cadre d'échanges a pour but de renforcer la collaboration entre les ministères et institutions dans la conduite de l'action gouvernementale.

Cela, en contribuant à une bonne organisation du travail collectif du gouvernement. Mais aussi à renforcer la synergie d'actions entre les secrétaires généraux des ministères et améliorer la communication entre les différents acteurs concernés.

Jacques Sosthène Dingara, secrétaire général

« Vu l'importance d'une synergie d'actions, nous sommes interpellés à faire preuve de collaboration, d'abnégation, et de dévouement pour faciliter l'atteinte des objectifs de la transition. Et partant, l'amélioration des conditions de vie des populations », a souligné Jacques Dingara.

Cette rencontre se tient conformément aux instructions du chef de l'État, le capitaine Ibrahim Traoré.

En rappel, Ibrahim Traoré a en effet ordonné aux secrétaires généraux le dimanche 2 octobre dernier, de mettre les bouchées doubles pour l'atteinte des résultats escomptés.

Hamed NANEMA
Lefaso.net
Source : SIG

Lire aussi : Burkina : « Nous devons faire en trois mois ce qui devrait être fait en douze mois », instruit le capitaine Ibrahim Traoré

Categories: Afrique

Burkina : 1 301 enfants victimes de traite ont été rapatriés en 2021

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 12/10/2022 - 00:00

Le Comité national de coordination de la stratégie nationale de lutte contre les pires formes de travail des enfants (CNC-SN/PFTE), tient les 11 et 12 octobre 2022, sa première session ordinaire au titre de l'année 2022. Une occasion pour les participants d'évaluer le chemin parcouru dans la mise en œuvre de la dite stratégie qui couvre la période 2019-2023 et donner une orientation pour le temps restant de la mise en œuvre, tout en tirant leçon des difficultés rencontrées.

La stratégie nationale de lutte contre les pires formes de travail des enfants, a été adoptée le 7 mai 2019. Elle vise à réduire significativement les pires formes de travail des enfants. Une tâche pas très aisée selon le directeur général de la protection sociale Karlé Zango, eu égard au fait que le travail des enfants est toléré par certaines populations du fait de la socialisation.

La mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre les pires formes de travail des enfants, se fait au travers de plans d'actions opérationnels(PAO). Le taux de réalisation du PAO 2019-2023, affiche un taux de réalisation de 53,12% en 2021. Un taux jugé moyennement satisfaisant, mais qui se justifie par les crises sécuritaire et sanitaire.

Karlé Zango, directeur général de la protection sociale

Toutefois, les activités menées ont permis d'engranger un certain nombre d'acquis en matière de prévention, de réparation et de protection des enfants contre les pires formes de travail des enfants. Il s'agit selon Karlé Zango de la sensibilisation de 21.248 producteurs de coton sur les effets des pesticides sur les enfants ainsi que leur présence dans les champs de coton, du soutien de 9097 ménages vulnérables pour la réalisation d'activités génératrices de revenus, du retrait de 555 enfants victimes des pires formes de travail des enfants ainsi que du rapatriement de 1301 enfants victimes de traite.

Pour le temps restant dans la mise en œuvre de la stratégie, le ministère de la fonction publique s'est engagé à concevoir un système de contrôle du travail des enfants, déterminer la liste des travaux légers autorisés aux enfants de 13 ans révolus, traduire le décret sur les travaux dangereux en langues mooré, dioula, fulfuldé, gulmacema et dagara.

photo de famille

Le directeur général de la protection sociale, Karlé Zango, a toutefois relevé que la situation sécuritaire qui a entraîné la fermeture des écoles et le déplacement des populations, vient bouleverser le système de protection sociale qui visait à réduire le recours au travail des enfants. C'est pourquoi il a invité les participants issus des départements ministériels et des organisations non gouvernementales, à la veille citoyenne.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Bunia : plus de 350 cas de trouble mental enregistrés chaque année à SAMELO

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 11/10/2022 - 23:34



Plus de 350 personnes souffrant de trouble mental sont prises en charge chaque année au centre de santé mentale Lobiko (SAMELO) à Bunia.

Ces statistiques ont été publiées mardi 11 octobre à l’occasion de la journée internationale de santé mentale célébrée le 9 octobre de chaque année.


Selon la responsable de cette structure, cette maladie prend de l’ampleur dans cette province à cause de la persistance de la guerre et ses conséquences notamment le traumatisme et les tueries.  

Categories: Afrique

RDC : la Cour des comptes dépose à l’Assemblée nationale le rapport sur l’exécution du budget 2021

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 11/10/2022 - 22:41



La Cour des comptes a déposé ce mardi 11 octobre au bureau de l’Assemblée nationale son rapport sur l’exécution du budget 2021.

L’examen de la loi portant reddition des comptes de l’exercice clos et du projet du budget 2023.  


L’examen de ce rapport de la Cour des comptes est un préalable obligatoire pour l’examen de budget 2023. 


Selon Guy Tshipata, représentant du premier président de la Cour des comptes, le projet de loi portant réédition des comptes 2021 et celui du budget 2023 n'étaient pas soumis à l’examen : 

Categories: Afrique

Mai-Ndombe : plus de 200 000 personnes attendues pour la deuxième phase campagne vaccination contre COVID-19

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 11/10/2022 - 22:28


Plus de deux cent mille personnes âgées de 18 ans et plus sont attendues pour être vaccinées afin de se protéger et protéger les autres contre la COVID-19.

Le médecin chef d’antenne du Programme élargi de vaccination (PEV), Dr Paulin Belanga l’a déclaré lundi 10 octobre à Inongo, chef-lieu de la province de Mai-Ndombe, à l’occasion du lancement officiel de la deuxième phase de la campagne de vaccination contre cette pandémie.

Categories: Afrique

La province de l'Ituri dotée d’un plan opérationnel des activités du programme DDRC-S

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 11/10/2022 - 22:21


La province de l'Ituri est dotée d’un plan opérationnel des activités du programme de désarmement démobilisation et relèvement communautaire et Stabilisation (DDRC-S). Ce plan a été validé lundi 10 octobre par le gouvernement provincial et ses partenaires dont la MONUSCO ainsi que les forces vives de la province.


Il a été adopté au terme de quatre jours de travaux qui ont regroupé des experts venus de la coordination centrale du programme DDRC-S à Kinshasa et de leurs collègues de la province. 

Categories: Afrique

Kwilu : le cardinal Ambongo à Bandundu pour rencontrer les peuples qui souffrent à la suite des tensions entre communautés

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 11/10/2022 - 21:10



Le cardinal Fridolin Ambongo est arrivé ce mardi 11 octobre dans la ville de Bandundu, chef-lieu de la province du Kwilu pour une visite pastorale afin de « rencontrer les peuples qui souffrent à la suite des tensions entre communautés particulièrement dans le territoire de Kwamouth au Mai-Ndombe ». Il entend découvrir les vraies causes de ces tensions et en trouver des solutions. 

Categories: Afrique

Goma : les étudiants en Médecine de l'UPLG en campagne de sensibilisation sur la drépanocytose

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 11/10/2022 - 20:52



Les étudiants de la faculté de médecine de l’Université libre des pays des Grands lacs (ULPGL) ont lancé lundi 10 octobre une campagne de sensibilisation sur la drépanocytose dénommée « semaine de santé et de bien-être ». 


Ladite campagne vise à informer les jeunes étudiants en tant que futurs conjoints mais aussi le grand public de la ville de Goma (Nord-Kivu) sur l’importance du dépistage précoce et du diagnostic de la drépanocytose.  

Categories: Afrique

RDC : le respect des droits de la fille au cœur de la célébration de la journée internationale de la fille

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 11/10/2022 - 20:03



Les droits de la jeune  fille ont été au centre des activités organisées ce mardi 11 octobre, à l’occasion de la célébration de la dixième journée internationale de la fille en RDC. 


Dans son message, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fait remarquer que lorsqu’on les aide à réaliser leurs droits fondamentaux, les filles peuvent atteindre leur potentiel et créer un monde meilleur pour elles-mêmes, leur communauté et leur société. 

Categories: Afrique

Université Jean Moulin de Lyon 3 : Blaise Compaoré déchu de son titre de Docteur Honoris causa

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 11/10/2022 - 20:01

Le président de l'Université Jean Moulin de Lyon 3, Éric Carpano a proposé de déchoir M. Blaise Compaoré de son titre de Docteur honoris causa. Une proposition adoptée à l'unanimité au Conseil d'administration restreint aux enseignants-chercheurs. L'annonce a été faite dans un communiqué en date du mardi 11 octobre 2022.

Categories: Afrique

Messagerie de Google : Vous avez 30 secondes maxi pour annuler un message envoyé par erreur

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 11/10/2022 - 20:00

C'est vendredi. Vous avez hâte de rejoindre votre famille ou vos amis après le boulot. Mais avant, vous devez envoyer un mail à un collègue ou un partenaire. Après avoir cliqué sur le bouton « envoyer », vous réalisez que vous n'avez pas joint un fichier ou que le message contient des coquilles ou fautes d'orthographe. Pas de panique !

La messagerie électronique de Google dispose en effet d'une fonction de temporisation méconnue, et pourtant bien pratique, qui consiste à « retenir » le message quelques instants avant de l'expédier réellement. Et ce, aussi bien dans sa version « Webmail » pour ordinateur, qui s'utilise avec un simple navigateur Web, que dans sa déclinaison mobile sous forme d'application.

Après avoir envoyé le message, cliquez rapidement sur le lien « Annuler » pour annuler l'envoi. Le message s'affiche alors aussitôt en tant que brouillon. Vous pouvez le corriger ou ajouter un élément manquant (information, destinataire, pièce jointe). Lire la suite

HFB
Lefaso.net

Categories: Afrique

Beni : les commerçants observent une semaine sans activités pour réclamer le rétablissement de la paix

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 11/10/2022 - 19:39



Les activités commerciales ont été paralysées ce mardi 11 octobre dans la ville de Beni. Cette situation est la conséquence d’un appel à des journées sans activités lancé par quinze corporations de commerçants de la ville de Beni. Les grévistes affirment « ne plus être en mesure de payer les taxes » et réclament le rétablissement de la paix dans la région. 

Categories: Afrique

Goma : au moins 10 cas d’assassinats ciblés enregistrés en 10 mois dans la commune de Goma

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 11/10/2022 - 19:31



Le conseil communal de la jeunesse de la commune de Goma, dans la ville de Goma (Nord-Kivu) affirme avoir enregistré au moins une dizaine des cas d’assassinat ciblés, rien que dans la commune de Goma, de janvier à octobre 2022.  


Selon le président de cette structure de la jeunesse, Jules Ngeleza, les victimes sont, pour la plupart, des changeurs des monnaies, assassinés par des personnes non identifiées dont les mobiles sont divers et parfois aussi inconnus.  


Les quartiers Mapendo, Himbi, Kyeshero et Lac-Vert, sont les plus touchés.  

Categories: Afrique

Burkina : La Banque africaine de développement soutient les efforts du gouvernement pour soulager les personnes déplacées internes

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 11/10/2022 - 19:30

Á la sortie nord-est de Ouahigouya, chef-lieu de la région Nord du Yatenga, la taille des deux sites d'accueil de personnes déplacées internes renseigne sur l'ampleur des besoins à satisfaire pour faire face à la crise humanitaire née des attaques terroristes. Depuis 2015, le Burkina Faso, comme certains pays du Sahel, fait face à une crise sécuritaire aiguë causant des mouvements massifs de populations dans la quasi-totalité des régions du pays.

Le premier site, ouvert en mars 2020, accueille 6 000 personnes originaires principalement de la commune de Barga. Quant au second, implanté en décembre 2021, il héberge 10 000 personnes, dont la plupart sont venues de la ville de Titao. Selon les dernières statistiques du gouvernement burkinabè, le pays comptait 1,52 million de personnes déplacées internes à fin avril 2022 et 3,5 millions de personnes ont besoin d'une assistance humanitaire.

Des treize régions du pays, celle du Nord se classait en troisième position pour l'accueil de personnes déplacées internes (222 000, dont 23% de femmes et 60% d'enfants), après le Centre-Nord et le Sahel. Ouahigouya a commencé à en recevoir dès 2018. Au fil des mois, le flux n'a cessé d'augmenter. En avril 2022, la ville de 100 000 habitants comptait en plus 130 000 déplacés internes, essentiellement des femmes et des enfants.

À quelques détails près, l'histoire est quasiment la même pour tous les déplacés internes : un départ précipité, à titre préventif ou sous la menace des groupes armés, le regret d'avoir tout perdu, le sentiment d'abandonner une partie de soi et l'incertitude d'un retour ultime sur la terre de ses ancêtres.

À Pobe-Mengao, à une centaine de kilomètres de Ouahigouya, Azèta Sawadogo a vécu des soirées d'enfer il y a un an, avec des crépitements réguliers d'armes jusqu'au petit matin. Apeurés, des dizaines d'habitants ont décidé de partir. « Nous ne pouvions plus rester, témoigne-t-elle, abasourdie. En chemin, les hommes armés nous ont arrêtés, avant de nous relâcher à la tombée de la nuit. Nous avons été soulagés d'atteindre Ouahigouya ».

L'augmentation du nombre de déplacés a entraîné un accroissement des besoins divers, principalement alimentaires, mais également les abris et le matériel de survie, l'éducation, la santé et la nutrition, et ceux en eau, hygiène et assainissement. Azèta Sawadogo est dans le désarroi : « nous sommes confrontés à la pénurie. Pas suffisamment à manger, pas de bois pour faire la cuisine et quand cela est possible, il y a peu d'eau ».

Face au flot continu de nouvelles arrivées, les infrastructures d'accueil s'avèrent bien insuffisantes, en dépit des efforts fournis par les autorités. Heureusement, certains déplacés bénéficient de l'hospitalité de familles généreuses. Faute d'espace dans les sites prévus, des tentes sont ainsi dressées dans des concessions familiales. D'autres sont obligés de louer des maisons en ville, qu'ils parviennent tant bien que mal à payer grâce aux activités rémunératrices qu'ils ont dû entreprendre.

La Banque au chevet des déplacés

Face à ces difficultés les acteurs humanitaires et les partenaires au développement se sont mobilisés pour aider l'État à surmonter cette crise. La Banque africaine de développement a ainsi mis en place, en 2021, le Projet d'aide humanitaire d'urgence aux personnes déplacées internes (PAPDI). Objectif : contribuer à améliorer les conditions de vie et la résilience de ces personnes dans les régions du Centre-Nord et du Nord. Un don de 500 000 dollars américains provenant des ressources du Fonds spécial de secours de la Banque est alloué à cette opération dont l'exécution est confiée au Conseil national de secours d'urgence et de réhabilitation (CONASUR).

L'appui de la Banque africaine de développement a permis d'acquérir 358 tonnes de céréales pour répondre aux besoins alimentaires d'au moins 40 000 personnes déplacées internes. Il a également financé la réalisation de 300 abris, et doté 1000 ménages déplacés en nattes et couvertures destinées principalement aux enfants, aux femmes et aux personnes âgées, dont la vulnérabilité s'est accrue avec les intempéries qui touchent cette partie du territoire.

L'appui de la Banque africaine de développement a permis de répondre aux besoins alimentaires d'au moins 40000 déplacés internes

« Grâce à ce soutien, chaque ménage de la population cible a reçu une ration alimentaire de trois mois. La Banque a également réalisé des forages qui profitent non seulement aux déplacés, mais aussi à la population hôte, dans une ville traditionnellement confrontée aux pénuries d'eau », témoigne Léonard Sawadogo, directeur de l'Action sociale à Ouahigouya. En outre, en raison des conditions d'hygiène et d'assainissement précaires dans les sites d'hébergement, 500 ménages ont reçu une dotation en savon et autres produits d'hygiène.

Certains déplacés internes ont entrepris des activités rémunératrices

En cette matinée du 8 août 2022, pendant qu'il égrenait les bienfaits de l'appui de la Banque africaine de développement, Léonard Sawadogo appréhendait déjà la situation des jours prochains. En effet, quelques heures plus tôt, à 52 kilomètres de là, Séguénéga a subi sa première attaque terroriste, qui a contraint de nombreux habitants à quitter la commune. « Plusieurs d'entre eux se dirigeront sûrement vers Ouahigouya », soupire-t-il, soulignant ainsi la nécessité pour les autorités publiques et les partenaires, y compris la Banque africaine de développement, de poursuivre leurs efforts pour la prise en charge des personnes déplacées internes.

Categories: Afrique

« La team des belles rebelles » de retour pour de nouvelles aventures

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 11/10/2022 - 19:30

Après une pause de 2 ans, Boubacar DIALLO met en route sa team de choc pour une deuxième saison qui s'annonce encore plus captivante ! La première saison a su rythmer et conquérir le cœur des téléspectateurs d'A+ à travers l'histoire de nos 3 héroïnes investies d'une mission noble, celle de lutter contre les tares et injustices qui minent la société africaine en général et Burkinabè en particulier.

Après 12 mois de développement, 2 mois de préparation, 120 jours de tournage qui ont mobilisé 42 techniciens, une centaine d'acteurs et figurants, 1 réalisateur et 1 scénariste, le groupe CANAL+ à travers sa chaîne A+ avec à ses côtés la maison de production « LES FILMS DU DROMADAIRE », est fier de pouvoir vous faire découvrir la saison 2 de la série LA TEAM DES BELLES REBELLES, entièrement tournée au Burkina Faso.

Vous y retrouverez tous vos acteurs préférés avec au cœur de l'histoire le duo Jamie-Bibi, qui vont poursuivre leurs actions de justicières dans le quartier populaire au grand dam de la police qui désapprouve leurs méthodes souvent peu orthodoxes.

Heureusement, elles seront épaulées par la vieille Yaaba avec ses conseils toujours aussi avisés. Vous retrouverez également le Chinois et Lili sa fiancé Chinoise ainsi qu'Ali Ponré1er, le sapeur-charmeur-paralytique qui devra renoncer à son projet musical avec sa belle Rosy suite à une brouille sentimentale.

Sans oublier Babaladji et ses deux épouses envahissantes avec une Sita qui a décidé de s'inscrire dans un club de karaté pour affronter la Chinoise.

Cette nouvelle saison s'annonce donc trépidante !

« Après la diffusion sur A+ de plusieurs séries cultes produites au Burkina Faso telles que LES BOBODIOUFS, COMMISSARIAT DE TAMPI ou encore INA, nous sommes fiers, de coproduire et

d'accompagner Boubacar DIALLO dans la réalisation de sa 1ère série burkinabè : LA TEAM DES BELLES REBELLES . Boubacar Diallo réalisateur émérite de longs métrages a souhaité que nous soyons à ses

côtés pour cette 1ère production et cela a si bien fonctionné que nous en sommes aujourd'hui à la sortie de la saison 2. Nous sommes convaincus que de cette collaboration, naîtront plusieurs autres beaux projets ». Déclare Michel MUTOMBO-CARTIER, Directeur Général de A+.

« Le public Burkinabè a toujours été friand des séries diffusées sur la chaîne A+. Pour preuve, le Burkina fait partie du top 3 des pays qui suivent cette chaîne. Le GROUPE CANAL+ à travers sa chaîne A+ tient à remercier le public Burkinabè pour son soutien et sa fidélité mais également pour la qualité des programmes proposés qui permet ainsi à A+ de faire partie des chaînes les plus suivies sur le bouquet CANAL. Cette série que je vous invite tous à regarder, est une pure production Burkinabè qui j'en suis certain, fera la fierté de chacun et s'inscrit étroitement dans volonté d'œuvrer à la révélation et à la promotion des talents Burkinabè ». Conclu Jonathan LETT Directeur Général de CANAL+BURKINA.

La série de 52 * 26 minutes sera en diffusion en exclusivité sur la chaine A+ du lundi au vendredi à 15 H00 à partir du 11 octobre 2022.

CONTACT PRESSE

Suzanne Diallo

suzanne.diallo@canal-plus.com

Souaibou BA
souaibou.ba@canal-plus.com

Categories: Afrique

Journée mondiale de la poste : Une célébration marquée par un don aux déplacés internes

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 11/10/2022 - 19:30

Le 9 octobre de chaque année est célébrée la journée mondiale de la poste. À cette occasion, cette année, le ministère de la Transition digitale, des postes et des communications électroniques, l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) et La Poste Burkina Faso ont procédé à une remise de don aux personnes déplacées internes. C'était ce mardi 11 octobre 2022 à Ouagadougou.

Cette remise de don s'inscrit dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la poste le 9 octobre de chaque année. Pour cette année, les acteurs de l'écosystème de la poste ont décidé de marquer le coup en faisant parler leur cœur à l'endroit des personnes déplacées internes. Ainsi, les agents du ministère de la Transition digitale, des postes et des communications électroniques, l'ARCEP et La Poste Burkina Faso ont collecté trois tonnes de riz et des vêtements qui ont été remis au CONASUR (Conseil national de secours d'urgence et de réhabilitation) à destination des personnes déplacées internes.

Le secrétaire exécutif de l'ARCEP, Wendlassida Patrice Compaoré, qui a présidé la cérémonie, a indiqué que ce don, bien que modeste, est la preuve de la solidarité des agents des services postaux envers les personnes déplacées internes.

Trois tonnes de vivres et des vêtements ont été récoltés pour les personnes déplacées internes

« Tous les acteurs de l'écosystème de la poste ont contribué pour qu'on puisse donner un peu de sourire aux déplacés internes. On peut dire que ce geste est modeste, mais comme nous l'avons dit, on doit pouvoir continuer à mettre la main dans la poche, même si ce n'est pas au niveau de nos services, au niveau de nos quartiers, de nos localités, nos villages, nous devons faire en sorte que la solidarité soit agissante, qu'elle soit partout et permanente », a laissé entendre M. Compaoré au nom des donateurs.

Wendlassida Patrice Compaoré, secrétaire exécutif de l'ARCEP a souligné que ce don traduit la solidarité des acteurs de l'écosystème des postes

Abdoul Karim Tiendrébéogo, chargé de mission, représentant le ministre de la solidarité nationale et de l'action humanitaire, a indiqué que le Burkina compte à ce jour 1 520 000 personnes déplacées internes qui ont besoin d'assistance. Toute action tendant à venir en aide à ces personnes est pour ce faire salutaire. Ce don, de son avis, permettra donc un tant soit peu d'améliorer les conditions de vie des déplacés internes.

Abondant dans le même sens que le chargé de mission, le secrétaire permanent du CONASUR, Saturnin Sankara, a souligné que les besoins en vivres pour la prise en charge des personnes déplacées internes pour l'année 2022, ont été évalués à 504 000 tonnes. Pourtant l'État ne dispose que de 82 000 tonnes. Ce sont donc les dons des bonnes volontés qui permettront de combler le gap.

Saturnin Sankara, secrétaire permanent du CONASUR a remercié les donateurs pour leur geste qui aide à combler le gap des besoins en vivres pour les déplacés internes

« A l'évaluation des besoins des personnes déplacées internes, nous nous sommes rendus compte qu'on avait besoin de près de 504 000 tonnes de vivres pour leur prise en charge sur la période de l'année 2022 uniquement et l'État ne disposait que de 82 000 tonnes. Vous voyez la différence ? Ce sont les partenaires, les individus qui essaient de se mobiliser pour compenser le gap. Donc nous pensons que ces actions vont contribuer effectivement à soulager les déplacés internes », a-t-il laissé entendre.

Justine Bonkoungou
Photo et vidéo : Bonaventure Paré
Lefaso.net

Categories: Afrique

« Ma ville en peinture » : Les festivités se tiennent du 11 au 16 octobre 2022

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 11/10/2022 - 19:30

Un coup de peinture. C'est par cet acte symbolique que le directeur général de Coris holding, Emmanuel Sawadogo, représentant le PDG de Coris Bank international, a procédé à l'ouverture de la deuxième édition de « Ma ville en peinture ». C'était, ce mardi 11 octobre 2022, au rond-point des artistes sis aux 1200 logements. Etaient présents des autorités coutumières dont son excellence le Dagnoë Naaba, ainsi que des invités venus de la Côte d'Ivoire, du Sénégal, et du Mali. Portée par Adjaratou Ouédraogo, cet événement est placé sous le parrainage du président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, Maurice Konaté. L'édition 2022 a pour pays invité d'honneur, la Côte d'Ivoire.

« Ma ville en peinture » est une activité de peinture dans la rue qui offre la possibilité au public de peindre et de s'y initier. Après une première édition qui a connu un franc succès, la promotrice Adjaratou Ouédraogo rebelote avec une deuxième édition. L'édition 2022 est placée sous le signe de la résilience et de la solidarité. D'où le thème « la peinture, facteur d'union et de cohésion sociale ». Les festivités se tiennent du 11 au 16 octobre 2022, à Ouagadougou. L'acte deux de « Ma ville en peinture » sillonnera la ville de Ouagadougou à travers une caravane. Le programme prévoit également une séance de peinture dans la rue sur cinq sites afin de permettre au public de laisser parler leur génie créateur en matière d'art plastique. Les sites devant abriter les séances de peinture se répartissent comme suit : le rond-point des artistes aux 1200 logements, le rond-point de la Patte d'oie, la place du camp fonctionnaire (Bilbalogo), le terrain du king à Karpala, et le rond-point de la jeunesse à Tampouy.

Des leaders coutumiers soutiennent l'initiative

« Ma ville en peinture », c'est aussi un atelier de peinture avec les enfants dans la rue, les veuves et orphelins des forces de défense et de sécurité, ainsi que des déplacés internes. L'une des innovations majeures de cette édition est l'organisation d'un master class en peinture à l'endroit des journalistes et communicateurs culturels, selon la promotrice. Cette activité se tiendra le jeudi 13 octobre 2022, au niveau du camp fonctionnaire. Des œuvres sociales en faveur des femmes de la brigade verte y sont prévues. Dans le cadre de cette activité, une vente aux enchères de tableaux est prévue pour le 16 octobre 2022, à l'occasion de la soirée de remerciements des partenaires (Coris Bank International, Orange etc.), informe Mme Ouédraogo. Le palais de la jeunesse et de la culture Jean-Pierre Guingané servira de cadre à la tenue de cette soirée de remerciements des partenaires. « Ma ville en peinture » de toute évidence contribue à l'embellissement de la ville de Ouagadougou. C'est pourquoi, le parrain, le président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, Maurice Konaté, a dit la disponibilité de son institution à accompagner cette belle initiative.

Selon le parrain, Maurice Konaté, « Ma ville en peinture » va en droite ligne de la vision de la commune de Ouagadougou

« Nous sommes en train de trouver une rue que nous allons bloquer à une certaine heure de la nuit pour que les gens puissent venir peindre sur le goudron à l'occasion de cette deuxième édition de Ma ville en peinture. En plus de cela, nous allons dégager des clôtures d'une certaine distance ou les gens pourront aussi s'essayer à la peinture. Tout cela, conctribuera à donner un nouveau paysage culturel aux voyageurs qui viennent nous rendre visite », a confié M. Konaté. Par ailleurs, il a exprimé des mots d'encouragements à la promotrice, avant de traduire sa reconnaissance aux partenaires qui ont permis la tenue de cet événement. Profitant de cette tribune, le parrain a porté à la connaissance de l'assistance que le Burkina Faso a brillé à l'international. « Je viens de rentrer de Mexico ou la ville de Ouagadougou, au Burkina Faso, a obtenu un prix dans le domaine de la culture ; le seul pays africain parmi 193 (...) ».

Les partenaires de l'événement étaient présents

Bilan de la première édition

La promotrice tire satisfaction de la première édition de « Ma ville en peinture ». Car, les résultats étaient un peu au-delà de ce qui était attendu.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina Faso : Un citoyen suggère au Capitaine Ibrahim Traoré d'annuler la tenue des assises nationales

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 11/10/2022 - 19:28

Dans une lettre ouverte adressée à l'actuel président du Faso, Ibrahim Traoré, un citoyen suggère l'annulation des assises nationales prévues pour les 14 et 15 octobre 2022. Pour lui, Ibrahim Traoré doit s'assumer en communiquant sur le pourcentage exact du territoire hors du contrôle de l'État. Cela, en vue de pouvoir faire dans les trois prochains mois, un bilan précis de sa mission de reconquête du territoire national. Lisez l'intégralité de cette lettre ci-dessous.

Monsieur le Président,

Je ne suis ni opposant, ni partisan de quelque ancien ou nouveau pourvoir politique que se soit. Je suis simplement un citoyen épris de paix et de démocratie, qui opine inlassablement pour l'amélioration de la société Burkinabè.

Le chiffre historique de la superficie du Burkina Faso est 274 222 km2.

Mais le 24 octobre 2020, par la Décision n°2020-001/CC/EC le Conseil Constitutionnel a constaté que 17,70% du territoire (soit 48 537 km2) étaient hors du contrôle de l'Etat. Je me suis alors opposé sans succès à la tenue de toute élection avant que le Burkina Faso ne recouvre l'intégrité de son territoire national.

Le 22 novembre 2020, toutes les autres forces vives se sont alors accordées pour tenir des élections sur les 225 685 km2 que l'Etat semblait contrôler. Ces élections au rabais n'ont pas permis l'amélioration de la situation sécuritaire, et le 24 janvier 2022, par une désobéissance militaire, une fraction de notre armée se faisant appeler MPSR, s'est emparée du pouvoir d'Etat en se donnant comme priorité, la restauration de l'intégrité de territoire national.

A la sortie du Conseil des Ministres du 22 juin 2022, le Porte parole du gouvernement MPSR a affirmé que 2/5 (soit 40%) du territoire étaient à reconquérir. Ce qui veut dire qu'à cette date, l'Etat ne contrôlait alors que 164 534 km2.

A la veille du bilan de l'ancien Président du MPSR sur sa mission de reconquête du territoire, une source sécuritaire révélait que les 2/3 (soit 66,66%) du territoire échappaient au contrôle de l'Etat. Donc, lorsque l'ancien Président du MPSR faisait son discours-bilan le 04 septembre 2022, l'Etat ne contrôlait plus que 91 408 km2 sur les 274 222 km2.

Monsieur le Président

Le 30 septembre 2022, le MPSR a démis son ancien Président en vous nommant comme nouveau Président. J'avoue que vous m'aviez rassuré par la pertinence de vos premières décisions contenues dans le communiqué n° 3 et, par la clarté de vos premières déclarations le 1er et le 02 octobre 2022 sur les antennes d'Oméga FM et de RFI.

Cependant, je l'avoue aussi, je me pose aujourd'hui la question légitime du comment faire sereinement l'unité nationale nécessaire au combat pour recouvrer l'intégrité du territoire, cela à cause :

de la signature le 05 septembre du 2ème acte fondamental du MPSR qui pèche en son article 11, et dont l'article 4 ne dispose pas dans le même sens que vos premières déclarations.

de la convocation d'assises nationales précipitées pour adopter une 2ème charte de transition les 14 et 15 octobre 2022.

et, de la présence supposée ou effective publique à vos cotés de certaines personnalités qui se sont négativement illustrées dans l'exclusion.

Afin d'éviter des flottements dans les décisions comme en 2014-2015, je souhaite qu'étant déjà proclamé Chef de l'Etat, Chef suprême des armées nationales, vous vous assumiez pleinement pour réunir toutes les autres fractions de l'armée en vue de faire en trois mois ce qui aurait dû être fait en huit mois comme vous l'avez prétendu. Pour cela je vous suggère entre autres :

1- de donner le pourcentage exact du territoire hors du contrôle de l'Etat, afin de pouvoir dans les trois mois, faire un bilan précis de la mission de reconquête du territoire ;

2- d'annuler les assises des 14 et 15 octobre 2022 ;

3- de légiférer par voie d'ordonnance conformément à l'article 5 du nouvel acte fondamental ;

4- d'éviter la restauration d'un quelconque ordre ancien au risque de vous mettre à dos les partisans de tous les autres ordres anciens, comme votre prédécesseur qui a tenté une réconciliation nationale aux forceps ;

5- de convoquer un Dialogue National inclusif de vérité dans les trois mois, en vue de la refondation du Burkina Faso.

« Le changement qualitatif de l'ordre politique consiste à établir un nouvel ordre de façon consensuelle, et non rétablir un ancien ordre »

Ouagadougou, le 10 octobre 2022

Harouna DICKO

Categories: Afrique

Pages