Au nombre des groupes politiques qui ont donné carte blanche au gouvernement par rapport au projet de loi de finances gestion 2017, figurent les Fcbe. Par le truchement de ce dossier, ils ont réaffirmé leur position politique vis-à-vis du gouvernement de la rupture.
(Le récit du partage du rêve de Patrice Talon) A travers une cérémonie très solennelle, à l’allure d’un grand oral, le président Patrice Talon et ses ministres ont officiellement présenté et lancé ce vendredi 16 décembre au palais de la présidence, le programme d’action du gouvernement (2016-2021), dénommé le « Bénin révélé ».
Le collectif des syndicats des différents offices et structures sous tutelle du ministère de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche organise ce lundi matin un sit-in au sein dudit département.
Cette grande mobilisation des travailleurs des sociétés et offices d'Etat vise à fustiger la démarche de liquidation ordonnée par le Gouvernement de Talon à l'endroit de ces structures et les conséquences sociales que cette liquidation pourrait engendrer.
Le mouvement est initié par le Synatrader avec les autres syndicats des structures visées.
Les 1045 agents contractuels d'Etat dont le contrat est allé à terme et n'a pas été renouvelé par l'autorité de tutelle seront aussi dans le mouvement.
(Par Roger Gbégnonvi)
Sous la pression des siens et de l'opinion publique, et pour la survie du Parti Socialiste, François Hollande a renoncé, le cœur gros, à solliciter un second mandat de cinq ans, comme l'y autorise la constitution française. Quant à Patrice Talon, c'est de bon cœur et sans pression extérieure que, dès l'annonce de sa candidature, il s'est dit partant pour un mandat unique de cinq ans, en ce qui le concerne personnellement, alors qu'il pourrait en briguer un second. Ruse ? Provocation ? Révolution plutôt ! Car sa démarche n'est pas sans rappeler celle du capitaine-pilote dans sa première version à la tête de l'Etat ghanéen. Jerry Rawlings descendit de son avion et, sabre au clair, fit, pendant trois mois, le grand ménage. Il remonta dans son aéronef en menaçant d'en redescendre si le travail par lui entamé n'était pas poursuivi. Et il redescendit. Et il balaya, balaya jusqu'à faire advenir la démocratie.
L'indescriptible marasme du Ghana en 1979 et 1981 n'est pas celui du Bénin en 2016. Est donc inenvisageable le double putsch d'un quelconque officier, jeune et patriote. Mais au regard des actes courageux et salvateurs posés depuis huit mois avec leur cortège de grognes sectorielles qui, mises bout à bout, recouvrent l'ensemble du pays et font de lui le mal aimé de certains, on peut dire que Patrice Talon s'est fait locataire chez le Jerry Rawlings de la première version. A la différence près que le soldat avait prévenu qu'il reviendrait si… et qu'il revint, alors que l'homme d'affaires semble dire qu'il ne reviendrait pas, même si… Voire. Cela défie en tout cas quiconque de le faire chanter, de lui tenir la dragée haute, pendant qu'il se consacre à remettre le Bénin sur les rails. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'un Chef d'Etat béninois s'attelle à cette tâche, difficile entre toutes. Pour s'assurer de travailler avec succès à redresser le Bénin après 17 années de gabegie et de corruption, Soglo s'est interdit de donner á manger aux copains et aux coquins sur le dos ravagé du peuple. Mal lui en prit. Les mangeurs-sans-faim se donnèrent la main et lui barrèrent la route du second mandat, qu'il aurait aimé obtenir pour poursuivre l'œuvre. Atroce revanche du vice sur la vertu. Boni Yayi, qui fut au cabinet macro-économique de Soglo, a retenu la leçon. Et comme il voulait un peu plus que deux mandats, il donna à manger à tous ces gens-là pendant dix ans, et poussa le Bénin dans le ravin, où Patrice Talon le trouva en avril 2016.
Patrice Talon, hommes d'affaires avisé et faiseur de roi, apprit les deux leçons et comprit que, pour ‘‘leur faire rendre gorge'' (Soglo) ou pour ‘‘faire le changement'' (Yayi), il doit renoncer au second mandat pour avoir les coudées franches afin de réussir l'opération de purge. Le mandat unique lui permet de laisser les maîtres-chanteurs chanter et le chœur des pleureuses pleurer. Et il est vrai que, ces jours-ci, ça chiale fort dans trois camps : celui des victimes de la purge (tout à fait normal !), celui des défenseurs attendris des victimes (pas très normal !), celui, (pas du tout normal !) de ceux qui clament que Talon, capitaliste incorrigible, profite de la purge pour s'enrichir. A supposer que ce camp bizarroïde ait le plus petit crédit, alors chiche !, que s'enrichisse le capitaliste et que le Bénin soit remis sur piste.
Revenons au cœur de notre propos. Si Patrice Talon est chez Jerry Rawlings, première version, ne se remettra-t-il pas en piste pour parachever le travail entamé ? Dans sa célèbre interview au journal Le Monde, il dit son souhait de voir les Béninois le porter en triomphe au terme de son unique mandat. Le porter en triomphe pour l'abandonner dans sa résidence privée, ou pour le prier de résider cinq ans de plus au Palais de la Marina ? Dix ans, ce sera moitié moins que les vingt ans de Jerry Rawlings, deuxième version. Le cas échéant, le locataire et son logeur se seront rejoints dans une jolie confusion : Patrice Talon chez Jerry Rawlings, Jerry Rawlings chez Patrice Talon. Simple hypothèse de travail. Bien entendu !
Euloge R. GANDAHO/ Le Grand Matin
Plus de doute et plus de commentaires désobligeants à l'endroit du gouvernement de Patrice Talon qui a procédé vendredi dernier, au lancement officiel de son Programme d'actions. Et c'est à juste titre qu'il a été dénommé : « Bénin Révélé ». Le Bénin, modèle de la démocratie et de la stabilité politique en Afrique, continue de lutter pour la préservation de la paix et pour son développement. Toutes choses qui contribueront au bien-être des populations. Mais malheureusement l'attente est longue, la souffrance persiste et le bonheur tant rêvé n'est pas encore une réalité. Pourtant, le Bénin dispose de nombreuses valeurs, d'énormes potentialités aux plans social, économique et humain. Et toutes ces richesses demeurent toujours cachées alors qu'on devrait aller à leur découverte et les exploiter pour sortir le pays de la misère et de la pauvreté et pour le hisser au rang des grandes nations.
Voilà toute l'idée, tout l'espoir et le rêve du Président Talon qui à la suite de longues et fructueuses réflexions, a élaboré avec son gouvernement, un Programme d'actions qui est dénommé, à raison, « Bénin Révélé ». Avec ce puissant outil, les vrais acteurs que sont les dirigeants de la rupture, feront connaître leur pays aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, dans le monde entier, pour faire en sorte que la démocratie béninoise se consolide, que les institutions de la République se renforcent chaque jour et jouent véritablement leur rôle et que des actions d'envergure permettent au gouvernement de relever les grands défis pour un développement durable du Bénin. C'est une démarche noble et responsable qui permet maintenant au Président Talon, de passer à l'offensive. Il sait qu'avec son gouvernement, il dispose des armes nécessaires pour aller à l'assaut des grands maux qui empêchent le Bénin d'avancer.
Qui voyage loin, ménage sa monture. Et c'est à raison que le Président Talon a pris un peu de temps, quelques mois, pour faire l'état des lieux, le diagnostic afin d'appliquer la bonne thérapie qui peut guérir le Bénin de ce dont il souffre. Ils ne l'avaient pas compris, ses détracteurs qui s'empresser de le critiquer et de relever les insuffisances de la gestion de son pouvoir. Ils n'ont peut-être pas compris qu'il est trop tôt de juger et de lui attribuer un bilan négatif comme si on était à la fin du mandat. Pourquoi ces conclusions hâtives au sujet de la gestion d'un pouvoir alors qu'il vient de faire 07 ou 08 mois ? C'est comme s'ils sont pressés de voir échouer Patrice Talon et son gouvernement. Mais plus habile, vigilant et déterminé à gagner le pari pour le bien-être de son peuple, le Président Talon vient de clouer le bec à ses détracteurs qui n'avaient pas raison de jeter le discrédit sur son pouvoir en affirmant que son gouvernement évolue sans repère ou sans boussole.
Selon le ministre de l’intérieur Mariusz Blaszczak, ceci était « nécessaire » du fait du blocus de la tribune de l’assemblée par l’opposition, la sortie du cadre institutionnel se justifiant par une ambiance putschiste. Durant toute la nuit, plusieurs milliers de manifestants hostiles au gouvernement se sont rassemblés spontanément et sans discontinuer afin de verrouiller les sorties du parlement, ce qui a entraîné l’intervention des forces de police pour dissiper la foule et permettre « l’exfiltration » des députés. « Nous ne nous laisserons pas terroriser », a déclaré Jarosław Kaczyński, le dirigeant du parti au pouvoir.
En effet, d’autres « actes de terrorisme » semblables à celui-ci font trembler depuis quelques temps le gouvernement polonais. Depuis octobre seulement, les « foules de hooligans et de criminels » menées par les chefs de partis sont descendues déjà trois fois dans la rue, au moment des « manifestations noires » contre les lois liberticides et dangereuses sur l’avortement (Czarny Protest), des défilés contre la réforme scolaire ou encore des mobilisations contre la réforme du droit de rassemblement.
Les Polonaises (et des Polonais) dans la rue pour défendre leurs droits
Vendredi soir et samedi matin, c’est la liberté de la presse qui était sur toutes les lèvres, car cette fois, le parti au pouvoir cherche à limiter l’accès des médias aux sessions parlementaires, lesquelles sont ouvertes au public depuis 1989 au nom de la transparence.
Bien sûr, il est depuis longtemps de notoriété publique que le PiS – comme tous les partis illibéraux d’ailleurs -, cherche à gérer ses affaires loin des regards, derrière des portes closes. En décembre 2015, le président de la République Andrzej Duda avait par exemple nommé en pleine nuit des juges membres de son parti à la Cour constitutionnelle, en lieu et place des magistrats élus légalement. Comme le note le journaliste polonais Jakub Dymek, le parti gouvernemental n’accepte la discussion publique que sur des questions secondaires et sans enjeu, comme par exemple la gestion forestière. A leurs yeux, le peuple – dont ils jouent avec la vie, la santé, les droits – n’est là que pour nuire et perturber le bon déroulement de leur mandat, comme le font les médias libres, l’État de droit et la démocratie représentative.
« Qu’est-ce qu’il se passera si les juges se rangent derrière l’avis de la Cour constitutionnelle tandis que la police décide de se ranger derrière le gouvernement ? »
En tant que parti radicalement illibéral, le PiS considère qu’il ne tire pas son mandat du peuple et qu’il n’a pas de compte à lui rendre. Il faut reconnaître une chose aux leaders du PiS – en tout cas à Kaczyński – face aux illibéraux hongrois cyniques et sans scrupule, c’est au moins la conviction, si ce n’est la croyance selon laquelle l’exercice du pouvoir est une obligation et une responsabilité qui leurs incombent. Seulement cette obligation ne sert pas le peuple polonais, mais la restauration de la grandeur de la Pologne, dusse-t-elle se faire contre le bien commun. S’il le faut, elle se fera par le démantèlement des institutions constitutionnelles, s’il le faut, en interdisant les médias libres, s’il le faut, en votant le budget en dehors de l’hémicycle parlementaire.
Ces stratégies ont bien sûr des conséquences inconfortables plutôt pratiques. L’Union européenne se préoccupe par exemple depuis longtemps de la menace de la création d’un ordre juridique parallèle en Pologne. Si selon le gouvernement, l’opposition et la Cour constitutionnelle se comportent de façon anticonstitutionnelle lorsqu’elles qualifient les mesures gouvernementales d’inconstitutionnelles, alors qui reste légitime pour statuer sur la réelle constitutionnalité des choses ? Qu’est-ce qu’il se passera si les juges se rangent derrière l’avis de la Cour constitutionnelle tandis que la police décide de se ranger derrière le gouvernement ?
Lorsque la règle du droit disparaît et laisse un vide derrière elle, c’est la loi du plus fort et de la violence qui s’immiscent à sa place. C’est par elles que le pouvoir exprimera sa colère et décidera lequel est terroriste, hooligan ou traître, lequel mérite d’avoir l’existence brisée, lequel doit être éliminé, lequel doit subir la calomnie des médias soi-disant indépendants, lequel fera l’objet de perquisitions, lequel sera emprisonné, lequel on fera taire.
« Enfin, nous n’en sommes pas là », disent beaucoup, « car la situation n’est pas si terrible ». C’est vrai qu’en réalité, les médias d’opposition fonctionnent et la police d’État ne défile pas dans les rues de Varsovie. Bien sûr, la terreur et la violence d’État sont désormais capables de pénétrer nos vies quotidiennes de façon certes plus discrète, mais pas moins envahissante. Ici, toutes ces expressions tues et ces esprits sinistres qui donnent l’impression que si l’on ose parler, cela ne pourra que mal se finir. Là, tous ces sentiments de paralysie et d’effroi qui distillent l’idée selon laquelle, quoi que l’on fasse, quel que soit le nombre de manifestations auxquelles nous nous rendrons, cela ne changera rien de toutes façons.
Allons bon, tout ceci ne serait que vain ? Le peuple ne saurait être qu’impuissant face au pouvoir ? Lorsque j’ai écrit samedi matin à Przemysław Witkowski, rédacteur-en-chef de Krytyka Polityczna, pour lui demander comment il voyait les événements de la nuit, voici ce qu’il m’a répondu : « C’est la première fois que j’ai vu les politiciens du PiS terrorisés, parfois en larmes, lorsqu’ils ont été exfiltrés par la police à travers la foule, où les gens criaient : Honte ! Déshonneur ! Trahison ! C’était des images fortes qui donnent l’espoir d’une chute du PiS dans un avenir proche ».
« Kaczyński jeta un regard sur la foule minuscule (…), il sentit que son pouvoir était en danger. La peur le saisit, sans doute à juste titre. »
Tout ceci a été provoqué par quelques milliers de personnes qui se sont rassemblées spontanément – dans une ville d’un million et demi d’habitants, dans un pays qui en compte quarante millions – derrière l’idée que leurs dirigeants élus leur devaient des comptes. Elles ont très simplement appelé « honte » et « trahison » le fait que ces derniers aient dilapidé leur vie par intérêt personnel et au nom de faux idéaux, au lieu de servir l’intérêt général. Lorsque Kaczyński jeta un regard sur la foule minuscule, ainsi que sur les députés d’opposition qui demandaient avec elle que le gouvernement s’explique sur ses actes et renonce à sa politique néfaste, il sentit que son pouvoir était en danger. La peur le saisit, sans doute à juste titre.
Il y a trente ans, le 13 décembre 1981 (un anniversaire qui donne pas mal de migraines à Kaczyński), le général Jaruzelski décréta l’état d’urgence et emprisonna ou fit tuer les leaders ainsi que les militants du mouvement Solidarność. La loi martiale, les menottes et la violence meurtrière ne suffirent pourtant pas à barrer la route d’un peuple qui voulait recouvrer sa liberté. Il est encore impossible de savoir le tournant que vont prendre ces événements, de deviner si la mobilisation et la solidarité vont aboutir à la justice ou au contraire à l’escalade de la violence entre le pouvoir et le peuple, voire à l’anomie et à la paralysie des masses, de percevoir qui d’entre nous ont été trop optimistes ou trop pessimistes. Là où le doute n’est pas permis, c’est dans la confiance que nous devons avoir dans le peuple, et dans la force qu’il représente face à la tyrannie.