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Diplomacy & Defense Think Tank News

Ohne Pauken und Trompeten: 100. Geburtstag Gerd Schmückle

Hanns-Seidel-Stiftung - ven, 01/12/2017 - 09:33
Am 1. Dezember hätte General a.D. Gerd Schmückle seinen 100. Geburtstag gefeiert.

Historische Ereignisse im Dezember 2017

Hanns-Seidel-Stiftung - ven, 01/12/2017 - 09:16

02.12.1992   vor 25 Jahren
Der Deutsche Bundestag billigt den Vertrag von Maastricht, der am 1.11.1993 in Kraft tritt.

04.12.1947    vor 70 Jahren
Der Bayerische Senat konstituiert sich und wählt Dr. Josef Singer zu seinem Präsidenten (1947-1968). Bayern hat als einziges Bundesland eine ständisch zusammengesetzte Zweite Kammer, die jedoch nur beratende Funktion hat. Durch einen Volksentscheid wird der Senat zum 1.1.2000 abgeschafft.

08.12.1987    vor 30 Jahren

Unterzeichnung des Vertrages über nukleare Mittelstreckensysteme.

11.12.1997    vor 20 Jahren
Verabschiedung des Kyoto-Protokolls.

12.12.1997    vor 20 Jahren
Einleitung der EU-Erweiterung

15.12.1917     vor 100 Jahren
Waffenstillstandsabkommen zwischen Russland und dem Deutschen Reich, das im Friedensvertrag zwischen von Brest-Listowsk mündet.

28.12.1987    vor 30 Jahren
Franz Josef Strauß reist mit einer CSU-Delegation zu Gesprächen nach Moskau und trifft den Generalsekretär der KPdSU Michail Gorbatschow.

31.12.1997    vor 20 Jahren

Bundesminister Wolfgang Bötsch scheidet aus dem Kabinett aus, das Bundesministerium für Post und Telekommunikation wird aufgelöst.

Geburts- und Todestage im Dezember 2017

Hanns-Seidel-Stiftung - ven, 01/12/2017 - 08:36

01.12.1917   
100. Geburtstag Gerd Schmückle

05.12.1927   
90. Geburtstag Anton Jaumann

06.12.1927   
90. Geburtstag Alfred Dick

08.12.1997   
20. Todestag Ilse Seidel

14.12.1947
70. Geburtstag Simon Wittmann

16.12.1947   
70. Geburtstag Jürgen Ströbel

23.12.1942   
75. Geburtstag Günter Gabsteiger

28.12.1992
   
25. Todestag Franz Gleissner

28.12.2007
   
10. Todestag Hans August Lücker

29.12.1992   
25. Todestag Rudolf Hanauer

30.12.2002   
15. Todestag Eduard Dietl

El Instituto Cervantes y la diplomacia cultural en España: una reflexión sobre el modelo

Real Instituto Elcano - ven, 01/12/2017 - 03:53
1/12/2017
Emilio Lamo de Espinosa y Ángel Badillo Matos

La diplomacia cultural española tiene importantes desafíos. Uno de los más inmediatos es contribuir a la conformación de una diplomacia cultural europea.

Emmanuel Macron : une normalisation décomplexée des relations entre l’Afrique et la France

IRIS - jeu, 30/11/2017 - 18:15

Un grand oral réussi, pourtant à hauts risques

Devant un public de 800 étudiants réunis dans un amphithéâtre houleux de l’Université de Ouagadougou, séduisant, habile, sur un mode parfois didactique – mais le lieu et l’audience s’y prêtaient – Emmanuel Macron a abordé le 28 novembre tous les grands sujets africains : terrorisme, trafic d’êtres humains (« un crime contre l’humanité »), changement climatique (« l’Afrique est à l’avant-garde »), l’urbanisation (« l’Afrique sera dans quelques années le continent des mégalopoles »), l’obscurantisme religieux (« une menace bien plus redoutable parfois que le terrorisme, car elle est massive, diffuse, quotidienne, elle s’immisce dans les écoles, dans les foyers, dans les campus, dans la vie politique »),  la démocratie « un combat que vous avez ici mené et gagné ») et enfin la démographie, (« avec 450 millions de jeunes à insérer sur le marché du travail en Afrique d’ici 2050 »).

Sur ce dernier sujet délicat, – celui de la démographie – Emmanuel Macron était particulièrement attendu après la déclaration malheureuse qu’il fit en juillet dernier en marge du Sommet du G20 sur la natalité africaine excessive. Il devait se corriger et il ôta donc l’adjectif de « civilisationnel », mais surtout, avec une certaine virtuosité, il en appela à la liberté des femmes à choisir le nombre d’enfants qu’elles souhaitent. Il fut adroit et convaincant tout particulièrement en insistant sur l’importance indéniable de l’éducation des jeunes filles.

Le ton fut parfois lyrique, sur la francophonie par exemple, « un corps vivant dont le cœur bat quelque part pas loin d’ici ». Plus mesuré à d’autres instants, sauf lorsqu’il dénonça les trafiquants de migrants, « des Africains et non des Européens », des intermédiaires véreux comme du temps de l’esclavage. Ou pour mettre en garde, avec la même véhémence, contre les investisseurs étrangers qui n’ont pas les scrupules sociétaux et environnementaux des entreprises françaises, qui suscitent les troubles tout en pillant les ressources. Mais sans citer la Chine. « Ne vous trompez pas d’amis ! » a-t-il exhorté.

La revendication d’une connivence générationnelle

Avec un goût certain pour la franche mise en scène et l’envie irréfrénable de briser certains interdits, notamment lors de la séquence inédite pour un président français de questions-réponses avec les étudiants, Emmanuel Macron a cherché à instaurer une connivence générationnelle avec son auditoire. « Je vous parlerai avec sincérité mais aussi avec une profonde amitié. Je suis comme vous d’une génération qui n’a jamais connu l’Afrique comme un continent colonisé». Les références furent de bon aloi : Nelson Mandela, Thomas Sankara, Ahmadou Kourouma, Joseph Ki Zerbo et même Felwine Sarr, le jeune économiste de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, l’auteur d’Afrotopia et qui inspira la conclusion du discours : « L’Afrique n’a personne à rattraper. Elle ne doit plus courir sur les sentiers qu’on lui indique, mais marcher prestement sur le chemin qu’elle se sera choisi ».

L’on craignait le dérapage verbal, une fâcheuse habitude des politiciens français, comme chez Nicolas Sarkozy. Il fut évité dans le discours écrit mais il est hélas advenu quand Emmanuel Macron fit une mauvaise plaisanterie sur Roch Kaboré, son homologue, sorti un moment de l’amphithéâtre, prétendument pour « réparer la climatisation ». Emmanuel Macron donna aussi la leçon aux étudiants quand il dénonça leur esprit paradoxal, même s’il avait matière à la faire devant l’indigence ou l’absurdité de certaines questions qu’ils posaient (comme sur l’or burkinabé confisqué par la France ou sur le dynamisme démographique de la Chine).

Une volonté de rupture et une relation décomplexée

Reprise plusieurs fois, devant un public qui n’a que 15 ans de moins que lui, la formule « Je suis de la génération… » a servi adroitement pour asseoir le propos d’Emmanuel Macron sur la rupture. « Je suis d’une génération de Français pour qui les crimes de la colonisation européenne sont incontestables et font partie de notre histoire. (…)  Je suis d’une génération où on ne vient pas dire à l’Afrique ce qu’elle doit faire, quelles sont les règles de l’État de droit, mais [qui] encouragera celles et ceux qui en Afrique veulent prendre leurs responsabilités, veulent faire souffler le vent de la liberté ».

Il n’y a donc plus de politique africaine de la France. « Il y a une politique que nous pouvons conduire, il y a des amis, il y a des gens avec qui on est d’accord, d’autres non. Mais il y a surtout un continent que nous devons regarder en face».  On entend clairement dans ce propos la fin de la Françafrique (la « France-à-fric », une mort déjà annoncée par Nicolas Sarkozy et François Hollande mais, cette fois, avec plus de conviction, probablement parce qu’elle est inspirée par un Conseil présidentiel pour l’Afrique composé pour moitié de jeunes Africains de la nouvelle génération. Rien ne fut oublié, et pour la première fois depuis Jacques Chirac on a trouvé un intérêt, manifestement sincère, pour la culture africaine, pour le patrimoine, la peinture, la musique, le cinéma et le sport, avec notamment l’annonce du lancement d’une saison culturelle africaine en 2018.

Certaines formules furent joliment tournées, destinées à faire date : « Aujourd’hui, nous sommes orphelins d’un imaginaire commun qui nous enferme dans nos conflits, parfois dans nos traumatismes.  (…)  L’Afrique est tout simplement le continent central, global, incontournable car c’est ici que se télescopent tous les défis contemporains. C’est en Afrique que se jouera une partie du basculement du monde. (…) C’est cela que je suis venu faire. Proposer d’inventer une amitié pour agir. Et le ciment de l’amitié, c’est de commencer par tout se dire ».

Un appel à la responsabilité des Africains

« Nous n’avons pas de leçons à donner ». Aux Africains donc de prendre leurs affaires en main. Comme de décider de rester dans la Zone franc ou de changer le nom du franc CFA. « C’est un non-sujet pour la France », a-t-il dit un peu rudement à ceux qui voient dans cet héritage colonial la poursuite d’un dessein pernicieux de la France et de ses entreprises. S’il défend une rupture dans la méthode, Emmanuel Macron n’est toutefois pas revenu sur les grandes lignes de la politique française au Sahel. La lutte contre le terrorisme djihadiste demeure, selon lui, « un impératif » et doit être menée à travers le nécessaire déploiement des forces du G5 Sahel. « Les solutions ne viendront pas de l’extérieur ». Et lorsqu’une étudiante l’interrogea sur le fait que Paris privilégie une approche sécuritaire, le chef de l’État lui rétorqua un peu sèchement : « J’aurais préféré vous envoyer nettement moins de soldats… Mais il faut les applaudir, les soldats français », eu égard à ceux tombés ou blessés au Mali.

Il reste à passer aux actes

Les engagements annoncés sont nombreux. Comme celui sur le patrimoine africain : « je veux que d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique ». Comme celui du soutien à l’entrepreneuriat africain (« qui peut apporter les 450 millions d’emplois dont l’Afrique aura besoin d’ici 2050 »). La France consacrera plus de 1 milliard d’euros pour soutenir les PME africaines, avec l’Agence française de développement, la Banque publique d’investissement mais aussi les fonds d’investissements privés français. Comme celui de la création d’un fonds pour les infrastructures pour investir dans le numérique, les transports et l’agriculture.

L’engagement renouvelé lors du discours du chef de l’État sur l’aide publique est particulièrement contraignant puisque passer à 0,55 % du revenu national à l’horizon 2022 revient à augmenter l’aide de 6 milliards d’euros en cinq ans, soit pas moins de 1,2 milliard par an, une trajectoire mal engagée avec la loi de finances 2018 qui ne prévoit qu’une hausse de 100 millions. Les acteurs du développement attendent d’en savoir plus. Pour autant, Emmanuel Macron accompagne cette hausse de critères explicites d’efficacité et de proximité, avec une nécessaire « culture de l’évaluation », ce qui devrait donner une bien meilleure place qu’actuellement dans le dispositif de l’aide française aux associations, aux ONG et aux collectivités locales, les acteurs proches du terrain et connaissant le mieux les réalités. Les Africains seront vigilants sur d’autres dossiers, comme celui des visas de circulation de longue durée pour les étudiants ou la déclassification de l’ensemble des documents produits par les administrations françaises et couverts par le secret-défense sur les conditions de l’assassinat en 1987 de Thomas Sankara.

 

40 % des Français sont en faveur d’une réforme en profondeur du baccalauréat

Institut Montaigne - jeu, 30/11/2017 - 16:47
40 % des Français sont en faveur d’une réforme en profondeur du baccalauréat Institut Montaigne jeu 30/11/2017 - 16:47

Tous les mois, ELABE interroge les Français pour Les Echos, l'Institut Montaigne et Radio Classique sur un sujet d'actualité économique ou de société.

« Le Sahel est en train de décrocher »

IRIS - jeu, 30/11/2017 - 16:18

En octobre 2015, Serge Michailof publiait Africanistan, une somme qui présentait les défis auxquels l’Afrique faisait face et leurs conséquences dans un futur proche : démographie galopante, chômage massif de jeunes à demi-scolarisés. L’Afrique, expliquait-il, sera en 2050 plus peuplée que la Chine, mais les jeunes en âge de travailler y seront trois fois plus nombreux. L’une des premières explications de l’effondrement, à l’époque, de l’Afghanistan qu’il connaît bien.

Ex-directeur à la Banque mondiale et ancien patron de l’Agence française de développement (AFD), Serge Michailof maîtrise les arcanes des institutions internationales censées voler au secours des États fragiles et ne se prive pas pour dénoncer leurs limites. À l’occasion du Forum sur la paix et la sécurité de Dakar, à la mi-novembre, il a repris son bâton de pèlerin pour sensibiliser aux problèmes du Sahel, armé d’une plaquette reprenant les principales idées de son livre, réalisée avec Olivier Lafourcade, consultant, également ancien directeur à la Banque mondiale. Ces problématiques sont celles qui devraient occuper les débats au sommet UA-UE à Abidjan.

Pourquoi cette plaquette, après votre livre Africanistan ?

Parce que les politiques ne lisent pas les bouquins. Donc on a présenté ça aux candidats à la présidentielle en mars-avril. Les réactions ont été très bonnes, notamment avec les équipes de Macron. On a passé deux fois deux heures avec elles et on a été agréablement surpris, il y a du changement, des gens de grande compétence.

Les éléments que vous exposez sur la crise dans le Sahel étaient-ils une découverte pour eux ?

Oui. Ils voyaient le côté terrorisme et militaire, pas l’ampleur du drame social et économique. On a actualisé le document après la présidentielle et émis des recommandations. L’un des problèmes principaux est que chacun travaille en silo, le Budget et le Trésor. Et la vision est purement militaire. Le développement, la Banque mondiale et l’Union européenne s’en occupent. Or, ce n’est pas si simple. Tous les grands bailleurs ont échoué en Afghanistan parce qu’ils ne savent pas travailler dans ce type de situations. Ils travaillent dans des pays pauvres, mais bien gérés parce que, sinon, l’argent disparaît. Pour maximiser l’impact de l’aide internationale, il faut travailler dans des pays bien gérés, qui ont de moins en moins besoin de l’aide internationale. Alors que toute une frange de pays est en train de décrocher complètement de la mondialisation et s’enfonce dans des guerres civiles. C’est là que l’aide doit intervenir et elle n’a pas d’expérience dans ce domaine. Or, si le Sahel implose, l’impact va être considérable, sur l’Afrique de l’Ouest globalement.

La France et l’Union européenne pourraient-elles décider, cyniquement, de s’en laver les mains ?

Dans ce cas, il faudra mettre des barbelés autour de l’Europe. On a vu les miettes de l’immigration venue de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan, ceux qui parlent anglais et ne veulent pas aller en France où il n’y a pas de boulot. On n’a rien vu. Quand il va devenir impossible de vivre dans les campagnes au Sahel, ceux qui vont venir sont liés à de la diaspora installée autour de Paris. Or, ce sont des gens difficilement assimilables. Je suis moi-même fils d’immigrés, je le sais : pour s’intégrer, il faut le vouloir. Et il faut une proximité culturelle. Ce n’est pas le cas de jeunes illettrés du Sahel dont beaucoup, dans les campagnes, sont salafistes. Plus une diaspora est composée d’un milieu culturel différent du pays hôte, moins elle interagit avec lui, plus elle grossit, moins elle s’intègre. Quand on ne peut pas intégrer les immigrés, on crée des fissures terribles dans la société. Cela entraîne des raidissements identitaires et une dérive vers les extrémismes politiques.

Selon vous, dans 5 ans, il sera trop tard.

Oui, pour le Mali, si on ne redresse pas la barre. Là, on peut encore reconstruire les institutions, ensuite, on ne pourra plus. Ça déborde sur le Niger, sur Tillabéri, Ayorou, Tahoua. Et le Niger n’est pas très solide.

Vous expliquez que nos outils ne sont pas adaptés, pourquoi ?

On remet de l’argent à des organisations multilatérales. En 2018, on aura donné 850 millions d’euros à l’Union européenne, on donne 350 à 400 millions à la Banque mondiale, on donne à la Banque africaine de développement, plus 50 millions dans des fonds des Nations unies qui ne servent à rien. Ce sont des institutions bourrées de fric ! Et ces agences ne sont pas gérées comme des institutions fondées sur le mérite, mais sur la nationalité. On construit l’inefficacité. La Banque mondiale est gérée à l’américaine et le Sahel francophone, quand j’y étais, ne les intéressait pas. J’étais conseiller principal du vice-président Afrique pendant 2 ans, il ne parlait pas français. Ils n’ont pas d’expertise en interne. Il y a des gens compétents pour faire un barrage, un chemin de fer, des routes, un programme macro-financier d’ajustement structurel. Mais le Sahel, c’est du régalien (dont ils n’ont pas le droit de s’occuper) et de l’institutionnel, construit sur le modèle français. Or, un Pakistanais ou un Brésilien, sans aucune idée de l’historique, va reconstituer des institutions comme chez lui.

L’urgence, dites-vous, c’est le développement rural.

Oui, et ils vont chercher des experts très pointus au Pakistan, habitués à travailler dans les milieux arides, ou dans le nord-est du Brésil. Ils débarquent sans connaître l’architecture institutionnelle, les sols, les gens, et ils n’ont pas le droit d’aller sur le terrain à cause des consignes de sécurité. L’expertise est en France. Pour reconstruire une gendarmerie, il faut des gendarmes français. Pour un ministère de l’agriculture, des experts du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, NDLR), l’AFD qui travaille dans le Sahel depuis 70 ans, Expertise France pour les fonctionnaires, l’IRD (Institut de recherche pour le développement, NDLR), les centres de recherche de Montpellier, les ONG françaises… Il y a une foule de gens compétents, mais ils n’ont pas un rond. L’AFD peut mettre 80 millions d’euros par an sur le Sahel, pour cinq pays ! Avec ça, on ne peut rien faire ! Il faut que la France travaille avec l’argent multilatéral. Le fonds Sida est surfinancé, mal géré, avec 360 millions d’euros par an. Cela n’a aucun sens, alors que l’on a 200 millions par an pour 16 pays en difficulté. Il faut prendre 250 millions de ce budget, lever un milliard et en verser pour la consolidation de la santé de base. Sur les 3,4 milliards d’euros promis en octobre 2015 au Sahel par les bailleurs de fonds, 3,7 % allaient au développement rural, on est à côté de la plaque. C’est à peu près le ratio de l’Afghanistan, 3,5 % pour le développement rural, entre 2002 et 2007. Ce n’est plus à la mode, donc il n’y a plus d’équipe technique, on fait autre chose, des ponts, des routes, c’est bien, mais il ne faut pas y mettre trop d’argent. Sinon, c’est comme des recettes pétrolières mal gérées, ça déclenche un syndrome hollandais et une inflation et une perte de compétitivité au niveau local. Comme en Afghanistan, qui a eu un afflux d’argent massif et n’a plus d’industrie ni d’agriculture.

Comment la situation a-t-elle pu autant se dégrader au Mali ?

C’était le bon élève, on y mettait beaucoup d’argent. Il y avait eu des élections propres. On a tous été séduits par Amadou Toumani Touré, il faisait des discours impressionnants sur la démocratie. Mais il avait sous-traité aux tribus et aux groupes touaregs la gestion du Nord, ce qui a entraîné un développement du trafic de drogue, et il a perdu le contrôle du nord du pays. Personne ne s’en est aperçu, parce qu’il avait une très bonne cote, avant 2010. Si le Mali dérape complètement, on va avoir un gros problème pour reconstruire les institutions. Ce n’est pas en donnant des conseils et du matériel, de l’assistance technique, qu’on y arrive. Il faut passer un deal avec le chef d’État, lui expliquer qu’il faut faire de ces institutions, devenues des mafias qui financent les campagnes électorales, une administration fondée sur le mérite. Il faut virer l’état-major, nommé pour des raisons politiques, ethniques, clientélistes, et ramener des gens sérieux. On fait le ménage en dessous. Ça prend 3-4 ans. Ça a marché en Afghanistan avec quelques institutions. En République démocratique du Congo, on a monté un ministère des finances bis qui surveillait un département ou une division du ministère, avec Matata Ponyo. Mais pour dire au chef d’État qu’il faut virer des alliés politiques et des cousins, il faut assez d’argent pour aider au recrutement de l’armée, payer le matériel, les salaires… Il faut un milliard par an, et on a 80 millions !

Sur quoi repose votre parallèle entre Sahel et Afghanistan ?

Il y a la démographie. En Afghanistan, ça s’arrange un peu, ils sont à 4,8 enfants par femme environ, grâce à l’urbanisation. Dans le Sahel, la densité humaine est telle que les gens n’ont aucun espoir de trouver un emploi dans le secteur agricole, à moins d’apporter l’irrigation. Il y a beaucoup de terres, mais pas beaucoup d’eau. Au Niger, en agriculture sèche, il y a 150 habitants au kilomètre carré vers Dosso et Tillabéri. Ils consomment leur capital foncier, le réchauffement climatique est très notable, on va à la catastrophe. Il y a l’impasse agricole, avec des ministères de l’agriculture et des systèmes de recherche détruits. Les 3N, au Niger (« Les Nigériens nourrissent les Nigériens »), c’est une bonne initiative, mais il n’y a personne pour la mettre en œuvre. Il y a la misère rurale : 0,2 % de la population rurale a l’électricité au Niger, au XXIe siècle, comment voulez-vous garder les jeunes à la campagne ? Il y a le chômage, parce que le modèle agricole ne marche plus et qu’il n’y a pas d’investissement intelligent. On peut transformer un paysage agricole désertique en 4-5 ans, et multiplier par deux ou trois son rendement en culture sèche. Mais il n’y a plus d’institution capable de faire ça, plus de système de vulgarisation. Il y a l’économie parallèle, la drogue, les trafics, les mafias qui alimentent les réseaux de pouvoir et commencent à contrôler une partie de l’appareil d’État, les douanes, la gendarmerie, la police. Les convois de haschisch marocain passent désormais par l’Algérie et le Mali parce que ce n’est pas contrôlé. Tout ça pourrit votre milieu. Et puis il y a l’irruption du salafisme chez les ruraux de moins de 50 ans. C’est un échec de l’enseignement. Culturellement, ces groupes ont gagné. Si on perd encore 5 ans au Mali, ils gagneront politiquement. L’enjeu des élections est crucial : si IBK truque et gagne les élections et qu’on laisse faire, on aura un président qui n’aura pas de légitimité, qui aura montré son incapacité politique à reconstruire l’appareil d’État, et ça va pourrir le deuxième mandat de Macron, parce qu’on va voir les cercueils des soldats revenir.

Vous parlez d’absence de l’État, mais au bord du lac Tchad, par exemple, on vivait mieux sans lui…

La gendarmerie et l’armée sont corrompues et ont un comportement intolérable pour les populations. Les reconstruire, ce n’est pas seulement en faire des unités plus professionnelles, mais qu’elles comprennent qu’elles sont à leur service, et pas là pour les racketter. C’est un travail considérable, on n’y arrivera jamais avec IBK. Au Niger, si, les dirigeants sont suffisamment inquiets pour qu’on puisse passer un deal avec eux.

Tout cela contredit les théories sur le décollage de l’Afrique, qui prévalent depuis 10 ans.

Pendant longtemps, on a eu une vision affreusement pessimiste de l’Afrique. Il y a eu 15 ans d’ajustements structurels, de guerres civiles. En 2000, la plupart des pays exportateurs de matières premières se sont mis à afficher des taux de croissance de 6 à 7 %. Parce que la Chine était un gros consommateur de matières premières, les prix se sont bien tenus, il y a eu quelques améliorations de la gouvernance économique. Les fruits de la croissance étaient mal répartis, mais on a vu des autoroutes se faire, ça démarrait bien. La Côte d’Ivoire, qui avait patiné pendant plus de 10 ans, a redémarré avec des taux de croissance de 9 %. Mais le taux de sous-emploi est toujours resté très, très élevé, la croissance démographique est telle que les jeunes ne trouvent pas de boulot, les problèmes de fond ne sont pas réglés. Et certains pays, comme le Mali, sont à la dérive, et l’aide internationale vient avec des projets calqués sur ce qui se fait ailleurs.

Comment expliquez-vous que la transition démographique n’ait pas lieu, dans le Sahel ?

Il y a un problème économique de fond. Les enfants, c’est la sécurité sociale et la retraite, la grande tradition de la main-d’œuvre pour la récolte. Et c’est un problème de fierté. Les infrastructures de santé sont défaillantes, il faudrait des matrones qui distribuent la pilule ou des implants. Il y a le fait religieux. Les bailleurs de fonds n’osent pas se lancer là-dedans. Et depuis Bush, on interdit aux agences de travailler dessus. Les deux meilleurs démographes de la Banque mondiale sont partis tout de suite après. Il n’y a d’ailleurs pas d’expérience de planning familial réussie dans les zones rurales pauvres musulmanes, sauf au Bangladesh.

On a réussi au Maghreb…

Au Maghreb, l’urbanisation, l’éducation des filles, la circulation avec les pays européens et la disponibilité des contraceptifs ont aidé, mais ça a pris 30 ans. Et en Asie du Sud-Est, 35 ans. Mohamadou Issoufou (le président du Niger) voulait revenir en 5 ans à 3 % de croissance démographique, ce n’est pas possible. Le problème, c’est que l’impact d’une politique démographique à 5 ans est nul, à 20 ans, il est marginal. C’est à 35 ans qu’il est majeur. Alors, pour un président qui pense à 5 ans… En 2035, on est à 42 ou 45 millions d’habitants pour le Niger selon la transition ou non, en 2050, à 60 ou 89 millions. Mais même 60 millions, on ne sait pas où les mettre.

Bref, le Sahel est un baril de poudre.

La situation est terrifiante. Ça se dégrade plus vite que ce que je pensais.

Corée du Nord, Chine et missiles nucléaires : les bonnes nouvelles qui pourraient se cacher derrière les mauvaises

IRIS - jeu, 30/11/2017 - 14:14

Un nouveau tir de missile nord coréen est intervenu ce​ mercredi 29 novembre, le régime de Pyongyang affirme désormais être en capacité de frapper « la totalité du territoire américain ». Bien que refusée pour le moment par Washington, la proposition chinoise d’un double moratoire: arrêt des essais nord coréens contre arrêt des manoeuvres militaires américaines pourrait elle être tout de même retenue ? Se dirige t on vers une reconnaissance de fait de la puissance nucléaire nord coréenne ? 

Jean-Vincent Brisset : Sur le plan technique, ce nouveau tir nord-coréen présente -entre autres- la particularité d’être à la fois plutôt court en portée et très élevé en apogée.

Si les chiffres annoncés sont confirmés, cela voudrait dire que cette expérimentation démontre que la Corée du Nord a réussi à développer un engin qui, tiré sous un autre angle, serait capable d’atteindre le territoire Nord-Américain. Autre nouveauté, cette « démonstration » a été réalisée sans survoler le territoire d’un autre pays. Outre la preuve d’une certaine maîtrise technologique, il s’agit d’un choix politique délibéré, qui permet de bien montrer  que seuls les Etats-Unis sont considérés comme des cibles potentielles, et non les voisins sud-coréens et japonais.
Kim Jong Un a désormais prouvé qu’il disposait dorénavant d’un vecteur pour des armes nucléaires qui, même si il reste des doutes sur la miniaturisation et leur capacité à résister au retour dans l’atmosphère, sont elles aussi devenues crédibles après le dernier essai réalisé le 3 septembre 2017. Dans le cadre d’une stratégie de dissuasion du faible au fort, Pyongyang est donc maintenant en position d’accepter un moratoire qui mettrait fin à toute expérimentation balistique ou nucléaire. Les premières déclarations du leader nord-coréen, qui affirme que désormais son pays est devenu un état nucléaire à part entière, vont d’ailleurs dans ce sens. Il est tout aussi probable que Kim ne voudra pas accepter un moratoire unilatéral et qu’il est en position pour négocier des contreparties. La proposition chinoise peut paraître intéressante, mais elle avantage beaucoup plus Pékin que Pyongyang. D’autres compensations sont aussi envisageables, comme l’arrêt de toutes les sanctions et/ou des aides. On imagine mal Washington accepter de telles propositions. Cela serait une reculade et, surtout, serait perçu par certains comme un encouragement à se doter de l’arme nucléaire. C’est pourtant une telle attitude « d’acceptation honteuse » qui a été adoptée quand Israël, le Pakistan et l’Inde se sont dotés d’une force de dissuasion nucléaire. Par contre, la conclusion d’un traité de paix, réclamé depuis plus de vingt ans par Pyonyang, pourrait déboucher sur une solution.

Dans quelle mesure ce refus de Washington peut il également être perçu comme une volonté américaine de se « servir » du cas de Pyongyang pour se déployer militairement dans la région et ainsi endiguer les capacités militaires chinoises ?

Certains observateurs pensent effectivement que les Etats Unis pourraient utiliser le cas de Pyongyang pour justifier un déploiement militaire dirigé contre la Chine. Cette analyse aurait pu se justifier quand le Président Obama parlait de « pivot asiatique » et accompagnait son discours de promesses de renforcement dans la région. Mais on se souvient que le « redéploiement » annoncé est surtout resté au stade de l’annonce et que, vis-à-vis de la Corée du Nord, la position de « patience stratégique » adoptée à l’époque par Washington n’a eu qu’un seul effet, celui de permettre à Kim de finir de mettre au point en toute impunité ses bombes et ses missiles.
Dans les faits, il semble surtout que l’administration américaine pousse dorénavant ses alliés japonais et sud-coréens à dorénavant assumer eux même une plus grande part de leur protection, tant vis-à-vis de Pyongyang que vis-à-vis de Pékin. Le tout à la grande satisfaction du lobby militaro-industriel américain qui trouve là d’excellents clients.
Outre les considérations géopolitiques, il faut aussi relativiser la capacité opérationnelle réelle de dissuasion de la Corée du Nord vis-à-vis des Etats-Unis. Ceux-ci disposent de moyens qui leur permettraient, sinon d’empêcher complètement, au moins de compliquer considérablement la mise en œuvre des moyens dont dispose Pyongyang. D’autre part, on imagine bien que Kim ne peut pas construire un nombre important de missiles et de têtes nucléaires et que, tant qu’il n’y a pas d’attaque massive, les systèmes anti-missiles américains demeurent crédibles.
Au-delà des traditionnels appels à la négociation et de la enième réunion d’urgence du Conseil de Sécurité, il sera très important de suivre les réactions chinoises. C’est en effet Pékin, et non Washington, qui détient le plus de possibilités d’étranglement de Pyongyang, en coupant complètement les approvisionnements en pétrole.

Quelles seraient les conséquences d’une reconnaissance de fait de la nucléarisation nord coréenne ? Quels sont les états les plus à même de prétendre à un tel objectif ?

On est désormais dans un paysage géopolitique où la communauté internationale pourrait admettre que la Corée du Nord soit dotée d’une force de dissuasion nucléaire. Une page serait ainsi tournée et cela conduirait probablement à un apaisement régional. On a déjà accepté le programme clandestin d’Israël et celui, proclamé haut et fort, du Pakistan et de l’Inde. Dans le cas de ces deux derniers pays, une diplomatie frileuse avait même trouvé la jolie formule « d’états non nucléaires détenteurs de l’armement nucléaire ».

Une telle reconnaissance serait un camouflet pour Trump, mais elle ne réjouirait sans doute pas ses adversaires. Parce qu’elle aurait aussi -et surtout- comme conséquence de légitimer des programmes de cet ordre dans d’autres pays. On pense tout naturellement à l’Iran. Mais cela ne concerne pas que Téhéran. Le Japon pourrait développer une capacité très robuste et complète en peu de temps. Sur le plus long terme, on peut imaginer que des pays comme la Turquie, l’Arabie Saoudite, l’Indonésie, l’Ukraine, le Brésil, l’Afrique du Sud et quelques autres pourraient avoir envie de suivre le même chemin.

Mohammed Ben Salmane, l’homme (presque) seul de Riyad

Institut Montaigne - jeu, 30/11/2017 - 12:04
Mohammed Ben Salmane, l’homme (presque) seul de Riyad Institut Montaigne jeu 30/11/2017 - 12:04

Mohammed Ben Salmane - MBS - l’homme fort de l’Arabie saoudite, s’est employé au cours de sa courte carrière à ouvrir avec fougue un très grand nombre de fronts.

Emmanuel Macron parviendra-t-il à réformer la zone euro ?

Institut Montaigne - jeu, 30/11/2017 - 09:40
Emmanuel Macron parviendra-t-il à réformer la zone euro ? Institut Montaigne jeu 30/11/2017 - 09:40

Trois questions à Morgan Guérin, spécialiste des questions européennes à l’Institut Montaigne. 

Reframing the Protection of Civilians Paradigm for UN Peace Operations

European Peace Institute / News - mer, 29/11/2017 - 20:39

Since the late 1990s, POC has continuously gained prominence, both as a concept and in practice, and has become the mandated priority for most UN peacekeeping operations. However, while POC has become a centerpiece of peacekeeping for many stakeholders, it has also become diluted as a consensual label used to justify diverse actions and approaches.

This issue brief explores debates around the concept and practice of POC to reframe protection of civilians for UN peace operations. As the secretary-general intends to lay out his vision for POC and to launch a campaign to champion the agenda, and the Department of Peacekeeping Operations is expected to update its official policy on POC, this is an opportune moment to readjust perspectives.

It concludes that, when framing his vision for POC, the secretary-general should reassign meaning and legitimacy to POC as the core of sound political solutions, reinvest in the full range of armed and unarmed protection tools, favor tailored interventions in a context of budgetary cuts, and establish a meaningful accountability system.

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Attacks on Healthcare

European Peace Institute / News - mer, 29/11/2017 - 18:00

Download the Report

Mapping of Mechanisms (Click for full graphic)

Comprehensive List of Investigations (Click for full list)

Author


, Former Head of IPI Humanitarian Affairs

Dr. Els Debuf is the former head of IPI’s Humanitarian Affairs. Her work focused on the delivery of healthcare in situations of armed conflict, forced displacement…



Email: debuf@ipinst.org

Staff


, Policy Analyst




Email: debarre@ipinst.org

IPI’s research project on mechanisms to investigate attacks on healthcare aims to assist the Security Council, relevant UN organs, member states, and other stakeholders in operationalizing Resolution 2286 and the UN secretary general’s recommendations for its implementation. The project focuses on recommendations regarding the use of international mechanisms to ensure that the “full, prompt, impartial and effective investigations” required by Resolution 2286 are carried out when parties to the conflict are unable or unwilling to do so themselves.

Through a combination of desk research, key informant interviews, and an expert meeting bringing together stakeholders in the implementation of Resolution 2286 and experts on international fact-finding and investigation into violations of international humanitarian law, the project developed a set of tools, available on this page. These include:

  • A general mapping of mechanisms that can or have been used to investigate attacks on healthcare (facilities, personnel, patients, and means of transportation);
  • An interactive graphic of the mechanisms evaluated in more detail for the project, with detailed fact sheets on each of these them;
  • A comprehensive list of investigations carried out by these mechanisms, highlighting those that looked into attacks on healthcare; and
  • A research paper to supplement this broader set of tools, which should be read in conjunction with them.

Apart from introducing the topic and the research project and commenting on the project’s tools, the paper presents the project’s general findings on whether and how different mechanisms can be used to investigate attacks on healthcare. It also discusses their respective advantages and disadvantages and some of the inherent challenges in investigating violations of international law in situations of armed conflict. Finally, it submits a number of conclusions and a set of concrete recommendations to ensure existing mechanisms that could have a positive impact on the ground are used more systematically and effectively.

Detailed Factsheets for Selected International Mechanisms (Click on each mechanism below for their detailed factsheet)

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Le Venezuela, de la prospérité à la faillite : entretien avec Kevin Parthenay

Institut Montaigne - mer, 29/11/2017 - 16:29
Le Venezuela, de la prospérité à la faillite : entretien avec Kevin Parthenay Institut Montaigne mer 29/11/2017 - 16:29

Au bord du gouffre.

Entwicklungspolitisches Forum: Klima- und umweltbedingte Migration

Hanns-Seidel-Stiftung - mer, 29/11/2017 - 16:03
Die Weltklimakonferenz in Bonn ist zu Ende gegangen. Deutschland war Gastgeber, die Präsidentschaft hatte Fidschi inne. Die 197 Vertragsparteien haben um Fortschritte bei der Umsetzung des Pariser Klimaschutzabkommens gerungen und ein Regelwerk vorgestellt, das 2018 bei einem weiteren Gipfel im polnischen Kattowitz beschlossen werden soll. Dass es dringend notwendig ist zu handeln, zeigt das Beispiel der Fidschi-Inseln. Hier müssen Bewohner schon jetzt wegen des steigenden Meeresspiegels umsiedeln. Doch es gibt noch andere Probleme.

Autriche : Virage à droite

Fondapol / Général - mer, 29/11/2017 - 15:58

Les élections législatives du 15 octobre 2017 apparaissent comme un tournant majeur dans l’histoire du système politique autrichien. Sebastian Kurz est appelé à devenir le plus jeune dirigeant au monde à la suite de la victoire de son parti, la Liste Kurz, avec 31,5 % des voix. En quelques mois seulement, Sebastian Kurz, surnommé Wunderwuzzi (« l’enfant […]

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Afrique : pourquoi le discours de Macron à Ouagadougou est fondateur

IRIS - mer, 29/11/2017 - 15:19

Selon Philippe Hugon, directeur de recherche à l’Iris, le discours du chef de l’Etat « n’a pas d’équivalent dans le passé. »

A Ougadougou, dans la capitale du Burkina Faso, devant des centaines d’étudiants, Emmanuel Macron a délivré un discours sur l’Afrique qui se voulait en rupture avec les pratiques du passé. Tenant compte de la perte d’influence de la France dans ses anciens pré-carrés, il s’est adressé à la jeunesse africaine en se montrant en phase avec ses aspirations. Le chef de l’Etat a-t-il vraiment fait la différence ? Décryptage de Philippe Hugon, directeur de recherche à l’Iris, en charge de l’Afrique.

Emmanuel Macron avait promis un discours sur l’Afrique qui se voulait en rupture avec ceux de ses prédécesseurs, et notamment de celui de Nicolas Sarkozy à Dakar en 2007. A-t-il réussi?

Sur la forme, sans aucun doute. Il a adopté un ton nouveau, il a parlé en présence d’un chef d’Etat, il s’est adressé directement aux étudiants, il a eu un discours franc. Il a pris le risque d’organiser une séquence de questions-réponses à bâtons rompus avec des étudiants dont on sait qu’ils peuvent le mettre en difficulté. Il s’est défini comme appartenant à une autre génération. Il n’y a pas d’équivalent dans le passé.

Pour moi, c’est un discours fondateur. Il a mis l’accent sur les nouvelles opportunités de la jeunesse, il a eu un discours de vérité sur tous les défis à relever en renvoyant la balle aux Africains eux-mêmes. Il a voulu ne pas être moralisateur même s’il a beaucoup utilisé le « Je veux ».

A-t-il eu des idées neuves ?

Il a énoncé quelques nouveautés. Il s’est détaché de l’approche militaire et interventionniste. Il n’était pas accompagné des grands patrons des grandes multinationales françaises, celles qui sont habituellement au cœur de la relation franco-africaine sur le plan économique. Au contraire, il était entouré de responsables de start-up. Ceux qui le conseillent, réunis au sein du CPA, sont des jeunes membres de la diaspora, des entrepreneurs en majorité. Ce n’est ni Robert Bourgi, ni l’Internationale Socialiste.

Il a mis davantage l’accent sur l’innovation, le numérique et les nouvelles technologies. Il ne parle pas de francophonie au sens strict : chez lui, ce n’est pas la langue française qui s’impose, ce n’est pas le français pour les Africains qui serait une vision post-coloniale, mais un ensemble de langues francophones avec l’apport des différentes manières de maîtriser la langue.

Selon vous, Emmanuel Macron est-il parvenu à rompre avec l’histoire post-coloniale, promesse sans cesse renouvelée, pas forcément toujours tenue ?

La phrase la plus importante qu’il a prononcé sur ce sujet :

« Il n’y a pas de politique africaine de la France ».
C’est une rupture de vocabulaire mais aussi de principes fondateurs.

Sur la forme, il a, selon vous, fait la différence. Sur le fond, y a-t-il réellement des évolutions ?

La rupture est moindre sur différents dossiers. Si la France s’est engagée à augmenter légèrement à 0,5% du PIB l’aide publique au développement pour la fin de la mandature contre 0,37 % aujourd’hui, on est bien en dessous de ce que font la plupart de nos grands partenaires européens qui sont à 0,7% du PIB environ. On n’est pas dans une rupture radicale, en raison, sans doute, des contraintes budgétaires. Sur le plan militaire, Emmanuel Macron cherche à se désengager, les troupes étant sous tension, et à européaniser les dispositifs de sécurité, mais il se heurte à un mur. Les pays européens ont leurs propres priorités et pour l’instant la question de la sécurité reste à la charge de la France.

Sur la question migratoire et du financement du terrorisme, il a développé certains de ses principes (lutte contre les passeurs, les demandes d’asile en Afrique…), mais on n’est pas dans une totale rupture. Enfin, realpolitik oblige, on continue de vendre nos appareils militaires en Afrique, à des dirigeants pas toujours fréquentables. Rappelons également, que si Emmanuel Macron vante les mérites du développement des start-up, paradoxalement, il inaugure le nouveau métro à Abidjan, marché obtenu en partie par les grands groupes français, parce que la France à aider à la mise en place de Alassane Ouattara à la tête du pouvoir.

Emmanuel Macron a insisté pour dire que désormais l’Afrique devait se débrouiller seule et mis les chefs d’Etats africains face à leurs responsabilité. La France peut-elle vraiment se désengager du continent africain ?

La France n’a cessé depuis les années 2000 de perdre des parts de marché car l’Afrique s’est mondialisé et a désormais de multiples partenaires partout dans le monde. C’est une lame de fond et ça ne dépend pas de la France. Les réseaux francs-maçons, ceux de l’Internationale socialiste, ceux de la Françafrique, jouent moins de rôles.

Les relations se sont « décolonisées » sauf dans le domaine militaire. Il y a, là, une spécificité française. La France est le seul pays européen membre permanent du Conseil de sécurité, dès lors que la Grande-Bretagne n’en fait plus partie. La France a toujours considéré que ses accords de coopération militaire avec les pays africains, bien qu’ils aient été modifiés par Nicolas Sarkozy, constituent un lien privilégié. L’exportation de nos armes est directement liée à cette situation, étant donné que nous sommes des grands marchands d’armes et que l’Afrique où il y de nombreuses guerres, fait partie des acheteurs.

De ce point de vue-là, la France continue d’assurer les fonctions régaliennes d’armées africaines qui ne sont pas professionnelles, qui n’ont pas les moyens, et qui dans la grande majorité sont incapables d’exercer leur fonction de sécurité. La France veut s’en tirer, mais on voit bien que c’est difficile car ni les relais africains, ni les relais européens, ne sont prêts à le faire.

Le chef de l’Etat pourra-t-il tenir ses promesses de renouvellement ?

Il y a encore de nombreuses inconnues. Cela dépend beaucoup des reconfigurations politiques actuelles en Europe. Mais cela dépend aussi des décisions africaines. De nombreux responsables politiques africains n’ont pas tellement envie que cela change. Ils ont de bonnes relations avec les grands groupes qui exploitent les ressources minières et pétrolières, avec les Indiens, avec les Chinois, ils s’arrangent avec la corruption, l’optimisation fiscale, la fuite des capitaux… Cela ne changera que si les populations africaines souhaitent que cela change.

Propos recueillis par Sarah Diffalah

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