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Diplomacy & Defense Think Tank News

Eurasian Economic Union Integrates Energy Markets – EU Stands Aside

SWP - lun, 29/01/2018 - 00:00

The process of establishing a common energy market in the Eurasian Economic Union (EAEU) is moving forward after Russia and Belarus succeeded in resolving important differences. This reorganisation of the energy space will also affect the European Union, because Russia and Kazakhstan are major oil and gas suppliers, and important export pipelines originate there. At the same time regulatory and technical fault lines are becoming apparent between the EU/European Energy Community and the EAWU – also affecting transnational physical infrastructure. Furthermore, the integration blocs overlap in sensitive regions like the Caucasus, the Black Sea region and the Baltic states.

Minilateralismen in der EU - Chancen und Risiken der innereuropäischen Diplomatie

SWP - lun, 29/01/2018 - 00:00

Visegrád, Weimarer Dreieck, nordische Staaten oder Eurozone: Regional wie funktional organisierte Gruppen von Mitgliedstaaten der EU haben in ihrer Politikformulierung klar an Bedeutung gewonnen. Für die Stabilität der Union jedoch ist dieser neue »Minilateralismus« ambivalent. Staatengruppen können Fragmentierung und Intransparenz begünstigen, etwa durch Ausgrenzung, Gegengewichtsbildung – gerade gegen Deutschland – und die Stärkung intergouvernementaler Verfahren. Sie tragen aber auch zum Funktionieren der EU bei, sei es durch Agendasetzung, Interessenausgleich oder als diplomatische Brücken. Deshalb sollte Berlin solche Gruppen nicht bloß als schädliche Fliehkräfte betrachten, welche die Einheit der Union gefährden. Vielmehr sollte Deutschland sich diesen Formaten gezielt zuwenden, denn damit ließe sich vor allem die Inklusion kleiner und mittelgroßer EU-Staaten verbessern.

Zukunftsvorstellungen: Intellektuelles Belarus 2040

Konrad Adenauer Stiftung - lun, 29/01/2018 - 00:00
Mit der Förderung des menschlichen Potentials soll das wirtschaftliche Wachstum ausgebaut werden.

Buchvorstellung im Haus der Geschichte: Bernhard Vogel: Brückenbauer zwischen Ost und West

Konrad Adenauer Stiftung - lun, 29/01/2018 - 00:00
Hans Walter Hütter, Thomas Sternberg und Christopher Beckmann diskutierten mit Bernhard Vogel über bedeutende Ereignisse in der deutschen Historie.

Forum de Davos : au-delà du « business as usual », une édition (géo) politique

IRIS - dim, 28/01/2018 - 18:41

« America first », « Choose France », « Go global », ces slogans utilisés par les dirigeants politiques pour promouvoir l’attractivité économique de leur pays tendent à affirmer une dimension de puissance de plus en plus assumée. Dans un environnement international où la conjoncture est annonciatrice d’une reprise économique. Les États rivalisent dans leur communication et stratégie politique pour en tirer les bénéfices. Cela serait ignorer le risque géopolitique au sein de cette période de reprise de la croissance mondiale et dont les milieux d’affaires semblent avoir pris toute l’ampleur dans cette édition 2018 du Forum de Davos. Pour nous éclairer, le point de vue de Sylvie Matelly, directrice adjointe à l’IRIS.

Au-delà de la dimension communicationnelle « Choose France » d’Emmanuel Macron lors de la réception de 140 représentants de firmes multinationales à Versailles, ce lundi, ou encore la Une d’un numéro de The Economist consacrant la France comme pays de l’année 2017, quelle analyse tirer de ce regain d’intérêt pour la France à l’international ?

La communication du Président de la République est assumée et elle s’adosse à une véritable stratégie politique, voire économique. Il s’agit de faire pour rassurer, et donc attirer les investisseurs étrangers. À l’international, en effet, la France était perçue depuis des années comme le bastion irréductible de l’anticapitalisme, le pays où le mot même « libéralisme » était un tabou et dans lequel des partis politiques ouvertement antilibéraux sur le plan économique pouvaient enregistrer de bons scores aux élections, ce qui rendait impossible les réformes politiques sur le libéralisme. Aujourd’hui, Emmanuel Macron veut signifier aux investisseurs étrangers que tout cela a changé. Il a ajouté un nouvel argument, lors de son discours prononcé à Davos, celui que s’il ne réussit pas à redresser le pays et faire bouger les lignes, donc à attirer au préalable les investisseurs étrangers, la prochaine fois, l’extrême droite ou gauche pourrait gagner les élections.

À l’étranger, en effet, l’élection d’Emmanuel Macron a souvent été perçue comme un renouvellement générationnel et des mentalités et le Président surfe sur cette vague.  Par ailleurs, il est vrai que le manque de contestation de sa réforme du marché du travail lui donne des arguments qui vont dans ce sens. Cependant, il sait toutefois que la réalité est plus complexe. Le pays est extrêmement divisé, et il y a urgence à réussir pour ne pas reproduire des scénarios comme le Brexit au Royaume-Uni, ou l’élection de Trump aux États-Unis.

Faire venir des entreprises étrangères en les invitant à investir dans le pays, permet au chef de l’État de monétiser ce gain politique en leur expliquant qu’une véritable transformation peut s’opérer, mais que cela ne pourra se concrétiser sans que les entreprises étrangères y prennent une part active. Mais surtout, que le défi dépasse la seule question économique et/ou nationale. La question qui se pose ensuite est de savoir si ce discours fonctionne. Certes pour partie, et le nombre d’entreprises (mais surtout la qualité de celles-ci) ayant répondu présentes à son invitation à Versailles en est une illustration. Pour autant, et comme souvent pour ce qui le concerne, il bénéficie également d’un bon alignement des planètes. La France donne en ce moment une impression de stabilité et de détermination dans l’action, aussi parce que le Royaume-Uni et l’Allemagne sont affaiblis, et que d’autres pays en Europe et ailleurs sont dominés par des populismes risqués et réactionnaires.

Dans un contexte où l’économie redémarre vraisemblablement plus vite que prévu, si on se fie aux prévisions revues à la hausse les unes après les autres, les hommes d’affaires sont avides d’investissements et de profits. Un pays qui est perçu comme un îlot de stabilité politique et économique devient alors attractif. Cela, Emmanuel Macron l’a très bien compris et il compte en profiter un maximum.

Quant à la réalité de cette embellie ou renouveau, il ne faut pas faire abstraction de la situation économique et commerciale de l’Allemagne. Celle-ci engrange des excédents commerciaux qui sont numéro 2 dans le monde, derrière les excédents chinois. Or, pour l’instant, la France n’arrive pas à réduire une balance fortement déficitaire. Mais il est vrai que les entreprises françaises commencent à mieux se positionner à l’international, à gagner des parts de marché, notamment en Chine où elles talonnent l’Allemagne. Il faut aussi engager des réformes afin de mieux les accompagner dans ce sens pour véritablement convaincre.

Toutefois, il importe de prendre également en compte le fait que cette perception dynamique provient du caractère relatif de l’économie qui se base avant tout sur la confiance. Et cette confiance crée ce que l’on appelle dans le jargon « des anticipations auto-réalisatrices ». Si les hommes d’affaires sont persuadés que la France est en train de changer, il est alors fort probable que la France va changer.   Si pour eux la conjoncture est au vert pour investir, et parce qu’ils vont investir et parier là-dessus, il est également probable que la situation économique du pays s’améliore.

Rapatriement massif de capitaux étrangers, menace de taxations élevées sur les importations étrangères, retraits et renégociation d’accords au seul bénéfice des intérêts américains : quel sens donner à la politique néo-mercantiliste de Donald Trump ? Quel peut en être l’impact à l’international ?

La politique économique et commerciale de Donald Trump ne nous surprend guère. Ce qui est édifiant, c’est le temps qu’il a mis pour matérialiser sa doctrine qui était, il ne faut pas l’oublier, au cœur des discours et de sa campagne. Tout le monde était sûr d’une chose : Donald Trump, au moins en parole, souhaitait relocaliser et attirer les entreprises américaines, ainsi que les investisseurs étrangers aux États-Unis.

Dès son élection, la bourse de Wall Street avait pris quelques points et les analystes en avaient conclu que les investisseurs pariaient réellement sur un retour d’une croissance « Made in USA », ainsi qu’un retour des capitaux aux États-Unis.

L’objectif de Donald Trump est de remettre au travail toute une frange de la population américaine, vivant loin des grandes villes côtières, dans des régions sinistrées et enclavées. C’est une main-d’œuvre peu qualifiée et oubliée depuis des décennies qui vit très mal la réussite d’une partie de l’immigration. Pourtant, sans investissement dans les infrastructures ou la formation, il est peu probable que cela fonctionne. Les entreprises qui réinvestiront aux États-Unis ne le feront probablement pas dans ces régions, et il est utile de rappeler que le retour de certaines productions dans le pays ne date pas de l’élection de Trump. Cela créera probablement encore plus de colère et de frustrations.

Le risque porte également sur les restrictions à l’immigration, car rien ne nous dit que les Américains, aussi peu qualifiés soient-ils, veuillent prendre les emplois de ces immigrés qu’on renverrait dans leurs pays. L’expérience a d’ailleurs coupé court dans certains États fédérés  où des lois restreignant la possibilité de travailler pour les immigrés ont tourné court.

À l’international, il est en revanche plus compliqué d’élaborer des prévisions sur l’impact de cette politique. Dans le cas d’une relocalisation massive, il pourrait en effet y avoir des conséquences. On est malgré tout dans un contexte qui paraît perméable à cette hypothèse pour au moins deux raisons. Tout d’abord, la croissance économique est de retour, les entreprises voient émerger de nouveaux marchés de par le monde. C’est le cas, par exemple, de la Chine où le marché intérieur est loin d’être comblé par les acteurs privés nationaux.

Cette politique est aussi profondément mercantiliste avec les risques qu’elle peut présenter si elle est menée à son terme de conduire à une guerre des monnaies ou une guerre commerciale entre les États-Unis et ses principaux partenaires économiques, Chine et Europe en tête.

À cela s’ajoute un clivage qui est en train de se creuser entre l’Ancien monde au sein duquel on pourrait ranger les États-Unis et le Royaume-Uni dans une moindre mesure, et d’un autre côté avec à sa tête la Chine, l’Inde, le Canada – comme on a pu l’observer au Forum de Davos – qui seraient les défenseurs d’un monde ouvert. Les Européens ont d’ailleurs un intérêt majeur à se rallier au dernier groupe. La politique économique et commerciale des États-Unis risque avant tout de coûter très cher aux citoyens et contribuables américains.

« Construire un avenir commun dans un monde fracturé ». Quels étaient les principaux enjeux de cette édition du Forum de Davos qui tend à donner une prépondérance à l’environnement géopolitique sur la conjoncture économique ? Quel sens donner à la participation des États-Unis après 18 années d’absence, et qui plus est, dans un contexte de divergences sur la gouvernance économique et financière internationale ?

Il y a deux aspects à distinguer dans cette édition du Forum de Davos et tout d’abord le titre. Depuis 2008, on sent qu’il y a une certaine gêne des grandes entreprises, ces « happy few » de la mondialisation, et que quelque part, il faudrait afficher son inquiétude dans un monde qui ne tournerait pas rond. Simplement, au-delà des effets d’annonce, 10 ans plus tard, l’on se rend compte que les choses n’ont pas beaucoup changé, voire que la situation s’est aggravée. Si on voulait caricaturer la situation, on pourrait dire que les riches sont toujours plus riches et paient toujours moins d’impôts, alors même que tout cela est régulièrement dénoncé à Davos. Encore cette année, le Président chinois ou le chef du gouvernement canadien ont milité pour une croissance plus ouverte, mais aussi « solidaire » …

Une différence peut-être cette année, les sévères critiques tous azimuts, auxquelles sont confrontées les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon qui constituent quatre entreprises les plus puissantes du monde de l’internet), et autres entreprises du numérique présentes à Davos. Est-ce le signe d’une évolution des mentalités ? On a envie d’y croire, car au-delà de la rhétorique, l’indignation prend de l’ampleur y compris aux États-Unis.

En revanche, et c’est un facteur majeur, dans un monde où la croissance économique est de retour, les plus grandes menaces qui peuvent peser sur cette conjoncture favorable sont d’ordre géopolitique. Durant des décennies, les économistes ont raisonné en usant de la locution « toutes choses étant égales par ailleurs ». Ces raisonnements étaient fondés sur des anticipations rationnelles, mais hors de toute contextualisation de l’environnement international. Cela n’est plus possible aujourd’hui. C’est initialement le marché des matières premières qui a fait comprendre que, derrière la théorie économique, il y avait des enjeux stratégiques non négligeables. Les entreprises sont d’ailleurs de plus en plus menacées par les risques géopolitiques, comme l’illustrent les affaires Lafarge ou encore Alstom.

Concernant la venue de Donald Trump, ce vendredi, pour la clôture du Forum, on peut émettre l’hypothèse qu’il a très peu apprécié le discours du président chinois Xi Jin Ping lors de la dernière édition l’an passé. Ce dernier s’était en effet présenté comme le chantre du libéralisme donnant à l’audience « une leçon de mondialisation » ce qui est bien évidemment cynique de la part de sa part. Ce discours voulant faire des États-Unis une nation du repli sur soi était déjà à l’œuvre à la dernière conférence annuelle de l’OMC à Buenos Aires au mois de décembre. Le représentant au commerce des États-Unis, qui est un proche de l’actuel président, avait rendu la pareille aux Chinois en expliquant que les États-Unis n’étaient pas un pays fermé, mais libre-échangiste, mais que lorsqu’on leur imposait des barrières ils appliquaient le principe de réciprocité. L’objectif est ainsi avant tout de ne pas laisser le devant de la scène occupé par les Chinois. À ce titre sa venue au discours de fermeture est tout sauf anodine de sa part : il souhaite avoir le dernier mot. Il souhaite peut-être également rassurer les milieux d’affaires, ou au contraire, leur mettre la pression et les menacer de sanctions si ces derniers ne suivaient pas ses traces. Donald Trump est aussi un businessman, probablement un habitué de ce forum lui et ses équipes. Il se rendra à Davos pour discuter et échanger avec des personnes qu’il connaît et qu’il a sans doute côtoyées quand il était aux affaires. Sur les dossiers économiques et commerciaux majeurs, la visibilité est très faible. Comme mentionné plus haut, sa présence se justifie avant tout pour ne pas laisser les applaudissements aux Chinois.

Clivage gauche-droite : « Les individus ne croient plus aux partis »

Fondapol / Général - dim, 28/01/2018 - 09:50

Le directeur de la Fondation pour l’innovation politique estime que le clivage droite-gauche a toujours un sens mais que les gens n’ont plus d’attachements aux partis. Emmanuel Macron a-t-il tué le match ? Si certaines valeurs restent bien ancrées dans chaque camp, il manque les leaders pour les porter. Interview de Dominique Reynié, le directeur […]

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Menace sur les démocraties

Fondapol / Général - dim, 28/01/2018 - 09:40

La Fondation pour l’innovation politique, sous la direction de Dominique Reynié, a lancé une grande enquête, dans 26 pays, sur l’attitude des opinions publiques à l’égard des valeurs de la démocratie. Alertée par la montée des populismes au cœur des démocraties libérales, elle a cherché à comprendre la nature du malaise que ceux-ci expriment et […]

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Condamnation de l’ex-Président Lula en appel : corruption ou éviction politique ?

IRIS - ven, 26/01/2018 - 18:07

Alors que l’ex-Président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva avait été condamné à 9 ans et demi de prison au mois de juillet dernier, le procès en appel qui s’est tenu ce mercredi a finalement débouché sur un alourdissement de la condamnation initiale, soit 12 ans de prison dans le cadre d’une affaire de corruption avec la société de BTP OAS. Derrière cette décision de justice appuyée par le controversé juge Sergio Moro se dessine des enjeux politiques qu’il importe de souligner alors que les prochaines élections présidentielles doivent se tenir au mois d’octobre. Pour nous éclairer le point de vue de Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’IRIS.

Quels étaient les enjeux de la tenue du procès de l’ex-président Lula ? Quelle est la réalité des allégations des soutiens de Lula ainsi que d’une lettre émanant d’une dizaine de parlementaires américains dénonçant la tournure politique de cette affaire judiciaire ?

Il est important d’examiner au-delà du verdict – proclamé en juillet 2018 pour une affaire de corruption avec la société de BTP OAS – les conditions dans lesquelles s’est déroulée l’instruction de ce procès, ainsi que le contexte politique dans lequel il s’inscrivait. L’ex-président du Brésil Luiz Inácio Lula da Silva, avait fait l’objet d’écoutes téléphoniques, notamment dans des conversations avec l’ex-présidente Dilma Roussef. Or, comme dans tous les pays du monde, procéder à des écoutes téléphoniques du Chef de l’État en exercice, exige le respect d’un certain nombre de règles de droit, ce qui n’a pas été le cas. Inacio Lula a été conduit manu militari, à 6h du matin, de son domicile à un commissariat d’aéroport pour sa première audition sur cette affaire, sans avoir reçu au préalable une convocation par courrier recommandé comme cela est de droit dans tous les systèmes judiciaires du monde. La presse en revanche était présente et avait donc été informée.
La condamnation, repose sur la présomption, non pas d’innocence qui doit jouer en faveur de toute personne qui passe devant un tribunal, mais sur une présomption de culpabilité. Le juge a ainsi joué aussi une fonction de procureur. Il a fondé sa condamnation sur une conviction personnelle sans avoir présenté la preuve formelle que l’ex-président Lula serait propriétaire d’un appartement cédé par la société de BTP OAS. Cette conviction repose sur le témoignage d’un ancien cadre de cette société de BTP qui a pu ainsi bénéficier d’une remise de peine. Le juge Sergio Moro, comme ses trois collègues de Porto Alegre ont considéré que ce témoignage avait en lui-même valeur de preuve.
Un procès en appel, suppose une instruction exigeante de la part des juges instructeurs. L’appel présenté par les avocats de l’ex-président brésilien a été déposé devant le Tribunal fédéral régional de Porto Alegre après la condamnation en première instance, en juillet 2018. Ce tribunal a été fermé de Noël 2017 au 22 janvier 2018. Les procédures déposées devant ce tribunal prennent un délai assez long, parfois plusieurs années, selon un magistrat consulté. Or, dans cette affaire, en dépit de la longue pause de fin d’année, le dossier a bénéficié d’un traitement accéléré exceptionnel. Qui plus est il a été l’un des premiers examinés le 24 janvier, 2018 soit deux jours après la réouverture du tribunal.
Un autre élément jette le doute sur le traitement de l’affaire. Il renvoie aux raisons profondes de la destitution de l’ex-présidente Dilma Roussef, victime d’un détournement constitutionnel dans l’optique d’un changement de politique économique et sociale. L’annonce de la condamnation du Président Lula a été saluée par la bourse de Saint Paul qui a gagné 3 points. Le Réal, monnaie brésilienne, a également remonté face au dollar. La confirmation de la sentence condamnant l’ex-président a été saluée par les milieux d’affaire inquiets de son possible retour au pouvoir. En tête des sondages il avait en effet de grandes chances de l’emporter et de remettre au centre de l’action du gouvernement des politiques sociales actives, et une politique commerciale sélective protégeant les intérêts vitaux du pays.
Le Brésil est à l’heure actuelle en situation de fragilité et de crise. Le brutal coup de frein apporté depuis la destitution de Dilma Rousseff aux dépenses sociales, et aux investissements de l’Etat ont provoqué un retour au Brésil des grandes inégalités. La grande pauvreté, la mal nutrition ont réapparu. La délinquance a explosé. Retrouver la voie de la démocratie inclusive, de nouveaux impôts un effort solidaire des catégories supérieures, ainsi que la reprise d’une politique de développement national. Or, le gouvernement actuel s’inscrit dans une démarche socialement égoïste et d’ouverture aux capitaux étrangers. La société Embraer, troisième avionneur mondial, va ainsi intégrer le groupe Boeing, les champs pétroliers de Pétrobras, dont les rentrées financières étaient initialement affectées à la politique sociale et d’éducation du pays et de l’Etat de Rio ont été ouverts aux transnationales du pétrole.
Ces enjeux, en toile de fond de la sentence, permettent de questionner la véritable indépendance de la justice brésilienne. Et ce, d’autant plus que les juges ont un niveau et un style de vie qui les rapprochent plutôt des élites économiques que du Brésilien moyen. Le quotidien Globo de Rio a publié le 17 décembre dernier un papier sur le salaire des juges : alors que le salaire moyen de la profession est plafonné à 33000 Reais, soit 11000 euros, 71% des juges gagneraient entre 33000 et 68000 Réais Cette distorsion dans le niveau de vie et donc la perception des réalités économiques et sociales font dire à beaucoup que la justice brésilienne est mieux à même de comprendre les arguments des élites économiques que ceux du Brésilien moyen.

Ces événements ont révélé une corruption systémique à toute une génération d’élus et de représentants de l’État, tous partis confondus. Assiste-t-on à la faillite structurelle de la démocratie brésilienne ?

L’actuel système politique brésilien est issu de la Constitution de 1988 qui a fragmenté la représentation politique. La corruption est inhérente au fonctionnement des institutions du pays. Les grands partis présidentiels que sont le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB) ou le Parti des travailleurs (PT) successivement au pouvoir n’ont jamais eu plus de 90 députés sur 517. Ils sont contraints à fabriquer des alliances pour constituer des majorités avec des caciques locaux demandant en échange de leur soutien des compensations.
Ce système s’est perpétué. Vouloir le réformer signifierait une modification de la loi électorale et donc de la Constitution. Or, les députés brésiliens sont majoritairement issus de baronnies locales. Ils ne vont certainement pas se tirer une balle dans le pied et se suicider politiquement et financièrement en introduisant plus de transparence et d’efficacité démocratique dans la Constitution.
Dans un contexte politique en tension, la corruption est par ailleurs un outil permettant de fonder éthiquement un changement de politique. Au-delà des affaires de ces dernières années, ces pratiques ont largement été utilisées au Brésil dans le passé. Ce fut le cas en 1954 contre le Président Getúlio Vargas qui avait pris des mesures en faveur des catégories les plus défavorisées et qui finalement avait été contraint au suicide sous la pression d’accusations de corruption.
En 1964, le Président João Goulart avait également lancé des politiques audacieuses en matière sociale. Les militaires en prenant le pouvoir, l’ont écarté et avec lui ses ambitions égalitaires. On assiste actuellement de la part des groupes économiques dominant, appuyés par le principal média brésilien Globo à l’association corruption /politique pour écarter Lula et le PT du pouvoir et dénoncer toute initiative contestant la politique économique et sociale du gouvernement Temer.

Quel est l’impact de ces événements sur la campagne pour les prochaines élections présidentielles d’octobre ? Qu’adviendra-t-il si Lula est condamné ?

Si l’ex-président Lula est écarté des élections d’octobre 2018, le sens de la présidentielle sera faussé. La gauche n’aura pas le temps de trouver un candidat crédible. La droite traditionnelle, qui s’active pour empêcher la présence d’une option de gauche, paradoxalement n’a pas davantage de candidat crédible. Qui plus est, beaucoup de ses responsables font l’objet d’accusations de corruption. A la différence du PT, le statut de leurs collègues sénateurs et députés les protègent de toute poursuite effective. L’actuel Président Michel Temer, Aecio Neves, ancien président du PSDB, candidat aux élections présidentielles de 2014, l’ancien gouverneur et candidat actuel du PSDB aux présidentielles, Geraldo Alckmin, ex-gouverneur PSDB de l’Etat de Sao Paulo, ne seront pas jugés pour l’instant.
On assiste aujourd’hui à un retrait du Brésilien lambda de la vie politique. Sous l’effet des campagnes de dénigrement des partis et des élus de la part de la grande presse. Mais aussi en raison des difficultés croissante de la vie quotidienne. Ce décrochage civique pourrait favoriser un candidat sans parti, apolitique, ancien militaire soutenu par les églises évangélistes, Jair Bolsonaro. Il a des positions fermes contre la législation sur l’avortement, contre le mariage des personnes de même sexe. Il privilégie pour régler les problèmes du Brésil la voie sécuritaire. Ce candidat est pour l’instant second dans les sondages derrière l’ex-Président Lula avec 20% des intentions de vote. Face au vide qui pourrait se produire à droite et à gauche, il pourrait apparaître de manière inattendue comme le candidat susceptible d’être élu aux prochaines élections présidentielles.

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IHEDN - ven, 26/01/2018 - 17:32
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Où va la démocratie ? Une réflexion comparative transeuropéenne au CERI

Fondapol / Général - ven, 26/01/2018 - 17:07

Le 24 janvier, Jacques Rupnik, Anne Muxel, Marc Lazar et Dominique Reynié, quatre co-auteurs de l’ouvrage Où va la Démocratie ?, ont abordé les enjeux auxquels sont confrontées les démocraties européennes et leurs causes plurielles au Centre de recherches internationales. Pour Dominique Reynié, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique et professeur à Sciences Po, il existe aujourd’hui […]

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Torres y muros frente al multiculturalismo: hispanos y español en la presidencia de Donald Trump

Real Instituto Elcano - ven, 26/01/2018 - 13:22
ARI 11/2018 - 26/1/2018
Ángel Badillo Matos

La elección de Donald Trump ha supuesto nuevas tensiones para el uso público del español en EEUU y, sobre todo, para la multiculturalidad.

Les nouvelles routes de la soie passent aussi par l’espace

Institut Montaigne - ven, 26/01/2018 - 12:47
Les nouvelles routes de la soie passent aussi par l’espace Institut Montaigne ven 26/01/2018 - 12:47

Le voyage présidentiel en Chine en janvier a aussi été l’occasion pour la France de renforcer ses liens avec la puissance émergente dans le spatial.

« Antisionisme = antisémitisme ? » – 3 questions à Dominique Vidal

IRIS - ven, 26/01/2018 - 10:16

Journaliste et historien, spécialiste des relations internationales et notamment du Proche-Orient, Dominique Vidal est collaborateur du Monde diplomatique. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de l’ouvrage « Antisionisme = antisémitisme ? Réponse à Emmanuel Macron », aux éditions Libertalia.

Pourquoi écrivez-vous que l’antisionisme est une opinion et l’antisémitisme un délit ?

L’antisémitisme est une forme de racisme spécifique, qui, en l’occurrence, vise les Juifs. Et, comme toutes les autres formes de racisme, il tombe sous le coup de plusieurs lois françaises : la loi sur la presse de 1881 qui punit divers agissements racistes, celle de 1972 sur la lutte contre tous les racismes, mais aussi la loi Gayssot de 1990 qui réprime la négation des crimes contre l’Humanité – et bien sûr le Code pénal.

L’antisionisme critique l’idéologie sioniste selon laquelle les Juifs, inassimilables dans les pays où ils vivent, devraient être rassemblés dans un État qui leur soit propre. Il s’agit donc d’une opinion, qu’on peut approuver ou rejeter, mais qui ne saurait constituer un délit. L’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 affirme en effet : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi. » Et l’article 11 ajoute : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. » Quant à la Constitution de la Ve République, son article premier assure que la France « respecte toutes les croyances ». La France étant membre de l’Union européenne, elle reconnaît en outre la suprématie de la Convention européenne des droits de l’homme qui, pour sa part, stipule dans son article 9 : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites. »

D’ailleurs, imagine-t-on les communistes demander l’interdiction de l’anticommunisme, les gaullistes celle de l’antigaullisme, les néolibéraux celle de l’altermondialisme ? Quand le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Francis Kalifat, exige une loi contre l’antisionisme, sa démarche est liberticide. Elle relève même d’une pensée totalitaire.

Il va de soi, cela dit, que ceux qui professent des opinions antisionistes doivent, comme tous les citoyens, combattre avec une vigilance de tous les instants toute forme d’antisémitisme comme de racisme. Il n’est pas acceptable que leurs convictions servent de prétexte à quelque dérapage que ce soit.

Quel est l’intérêt d’entretenir la confusion entre antisionisme et antisémitisme ?

La manœuvre est cousue de fil blanc : en confondant antisionisme et antisémitisme, Israël et ses inconditionnels français entendent interdire toute critique de la politique de Tel-Aviv. Certes, le chantage à l’antisémitisme ne constitue pas un phénomène nouveau : de nombreux chercheurs et journalistes en ont été victimes au début des années 2000. Pressions, intimidations et diffamations tentaient de les faire taire. Les traîner devant les tribunaux était même devenu une sorte de sport pour les sionistes les plus extrémistes. Aucun de ces procès n’a toutefois abouti. Mais tout cela a en revanche réussi à intimider certains médias – et à faire évoluer certains hommes politiques…

La criminalisation de la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanctions ou une réponse parlementaire favorable à la demande du CRIF d’une loi interdisant l’antisionisme, marquerait une nouvelle et dangereuse étape. Rien là d’un hasard : jamais Israël n’a été aussi isolé sur la scène internationale. L’État de Palestine a été accueilli à l’UNESCO, à l’ONU et à la Cour pénale internationale. La provocation de Donald Trump sur Jérusalem a été rejetée par tous les autres membres du Conseil de sécurité et condamnée par l’Assemblée générale – par 128 voix contre 9.

Or cet isolement ne peut que s’accentuer. La droite et l’extrême droite israélienne envisagent en effet de passer de la colonisation à l’annexion, enterrant ainsi la solution des deux États au profit d’un seul État où les Palestiniens ne jouiraient d’aucun droit politique – c’est-à-dire une forme d’apartheid. Voilà la politique dont nos censeurs voudraient empêcher la critique.

Devient-il de plus en plus difficile de débattre sereinement de ce sujet ?

C’est en tout cas ce dont rêvent les propagandistes du gouvernement israélien. Mais je ne crois pas que cette opération leur portera bonheur. Je vois mal le Conseil constitutionnel valider une loi créant un délit d’opinion. J’imagine mal le ministère de la Justice et, à sa demande, les Parquets poursuivre des chercheurs et des journalistes ayant critiqué la colonisation des territoires occupés, a fortiori leur annexion. Bref, je ne pense pas que la France puisse réprimer les défenseurs du droit international.

Certes, le président de la République a déclaré, à la fin de son discours, lors de la commémoration du 75e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv en présence de Benyamin Netanyahou : « Nous ne céderons rien à l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme. » C’est d’ailleurs à cette affirmation malheureuse que mon livre répond. J’ai voulu éclairer le public sur une question confuse, mettre de l’ordre dans les concepts utilisés, faire les rappels historiques nécessaires ainsi qu’éclairer les coulisses de la manœuvre. Mais j’espère aussi contribuer à ce qu’une erreur verbale ne se transforme pas en forfaiture.

Ein Jahr Donald Trump: Das Ende der strategischen Geduld Amerikas

Hanns-Seidel-Stiftung - ven, 26/01/2018 - 09:13
Donald Trump ist seit einem Jahr der mächtigste Mann der Welt. Das Chaos der ersten Monate hat sich etwas gelegt, doch die Polarisierung der Gesellschaft bleibt. Innenpolitisch deutet vieles auf eine konservative Wende hin. Außenpolitisch haben sich manche dramatische Ertwartungen nicht bestätigt. Doch Anlass zur Entwarnung gibt es nicht. Amerikas strategische Geduld geht zu Ende, sowohl gegenüber Freunden als auch gegenüber Feinden.

Nein zur Diskriminierung von Roma : Ungarn unterstützt Chancengleichheit

Hanns-Seidel-Stiftung - ven, 26/01/2018 - 08:59
Seit 2011 gibt es in Ungarn die Roma-Fachkollegien. Grundlage dafür ist ein Vertrag zwischen den christlichen Kirchen und der ungarischen Regierung. Als Kooperationspartner unterstützt die Hanns-Seidel-Stiftung dieses in Europa einmalige Projekt der Roma-Inklusion. Nun wurden die Ergebnisse präsentiert. Einige Alumni berichteten stolz von ihrem erfolgreichen Lebensweg und lobten den Nutzen der Fachkollegien.

Fiscalité des ménages : ce qui change en 2018

Institut Montaigne - jeu, 25/01/2018 - 16:45
Fiscalité des ménages : ce qui change en 2018 Institut Montaigne jeu 25/01/2018 - 16:45

Le projet de loi de finances pour 2018, définitivement adopté par l’Assemblée nationale le 21 décembre dernier, contient un grand nombre de nouvelles mesures fiscales.

Fiscalité des entreprises : ce qui change en 2018

Institut Montaigne - jeu, 25/01/2018 - 14:34
Fiscalité des entreprises : ce qui change en 2018 Institut Montaigne jeu 25/01/2018 - 14:34

Le projet de loi de finances pour 2018, définitivement adopté par l’Assemblée nationale le 21 décembre dernier, contient un grand nombre de nouvelles mesures fiscales.

Missiles nord-coréens : la longueur de retard du Japon

IRIS - jeu, 25/01/2018 - 09:52

De quelques centaines de milliers à plusieurs millions de morts. Le bilan humain estimé suite à l’explosion d’un engin nucléaire à Tokyo varie en fonction de sa puissance. Après les nombreux tirs balistiques de ces derniers mois et l’essai nucléaire de septembre dernier, les spécialistes ne doutent plus des progrès significatifs des programmes militaires de la Corée du Nord, désormais considérée par certains comme une puissance nucléaire. Si les États-Unis et la Corée du Sud sont menacés, le Japon l’est aussi. Il n’est pas non plus à l’abri d’un dérapage et se prépare à y faire face. Tant bien que mal.

La défense de l’Archipel repose d’abord sur sa capacité à abattre les missiles avant qu’ils n’atteignent son sol. Les systèmes actuels, en développement depuis 2004, semblent toutefois insuffisants. En mer, les quatre destroyers Aegis sont censés permettre une interception au niveau supérieur, hors de l’atmosphère terrestre, lorsque les engins à neutraliser se situent près de leur apogée. Toujours est-il que le nombre de missiles antibalistiques est limité et que le navire dans la zone de survol devrait se situer juste sous la trajectoire pour effectuer un tir de meilleure précision. Sur terre, pour abattre des engins au niveau inférieur, c’est-à-dire en fin de phase de descente, les unités PAC-3, réparties en dix-sept endroits, sont dotées d’un nombre limité de missiles et leur portée n’est que de 20 km. La majeure partie du territoire japonais se trouve ainsi vulnérable. Le taux de succès des deux systèmes lors des exercices passés est en outre inférieur à 90 %, le second étant légèrement moins fiable que le premier.

Le Japon entend certes augmenter ses capacités antimissiles. Il devrait doubler le nombre de destroyers Aegis d’ici 2021 et les doter de missiles antibalistiques plus performants. Le renforcement de son système de défense terrestre est également en cours. Il s’agit d’une part de remplacer les PAC-3 par des PAC-3 SME, et d’autre part de mettre en place un troisième système, appelé Aegis Ashore, la version terrestre d’Aegis – le ministère de la Défense comptant en particulier sur la coopération des États-Unis pour son déploiement rapide. Outre des questions de coûts, qui pourraient atteindre plusieurs centaines de milliards de yens, la défense rencontrera toujours des limites techniques : la portée des PAC-3 SME ne sera ainsi allongée que d’une dizaine de kilomètres. Pour l’heure, si le système de défense japonais est en voie d’amélioration, les programmes balistique et nucléaire nord-coréens semblent avancer bien plus vite.

Face à ces barrières, d’autres mesures, de protection cette fois, consistent à alerter la population de l’arrivée de missiles et à l’inciter à se mettre à l’abri. Or la performance du système n’est pas optimale et demanderait à être améliorée, compte tenu de dysfonctionnements et d’une préparation non satisfaisante, à la fois des autorités et des habitants.
Dès qu’un tir est détecté, après estimation de la trajectoire, le gouvernement envoie un message d’alerte aux collectivités qui pourraient être survolées ou touchées, celles-ci diffusant l’information aux habitants, principalement via un réseau de haut-parleurs. Mais 2 % des collectivités locales du pays (une trentaine) ne disposent toujours pas aujourd’hui de moyens de transmission. En plus, lors des situations réelles et des exercices récents, des problèmes techniques n’ont pas permis de prévenir la population dans certaines localités.

Pour adopter les bons gestes rapidement, en moins de trois ou quatre minutes, des entraînements sont également indispensables. Pourtant, le premier exercice d’évacuation en cas d’alerte aux missiles, lancé sous l’impulsion du gouvernement, n’a eu lieu qu’en mars 2017. À la fin de l’été, au moment où le Japon a été survolé par un missile à deux reprises, seules quelques dizaines de municipalités en avaient organisé.

Nombre des citoyens ciblés ne savaient pas comment réagir à l’information de protection les appelant, lors du tir du 29 août, à évacuer « dans un bâtiment solide ou dans un souterrain ». Ce manque de réactivité, facile à comprendre, est également observé en cas d’alerte précoce déclenchée quelques secondes avant l’arrivée de secousses sismiques destructrices. Il est par ailleurs nécessaire d’ajouter que seuls quelques milliers de personnes ont accès à un abri antiatomique dans le pays – situation qui ne s’améliorera pas, quoiqu’en ont dit nombre de médias, notamment occidentaux, relayant un « boom » des installations de ce type, alors qu’il n’en est rien réellement. Le gouvernement a toutefois retenu la leçon, puisque le message diffusé après le tir du 15 septembre a été modifié, l’adjectif « solide » ayant disparu. Cet effort de clarté de la part de l’État et des collectivités locales devra être poursuivi. Expliquer par exemple qu’il est recommandé de se réfugier dans les toilettes ou une salle de bain, pièces dont les fenêtres sont beaucoup plus petites, voire absentes, serait un message plus concret et compréhensible par le grand public.

Mais ne nous y trompons pas. Le taux de mise à l’abri des Japonais en cas de danger d’inondation ou de mouvements de terrain, c’est-à-dire des risques qui ne datent pas d’hier, est déjà si faible qu’il paraît malheureusement vain d’espérer une réaction massive de la population face à une menace invisible, moins ancienne et qui ne s’est pas encore concrétisée. Si beaucoup imaginent déjà qu’un séisme majeur ne les touchera jamais, alors que tout l’Archipel peut être frappé à n’importe quel moment par des secousses très violentes, on peut imaginer qu’ils peuvent être aussi nombreux à penser qu’il est impossible que des missiles s’abattent sur le pays ou que celui-ci est suffisamment protégé par les puissants États-Unis.
Les mesures de défense et de protection sont donc sans doute trop faibles aujourd’hui, surtout en cas de tir simultané de quelques dizaines de missiles en direction du Japon. Si ce scénario catastrophe est peu probable aujourd’hui, il ne peut être exclu et doit inciter le Japon à s’y préparer plus sérieusement. En attendant, car les progrès ne se verront pas du jour au lendemain, une des solutions serait pour le Premier ministre Shinzo Abe de s’appuyer sur ses liens avec son allié et ami Donald Trump pour l’encourager à privilégier la voie diplomatique avec Kim Jung-Un, parallèlement aux sanctions économiques. Sans quoi l’option militaire pourrait prendre le dessus, pour le plus grand malheur de tous.

Reste à charge sélectif : définir les critères d’attribution

Fondapol / Général - jeu, 25/01/2018 - 09:50

Quels seraient les bénéficiaires du reste à charge zéro (Rac 0), s’il était sélectif ? C’est à cette question que la Fondation pour l’innovation politique prête son analyse dans cette tribune, prenant part à la réflexion collective sur les moyens permettant d’atteindre le zéro reste à charge maîtrisé. Une analyse qui a vocation à évoluer […]

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