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Diplomacy & Defense Think Tank News

3 conseils pour choisir son vaporisateur weed

RMES - sam, 24/11/2018 - 10:32

Le vaporisateur de cannabis est un appareil qui s’est répandu au fil du temps. Si la majorité des utilisateurs ont été séduits par cet appareil aux diverses caractéristiques et fonctionnalités, cela relate sûrement de son efficacité et de sa capacité à préparer un bon mélange de manière à obtenir et à ressentir un plaisir dans la dégustation.

Dans l’optique de vous procurer de la satisfaction dans le choix d’un bon vapo weed, nous vous prodiguerons ici quelques conseils, afin que vous puissiez faire votre choix. Voici donc quelques astuces pouvant vous permettre de faire le choix qui vous conviendra !

Source de l’article : www.vaporisateur-cannabis.org

Adapter le choix à l’usage

Il est important que vous adaptiez le choix de votre vapo weed à l’usage que vous souhaitez en faire. En effet, ce ne sont pas tous les vaporisateurs que vous avez la possibilité d’utiliser partout et en tout temps. Dans de telles conditions, vous devez vous baser sur les différentes catégories de vaporisateur disponible. Attention au effet du cannabis sur votre santé.

Le vaporisateur de table

Si vous avez l’intention de vaporiser à domicile, un vaporisateur de table qui se branche à une prise murale pourra être un bon choix. Les vaporisateurs de stable sont généralement plus puissants et produisent une vapeur de meilleure qualité. Il existe 3 formes principales de vaporisateurs de salon :

  • Le vaporisateur à tubes : à l’image d’une chicha, le vaporisateur utilise des tubes en verre ou en silicone pour transporter la vapeur du vapo à la bouche.
  • Le vaporisateur à ballon : le vaporisateur produit sa vapeur et la stocke dans un gros ballon. Le consommateur peut alors décrocher le ballon et aspirer la vapeur. Très pratique pour les sessions de groupe.
  • Le vaporisateur hybride : certains vaporisateurs comme le Volcano peuvent utiliser les deux options.
Le vaporisateur portatif

Si par contre vous avez plutôt l’intention de vaporiser en vous déplaçant, vous pourrez choisir un vaporisateur portatif. Ces vaporisateurs sont plus légers que ceux de salon et plus petits. Ils s’utilisent avec une batterie, et se rechargent soit, via un cordon, soit par USB.

Prendre du plaisir à savourer un instant de détente seul ou en compagnie tout en choisissant un appareil de qualité n’a pas de prix. Cependant, en fonction de votre budget, vous pourrez choisir l’Arizer Solo, ou le Titan.

A découvrir aussi : les avantages des piles rechargeables

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Rohingyas : un droit au retour impossible ?

IRIS - ven, 23/11/2018 - 18:03

Plus d’un an après l’accord de rapatriement des Rohingyas signé entre la Birmanie et le Bangladesh, la situation de cette minorité ethnique musulmane est toujours bloquée. Quelle est la situation des Rohingyas tant au Bangladesh qu’en Birmanie actuellement ? À l’approche des élections législatives bangladaises prévues le 30 décembre prochain, cette crise pèse-t-elle sur la campagne électorale ? Le point de vue d’Alice Baillat, chercheuse à l’IRIS, sur la situation.

Un accord bilatéral a été signé entre la Birmanie et le Bangladesh en novembre 2017 pour convenir du retour des Rohingyas dans l’État d’Arakan. Or ce rapatriement, auquel s’est opposée l’ONU, est actuellement suspendu. Quelles en sont les raisons ?

Le rapatriement des Rohingyas a été négocié par les autorités birmanes et bangladaises en novembre 2017, un peu plus de deux mois après leur exode massif vers le Bangladesh qui a fait suite aux exactions commises par l’armée birmane à leur encontre en août 2017. Cet accord de rapatriement est rapidement tombé au point mort en raison d’une incapacité des deux parties à s’entendre sur les conditions de ce rapatriement et d’une stratégie, à mon sens volontaire, de retardement de ce processus par les autorités birmanes qui ne souhaitent pas voir revenir cette population sur leur sol.

L’idée d’un rapatriement a été relancée avec un nouvel accord entre le Bangladesh et la Birmanie il y a quelques semaines. Les deux pays s’étaient accordés pour rapatrier, à partir du 15 novembre et au rythme de 150 par jour, un premier groupe de 2200 personnes environ. Toutefois, les autorités bangladaises ont déclaré quelques jours avant la date butoir qu’elles repoussaient le rapatriement. Cette annonce fait suite notamment à l’appel lancé par de nombreuses ONG inquiètes que ce processus ne respecte pas les conditions d’un retour sûr et volontaire, demandé depuis le début par les Nations unies. En effet, ce rapatriement n’est censé se réaliser que sous quatre conditions : le retour doit être sûr, volontaire, digne et durable pour les Rohingyas en Birmanie. Or, pour l’heure, aucune de ces quatre conditions n’est respectée…

Le retour n’est pas sûr, car les garanties demandées par les Rohingyas et l’ONU concernant la sécurité des populations concernées sur le territoire birman ne sont pas réunies pour l’heure. Ensuite, le retour doit être volontaire, ce qui signifie que seuls les Rohingyas candidats au départ peuvent être rapatriés. Or, on s’est rendu compte que la plupart des Rohingyas inscrits sur les listes communiquées aux autorités birmanes par le Bangladesh n’avaient en réalité jamais donné leur accord pour rentrer. L’annonce de la relance du processus de rapatriement a d’ailleurs provoqué la panique dans les camps. La dignité des Rohingyas n’est également pas prise en compte. Ces derniers ne sont pas associés aux discussions concernant leur rapatriement et n’ont aucune information sur ce qui les attend de l’autre côté de la frontière s’ils retournent en Arakan. On sait seulement que les autorités birmanes prévoient de parquer les Rohingyas dans des centres d’accueil « de transit », qui risquent en réalité fort de n’être que des camps d’internement forcé à durée indéterminée. L’absence de promesse de rendre aux Rohingyas leurs terres, leurs maisons et leurs villages n’augure pas d’une volonté de la Birmanie de réaccueillir durablement et dignement cette minorité musulmane persécutée de longue date, tout comme le refus de rouvrir le débat sur leur citoyenneté.

Quelle est aujourd’hui la situation des Rohingyas au Bangladesh et en Birmanie ? Dans quelle mesure le traitement répressif envers les Rohingyas a-t-il durablement affaibli la Birmanie sur la scène régionale et internationale, à l’image des récentes menaces de la Commission européenne de retirer au pays ses avantages commerciaux envers l’Europe ?

La situation des Rohingyas au Bangladesh et en Birmanie n’a pas beaucoup évolué ces derniers temps. On est toujours dans une situation de blocage où on a, côté birman, entre 200 000 et 300 000 Rohingyas, dont 120.000 sont parqués dans des camps de déplacés internes sans avoir la possibilité d’en sortir, cela depuis 2012. On a encore vu, pas plus tard que la semaine dernière, un bateau transportant une centaine de Rohingyas fuyant les camps de déplacés internes en Birmanie faire naufrage près des côtes birmanes. Cela démontre que la Birmanie est toujours loin de représenter pour cette minorité un territoire sûr et accueillant, et des enquêtes onusiennes ont d’ailleurs montré récemment que les persécutions se poursuivaient en Arakan à leur encontre.

Côté Bangladesh, près d’un million de Rohingyas sont toujours dans des camps de fortune où les acteurs humanitaires se battent chaque jour pour tenter de venir en aide aux réfugiés et de leur apporter l’aide nécessaire. Mais, les besoins sont colossaux, les contraintes nombreuses, et fait préoccupant, l’aide internationale commence à décroître. Il s’agit d’un phénomène assez naturel de lassitude où lorsqu’une crise dure dans le temps, elle se retrouve au bout d’un moment remplacée par une autre dans les médias, occupant alors moins le devant de la scène et tombant aux oubliettes. Cela se traduit par une baisse des dons, notamment des particuliers, les gens pensant que si on n’en parle plus, c’est que la crise est résolue. Or elle est loin de l’être, d’autant que, si la saison des pluies est en train de s’achever, celle des cyclones arrive. Compte tenu de l’exposition des camps aux catastrophes naturelles, si un cyclone important survenait, ce serait une catastrophe pour les Rohingyas et les populations alentour.

Cette crise a bien évidemment des implications sur l’image régionale et internationale de la Birmanie. La décision  de la Commission européenne de mettre en place de nouvelles sanctions commerciales contre la Birmanie montre que le pays reste dans le viseur des puissances occidentales qui continuent d’essayer de faire pression sur les autorités pour sortir de cette crise par la voie diplomatique, mais c’est sans grand succès pour l’heure. Plus encore, on assiste depuis plusieurs mois à une forte détérioration de l’image de la Birmanie sur la scène internationale, à travers notamment le discrédit jeté sur Aung San Suu Kyi. Longtemps encensée par l’Occident pour avoir défendu les droits de l’homme et la démocratie face à la junte militaire, ce qui lui a valu de recevoir le Prix Nobel de la paix en 1991, elle est vivement critiquée et discréditée depuis août 2017 pour son silence et sa complicité passive avec les militaires, face aux exactions dont sont victimes les Rohingyas. Preuve en est, plusieurs prix et distinctions récompensant Aung San Suu Kyi pour son combat contre la junte lui ont été retirés au cours de ces derniers mois.  Le dernier d’entre eux est le titre « d’ambassadrice de conscience » d’Amnesty international, l’ONG justifiant sa décision en arguant que la dirigeante birmane avait trahi les valeurs qu’elle avait auparavant défendues.

Fait inquiétant aussi, l’image d’Aung San Suu Kyi et de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), se dégrade aussi au niveau national. Cette perte de soutien populaire n’est pas liée à la situation des Rohingyas, cette communauté étant largement honnie par la majorité de la population birmane, qui ne les considère donc pas comme des citoyens légitimes en Birmanie. Mais Aung San Suu Kyi et son parti, qui ont suscité énormément d’espoir au sein de la population lors de leur victoire aux dernières élections en 2016, déçoivent aujourd’hui beaucoup, car très peu de progrès socio-économiques sont observés depuis leur arrivée au pouvoir. Alors que des réformes étaient attendues en matière d’éducation, de santé ou de développement économique par exemple, rien n’a été entrepris pour le moment. Par ailleurs, la situation des minorités ethniques et du respect de leurs droits, au-delà même des Rohingyas, reste très préoccupante, tout comme celle de la liberté de la presse.

Alors que des élections générales vont avoir lieu fin décembre au Bangladesh, la question des Rohingyas pèse-t-elle sur la campagne ?

Le Bangladesh est en pleine période électorale, puisque des élections législatives sont prévues le 30 décembre 2018. La crise des Rohingyas ne devrait pas peser de manière significative sur les élections, dont le résultat s’annonce a priori prévisible. La Ligue Awami, au pouvoir actuellement au Bangladesh, devrait briguer sans trop de suspense un troisième mandat consécutif, face à une opposition affaiblie depuis les dernières élections et qui peine à se reconstruire. La cheffe du BNP (Bangladesh Nationalist Party), principal parti d’opposition, est en prison depuis plusieurs mois et ne pourra donc pas se présenter aux élections. Et la coalition de l’opposition qui tente de se constituer pour contrer la Ligue Awami ne devrait pas suffire à empêcher celle-ci de se maintenir au pouvoir pour un nouveau mandat.

Néanmoins, Sheikh Hasina, la Première ministre du Bangladesh et cheffe de la Ligue Awami, a fait du rapatriement des Rohingyas une promesse de campagne. Il faut en effet bien comprendre que l’on se trouve dans un des pays les plus pauvres au monde, et pour qui la gestion de cette crise depuis plus d’un an pèse sur les moyens et les capacités de l’État bangladais, mais aussi sur les populations locales vivant autour des camps. Si ces dernières ont fait preuve d’une grande bienveillance et de beaucoup de générosité pour venir en aide aux Rohingyas dans les premiers temps de la crise, elles subissent aujourd’hui de plein fouet les effets collatéraux de l’installation des camps dans leur environnement : déforestation massive, hausse des prix des denrées alimentaires et des loyers, concurrence accrue pour l’emploi, etc. On observe donc un mécontentement croissant des populations locales qui souhaitent désormais que les Rohingyas rentrent en Birmanie le plus vite possible. Et ces électeurs locaux pourraient, au moment des élections, exprimer ce mécontentement dans les urnes en votant pour un parti de l’opposition. Il faut d’ailleurs sans doute tenir compte du contexte électoral pour comprendre la volonté du gouvernement bangladais de relancer le processus de rapatriement, avant de reculer à nouveau face à la pression internationale : il s’agissait d’une certaine manière de montrer à la population que le gouvernement restait engagé dans la résolution de la crise, et respectait donc sa promesse.

Le gouvernement bangladais risque d’ailleurs à mon sens de se retrouver de plus en plus coincé entre les exigences des Nations unies, qui lui demandent de ne pas renvoyer les Rohingyas en Birmanie tant que les conditions ne sont pas réunies, et celles de sa population, qui ne souhaite pas voir ces réfugiés s’installer durablement au Bangladesh. L’enlisement de la crise risque donc de mettre les autorités bangladaises dans une position de plus en plus compliquée. Tant que l’ONU et les puissances occidentales continuent de soutenir le Bangladesh en apportant une aide humanitaire dans les camps, on peut espérer que celui-ci respecte son engagement de ne pas rapatrier de force les Rohingyas. Mais si l’attention internationale finit à un moment par se détourner de cette crise, et par laisser le Bangladesh de plus en plus seul face à la gestion des camps, alors il n’est pas à exclure que celui-ci s’essouffle et prenne des mesures radicales. Des rapatriements forcés ont déjà été observés lors d’un précédent exode en 1991-1992. Il est donc essentiel de continuer à soutenir le Bangladesh sur le plan humanitaire, mais aussi politique, en maintenant la pression sur les autorités birmanes pour qu’elles apportent les garanties nécessaires à un retour sûr, digne, volontaire et durable des Rohingyas sur leurs terres en Arakan.

D’une possible quarante-neuvième étoile aux crises diplomatiques : les rapports entre la Sicile et les États-Unis de 1945 à aujourd’hui

IRIS - ven, 23/11/2018 - 15:18

Les relations entre la puissance américaine et la plus grande île de la Méditerranée ont connu des variations importantes, surtout depuis la Seconde Guerre mondiale. Retour sur 70 ans de liaisons plus ou moins heureuses.

L’immigration italienne comme socle des relations italo-américaines

Les rapports entre les États-Unis et la Sicile ne sont pas nés en 1945 bien entendu. Durant tout le XXe siècle, les différentes vagues migratoires de Siciliens vers les États-Unis ont créé et renforcé ces relations. Un axe avant tout économique où la main d’œuvre italienne permit l’expansion américaine, tout en offrant l’opportunité d’envoyer des fonds en Sicile et de subvenir aux besoins des familles les plus nécessiteuses. « J’étais venu en Amérique parce qu’on m’avait dit que les rues étaient pavées d’or. Quand je suis arrivé, j’ai découvert trois choses : la première que les rues n’étaient pas pavées d’or. La seconde qu’elles n’étaient pas pavées du tout. La troisième que c’était à moi de les faire ». Ces mémoires d’immigrés résument parfaitement les intérêts de chacun et d’une complémentarité naissante.

L’arrivée du fascisme va encore plus resserrer les liens entre les deux entités. Les Siciliens n’ont jamais été fortement favorables au régime de Mussolini, trop regardant dans les affaires locales pour certains, trop unitaire pour d’autres dans un contexte où la présence d’un État central à Rome n’a jamais été (vraiment) acceptée. L’opportunité de se débarrasser de ce gouvernement totalitaire grâce aux Américains était donc une évidence.

1943 : Sicily State ?

Le rapprochement sicilo-américain s’étant donc pérennisé depuis plusieurs dizaines d’années, le débarquement américain en Sicile fut bien entendu perçu comme une libération, mais également une collaboration, un travail d’équipe où les Italo-Américains avaient fortement œuvré à la coordination. La légende narre d’ailleurs que Salvatore “Lucky” Luciano, mafieux sicilien installé à New York, aurait conduit le premier char arrivé à Palerme. Très certainement plus un mythe qu’une réalité, cette anecdote démontre que la communauté (et la criminalité) italo-américaine était bien plus encline à accepter un nouveau gouvernement plutôt que la dictature fasciste.

Mais ce débarquement et le processus de libération réveillèrent aussi les idées d’indépendance qui s’étaient cachées durant le ventennio fasciste. Le mouvement pour l’Indépendance de la Sicile (MIS) naît en 1943, tout comme l’EVIS, l’armée volontaire pour l’indépendance de la Sicile.

Les rapports entre les Italo-Américains et ce mouvement régional augmentant, l’hypothèse d’un possible rattachement de la Sicile aux États-Unis s’accentua. L’île, dans ce cas, serait devenue le 49e État américain. Le projet était bien entendu très tentant pour les États-Unis qui auraient eu un poste avancé en Europe et en Méditerranée : un point stratégique orienté vers trois continents.

Mais la 49e étoile sicilienne ne naîtra jamais, et ce pour plusieurs raisons. La première était l’instabilité du MIS. À peine né, le mouvement se retrouva confronté à des querelles internes sur ce que devait être la ligne directrice du parti : modéré et républicain à Palerme, d’une gauche filo-anarchiste sur la côte orientale. L’incompatibilité des deux idéologies affaiblit le parti sécessionniste qui sombra rapidement dans une confusion mêlée de faits divers peu clairs. Salvatore Giuliano – un des indépendantistes les plus connus – embrasse le grand banditisme idéologique, au service des États-Unis (et donc aussi de la mafia locale). Il fut l’auteur de plusieurs attentats et de dizaines de morts, principalement des opposants politiques d’extrême gauche et des gendarmes. L’ex-ministre de l’Intérieur italien Scelba déclara : « Salvatore Giuliano était le pistolet des États-Unis sur la tempe de l’Italie. Chaque fois que Truman désapprouvait une mesure [du Président] De Gasperi, Giuliano tuait trois carabiniers ».

Il faut aussi prendre en compte le raisonnement du MIS. La sincérité du mouvement indépendantiste sicilien reste discutable. Son intérêt pour les États-Unis était plus un moyen de pression sur l’Italie qu’un vrai désir de devenir un État fédéral. Dans la vraie tradition sicilienne (depuis les Sicules et les Sicanes), les autochtones de Sicile se sont tournés vers le plus offrant, jouant aux enchères avec ses prétendants pour obtenir les faveurs et les accords les plus intéressants.

Ce risque d’une Sicile version US accéléra le compromis entre le gouvernement italien et les indépendantistes siciliens : en 1946 le statut spécial de la Sicile, encore en vigueur aujourd’hui, était promulgué. Paradoxalement, le cas sicilien fut réglé avant même la nouvelle constitution italienne, qui ne fut ratifiée qu’en 1948.

Les rapports entre la Sicile et les États-Unis furent moins directs durant les années suivantes, mais l’influence américaine sur les votes siciliens fut une nouvelle tentative d’influer sur la politique italienne. L’écrivain Leonardo Sciascia parle dans son ouvrage Les oncles de Sicile des lettres arrivant d’Amérique et incitant à ne pas voter communiste, sous peine de ne plus voir arriver les riches colis d’Amérique envoyés habituellement aux proches.

Les Américains tiennent tout de même un point d’ancrage important sur la côte orientale sicilienne : la base militaire de Sigonella, construite en 1959. Une base stratégique qui fut le théâtre d’un fait géopolitique unique entre l’Italie et les États-Unis.

La crise de Sigonella

Au début des années 80, la Sicile se retrouva en effet au cœur d’un conflit diplomatique majeur, un des plus importants de l’histoire italienne. En octobre 1985, un groupe de terroristes du Front pour la Libération de la Palestine (FLP) prit en otage un bateau de croisière italien au large de l’Égypte. Les négociations avec le FLP par l’intermédiaire du médiateur Abu Abbas permirent de libérer les passagers en échange d’une fuite en avion des ravisseurs vers un pays tiers. Cependant, les terroristes avaient exécuté un otage, un citoyen américain. Pour Ronald Reagan, cet acte ne pouvait rester impuni et 4 chasseurs de l’armée américaine obligèrent l’avion des terroristes à atterrir sur la base de Sigonella, proche de Catane.

Cet avion devint l’objet de toutes les convoitises pour les États-Unis et l’Italie. Une fois atterri en Sicile, l’appareil fut entouré par des militaires italiens afin de détenir ses passagers qui, selon le gouvernement de Rome, devaient être jugés en Italie. Quelques minutes après, une équipe de la Delta Force américaine atterrit (sans autorisation) et entoura à son tour les militaires italiens. Le Président du conseil de l’époque, Bettino Craxi, réquisitionna alors tous les carabiniers proches de la base pour former un troisième cercle autour de la Delta Force et exigea le départ des troupes américaines.

Le gouvernement italien eut raison de Ronald Reagan, qui retira ses troupes. Les terroristes furent condamnés en Italie alors que le médiateur Abu Abbas fut expatrié vers la Serbie. Il sera par la suite arrêté par l’armée américaine en Irak en 2003.

MUOS, ou l’opposition aux radars américains:

Malgré cette crise assez unique, la base militaire de Sigonella est toujours présente, ainsi que quelques autres sites stratégiques américains sur l’île. La Sicile vit donc toujours au gré des tensions que peuvent avoir les États-Unis avec le reste du monde, notamment avec le bassin méditerranéen. Dans les années 80, le journaliste Giuseppe Fava dénonça ce risque dans un article exposant les dangers des missiles nucléaires américains installés à Comiso, au sud de l’île. Il y décriait principalement le risque d’avoir un site nucléaire en première ligne en cas de conflit ouvert avec l’URSS.

Mais le vrai point de discorde fut (et est toujours) l’installation d’un système de communication satellitaire à Niscemi. Le gouvernement Bush père lança en 1991 la construction de ces radars connectés afin d’obtenir une base de repérage et d’information opérationnelle : le MUOS (Mobile User Objective System).

Ce projet est encore au cœur d’une forte opposition de la population sicilienne, et ce principalement pour trois raisons. La première d’ordre de sécurité internationale, les États-Unis restant une cible potentielle de pays voisins de la Sicile. Le second est un rapport indiquant les possibles troubles de la santé liés à ces antennes. Selon les experts de l’ISPRA[1], les risques de troubles de la santé augmenteraient drastiquement dans les zones d’implantation de ce matériel. Enfin, la base de Niscemi se trouve dans une réserve naturelle et les travaux de construction ont fortement réduit le territoire protégé. Dans une zone où la faune et la flore sont essentielles pour le maintien précaire de l’équilibre naturel, l’établissement d’une zone bétonnée n’était pas vraiment la bienvenue.

Malgré ces raisons et de nombreuses suspensions des travaux suite à des condamnations de la part des tribunaux siciliens et la farouche opposition de l’ex-Président de la région Rosario Crocetta (2012 – 2017), les travaux se conclurent en janvier 2014.

Quelles perspectives pour demain?

Le débat autour du MUOS n’est pas terminé. Lors des dernières élections, le programme du mouvement 5 étoiles prévoyait le démantèlement de cette base, tout comme l’abandon du projet de ligne à grande vitesse entre la France et l’Italie (la TAV) ou l’annulation du gazoduc passant par les Pouilles (le TAP). Pour l’instant, le futur de ces grands chantiers est de nouveau remis en question, mais l’on voit mal comment le parti de Luigi di Maio pourrait bloquer ces constructions, les pertes financières seraient trop importantes. Le risque d’un conflit entre Rome et Washington sur le MUOS est donc contenu, voire nul.

Actuellement, les rapports entre la Sicile et les États-Unis ne sont donc plus vraiment au centre de l’attention, les entités siciliennes et italiennes étant plus orientées vers Bruxelles. La crise des migrants met la Sicile en première ligne et (re)passe d’une région aux marges de l’Europe à un centre névralgique pour la gestion des réfugiés, entre opportunités et risques pour la Sicile.

[1] Istituto superiore per la protezione e la ricerca ambientale (Institut supérieur pour la protection et la recherche sur l’environnement)

Something’s Gotta Give: España ante el Consejo Europeo del Brexit

Real Instituto Elcano - ven, 23/11/2018 - 12:25
Salvador Llaudes, Ignacio Molina, Miguel Otero-Iglesias y Federico Steinberg. ARI 126/2018 - 23/11/2018

¿Cuáles son las opciones del Gobierno español ante el Consejo Europeo del 25 de noviembre en el que se debatirá el acuerdo de salida del Reino Unido de la UE?

KI, Daten und Ethik beim forum digital

Konrad Adenauer Stiftung - ven, 23/11/2018 - 10:44
Stefan Stahlberg 2018-11-23T09:44:00Z

L’Allemagne est en surchauffe, profitons-en !

Institut Montaigne - ven, 23/11/2018 - 10:29

La contraction du PIB allemand au 3ème trimestre (-0,2 % sur le trimestre, + 1,1 % sur un an) vient de confirmer l’analyse des "Cinq Sages", le Conseil allemand des experts économiques (SVR), qui avait déjà jeté le froid dans le débat économique européen. Les mauvaises performances du PIB ont une raison contingente – un retard dans la mise en conformité aux normes anti-pollution des véhicules…

Ce que dit l’arrestation de Carlos Ghosn sur la lutte contre l’évasion fiscale

IRIS - jeu, 22/11/2018 - 16:52

Le 19 novembre, Carlos Ghosn, le PDG de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi s’est fait arrêter à Tokyo. Il est soupçonné d’avoir dissimulé une partie de sa rémunération au fisc japonais, remettant le débat sur la fraude et l’évasion fiscales sur le devant de la scène, dans un contexte de montées des inégalités et des nationalismes. Le point de vue de Sylvie Matelly, directrice adjointe de l’IRIS.

Comment interpréter l’arrestation de Carlos Ghosn au Japon ? Une telle arrestation est-elle inédite ?

On constate une montée en puissance de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales, l’arrestation de Carlos Ghosn en est un nouvel épisode. Les initiatives se sont en effet multipliées ces dernières années. C’est le cas aux États-Unis, où la loi FATCA impose à toutes les banques qui hébergent des avoirs de citoyens américains de déclarer leurs revenus au fisc américain. Il est à noter d’ailleurs que tous les citoyens de ce pays (ou tout détenteur d’une Green Card) doivent déclarer leurs revenus aux États-Unis et, en l’absence de convention avec le pays de résidence, y payer leurs impôts. C’est extrêmement efficace ! Par ailleurs, depuis quelques années, la lutte contre l’évasion fiscale se révèle très active aux États-Unis. Il semblerait qu’il en soit de même au Japon. L’Europe pourrait suivre cette tendance, mais les divisions intra-européennes ont bloqué et bloquent toujours bon nombre d’initiatives européennes et les progrès concrets sont essentiellement nationaux. En France, par exemple, dans le cadre de la loi Sapin 2, les rémunérations des PDG doivent être rendues publiques.

Cette arrestation est également singulière par son déroulé puisque c’est un lanceur d’alerte interne qui a prévenu l’entreprise et c’est Nissan, donc l’entreprise elle-même, qui a porté plainte, dénonçant ainsi son propre PDG auprès des autorités. Ce n’est pas la première fois qu’une entreprise le fait. C’est notamment le cas d’Airbus qui a récemment dénoncé des pratiques de corruption auprès des autorités britanniques. Les faits ne concernaient pas directement le top management de l’entreprise (au départ tout du moins), mais ont entrainé une réorganisation interne. Les entreprises se posent de plus en plus souvent en victimes lorsque de telles affaires sortent alors que fut un temps, elles payaient les meilleurs avocats pour se défendre et assumaient les amendes le cas échéant. Ces nouvelles pratiques peuvent réellement avoir un impact sur le management et elles traduisent certainement une prise de conscience des risques que font courir à l’entreprise, l’irresponsabilité de certains…

Par ailleurs, cette affaire, quelle qu’en soit l’issue (Carlos Ghosn n’a pas encore été jugé coupable), confirme l’attention croissante qui est aujourd’hui portée à la fraude fiscale (que certains qualifient encore d’optimisation fiscale). Les scandales autour des Swissleaks, Luxleaks, Paradise ou Panama Papers, ont mis en évidence l’ampleur du phénomène et du manque à gagner pour les États. On peut penser que l’évasion fiscale est devenue, après la corruption dans les années 2000, le nouveau cheval de bataille des ONG et de la société civile. Et, de la même manière que pour la corruption, le rejet de telles pratiques se diffuse partout sur la planète, obligeant les États, mais aussi les entreprises, à réagir et peut-être à agir enfin. Aujourd’hui, plus aucun territoire, plus aucun acteur économique, plus aucun citoyen ne peut ignorer que « corrompre est illégal ». Espérons que nous pourrons faire le même constat pour la fraude fiscale dans quelques années !

Plus globalement où en est la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales ? Des pays sont-ils particulièrement en avance sur ces questions ?

Si on reprend la comparaison avec la corruption, force est de constater que la prise de conscience n’a pas encore permis d’éradiquer le phénomène et il en sera de même pour la fraude fiscale. Ces malversations ont toujours existé, car l’appât du gain a toujours été plus fort que la peur du gendarme. Or, dans un monde devenu global et hyperconnecté, les opportunités de gagner beaucoup d’argent se multiplient. Dans un contexte où les règles restent essentiellement assises sur une base nationale, si les fraudes sont transnationales, elles bénéficient d’une impunité quasi-totale. C’est en cela que les journalistes d’investigation et les ONG ont un réel rôle à jouer en dénonçant ces pratiques. À condition que leurs enquêtes soient sérieuses, non orientées et bien documentées, ces acteurs ont presque plus de pouvoir que les États puisqu’ils renforcent le risque réputationnel pour les entreprises. Avec l’instrumentalisation, potentiellement excessive d’ailleurs, de l’extraterritorialité de leur législation, les États-Unis amplifient l’effectivité des règlementations américaines. Malheureusement, ils utilisent aussi cet instrument à des fins politiques, économiques et financières et le mélange des genres prête à confusion sur le message qu’ils délivrent. Poursuivre une entreprise étrangère pour corruption ou violation d’un embargo des Nations unies est tout à fait légitime, mais le faire pour défendre des intérêts nationaux ou des choix politiques unilatéraux est beaucoup plus discutable.

Pour revenir à la fraude fiscale, la lutte s’est effectivement intensifiée après la crise de 2008 parce que les États, qui avaient soutenu leur économie pour éviter une récession, ont été confrontés à l’ampleur de leur dette publique (shutdown aux États-Unis, crise de la dette en Europe) ou en tout cas à un endettement public extrêmement fort, et ont souhaité récupérer une partie de l’évasion et de l’optimisation fiscales pour la rembourser.

On observe aussi, plus récemment, une prise de conscience globale sur les conséquences politiques et sociales de l’évasion fiscale (Brexit, Trump, contestations et populismes, etc.).

Il est cependant utile de rappeler que la fraude fiscale est devenue systémique aujourd’hui et ce ne sont pas seulement les plus riches qui la pratiquent. Le poids de la fiscalité devient en conséquence de plus en plus lourd pour ceux qui respectent les règles alors qu’il est négligeable, voire nul pour d’autres. C’est inquiétant. Il est nécessaire de prendre conscience que ce n’est ni le niveau de revenu, ni le niveau d’imposition qui incite à frauder, mais bien un état d’esprit irresponsable et inconséquent. L’injustice face à l’impôt décourage et entretient les incompréhensions et les tensions politiques et sociales. Il est vraiment urgent d’agir.

Entrons-nous dans une nouvelle ère plus contrôlée et régulée quant à la fraude et l’évasion fiscale ? 

Il faut l’espérer parce que l’optimisation, l’évasion et la fraude fiscales sont aujourd’hui extrêmement diffuses et diffusées. Effectivement, l’accès aux paradis fiscaux et aux places off-shore est devenu relativement facile et généralisé. Un chauffeur Uber, par exemple, touche une partie de ses revenus dans un compte hébergé dans un paradis fiscal. C’est donc une pratique qui s’est banalisée et qui s’est répandue, permettant à bon nombre de citoyens à travers le monde de payer moins d’impôts.

C’est extrêmement inquiétant pour au moins deux raisons. La première raison est l’inégalité face à l’impôt et les conséquences sur nos modèles sociaux et économiques. Sans impôts, l’État n’a plus suffisamment de recettes publiques pour soutenir ses dépenses et devra par conséquent couper dans un certain nombre d’entre elles. Aux États-Unis, par exemple, ce sont plutôt les infrastructures qui ne sont pas entretenues. En Europe, il s’agira très clairement des modèles sociaux et redistributifs en tête desquels les dépenses de santé. On a vu par ailleurs que les prestations de santé étaient de moins en moins remboursées, en France en particulier.

La deuxième raison concerne le fait que l’optimisation, la fraude et l’évasion fiscales, parce que diffusées et généralisées, entretiennent ces places off-shore et ces paradis fiscaux qui abritent aussi l’argent de la drogue et de la criminalité organisée, qui n’a jamais eu autant de facilité à protéger ses capitaux et ses gains depuis qu’il y a des paradis fiscaux aussi prospères et nombreux. Derrière la question de l’évasion fiscale, il y a donc aussi la question de la criminalité organisée. On peut aussi évoquer l’argent de la contrefaçon et notamment des médicaments, des fausses pièces automobiles, des infrastructures financées par l’argent des mafias, etc. Les conséquences de l’existence de ces paradis fiscaux ne concernent donc pas uniquement l’évasion fiscale et le manque à gagner pour les États.

„Das Herz der Demokratie“

Konrad Adenauer Stiftung - jeu, 22/11/2018 - 15:22
Saskia Gamradt 2018-11-22T14:22:00Z

Wirtschafts- und Sicherheitspolitik: Kanada und Europa rücken enger zusammen

Hanns-Seidel-Stiftung - jeu, 22/11/2018 - 15:13
Während die Spannungen mit der Trump-Administration in der Handels-, Wirtschafts- und Sicherheitspolitik nicht zu leugnen sind, ziehen Deutschland und Kanada meist an einem Strang. Die sehr guten Beziehungen festigte jetzt eine Delegation der Hanns-Seidel-Stiftung. Neben Gesprächen mit Experten in der Hauptstadt Ottawa stand auch die Teilnahme am Halifax International Security Forum auf dem Programm.

L’Europe encore indécise face à la question migratoire

IRIS - jeu, 22/11/2018 - 11:42

La question migratoire reste, trois ans et demi après la crise de 2015, au cœur de l’agenda européen et constituera l’un des points majeurs du Conseil des 13 et 14 décembre prochains.

Au-delà, et sans doute à cause de son importance politique, ce qui est frappant, c’est le tour de plus en plus curieux que prend ce débat. Curieux tout d’abord parce que les tensions à l’origine de la crise se sont beaucoup atténuées. Or, malgré cela, elles constituent toujours un sujet de friction majeur entre États membres.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : si les entrées irrégulières ont concerné 1,8 millions de personnes en 2015, elles n’étaient plus que 170.000 en 2017 et l’on ne dépassera qu’à peine les 110.000 en 2018, soit moins qu’avant le déclenchement de la crise migratoire. Si l’on regarde du côté des pays d’accueil, le nombre d’arrivées est descendu sur les neuf premiers mois de cette année à 13.000 pour l’Italie (soit -80%) et à 11.000 pour la Grèce, avec cependant l’exception notable de l’Espagne (54.000). Mais le sujet nourrit toujours un désaccord majeur entre les pays membres paralysant ou retardant les réformes annoncées en 2016 par la Commission européenne, en particulier celles raisonnables et nécessaires de l’asile, ou celle portant sur la mise en place d’un schéma de réinstallation et de répartition des demandeurs d’asile transférés des zones sensibles, dont 55 000 sont attendus d’ici fin octobre 2019.

Curieux parce que chacun, à Bruxelles, fait mine d’ignorer les problèmes à venir quand d’autres, devant l’opinion, cherchent au contraire à les exagérer : ainsi de la « grande peur » liée à une explosion annoncée de l’immigration africaine. Si celle-ci devrait effectivement augmenter du fait du doublement attendu de la population africaine d’ici 2050, elle ne devrait en aucun cas atteindre les niveaux apocalyptiques promis par certains « spécialistes ». Elle soulève néanmoins suffisamment de problèmes avérés pour que l’Union puisse avoir tout à gagner à les anticiper.

Force est pourtant de constater que ces perspectives ne suscitent que peu de réactions de la Commission qui continue de s’appuyer pour les réguler sur « l’approche globale » lancée en 2005, certes rénovée en 2012, mais qui aurait bien besoin d’être réévaluée. Celle-ci vise sans doute à faciliter l’immigration légale, lutter contre l’immigration irrégulière et valoriser l’impact des migrations sur le développement. Et elle s’inscrit dans des partenariats pour la mobilité (PPM) dont près d’une dizaine ont été signés. Mais ces dispositifs, pourtant consolidés par la création d’un Fonds fiduciaire doté initialement de 1,8 milliards €, servent surtout à répondre à l’urgence plutôt qu’à construire un avenir commun.

Curieux peut-être plus encore par le fait que les mesures qui marchent et sur lesquelles les gouvernements cette fois s’entendent, sont rejetées par une partie de l’opinion publique qui y voit une sous-traitance choquante aux pays d’origine et de transit de la lutte contre l’immigration clandestine. Ainsi, l’accord avec la Turquie en mars 2016 a pourtant permis de réduire les arrivées de 10 000 en 1 seule journée au pic d’octobre 2015 à … moins d’une centaine en moyenne quotidienne dès après sa signature. On pourra cependant s’interroger sur l’orientation des crédits du fonds fiduciaire effectuée de préférence vers le Niger, le Mali, le Sénégal et la Libye plutôt que vers les pays d’origine comme l’Érythrée, le Nigeria, la Somalie ou le Soudan…

Curieux enfin, parce que les positions nouvelles arrêtées le 28 juin par le Conseil européen, et présentées comme le moyen d’apaiser les tensions entre États membres, ne font, au-delà de l’accord affiché, pas vraiment consensus ni recette. Personne ne veut en effet en Europe des nouveaux « centres contrôlés », ni sur les côtes de la Méditerranée, des plateformes régionales de débarquement imaginées pour distinguer, en amont des frontières de l’Union, les demandeurs d’asile des réfugiés économiques. Et ceci, malgré les efforts de la Commission et pour en préciser les contours (notamment en termes d’aides financières), et pour « convaincre » certains pays réticents d’y participer.

Au total, l’Union semble être aujourd’hui dans une espèce d’entre-deux, indécise quant au sens à donner à une vraie stratégie migratoire dont seuls les aspects les plus policiers ont réussi à prendre partiellement forme (renforcement de Frontex et avancées à venir sur Eurodac et le contrôle des voyageurs dans les aéroports). Il est peu probable que les prochaines échéances électorales aident à lever ces ambiguïtés d’autant que la plupart des protagonistes ont choisi de faire des migrations l’axe d’une campagne durant laquelle il y a fort à craindre que les fantasmes l’emportent sur les réalités.

Une présidente française pour la Géorgie ?

Institut Montaigne - jeu, 22/11/2018 - 10:46

Le 28 novembre, les citoyens géorgiens se rendront aux urnes pour le deuxième tour de l'élection présidentielle. Le pays devra choisir entre une candidate née en France, Salomé Zurabishvili, et un candidat soutenu par les partis d'opposition, Grigol Vashadze. Que peut-on attendre de ce scrutin ? Dans quel contexte se déroule cette élection et quelles pourraient en être les implications pour la Géorgie dans la région ? Renata Skardžiūtė-Kereselidze, directrice…

L’Industrie : au centre de Paris, au coeur des réflexions

Institut Montaigne - jeu, 22/11/2018 - 09:44

Comment relancer le dynamisme de nos territoires et redorer le blason de notre industrie ? Cette question, récurrente pour nos pouvoirs publics, l’est tout autant pour les dirigeants d’entreprises qui composent le tissu industriel français. A l’occasion de l’Usine extraordinaire, qui se tiendra, du 22 au 25 novembre, au Grand Palais, l’Institut Montaigne et le METI organisent ensemble "…

EU-Tunisia DCFTA: Good Intentions Not Enough

SWP - jeu, 22/11/2018 - 00:00

The European Union has been negotiating a new free trade agreement (DCFTA) with Tunisia since 2016, seeking to expand mutual market access for all goods, and also services and investments. But great obstacles remain to be overcome. The EU hesitates to grant concessions on agriculture that would make a deal attractive to Tunis, while overall resistance exists within Tunisian civil society, business and politics. A shrewd agreement could promote economic modernisation and growth, to strengthen and stabilise Tunisia’s young democracy. That is obviously also in the EU’s interest. But substantial progress cannot be expected until after elections to the European Parlia­ment and parliamentary and presidential elections in Tunisia in late 2019. The inter­vening period should be used to generate a broader consensus in Tunisia and to enable Tunis to create a negotiating strategy of its own.

Neue Konnektivität im Golf von Bengalen

SWP - jeu, 22/11/2018 - 00:00

Dank des Engagements Indiens hat die Bay of Bengal Initiative for Multi-Sectoral Technical and Economic Cooperation (BIMSTEC) seit 2016 einen neuen Aufschwung erfahren. Indien hofft zum einen, durch eine Intensivierung der regionalen Koope­ration den schwer zugänglichen Nordosten des eigenen Landes besser entwickeln zu können. Zum anderen will es in Anbetracht der Investitionen der chinesischen Belt and Road Initiative in den Nachbarstaaten seinen Führungsanspruch in der Region untermauern. Aus internationaler Perspektive ist BIMSTEC ein wichtiger Baustein der indischen »Act East«-Politik im Kontext der neuen Bedeutung des Indo-Pazifischen Raums. Mit der Unterstützung von BIMSTEC können Deutschland und die Europäi­sche Union (EU) ihre strategische Partnerschaft mit Indien vertiefen und zugleich ihre Sichtbarkeit im Golf von Bengalen erhöhen.

Peace Process Dilemmas Must Be Addressed: CNN Interviews IPI President Rød-Larsen

European Peace Institute / News - mer, 21/11/2018 - 19:52

IPI President Terje Rød-Larsen answered wide-ranging questions on CNN Abu Dhabi about politics and conflict resolution in the Middle East.

On the Arab-Israeli peace process, Mr. Rød-Larsen said, “The process is completely stalled” and is at a crossroads, where the two-state solution, long agreed as the way forward, has collapsed, “and there is a much broader canvas opening up.” He went on to say there are now three possible outcomes being discussed: status quo, two-state, or one-state, calling the one-state solution “not very realistic.” He also said if a snap election in Israel did come to be, there are strong arguments in favor of the United States putting out their peace plan and forcing Israel to take a stand on it, or come up with alternatives. He said the US peace plan, “is very close to being finished” but “has been shared with very, very few people.”

While Mr. Rød-Larsen expressed pessimism about the Arab-Israeli peace process, he said some recent events in the region are cause for optimism. “Very recently, the President of Iraq met with the Emir of Kuwait in Kuwait City. This was a country—Iraq, under Saddam Hussain—that invaded Kuwait and killed the brother of the Emir in front of the palace. And look what these two leaders are showing—compassion, forgiveness, and reconciliation. And the Emir of Kuwait is now leading the reconstruction of the work in Iraq.”

Mr. Rød-Larsen also said the fault lines in the Middle East are now being redrawn away from Arab-Israeli and toward Iran-Saudi Arabia. During the 20-minute conversation, Mr. Rød-Larsen discussed Yemen and the murder of Jamal Khashoggi, among other topics. 

As an example of Mr. Rød-Larsen’s personal and deep ties to the region, CNN host Becky Anderson reminded him that “he may be the only person in the world who has babysat for both Yasser Arafat and Bibi Netanyahu.”  

Zwischen System und Verantwortung

Konrad Adenauer Stiftung - mer, 21/11/2018 - 12:55
Stefan Stahlberg 2018-11-21T11:55:00Z

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