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Diplomacy & Crisis News

Short of War

Foreign Affairs - mer, 03/02/2021 - 22:26
Tension and competition between the United States and China are inevitable. War, however, is not.

The Reality Game

Politique étrangère (IFRI) - mer, 03/02/2021 - 09:30

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver 2020-2021 de Politique étrangère (n° 4/2020). Julien Nocetti propose une analyse de l’ouvrage de Samuel Woolley, The Reality Game: How the Next Wave of Technology Will Break the Truth (PublicAffairs, 2020, 272 pages).

Les études sur la propagande et la désinformation sont traversées de nombreux chausse-trappes et néologismes. Dans The Reality Game, il n’est pas question de fake news ; pour l’auteur, l’expression, ultra-malléable, serait devenue un outil de diffusion massive des fausses informations elles-mêmes. Dans la foulée de travaux récents, Samuel Woolley, à la fois universitaire et think tanker, privilégie le terme de computational propaganda, qu’il estime refléter plus fidèlement les mutations technologiques en cours. Celle-ci consiste en la combinaison des usages des réseaux sociaux, des métadonnées (big data) et d’algorithmes d’Intelligence artificielle (IA) dans l’objectif de manipuler l’opinion publique.

Les illustrations abondent : recourir aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc.) pour attaquer anonymement des journalistes et les dissuader dans leurs enquêtes ; utiliser des serveurs vocaux interactifs imitant la voix humaine pour appeler simultanément des milliers d’électeurs et les désinformer ; utiliser l’IA et les bots pour fausser la communication humaine dans le but de piéger les algorithmes qui gèrent les nouvelles sur les moteurs de recherche et les réseaux sociaux en priorisant certaines par rapport à d’autres. L’idée derrière la computational propaganda est bien de permettre une propagande et une désinformation très personnalisées, tous azimuts, et difficilement maîtrisables pour la victime.

La propagande computationnelle a de nombreux effets bien réels, parfois physiques. Si Samuel Woolley livre des exemples concrets – l’affaire Jamal Khashoggi, les attentats du marathon de Boston en 2013 –, il souligne surtout la dérive technologique de la propagande et de la désinformation à l’ère du tout-numérique. Les vidéos deepfake, qui manipulent la réalité, deviennent de plus en plus crédibles grâce aux outils d’IA, créant un espace d’expression pour de nouveaux types de désinformation – peu coûteux – et présentant un risque élevé d’escalade, notamment dans des contextes électoraux.

Ces outils contribuent à élargir le cercle des acteurs pouvant influencer directement les opinions publiques, voire la prise de décision politique. La désinformation et la subversion « augmentées » à l’IA, moins statiques car diluant plus habilement qu’auparavant l’authentique dans la confusion, renouvelleront, selon l’auteur, les pratiques de guerre informationnelle.

Une autre difficulté majeure tient à l’alignement de facto des intérêts des principaux acteurs de l’« économie de l’attention » (les GAFAM), et de ceux produisant de la désinformation politique. Pour les États, l’un des défis consiste à agir sur le terrain politique en ne laissant pas aux grandes plates-formes le monopole de l’initiative technologique. Woolley n’élude pas la responsabilité des acteurs privés – dont YouTube, souvent « oublié » dans les débats –, qui préfèrent souvent se défausser derrière les promesses de l’IA pour éradiquer désinformation et propagande, au détriment de la prise en compte d’autres facteurs (conditions de travail et formation des modérateurs de ces plates-formes, interrogation sur le profil des consommateurs de la propagande computationnelle, etc.).

Enfin, un des messages de l’ouvrage – nous vivons à une époque où la quête pour contrôler la réalité devient ludique – aurait mérité d’être davantage approfondi, ce que l’auteur fera certainement dans de prochains travaux.

Julien Nocetti

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Derrière l'«<small class="fine"> </small>autonomie<small class="fine"> </small>» des universités

Le Monde Diplomatique - mar, 02/02/2021 - 19:35
L'eldorado universitaire américain n'a cessé de fasciner les élites mondiales, aveuglées par les établissements richement dotés, les campus rutilants et les bibliothèques gorgées d'ouvrages. Même si pendant les décennies de l'après-guerre une certaine démocratisation de l'enseignement supérieur est (...) / , , , , - 2007/09

How to Win the Influence Contest in the Middle East

Foreign Affairs - mar, 02/02/2021 - 14:19
The United States and its Gulf partners should consider a fresh approach that makes use of their wealth and countervailing soft power.

[CITATION] La Turquie : une puissance émergente qui n’a pas les moyens de ses ambitions

Politique étrangère (IFRI) - mar, 02/02/2021 - 09:30

Accédez à l’article de Jana Jabbour ici.

Retrouvez le sommaire du numéro 4/2020 de Politique étrangère ici.

Myanmar’s Coup Was a Chronicle Foretold

Foreign Affairs - mar, 02/02/2021 - 01:56
The military brass in Yangon never relinquished control.

A Plan to Beat Back the Far Right

Foreign Affairs - lun, 01/02/2021 - 19:53
Violent extremism in the United States demands a social response.

«<small class="fine"> </small>Diversité<small class="fine"> </small>» contre égalité<small class="fine"> </small>?

Le Monde Diplomatique - lun, 01/02/2021 - 19:00
A Washington, le 9 août, le ministère de la justice annonçait que 49 % des 16 500 victimes de meurtres en 2005 aux Etats-Unis étaient afro-américaines. Les Noirs ne représentent pourtant que 12,8 % de la population. Moins protégés du crime, ils le sont aussi de la pauvreté (ils constituent 32 % du (...) / , , , , , , , , - 2007/09

«<small class="fine"> </small>Lune l'envers<small class="fine"> </small>», une bande dessinée d'anticipation

Le Monde Diplomatique - lun, 01/02/2021 - 18:21
Un extrait remonté de « Lune l'envers », une bande dessinée d'anticipation de Blutch à paraître ce mois-ci, dans laquelle les personnages « vivent et meurent dans un monde où l'on ne sait pourquoi on travaille, ni même ce qu'il advient du produit de ce travail. » / Entreprise, Femmes, Libéralisme, (...) / , , , , , , - 2014/01

Mirages de la décroissance

Le Monde Diplomatique - lun, 01/02/2021 - 16:18
D'un côté, les partisans d'une frugalité volontaire, renvoyés à la « lampe à huile » par le président français Emmanuel Macron. De l'autre, des dirigeants d'entreprises polluantes débitant des gadgets destinés à alimenter l'aliénation par la consommation. Les caricatures qui structurent les débats sur la (...) / , , , , , , , , , , - 2021/02

Le monde secret du Parti communiste chinois

Le Monde Diplomatique - dim, 31/01/2021 - 16:08
« Après le congrès »… Toute demande d'entrevue avec des dirigeants chinois se solde par cette réponse — ce qui n'exclut pas des rencontres informelles. Que se passe-t-il derrière les murs rouges du siège du Parti communiste, à deux pas de la Cité interdite ? / Chine, Communisme, Démocratie, Idées, Parti (...) / , , , , , , - 2012/09

Gone But Not Forgotten

Foreign Affairs - jeu, 28/01/2021 - 18:45
Even with Trump’s defeat, the rest of the world cannot ignore the country’s deep and disfiguring scars. They will not soon heal.

The Myth of a Responsible Withdrawal From Afghanistan

Foreign Affairs - ven, 22/01/2021 - 14:16
Counterterrorism without counterinsurgency is impossible.

Is a European Democracy Possible?

Politique étrangère (IFRI) - ven, 22/01/2021 - 09:30

This article is the English version of : Marie-Françoise Bechtel, « Peut-il y avoir une démocratie européenne ? », published in Politique étrangère, Vol. 83, Issue 4, 2018.

Asking whether a European democracy is in fact possible is clearly a sign of the times. Does this question, which points to a deficit by inviting us to revisit a much-criticized model, also point to a necessary objective? We might initially think not: things move fast in the early twenty-first century and, as Hubert Védrine highlights, the world does not wait for powers to constitute themselves as such if they have neither the desire nor the ability to do so.

In the multilateral world that is currently taking shape, is the key challenge for Europe not rather to present itself as a power that can defend its economic and strategic interests like the other great centers of power, providing itself with the means to speak in an independent voice to the best of its ability? In terms of this challenge—which plants the seeds of tomorrow in the present, and highlights that action cannot be taken too soon—it could be argued that the EU’s internal modes of existence and organization are ultimately of secondary importance. We might even go so far as to apply the reasoning of Thierry de Montbrial, who believes that in the current international order, what counts is the effectiveness of a regime, which results from its power and thus wins the support of its people.  It is, however, undeniable that the EU lacks effectiveness in its self-projection as a power, and above all lacks the support of the peoples within it. This is hardly surprising.

The democratic deficit

It is difficult for any honest observer, let alone a jurist, to deny that the EU has a democratic deficit. Indeed, the word “deficit” is actually something of an understatement here.

What is inevitable?

It is often pointed out how the EU’s expansion made effective governance based on representation worthy of this name impossible, but this overlooks the fact that the European Economic Community (EEC) turned its back on the essential principles of democracy at a very early stage. It was with the Van Gend en Loos ruling in 1963 that the Court of Justice of the European Communities (CJEC) established law decided by the Community authorities as a “sovereign legal order imposed on member states.” This power grab beyond the letter and spirit of the Treaty of Rome initially went unnoticed, as it seemed to represent a diversion from the hierarchy of norms, a kind of challenge destined to remain the only of its kind. However, and contrary to all expectations, this approach ultimately succeeded in the context of inattentiveness and carelessness on the part of the member states: nature abhors a vacuum, and the ambition of judges did the rest.

It was also with the support of judges that EU directives—which, according to the text of the treaty (still in force), “shall be binding, as to the result to be achieved, upon each Member State”—became texts that set out in detail how this “result” should be reached. As a result, the transposition of directives has now become a matter of simply copying and pasting into domestic law extremely dense texts that are usually dictated by non-representative bodies  —a point to which we will return—with ever-increasing reach. While citizens’ obligation to know the law remains theoretical when it comes to national law (which itself has the tendency to become tediously prolix), this deficit is amplified to the nth degree in European law, with these same citizens being aware of its vast extent and nothing else. For thirty years the EU’s powers were continually expanded, and their juxtaposition with out of reach institutions did the rest.

The institutions

The institutions of the modern EU do not fundamentally differ, in their actual definition, from those present at its beginnings. The fact that they exercise an increasing number of sometimes poorly defined powers does however give the devolved powers of the bodies that make up the EU much greater reach.

Technically speaking the EU is an international organization, but one that is sui generis, in which the member states “have freely chosen to exercise some of their powers in common,” as article 88-1 of the French Constitution has stated since Maastricht (1992). This makes it a unique organization. The question is whether the acceptance of supranationality may exempt the institutions of this unique body from respecting democratic standards founded on the separation of powers. These powers are almost entirely absent: first and foremost, there is no legislative power derived from a sovereign people that has exclusive power to define norms, a power that is shared with the Commission. The Commission is itself not only the executive body of the Council of the European Union, but a parallel source of uncontrolled legislative initiative. Meanwhile, judicial authority is beyond the reach of citizens, who can consult the Court only in cases where there is a direct interest, few of which it recognizes. […]

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Guérilla contre l'avortement aux Etats-Unis

Le Monde Diplomatique - jeu, 21/01/2021 - 18:05
Avec le triomphe des républicains aux législatives de 2010, les militants antiavortement ont repris du poil de la bête. Leur tactique consiste à faire passer des lois restreignant le droit à l'IVG au niveau de chaque Etat, le rendant parfois quasi impossible à exercer. Dernier rempart : la Cour (...) / , , , , , , , - 2013/12

Au-delà de la fraude électorale, le Pérou profond

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Dans des circonstances très controversées, M. Alberto Fujimori, au pouvoir depuis dix ans, a été réélu président du Pérou lors des scrutins des 9 avril et 28 mai 2000. Désavoué par l'Organisation des Etats américains (OEA), qui a retiré ses observateurs, admonesté par les Etats-Unis, il l'a emporté au (...) / , - 2000/07

Le coronavirus amplifie les dérèglements du monde

Politique étrangère (IFRI) - jeu, 21/01/2021 - 09:30

Dans le hors-série Édition 2021 du Monde, le journaliste Philippe Ricard consacre un article à la situation sanitaire mondiale intitulé « Le coronavirus amplifie les dérèglements du monde ». Il y cite notamment Josep Borrell, auteur de l’article « COVID-19 : le monde d’après est déjà là », publié dans le numéro 2/2020 de Politique étrangère.

[…] Au passage, les États occidentaux prennent conscience de leur grande dépendance envers leurs fournisseurs asiatiques. Pas un gramme de paracétamol n’est plus produit en Europe. Au Japon, comme aux États-Unis et en Europe, il est de nouveau question de relocaliser près des consommateurs certaines activités stratégiques, en particulier la fabrication de médicaments. « Notre intérêt politique est de ne pas trop dépendre des puissances qui peuvent, d’une façon ou d’une autre, nous faire payer un jour le prix de notre dépendance », juge Josep Borrell, le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, dans la revue Politique étrangère (IFRI, été 2020). Pour lui, ajuster la mondialisation pour mieux se protéger ne revient pas à céder au protectionnisme. Un des multiples défis du monde post-Covid, à condition que la planète parvienne à tourner la page aussitôt que possible. […]

Retrouvez l’article de Josep Borrell ici.

Retrouvez le numéro 2/2020 de Politique étrangère ici.

Privés de vie privée

Le Monde Diplomatique - mer, 20/01/2021 - 19:21
Collecter et conserver pour chaque citoyen la liste des correspondants, la date et la fréquence des échanges, les sites ou forums fréquentés, les propos tenus et publiés sur les réseaux sociaux, la localisation de leurs appareils mobiles porte tout à la fois atteinte à la liberté de réunion et (...) / , , , , , , , , , , , , - 2015/01

Tous les chemins mènent au Maghreb

Le Monde Diplomatique - mer, 20/01/2021 - 16:41
Dans le cadre de notre enquête sur le Maghreb, nous publions ci-dessous l'opinion de M. Kateb Yacine, jeune poète, romancier et dramaturge algérien, considéré comme le plus doué des écrivains de son pays. / Algérie, Histoire, Littérature, Maghreb - (...) / , , , - 1961/05

The Hidden History of Burma

Politique étrangère (IFRI) - mer, 20/01/2021 - 09:30

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver 2020-2021 de Politique étrangère (n° 4/2020). Sophie Boisseau du Rocher, chercheuse associée au Centre Asie de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Thant Myint-U, The Hidden History of Burma: Race, Capitalism, and the Crisis of Democracy in the 21st Century  (W.W.Norton, 2019, 272 pages).

Voilà un livre que tous les intervenants sur la Birmanie/Myanmar devraient lire avant de poser des jugements, souvent définitifs, sur un pays d’une complexité extrême. Thant Myint-U nous invite à mieux saisir cette complexité en replaçant les événements contemporains dans une perspective historique large, avec les clés de lecture indispensables. Historien pétri des réalités birmanes (son grand-père était un homme politique de premier plan avant de devenir secrétaire général des Nations unies), éduqué à Cambridge, Thant Myint-U est à même d’expliquer à des Occidentaux candides les détours du pays qui, accumulés, rendent la situation contemporaine excessivement sensible.

Le Myanmar (l’auteur explique pourquoi le pays change de nom en 1989) compte 55 millions d’habitants, situé entre la Chine et l’Inde, et bordant le Bangladesh et la Thaïlande. Sa population, à 85 % bouddhiste, est composée de plus de 135 ethnies, au faible niveau d’éducation. C’est l’un des pays les plus pauvres d’Asie, parmi les moins industrialisés, au cœur des trafics mondiaux de narcotiques.

Que s’est-il passé pour que ce pays disposant d’une localisation géostratégique de premier plan, de ressources naturelles abondantes et de talents accumule tant d’impasses et finisse en dictature militaire de 1962 à 2010, isolé du reste du monde ? L’auteur explique le poids de l’histoire, la longue marche vers l’unité nationale, une colonisation britannique violente et qui divise, l’intermède japonais puis les spasmes des années post-indépendance. Dans un contexte trouble, Ne Win prend le pouvoir et mène le pays au bord du gouffre avec la « voie birmane vers le socialisme ». Puis l’armée le remplace en 1988, poursuit de sa vindicte Aung San Suu Kyi et met en place un système prédateur dont elle a directement bénéficié. En réaction, les pays occidentaux appliquent de lourdes sanctions qui n’ont fait qu’accélérer les rapprochements avec une Chine gourmande.

L’ouverture et la transition vers la démocratie ont été applaudies par le monde entier et c’est surtout ces années que Thant analyse. L’auteur montre comment le cyclone Nargis a été un déclencheur et a accéléré la transition, en mettant en valeur l’incapacité et les déficiences de l’armée.

Une question court tout au long du livre : pourquoi ce pays n’a-t‑il pas réussi à se constituer en nation ? L’armée, omniprésente et omnipuissante, n’a pas apporté de solutions durables aux multiples fractures de la société. La démocratie n’y a pas mieux réussi : elle a même exacerbé des conflits latents. C’est à la question ethnique qu’Aung San Suu Kyi, en digne fille de son père, s’est d’abord attelée, avant d’être rattrapée par la question religieuse.

Thant Myint-U parle tout au long de son ouvrage de la question rohingya, et de la place très particulière occupée par les minorités musulmanes en Birmanie/Myanmar. Il raconte comment les terribles événements de 2017-2018 trouvent leur origine dans le Raj britannique et se sont compliqués au fil des ans. Finalement, à travers le drame des Rohingyas, l’auteur montre combien son pays était voué à l’échec pour une raison « cachée » – référence au titre de l’ouvrage : parce qu’il est un État sans être encore une nation. L’auteur appelle donc à « un nouveau projet de l’imagination » qui, au-delà des réformes politiques, permettrait une réconciliation profonde et salvatrice.

Sophie Boisseau du Rocher

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