En septembre 2015, un site nommé Les Echos Start, a été lancé dans le but d’accompagner les jeunes souhaitant s’incérer dans la vie active. Pour ce faire, le média offre toute l’information nécessaire relative à l’actualité des entreprises, les offres de stages et/ou les emplois en France ou à l’international, des témoignages d’étudiants et de jeunes diplômés, des conseils et outils pratiques.
La jeunesse constitue une dimension économique dans chaque Etats membres de l’Union européenne (UE) mais aussi au sein de celle-ci, autant dans leur formation que lors de leur insertion professionnelle. Bien que les chiffres du chômage des jeunes dans l’UE aient diminué en 2016 par rapport à 2015, ces chiffres illustrent un taux de chômage qui reste tout de même élevé. En août 2016, 4, 199 millions de jeunes (de 15 à 24 ans) étaient au chômage dans l’UE, dont 2, 927 millions dans la zone euro. Cela correspond respectivement à un taux de 18,6% et 20,7%. En France, le taux de chômage s’établit en juillet 2016 à 24,4% ; un chiffre qui reste au dessus du taux européen. Ainsi, par son activité, Echos Start s’emploie à la diminution de ces chiffres. Néanmoins, en plus d’agir sur le secteur de l’emploi, la startup se mobilise également au niveau de la citoyenneté participative aux côtés de Make.org, Sciences Politiques et Facebook. En raison de l’approche des élections présidentielles françaises, ces trois acteurs ont lancé le « manifeste des jeunes » intitulé #Inventons 2017. C’est une initiative participative et citoyenne proposant aux jeunes de faire entendre leur voix lors de l’élection présidentielle de 2017. En effet, la jeunesse représente le nouveau souffle, dont a besoin l’UE aujourd’hui, et est un des potentiels « acteurs du changement » comme souligne la startup.
Cette initiative se déroule en trois étapes. Tout d’abord, une plateforme de propositions citoyennes va être établit pendant six semaines afin de recueillir des mesures engageantes des jeunes français. Ces mesures doivent répondre à six enjeux :
Ensuite, en janvier 2017, ces mesures feront l’objet d’une étude par un « laboratoire d’idées » composés d’étudiants volontaires de Sciences politiques, de professeurs et d’experts. Ceux-ci vont établir six programmes d’actions publiques liés aux six débats.
Enfin, ces programmes seront publiés sous la forme d’un manifeste, et un évènement de restitution sera organisé en mars 2017 afin d’interpeller les candidats à la l’élection présidentielle de 2017. Ainsi, ces derniers pourront se prononcer sur les propositions et peut être en intégrer au sein de leur programme.
Par cette initiative, le citoyen français éprouverait un sentiment d’appartenance plus grand dans l’élaboration de la politique française. Le lancement de ce manifeste à l’échelle nationale, est un exemple, qui pourrait être utilisé à l’échelle européenne, favorisant la participation citoyenne active des jeunes européens sur des enjeux actuels puisqu’ils seraient acteurs. Ainsi, cela répondrait à un des objectifs européens visant « à encourager la participation des jeunes à la vie démocratique de l’Europe » (article 165, alinéa 2 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne).
Kristell Prigent
Sources d’informations :
Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne : http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=celex%3A12012E%2FTXT
Site Les Echos start
Site Toute l’Europe :
Cependant, nous voulons également aller plus loin. Nous voulons leur donner tort, pas seulement théoriquement mais aussi empiriquement ; par nos actions, par les actions des citoyens européens. Ainsi, nous avons décidé de mettre en lumière des initiatives citoyennes européennes portées par des individus de différents pays membres. Ces personnes n’ont pas baissé les bras devant les discours populistes qui envahissent la scène politique et agissent tous les jours pour construire l’Europe de leurs valeurs. En voici deux :
Mercredi 12 octobre 2016 se déroulait la cérémonie de remise du Prix du citoyen au parlement européen à Bruxelles. Depuis 2008, ce Prix vise à saluer le travail de citoyens pour leur initiative facilitant la promotion de valeurs communes au sein de l’Union Européenne (UE). Chaque député européen peut nominer un individu ou une organisation par an, les lauréats sont ensuite retenus par la Chancellerie du Prix sous la présidence de Sylvie Guillaume, Vice-Présidente du Parlement européen. Cette année, une cinquantaine de personnes originaires de 26 États membres ont été récompensée a été récompensée pour leurs actions.
Ces projets ont retenu notre attention car ils étaient portés par des valeurs européennes communes. Pendant la cérémonie, Sylvie Guillaume a réitéré l’importance des actions citoyennes au sein de l’Union : « L’Europe vit des heures particulièrement difficiles et paraît parfois se désagréger sous nos yeux. Pourtant des citoyens européens nous montrent que cette Europe est bien vivante et incarnent dans leur quotidien les valeurs européennes. C’est à eux que le Parlement européen rend hommage au travers du Prix du citoyen européen ».
Voici deux des lauréats les plus inspirants. Paul Galles, lauréat du Luxembourg, a reçu le prix pour son engagement en faveur de l’accueil des réfugiés. En effet, il organise depuis plusieurs années des rencontres entre jeunes locaux et réfugiés au travers de Young Caritas au Luxembourg. Grâce à ces rencontres, un réel dialogue a été engagé au sein de la société. Paul s’est également rendu, il y a quelques mois, dans la « Jungle de Calais » pour montrer à ses compatriotes l’aspect transfrontalier de la crise et le besoin urgent de solidarité européenne. Après avoir été nominé, il a déclaré: « Je crois en la force et l’avenir de l’Europe, en la puissance de nos valeurs, de notre solidarité et dans la dignité et la beauté de chaque personne!«
Young Caritas est présente partout en Europe. Pour plus d’informations et pour vous investir, rendez-vous sur http://www.youngcaritas.com/
L’association « Citoyennes pour l’Europe » a également reçu ce Prix. Les fondatrices, dont Martine Méheut, présente à la remise des prix, sont parties du constat que de nombreuses voix s’élevaient pour ou contre la construction de l’UE, mais que l’on entendait trop rarement la voix des femmes. Elles ont alors décidé de créer un réseau de citoyennes européennes pour se faire entendre afin de contribuer à faire vivre davantage une « Europe humaine, pluraliste et démocratique ». Par l’organisation de rencontres et de débats en Europe, l’association a pour objectif d’éveiller l’intérêt pour la culture citoyenne européenne et d’être une force de proposition pour le futur de l’Union.
C’est Pervenche Bérès, députée européenne (S&D, France), qui a proposé la candidature de l’association. Pour elle, « la société civile dans tout son maillage doit être porteuse de la citoyenneté européenne, faisant naître des droits de citoyenneté européenne en Europe au-delà des frontières ». Martine Méheut a ajouté « la démocratie requiert une éducation, or l’Europe manque grandement d’éducation citoyenne, ce qui est très dangereux ».
Elle espère que l’association aidera à développer la citoyenneté, par sa dimension culturelle. « On y travaille« , dit-elle, notamment par les cafés citoyennes pour l’Europe, les saisons au théâtre de l’Odéon ou encore la mise en valeur du patrimoine européen.
Pour plus d’informations et pour vous investir : http://www.citoyennes-pour-leurope.eu/
Ces individus, ces associations soutiennent les valeurs européennes par leurs actions. Ils nous redonnent du courage quant au futur de l’UE et promeuvent une citoyenneté européenne active plutôt que de se laisser décourager par un environnement politique souvent détaché des réalités. Ils nous rappellent que nous sommes tous acteurs du changement, et que la réalité européenne sera celle que nous déciderons de modeler.
Les initiatives présentées, ne sont que deux projets parmi tant d’autres. EU-logos écrira cette année un article par semaine pour saluer les individus qui agissent et inciter d’autres à s’engager. N’hésitez donc pas à nous contacter à communicationeulogosmail.com si vous voulez que nous écrivions un article sur un projet qui vous tiens à cœur.
La communication du Front National (FN) repose sur l’inquiétude, elle vise à l’attiser tout en donnant l’impression qu’il tente d’y répondre. Il s’est ainsi spécialisé dans la diffusion de messages alarmistes, notamment via ses réseaux sociaux : les trois tracts mis en ligne en ce début de mois de novembre constituent de parfaits exemples de cette stratégie propre aux partis populistes et extrémistes.
D’un côté, il y a Pierre, Julie, Sandra, des citoyens Français délaissés par leur Etat au profit d’étrangers. Aucune précision n’est donnée sur eux, alors étoffons-les un peu, qu’en pensez-vous ? Prenons Julie. Elle est donc étudiante, française en France, et cherche une chambre en résidence universitaire autour de Lille ; pas un logement étudiant, une colocation ou un studio, mais une chambre de 9m carré spartiate, une cuisine et souvent des douches partagées avec 5 à 10 autres personnes et une isolation sonore et thermique quasi-nulle. Julie aurait monté un dossier social étudiant, le fameux DSE, et fait une demande de bourse, qui sait ? Elle se débrouillerait, peut-être aurait-t-elle un petit job à côté de ses études pour joindre les deux bouts.
De l’autre côté, se trouvent les migrants, les réfugiés, les fameux étrangers. Choisissons donc une jeune femme, soudanaise, appelons-la Bahit. Elle serait née à Djouba, la capitale du Sud-Soudan. En décembre 2013, elle aurait fuit les violences qui explosent une nouvelle fois après la longue guerre civile de vingt-deux ans qui avait déjà secoué le pays jusqu’au cessez-le-feu de 2002. Le périple aurait duré plus d’un an avant d’atteindre l’Europe puis finalement le Nord de la France. Après avoir laissé derrière elle sa famille et son pays, avoir connu les violences et les traumas inhérents à tout conflit armé, le business révoltant des passeurs, les centres d’accueil, la « Jungle de Calais », elle jouit maintenant d’une chambre au sein d’un centre d’accueil situé à proximité du campus de l’Université Lille 3 à Villeneuve d’Ascq.
La sélection ne s’est pas faite au hasard : Bahit aura dû prouver qu’elle était titulaire d’un baccalauréat, penser à prendre l’attestation d’un Etat dont l’administration reste balbutiante, et d’une solide motivation, notamment en ayant déjà déposé une demande d’asile sur le sol français, accordée avec succès. Or, en vertu du Système de Dublin, il n’est possible de formuler une demande d’asile qu’au sein d’un seul pays européen : le faire en France démontre donc sa volonté d’y vivre. D’autant que le Soudan et le Sud-Soudan, de même que la Syrie, l’Erythrée, l’Afghanistan et le Kosovo d’où proviennent la majorité des migrants et des demandeurs d’asile en France, sont reconnus par les instances compétentes, soient le Ministère des Affaires étrangères et l’Office français de la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra), comme des « pays instables et dangereux pour leurs citoyens ». Cette qualification les rend de facto éligibles à une demande d’asile. Ainsi, en leur fournissant un diplôme français et des cours de langue, le gouvernement entend par-là faciliter leur intégration au sein de la société française.
Ce projet constitue de plus une démonstration de l’efficacité d’un travail de concert entre l’Etat via le Ministre des Affaires étrangères, Bernard Cazeneuve, un professeur d’université et une association à but non lucratif, l’Auberge des migrants, l’une des associations les plus actives pour les habitants de la « Jungle ». C’est d’ailleurs à la suite de son démantèlement que cette solution a pu se concrétiser.
Et ces 80 réfugiés – et non pas migrants puisqu’ils ont obtenu l’asile – finalement, en tant qu’inscrits à l’Université Lille 3, sont désormais étudiants. Peut-être même sont-ils des camarades de Julie, mais certainement pas des concurrents à son droit au logement : si l’académie de Lille fait partie des ensembles universitaires ayant le plus faible ratio demandes / places disponibles, le bâtiment Galois hébergeant les désormais étudiants-réfugiés est voué à la destruction et ne devait accueillir personne au cours de l’année 2016-2017. Surtout, imputer à 80 individus la responsabilité des étudiants mal logés dans l’académie lilloise n’est-il pas quelque peu disproportionné, d’autant que les places occupées ne leur étaient pas destinées ?
Alors certes, les enjeux évoqués sont réels : mal logement, faibles retraites, accueil des migrants, gestion des demandes d’asile, respect des droits fondamentaux des uns et des autres, le tout dans un contexte de crise économique et financière plus ou moins latent ; mais n’est-il pas quelque peu nauséabond, voire carrément ignoble, d’oser une comparaison entre de telles problématiques, comme si la misère et les difficultés de la vie pouvaient être hiérarchisées, d’une part ; mais aussi de se hasarder à une telle tentative de manipulation des citoyens français d’autre part ? Il y en a en effet pour tous les goûts : Pierre le retraité, Sandra dans la force de l’âge et Julie, la jeune étudiante : de quoi donc effrayer et placer l’électorat français face à une situation binaire bien simpliste : ‘eux ou les Autres’. Alors que ‘eux et les Autres’ pourrait être une solution finalement : de nouveaux actifs pour relancer l’économie, financer les retraites, les aides et les politiques sociales – pour les étudiants comme pour les SDF d’ailleurs – , la consommation et l’économie françaises. Certes, la France ne peut accueillir tous les migrants et demandeurs d’asile, mais il convient de souligner que si la démarche d’opposition systématique du Front national peut être rassurante selon un certain point de vue, mais elle n’en demeure pas moins fort éloignée de la réalité.
Emmanuelle Gris