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Défense

Le commandant Birot en mer Noire

Bruxelles2 - mer, 12/05/2021 - 13:14

(B2) Le patrouilleur de haute mer ‘Commandant Birot’ fera escale au port de Constanţa en Roumanie, du 13 au 17 mai. Un déploiement en mer Noire dans le cadre des missions de présence de la Marine nationale. Objectif : montrer la solidarité de la France envers ses Alliés et préserver la liberté de navigation dans une zone contestée et objet de tensions entre l’Ukraine et la Russie. Un déploiement combiné avec d’autres navires de l’Alliance atlantique.

En mer Noire, vue du Cutter Hamilton. Au loin le Starobilsk de la marine ukrainienne (U.S. Coast Guard photo by Petty Officer 3rd Class Sydney Phoenix)

Un navire des garde-côtes US également dans la zone

Le navire des garde-côtes américains, le Cutter Hamilton (WMSL 753), a mené une série d’exercices opérationnels le 9 mai avec un navire de la marine ukrainienne, le patrouilleur de classe Island Starobilsk (P-241), en mer Noire. Une manière pour les États-Unis de montrer sa solidarité avec l’Ukraine, sans être pris en flagrant délit d’escalade. Même si ce navire reste sous pavillon d’une force civile, l’objectif reste le même : « accroître l’interopérabilité dans le cadre d’un effort régional visant à renforcer les partenariats maritimes avec les partenaires de l’OTAN » comme le rappelle un communiqué de l’US Navy.

Le Hamilton, qui appartient à la classe Legend, est d’ailleurs un des plus modernes équipements de la garde-côte US et n’a rien à envier à une frégate légère d’une marine militaire. Long de près de 130 mètres, le navire jauge près de 4500 tonnes, est armé (canons Bofors 57 mm et anti-missile, mitrailleuses lourdes de 12,7 mm) et peut accueillir hélicoptères de type HH-65 Dolphin (Airbus) ou des drones Eagle Eye.

C’est le premier garde-côte américain à voguer sur la mer Noire depuis 13 ans. Le dernier voyage d’un navire des garde-côtes américain, l’USCGC Dallas (WHEC 716), remonte à 2008.

(NGV)

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Une nouvelle base flottante pour l’US Navy

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

La flotte américaine vient d'intégrer officiellement une nouvelle base mobile flottante, l’USS Miguel Keith (ESB 5). La cérémonie de mise en service du bâtiment, construit par le chantier NASSCO de San Diego, s’est déroulée le 8 mai, 51 ans après la mort au Vietnam d'un soldat du corps des Marines dont il porte le nom.

 

(© US NAVY)

 

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Parc éolien de Saint-Nazaire : première fondation posée

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

La première des 80 fondations monopiles du futur parc éolien offshore implanté au large de Saint-Nazaire a été installée avec succès par l’Innovation, de l’armement belge Deme, en charge de cette opération. Long de 147.5 mètres pour une largeur de 42 mètres, ce navire de type jack-up se maintient sur le fond grâce à ses quatre jambes et effectue les manutentions via son imposante grue, d’une capacité de levage de 1500 tonnes. L’Innovation embarque les monopiles dans le port de La Rochelle et les transporte trois par trois sur le site pour les installer.

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Le MSC Virtuosa quitte Le Havre pour rejoindre Southampton

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

Après avoir passé plus d’un mois en attente à quai au Havre, le nouveau paquebot de la compagnie italo-suisse MSC Cruises a appareillé hier après-midi du port normand pour rejoindre Southampton, en vue de sa prochaine mise en service commerciale. Le MSC Virtuosa sera en effet exploité cet été au Royaume-Uni avec des croisières réservées à la clientèle britannique vers l’Angleterre, l’Ecosse et l’Irlande du nord. Il doit débuter ce programme le 20 mai. 

 

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Le port du Havre baptise le Benthos, son nouveau navire polyvalent

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

Signe d’un retour progressif vers une vie normale, le port du Havre organisait hier la cérémonie de baptême de son nouveau navire polyvalent, le Benthos. Un bateau livré fin 2020 par le chantier Merré de Nort-sur-Erdre (Loire Atlantique) dont l’inauguration a dû attendre une évolution favorable de la situation sanitaire.

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Pour sa nouvelle pilotine, la station de Sète opte pour un modèle Delion

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

La station de pilotage de Sète va prochainement lancer une consultation auprès des chantiers navals pour la construction de sa nouvelle vedette. Un bateau dont le modèle a déjà été choisi puisque les pilotes languedociens ont confié sa conception au bureau d’architecture nantais Pierre Delion, qui enregistre ainsi un nouveau succès sur ce marché. Ce sera en effet la septième pilotine française à adopter l’un de ses design.

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GE s’associe à Toshiba pour commercialiser son Haliade-X au Japon

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

Alors que le marché de l’éolien offshore au Japon offre des perspectives alléchantes, le fabricant de turbines GE Renewable Energy, filiale basée en France de l’américain General Electric, a annoncé qu’il avait signé un « accord de partenariat stratégique » avec le japonais Toshiba Energy Systems. Objectif : implanter les phases critiques du processus de fabrication de son éolienne Haliade-X pouvant atteindre 14 MW et soutenir sa commercialisation au Japon.

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La Somme avec un bâtiment turc à Toulon

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

Bâtiment amiral du SNMCMG2, l’un des groupes permanents de guerre des mines de l’OTAN, depuis le 25 avril, date à laquelle il avait pris ses fonctions dans le port italien de La Spezia, le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Somme est revenu à Toulon le 8 mai. Il y achève une escale en compagnie d’une autre unité du Standing NATO Maritime Countermeasures Group 2, le chasseur de mines turc Ayvalik.

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Un bateau-pompe des marins-pompiers de Marseille sur le dock flottant de Foselev

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

Le Capitaine de Corvette Paul Brutus, l’un de deux récents bateaux-pompes légers (BPL) du Bataillon des marins-pompiers de Marseille (BMPM), a récemment réalisé son arrêt technique programmé, non pas dans le port phocéen, mais dans la rade de Toulon. Le navire rouge de 24.9 mètres de long pour 128 tonnes de déplacement en charge est passé sur le dock flottant de la société varoise Foselev Marine.

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Après débat public, le projet de parc éolien de Dunkerque se poursuit

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, était en déplacement lundi à Dunkerque où elle a confirmé la poursuite du projet de construction du parc éolien en mer. Cette décision fait suite au débat public mené entre le 14 septembre et le 20 décembre 2020 par la Commission particulière du débat public (CPDP) qui avait rendu ses recommandations en février dernier.

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Eolien offshore : un nouveau site internet compile des données

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

Alors que les premiers projets éoliens offshore voient le jour en France, le ministère de la Transition écologique a lancé un site internet les recensant : eoliennesenmer.fr. Il compile documents et études de sites sur les projets d'éoliennes en mer.

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Havila démarrera sa ligne côtière en Norvège au mois d'août

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

Le service était censé démarrer en janvier. Ce sera finalement fin août que les deux premiers navires côtiers de l'armement norvégien Havila Kystruten, les Havila Capella et Havila Castor, vont débuter leur service sur la ligne entre Bergen et Kirkenes. Les deux navires devaient initalement être alignés début juillet mais ont finalement dû subir un nouveau retard. 

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Hurtigruten : plus de GNL mais des batteries pour convertir les navires

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

Ce ne sera donc pas du GNL ou du bio-gaz pour ces trois navires d'Hurtigruten. Hier, le groupe norvégien a annoncé que trois de ses bateaux dédiés à la ligne de l'Express Côtier allaient entrer en chantier pour une évolution de leur propulsion. Mais ce seront des moteurs diesel B33:45 V de Bergen, accompagnés de deux systèmes de batteries SAVe Energy de 1120 kWh de Kongsberg, qui propulseront ces bateaux.

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HydroQuest va lancer une ferme pilote de 17.5 MW dans le Raz Blanchard

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

HydroQuest passe à la vitesse supérieure. Le concepteur et fabricant français d’hydroliennes marines basé près de Grenoble a annoncé lundi qu’il allait reprendre la concession de la ferme pilote d’hydroliennes développée par EDF Renouvelables au Raz-Blanchard, en Normandie. HydroQuest immergera 7 machines pour un total de 17.5 MW.

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Pêche post-Brexit : reprise des négociations avec Jersey

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

Après les tensions des derniers jours à Jersey, les négociations pour les pêcheurs français vont reprendre, a annoncé,  hier mardi, Annick Girardin, la ministre de la Mer.

Les négociations autour du sort des pêcheurs français dans les eaux de Jersey, dont certains s’étaient vus délivrer des licences de pêche assorties de restrictions jugées « inadmissibles » par Paris, vont reprendre « dans les heures qui viennent », a déclaré mardi la ministre de la Mer Annick Girardin.

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Sabella va expérimenter deux hydroliennes dans le golfe du Morbihan

MeretMarine.com - mer, 12/05/2021 - 03:28

Nouveau projet pour l’entreprise quimpéroise Sabella. Le turbinier, connu pour l’implantation d’une hydrolienne D10 dans le passage du Fromveur, au sud d’Ouessant (Finistère), veut en immerger deux autres dans une concession du golfe du Morbihan, d’ici fin 2022, et pour une durée de trois ans.

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Incidents entre bateaux de pêche italiens et turcs au large de Chypre

Bruxelles2 - mar, 11/05/2021 - 17:30

(B2) Un incident a opposé ce mardi matin, vers 10 h 10, des bateaux de pêche turcs et deux bateaux de pêche italiens (le Giacalone et le San Giorgio 1) dans les eaux au nord de Chypre. Suscitant l’intervention de la marine italienne et des garde-côtes turcs

(crédit : Marine italienne)

Les bateaux de pêche turcs ont lancé divers projectiles —pierres et bombes fumigènes — et mené diverses manœuvres à vitesse. Dont l’une a abouti à un « contact » avec le bateau de pêche Giacalone, qui a subi des dommages mineurs.

La frégate de la marine italienne Carlo Margottini (F-592) qui était en patrouille dans la zone, à 35 miles au sud, dans le cadre de l’opération ‘Sea Guardian‘ de l’OTAN est alors intervenue, indique la marine italienne. Son hélicoptère ainsi qu’un patrouilleur des garde-côtes turcs ont intimé aux bateaux de pêche turcs de cesser l’action. Les bateaux de pêche italiens ont été incités à par précaution, de la zone contestée. Ces interventions ont permis de reprendre le contrôle de la situation.

(NGV)

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Remettre d’aplomb l’accord sur le nucléaire iranien. Pas facile. Six ans ont passé. La méfiance s’est installée (Enrique Mora)

Bruxelles2 - mar, 11/05/2021 - 14:22

(B2) Pourquoi les pourparlers de Vienne sur le nucléaire iranien sont si complexes ? Comment Iran et USA se sont éloignés aussi vite ? Pourquoi est-ce important pour les Européens ? Un des principaux acteurs du processus s’explique. Un point de vue rare, à lire avec attention, pour bien comprendre tous les enjeux de cette négociation

Dans un article publié fin avril dans Politica Exterior, revue espagnole spécialisée sur les questions diplomatiques, le directeur politique du service diplomatique européen (SEAE), Enrique Mora, décrit toute la complexité de négocier un nouvel accord là où il n’y a normalement … « rien à négocier. Tant les engagements nucléaires que les sanctions à lever sont expressément inclus dans le JCPOA. ». Le tout face aux hostilités et réticences qui existent non seulement à Téhéran et à Washington, mais aussi dans les capitales arabes. « Cette méfiance marque le format des négociations, l’impossibilité pour la partie iranienne de rencontrer physiquement la délégation américaine ».

Autre notion à prendre en compte : le temps écoulé depuis la signature de l’accord (en 2015) et les changements géopolitiques depuis. « Il est complexe de gérer une négociation dans laquelle le texte a été approuvé par les parties [et qui] maintenant, étant le même dans son sens littéral, génère des perceptions différentes. »

Une négociation sur le fil du rasoir

Deux négociations en une

En fait, il n’y a pas une négociation, mais bien « deux processus parallèles » en cours à Vienne. La première est assez « formelle », au sein de la Commission mixte, qui rassemble les six participants à l’accord (France, Allemagne, Royaume-Uni, Chine, Russie et l’Iran), plus l’Union européenne qui assure à la fois la présidence et la coordination de la réunion. C’est, en effet, le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, qui a été désigné comme le coordinateur de la commission. Le second processus, beaucoup plus informel, se déroule entre l’Iran et les États-Unis, par intermédiaire interposé.

Iran et USA discutent par l’intermédiaire de l’UE

C’est ce qu’on appelle « des négociations de proximité dans le jargon diplomatique », une modalité dans laquelle les parties n’ont « pas de réunions en face à face en raison de limitations politiques », mais sont dans le même espace physique. En l’espèce, ils sont « tout près », à quelques dizaines de mètres de distance, dans deux hôtels situés sur le Kärntner Ring viennois, discutant par l’intermédiaire du coordinateur de l’UE qui joue « ici le rôle de facilitateur ».

Enjeu : rétablir l’équilibre délicat d’origine

L’objectif des deux processus est le même : faire du JCPOA un accord « opérationnel et efficace ». Pour ce faire, « il est nécessaire de rétablir l’équilibre délicat sur lequel il a été fondé à l’origine : la garantie que le programme nucléaire iranien est exclusivement à des fins civiles, d’une part, et la levée des sanctions imposées par la communauté internationale, de l’autre ». Ces sanctions ont été adoptées lorsque la suspicion d’un programme militaire s’est avérée « plus que fondée ».

Les effets dévastateurs sur l’accord de la politique ‘Trump’

La politique de pression maximale a échoué

« L’équilibre s’est effondré lorsque l’administration de Donald Trump a abandonné l’accord, a réimposé les sanctions précédemment levées et en a ajouté beaucoup d’autres dans le cadre de la soi-disant ‘politique de pression maximale‘ ». Une politique qui « a échoué dans son objectif de ramener l’Iran à la table de négociations et de forcer la République islamique à accepter ce que l’administration américaine précédente considérait comme un accord plus favorable ».

L’effet négatif des sanctions extraterritoriales

Les effets sur l’économie iranienne ont été « dévastateurs ». De pair avec la nature « extraterritoriale » des sanctions américaines, elles ont conduit au « retrait de pratiquement tous les acteurs économiques internationaux et à une sécheresse prolongée des investissements ou des relations commerciales ». Malgré cela, la République islamique a « continué de respecter l’accord pendant un peu plus d’un an ». Un point souvent peu mis en avant dans les négociations.

Le dérapage nucléaire iranien

L’Iran a « finalement » commencé à prendre des décisions nucléaires qui « s’écartaient clairement » du JCPOA. Ces derniers mois, ces décisions ont été accélérées avec des décisions d’une « gravité incontestable », comme l’enrichissement à 60% ou la production d’uranium métal. Toutes ces décisions, et celles en cours, sont intégrées dans les pourparlers de Vienne en tant que « questions à résoudre ». « Ce n’est pas le moindre des problèmes que l’objectif des pourparlers évolue à mesure que l’Iran adopte de nouvelles mesures. Le but bouge pendant que le jeu est joué. »

Les principaux obstacles, politiques, de la discussion

Une série « d’obstacles » émaillent la discussion. « Dans les deux capitales, l’accord a probablement plus de détracteurs que de partisans. » Les raisons sont diverses.

Le prisme américain d’Israël et du Golfe

Aux États-Unis, à « l’hostilité historique » envers la République islamique, s’ajoute un courant de pensée « fortement influent au Congrès, plus soucieux d’adapter la politique américaine aux intérêts de son allié le plus important dans la région que d’analyser l’intérêt national américain au Moyen-Orient ». L’administration Trump a été le « paradigme de ce courant de pensée, subordonnant les relations entre les États-Unis et les pays arabes aux intérêts légitimes d’Israël ».

Le patriotisme nationaliste en Iran

En Iran, derrière l’enjeu nucléaire se reflète, une « tendance fondamentale depuis quelques années » : le remplacement de l’idéologie islamique, « beaucoup moins attrayante pour les générations suivantes par un nationalisme qui a toujours eu un impact énorme sur l’opinion publique iranienne ». De ce point de vue, « toute limitation du programme nucléaire , que personne ne prétend publiquement être militaire, » est considérée comme une « ingérence inacceptable ». « Le soi-disant ‘exemple nord-coréen’ n’échappe pas non plus à cette perception. » Cette situation de « désaffection » se traduit, « avec une force perceptible à chaque minute de la négociation, par la peur « d’aller trop loin » dans les propositions, que ce soit en termes de levée des sanctions ou de retour aux engagements nucléaires. »

Une méfiance extraordinaire entre Téhéran et Washington

Le « deuxième obstacle » est « l’extraordinaire méfiance » entre les États-Unis et l’Iran, qui « remonte à des décennies, et que l’administration Trump a considérablement aiguisée ». Cette méfiance « marque le format des négociations, l’impossibilité pour la partie iranienne de rencontrer physiquement la délégation américaine sur ordre exprès du guide suprême, et donc les pourparlers de proximité. » Mais cela pourrait aussi « marquer les résultats possible ».

L’hostilité arabe et israélienne

Troisième obstacle : « l’extraordinaire hostilité » à l’accord d’une « bonne partie des pays arabes et, bien entendu, d’Israël ». « Mais là aussi, quelque chose est en train de changer. Un bon exemple en est les déclarations de Rayd Krimly, directeur de l’analyse et des prévisions au ministère saoudien des Affaires étrangères, qui place désormais la restauration de l’accord comme une première étape et non comme quelque chose de négatif, rejetable, politique officielle du royaume jusqu’à là ». Même du côté israélien, il « existe des mouvements de personnalités prestigieuses qui ont occupé des rôles importants dans la politique étrangère et de sécurité israélienne ».

Une négociation à haut risque politique pour chacun

Participer aux pourparlers demande à chaque gouvernement « d’investir un capital politique considérable » pour les mener à bien. A cela, il faut ajouter la « parfaite asymétrie » des situations politiques. On a un président (Joe Biden) qui « débute » à Washington et un président (Hassan Rohani) qui « arrive en fin de mandat » à Téhéran.

Négocier sur quoi ?

Un élément marquant de cette négociation, est que normalement « il n’y a rien à négocier ». Tant les engagements nucléaires que les sanctions à lever sont « expressément inclus dans le JCPOA. Certaines discussions pour revenir à l’accord devraient se limiter à la prise de procès-verbaux du retour à l’accord. Et pourtant, ce n’est pas si simple. » 

L’effet ‘usure’ du temps

La difficulté vient, « du temps écoulé » depuis la signature de l’accord (six ans !), « des expériences des parties, très négatives dans le cas iranien, et des perceptions que le temps a suscitées dans un contexte de profonde méfiance ». Sans parler « du changement géopolitique depuis janvier 2015 », qui se traduit également par « des attitudes différentes des autres participants » à l’accord. Il est « complexe de gérer une négociation dans laquelle le texte a été approuvé par les parties et maintenant, étant le même dans son sens littéral, il génère des perceptions différentes ».

Le retrait non prévu d’un partenaire

La première chose que le temps a apportée, était « quelque chose à laquelle, apparemment, personne ne s’attendait : le retrait de l’une des parties ». Inattendu. La preuve : à « aucun moment, il n’a été proposé d’introduire des dispositions à cet égard dans l’accord, ce qui est courant dans d’autres instruments internationaux ». Au-delà des effets immédiats sur l’accord, ce retrait a des conséquences politiques sur la négociation du retour. « Ce qui exigeait auparavant un changement de régime, maintenant un simple changement de gouvernement suffit. »

La polarisation américaine

Cette « polarisation » aux États-Unis, qui se traduit par « des virages brusques, parfois à 180 degrés, de la politique étrangère », a eu des effets « dévastateurs » pour le JCPOA. La partie iranienne cherche aujourd’hui à « avoir la garantie que cela ne se reproduira plus, qu’il n’y aura pas d’autre retraits à l’avenir, ou du moins qu’il y aura des garanties pendant plusieurs années pour les acteurs économiques ». Obtenir une telle garantie est « hautement improbable ». Difficile d’empêcher en effet « le jeu démocratique de l’alternance » en vigueur aux États-Unis.

L’acquisition d’un savoir-faire nucléaire ineffaçable

Si Téhéran a toujours été soucieux de souligner que toutes des décisions « contraires à l’accord nucléaire », étaient « réversibles » — avec l’argument ‘nous pouvons arrêter d’enrichir de l’uranium à tout moment et revenir à la limite fixée dans l’accord’ —, ses avancées scientifiques, elles, semblent peu réversibles. « Quiconque connaît la thermodynamique connaît l’irréversibilité existentielle inhérente à tout processus projeté dans le temps ». « Je crains qu’il n’y ait pas d’exception ici. Pour ne citer qu’un exemple, les connaissances acquises par les scientifiques iraniens sont irréversibles. Ils en ont donné une bonne preuve dans la vitesse et en fait, ils ont renoncé à l’accord en seulement trois mois. »

Une leçon pour l’Union européenne

Dans cette négociation, l’Union européenne accomplit deux choses à la fois. Elle coordonne les négociations multilatérales et facilite les négociations bilatérales (entre USA et Iran), et elle défend son intérêt pour la non-prolifération et la stabilité au Moyen-Orient. « Il existe peu de précédents à cette dualité. C’est un élément à ajouter au débat en cours sur la pertinence de l’UE dans un environnement géopolitique différent, beaucoup plus complexe. » « C’est une leçon pour l’Union européenne »

Propos d’Enrique Mora – traduits et mis en évidence pour plus de lisibilité par NGV – titres et intertitres sont de la rédaction.

Repris avec l’autorisation de l’auteur et de Politica Exterior

Lire aussi : Le café de Vienne meilleur pour l’esprit diplomatique ?

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Parler ou servir, il faut choisir

Le mamouth (Blog) - lun, 10/05/2021 - 12:48

Après le conciliabule du 8 mai entre le président et ses chefs d'état-major, projeté sur écran sans le son

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