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Afrique

"Free Congo" : des rappeurs dénoncent la guerre en RD Congo dans un clip engagé

France24 / Afrique - ven, 07/03/2025 - 18:08
Gradur, Youssoupha, Damso, Ninho, Josman ou encore Kalash Criminel... quand des grands noms du rap franco-belge se réunissent dans un clip engagé pour dénoncer les atrocités en cours dans l’est de la République démocratique du Congo.
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Sénégal : la France a commencé à restituer ses installations militaires

France24 / Afrique - ven, 07/03/2025 - 17:54
La France a commencé à restituer plusieurs installations utilisées par l'armée française au Sénégal, les premières transférées dans le cadre, d'ici la fin de l'année, de son retrait militaire de ce pays ouest-africain.
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Prendre le volant pour gagner sa vie : les Nigérianes s'imposent dans les transports

France24 / Afrique - ven, 07/03/2025 - 17:49
Après avoir perdu son emploi dans une banque, Amaka Okoli, mère de famille de 38 ans, a été contrainte de changer de profession et est désormais conductrice de bus. Au Nigeria, la conjoncture économique actuelle pousse de plus en plus de femmes à se lancer dans cette profession longtemps réservée aux hommes. Exemple à Lagos, la capitale. 
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La France restitue au Sénégal plusieurs installations militaires

France24 / Afrique - ven, 07/03/2025 - 16:03
Dans le cadre de son retrait militaire au Sénégal, prévu à la fin de l'année 2025, la France a restitué, vendredi, plusieurs installations utilisées par l'armée française. Dans cette perspective, le licenciement de l'ensemble du personnel sénégalais est prévu "au 1er juillet 2025".
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À Kigali, des artistes congolais et rwandais promeuvent la paix par la danse

France24 / Afrique - ven, 07/03/2025 - 15:06
Depuis le début de l'offensive du M23 en République Démocratique du Congo, près de 80 000 personnes ont fui vers les pays voisins, selon le HCR. Alors que le Rwanda est accusé de soutenir le M23, des Congolais ont pourtant fait le choix de vivre à Kigali pour fuir les violences. Les échanges diplomatiques ont beau être au point mort, de nombreux artistes espèrent promouvoir la paix via l’art et les amitiés qu’ils ont tissées ici.
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Augmentation de la criminalité et hausse des prix : la vie à Bukavu sous le joug du M23

BBC Afrique - jeu, 06/03/2025 - 17:49
Cela fait plus de deux semaines que le groupe rebelle M23 s'est emparé de la ville stratégique de Bukavu, située à l'extrémité sud du lac Kivu. Les habitants ont déclaré à la BBC que les rues sont « pleines de peur ».
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Comment l'origine de la maladie des pêcheurs sénégalais a-t-elle été déterminée ?

BBC Afrique - mer, 26/02/2025 - 17:33
Le coupable de la maladie mystérieuse des pêcheurs au Sénégal est une microalgue marine toxique. Voici comment son origine a été déterminée.
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Raffinage du pétrole brut au Sénégal : qu'est-ce que cela signifie pour le pays ?

BBC Afrique - mar, 25/02/2025 - 16:09
Le Sénégal, nouveau producteur de pétrole, est entré dans une nouvelle ère de la transformation de son secteur pétrolier et énergétique avec le début du raffinage de son pétrole dans sa propre raffinerie. Mais, cela transformera-t-il réellement l'économie ou des défis financiers, économiques et environnementaux limiteront-ils son impact ?
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Campagne cotonnière 2024/2025 : Une baisse de 26% de la production du coton conventionnel enregistrée

Lefaso.net (Burkina Faso) - jeu, 20/02/2025 - 11:00

Au cours de l'hebdomadaire conseil des ministres du 19 février 2025, le ministre de l'Industrie, du commerce et de l'artisanat, Serge G. Poda, a fait le bilan à mi-parcours de la campagne cotonnière 2024/2025.

Les résultats provisoires de la campagne 2024/2025 pour ce qui est du coton conventionnel en fin janvier 2025, s'établissent à 286 623 tonnes contre 386 794 tonnes en 2023/2024. On note donc une baisse de 26% par rapport à celle de la campagne 2023/2024. Par contre, le rendement moyen connaitrait une amélioration et s'établirait à 827 kg/ha. Pour ce qui est de la production spécifique du coton graine biologique, le volume prévisionnel attendu est de 942 tonnes avec un rendement moyen attendu de 372 kg/ha.

La baisse de la production du coton conventionnel est constatée malgré la subvention visant à rendre les intrants accessibles aux producteurs et qui s'élève à 39,512 milliards F CFA.

www.lefaso.net
Source : compte rendu du conseil des ministres

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Burkina/Développement local : Le PNUD et IAMGOLD Essakane SA renforcent leur partenariat au profit du Sahel

Lefaso.net (Burkina Faso) - jeu, 20/02/2025 - 10:52

Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la société minière IAMGOLD Essakane SA poursuivent leur engagement en faveur du développement local et de la cohésion sociale dans la région du Sahel.

Les deux parties ont tenu une rencontre d'échanges sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la composante FAMAGODO du projet Gouvernance locale et cohésion sociale (GoLCoS). Cette réunion a aussi été l'occasion d'aborder les perspectives d'avenir de leur collaboration, ce mercredi 19 février 2025, à Ouagadougou.

La composante FAMAGODO du projet GoLCoS, financée conjointement par le PNUD et IAMGOLD Essakane SA, vise à améliorer l'accès aux infrastructures de base, à renforcer l'employabilité des jeunes et à promouvoir l'insertion socioéconomique des femmes et des personnes déplacées internes (PDI). D'une durée de deux ans (1er décembre 2023 - 31 décembre 2024), elle a été mise en œuvre dans les communes de Falagountou, Markoye, Gorom Gorom et Dori.
Grâce à cette initiative, des transformations significatives sont déjà observables selon les acteurs.

L'amélioration des opportunités d'emploi pour les jeunes, l'autonomisation des femmes, ainsi que l'accès à des infrastructures essentielles telles que l'eau potable et l'éclairage solaire, ont contribué à renforcer la résilience des communautés locales. Ces avancées ont également favorisé une meilleure productivité des activités agrosylvopastorales et renforcé la sécurité dans les zones bénéficiaires.

Les parties prenantes ont annoncé des perspectives positives, avec l'intention de poursuivre la mise en œuvre de FAMAGODO

Des résultats encourageants et une collaboration renforcée

Le représentant résident du PNUD, Alfredo Goncalves Teixeira, et le directeur général de IAMGOLD Essakane SA, Tidiane Barry, ont exprimé leur satisfaction quant à l'avancée des activités du projet. Reconnaissant l'impact positif de cette initiative sur le bien-être des populations locales, ils ont affirmé leur volonté de poursuivre et d'intensifier leur collaboration.
« Après avoir passé en revue les résultats de ce projet, je peux dire qu'ils sont très satisfaisants. Car on voit véritablement que ce projet a un impact très positif sur les populations au niveau du Sahel, notamment la composante femmes, jeunes et populations vulnérables.

Cela a été vraiment intéressant et bénéfique pour nous, de nous associer à un organisme comme le PNUD afin d'acquérir cette expérience du développement qu'ils ont. Ce qui permet de mettre en place des projets durables au Sahel », a affirmé Tidiane Barry, directeur général de IAMGOLD Essakane SA.

« Quand on fait référence à la construction du bouli d'une capacité de 30 000 m3, c'est plus de 17 000 ruminants qui vont avoir accès à cette retenue d'eau-là », Tidiane Barry, directeur général de la mine IAMGOLD Essakane SA au Burkina Faso

Ainsi, souligne-t-il, ce sont plusieurs infrastructures et activités génératrices de revenus qui ont pu être réalisées pour répondre aux besoins cruciaux des femmes, des jeunes et des populations vulnérables du Sahel. Et ce, grâce à un investissement initial de 2,5 millions de dollars US, soit environ 1,46 milliard de francs CFA, dont 1,17 milliard de francs CFA constitue l'apport de IAMGOLD Essakane SA.

À cela s'ajoutent, poursuit-il, 125 projets incubés au profit des femmes et des jeunes, 2 km de rue marchande éclairée à l'électricité solaire, une bibliothèque équipée et dotée d'une connexion Internet, etc. Lors de la rencontre, les parties prenantes ont convenu de prolonger la mise en œuvre de la composante FAMAGODO, avec un apport financier plus conséquent, afin de consolider et d'élargir les acquis.

« Le choix du partenariat avec IAMGOLD Essakane SA est basé sur une évaluation rigoureuse du PNUD. Il y a donc tout un processus pour nous rassurer d'un bon partenariat. C'est pourquoi, le partenaire doit respecter les critères et principes des Nations Unies. Ce qui était le cas d'Essakane. Et je félicite ce partenariat avec Essakane avec qui nous menons un projet innovant qui nous permet de mesurer l'impact de l'intervention de cette société minière dans le domaine des objectifs de développement durable (ODD) », a expliqué Alfredo Goncalves Teixeira, représentant résident du PNUD au Burkina Faso.

« Nous voulons démontrer que les entreprises minières, à travers des investissements importants, peuvent avoir des projets à impact durable », Alfredo Goncalves Teixeira, représentant résident du PNUD au Burkina Faso (à gauche)

Un engagement durable pour le développement du Sahel

La collaboration entre le PNUD et IAMGOLD Essakane SA s'inscrit dans une dynamique de développement durable et de renforcement de la cohésion sociale dans une région confrontée à de nombreux défis socioéconomiques et sécuritaires. En mettant l'accent sur l'autonomisation économique, l'accès aux services de base et la résilience des communautés, cette initiative illustre l'impact positif des partenariats entre le secteur privé et les institutions internationales pour le développement.

Avec la prorogation annoncée du projet et l'augmentation du financement, les perspectives sont prometteuses pour les populations bénéficiaires. Ce partenariat stratégique démontre une fois de plus que des actions concertées et durables peuvent contribuer à un développement inclusif et équitable, en apportant des solutions concrètes aux défis locaux. Pour rappel, le projet GolCos est cofinancé par les Pays-Bas et le PNUD qui englobe plusieurs composantes dont la composante FAMAGODO.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

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Ouagadougou : La police nationale met la main sur un réseau de malfrats spécialisé dans les vols à main armée, le détournement de marchandises et le blanchiment de capitaux

Lefaso.net (Burkina Faso) - jeu, 20/02/2025 - 10:40

Le Commissariat de Police de l'Arrondissement n°03 de la ville de Ouagadougou, a démantelé un vaste réseau de malfaiteurs qui opérait dans la ville de Ouagadougou. L'information est donnée par le service communication de la police nationale sur la page Facebook de l'institution.

On note que les membres du groupe de malfrats, sont en majorité des repris de justice et certains bénéficiaient d'une semi-liberté. Au nombre de 9, ils s'étaient spécialisés dans les vols à main armée, le détournement de marchandises, le recel et le blanchiment de capitaux.

Pour appâter leurs victimes, les bandits se faisaient passer pour des locateurs de véhicule dans le transport de marchandises au niveau du port de Lomé. Ils ciblaient ainsi les marchandises en transit sur le territoire national vers d'autres pays.

Pour parvenir à leurs fins, ils utilisaient de fausses identités et des puces téléphoniques qui n'étaient pas identifiées sous leur vraie identité pour rester en contact avec les propriétaires des marchandises.

Une fois qu'ils arrivaient à conclure un marché avec un propriétaire de marchandises en lui trouvant un véhicule pour le transport, ces malfrats qui étaient armés, mettaient un système de suivi du trajet du véhicule en vue de l'intercepter à l'entrée de la ville de Ouagadougou.

Lorsque le véhicule avec sa cargaison était intercepté, la marchandise était, dans un premier temps, déchargée dans un magasin qu'ils avaient préalablement loué. Ensuite, ils vidaient immédiatement la marchandise dudit magasin pour livrer à leurs receleurs qu'ils avaient auparavant contactés. Les gains obtenus étaient partagés entre les membres du groupe.

Il faut relever que le gang a à son actif plusieurs cas de détournements de camions et le préjudice subi par les victimes est pestimé à environ 100.000.000 FCFA.

Tout en remerciant les populations pour leur collaboration, la Police Nationale les exhorte à la vigilance et à toujours continuer dans cette dynamique de dénonciation des cas suspects aux numéros verts que sont les 17, 16 et 1010.

www.lefaso.net

Source : Police nationale

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Burkina/Cinéma : « J'ai refusé des rôles véhiculant une image dévalorisante de l'homme noir », Issaka Sawadogo, acteur comédien

Lefaso.net (Burkina Faso) - mer, 19/02/2025 - 23:13

Comédien et acteur de renommée internationale, Issaka Sawadogo s'est fait un nom sur les scènes et écrans d'Afrique et d'Europe. Ses grands rôles joués dans de nombreux films et ses nombreuses distinctions lui ont permis d'être une référence dans le monde du cinéma. Dans cet entretien, il revient sur son parcours, les défis du métier d'acteur, ses engagements pour une meilleure représentation des Africains au cinéma, ainsi que son actualité durant cette 29ᵉ édition du FESPACO.

Lefaso.net : Qu'est-ce qui vous a attiré vers la scène et le grand écran ?

Issaka Sawadogo : J'avais avant tout besoin de m'exprimer. J'avais des critiques à formuler, des injustices à dénoncer. Avec le temps, j'ai compris que c'était surtout une quête existentielle qui m'animait. Le théâtre est devenu l'espace privilégié pour poser ces questions et dialoguer avec le public.

Vous jouez en mooré, en français, en anglais et en norvégien. Comment avez-vous réussi ces prouesses ?

J'éprouve ce besoin vital de m'exprimer, de partager mon regard sur le monde. Cette quête qui m'habite dépasse les langues. Sur scène ou à l'écran, je m'exprime naturellement en mooré, ma langue maternelle, mais je maîtrise également le français et l'anglais. En arrivant en Norvège et en intégrant le Théâtre national, j'ai appris la langue pour pouvoir communiquer et surtout exercer mon métier. Être acteur, c'est être professionnel des arts de la scène et de l'image.

Grâce aux outils de notre discipline, on apprend à naviguer entre les langues. J'ai développé une technique qui me permet d'interpréter un rôle quelle que soit la langue. C'est aussi parce que, tout simplement, je suis un professionnel. Je suis professionnel des arts du spectacle et aussi de l'image. Je sais qu'il y a beaucoup qui ont des difficultés à le faire, mais j'ai pu développer une technique pour pouvoir le faire.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées en tant qu'acteur en Afrique et en Europe ?

Les obstacles sont globalement similaires. Partout, les artistes exercent dans un cadre libéral. En l'absence d'un contrat au sein d'une institution comme un théâtre national ou une grande maison de production, l'acteur est freelance. Il doit alors se gérer lui-même, chercher des opportunités et organiser sa carrière. Cependant, en Afrique, le métier d'acteur est encore souvent mal perçu. On n'y voit pas toujours une profession à part entière, comme celle de médecin ou d'enseignant.

Lorsque l'on dit que l'on est acteur, beaucoup pensent qu'on est chômeur. C'est une question de perception culturelle. Il nous appartient de faire comprendre que c'est un véritable métier. On peut s'enregistrer auprès des autorités, obtenir une carte professionnelle, cotiser à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), souscrire à une assurance et payer ses impôts. En Europe, ce cadre est déjà bien établi, ce qui facilite la reconnaissance du métier.

Parmi les différents rôles que vous avez joués, lequel vous a le plus marqué et pourquoi ?

C'est une question difficile. Pour un acteur, chaque rôle est un défi singulier. Chaque personnage que j'ai incarné m'a marqué à sa manière. Je suis content et tous les rôles me plaisent. Franchement, si je vous dis qu'un rôle m'a marqué plus qu'un autre, je mens à moi-même.

Avez-vous déjà refusé des rôles et pourquoi ?

Oui, j'ai refusé des rôles véhiculant une image dévalorisante de l'homme noir. En tant que noir, je refuse d'être l'outil d'une narration perpétuant les clichés tels que le noir esclave, misérable, à sauver. Je rejette ces personnages qui rabaissent l'image de l'Africain. Certains producteurs européens imposent aussi des censures sur des sujets sensibles comme la colonisation ou l'exploitation des ressources africaines. Par exemple, si un Africain veut parler des méfaits de la colonisation, des méfaits de l'impérialisme et de l'exploitation qui se fait en Afrique, ils vont refuser. Ils diront qu'il faut enlever cette partie. Alors que quand c'est eux qui sont mis en valeur et que l'on tape sur le noir, ils financent tout de suite si tu acceptes de faire. Et moi, je dis non, non et non à ça.

Est-ce que vous pensez que le théâtre et le cinéma collaborent bien au Burkina Faso ?

Ceux qui connaissent le métier savent que les meilleurs acteurs de cinéma ont souvent fait leurs armes sur les planches. Le théâtre forge l'acteur. Il lui apprend la rigueur, l'analyse approfondie d'un personnage, la discipline. Les comédiens de cinéma sans cet ancrage finissent souvent par se répéter, tourner en rond. Cela se perçoit à l'écran. Je conseille vivement aux acteurs de cinéma de passer par le théâtre. Il y a beaucoup de comédiens dans le cinéma qui, quand on leur donne des rôles, ne peuvent pas se dépasser.

Ils arrivent à un niveau où ils ne font que buter. Peu importe le rôle qu'on leur donne, ils retombent dans leurs habitudes. Ça veut dire que l'acteur n'a pas suffisamment de marge de travail, de connaissances approfondies sur le personnage de l'acteur. C'est pourquoi c'est important que les acteurs de cinéma qui ne sont pas passés par le théâtre se mettent à l'école du théâtre pour se découvrir eux-mêmes.

Quel rôle allez-vous jouer lors du FESPACO 2025 et avez-vous des projets qui y seront présentés ?

Il faut dire que cette édition du FESPACO 2025, comme les autres du FESPACO, nous interpelle en tant qu'acteurs de la culture burkinabè. En plus, nous devons chacun apporter notre contribution, notre pierre, pour conserver l'édifice national. Personnellement, il y a des films dans lesquels j'interviens qui vont être diffusés. Et deuxièmement, j'ai mis en place le projet FESPACO Kids, un projet de projection en plein air. Je ramène la fête du cinéma aux côtés de nos mamans, de nos enfants, des personnes démunies qui n'ont pas la possibilité de s'octroyer un billet pour aller voir un film dans les salles en centre-ville.

Nous avons donc proposé au FESPACO de faire le FESPACO Kids avec l'appui de certains partenaires. Nous avons un camion qui se déploie avec trois écrans et un podium. Nous avons mobilisé des artistes musiciens, du théâtre et du cinéma qui vont faire des sketchs, de l'humour, des chants.
Il y a aussi des films que nous avons sélectionnés qui ne sont pas des films en compétition pour les projeter dans certaines localités. On a défini six localités autour de Ouagadougou qui vont recevoir deux jours de manifestations, de projections en plein air avec des prestations d'artistes. Cette année, l'innovation, c'est que nous avons organisé des mini-foires.

Les commerçants qui sont dans les différentes localités ont la possibilité de venir faire du business autour de cet événement qui est une fête nationale. Donc, le FESPACO nous a octroyé son autorisation via le ministère de la Culture et nous faisons maintenant des approches au niveau des différentes localités pour les impliquer aussi. Nous y travaillons depuis presque 3 mois et nous commençons avant le début du FESPACO, le 18 février.

Si vous avez un conseil à transmettre à la nouvelle génération d'acteurs burkinabè, quel serait ce message ?

Je dis aux acteurs burkinabè de persévérer dans leur travail, d'y croire et de foncer. C'est vrai que c'est un métier qui n'est pas encore au top de son développement ici en Afrique, pas seulement au Burkina Faso, et qui rencontre énormément de problèmes. Mais je pense que si d'autres ont réussi et font aujourd'hui la pluie et le beau temps dans leur pays, nous en sommes aussi capables. Je prends mon exemple. J'ai suivi des formations à l'école qui n'ont rien à voir avec le cinéma ni le théâtre.

Mais aujourd'hui, si depuis plus de 30 ans je vis de ça, c'est que ça nourrit son homme. Il faut y croire. Il faut aller chercher les éléments, les outils qui vont te permettre de rentabiliser, d'avoir du pain sur la table et de payer tes factures. Je souhaite beaucoup de courage à tous ! Que Dieu bénisse le Burkina Faso, qu'il nous donne la paix et la santé. Qu'il nous ouvre les portes du succès et du développement. Et qu'il donne l'intelligence à chacun de pouvoir se défendre et s'en sortir.

Farida Thiombiano
Lefaso.net

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Cinéma : Le réalisateur malien Souleymane Cissé est décédé

Lefaso.net (Burkina Faso) - mer, 19/02/2025 - 23:10

Alors que la fête du cinéma africain débutera ce samedi 22 février 2025 à Ouagadougou, l'on apprend le décès à Bamako du réalisateur malien Souleymane Cissé à l'âge de 84 ans.

Ce pionnier du cinéma africain devait présider le jury fiction long métrage de la 29e édition du FESPACO qui se tiendra du 22 février au 2 mars dans la capitale burkinabè.

Pour cette 29e édition, l'illustre réalisateur avait fait la demande expresse au FESPACO pour qu'on lui réserve la mythique Chambre 01 de l'hôtel Azalaï, qui a longtemps été occupée par Sembène Ousmane. Et lors de la cérémonie de dévoilement de la sélection, le délégué général du FESPACO avait annoncé officiellement que l'hôtel avait accepté sa demande.

Souleymane Cissé qui aurait eu 85 ans en avril prochain, avait reçu en 1979 l'Étalon de Yennenga au FESPACO avec son film Baara. Quatre ans plus tard, en 1983, son long métrage Finyè est sacré Étalon de Yennenga au FESPACO.

En 1987, il reçoit le Prix du jury au Festival de Cannes pour son film Yeelen (La lumière), qui raconte le long parcours initiatique d'un jeune homme issu d'une illustre famille bambara.

En 2023, il avait été à nouveau primé à Cannes et reçu un Carrosse d'Or, une récompense spéciale décernée au cours de la Quinzaine des cinéastes.

Lefaso.net

Source : Lapresse.ca

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Commune de Ouagadougou : Le taux d'exécution des infrastructures socio-éducatives et de bitumage de voirie jugé satisfaisant

Lefaso.net (Burkina Faso) - mer, 19/02/2025 - 23:10

Le Président de la délégation spéciale de Ouagadougou (PDS) était, le mardi 18 février 2025, sur les chantiers de construction d'infrastructures socioéducatives, sportives et de bitumage de voirie à Tampouy, à Tanghin et à Wayalghin, pilotés par l'Agence municipale des grands travaux (AMGT). Le taux d'exécution des travaux est jugé satisfaisant. Certaines infrastructures pourront même être réceptionnées très prochainement.

En compagnie du ministre en charge de l'habitat et des partenaires, la délégation, conduite par le PDS, a visité plusieurs infrastructures en construction. Il s'agit des travaux de bitumage et d'assainissement des voiries, de construction d'équipements socio-éducatifs, sportifs et récréatifs dans la centralité secondaire de Tampouy ; les travaux de construction et d'aménagement du drain de Tanghin. Les travaux de bitumage et d'assainissement des voiries dans la centralité secondaire de Tampouy concernent un linéaire long de 2,785 km. Les voiries sont aménagées dans les arrondissements 3 et 9 de la ville de Ouagadougou et concernent la rue Gurpila qui fait la jonction entre la route nationale numéro 2 et le grand rond-point de Marcoussi. Le taux d'exécution physique est de 85,6%.

Les travaux d'extension des lycées de Kilwin, de Tampouy et de Sig-Noghin sont bien avancés

Toujours dans la centralité de Tampouy, le PDS et sa délégation ont constaté de visu l'état d'avancement des travaux de construction de voirie et de caniveaux dans les arrondissements 5 et 6 de la ville de Ouagadougou. Le bitumage de la voie porte sur un linéaire de 8,305km, 3,021km de voiries surfacées et 21,750km de caniveaux couverts dans l'arrondissement 10. La délégation a aussi visité les travaux d'extension du lycée municipal de Kilwin, les travaux de construction d'un groupe scolaire public, les travaux de réhabilitation du plateau omnisport, d'aménagement d'un pôle sportif à proximité du camp CRS, tous à Tampouy. Le taux d'exécution de l'ensemble de ces infrastructures est évalué à 80%. Le taux d'exécution du sentier de construction et d'aménagement du drain de Tanghin est de 87,30 % pour un délai consommé de 89,63%. La délégation du PDS y a aussi fait un arrêt.

Tous les travaux ont pour maître d'ouvrage délégué, l'Agence municipale des grands travaux

Des travaux qui cadrent avec la vision du gouvernement

Les travaux de construction d'équipements socio-éducatifs, sportifs, récréatifs et ceux de bitumage et d'assainissement des voiries dans la centralité de Tampouy sont exécutés dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de développement durable de Ouagadougou (PDDO2). Ceux de construction et d'aménagement du drain de Tanghin sont mis en œuvre dans le cadre du Projet d'assainissement et de drainage de Ouagadougou (PADO). Enfin, le PAVO, ou Projet d'aménagement et de bitumage de voiries urbaines s'occupe des travaux de bitumage et de drainage de voiries. Si le PADO est financé par la Banque européenne d'investissement, le PAVO, quant à lui, est financé par la BOAD.

Le taux de réalisation du drain du canal de Tanghin est de 87,30%

Le ministre en charge de l'habitat, Mikaïlou Sidibé, a indiqué que pour tous ces chantiers visités, on peut retenir que les taux d'exécution sont intéressants. « Ce sont des travaux qui sont suffisamment avancés. Certains mêmes pourront être réceptionnés d'ici-là. Ce sont des chantiers qui cadrent parfaitement avec la vision du chef de l'Etat et du gouvernement », a-t-il apprécié.

Le ministre en charge de l'habitat apprécie l'avancement des travaux

A côté de ces infrastructures, il a révélé que des périmètres maraîchers ont été réalisés et des forages construits pour les populations. « Ces infrastructures sont des projets à fort impact sur les populations », a-t-il conclu. Le PDS de la commune de Ouagadougou, Maurice Konaté, a lui aussi trouvé intéressant le taux d'avancement des infrastructures. « Ce qui est intéressant qu'il faut souligner, c'est que les travaux avancent bien. Ce qui est encore plus intéressant, c'est que ce que nous faisons épouse la vision du chef de l'Etat, qui souhaite que les infrastructures soient réalisées en hauteur pour maximiser sur l'espace », a-t-il fait remarquer.

Le PDS a indiqué qu'autour de ces infrastructures, des périmètres maraîchers sont réalisés pour les personnes vulnérables

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

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Diaspora : A ceux qui souhaitent se rendre à l'extérieur, « il faut avoir des valeurs comme l'intégrité », conseille Joagni Paré, un Burkinabè résidant à Taïwan

Lefaso.net (Burkina Faso) - mer, 19/02/2025 - 23:07

Il réside à Taïwan depuis 2007 et fait la fierté de son pays de par ses compétences, en remportant notamment plusieurs concours. Joagni Paré, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a accordé un entretien à Lefaso.net alors qu'il était de passage dans son Burkina natal. Il a brossé son parcours estudiantin et professionnel, en passant par ses succès dans son pays d'adoption. Il a également donné quelques conseils à ceux qui souhaitent se rendre à l'extérieur.

Lefaso.net : Pouvez-vous vous présenter ?

Joagni Paré : Je suis un Burkinabè qui réside actuellement à Taïwan. J'ai quitté le Burkina Faso en 2007. Après deux ans à l'université de Ouagadougou où j'étais inscrit dans la filière anglais, j'y suis allé avec une bourse de l'État taïwanais. À l'époque, on avait une coopération avec ce pays. Après les études, j'ai décidé de rester dans ce pays pour avoir de l'expérience professionnelle. J'ai fait sept ans à l'université en tant qu'enseignant. Après cela, je me suis lancé à mon propre compte dans le domaine du digital.

Quelle activité faites-vous exactement dans le digital ?

Je faisais des investissements dans les marchés boursiers chinois et américains. Après cela, je suis devenu copywriter, c'est-à-dire concepteur-rédacteur. J'aide les compagnies à avoir beaucoup plus de visibilité sur la toile en vendant leurs services ou produits de façon efficiente et efficace à travers les réseaux sociaux, par exemple.

Quelles sont les grandes étapes de votre parcours ?

Du primaire jusqu'à l'université, j'ai été au Burkina Faso. J'ai un diplôme d'études universitaires générales (DEUG) en anglais. J'ai ensuite eu la chance d'avoir la bourse taïwanaise. En 2007, je me suis envolé pour Taïwan. J'ai passé une année à apprendre la langue chinoise (le mandarin est communément appelé langue chinoise par abus de langage). Après cette étape, j'ai fait quatre ans de bachelor. Une année pour apprendre la langue n'était pas assez suffisante.

J'ai donc acheté tout un lot de documents, des cassettes et des DVD pour me perfectionner. Lorsque les gens me voyaient passer tout le temps avec les écouteurs, ils pensaient que j'écoutais de la musique. J'entraînais mes oreilles et mon subconscient. Après le bachelor, j'ai décidé de faire un master. C'est après le master que j'ai été embauché pour enseigner dans une université privée. J'étais enseignant d'anglais là-bas pendant sept ans. Finalement, j'ai décidé de voler de mes propres ailes.

Joagni Paré a su se distinguer dans son pays adoptif grâce à son acharnement dans l'apprentissage de la langue chinoise

Pourquoi avez-vous décidé de rester à Taïwan après les études ?

J'avais beaucoup de liens là-bas. J'avais déjà fait certains investissements dans les marchés boursiers. J'investissais à travers certaines plateformes qui ne sont pas ouvertes à ceux qui sont hors de la Chine. Si tu résides par exemple au Burkina Faso, tu ne peux pas t'inscrire au niveau de ces plateformes. Aussi, j'ai eu la résidence permanente.

Quelles sont vos principales occupations aujourd'hui ?

L'une de mes passions, c'est l'écriture. J'aime écrire des livres, j'ai déjàpublié trois livres sur Amazon. Mais, après la rédaction des deux premiers, je me suis rendu compte qu'il ne suffit pas seulement d'écrire. Il faut savoir également faire le marketing de ces livres, parce que ce ne sont pas tous les écrivains qui vont avoir une certaine notoriété ou vivre du jour au lendemain de l'écriture. Il a fallu apprendre à faire le marketing de ce que j'écris parce que je n'écris pas seulement pour moi-même. Je suis allé apprendre le marketing digital. Cela m'a permis de savoir pour qui j'écris, qu'est-ce que je veux offrir comme valeurs à mes lecteurs et ce que je veux avoir à l'issue de tout cela.

Les gens ont vu des extraits de mes écrits en ligne et ils m'ont approché pour me dire qu'ils aiment mon style d'écriture. Ils ont souhaité que je puisse écrire leurs mémoires, biographies ou un livre blanc pour leurs compagnies, etc. J'ai eu des commandes, ce qui fait que j'ai dû mettre mes projets de livres de côté pour me focaliser sur ce que les gens ont commandé. Après réflexion, je me suis dit que je peux en faire un business à temps plein et de façon libérale. Je suis dans la rédaction des livres. Je suis dans mon projet digital en aidant les compagnies à vendre leurs produits et services à travers la toile.

Ma spécialisation, c'est d'écrire des e-mails qui vont leur permettre de mieux vendre. Je commence déjà par la rédaction d'un livre blanc en fichier PDF qu'on met en ligne par la suite. Vous téléchargez le fichier, mais en retour, vous allez donner votre contact email, votre nom et prénom. On collecte les informations et, à partir de cet instant, nous commençons une nouvelle relation. Si vous avez téléchargé le document, cela signifie que vous vous êtes intéressé au thème qui a été abordé. On va donc nouer certaines relations. Une fois qu'il y a une certaine base de confiance, on peut alors vous vendre d'autres services.

Quels conseils pouvez-vous donner à ceux qui veulent travailler à l'international ?

Il faut apprendre l'anglais. Même si vous ne voulez pas sortir du pays, il faut apprendre l'anglais parce que c'est une langue qui permet d'avoir accès à des informations de sources. Au lieu d'attendre que le livre soit traduit de l'anglais au français, vous pouvez les lire en avance. Il faut aussi savoir pourquoi on veut aller à l'extérieur. Une fois à l'extérieur, il faut savoir se vendre. De façon générale, les Burkinabè sont très humbles. On a la compétence et l'expertise, mais l'humilité fait qu'on ne va pas se pousser pour arracher certaines opportunités. C'est bien, on peut vendre ses compétences tout en gardant son humilité. Mais, il faut savoir garder cet équilibre.

Pour vendre ses compétences, il faut d'abord faire un inventaire de ce dont on est capable et ce qui manque. Vous devez connaître votre passion, vos centres d'intérêts et relever les aspects où vous avez moins de capacités. Vous devez vous demander : avec qui je dois m'associer pour combler ce vide ? À l'extérieur, il faut aller vendre des valeurs que les gens n'ont pas là-bas. On ne dit pas d'avoir toutes les compétences avant d'y aller. Mais il faut savoir ce qu'on veut et, une fois sur place, vous allez exploiter toutes les ressources de façon plus importante.

Vous avez plusieurs fois remporté des concours d'éloquence en chinois ; pouvez-vous nous parler de ces expériences ?

J'ai fait deux ans à l'université et à la troisième année, j'allais avoir la licence. Avec la bourse, je devais faire un choix difficile. Si je pars, je ne vais pas avoir la licence. En analysant la situation de l'époque, j'ai constaté que des aînés et des camarades faisaient trois ou quatre ans avant de défendre leurs mémoires. Les opportunités arrivent très rarement, je l'ai donc saisie. Une fois à Taïwan, ma première détermination était de faire en sorte que l'année que j'allais passer pour apprendre le chinois ne soit pas une perte. Je me suis posé la question suivante : combien est-ce que je vais gagner après avoir étudié le chinois ? Petite anecdote : il fallait payer les frais de scolarité, en francs CFA, c'était une forte somme d'argent et cela m'inquiétait. Si je disais à mes parents que les frais de scolarité atteignaient un tel montant, ils allaient me dire de revenir au pays avec cet argent. Je me suis dit que c'est le prix à payer pour avoir la connaissance qu'on est venu chercher. Je me suis dit intérieurement que je vais faire en sorte qu'à la fin de mes études, la langue chinoise que j'ai apprise puisse me rapporter ce que j'ai payé comme frais de scolarité. Je me suis donc donné à fond. Personne ne le savait, mais c'était ma motivation première. Quand les gens allaient dans les bars, moi j'allais au dortoir afin d'apprendre le chinois. Après une année, on n'a pas forcément toute la maîtrise de la langue parce qu'elle est très compliquée.

Joagni Paré qui est un entrepreneur digital dit s'être spécialisé dans ce domaine pour des raisons stratégiques

Pour des raisons évidentes, certains disent que c'est la langue la plus difficile au monde. À la fin de la première année, nous nous sommes spécialisés. J'ai fait le management des affaires internationales. En même temps, je continuais ma formation en apprentissage de la langue chinoise. On m'a même embauché pour être un assistant comme enseignant de chinois. Je me donnais des défis à relever et je m'améliorais dans la langue. Il y avait d'abord ce concours de langue chinoise au sein de l'établissement. J'y ai participé et j'ai été classé premier. Cela m'a donné confiance en moi. Voilà quelqu'un qui a appris le chinois pendant une année et qui a battu des gens qui sont ici avant lui. Après l'école, sur le plan national, il y a eu un concours de langue chinoise qui a été lancé par le ministère des Affaires étrangères taïwanais. Ce concours était dédié à tous les Africains. La première édition a eu lieu en 2010. J'ai remporté le prix et cela m'a réconforté davantage. Je ne dis pas que j'étais le meilleur ou que j'avais la maîtrise parfaite de la langue, mais, je savais utiliser le peu que j'avais étudié. Je savais agencer les choses de façon à ce que je sois dans le sujet. En 2011, il y a eu également la deuxième édition que j'ai remportée. Les gens hésitaient à participer parce qu'ils se demandaient si j'allais participer également. Ils se disaient que si j'y étais, ils n'allaient pas gaspiller leur temps. A la troisième édition, on a dit qu'il faut que je sois membre du jury, plutôt que d'être candidat. Mon apprentissage m'a rapporté de l'argent, et en peu de temps, j'avais récupéré les frais de scolarité que j'avais eu à dépenser en première année.

À côté des joutes oratoires, je faisais également de la traduction. Il y avait des compagnies spécialisées dans les services de traduction qui s'offraient mes services parce que je pouvais traduire du français à l'anglais, de l'anglais au français, du chinois au français et du chinois à l'anglais. Il faut dire également que c'est la langue chinoise qui m'a également emmené à l'Assemblée générale des Nations Unies en 2014, grâce à un concours qui était à sa première édition. Je travaillais comme volontaire au sein d'une école alors que j'étais étudiant. Je dispensais des cours sur l'inter-culturalisme. Plus précisément, le cours portait sur comment faire en sorte que les étudiants internationaux et locaux puissent interagir et s'enrichir mutuellement. J'ai vu ce concours de façon accidentelle et j'ai postulé. La règle pour participer au concours était d'écrire entièrement un essai dans une langue qui n'est pas votre langue maternelle et celle d'instruction.

Je ne pouvais donc pas utiliser le français, les langues nationales ou l'anglais, étant donné que j'avais fait le département d'anglais à l'université. J'ai donc choisi la langue chinoise. Je l'ai rédigé (l'essai) tout seul avec simplicité. On était 4 000 candidats en provenance de 128 pays à travers le monde qui ont participé au concours. J'ai parlé en live en présence de 6 000 personnes présentes dans la salle et à travers le monde. C'était une belle expérience qui m'a fait comprendre qu'apprendre une nouvelle langue peut vous ouvrir beaucoup d'opportunités.

En tant que Burkinabè de la diaspora, comment vous intéressez-vous à ce qui se passe au pays ?

C'est justement à travers les canaux et les plateformes comme Lefaso.net que je m'informe. Presque tous les jours, je m'informe à travers ce canal. Il faut dire que c'est un travail volumineux et intéressant qui est fait par le média. On s'informe sur l'actualité du pays et on découvre de nouvelles choses. Il y a par exemple des portraits de certaines personnes qu'on admirait, surtout des figures de la révolution. Même si souvent les informations ne sont pas complètes, on a un début d'information qui peut nous permettre de chercher d'autres sources en complément. Grâce à vos efforts, on porte toujours le Burkina Faso en nous, même si nous sommes loin de la mère patrie.

Joagni Paré reste attaché à la mère patrie, il mène des actions qu'il n'a pas voulu aborder dans cet entretien

Vous travaillez plus ou moins dans le digital ; de façon générale, quelles solutions le digital pourrait apporter aux problèmes du pays ?

Le digital peut être une solution à la majeure partie de nos problèmes. Il y a par exemple le problème de la monnaie qui est récurrent ici. C'est à l'acheteur de chercher la monnaie, alors qu'ailleurs, cela ne se fait pas. Avec la digitalisation, je pense que certains systèmes qui sont mis en place sont des solutions à ces problèmes. La digitalisation peut simplifier également les tâches quotidiennes comme les courses. Elle permet d'accéder immédiatement à l'information, surtout en cette période que nous traversons.

Il faut dématérialiser certains services afin de faciliter leur accès aux populations. Pendant mes études, j'avais besoin de certains documents. Il fallait donc les transporter du Burkina Faso à Taïwan. Durant la période de Covid-19, il n'était pas possible de les envoyer par la poste. Heureusement, j'ai pu contacter les auteurs qui ont eu confiance en moi en me transférant les fichiers numériques, tout en me demandant de ne pas les partager.

De nombreux jeunes rêvent de s'expatrier ; quels conseils avez-vous à leur donner ?

Le rêve est toujours permis. Il ne faut jamais dire à quelqu'un de ne pas aller à l'extérieur. Mais, il faut avoir une vision de ce qu'on veut. Il faut avoir des valeurs comme l'intégrité. Une personne intègre ne va pas chercher des raccourcis lorsqu'elle aura des opportunités. Par exemple, j'ai eu des opportunités où on me demandait de faire gratuitement des choses. Mais je le faisais comme si j'étais payé. Par exemple, à l'école, on me dit de faire un exercice, j'en fais cinq. Rapidement, je me distingue des autres. C'est pour cette raison qu'à chaque fois qu'il y a une petite opportunité au sein de l'école, je suis appelé.

Aussi, il y a la maîtrise de la langue anglaise. Même si vous vous rendez dans un pays non anglophone, il faut maîtriser la langue parce que cela peut faire en sorte que vous ayez plus d'avantages que les locaux. Une fois là-bas, vous allez être diverti à plusieurs niveaux. Par exemple, il y a des gens qui ne vont pas vous apprécier parce que vous venez d'ailleurs, à cause de votre façon de parler, de votre peau noire, etc. Mais il faut se rappeler qu'on a un rêve et il faut rester attaché à ce rêve.

Une fois qu'on a les compétences, il faut penser au retour. Les compétences doivent vous servir à votre retour. C'est la raison pour laquelle, lorsque j'ai commencé, je me suis intéressé au digital. Je sais que le digital peut me servir partout où je vais, au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire ou ailleurs. Alors que si je m'étais spécialisé dans un domaine, valable là-bas et pas ici, je serais inutile. Il faut avoir cette ouverture d'esprit dans l'acquisition des compétences dont on a besoin.

De plus en plus de Burkinabè se mettent à l'apprentissage du chinois, qu'en pensez-vous ?

C'est une très bonne chose. Je sais que dans les débats, certaines personnes ont tendance à dire : « il apprend le chinois au lieu d'apprendre sa propre langue ». Apprendre le chinois ne veut pas dire qu'on abandonne sa propre langue. Je parle toujours ma langue et le français, même si je n'ai plus la flexibilité que j'avais au départ. Apprendre la langue chinoise, c'est avoir une ouverture sur le reste du monde et une autre vision du monde. Vous allez pouvoir apprécier les choses de différentes façons et vous êtes beaucoup plus admirés. Lorsque je parle le chinois, quand on me regarde, les gens disent que s'ils ne me voyaient pas, ils penseraient que je suis un local. Ce n'est pas seulement en Chine qu'on parle le chinois, il y a des pays comme la Malaisie et bien d'autres. Vous vous construisez des opportunités en apprenant la langue.

Joagni Paré en compagnie du directeur de publication de Lefaso.net, Cyriaque Paré. Il a félicité le média pour le contenu « de qualité » proposé aux internautes.

Êtes-vous en contact avec d'autres Burkinabè qui résident à Taïwan ?

Oui, plus particulièrement ceux avec qui on a débuté notre aventure. Les relations sont restées intactes. On se donne des informations. Par exemple, si on a des idées d'affaires, on se les partage. Il y a également ceux qui sont venus beaucoup plus tard avec qui on a maintenu les relations. Nous ne sommes pas nombreux, il est donc nécessaire de rester soudés.

Un dernier message ?

Merci à Lefaso.net pour le beau travail abattu au quotidien pour le service des Burkinabè d'ici et d'ailleurs. Merci pour le travail de sensibilisation que vous faites. Cela permet à tout le monde de s'épanouir de là où il est. Merci également à tous ceux qui ont soif de la vraie information qui libère de l'ignorance. Merci à tous les acteurs du pays, tous ceux qui travaillent pour le retour de la paix. Que ce soit ceux qui sont au front ou qui, à travers leurs plumes et compétences artistiques, font en sorte que les cœurs se remplissent de plus en plus d'amour. Nous avons besoin d'amour et de sagesse pour qu'on puisse travailler au développement du pays et nous faire respecter à travers le monde.

SB
Crédit photo et vidéo : Auguste Paré

Catégories: Afrique

Burkina Faso : Compte rendu du Conseil des ministres du 19 février 2025

Lefaso.net (Burkina Faso) - mer, 19/02/2025 - 23:04

Le Conseil des ministres s'est tenu à Ouagadougou, le mercredi 19 février 2025, en séance ordinaire, de 09 H 00 mn à 11 H 18 mn, sous la présidence de Son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président du Faso, Président du Conseil des ministres. Il a délibéré sur les dossiers inscrits à son ordre du jour, entendu une communication orale, procédé à des nominations et autorisé des missions à l'étranger.

I. DELIBERATIONS

I.1. AU TITRE DU MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DES FINANCES

Le Conseil a adopté un rapport relatif à la signature d'un accord-cadre entre l'Etat burkinabè et la société « Horizon industries » pour l'acquisition d'équipements informatiques.

L'accord-cadre est un contrat administratif conclu entre une ou plusieurs autorités contractantes et une ou plusieurs personnes publiques ou privées ayant pour objet d'établir les termes régissant les marchés à passer au cours d'une période qui ne saurait excéder 04 ans, notamment en ce qui concerne les prix et, le cas échéant, les quantités envisagées.

Cet accord-cadre émane de la volonté politique du Gouvernement de promouvoir un développement endogène qualitatif en synergie avec les acteurs économiques, afin de favoriser l'émergence d'un tissu économique national dynamique et compétitif.

La société « Horizon industries » est une unité industrielle établie au Burkina Faso, spécialisée dans l'assemblage d'ordinateurs portables, de téléphones, de tablettes et d'équipements électroménagers.
L'Etat burkinabè participe au capital de la société « Horizon industries » à hauteur de 35%, à travers le Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES).

Le présent accord-cadre permettra entre autres, de :

favoriser l'émergence de champions nationaux dans divers secteurs de l'industrie dont celui des technologies de l'information et de la communication ;

garantir l'écoulement et la promotion des produits de l'usine naissante à travers la commande publique ;
réaliser au profit de l'Etat des économies d'échelle à travers des achats groupés ;

satisfaire aux besoins de l'Etat tout en profitant des évolutions technologiques ;
garantir à la société « Horizon industries » une base d'engagement auprès de ses partenaires techniques et financiers pour le développement et l'extension de l'usine.

L'adoption de ce rapport permet la signature d'un accord-cadre entre l'Etat burkinabè et la société « Horizon industries » pour l'acquisition d'équipements informatiques au profit de l'administration publique.

I.2. AU TITRE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES, DE LA COOPERATION REGIONALE ET DES BURKINABE DE L'EXTERIEUR

Le Conseil a adopté trois (03) rapports.

Le premier rapport est relatif à une demande d'agrément pour la nomination d'un Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République algérienne démocratique et populaire auprès du Burkina Faso.

Le Conseil a marqué son accord pour la nomination de Monsieur Cherif HACENE, en qualité d'Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République algérienne démocratique et populaire auprès du Burkina Faso, avec résidence à Ouagadougou.

Le deuxième rapport est relatif à une demande d'agrément pour la nomination d'un Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République Dominicaine auprès du Burkina Faso.

Le Conseil a marqué son accord pour la nomination de Monsieur Julio Amaury Justo DUARTE, en qualité d'Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République Dominicaine auprès du Burkina Faso, avec résidence à Rabat, au Royaume du Maroc.

Le troisième rapport est relatif à un projet de décret portant nomination d'un Consul honoraire du Burkina Faso à Houston, aux Etats-Unis d'Amérique.

Au regard des opportunités économiques et de la forte communauté burkinabè résidant à Houston, cette nomination permettra de renforcer les relations d'amitié et de coopération entre le Burkina Faso et les Etats-Unis d'Amérique et d'assurer une meilleure protection consulaire et la défense des intérêts des Burkinabè qui y vivent.

L'adoption de ce décret permet la nomination de Monsieur Windpouire Ghislain Isidore KIENTEGA, en qualité de Consul honoraire du Burkina Faso à Houston, aux Etats-Unis d'Amérique, conformément au décret n°2024-0453/PRES-TRANS/PM/MAECRBE/MEFP du 17 avril 2024 portant règlementation de l'ouverture des postes consulaires honoraires et de l'exercice de la fonction de Consul honoraire du Burkina Faso à l'étranger.

I.3. AU TITRE DU MINISTERE DE LA JUSTICE ET DES DROITS HUMAINS, CHARGE DES RELATIONS AVEC LES INSTITUTIONS

Le Conseil a adopté deux (02) décrets.

Le premier décret porte nomination de Membres de la Commission de l'informatique et des libertés (CIL).
L'adoption de ce décret permet la nomination de deux (02) Membres à la Commission de l'informatique et des libertés, conformément à la loi n°001-2021/AN du 30 mars 2021 portant protection des personnes à l'égard du traitement des données à caractère personnel.

Le second décret porte renouvellement de mandats de Membres de la Commission de l'informatique et des libertés (CIL).

L'adoption de ce décret permet le renouvellement de mandats de deux (02) Membres à la Commission de l'informatique et des libertés, conformément à la loi n°001-2021/AN du 30 mars 2021 portant protection des personnes à l'égard du traitement des données à caractère personnel.

II. COMMUNICATION ORALE

II. Le ministre de l'Industrie, du commerce et de l'artisanat a fait au Conseil le bilan à mi-parcours de la campagne cotonnière 2024/2025.

En dépit d'une subvention de 39,512 milliards F CFA visant à rendre les intrants accessibles aux producteurs, (10,979 milliards F CFA consentis par l'Etat, 1,456 milliards F CFA supporté par l'Association Interprofessionnelle du Coton du Burkina et 27,077 milliards F CFA supportés par les sociétés cotonnières), les résultats provisoires de la campagne 2024/2025 au titre du coton conventionnel en fin janvier 2025 s'établissent à 286 623 tonnes contre 386 794 tonnes en 2023/2024.

Ce niveau de production ressortirait en baisse de 26% par rapport à celle de la campagne 2023/2024. Par contre, le rendement moyen connaitrait une amélioration et s'établirait à 827 kg/ha.

Pour la production spécifique du coton graine biologique, le volume prévisionnel attendu est de 942 tonnes avec un rendement moyen attendu de 372 kg/ha.

III. NOMINATIONS

III.1. NOMINATIONS DANS LES FONCTIONS INDIVIDUELLES

A.AU TITRE DE LA PRESIDENCE DU FASO

Monsieur Nazaire THIOMBIANO, Mle 52 156 K, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 15e échelon, est nommé Chef de Cabinet du Directeur exécutif du Bureau national des Grands projets du Burkina (BN-GPB).

B.AU TITRE DU MINISTERE DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DE LA MOBILITE

Madame Mariam TIDIGA, Ingénieur de la météorologie, est nommée Directrice générale de l'Agence nationale de la météorologie.

C.AU TITRE DU MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DES FINANCES

Monsieur Kiswendssida Issaka YAMEOGO, Mle 212 319 Y, Conseiller des affaires économiques, 1ère classe, 8e échelon, est nommé Chef de département de la Surveillance multilatérale et projets communautaires de développement.

D.AU TITRE DU MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE, DU TRAVAIL ET DE LA PROTECTION SOCIALE

Monsieur Sidiki SERE, Mle 40 059 C, Conseiller d'intendance scolaire et universitaire, 1ère classe, 11e échelon, est nommé Chargé de mission ;

Monsieur Tégawendé Alfred SIMPORE, Mle 52 964 T, Conseiller en gestion des ressources humaines, 1ère classe, 7e échelon, est nommé Directeur général de la Fonction publique ;

Monsieur Kouakou Makoua DA, Mle 111 105 F, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 10e échelon, est nommé Directeur de la gestion des finances ;

Monsieur Issoufou OUEDRAOGO, Mle 105 246 A, Inspecteur du travail, 1ère classe, 7e échelon, est nommé Directeur de la sécurité sociale.

E.AU TITRE DU MINISTERE DE LA COMMUNICATION, DE LA CULTURE, DES ARTS ET DU TOURISME

Monsieur Patouinewende BELEM, Mle 371 767 Z, Administrateur du cinéma et de l'audiovisuel, 1ère classe, 3e échelon, est nommé Directeur provincial de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme du Koulpélogo ;

Monsieur Kpagnanin Yaniopuoruo Bouverot SOMDA, Mle 371 652 K, Administrateur des services touristiques, 1ère classe, 3e échelon, est nommé Directeur provincial de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme du Kourwéogo ;

Monsieur Leidi Hermann OUEDRAOGO, Mle 371 741 B, Conseiller des affaires culturelles, 1ère classe, 3e échelon, est nommé Directeur provincial de la Culture, des arts et du tourisme du Nahouri ;

Monsieur Fassoha Sylvestre SOME, Mle 358 943 C, Conseiller en gestion du patrimoine culturel, 1ère classe, 3e échelon, est nommé Directeur provincial de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme du Noumbiel ;

Monsieur Kowoma Marc DOH, Mle 211 795 X, Conseiller en sciences et techniques de l'information et de la communication, 1ère classe, 5e échelon, est nommé Directeur provincial de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme de l'Oubritenga ;

Monsieur Albert HEMA, Mle 53 386 J, Instituteur principal, 1ère classe, 11e échelon, est nommé Directeur provincial de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme du Poni ;

Monsieur Yaya GANEMTORE, Mle 359 227 A, Conseiller des services touristiques, 1ère classe, 3e échelon, est nommé Directeur provincial de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme du Sanguié ;

Monsieur Mamadou HEBIE, Mle 371 699 N, Conservateur-restaurateur de musée, 1ère classe, 2e échelon est nommé Directeur provincial de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme de la Sissili ;

Madame Sarimata MASSIMBO, Mle 371 765 R, Administrateur du cinéma et de l'audiovisuel, 1ère classe, 3e échelon, est nommée Directrice provinciale de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme de la Tapoa ;

Monsieur Ismaël BATIONO, Mle 359 279 F, Administrateur du cinéma et de l'audiovisuel, 1ère classe, 3e échelon, est nommé Directeur provincial de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme du Tuy ;

Monsieur Abdoulaye KAGAMBEGA, Mle 216 701 B, Administrateur des services touristiques, 1ère classe, 4e échelon, est nommé Directeur provincial de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme du Ziro.

F.AU TITRE DU MINISTERE DE LA JUSTICE ET DES DROITS HUMAINS, CHARGE DES RELATIONS AVEC LES INSTITUTIONS

Les personnes dont les noms suivent sont nommées, au titre des Associations nationales des professionnels de l'informatique, à la Commission de l'informatique et des libertés (CIL) pour un dernier mandat de cinq (05) ans :

Madame Rasmata COMPAORE/TIENDREBEOGO, Informaticienne ;
Monsieur Halidou ROUAMBA, Informaticien.

Les personnes dont les noms suivent sont nommées Membres du Collège des commissaires de la Commission de l'informatique et des libertés (CIL), pour la durée du mandat restant :

Monsieur Lassina GUITI, Député à l'Assemblée législative de Transition, en remplacement de Monsieur Wilfried Prospère BAKO ;

Madame Irène Rosalyne BASSOLE/KABORE, Magistrat, en remplacement de Monsieur Pascal BAMOUNI, appelé à d'autres fonctions.

G.AU TITRE DU MINISTERE DE L'INDUSTRIE, DU COMMERCE ET DE L'ARTISANAT

Monsieur Ali Badra PARE, Mle 303 468 L, Conseiller des affaires économiques, 1ère classe, 4e échelon, est nommé Directeur de la promotion et de la coopération à la Direction générale de l'artisanat ;

Monsieur Bruno YAMEOGO, Mle 238 376 X, Conseiller des affaires économiques, 1ère classe, 5e échelon, est nommé Directeur de la règlementation des entreprises publiques et parapubliques ;

Monsieur Inoussa SAWADOGO, Mle 117 065 V, Conseiller des affaires économiques, 1ère classe, 6e échelon, est nommé Directeur de la coordination des actions de développement du secteur privé ;

Madame Marie Reine TALL/OUATTARA, Mle 343 491 K, Conseiller des affaires économiques, 1ère classe, 4e échelon, est nommée Directrice du contrôle, de l'audit des entreprises publiques et parapubliques et de la formation ;

Monsieur Levin Médard SIB, Mle 200 578 T, Conseiller des affaires économiques, 1ère classe, 6e échelon, est nommé Directeur régional de l'Industrie, du commerce et de l'artisanat des Hauts-Bassins.

H.AU TITRE DU MINISTERE DES INFRASTRUCTURES ET DU DESENCLAVEMENT

Madame Aïcha Hafçatou NABARE/TOURE, Mle 216 123 K, Ingénieur de conception en génie civil, 1ère classe, 9e échelon, est nommée Conseiller technique ;

Monsieur Moumouni ILBOUDO, Mle 110 828 M, Conseiller en statistique et en analyse du développement, 1ère classe, 4e échelon, est nommé Chef de département de suivi-évaluation et de la gestion environnementale et sociale au Secrétariat technique des Travaux routiers à Haute intensité de main d'œuvre.

I.AU TITRE DU MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT DE BASE, DE L'ALPHABETISATION ET DE LA PROMOTION DES LANGUES NATIONALES

Monsieur Bénéwendé Bonaventure SEGUEDA, Mle 48 454 W, Inspecteur général de l'enseignement primaire et de l'éducation non formelle, 1ère classe, 11e échelon, est nommé Responsable du Programme budgétaire 058 « Accès à l'éducation formelle », cumulativement avec ses fonctions de Directeur général de l'accès à l'éducation préscolaire et à l'enseignement primaire ;

Monsieur Marcel GUIGMA, Mle 40 321 E, Enseignant-chercheur, catégorie P3, grade initial, 3e échelon, est nommé Responsable du Programme « Qualité de l'éducation formelle », cumulativement avec ses fonctions de Directeur général de la qualité de l'éducation préscolaire et primaire ;

Monsieur D. Ouédan Jean-Noël TAGNABOU, Mle 32 554 X, Inspecteur de l'enseignement primaire et de l'éducation non formelle, 1ère classe, 15e échelon, est nommé Responsable du Programme « éducation non formelle et promotion des langues nationales », cumulativement avec ses fonctions de Directeur général de l'éducation non formelle ;

Monsieur Wendemmi Sylvain OUEDRAOGO, Mle 208 071 A, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 9e échelon, est nommé Responsable du Programme « Pilotage et soutien aux services de l'éducation formelle et non formelle », cumulativement avec ses fonctions de Directeur général des études et des statistiques sectorielles.

J.AU TITRE DU MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE ET DE L'INNOVATION

Monsieur Philippe BAYEN, Mle 257 234 E, Enseignant-chercheur, catégorie P2, grade initial, 1er échelon, est nommé Directeur du développement de la recherche scientifique et de l'innovation ;

Madame Sylvie ZONGO, Mle 249 855 W, Chercheur, catégorie P3, grade intermédiaire, 1er échelon, est nommée Directrice de la promotion des savoirs endogènes ;

Madame Wendkuuni Florencia DJIGMA, Mle 250 660 N, Professeur titulaire, catégorie P2, 1er échelon, est nommée Directrice de la coordination et du contrôle de la recherche scientifique et de l'innovation.

K.AU TITRE DU MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT, DE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT

Monsieur Kawiba Moïse SIA, Mle 46 063 K, Inspecteur principal des eaux et forêts, catégorie 1, 4e échelon, est nommé Inspecteur technique des services ;

Monsieur Somnoma Guy OUEDRAOGO, Mle 269 541 V, Conseiller en études et analyses, 1ère classe, 5e échelon, est nommé Directeur de la prospective, de la planification et du suivi-évaluation à la Direction générale des études et des statistiques sectorielles ;

Monsieur Lassina TRAORE, Mle 94 612 T, Inspecteur des eaux et forêts, catégorie 1, 3e échelon, est nommé Directeur provincial des eaux et forêts des Balé ;

Monsieur Mahamadou ZOUGRANA, Mle 109 139 P, Inspecteur des eaux et forêts, catégorie 1, 1ère classe, 1er échelon, est nommé Directeur provincial des eaux et forêts du Bam ;

Monsieur Teegwende Somapyimdi Rodrigue Baguï OUEDRAOGO, Mle 238 035 J, Inspecteur des eaux et forêts, catégorie 1, 4e échelon, est nommé Directeur provincial des eaux et forêts des Banwa ;

Madame Sanata DOMO, Mle 94 497 G, Inspecteur des eaux et forêts, catégorie 1, 3e échelon, est nommée Directrice provinciale des eaux et forêts du Bazèga ;
Monsieur Dè MILLOGO, Mle 46 137 T, Inspecteur principal des eaux et forêts, catégorie 1, 1ère classe, 2e échelon, est nommé Directeur provincial des eaux et forêts de la Bougouriba ;

Monsieur Hamadou MONE, Mle 29 643 J, Inspecteur principal des eaux et forêts, catégorie 1, 5e échelon, est nommé Directeur provincial des eaux et forêts du Boulgou ;
Monsieur Nabonséba Ilaire SAYAOGO, Mle 46 136 V, Inspecteur principal des eaux et forêts, catégorie 1, 2e échelon, est nommé Directeur provincial des eaux et forêts du Boulkiemdé ;

Monsieur Gnindjounté KAMBIRE, Mle 59 138 T, Inspecteur des eaux et forêts, catégorie 1, 4e échelon, est nommé Directeur provincial des eaux et forêts de la Comoé ;
Monsieur Sayouba SIGUE, Mle 42 887 M, Inspecteur des eaux et forêts, catégorie 1, 5e échelon, est nommé Directeur provincial des eaux et forêts du Ganzourgou ;

Monsieur Paul Barnard NAGALO, Mle 259 810 S, Inspecteur des eaux et forêts, catégorie 1, 2e échelon, est nommé Directeur provincial des eaux et forêts de la Gnagna ;
Monsieur Madia DIABRI, Mle 94 495 Y, Inspecteur des eaux et forêts, catégorie 1, 1er échelon, est nommé Directeur provincial des eaux et forêts du Gourma ;

Madame Lucie Fuwalagye KANDO, Mle 271 912 B, Inspecteur des eaux et forêts, catégorie 1, 5e échelon, est nommée Directrice provinciale des eaux et forêts du Houet ;
Monsieur Ollo Julien KAMBOU, Mle 59 032 X, Inspecteur principal des eaux et forêts, 1ère classe, 2e échelon, est nommé Directeur provincial des eaux et forêts du Ioba.

L.AU TITRE DU MINISTERE DE L'URBANISME ET DE L'HABITAT

Monsieur Pegdwendé Aimé Camille SOUBEIGA, Mle 214 905 N, Architecte, 1ère classe, 7e échelon, est nommé Chargé de mission ;

Monsieur Fidèle SANKARA, Mle 39 721 R, Conseiller d'administration scolaire et universitaire, 1ère classe, 11e échelon, est nommé Inspecteur technique des services.

M.AU TITRE DU MINISTERE DES SPORTS, DE LA JEUNESSE ET DE L'EMPLOI

Monsieur Diaboado Marius Trésor LOMPO, Enseignant, est nommé Chargé de mission ;
Madame Alimata SOUGUE, Mle 211 782 A, Conseiller de jeunesse et d'éducation permanente, 1ère classe, 8e échelon, est nommée Directrice des stratégies éducatives et de la protection des jeunes ;

Monsieur Raoul BAYALA, Mle 220 380 S, Conseiller de jeunesse et d'éducation permanente, 1ère classe, 9e échelon, est nommé Directeur de la promotion de l'éducation permanente ;

Monsieur Camille Guieswendé TAMALGO, Mle 97 598 B, Conseiller de jeunesse et d'éducation permanente, 1ère classe, 7e échelon, est nommé Directeur de la coopération, de l'organisation de la jeunesse et de la vie associative ;

Madame Mwinzié-Abé Cécile SOMDA/SOMDA, Mle 225 910 B, Conseiller en emploi et en formation professionnelle, 1ère classe, 7e échelon, est nommée Directrice du partenariat et de la coopération en matière d'emploi ;

Madame Djénéba BALBONNE, Mle 246 756 B, Conseiller en emploi et en formation professionnelle, 1ère classe, 6e échelon, est nommée Directrice des normes et de la réglementation de l'emploi ;
Monsieur Moussa ZOUNDI, Mle 279 890 G, Conseiller en emploi et en formation professionnelle, 1ère classe, 5e échelon, est nommé Directeur de l'économie informelle ;

Monsieur Aimé YAMEOGO, Mle 216 699 G, Conseiller en emploi et en formation professionnelle, 1ère classe, 6e échelon, est nommé Directeur des stratégies d'emploi et d'insertion professionnelle.

III.2. NOMINATIONS DANS LES CONSEILS D'ADMINISTRATION

Le Conseil a procédé à la nomination d'Administrateurs aux Conseils d'administration :
de l'Institut des sciences et techniques de l'information et de la communication (ISTIC) au titre du ministère de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme ;
de la Société nationale burkinabè d'hydrocarbures (SONABHY) au titre du ministère de l'Industrie, du commerce et de l'artisanat.

A.MINISTERE DE LA COMMUNICATION, DE LA CULTURE, DES ARTS ET DU TOURISME

Le Conseil a adopté un décret portant nomination de Monsieur Issiaka KONATE, Mle 110 720 160 002, Agent de bureau, Administrateur représentant les stagiaires au Conseil d'administration de l'Institut des sciences et techniques de l'information et de la communication (ISTIC) pour la durée de son mandat de délégué général.

B.MINISTERE DE L'INDUSTRIE, DU COMMERCE ET DE L'ARTISANAT

Le Conseil a adopté un décret portant nomination de Monsieur Laoko dit Pascal PARE, Mle 517, Cadre commercial, Administrateur représentant le personnel au Conseil d'administration de la Société nationale burkinabè d'hydrocarbures (SONABHY) pour un premier mandat de trois (03) ans, en remplacement de Monsieur Emmanuel BONZI.

Catégories: Afrique

Société financière internationale : « Les millions d'emplois nécessaires pour notre développement seront créés par le secteur privé », se convainc Olivier Buyoya, directeur régional pour l'Afrique de l'Ouest

Lefaso.net (Burkina Faso) - mer, 19/02/2025 - 23:00

De passage au Burkina Faso, le directeur régional pour l'Afrique de l'Ouest de la Société financière internationale (SFI) Olivier Buyoya a bien voulu nous accorder une interview, dans laquelle il revient, entre autres, sur les missions de la SFI, ses défis, ses opportunités, ses investissements au Sahel et particulièrement au Burkina Faso, mais aussi sur les stratégies adoptées sur le terrain pour faire face à la situation sécuritaire. Selon lui, la pauvreté est l'une des raisons majeures des différentes crises et les millions d'emplois nécessaires pour notre développement seront créés par le secteur privé. Lisez plutôt !

Lefaso.net : La SFI a été créée en 1956. On la décrit comme une entité sœur, faisant partie du groupe de la Banque mondiale. Pouvez-vous revenir sur la mission de cette institution ?

Olivier Buyoya : La Société financière internationale (SFI) est une des entités du groupe de la Banque mondiale qui a reçu comme mandat de travailler à accompagner le développement des secteurs privés dans les pays où elle intervient. Comme nous faisons partie du groupe de la Banque mondiale, nous avons les mêmes actionnaires. Je parle là de l'ensemble des États membres du groupe de la Banque mondiale. Nous avons le même président, en la personne d'Ajay Banga, les mêmes objectifs et les mêmes missions. Et aujourd'hui, la mission du groupe de la Banque mondiale se résume en ces mots : faire en sorte qu'on puisse éradiquer l'extrême pauvreté dans les pays où nous intervenons et créer une prospérité partagée sur une planète sur laquelle on peut tous vivre.

Voilà le triptyque qui constitue la mission du groupe de la Banque mondiale. Ainsi, chaque institution travaille sur son champ d'intervention à pouvoir atteindre la mission. Nos collègues de la Banque mondiale sont plutôt sur le créneau d'appuyer le développement de nos pays, dans l'objectif d'éradiquer l'extrême pauvreté et de faire la prospérité partagée au travers des interventions auprès du secteur public dans son ensemble. Nous, nous travaillons dans les pays où nous sommes essentiellement par le biais du secteur privé.

Quels sont les défis et les opportunités de la SFI ?

Notre mission, comme elle a été définie, consiste à travailler de sorte à réduire la pauvreté dans nos pays. Du coup, le premier défi, c'est la démographie. Nous avons aujourd'hui une croissance rapide de la population, une urbanisation grandissante et surtout une composition de cette population assez unique dans le monde. Nos pays en Afrique sont les pays où nous avons le plus de jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Le défi essentiel face à cette augmentation de la population et de l'urbanisation, c'est faire en sorte de trouver des emplois décents à nos jeunes. À partir de là, lorsqu'on déroule les conditions qu'il faudrait pour créer ces emplois, on découle sur plusieurs défis spécifiques. On note, entre autres, les défis liés à l'accès à l'énergie, à l'éducation adaptée aux besoins du marché du travail, au bien-être de la population, à la santé, etc.

En outre, nous sommes dans le Sahel, plus précisément au Burkina Faso. Il y a des défis conjoncturels et spécifiques, mais aussi des défis sécuritaires. La région dans laquelle nous sommes est vulnérable, car traversée par des conflits. Le défi sécuritaire est peut-être ce dont on sait le plus du Sahel aujourd'hui. Et on ne parle de secteur privé, de création d'emplois, sans la sécurité. C'est un peu comme le corps humain sans la santé. On ne peut pas faire grand-chose. Nous avons aussi le défi climatique. Aujourd'hui, ce sont les inondations. Demain, la sécheresse. Et ces défis liés au changement climatique percutent et amplifient les autres défis dont nous avons parlé.

Le tableau ne serait pas complet si on ne parlait que des défis. Il y a des opportunités. Et il y a des défis qu'on peut convertir en opportunités. J'ai parlé plus haut de la démographie. Dans d'autres pays, on a parlé de dividendes démographiques. C'est-à-dire que si on arrive à éduquer nos jeunes, si on arrive à autonomiser nos femmes, si on arrive à créer des infrastructures qui permettent à ce que les entreprises, le secteur privé, puissent créer des emplois, on pourra transformer les défis en opportunités. Avoir une population jeune est un atout majeur. On le voit dans les pays un peu plus avancés qui n'ont pas cette chance d'avoir une population jeune. D'ailleurs, ces pays ont prospéré parce qu'à un moment donné, ils ont tiré profit de leur dividende démographique. Il y a, dans les pays du Sahel, dans les pays de la région, des ressources naturelles. Il y a un potentiel agricole. Ce sont autant d'atouts qu'on peut valoriser, qu'on doit valoriser. Et c'est là où les interventions du groupe de la Banque mondiale en support au secteur public pour la Banque mondiale et en support au secteur privé avec la SFI, essayent au quotidien de relever ces défis pour les convertir en opportunités.

Comment se matérialisent ces actions sur le terrain ? Est-ce en créant des centres de santé, par exemple, ou en offrant des financements pour que les institutions avec lesquelles vous travaillez se chargent d'en disposer selon les besoins ?

C'est une excellente question qui m'amène peut-être à aussi clarifier les différences qui existent entre les entités du groupe de la Banque mondiale et leurs domaines d'intervention. Vous avez parlé de concours financiers, de dons, d'assistance faits aux entités gouvernementales. Effectivement, la Banque mondiale, à travers ces interventions ici au Burkina Faso et dans la région, y contribue fortement. Au Burkina Faso, le portefeuille de la Banque mondiale s'élève à plusieurs milliards de dollars, ventilé sur plusieurs domaines d'intervention : l'éducation, la santé, l'agriculture, etc. Nous, nous ne finançons et n'accompagnons pas les structures publiques ou les structures étatiques. Notre domaine d'intervention nous amène à identifier des partenaires du secteur privé, ce que nous appelons les clients, autrement dit, les entreprises du secteur privé. C'est au travers de ces institutions-là que nous déployons nos solutions de financement, mais aussi au travers d'assistances techniques qui interviennent dans les mêmes secteurs. Les groupes Coris Bank, Vista, Bank of Africa, Ecobank sont nos clients. Nous leur donnons de l'argent et de l'assistance technique avec comme objectif qu'ils puissent prêter ces fonds-là à un certain nombre de leurs clients dans les secteurs d'intervention.

Nous accompagnons aussi les entreprises du secteur privé dans l'énergie. À titre d'exemple, nous avons financé la centrale solaire de Ziniaré qui produit 27 mégawatts, avec un projet d'extension de 10 mégawatts dans les mois à venir. Nous avons financé la société Sodigaz, qui est le leader au Burkina Faso pour la distribution des gaz, gaz de cuisson, entre autres. Nous avons, dans le passé, financé des entreprises comme la Sofitex, une entreprise para-étatique. Aujourd'hui, nous avons un portefeuille grandissant. Nous faisons à peu près 400 millions de dollars d'investissement par an au Burkina Faso. Et nous avons l'ambition, de doubler même cette enveloppe, dans certains secteurs comme la santé. Aujourd'hui, nous avons identifié un certain nombre de cliniques privées qui complètent ce que font les hôpitaux publics dans les soins de la santé. Dernièrement, nous avons participé à la réouverture de l'hôtel Azalaï de Ouagadougou, qui comporte 270 chambres, si je ne m'abuse, et qui va contribuer à la création de 500 emplois directs et indirects. Nous cherchons donc à contribuer à la création d'emplois dans l'objectif de réduire la pauvreté et de créer notre prospérité.

On retient de vos explications la possibilité de passer par les banques ou autres institutions privées pour atteindre directement ceux qui ont besoin d'investissements. Quels sont les critères déterminants pour bénéficier directement de vos investissements ?

Je vous remercie pour la question, parce que c'est un des reproches qui nous est, parfois, fait à juste titre, parfois à tort, nous reprochant des critères de sélection et d'investissement qui sont exigeants. Avant de parler de ces critères-là, permettez-moi de faire deux ou trois précisions. La première, c'est que nous avons la responsabilité de nous assurer que les fonds qui sont investis puissent servir à l'objectif qui leur est assigné.
Ensuite, nous avons aussi comme objectif, intérêt à ce que nous puissions financer le secteur privé qui adhère à certains principes, surtout des principes de bonne gouvernance, des principes de gestion. Cela pour que demain, les bailleurs de fonds et les autres investisseurs puissent dire : dans ce pays-là, les investissements que la SFI a faits sont bons.

Et pour répondre à votre question, le premier critère sur lequel nous nous basons, c'est la probité, la moralité des entreprises et des entrepreneurs que nous finançons. Ensuite, c'est l'adéquation entre le besoin de financement et la capacité de remboursement et de gestion de l'entreprise. Nous avons des critères aussi concernant le respect de certaines normes environnementales et sociales. J'insiste sur le mot « social ». Par exemple, il est très important que nous nous assurions que, quand nous investissons dans une entreprise, cette entreprise soit aux normes, au niveau de la réglementation sociale, en terme de traitement des employés, par exemple. Et nos équipes ont pour tâche d'aller identifier dans le secteur privé local, les entreprises qui peuvent contribuer à nos objectifs, mais aussi qui remplissent ces critères.

On peut penser que ce sont des critères très exigeants, mais ce sont des critères qui font bon sens. Si je vous demande si vous êtes d'accord que la SFI investisse l'argent qui vous appartient dans une entreprise déficitaire qui va perdre de l'argent, vous allez forcément me dire que ce ne serait pas une bonne idée. Ce sera pareil pour une entreprise ou des entrepreneurs qui ont une réputation qui n'est pas acceptable en termes de moralité et d'intégrité.

Voilà un peu les critères qu'on regarde. J'insiste surtout sur l'accompagnement que nous accordons aux entreprises que nous avons identifiées, quand elles ne remplissent pas ces critères. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas une adéquation entre les besoins de financement et la capacité de remboursement aujourd'hui, que nous dirons à l'entreprise qu'on ne va pas la financer. C'est ce qui fait d'ailleurs que cet accompagnement prend parfois un peu de temps. C'est aussi cela qui suscite parfois la critique selon laquelle nos procédures sont longues. Mais en réalité, on travaille à accompagner un certain nombre de ces entreprises. C'est la réponse à votre question, et je vous inviterai à la poser en retour à certains de nos clients. Ils vous diront aujourd'hui que peut-être ça a été long, mais que finalement, ça a été bénéfique, je l'espère.

Au-delà du financement qui est octroyé aux différentes institutions privées, que propose d'autre la SFI ?

Nous marchons sur deux jambes. Il y a le volet financement, mais aussi le volet assistance technique. Qu'est-ce que cela veut dire concrètement ? Quand une entreprise X vient nous voir en disant qu'elle veut un financement, mais qu'en discutant avec elle, on se rend compte qu'au niveau de sa direction financière, les états financiers ne sont pas à jour, nous avons la capacité de l'accompagner pour refaire l'état financier. Cela lui permet de pouvoir présenter une image fidèle à l'activité de l'entreprise. Ensuite, en ambitionnant par exemple la création d'un projet de logement de 2 000-3 000 unités, nous avons la capacité d'accompagner l'entreprise pour qu'elle puisse mûrir son projet et le financer dans le domaine des infrastructures. Souvent, les clients nous disent qu'ils ont un projet très innovant pour les centrales solaires, mais nous nous rendons compte qu'ils n'ont pas fait les études d'impact social et environnemental du projet. Nous avons la capacité de les accompagner à faire ce travail. Ça, c'est à titre individuel.

Cependant, nous travaillons aussi avec les organisations patronales. Nous venons de signer, par exemple, un accord de partenariat avec le patronat pour accompagner la faîtière sur les aspects de comptabilité financière, de gestion financière des entreprises ; aider les membres de l'association à pouvoir se préparer à avoir ces discussions avec la SFI, mais aussi, avec d'autres partenaires financiers.

Le Burkina Faso traverse une crise sécuritaire depuis environ une décennie. Des sommes importantes d'argent sont injectées dans ce pays, mais aussi dans le Sahel, pris de façon générale. Est-ce que les financements dans ces parties de l'Afrique sont difficiles ?

Je vous remercie d'évoquer la situation difficile au Sahel, particulièrement au Burkina. Mais en réalité, quand on regarde le monde d'aujourd'hui, beaucoup de pays traversent des situations similaires. Nous avons pris le pari d'augmenter significativement nos activités, notre présence locale, justement pour pouvoir être plus près du secteur privé du Burkina, dans ces moments difficiles.

Et pourquoi ?

C'est simple. La mission du gouvernement de la Banque mondiale et donc de la SFI est de réduire la pauvreté en créant une prospérité partagée. Nous sommes convaincus, et toutes les études que nous avons faites avec nos collègues de la Banque mondiale le prouvent : la pauvreté est une des causes des crises qui traversent nos pays. Nous sommes convaincus que les emplois dans nos pays ont besoin de la jeunesse, au lieu que cette jeunesse soit victime et aussi parfois acteur de ces conflits. Nous sommes convaincus que les milliers et les millions d'emplois nécessaires pour notre développement vont être créés par le secteur privé. Donc, par déduction logique, en tant qu'institution de développement, nous avons pris sur nous le pari d'augmenter ou d'essayer en tout cas d'augmenter fortement nos investissements dans nos pays.

Pour revenir à votre question, nous faisons avec la situation, tout en identifiant les acteurs du secteur privé local avec qui nous pourrons réaliser ces objectifs. Au cours des cinq dernières années, nous avons déployé jusqu'à 1,2 milliard de dollars, correspondant aux années où la crise sécuritaire est la plus forte. Juste vous montrer qu'en termes de montée en puissance, la crise ne nous a pas empêché de le faire, au contraire.

Ensuite, quand il y a des situations de crise, il y a certains investisseurs, certains acteurs du secteur privé, qui freinent ou restreignent leurs investissements pour des raisons de risque. Mais il y en a d'autres qui investissent : le secteur privé local. C'est pour cela que nous avons développé des programmes et des solutions pour être auprès de ces gens-là. Ce n'est facile ni pour eux, ni pour ceux qui les financent. Mais c'est indispensable pour nos pays.

Toujours en lien avec vos investissements, est-ce que la SFI a revu des stratégies innovantes de sorte à s'adapter aux réalités du terrain ?

D'abord, nous essayons d'approcher ces problématiques-là avec une dose de modestie et d'humilité. Je crois qu'il n'y a pas à dire qu'il y a des solutions miracles. Ce serait induire nos partenaires et nos mandats en erreur. Par contre, nous avons des solutions qui ont été éprouvées ailleurs. La première chose que nous nous devons de faire, c'est d'être présent sur place, en force, avec des collaborateurs de qualité qui comprennent le contexte local. Nous avons développé et incorporé les leçons que nous avons apprises ici, au Burkina, et ailleurs, à travers l'identification des clients, la célérité dans le traitement des dossiers, l'accompagnement au-delà du financement.

Ensuite, aujourd'hui, nous croyons fortement que la technologie va être une source ou un moyen pour pouvoir accélérer un certain nombre de solutions que nous avons. De nos jours, nous voyons comment la technologie a accéléré l'agenda de l'inclusion financière. Nous voyons aujourd'hui se développer des solutions sur des plateformes technologiques, qui permettent de pouvoir accéder aux soins médicaux, les distribuer et gérer un certain nombre de risques, qui existaient avant, sur des plateformes technologiques. Nous investissons massivement au travers des partenariats de la SFI dans des plateformes technologiques, des startups, etc. Nous investissons avec nos collègues de la Banque mondiale dans la création des écosystèmes qui permettent aux startups et aux jeunes entrepreneurs de développer des solutions adaptées pour le pays. Et maintenant, nous allons pouvoir déployer ces solutions au travers des plateformes qui existent au niveau de la SFI. Voilà un exemple concret de ce que nous essayons de faire au Sahel, plus précisément au Burkina Faso, et d'utiliser la force créatrice de la jeunesse pour pouvoir résoudre ce problème de développement.

Y a-t-il un mécanisme de contrôle qui vous permet d'évaluer les projets et programmes pour vous assurer que les investissements sont rentables ?

Non seulement on s'autoévalue, mais on est évalué aussi par nos mandats. Tous les projets de la SFI et de la Banque mondiale doivent être approuvés par le conseil d'administration de la Banque mondiale. Chaque projet inclut des indicateurs de performance. Et à la fin de chaque projet, un processus est enclenché pour évaluer l'impact du projet par rapport aux indicateurs de performance établis. Et cela se fait de manière indépendante et par des équipes indépendantes.

Interview réalisée par Erwan Compaoré
Lefaso.net

Catégories: Afrique

FESPACO 2025 : Au moins 95% des travaux exécutés à 72 heures de l'événement

Lefaso.net (Burkina Faso) - mer, 19/02/2025 - 22:57

La 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) approche à grands pas. Sur le site, les travaux avancent bien. Au moins 95% des travaux sont exécutés à 72 heures de la fête du cinéma africain.

Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, va vibrer au rythme du 7e art du 22 février au 1er mars 2025. Au siège du FESPACO, l'ambiance est conviviale. Les différents acteurs sont à pied d'œuvre pour terminer les travaux qui leur ont été confiés.

À 72 heures de la fête du cinéma africain, les festivaliers et les journalistes passent à tour de rôle pour récupérer les badges d'accréditation.

Les stands sont installés dans la cour

Les stands sont installés dans la cour et les différents drapeaux de la sous-région sont représentés. La peinture des différents bâtiments est refaite. Devant le siège, sur l'avenue Kadiogo, des décorations sont faites pour embellir la voie pour l'occasion. Les policiers veillent au respect des feux tricolores par les usagers.

Le directeur technique des chapiteaux Soumaïla Ouédraogo et ses hommes ont presque fini leur tâche. « Je dirai que nous sommes à 98% de taux d'exécution. D'ici demain, nous aurons fini complètement notre travail », a rassuré le directeur technique des chapiteaux.

Abdoul Aziz Sawadogo, peintre, a presque fini son travail

Peintre, Abdoul Aziz Sawadogo dit avoir exécuté son travail à 95%. « J'ai commencé la peinture avant-hier lundi. Aujourd'hui je peux dire que j'ai exécuté 95% de mon travail. Je pense pouvoir finir d'ici ce soir ou au plus tard demain », a souligné le jeune homme.

Aboubacar Bancé est un électricien. Lui également a eu un marché pour l'installation des stands et chapiteaux. Il a presque tout installé. Au moment de notre passage, il était en train de nettoyer un chapiteau. « J'ai fini mon travail. Il reste la décoration des stands. Les exposants pourront décorer à leur convenance », a indiqué l'électricien.

Aboubacar Bancé a fini les installations. Il nettoie les stands

Membre de la commission accréditation de badges, Abass Zongo, a commencé à remettre les badges le mardi à 8h. « Dans l'ensemble tout se passe bien. C'est aujourd'hui qu'il y a de l'affluence. Hier c'était relaxe. Pour l'instant nous n'avons pas de difficulté majeure. C'est quand plusieurs journalistes arrivent au même moment qu'on souffre pour retrouver les badges », a dit monsieur Zongo. Il demande aux journalistes d'avoir la liste des membres de leurs médias qui doivent avoir les badges pour leur faciliter la recherche.

Restauratrice, Claudine Ouédraogo est au FESPACO pour s'assurer qu'elle aura un stand. Elle compte proposer des fritures, de la grillade et des mets burkinabè.

La restauratrice invite les Burkinabè à se mobiliser pour rendre cette 29e édition du FESPACO inoubliable. « Nous devons montrer aux yeux du monde que notre pays reste debout malgré le contexte sécuritaire difficile. Beaucoup pensent que le pays est inaccessible à cause de certaines images postées sur les réseaux sociaux et des médias étrangers », souhaite-t-elle.

Elle espère que cette année, un Burkinabè pourra décrocher l'Étalon d'or de Yennenga.

Rama Diallo
Lefaso.net

Catégories: Afrique

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