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Updated: 2 months 1 week ago

Liberté de presse au Burkina : Le Premier ministre rassure la Société des éditeurs de la presse privée

Sat, 18/02/2023 - 16:07

Le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla, a reçu en audience une délégation de la Société des éditeurs de la presse privée (SEP), le vendredi 17 février 2023, à la primature.

A la sortie de la rencontre, le président de la SEP, Inoussa Ouédraogo, a expliqué que la délégation est venue présenter son nouveau bureau au Premier ministre. Il a ajouté que la presse privée burkinabè est disposée à travailler au renforcement de la liberté des médias. « Ces derniers temps, la presse privée et la presse dans sa globalité éprouvent des difficultés à faire librement leur travail », a-t-il souligné.

A en croire Inoussa Ouédraogo, le Premier ministre a déclaré que le gouvernement n'est pas contre la liberté de presse et d'expression. « Il a pris son exemple pour indiquer que, bien au contraire, lui-même a toujours publié dans nos différentes presses. Il a toujours été sur les plateaux de télévision et de radio pour donner son point de vue, et il ne sera pas celui qui va empêcher la liberté de presse », a rapporté le président de la SEP.

Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a demandé aux médias de trouver de se réinventer afin s'adapter à la conjoncture économique mondiale actuelle

Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla a conseillé à la presse de tenir compte de la situation nationale et de contextualiser la liberté de presse, de sorte à ne pas fournir des informations stratégiques à l'ennemi. Le Premier ministre a expliqué que les difficultés dont il parle en matière de liberté d'expression sont essentiellement liées aux émissions interactives et aux réseaux sociaux. Les médias classiques sont donc exhortés à jouer leur rôle d'éducateurs et à donner une information saine. La délégation de la SEP a dit prendre note de cette remarque.

Inoussa Ouédraogo a annoncé qu'au regard des difficultés rencontrées par les entreprises de presse, il va être organisé un forum économique des médias. Cette initiative a été appréciée positivement par le Premier ministre. Le chef de la délégation s'est dit satisfait de cette audience, car les préoccupations de la SEP ont été entendues. Me Apollinaire Kyelem de Tambèla a ajouté que son gouvernement est disposé à accompagner les entreprises médiatiques.

« Nous avons été satisfaits de la vision qu'il a de la liberté d'expression, parce que très récemment, nos organisations ont interpellé les autorités sur la nécessité de garantir la liberté d'expression afin que les médias continuent à apporter leur contribution à l'élargissement des espaces de liberté. Nous sommes face à une situation où les terroristes veulent nous imposer le silence. Il n'y a pas de raisons qu'on ne travaille pas à se libérer de ces chaînes », a conclu Inoussa Ouédraogo.

Inoussa Ouédraogo (au milieu) s'est dit satisfait des échanges

En rappel, les rapports entre le Premier ministre et la presse ne sont pas au beau fixe depuis qu'il a déclaré ceci, au cours d'une audience accordée au Conseil supérieur de la communication : « On ne construit rien sans la discipline. Il est plus que nécessaire de recadrer la communication au niveau des médias pour éviter la pagaille. L'on se rappelle toujours de la radio Mille collines au Rwanda qui a joué un rôle déterminant dans le génocide dans ce pays. Ce n'est pas parce que l'on est sur un plateau de télévision ou dans un studio avec un micro que l'on doit se croire tout permis ».

Ses propos ont été vivement critiqués par les organisations professionnelles des médias du Burkina Faso, qui ont fait une déclaration à cet effet.

SB
Lefaso.net

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Lutte contre la fraude : Le coordinateur national échange avec des structures partenaires

Sat, 18/02/2023 - 16:07

La Coordination nationale de la lutte contre la fraude (CNLF) a effectué, le vendredi 17 février 2023, une série de visites à trois « structures sœurs ». L'équipe conduite par Dr Yves Kafando était dans les locaux de la police municipale, de l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC) et de la gendarmerie nationale. Ces visites de courtoisie à ces structures visent à susciter leur accompagnement dans le cadre de la lutte contre la fraude.

C'est un coordinateur national de lutte contre la fraude visiblement satisfait qui s'est adressé aux journalistes à la fin de sa tournée. Pour Dr Yves Kafando, l'objectif de ces visites a été atteint.

La police municipale est la première structure à recevoir la visite du CNLF

« Nous avons entrepris ces tournées qui consistent en des visites de courtoisie et d'amitié auprès des structures sœurs avec lesquelles nous travaillons, dans l'objectif de renforcer la collaboration. Le message véhiculé au cours de ces visites, c'est d'expliquer la mission de la Coordination nationale de lutte contre la fraude, les objectifs qui nous sont assignés, c'est-à-dire lutter contre la fraude fiscale, douanière, économique et environnementale, pour susciter leur accompagnement dans le cadre de l'atteinte de ces objectifs », a-t-il décliné.

Après la police municipale, l'équipe de la CNLF était à l'ASCE-LC

Il a ajouté que pour lutter efficacement contre la fraude, il faut être suffisamment outillé en renseignements. Pour Dr Yves Kafando, la police, a gendarmerie et l'ASCE-LC peuvent être d'un grand apport dans ce domaine.

Obissa Juste MIEN
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Sahel : D'intenses combats ont opposé une unité des Forces armées nationales à un groupe terroriste (officiel)

Sat, 18/02/2023 - 14:42

Selon un communiqué de la direction de la communication et des relations publiques des Armées, d'intenses combats ont opposé une unité des Forces armées nationales à un groupe armé terroriste entre Oursi et Déou (dans la province de l'Oudalan, région du Sahel), ce vendredi 17 février 2023.

L'unité, qui était en mouvement, a été la cible d'une attaque complexe. Des renforts ont été déployés en appui et pour procéder à des opérations de ratissage, précise le communiqué.

En attendant qu'un bilan précis puisse être établi, le Chef d'Etat-major général des Armées, informe que des blessés ont été enregistrés et déjà évacués dans des structures médicales appropriées pour une prise en charge.

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Cinéma : Idrissa Ouédraogo, cinq ans déjà

Sat, 18/02/2023 - 13:08

18 février 2018 - 18 février 2023. Cela fait cinq ans que le maestro Idrissa Ouédraogo a rejoint les étoiles, à l'âge de 64 ans. Il est le premier réalisateur burkinabè à avoir remporté en 1991 l'Etalon d'or de Yennenga avec son film Tilaï. Ce film a également remporté le Grand Prix du Jury à Cannes en 1990 et le Prix du meilleur long métrage au premier Festival du cinéma africain de Milan en 1991.

Au total, Idrissa Ouédraogo, c'est une quarantaine de films dont plusieurs récompensés dans de grands festivals dans le monde. Il était un modèle pour de nombreux réalisateurs dont Apolline Traoré, en lice pour offrir au Burkina Faso, son troisième Etalon d'or de Yennenga avec son long métrage « Sira ».

Selon Apolline Traoré, Idrissa Ouédraogo était un réalisateur talentueux et "extrêmement intelligent"

Voici ce que disait Apolline Traoré de son mentor sur la chaîne VOA Afrique, en mai 2018 : « Il disait tout le temps que j'étais têtue. C'était mon mentor, mais on ne s'entendait pas sur certains points. Il avait une vision un peu trop poétique alors que moi, j'aime les choses un peu carrées, les choses un peu concrètes. C'est quelqu'un qui était d'une intelligence et d'une connaissance extrêmes. Je retiens de lui son intelligence et son talent. Malheureusement vers la fin de sa vie, il n'a pas prouvé ce qu'il voulait faire, parce qu'il avait un gros projet qui devait le faire revenir comme on le dit. Mais Dieu en a décidé autrement. »

Pour le jeune réalisateur Gaston Bonkoungou, Idrissa Ouédraogo est une success-story qui, de sa ville natale ,Ouahigouya, a raconté des histoires singulières qui touchent à l'universel.

"J'ai foi que la nouvelle génération que nous sommes pourra être à la hauteur de ses œuvres", Gaston Bonkoungou

« Il a représenté le Burkina Faso dans les grands festivals à l'international. Je regrette de n'avoir pas connu personnellement le maestro, mais j'ai pu apprendre de lui à travers ses œuvres. C'est vraiment une perte déplorable pour le Burkina Faso et pour le monde du cinéma. J'aurais aimé qu'il partage ses connaissances et ses expériences dans un ouvrage comme Sergueï Eisenstein. J'ai foi que la nouvelle génération que nous sommes pourra être à la hauteur de ses œuvres », pense Gaston Bonkoungou, réalisateur de deux films sélectionnés à cette 28e édition du Fespaco. Il s'agit de « SOUK » dans la section « Films des écoles de cinéma » et « Papa Éric le tendre », dans la section « Burkina ».

Talentueux, Idrissa Ouédraogo l'était assurément. Et des talents comme lui, comme le baobab Gaston Kaboré, l'indémodable Boubacar Diallo et les regrettés Saint Pierre Yaméogo et Missa Hébié, le Burkina en produira certainement. Apolline Traoré, Hervé Éric Lengani, Michel Zongo, Laurentine Bayala, Thomas Hénoc Ouédraogo, Dramane Gnessi, Gaston Bonkoungou, etc. font partie de cette relève sur qui le Burkina peut compter pour briller sur les écrans, en Afrique et dans le reste du monde.

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Burkina Faso : Bolloré Transport & Logistics célèbre le mérite de ses collaborateurs dans ses vœux de nouvel an

Sat, 18/02/2023 - 11:30

Comme chaque année, Bolloré Transport & Logistics Burkina Faso a encore respecté sa tradition envers ses collaborateurs. Il leur a présenté, dans la soirée de ce 31 janvier 2023 à Ouagadougou, ses vœux de nouvel an.

Au cours de cette cérémonie qui a été marquée par les allocutions des différents responsables, la direction générale a décerné des prix d'encouragement à ses meilleurs employés. Ils étaient au total six meilleurs employés issus des différents corps de métiers qui ont vu leurs efforts récompensés. C'est donc dans une ambiance festive que les lauréats ont reçu chacun une attestation et une enveloppe de 300.000 FCFA.

Cette cérémonie de vœux a été aussi une occasion pour le groupe de saluer la fidélité et de dire aurevoir aux collaborateurs admis à la retraite qui étaient au nombre de dix personnes, dont l'ancienneté est comprise entre 3 et 36 ans. Pour l'occasion, ils ont reçu de leur employeur une attestation de reconnaissance et un bon d'achat de matériel électro-ménager pour les bons et loyaux services rendus.

En plus de ces distinctions, la société a également décerné une médaille d'argent à un collaborateur ayant une ancienneté de 15 ans au sein du groupe.
En prenant la parole durant la cérémonie, le directeur pays du groupe, Seydou Diakité a exprimé la fierté du groupe d'aller au-delà de sa mission première, en permettant à ses collaborateurs d'hier d'être de nouveaux entrepreneurs, quel que soit le domaine qu'ils ont choisi.

« Notre politique en ressources humaines met l'accent sur l'épanouissement du capital humain, premier facteur de production de toute entreprise », a-t-il laissé entendre ; tout en exprimant sa satisfaction envers les collaborateurs, en ces termes : « Face à de nombreux évènements qui se sont succédés, impactant sérieusement l'activité économique, la capacité de résilience de chacun et de tous, a permis d'assurer la continuité de notre activité et d'envisager de nouveaux défis ensemble ».

Le premier responsable pays a terminé son allocution en souhaitant fructueuse année à tous ses collaborateurs et que le travail soit fait dans une solidarité autour du bien connu.

En rappel, l'entreprise emploie aujourd'hui plus de 450 collaborateurs burkinabè et génère plus de 350 emplois indirects à travers, notamment ses agences à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Elle développe des partenariats avec des établissements d'enseignement supérieur, à l'institut africain de management (IAM), l'institut Burkinabè des arts et métiers (IBAM), le Centre de promotion de l'apprentissage des métiers (CPAM) et le centre de formation professionnelle emplois et métiers (CFPEM).

A ces partenariats s'ajoutent également ses actions de solidarité au bénéfice des populations en partenariat avec des ONG à savoir l'aide à la scolarisation et à la réinsertion sociale des jeunes et la sensibilisation à la préservation de l'environnement.

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Séisme en Turquie : Le footballeur ghanéen Christian Atsu retrouvé mort

Sat, 18/02/2023 - 09:52

Le footballeur ghanéen Christian Atsu, du club turc de Hatayspor, a été retrouvé mort sous les décombres de son immeuble à Hatay au sud de la Turquie, a annoncé ce samedi 18 février 2023 son agent cité par l'agence privée turque DHA et rapporté par RMC Sport.

Christian Atsu, meilleur joueur de la CAN 2015 se trouvait sous les décombres après le séisme survenu en Turquie et en Syrie voisine il y a environ deux semaines.

''Le corps sans vie d'Atsu a été retrouvé sous les décombres. On retire encore ses affaires. Son téléphone a aussi été retrouvé", a affirmé son agent Murat Uzunmehmet, cité par RMC Sport.

Selon les médias turcs cités par RFI, il était sous les décombres de la résidence Rönesans, une tour de 12 étages qui s'est effondrée dans le séisme.

<> nous rapporte RFI.

Le joueur de 31 ans est arrivé en Turquie en septembre 2022 et a joué seulement quatre matches toutes compétitions confondues. À quelques heures du tremblement de terre, le dimanche 5 février 2023, il a marqué un but sur coup-franc à la dernière minute, offrant la victoire à son équipe. C'est son unique but en Turquie et le dernier de sa carrière.

Mamadou ZONGO
*Lefaso.net*

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Burkina Faso : La ré-inhumation des restes de Thomas Sankara et ses 12 compagnons prévue pour ce 23 février 2023

Fri, 17/02/2023 - 22:59

Selon un communiqué du porte-parole du gouvernement lu au journal télévisé de 20 heures, la ré-inhumation des restes de Thomas Sankara et des 12 autres victimes du 15 octobre 1987 aura lieu le 23 février 2023, sur le site du Mémorial Thomas Sankara à partir de 9 heures.

Jean Emmanuel évoque des impératifs socioculturels et sécuritaire d'intérêt national pour justifier le choix du site.

La cérémonie se fera selon les rites funéraires coutumiers et religieux dans la stricte intimité des familles des défunts, précise le communiqué en date de ce 17 février 2023.

Lefaso.net

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Dr Aboubakar Nacanabo, ministre des finances : « La digitalisation des prestations du secteur des finances publiques va accélérer la maturité de l'économie »

Fri, 17/02/2023 - 22:55

La digitalisation accélère la croissance en instaurant plus de transparence, plus de célérité et d'efficacité dans l'action publique. C'est la conviction de Aboubakar Nacanabo, expert en fiscalité internationale, docteur en sciences de gestion et ministre de l'Économie, des finances et de la prospective du Burkina. Dans cet entretien qu'il a accordée à Lefaso.net, il explique l'importance de la digitalisation des prestations du secteur des finances publiques et son importance pour l'économie burkinabè.

Lefaso.net : Le budget 2023 a institué des taxes sur un certain nombre de produits et prestations du secteur numérique ; pouvez-vous nous rappeler lesquels ?

Dr Aboubakar Nacanabo : Pour la bonne information des lecteurs, je voudrais porter à votre connaissance que la loi de finances pour l'exécution du budget de l'Etat, exercice 2023, n'a pas institué de nouvelles taxes dans le dispositif fiscal. Elle a simplement réaménagé le champ d'application ainsi que le taux d'impôts et taxes existant déjà dans le code général des impôts dans le but d'élargir l'assiette fiscale, d'améliorer le rendement de l'impôt et de lutter contre la consommation de produits nuisibles à la santé des populations particulièrement le tabac, les boissons énergisantes et les boissons très alcoolisées.

La loi de finances a également prévu l'aménagement du dispositif de contrôle des prix de transfert pour limiter l'évasion fiscale des multinationales en renforçant les obligations en matière de documentation des prix de transfert et en instaurant une obligation déclarative aux multinationales pour leurs transactions intragroupes.
Par ailleurs, je fais observer que la loi de finances ne comporte pas de dispositions réservées spécifiquement à la taxation des prestations du secteur numérique. Il faut cependant relever que le Code général des impôts du Burkina Faso contient des dispositions relatives à la fiscalité des prestations de services, qu'elles relèvent ou non du secteur numérique.

Il y a eu avant cela plusieurs projets de digitalisation des prestations du secteur des finances publiques ; quel bilan peut-on en faire ?

Notre département s'est engagé résolument dans la digitalisation d'un certain nombre de prestations afin d'améliorer la performance de ses services, réduire les coûts et faciliter l'analyse des données collectées. Cet engagement s'inscrit également dans la dynamique d'accompagner les usagers de l'Administration dans la transparence et la célérité.

Ce processus qui a concerné dans un premier temps les dispositifs de collecte des impôts et taxes au niveau des régies de recettes (direction générale des douanes, direction générale des impôts et direction générale du trésor et de la comptabilité publique) va s'accentuer et s'étendre progressivement à la chaine de la dépense et aux procédures de la commande publique.

Les résultats encourageant obtenus au niveau de la direction générale des impôts, à travers l'institution de la télédéclaration et du télépaiement (virement bancaire, mobile money), la délivrance de documents fiscaux en ligne et au niveau de la direction générale des douanes avec la plateforme SYLVIE me confortent dans l'idée que la digitalisation est l'une des voies de la modernisation de notre administration, pour la rendre plus performante.

Malgré tout cela, les usagers continuent à être confrontés au manque de réseau pour le règlement de certaines taxes ou alors ce sont certains services censés être disponibles en ligne qui ne le sont pas vraiment…

Le problème de réseau est réel mais nous travaillons avec le ministère en charge de la transition digitale à améliorer nos services. Toutefois, il faut noter que le problème de réseau est beaucoup plus ressenti par les contribuables qui n'ont pas encore adhéré à la plateforme en ligne e-sintax.

En dehors de l'enregistrement des marchés et de l'impôt sur les revenus fonciers, tous les impôts et taxes déclaratifs peuvent être déclarés sur la plateforme en ligne e-SINTAX. Par ailleurs, toutes les dettes fiscales qui sont dans le logiciel SINTAX peuvent être payées en ligne, par virements bancaires ou via mobile money.

C'est pourquoi nous encourageons fortement les contribuables des petits segments relevant des directions des centres des impôts et des directions provinciales des impôts à adhérer massivement à la plateforme afin d'éviter de venir aux guichets où ils perdent du temps et sont souvent confrontés aux problèmes de réseau . Du reste, l'adhésion à la plateforme est possible pour tous les contribuables qui disposent d'un numéro IFU et les équipes de la DGI sont disponibles pour les assister.

Les nouvelles dispositions fiscales prennent-elles aussi en compte les acteurs internationaux, notamment les plateformes numériques internationales qui donnent l'impression de s'enrichir dans nos pays en toute impunité fiscale ?

Sur cette question, il faut retenir que les dispositions législatives avant l'adoption de la loi de finances, exercice 2023 prennent déjà en compte la taxation des activités numériques réalisées au Burkina Faso, même s'il faut reconnaitre qu'il y a nécessité d'améliorer notre législation en la matière.

Sur le plan international, la question de la fiscalisation de l'économie numérique est l'objet d'échanges en ce qui concerne l'imposition des multinationales, y compris celles opérant en ligne. Ces réflexions ont permis d'aboutir au niveau de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à des pistes de solutions dont pourrait profiter le Burkina si un consensus est trouvé.

Toutefois, en ce qui concerne les impôts indirects, la direction générale des impôts est en train de s'outiller grâce à une assistance technique afin d'imposer à la TVA, les opérations réalisées en ligne par les multinationales au Burkina Faso.

Vous qui avez fait une thèse de doctorat sur les problématiques de la fiscalité numérique, pensez-vous que l'économie burkinabè est mûre pour la transition digitale ?

La transition digitale est une question de volonté politique et en ce qui concerne le Burkina, cette volonté est affichée au plus haut niveau. Si vous considérez que l'économie burkinabè n'est pas mûre pour la transition digitale, je vous dirai que c'est la transition digitale qui va accélérer la maturité de l'économie. Toutes les études ont démontré que la digitalisation est un accélérateur de croissance en ce sens qu'elle instaure plus de transparence, plus de célérité et d'efficacité dans l'action publique.

Il faut travailler davantage sur la disponibilité des infrastructures informatiques ainsi que le renforcement du capital humain pour réussir la transition digitale qui a un effet multiplicateur sur l'économie dans son ensemble.

Quelles sont les principales mesures gouvernementales qui ont été prises dans ce sens ?

Le ministère de la Transition digitale travaille sur une stratégie nationale de digitalisation qui va accélérer le processus avec la mise en place d'un datacenter national qui va soutenir les grands projets de digitalisation. S'agissant du ministère de l'Economie, des finances et de la prospective, nous avons pris l'engagement d'accélérer la digitalisation des procédures douanières, des marchés publics, des ventes aux enchères, de la gestion du parc automobile de l'Etat, de la gestion des bulletins de paie des agents publics et de bien d'autres procédures. Nous aurons l'occasion de vous présenter ces projets très prochainement.

C. Paré
Lefaso.net

A lire aussi : Fiscalité à l'ère du numérique : « Le droit fiscal international est malmené par la numérisation de l'économie » constate Dr Aboubakar Nacanabo

Categories: Afrique

Procès UPC contre MATDS : Le juge administratif se déclare incompétent, le parti ne pourra pas tenir son activité

Fri, 17/02/2023 - 22:50

Par lettre faisant suite à sa note d'information de la tenue d'une session de son Bureau politique national le samedi 18 février 2023, le ministre de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité a rappelé à l'UPC (Union pour le progrès et le Changement), le communiqué N°03 du 30 septembre 2022 du MPSR suspendant les activités des partis politiques. Face à la situation, le parti a engagé une action en référé devant le juge administratif, qui a rendu dans la soirée de ce vendredi 17 février, une décision d'où il s'est déclaré incompétent.

En effet, la partie requérante, l'UPC, a souhaité que la juridiction puisse lui permettre de tenir la session de son Bureau politique national, demain 18 février 2023. Fondant son grief sur cette lettre de l'autorité de tutelle, le ministre de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, le parti a d'ailleurs souligné que le communiqué N°3 qui y a été visé ne lui est pas opposable, car n'ayant aucune valeur juridique. « C'est la Constitution qui dit que les partis politiques qui sont constitués légalement exercent librement leurs activités dans le respect de la loi. Les libertés résultent de la mère même des lois, c'est-à-dire la Constitution. Or, ici, l'attente à la liberté ne résulte pas d'une loi, l'atteinte résulte du néant ; de la seule volonté des autorités du moment. (…).

Au même moment, les organisations de la société civile se réunissent bruyamment pour demander au président de rester indéfiniment au pouvoir, sans que le ministre ne dise mot. (…). Si on laisse passer ça, cela voudrait dire que demain, les autorités peuvent décider par un communiqué qu'il n'y aura pas mariage, de rencontres des syndicats, d'audiences au tribunal, etc. Dans une République, les autorités même sont soumises au respect de la loi. Le MPSR a suspendu la Constitution, l'a ensuite rétablie, et le président a prêté serment devant le Conseil constitutionnel ; ce qui veut dire qu'on est revenu en République », peut-on retenir des arguments des avocats de l'UPC. Ils rappellent entre autres qu'une décision de suspension doit au moins comporter un délai.

Pour la défenderesse, l'Agence judiciaire de l'Etat, la lettre du ministre qui renvoie l'UPC au communiqué N°3 du 30 septembre 2022 ne contient pas une décision (elle n'est pas décisoire). « Au moment où Ibrahim Traoré élaborait le communiqué, il exerçait les attributs du pouvoir. Aussi, dans ses visas de la décision de prestation de serment devant lui, le Conseil constitutionnel a cité le communiqué N°3 du 30 septembre 2022. Ce qui veut dire qu'il est entré dans le bloc de constitutionnalité. (..). Aussi, les activités des partis politiques n'ont pas été interdites, mais suspendues », contre-attaque l'agence judiciaire de l'Etat.

La défenderesse note d'ailleurs qu'il n'y a pas d'urgence pour l'UPC de tenir sa session du Bureau politique national en février, en ce sens que ses textes indiquent que cette instance se tient chaque six mois. Celle projetée étant la première de l'année 2023, elle estime que le parti peut même attendre jusqu'à fin juin 2023 pour la tenir, si la situation venait à s'améliorer. Dès lors, conclut-elle, il n'y a pas de motif de saisir le juge par un référé.

Aux termes des débats, le juge administratif a tranché en suivant la position de la défenderesse. Selon la juridiction, la lettre qui a été adressée à l'UPC n'est pas une décision ; l'acte susceptible de porter atteinte au droit de l'UPC était contenu dans le communiqué N°3 sus-cité. La juridiction a donc déclaré être incompétente pour connaître des atteintes possibles qui pourraient être portées à quiconque par ledit communiqué.

« En français facile, ça veut dire que demain, la réunion du bureau politique national de l'UPC ne peut pas se tenir », conclut l'un des avocats de l'UPC, Me Fidèle Louré. Tout en soulignant respecter la décision du tribunal, l'avocat n'exclut pas d'éventuels recours.

Présent à l'audience, le porte-parole de l'UPC, l'ancien député Moussa Zerbo, a décliné toute sollicitation de se prononcer sur le verdict.

O.L
Lefaso.net

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Burkina Faso : Des organisations de la société civile insistent sur la nécessité de protéger les acteurs de la lutte anti-corruption

Fri, 17/02/2023 - 22:45

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) et plusieurs organisations de lutte contre la corruption et de défense des droits de l'homme apportent leur soutien " ferme et indéfectible" à l'équipe de l'Autorité supérieure de contrôle d'État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), victime de menaces de mort. C'était au cours d'un point de presse tenu dans l'après-midi de ce vendredi 17 février 2023.

Victimes d'intimidations et de menaces de mort, le Contrôleur général d'Etat (CGE) et son équipe ont reçu le soutien de plusieurs organisations de lutte contre la corruption et de défense des droits de l'homme. En effet, le contrôleur général d'État Philippe Néri Khouton Nion, informait le 12 janvier 2023, avoir reçu des actes isolés visant à nuire à son personnel.

Selon lui, les menaces sont consécutives aux opérations de contrôle de la gestion de l'Assemblée nationale, du ministère de la Défense et de la sécurité, du bureau des douanes de Ouaga Inter, menées par son équipe. L'ASCE-LC avait notamment épinglé 134 députés de la 7e et 8e législature, redevables d'un montant de 1 491 995 000 FCFA au profit de l'Etat burkinabè. Une somme portant sur des prêts véhicules accordés aux députés et non soldés jusqu'à ce jour.

Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC, porte-parole de ces organisations

Le 10 janvier 2023, le gouvernement à travers son porte-parole, Jean Emmanuel Ouédraogo, affirmait dans un communiqué, avoir constaté des menaces de mort contre le contrôleur général d'Etat et les membres de l'ASCE-LC. Selon ce même communiqué, des menaces qui surviennent en raison de « la traque sans merci que cette institution mène contre les détournements de deniers publics, l'accumulation de biens mal acquis, la prédation des ressources de l'Etat et la corruption sous toutes ses formes ».

Les participants à ce point de presse

Après avoir vérifié ces menaces qui se sont avérées vraies, le REN-LAC et ses organisations paires condamnent « fermement les menaces voilées ou ouvertes contre l'équipe de l'ASCE-LC » et apportent leur soutien au contrôleur général d'Etat et à son équipe. « De nos démarches auprès du CGE, il ressort clairement que ces menaces sont réelles et constituent une grande préoccupation pour l'équipe de l'ASCE-LC. C'est la raison pour laquelle nos organisations, au-delà d'avoir apporté des soutiens multiformes à l'ASCE-LC, ont décidé d'unir leurs voix, en tant que structures œuvrant pour la bonne gouvernance, la défense des droits humains et des libertés démocratiques, pour soutenir les actions d'assainissement de la gestion du denier public menées actuellement par l'institution. Par conséquent, nous rassurons le CGE et l'ensemble du personnel de l'institution, de notre soutien ferme et indéfectible dans l'exercice de leurs missions de contrôle administratif et de lutte contre la corruption », soutient Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC et porte-parole de ces organisations.

Les journalistes immortalisant l'évènement

Ces organisations de lutte contre la corruption et de défense des droits humains rappellent, que la crise sécuritaire actuelle ne peut être jugulée sans une lutte résolue contre la corruption et la mal gouvernance, étant donné selon elles, « qu'un lien direct est établi entre corruption et terrorisme ».
Elles appellent l'ensemble des citoyens à se solidariser avec l'institution pour donner aux acteurs qui l'animent le courage et la force de poursuivre leurs missions tout en renforçant les actions déjà entreprises.

Ces organisations de la société civile insistent également sur la nécessité de protéger les acteurs de la lutte anti-corruption qui mènent « un travail de salubrité publique contre la prédation des maigres ressources de l'État ». Elles interpellent aussi le gouvernement à garantir la protection des contrôleurs de l'ASCE-LC.

« Elles interpellent le gouvernement, garant du droit à la sécurité des citoyens, à aller au-delà du simple communiqué pour retrouver et punir les auteurs des menaces à la hauteur de leur forfait, conformément à la loi. Nous rappelons au gouvernement son devoir de garantir la protection des contrôleurs de l'ASCE-LC dans l'exercice de leurs fonctions. Nous insistons sur le fait que cette protection doit également s'étendre à tous les acteurs impliqués dans la lutte contre la mal gouvernance et la défense des droits humains, notamment les magistrats, les journalistes, les lanceurs d'alerte, les animateurs d'OSC, etc. », déclarent-elles.

Le présidium lors de cette conférence de presse

Ces organisations de la société civile signataires sont entre autres, l'Association des journalistes du Burkina (AJB) ; l'association SEMFILMS, le Centre d'information, de formation et d'étude sur le budget (CIFOEB), du Centre de recherche appliquée en finances publiques (CERA-FP), du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), de l'institut Free Afrik, du Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP), du Réseau africain des journalistes pour l'intégrité et la transparence (RAJIT), du Réseau burkinabè des jeunes leaders pour l'intégrité (RBJLI), du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC).

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

Categories: Afrique

Situation sécuritaire : Les forces vives de la province de la Tapoa appellent le gouvernement à l'aide

Fri, 17/02/2023 - 22:35

Les forces vives de la Tapoa, ont organisé le 16 février 2023 à Diapaga, une conférence de presse, en vue d'interpeller le gouvernement sur la situation sécuritaire chaotique que vit la province. Les conférenciers affirment que l'étau s'est tellement resserré autour de la province occupée à 90% par les terroristes, si bien que l'administration n'est encore présente que dans les villes de Diapaga, Kantchari et Partiaga. Les groupes armés font la loi, tuent à tout bout de champ des civils et sèment la terreur dans la plupart des villages. Les autorités de la transition sont donc invitées, à réagir au plus vite pour sauver la Tapoa.

La région de l'Est vit depuis plus de cinq ans sous le joug des groupes armés, lancent d'entrée de jeu les conférenciers, avant d'égrainer toutes les conséquences qu'a entraînées cette situation. Tuerie de civils par les groupes armés, contrôle d'identités sur les routes, enlèvements et détention de civils, etc. Et les conférenciers d'ajouter que « les dernières semaines n'ont pas été du tout facile pour nous populations de la Tapoa. Plus d'une cinquantaine de personnes ont été tué par des personnes que nous n'avons pas encore identifiées et continuent à nous faire craindre le pire. C'est la psychose dans nos familles ».

Les forces vives de la Tapoa soutiennent que mises à part les villes de Diapaga, Kantchari et Partiaga, toutes les autres communes sont sous le joug des terroristes, qui dictent leur loi aux pauvres populations qui n'ont d'autre choix que de se soumettre à leur volonté pour avoir la vie sauve. « Toutes les routes sont bloquées avec des barrages irréguliers. Ces hommes décident du droit de vie ou de mort des populations. Il y a des nombreux check points ou les CNIB sont demandées. Etre né ou résident à Diapaga, Partiaga ou Kantchari est un véritable crime pour le détenteur de la CNIB. Aucun produit alimentaire ne doit être déchargé dans ces trois villes et cela jusqu'à nouvel ordre », appuient les conférenciers. Les services sociaux de base sont également inexistants. Les CSPS sont fermés, aucune évacuation sanitaire n'est possible, plus aucune banque présente, un seul réseau de téléphonie qui fait souvent des caprices, le palais de justice a fermé ses portes, etc.

Face à cette situation de terreur, les populations attendent une vive réaction du gouvernement, qui selon eux tarde toujours à venir. L'arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré avait suscité beaucoup d'espoir qui selon les conférenciers commencent à être déçus, car « plus de cinq mois après sa venue, la situation sécuritaire s'est fortement dégradée dans la province au point où le blocus est devenu invivable pour les populations ». Si le coup de force du MPSR 2 a été motivé par la dégradation de la situation sécuritaire, les forces vives de la Tapoa affirment être toujours en attente d'un retournement de la situation. « Loin de libérer les territoires occupés, les zones autrefois paisibles sont passées sous contrôle des groupes armés terroristes », ont-ils ajouté.

Les conférenciers invitent donc les nouvelles autorités, à se pencher au plus vite sur la situation de la Tapoa, avant que toute la province ne passe sous emprise terroriste. Et pour cela, ils ont formulé un ensemble de souhaits. Ce sont la poursuite de la traque des terroristes par les forces de défense de sécurité et leurs supplétifs en vue de libérer la province, le retour de l'administration publique et privée en commençant par le premier responsable ainsi que des différents réseaux de téléphonie. Le vœu cher des populations, affirment les conférenciers, c'est de pouvoir aller et revenir en toute quiétude entre les huit communes de la province et entre la Tapoa et les autres localités du pays.

O.A
Lefaso.net

Crédit photo : Gulmu info

Categories: Afrique

Insertion socio-scolaire d'élèves déplacés internes à Bobo-Dioulasso : « Je me suis adaptée petit à petit à ma vie d'ici », confie Binta, élève déplacée interne

Fri, 17/02/2023 - 22:30

Dans le but d'en savoir plus sur l'insertion socio-scolaire d'élèves déplacés internes dans la ville de Bobo-Dioulasso, Lefaso.net s'est intéressé au cas de Binta (nom d'emprunt) élève déplacée interne originaire de la Boucle du Mouhoun. Elle s'est confiée sur son insertion socio-scolaire après avoir dû quitter son village pour cause de terrorisme et s'inscrire dans un lycée de la place à Bobo-Dioulasso.

Selon le récit de Binta, tout a commencé en début septembre 2022 avec la toute première attaque des terroristes contre le commissariat de sa localité. A cette période, c'était toujours les vacances. En mi-septembre, les professeurs ont pu tenir leur rentrée administrative et le 1er octobre, élèves et enseignants ont effectué leur rentrée scolaire sans incident. Cependant, vers fin octobre, les terroristes sont venus saccager des services publics comme la mairie, la préfecture, l'inspection, en deux nuits successives…mais sans toucher aux infrastructures scolaires. Début novembre, ils reviennent une fois de plus et cette fois-ci pour incendier les antennes téléphoniques et informer la population du fait qu'ils ne veulent plus voir ni les policiers, ni les enseignants… en somme aucun fonctionnaire dans ce village. Cet avertissement a effectivement précipité le départ de tous les enseignants, professeurs, fonctionnaires et policiers au village.

Déboussolés, les élèves ne savaient plus quoi faire avec ce départ des enseignants. Le proviseur du lycée a proposé à ceux qui le peuvent, de trouver de la place ailleurs car il n'y avait pas autres solutions. Mais il avait promis néanmoins d'en référer à la direction régionale de l'éducation de Dédougou pour voir si des solutions pouvaient être trouvées. Plusieurs élèves sont restés trois jours au village sans réseau et donc aucun moyen de communiquer. Pour pouvoir communiquer, il fallait se rendre à deux ou quatre kilomètres du village pour pouvoir le faire.

Les parents de Binta ont pour leur part gardé espoir que le proviseur obtiendrait une solution rapide à la direction régionale de Dédougou pour Binta et sans doute pour d'autres élèves aussi. Cependant près d'une semaine après, aucune nouvelle ne vient du proviseur. C'est dans ces circonstances que Binta décide pour sa part de se déplacer. « J'ai décidé de me déplacer plutôt que d'attendre l'appel du proviseur, étant donné que j'étais en terminale, une classe d'examen et non une classe intermédiaire. Pour me rattraper, il fallait que je me lève tôt pour chercher la place de par moi-même ».

Binta informe alors ses parents de son désir d'aller chercher une place pour gagner du temps plutôt que d'attendre dans l'incertitude l'appel du proviseur. Le père de Binta l'autorise dès lors à se rendre à Bobo Dioulasso pour chercher une place dans un lycée.

Sitôt dit sitôt fait, Binta se rend à Bobo-Dioulasso pour un séjour d'une semaine chez ses oncles maternels. Ainsi, elle se renseigne au niveau de la direction provinciale de l'enseignement post-primaire et secondaire qui l'oriente vers l'annexe d'une école privée dans un quartier de la ville. Le problème de distance se pose et elle négocie avec le directeur de ladite école pour faire une permutation de place. Fort heureusement, cette procédure marche et elle obtient une place dans un autre lycée plus proche de son lieu d'hébergement. Ce changement brusque au niveau social et éducatif fut assez difficile pour Binta comme elle le confie : « Ça n'a pas été facile pour moi puisque nous étions familiarisés avec nos professeurs du village qui nous ont accompagné dans notre cursus scolaire de la 6e à la terminale. Donc avec ce changement brusque de professeurs, ça n'a vraiment pas été simple. Mais je me suis battue pour pouvoir suivre les professeurs d'ici et aussi pouvoir me rattraper en faisant beaucoup d'exercices et de recherches avec les élèves d'ici. Au fur et à mesure, j'ai pu m'adapter, j'arrive à suivre les cours et à comprendre l'explication des professeurs ».

Si au plan éducatif et social Binta s'est adaptée, elle dit éprouver des difficultés pour ses besoins personnels : « Je me suis adaptée petit à petit à ma vie d'ici et maintenant ça va. Sinon au début j'étais traumatisée et j'avais tout le temps peur. J'ai à manger, mais pour mes petits besoins c'est compliqué. Il me faut appeler les parents au village mais avec le problème de réseau, c'est difficile de les joindre pour qu'ils m'envoient de l'argent ».

Elle confie par ailleurs avoir encore la peur d'aller rendre visite à ses parents qui, habitués à la vie du village, ont décidé d'y rester avec les frères de Binta pour prendre soin de leurs champs. « J'ai peur de me rendre au village de façon occasionnelle. Souvent quand mon frère m'appelle du village et s'il insiste alors que je suis au cours, j'ai peur, je me dis qu'il va m'annoncer une mauvaise nouvelle », témoigne-t-elle.

Gardant l'espoir de lendemains meilleurs, Binta a trois objectifs en tête. Son premier objectif et son plus grand rêve est d'intégrer l'armée mais, dit-elle, « l'homme propose, Dieu dispose ».

Aussi, comme deuxième et troisième objectifs, elle compte soit poursuivre ses études à l'université après l'obtention de son baccalauréat ou interrompre ses études pour s'insérer dans le monde professionnel au cas où elle décroche un concours.

Il est à noter que le gouvernorat des Hauts-Bassins, sous l'égide du gouverneur le colonel Moussa Diallo, a diligenté en octobre 2022 un cadre de réflexion qui regroupe en plus du gouvernorat le Haut-commissariat du Houet, le conseil régional, la commune de Bobo-Dioulasso, les directeurs régionaux en charge de l'éducation et de l'action humanitaire de la région des Hauts-Bassins. Objectif, trouver des solutions pour l'insertion scolaire des élèves déplacés internes dont le nombre ne cessait de croître dans la région des Hauts-Bassins.

Ce cadre de réflexion s'était engagé depuis le mois d'octobre 2022 à recenser les élèves déplacés internes et à veiller à ce qu'ils soient recrutés gratuitement au niveau du public. Au niveau du privé, les acteurs du gouvernorat et leurs partenaires avaient opté pour la négociation pour l'inscription gratuite des élèves déplacés internes. Dans le cas de Binta, elle confirme n'avoir payé aucun franc pour son inscription dans son lycée privé d'accueil. Elle n'a payé que ses frais de dossiers d'examen du baccalauréat et a bénéficié de fournitures scolaires de la direction provinciale de l'enseignement post-primaire et secondaire. Ledit lycée accueille par ailleurs gratuitement une vingtaine d'élèves déplacés internes, selon les renseignements reçus.

Haoua Touré
Lefaso.net

Categories: Afrique

Centre-nord du Burkina : Bientôt un complexe social militaire pour les blessés au front

Fri, 17/02/2023 - 22:25

L'association Go PAGA va construire un complexe social dans la première région militaire pour les blessés au front. La cérémonie de pose de la première pierre est intervenue ce vendredi 17 février 2023 à Kaya, dans la région du Centre-nord.

Depuis 2015, le Burkina Faso connaît le phénomène du terrorisme sur son territoire. Quelle est la contribution des civils qui ne partent pas au front ? C'est l'interrogation qui a fait naître l'association Go PAGA (un groupe nominal en anglais et mooré pour désigner aller femme), qui mène des actions au profit des blessés en opérations, des ayants droits des défunts.

Après Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, c'est au tour de la ville de Kaya d'accueillir un site de cette association. Selon Fadima Kambou, présidente de Go PAGA, ce complexe social sera composé de trois blocs : un site de réinsertion, un site de loisirs des blessés en opérations et un site dédié à la formation professionnelle.

Fadima Kambou, la présidente de Go PAGA, en train de présenter le projet de construction aux officiels de la cérémonie

La construction de ce complexe social est la réalisation de l'association Go PAGA au profit des militaires blessés et leurs ayants droits. Chaque site comporte une innovation. "L'innovation de Kaya c'est qu'on regroupe trois structures en même temps : le site de formation, de réinsertion et de loisirs des blessés ; le centre d'autonomisation des femmes et des enfants ; et les locaux de la direction de l'action sociale de la première région militaire", a expliqué Fadima Kambou.

Dans son mot de bienvenue, le lieutenant-colonel Éric Constantin Tapsoba, commandant de région de Kaya, a salué cette initiative et a indiqué que ces infrastructures sont très importantes, car cela va remonter le moral des militaires au front. Une idée que partage aussi le directeur général de l'action sociale des armées, le colonel-major Sié Rémi Kambou. "L'après combat détermine aussi les opérations. Quand les hommes savent qu'à l'arrière on assure, ils se donnent forcément à l'avant [au combat]. C'est lié", a-t-il illustré.

À l'instar du directeur général de l'action sociale des armées, le colonel-major Sié Rémi Kambou, les militaires saluent cette initiative

Ce projet est le fruit de la collaboration de Go PAGA et ses partenaires Présidence du Faso et VISTA Bank. Présent à cette cérémonie de pose de la première pierre, le directeur général de VISTA Bank, Mohamed Ba, a laissé entendre qu'il s'agit d'apporter leur contribution et leur présence aux côtés des Forces de défense et de sécurité (FDS). N'étant pas en première ligne avec les militaires, VISTA Bank veut assurer la seconde ligne, a-t-il signifié.

Le complexe sera construit sur une superficie de 1 300 m². Avec un coût global de 70 millions de FCFA, l'inauguration du complexe social est prévue dans trois mois.

Mohamed Ba, le directeur général de VISTA Bank, a plaidé pour l'accompagnement d'autres structures aux côtés de Go PAGA.

Dans la foulée, l'association Go PAGA a annoncé la ville de Fada N'Gourma comme la prochaine bénéficiaire de cette initiative. VISTA Bank a rassuré de son accompagnement et a promis d'inviter ses partenaires à soutenir ce projet.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Categories: Afrique

Lutte contre le paludisme au Burkina : Restitution des résultats des projets de recherche ANC et PNNET à Bobo-Dioulasso

Fri, 17/02/2023 - 21:05

Les activités de terrain des projets de recherche « Ante Natal Care » (ANC) et « New Net Project » (PNNET) ont officiellement pris fin ce vendredi 17 février 2023 à Bobo-Dioulasso. C'était au cours d'un atelier de capitalisation des activités des études desdits projets organisé à cet effet. C'est la secrétaire générale de la région des Hauts-Bassins, Mariama Konaté/Gnanou, qui a présidé la cérémonie de clôture desdits projets.

Cet atelier visait de manière spécifique à présenter le bilan de la collecte des données de 2019 à 2022 des études ANC et PNNET, à partager les contributions des districts sanitaires de Banfora, Gaoua et Orodara à la mise en œuvre des activités des projets de recherche et à partager aussi les contributions des projets ANC et PNNET au renforcement des capacités des districts de Banfora, Gaoua et Orodara. Par ailleurs, cette rencontre des acteurs de la recherche avait pour objectif de présenter les perspectives pour la suite desdits projets.

En effet, les projets de recherche « Ante Natal Care » et « New Net Project » ont été conduits dans les districts sanitaires de Banfora, Gaoua et Orodara, de juin 2019 à juillet 2022. Ces études ont été mises en œuvre par l'Institut national de santé publique (INSP) à travers le Centre national de recherche et de formation sur le paludisme (CNRFP).

Restitution des résultats des projets de recherche ANC et PNNET à Bobo-Dioulasso après quatre années d'études terrain

A en croire l'investigateur principal des projets, Dr Adama Gansané, le projet PNNET avait pour objectif de fournir plus de données, des évidences scientifiques, surtout dans un contexte avec une forte résistance des vecteurs aux insecticides. « Il était question de fournir des résultats probants qui démontrent l'efficacité, l'impact positif donc de ces moustiquaires de nouvelle génération sur les indicateurs du paludisme. Notamment, voir si ces moustiquaires nouvelle génération comparées aux moustiquaires conventionnelles pouvaient arriver à réduire le nombre de cas de paludisme », a-t-il expliqué.

L'étude du projet PNNET comprenait une composante épidémiologique, entomologique, socio-anthropologique et économique. Quant à l'étude ANC, elle visait à évaluer le potentiel pour l'utilisation des femmes enceintes à la première consultation prénatale (CPN) comme population sentinelle pragmatique pour la mesure de la prévalence du paludisme et des indicateurs de couverture des interventions de lutte.

« Nous sommes là aujourd'hui pour un devoir de redevabilité », Dr Adama Gansané, investigateur principal des projets ANC et PNNET

« Cette étude a commencé en 2020 avec pour objectif de trouver des alternatifs qui peuvent être complémentaires à ces enquêtes PNNET à moindre coût, pour pouvoir calculer les indicateurs qui vont nous permettre de mesurer rapidement les différents progrès fait par le programme national de lutte contre le paludisme pour le secrétariat permanent pour l'élimination du paludisme au Burkina. L'idée de ces études était de fournir des évidences pour une appropriation au niveau du pays, au niveau de l'Afrique et du monde », a souligné Dr Adama Gansané.

En vue de capitaliser les forces et surmonter les limites de ces deux approches complémentaires de surveillance, la collecte des données sur la prévalence parasitaire et sur la couverture des interventions de lutte contre le paludisme lors des consultations prénatales (étude ANC) a été conduite dans les mêmes localités que le projet PNNET, afin de fournir une source facilement accessible, fiable et représentative pour surveiller les tendances épidémiologiques dans la lutte contre le paludisme avec un degré de précision plus élevé.

Les acteurs desdits projets présents à la cérémonie de restitution des résultats de recherche

Ces études ont été menées à terme dans de bonnes conditions grâces à l'accompagnement opérationnel de toutes les autorités locales des régions et des districts impliqués et également grâce à la bonne collaboration avec les populations.
Aujourd'hui 17 février 2023, soit après quatre années d'activités de recherche intense sur le terrain et dans les laboratoires, les acteurs se sont réunis pour la clôture de ces deux projets dont les excellents résultats obtenus par l'équipe de recherche du CNRFP permettront la prise de décisions basées sur les évidences scientifiques, afin de contribuer à la lutte contre le paludisme voire son élimination au Burkina Faso.

La collecte des données sur le terrain a pris fin en juillet 2022. A cette occasion de clôture des activités de terrain desdits projets, le CNRFP a organisé cet atelier bilan de la mise en œuvre de ces études dans les districts concernés et de présentation des résultats préliminaires avec les acteurs du système de santé et des membres de la communauté, pour recueillir les différentes observations, partager les leçons apprises et identifier de nouvelles idées pour des interventions futures. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Projet de Code du Travail : L'UAS se démarque des manœuvres en cours pour retarder le processus d'adoption

Fri, 17/02/2023 - 21:00

Les secrétaires généraux des Centrales syndicales et des Syndicats autonomes ont adressé une lettre ouverte au Chef de l'état, le capitaine Ibrahim Traoré dans laquelle, ils ont répondu « aux allégations » formulées par ce dernier.

En effet, lors d'une émission sur la RTB-radio, le 3 janvier 2023, le président Traoré aurait affirmé que l'Unité d'action syndicale (UAS), de connivence avec le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), était responsable du retrait du projet de Code du travail de l'Assemblée législative de transition (ALT).

Lefaso.net

LETTRE OUVERTE

Les secrétaires généraux des Centrales syndicales et des Syndicats autonomes

À
Monsieur le Ministre d'État, ministre de la Fonction Publique du Travail et de la Protection Sociale
OUAGADOUGOU -

Objet : Vos accusations contre l'UAS
Monsieur le Ministre d'État,

Au cours d'une émission sur la RTB-radio le 3 janvier 2023, dont vous étiez l'invité, vous avez affirmé que l'Unité d'Action Syndicale (UAS) de connivence avec le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), était responsable du retrait du projet de Code du Travail de l'Assemblée législative de transition (ALT). À ce propos, nous vous avons adressé une correspondance le vendredi 20 janvier 2023 pour vous demander de nous situer sur ce qui fonde l'accusation portée contre l'UAS et qui a justifié le retrait du projet de Code du Travail.

En l'absence d'une réponse de votre part, et face à la répétition de cette accusation notamment lors de l'ouverture du congrès du SYNATRAD, nous sommes amenés à vous adresser, de façon exceptionnelle, la présente lettre ouverte pour relever un certain nombre d'allégations et des amalgames délibérés que vous avez faits lors de ladite émission.
Concernant le Code du Travail

Dans cet entretien, vous dites ceci : « J'ai même convoqué une rencontre… j'étais étonné, très amèrement étonné. J'ai reçu une lettre du Premier ministre le 22 décembre qui dit que le Code du Travail projeté a été transmis à l'Assemblée nationale ... je lis hein : je note cependant que le processus ayant abouti à l'adoption de ce projet de loi fait déjà l'objet de contestation de la part des partenaires sociaux, le Conseil national du patronat burkinabè et les syndicats des travailleurs à travers l'Unité d'action syndicale ».

Faut-il le rappeler, l'initiative d'une demande de relecture du Code du Travail a été prise par l'UAS depuis l'adoption de la loi N° 028-2008/AN portant Code du Travail au Burkina. Elle a alors conduit depuis lors à différentes séances de travail sur le Code du Travail jusqu'à l'atelier de validation en 2017 du projet y relatif. Après cet atelier, sur initiative du patronat, un comité bipartite a travaillé sur les points non consensuels issus de l'atelier de validation de 2017. Ces travaux ont permis aux deux parties de s'accorder sur 33 points parmi une quarantaine de points ayant fait l'objet de désaccord lors de l'atelier de 2017. Le projet a ensuite suivi les étapes de la CCT, des techniciens du ministère, du CSM, du COTEVAL avant d'atterrir sur la table de l'Assemblée Législative de Transition.

Sur cette base, l'avant-projet de Code du Travail contenant un certain nombre d'avancées avait déjà été adopté par le gouvernement du MPP et avait même été transmis à l'Assemblée nationale en décembre 2021 et l'UAS avait reçu une invitation de la commission des Affaires Générales Institutionnelles et des Droits Humains (CAGIDH) pour recueillir son avis. C'est le coup d'État du 24 janvier 2022 qui a interrompu le processus d'adoption de la loi.

Monsieur le Ministre d'État,

À l'évidence, aucun individu ne peut se targuer d'être à la base du projet de Code du Travail qui fait aujourd'hui l'objet de manipulations, de tractations et de tentatives de récupération. L'avis de l'UAS est que le projet, malgré les avancées qu'il contient, peut encore être amélioré notamment au niveau de ses dispositions relatives au délégué syndical. C'est avec cette conviction qu'une délégation de l'UAS conduite par les présidents des mois (PDM) des Centrales syndicales et des Syndicats autonomes, a répondu favorablement à l'invitation de la CAGIDH le 28 décembre 2022. À l'occasion, elle a mené un plaidoyer auprès des députés en vue de la prise en compte des préoccupations qu'elles a soulevées avec l'argumentaire nécessaire.

C'est avec étonnement que l'UAS a reçu, le 6 février 2023, un courrier du Premier ministre, Apollinaire Joachim KYELEM de Tambèla, lui demandant ses observations et propositions sur le projet de Code du Travail. Estimant avoir déjà transmis toutes nos propositions sur le projet de Code du Travail, nous lui avons indiqué qu'« il nous semble que la bonne démarche doit consister à renvoyer le projet de Code du Travail à l'institution chargée de légiférer et qui a déjà reçu l'UAS et d'autres organisations pour recueillir leurs observations et propositions ».

Pour terminer, l'UAS se démarque des manœuvres en cours pour retarder le processus d'adoption du projet de Code du Travail par l'ALT et rend responsable le gouvernement du MPSR 2 de toute dégradation du climat social que ces manœuvres malsaines occasionneraient.

Concernant la relecture du Code pénal

À propos du Code pénal, vous avez tenu, dans la même émission, ces propos que nous ne pouvons passer sous silence : « … vous vous rappellerez, que même le Code pénal, qui restreint les libertés de presse et autres, sous le gouvernement déchu, j'avais contacté ma collègue, Mme KABORE, pour que cette loi-là soit relue. Elle a même eu à convoquer une rencontre pour que les acteurs sociaux viennent autour et puis analyser. À ma grande surprise, elle a dit, bon, il y a des acteurs qui ont dit, bon, on a qu'à faire, eux, ils vont voir quelle est la suite. Ce comportement ne nous permet pas d'avancer… ».

L'UAS a toujours dénoncé les modifications liberticides introduites dans le Code pénal le 21 juin 2019 et soutenu le combat des acteurs du secteur des médias contre ces modifications et pour l'élargissement des espaces de liberté, notamment de la presse. Parmi ces acteurs, le SYNATIC, syndicat autonome membre de l'UAS, n'a pas connaissance d'invitation de la Ministre chargée de la Communication, telle que relatée par vous. De telles allégations infondées ne militent pas en faveur d'un dialogue social franc.

À propos de la rencontre du 21 juillet 2022

Dans le même entretien sur la RTB-radio le 3 janvier 2023, vous déclarez : « Et il y a également la loi 081 que j'avais associée en demandant de recevoir l'ensemble des préoccupations et récriminations mais je vous dis que jusqu'aujourd'hui, il y en a qui n'ont pas encore réagi… Je viens voir si ces textes ont été amendés. On me dit qu'il y avait plus d'une vingtaine de Secrétaires généraux mais certains ont dit que tel que ç'a été convoqué, eux ils ne veulent pas se pencher sur ces textes … ».

Monsieur le Ministre d'État,
Nous relevons d'abord que la loi n°081-2015/CNT du 24 novembre 2015 portant statut général de la Fonction publique d'État ne figure pas dans la liste des textes à réviser que le ministère a soumis à l'UAS. Concernant les autres textes, il nous plaît de vous rappeler que c'est l'UAS qui, depuis des années, revendique leur révision. Et elle s'est toujours assumée aux différents moments du processus de révision. Ce n'est pas elle qui va aujourd'hui se démarquer du processus, encore moins entraver celui-ci. Vous ne pouvez en aucun cas tenir l'UAS pour responsable de la non adoption de ces textes. Et pour cause !

Sur invitation du ministère, une délégation de l'UAS s'est présentée dans la salle de réunion du ministère pour une rencontre convoquée le 21 juillet 2022. En entrant dans la salle, l'UAS constate que celle-ci était déjà remplie de responsables syndicaux dont la plupart n'ont jamais été impliqués dans le processus de discussions sur les textes.

Il vous souviendra que nous vous avions déjà adressé une correspondance pour exprimer notre désaccord quant à l'invitation d'autres syndicats à des concertations avec l'UAS autour de préoccupations soumises par elle. Malgré cela, notre délégation a assisté à la rencontre présidée par votre directeur de cabinet. Cependant quand ce dernier a annoncé que la procédure allait consister à projeter les textes et à recueillir les amendements des participants, l'UAS s'est excusée et a quitté la salle. Deux raisons ont présidé à cette décision :

1. L'UAS n'avait pas achevé de consigner ses amendements sur les différents textes et elle s'est engagée à transmettre très prochainement lesdits amendements au gouvernement. Ce qui fut fait le 4 août 2022 à travers une correspondance ayant pour objet : « Observations et amendements de l'UAS sur les projets de textes (check off, permanents syndicaux, élections professionnelles) » ;

2. Votre démarche du jour nous paraissait assez biaisée. En effet, si l'UAS s'engageait dans la démarche proposée par le directeur de cabinet, elle courait le risque de mener des débats à coup sûr non productifs avec les autres invités qui ignorent les bases, l'histoire et les enjeux de ces textes.

Mieux, après nous être retirés de la première rencontre pour les raisons ci-dessus évoquées, vous avez invité l'UAS à une autre rencontre le 8 août 2022. Ce jour-là, vous avez pris le soin de rencontrer un regroupement de syndicats autonomes une heure avant notre rencontre qui s'est tenue à l'immeuble de la modernisation de la fonction publique. Vous avez expliqué que vous n'aviez pas encore vu notre correspondance du 4 août 2022 et que c'est certainement parce que nous l'avions déposée à l'immeuble sis Avenue Kwamé NKRUMAH. Et vous avez pris l'engagement de l'examiner et même de signer les textes sans ne plus avoir besoin de nous contacter !

À propos du prélèvement de 1%

Toujours dans la même émission du 3 janvier 2023, vous avez déclaré, à propos du prélèvement de 1% sur les salaires des travailleurs du privé et du public afin de financer le fonds de soutien à l'effort de guerre ceci : « Nous avons décidé en Conseil des ministres que contrairement à ce qui est faussement distillé ce n'est pas de l'argent qui sera récolté pour l'Armée … C'est faux de dire que c'est pour remettre à des militaires… c'est faux de dire que c'est un gouvernement qui va gérer. C'est faux de dire qu'il faut regarder, il y a des fonds ici, il y a des fonds là… ».

Monsieur le Ministre d'État, l'UAS a suffisamment motivé son rejet de ce prélèvement et chacun est libre de l'apprécier comme il veut. Toutefois, nous notons que votre gouvernement répète inlassablement que les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) sont des supplétifs de l'Armée et que toutes leurs actions sont placées sous la coupe de cette Armée ! Concernant particulièrement l'interpellation sur les niches de ressources, il faut vous rappeler que quand vous étiez SG de la CGT-B, nous avons ensemble adressé la même interpellation au gouvernement de Paul Kaba TIEBA. À l'époque, vous souviendra-t-il, cela nous avait valu les remerciements du gouvernement !

À propos de la suppression de l'IUTS

Sur cette question, vous avancez ceci sur les antennes de la RTB-radio le 3 janvier 2023 : « Quand j'ai échangé avec le Président Ibrahim quand il me consultait le 17 octobre, vous regardez sur l'ensemble des éléments, le point 4 ça porte sur la suppression de l'abattement de l'IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs. On n'a pas attrapé ma main pour écrire. C'est moi qui ai écrit et ça fait partie des points que j'ai indiqués au Chef de l'Etat pour dire que si on venait, voilà le sens dans lequel on allait travailler. Mais on se retrouve dans une situation intenable.

Et permettez-moi de dire que moi-même, j'ai titillé l'UAS parce que quand j'ai reçu le Cahier de doléances le 1er mai, il n'y a pas un point qui est inscrit sur l'annulation de l'IUTS. Il n'y en a pas ! … Sinon on m'avait dit, et je finis par-là, que ce sont des préoccupations amenées par Bassolma. Ce n'est inscrit nulle part. Donc la question de l'IUTS, je l'ai posée. Je continue de la poser. Je pense même que c'était une ouverture, que en allant aux 1%, quand on va arrêter les 1%, je profite en même temps dire : ‘' on a pu arrêter les 1%, bon, allez-y dans ma revendication aussi en arrêtant la question de l'IUTS sur les primes et indemnités'' ».

Monsieur le Ministre d'Etat, vous cherchez visiblement à entretenir l'illusion chez certains travailleurs que vous pouvez résoudre la question de l'IUTS que vous présentez comme une revendication que vous auriez soumise au Président et au gouvernement. Mais en même temps que vous évoquez la situation ‘'intenable'' du pays, vous accusez l'UAS de n'avoir pas inscrit le point dans le Cahier de doléances 2022 et vous faites un incroyable amalgame entre cette question et celle des prélèvements. Serait-ce une démarche de chantage vis-à-vis du monde du travail ? Devons-nous comprendre que le refus de l'UAS d'avaliser les prélèvements de 1% vous a amené à demander au gouvernement « la suppression de l'abattement de l'IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs » (sic) ?

Vous allez même jusqu'à dire que vous ne demandez pas le soutien de l'UAS, vous demandez seulement qu'elle vous laisse travailler ! À cette allure, on est tenté de penser qu'avec vous au ministère de la fonction publique, du travail et de la protection sociale, les travailleurs peuvent dissoudre leurs syndicats et se fier à vous pour la résolution de leurs problèmes !

À ce sujet, il nous plaît de vous rappeler que ce n'est pas l'UAS qui vous a envoyé en mission dans des gouvernements issus de coups d'État qu'elle a, du reste, condamnés sans ambages ! Elle n'a donc pas à vous soutenir. Cependant, nous pouvons vous assurer que l'UAS n'entravera en rien des actions qui iraient dans le sens des intérêts des travailleurs. A contrario, vous pouvez être sûr de trouver l'UAS sur votre chemin si vous vous engagez dans la remise en cause des conquêtes socio-économiques des travailleurs.

Encore, faut-il ne pas confondre la défense des intérêts des travailleurs avec des actions visant la promotion d'un ministre ! Ce faisant, elle vous appelle à assumer vos actions et vos inactions. Pour finir sur ce point, l'UAS voudrait vous inviter à mieux structurer le dialogue social, conformément aux conventions 98 et 135 de l'OIT et aussi aux dispositions du Décret N°2012-1002/PRES/PM/MFPTSS/MATDS portant définition des formes d'organisations syndicales de travailleurs et critères de représentativité. Au lieu de vous acharner à opposer un regroupement de syndicats autonomes à l'UAS, vous gagneriez à instituer un dialogue social sincère et constructif.

À ce propos, l'UAS voudrait vous rappeler les dispositions pertinentes ci-après du décret N°2012-1002/PRES/PM/MFPTSS/MATDS portant définition des formes d'organisations syndicales de travailleurs et critères de représentativité : « Les confédérations représentent les travailleurs aux plans national et international pour des questions qui intéressent plusieurs secteurs ou branches d'activités. » Par contre : « Les syndicats de base, les syndicats nationaux professionnels, les fédérations syndicales et les centrales syndicales, à travers leurs structurations, représentent les travailleurs pour des questions au niveau de l'entreprise, du service, de la profession, du secteur ou de la branche d'activités ».
À propos de la résistance victorieuse au coup d'État de septembre 2015

La résistance victorieuse du peuple burkinabè au putsch du 16 septembre 2015 ne saurait être capitalisée comme l'œuvre d'un ‘'héros'' solitaire. Cette résistance a été l'œuvre de plusieurs acteurs dont les syndicats, les partis politiques, les commerçants, les jeunes sans emplois, les femmes, les militaires, etc. S'il est vrai qu'en tant que PDM des centrales syndicales, vous avez lancé le mot d'ordre de grève générale, il reste que vous avez exécuté une décision collective dont la mise en œuvre a impliqué l'ensemble du mouvement syndical et d'autres acteurs non syndicaux.

Il est donc malséant que régulièrement vous évoquiez ce fait comme une victoire personnelle. Par exemple, les barricades à Ouagadougou et dans la plupart des localités, qui n'ont pas été le fait de la seule UAS ont fortement perturbé les opérations des putschistes à l'intérieur du pays. Sans compter les manifestations et initiatives dans les régions qui ont tout aussi pesé pour le succès de la grève générale et surtout pour que des troupes loyales avec à leur tête des officiers courageux et déterminés descendent des régions jusqu'à Ouagadougou, toute chose qui a obligé la hiérarchie militaire à prendre ses responsabilités en donnant l'assaut contre le camp Naaba Koom.

Monsieur le Ministre d'État,

Vous vous plaisez beaucoup à parler de modestie et d'humilité, mais vous avez tendance à vous présenter comme l'artisan des acquis arrachés notamment par le monde syndical. Vous vous plaisez à évoquer les devanciers et dans le même temps, vous ramenez tout à votre personne. Nous pensons que tout bon syndicaliste, quelle que soit sa contribution à la cause des travailleurs et du peuple, doit voir les victoires comme des victoires collectives et en même temps assumer les éventuels échecs au lieu d'afficher une propension à toujours indexer les autres pour les échecs.

Vous êtes conscient que votre nomination a suscité des illusions au niveau de certains travailleurs, illusions que vous avez nourries et que vous entretenez ! Face au bilan peu reluisant, vous vous fabriquez un bouc émissaire qui est l'UAS. Nous pensons que pour avoir travaillé au sein de l'UAS, pour avoir assuré à plusieurs reprises la présidence de mois de cette faîtière, vous lui devez un minimum de considération, même si la haute estime que vous avez de vous-même vous fait penser que c'est vous qui faisiez l'UAS et que l'UAS c'était vous.

Au niveau de l'UAS, nous ne nions pas que vous avez apporté votre contribution dans la conduite des luttes syndicales en tant que SG de la CGT-B ou PDM. Mais vous ne devez pas vous méprendre ni sur ce que la CGT-B, l'UAS et le mouvement syndical dans son ensemble vous ont apporté, ni sur ce qu'ils sont et demeureront. Même concernant le titre de ‘'Général'' que vous évoquez avec beaucoup de fierté, nous pensons que l'honnêteté intellectuelle vous commande de vous rappeler que ce titre a d'abord été attribué à votre prédécesseur à la tête de la CGT-B, le camarade Tolé SAGNON. Il s'agit donc d'un héritage.

Monsieur le Ministre d'État,

En vous souhaitant bonne réception de la présente, l'UAS vous assure qu'elle reste engagée dans la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs du Burkina Faso et pour un dialogue social sincère et fructueux.

Ouagadougou, le 17 février 2023

Ont signé :
Pour les Centrales syndicales :

CGT-B
Moussa DIALLO
Secrétaire Général

CNTB
Marcel ZANTE
Secrétaire Général

CSB
Olivier Guy OUEDRAOGO
Secrétaire Général

FO/UNS
El Hadj Inoussa NANA
Secrétaire Général

ONSL
Ernest TAGNABOU
Secrétaire Général

USTB
Ernest OUEDRAOGO
Secrétaire Général

Pour les Syndicats Autonomes :
Le Président de mois des syndicats autonomes

Alain SOME
Secrétaire Général / SYNTRAPOST

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Education au Burkina : Plus de 94 000 apprenants attendus pour la campagne d'alphabétisation 2023

Fri, 17/02/2023 - 20:58

Le ministre de l'éducation nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales Joseph André Ouédraogo a lancé ce vendredi 17 février 2023, la campagne 2023 de l'éducation non formelle sous le thème « Alphabétisation, facteur de résilience des populations dans un monde en proie à la pauvreté et à l'insécurité ». C'était à Dagouma dans la commune de Toécé, province du Bazèga, région du Centre-sud.

L'éducation non formelle est une composante importante de l'éducation nationale. Elle constitue en effet le moyen d'alphabétiser de nombreux adolescents, adultes et enfants qui n'ont pas eu la chance de fréquenter l'école formelle ou ont été peu scolarisés. Et avec la fermeture de nombreuses écoles formelles à cause de l'insécurité, les centres d'éducation non formelle sont une alternative pour assurer la continuité éducative à de nombreux élèves déplacés internes. D'où le thème « Alphabétisation, facteur de résilience des populations dans un monde en proie à la pauvreté et à l'insécurité » retenu pour la campagne 2023 de l'éducation non formelle.

Les apprenants du Centre d'alphabétisation de Dagouma ont débuté les cours en ce mois de février 2023

A travers ce thème, il s'agit selon le ministre de l'éducation nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales André Joseph Ouédraogo, de traduire la volonté du gouvernement à renforcer la résilience dans tous les domaines d'activités, notamment l'éducation. « S'agissant du sous-secteur de l'éducation non formelle, mon département veut en faire un moteur de développement de compétences diverses et multiformes, susceptibles de contribuer de façon dynamique à la transformation structurelle de l'économie burkinabè et à la culture de la paix. Autrement dit, le gouvernement tient à ce que les apprenants adolescents, jeunes et adultes inscrits dans les structures d'éducation non formelle soient dotés de capacités leur permettant d'apprendre, acquérir des compétences professionnelles nécessaires à la pratique d'une profession ou d'un métier, toute chose qui permet de résoudre l'équation formation et insertion socio-professionnelle », a laissé entendre le ministre.

Pour la présente campagne, l'État à travers le Fonds national pour l'éducation non formelle a financé l'ouverture de 3150 centres d'alphabétisation soit 787 pour adolescents et 2 363 pour jeunes et adultes. Ces centres devraient accueillir 94 500 apprenants soit 23 610 adolescents et 70 890 jeunes et adultes.

Joseph André Ouédraogo, ministre de l'éducation nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales a assuré que des efforts seront faits pour augmenter le nombre de centres d'alphabétisation

Un financement de l'éducation non formelle en constante baisse

La cérémonie de lancement de la campagne nationale d'éducation non formelle a été l'occasion pour les acteurs à la base de revenir sur l'importance de l'alphabétisation, mais aussi de relever les difficultés qu'elle rencontre. Ainsi Sidonie Sawadogo, représentante des opérateurs et membre de l'Association de soutien aux initiatives de base a relevé entre autres difficultés, l'insuffisance de ressources mises à la disposition des centres d'alphabétisation, la faible rémunération des opérateurs et surtout l'insuffisance de centres d'alphabétisation.

Le nombre de centres d'alphabétisation est en effet insuffisant pour accueillir tous ceux qui souhaitent apprendre. Une situation qui s'explique par la baisse du financement destiné à l'éducation non formelle. En effet, les financements consacrés à cette composante de l'éducation nationale sont passés de neuf milliards de FCFA en 2011 à trois milliards de FCFA en 2022 faisant passer le nombre de centres d'alphabétisation ouverts respectivement de 11 542 à 2117.

Photo de famille

Une préoccupation bien notée par le ministre Joseph André Ouédraogo qui a indiqué que des efforts seront consentis pour augmenter le nombre de centres. « C'est un paradoxe. Pendant que la demande est là, l'offre se rétrécit comme peau de chagrin. Mais le gouvernement fait des efforts. Le contexte est très difficile pour tout le monde. Malgré tout, le gouvernement abat des efforts et compte en faire davantage grâce à la contribution de nos partenaires techniques et financiers. J'ai entendu le cri de cœur des opérateurs et opératrices et je pense que mes techniciens et moi allons tout faire pour faire en sorte que l'offre augmente dans les jours à venir », a indiqué le ministre.

Pour la campagne d'alphabétisation écoulée, 25 langues ont été utilisées pour les activités d'alphabétisation et 59 750 personnes se sont inscrites pour être alphabétisées. Et sur un effectif total de 39 739 inscrits à l'examen de fin de campagne, 32 993 apprenants ont été déclarés alphabétisés dont 27 025 filles et femmes. L'éducation non formelle contribue ainsi de façon significative à la réalisation du taux global d'alphabétisation des personnes âgées de 15 ans et plus qui est estimé à 29,7%.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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Audience : Le nonce apostolique au Burkina Faso reçu par Naaba Saga, chef d'Issouka

Fri, 17/02/2023 - 20:55

Monseigneur Michael Crotty, Nonce apostolique au Burkina Faso a été reçu en audience par Naaba Saga, chef d'Issouka le mardi 14 février 2023. Cette visite d'amitié et de courtoisie du nonce s'est faite en présence de plusieurs autorités coutumières et des représentants de l'église catholique.

‘‘ Yelb nè waogo ye'' qui signifie en langue mooré, soyez les bienvenues. C'est par ce message musical traditionnel véhiculant le charme culturel du terroir que le célèbre violoniste de la ville de Koudougou, Siby Zongo, s'est vu confié la lourde charge d'accueillir l'illustre hôte du jour.

Dehors soufflait le vent de l'harmatan en ce matin du 14 février sur Issouka avec un temps plutôt frais. Sur le parvis du palais Maasmè, une bonne présence de la population et notamment des chefs traditionnels de l'association Songnaam, ainsi que les chrétiens de la paroisse de Moukassa. Il est 10h45 lorsque monseigneur Crotty, ambassadeur du Vatican au Burkina Faso, franchissait le seuil du palais royal d'Issouka. Il est accueilli avec tous les honneurs dus à son rang pendant que le drapeau du Vatican, le plus petit pays mais très influent Etat du monde, flottait sur le fronton du musée Rayimi. C'est un prélat très souriant qui est accueilli et introduit dans la salle d'audience du palais de Maasmè.

Le prélat buvant l'eau de bienvenu

L'entrée de sa Majesté, Naaba Saaga dans la salle engage le début des échanges avec monseigneur Crotty. Ainsi l'audience toute traditionnelle débute d'abord par l'eau de l'étranger et le zoom koom (boisson de mil écrasé que le Mooaga offre à tout visiteur pour lui montrer que sa visite est très appréciée). Puis s'ensuivent les salutations et les échanges. Tout se passe dans la langue mooré qui est traduite en français pour l'honorable visiteur.

Les deux parlent de paix pour le pays, grand vœux du Pape et grand désir de Naaba Saaga. Un coq blanc immaculé est offert à Mgr Crotty, symbole de la sincérité et de la joie des ancêtres d'Issouka qui bénissent et protègent cette visite qui les honore. Le cadeau en retour du visiteur du jour a été toutes les bénédictions au nom du Saint père au chef d'Issouka et aux différentes délégations présentes à cette audience. Le chef se retire et la visite du musée Rayimi peut commencer sous le guide de Patrick Rossi, le conservateur.

A la fin de l'audience, Monseigneur Crotty présente ses compliments au chef

Cette visite a permis à l'ambassadeur prélat de parcourir et découvrir avec joie les différents compartiments du musée contenant une grande richesse historique et traditionnelle. Il est captivé, entre autres, par les images qui retracent l'arrivée des premiers pères blancs missionnaires d'Afrique qui s'installent à Réo en 1912 et y construisent leur premier presbytère. L'histoire précise que dans les années qui ont suivi, des relations tendues avec la population ont amené sa destruction. Il est reconstruit en 1916 et à cette date débute la construction d'une église.

Le nonce découvre alors que les missionnaires viennent s'installer à Koudougou en 1923 et en 1954 Mgr Joseph Bretaut sera sacré premier évêque de Koudougou. La suite de la visite du musée a permis à l'ambassadeur du Pape François de voir la salle consacrée aux personnes qui ont marqué le quartier dont les habits sacerdotaux de feu l'abbé Denis Yaméogo, premier prêtre d'Issouka. Il a aussi grandement apprécié la terrasse du palais avec les statues rappelant ainsi le Saint Pierre de Rome, la salle des rois avec les portraits des rois et chefs qui ont marqué l'histoire du Burkina.

Pour immortaliser son passage à Issouka, il a planté et béni un manguier qui gardera pour les petits enfants le souvenir de l'amitié exprimée ce jour entre le plus petit quartier de la ville de Koudougou et le plus petit Etat du monde, le Vatican. A noter que son Éminence, le cardinal Philippe Ouédraogo, le 28 décembre 2018 lors de sa visite au palais avait également planté un manguier qui porte aujourd'hui des fleurs.
« L'amitié entre les personnes, les cultures et les diverses réalités est toujours importante. Et c'est aussi une responsabilité pour moi de porter l'amitié du Saint Père à tout le monde », a laissé entendre l'ambassadeur du chef de l'Église catholique, le Pape François.

Son hôte du jour, Naaba Saga, pour sa part, n'a pas manqué de témoigner sa profonde joie lui qui fut juveniste camillien dans les années 70, de recevoir le représentant du Saint Père le Pape François, à Issouka. Pour le chef d'Issouka, au regard de la situation que le Burkina Faso traverse, aucune piste pouvant ramener la paix n'est à occulter : « Il faut tout pour refaire la beauté de ce monde. Il faut des actions et des prières ».

L'ambassadeur pour immortaliser son passage à Issouka, a planté et béni un manguier

C'est dans ce sens, estime-t-il, qu'il a invité le nonce afin qu'il vienne bénir la terre de Koudougou et tout le Burkina Faso. « Ce que nous désirons tous, c'est la paix, c'est la santé ; et ce que nous connaissons aujourd'hui comme larmes, comme cris, comme peurs disparaissent », a souhaité Naaba Saaga.

Monseigneur Michael Crotty était accompagné par le secrétaire de la Nonciature, Abbé Boya Johny. Avant de quitter Issouka après un partage de repas, il a béni toutes les délégations présentes, Koudougou et le pays au nom du Saint Père. Dans le livre d'or il a écrit ceci : « Merci à tous et d'abord à Naaba Saaga pour m'avoir accueilli ici aujourd'hui. Je rends grâce à Dieu pour votre hospitalité. Avec mes bénédictions…. »

Monseigneur Mickael Crotty est né à Mallow, en Irlande en mars 1970. Docteur en histoire de l'Église, il a été successivement secrétaire de la nonciature apostolique au Kenya, au Canada, en Irak et en Jordanie de 2001 à 2009. Monseigneur Crotty a travaillé pendant huit ans soit de 2009 à 2017 au secrétariat d'Etat du Vatican. Il est nonce auprès du Burkina Faso depuis le 1er février 2020.

Prince Omar
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Cohésion sociale au Burkina : Treize femmes et deux hommes du Sanmatenga formés en tissage et teinture

Fri, 17/02/2023 - 18:33

Dans le cadre du projet d'appui à la résilience socio-économique et à l'autonomisation des jeunes femmes et hommes de la province du Sanmatenga, l'ONG Oxfam a procédé à la clôture de la formation de treize femmes et deux hommes à Loumbila, dans la région du Plateau-central. C'était une formation de quarante jours financée par la coopération belge. La cérémonie de clôture a lieu ce vendredi 17 février 2023 à Loumbila.

Contribuer au renforcement de la cohésion sociale et de la prévention des conflits dans la province du Sanmatenga, c'est l'objectif de cette formation en tissage et teinture. Il s'agit de favoriser la résilience économique et la participation des jeunes femmes et hommes dans les instances de prise de décision.

Pour le responsable programme Construction of action de la résilience, action humanitaire (RP/CRHH) à Oxfam, Séverin Wangré, ce contexte fragile affecte particulièrement les jeunes, mais aussi les femmes, plus vulnérables dans la société burkinabè du point de vue de l'accès limité à la propriété foncière, au crédit et aux intrants agricoles, et à la faible représentation dans les structures décisionnelles.
« Cette formation qui vient de s'achever, nous en sommes convaincus, vous a fourni les outils, les bonnes pratiques et apprentissages nécessaires pour vous permettre d'exercer convenablement et de façon autonome, les métiers de tissage et de teinture », a laissé entendre Séverin Wangré.

Séverin Wangré, responsable programme Construction of action de la résilience, action humanitaire a Oxfam

A en croire le formateur Michel Ouoba, c'est une satisfaction totale car au sortir de cette séance, tous sont désormais aptes à tisser n'importe quel pagne traditionnel. « Nous avons eu quarante jours de formation en tissage et teinture. La première étape était d'abord le tissage du pagne Faso danfani pendant trente jours. Pour le besoin de la formation, nous avons divisé l'équipe en trois groupes et chaque équipe était dirigée par quelqu'un qui assurait la bonne marche de la formation. Après cela, les dix derniers jours étaient consacrés à la formation en teinture sur le fil Faso danfani et le koko donda », a expliqué Michel Ouoba.

Michel Ouoba, formateur

Les bénéficiaires ont par ailleurs reçu une formation en marketing et gestion et une formation en fabrication de savon liquide. Ils se disent prêts désormais à produire n'importe quel pagne avec motifs qu'on leur demandera. Ils remercient l'ONG Oxfam pour l'initiative. « Je viens de Kaya. Nous sommes ici depuis quarante jours. Depuis notre arrivée nous avons eu droit à un accueil chaleureux et le formateur nous a vraiment pris comme ses sœurs et nous a bien formées. Après cette formation, je ne vois pas de pagne traditionnel que je ne peux pas réaliser et cela sans aucune aide », a rassuré Rasmata Ouédraogo, une des bénéficiaires.

Rasmata Ouédraogo, bénéficiaire.

Pour la chargée de projet de l'ONG Oxfam, Patricia Zongo, les aptitudes, les connaissances et les compétences acquises pendant la formation sur les métiers de tissage et de teinture vont permettre de faire de ce métier une véritable activité génératrice de revenus. Chacune des bénéficiaires a reçu un métier à tisser comme cadeau.

Carine DARAMKOUM
Lefaso.net

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Burkina Faso : Les chefs de circonscription administrative mobilisés pour plus de sécurité

Fri, 17/02/2023 - 17:02

Le ministère de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS) a organisé la conférence annuelle des chefs de circonscription administrative (CCA), ce 17 février 2023 au sein de la mairie de Ouagadougou. Cette rencontre s'articule autour du thème : « Organisation générale de la sécurité nationale et conduite des délégations spéciales : place et rôle des chefs de circonscription administrative ».

Il s'est agi de traduire les missions et priorités de la transition aux chefs de circonscription administrative qui doivent en assurer le suivi et la bonne mise en œuvre dans leur ressort territorial. Concrètement, il est question d'inviter les CCA au respect des valeurs et des principes de la transition. Aussi, de les engager dans la mobilisation des communautés locales. Puis, de les instruire à prendre les mesures utiles au retour des populations dans les localités libérées en collaboration avec les autres acteurs. Egalement, d'encourager les CCA, en particulier ceux des zones à fort défi sécuritaire. Enfin, de les interpeller sur leur conduite dans la gestion des collectivités territoriales. C'est le ministre de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, le colonel Boukary Zoungrana, qui a présidé cette conférence annuelle.

Des recommandations ont été formulées au colonel Boukary Zoungrana pour plus d'efficience dans le travail

« C'est un cadre d'échange qui permet à ces chefs de circonscription administrative de voir dans quelle mesure, ils peuvent remplir leurs missions pour la satisfaction des populations pour lesquelles ils ont été placés dans les différentes circonscriptions. La conférence a abordé la question de la politique de sécurité nationale qui est en cours d'adoption. Cette politique de sécurité nationale a été élaborée en 2017 et a connu plusieurs étapes successives. Jusqu'à présent, elle est dans le circuit d'adoption. Il y a eu également une présentation sur le rôle du chef de circonscription administrative afin qu'on puisse se rappeler des erreurs qui ont été commises par les anciens ou par ceux qui y sont présentement à travers les inspections et les contrôles. Cela va permettre qu'on ne commette pas les mêmes erreurs » a notifié le colonel Boukary Zoungrana.

Boukary Zoungrana (au milieu) a dit prendre note des doléances des chefs de circonscription administrative

Les trois grandes ruptures

Cette rencontre a été ponctuée par deux communications à savoir : la présentation sur la conduite des délégations spéciales et celle sur l'organisation générale de la sécurité nationale. L'un des communicants a été le colonel-major Ousmane Traoré. Il a affirmé qu'il y a « un changement de paradigme dans le cadre de la gouvernance sécuritaire. Ce changement de paradigme a été insufflé après trois grandes ruptures au Burkina Faso. Il s'agit de l'insurrection populaire en 2014 qui a mis à nu certaines vulnérabilités de notre gouvernance. Nous avons aussi eu la crise du terrorisme qui s'est installée dans le Sahel et qui est devenue un phénomène endogène au Burkina Faso. La gestion de cette crise a également mise à nu certaines vulnérabilités et a invalidé des paradigmes et des concepts que nous avions dans le cadre de notre sécurité. Nous avons eu la dernière rupture qui est la crise à covid-19. Elle a aussi invalidé des paradigmes avec la fermeture des frontières et le ralentissement de l'activité économique » a-t-il relaté.

Le colonel major Ousmane Traoré a assuré la première communication de cette conférence

Il faut noter que les participants à cette conférence annuelle sont des gouverneurs de région, des hauts commissaires de province et des préfets de département. Des responsables des forces de défense et de sécurité y ont également pris part.

SB
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Burkina Faso : Le marketing de santé, l'autre moyen pour sauver les structures de santé

Fri, 17/02/2023 - 17:01

La conférence publique des étudiants de la deuxième promotion du « master spécialisé en management des structures de santé », de l'Ecole burkinabè des affaires s'est tenue dans la soirée du jeudi 16 février 2023. Organisée en collaboration avec la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso, cette conférence publique s'est penchée sur la contribution du marketing de santé dans l'amélioration des structures et services de santé au Burkina Faso.

Le master spécialisé en management des structures de santé est une nouvelle filière de formation de l'Ecole burkinabè des affaires (EBA). En collaboration avec la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF) et Toulouse Business School (TBs), ce master vise à associer aux compétences techniques, scientifiques ou de gestion, des connaissances et savoir-faire dans toutes les dimensions du management appliqué aux entreprises de santé. Le programme prévoit l'organisation de conférences en groupe de 5 à 6 étudiants sur les thématiques choisies en collaboration avec l'équipe du master.

L'équipe du master et les panélistes

C'est dans cette lancée que s'est tenue cette conférence publique sur le marketing de santé organisé par les étudiants de la deuxième promotion. « Quel marketing pour sauver les structures de santé au Burkina Faso ? », c'est le thème choisi pour les échanges. Selon les organisateurs, il s'agit d'attirer l'attention et faire prendre conscience aux apprenants et aux participants, de la nécessité de développer le marketing de santé pour la croissance et la pérennité des structures de santé, qu'elles soient publiques ou privées. Il s'agit aussi de poser les bases d'une réflexion sur les types de marketing à faire, tout en respectant les règles de la déontologie de ce secteur particulier qu'est la santé.

Nina-Astrid Ouédraogo, Pr agrégée et apprenante en management des structures de santé

Nina Astrid Ouédraogo est Pr agrégée en radiologie à l'université Joseph Ki-Zerbo et apprenante à ce master en management des structures de santé et par ailleurs membre du comité d'organisation. Pour elle, c'est une conférence imposée, un exercice au cours duquel les apprenants doivent mettre en pratique ce qu'ils ont appris au cours des deux ans de formation. C'est-à-dire, savoir monter un projet, rechercher des partenaires, des financements et l'organiser de bout en bout.

Pour ce faire, trois panélistes se sont entretenus avec les participants sur les aspects du marketing de santé. Romaric Sawadogo, spécialiste en marketing a conduit les échanges sur le marketing de santé, le Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue obstétricien et ancien ministre de la santé est revenu sur les règles qui régissent la communication dans le domaine de la santé. Dr Nicole Komboïgo, directrice de la clinique Frany est venue partager son expérience avec les participants. Une conférence publique qui a eu pour marraine, Gisèle Gumedzoé/Ouédraogo, directrice générale de Coris Bank International et modérée par Bintou Diallo, présidente du comité directeur Afrika Tomorrow.

Marou Zoungrana, représentant le DG de la CCI-BF

Prenant la parole, Marou Zoungrana, représentant Issaka Kargougou, directeur général de la CCCI-BF, a tout d'abord rappelé que l'Ecole burkinabè des affaires (EBA) est l'une des écoles de la CCI-BF, avec pour ambition de mettre au service de l'économie nationale, des ressources humaines compétentes et suffisantes en qualité et en quantité, capables de gérer les structures de santé.

« Le secteur de la santé est un élément constitutif de la dynamique de développement économique et social de tout pays. Il est donc important de former les futurs leaders de ce secteur pour les aider à relever les défis futurs y relatifs. Le développement des structures sanitaires, la multiplication des contraintes économiques et réglementaires imposent donc aux acteurs de comprendre l'environnement externe et de maîtriser les mécanismes internes de management et de gestion des structures de santé », a déclaré, le représentant du directeur général de la CCI-BF.

Romaric Sawadogo, expert en marketing et l'un des panélistes

Romaric Sawadogo confie que l'expérience patient (client) fait beaucoup défaut dans les structures de santé au Burkina Faso. « Tout ce qui touche vos clients ou à un système d'organisation, peut toucher aussi le marketing et les structures de santé ne sont pas en reste. Ils doivent intégrer le marketing. Il faut nuancer, le marketing ce n'est pas que la publicité. Il y a des composantes que nous avons détaillées au cours de l'exposé et nous espérons que les participants ont pu tirer le meilleur », souligne-t-il.

Les participants à cette conférence publique

« Le client-patient est maintenant plus informé et donc plus exigeant sur la qualité et le résultat des soins. C'est pourquoi, tous les enjeux des structures de santé publiques comme privées doivent se recentrer sur les besoins du patient. Le marketing est plus que jamais un vecteur d'adaptation et d'évolution de l'offre de santé au Burkina Faso, bien sûr dans le respect strict de la loi. Placer le patient, le malade au cœur de la structure de soins à travers une offre différenciée, un parcours patient attractif et un personnel engagé », a-t-il conseillé lors de son intervention.

Pr Charlemagne Ouédraogo, l'un des panélistes du jour

Le Pr Charlemagne Ouédraogo s'est penché sur la législation en matière de marketing médical, notamment comment communiquer pour partager l'offre de services d'une clinique privée ou d'un établissement sanitaire privé. Il s'est aussi attelé sur les enjeux et l'état des lieux du marketing de santé au Burkina Faso. « Il y a un cadre règlementaire qui régit le marketing médical au Burkina Faso notamment le code de santé publique, la loi portant création des établissements privés de santé, le code de déontologie médicale. Ce sont un certain nombre d'outils juridiques qui permettent d'encadrer la communication en matière de marketing médical. Et tout établissement sanitaire privé au Burkina Faso se doit de respecter cette réglementation afin de ne pas être en porte-à-faux avec la loi », explique-t-il.

Dr Nicole Komboïgo, directrice de la clinique Frany, venue partager son expérience

Le Pr Charlemagne Ouédraogo reconnaît que les textes sont certes, contraignants mais cela n'empêchent pas la promotion des activités des cliniques privées. « Il est important que le marketing ne fasse pas la promotion des services qui ne sont pas de qualité ou qui n'existent pas. Il faut respecter la déontologie médicale », a-t-il précisé.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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