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Diplomacy & Defense Think Tank News

Culture, Réouverture de la National Portrait Gallery

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 19/06/2023 - 02:00
Après trois ans de fermeture pour cause de rénovation, la National Portrait Gallery à Londres rouvre ses portes aux visiteurs le 22 juin. Le musée prévoit à cette occasion de nouvelles expositions, notamment de femmes photographes pionnières telles que Yevonde Middleton (jusqu'au 15 octobre) et des portraits inédits des Beatles réalisés par Paul McCartney (jusqu'au 1er octobre).

Culture, Les âges de Picasso à Malaga

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 19/06/2023 - 02:00
Jusqu'au 1er octobre se tient au musée de la maison natale de Picasso à Malaga une exposition en l'honneur du peintre cubiste. Organisée pour le cinquantenaire du décès de l'artiste, l'exposition vise à montrer de manière chronologique l'évolution de son style et de sa vie. D'où son titre "les âges de Pablo".

Culture, Exposition sur la Sécession viennoise à Berlin

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 19/06/2023 - 02:00
Jusqu'au 22 octobre, l'Alte Nationalgalerie de Berlin accueille une exposition consacrée à la Sécession viennoise, courant artistique qui s'est épanoui en Autriche, et plus particulièrement à Vienne, entre 1898 et 1910. À travers la sélection de plus de 200 peintures et sculptures d'artistes internationaux doublée d'une présentation de quelques 50 œuvres du peintre viennois Gustav Klimt, l'exposition revient sur cette décennie de rupture avec les codes traditionnels de l'art.

Culture, Venus in Music à Rome

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 19/06/2023 - 02:00
La deuxième édition du festival Venus in Music organisé par le parc archéologique du Colisée à Rome a lieu du 21 au 24 juin. A cette occasion, le temple de Vénus et de Rome accueille un panel d'artistes internationaux pour 4 soirs de festivité.

Culture, Festivalt à Cracovie

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 19/06/2023 - 02:00
Jusqu"au 2 juillet se tient à Cracovie la 7ème édition du festival d'art juif, FestivALT qui présente de l'art contemporain, et des performances. Ce festival est soutenu par le programme pour la sauvegarde de la mémoire MultiMemo de l'Union européenne.

Culture, Fête de la Saint Jean

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 19/06/2023 - 02:00
Dans de nombreux pays européen sera célébrée le 23 ou le 24 juin la fête de la Saint Jean. Cette fête, traditionnellement accompagnée de grands feux de joie, se teint à l'occasion du solstice d'été

Warum Menschen nicht fliehen

SWP - Mon, 19/06/2023 - 02:00

Weitaus weniger Menschen als häufig angenommen fliehen aus Ländern mit Gewaltkonflikten. Viele entscheiden sich, in Konfliktgebieten zu bleiben. Sie werden oft als Stayees bezeichnet. Dabei lassen sich drei Gruppen unterscheiden. Manche Menschen bleiben freiwillig. Andere bleiben unfreiwillig, etwa weil ihnen für Flucht die Ressourcen fehlen oder weil Gewaltakteure ihre Bewegungsfreiheit stark einschränken. Wieder andere erdulden ihre Immobilität. Über Stayees, ihre Gründe für Immobilität und ihre Bedarfe ist wenig bekannt. Dennoch lassen sich Faktoren identifizieren, die für ihre Entscheidungsfindung relevant sind. Dazu zählen der Konflikttyp, die Art der Gewaltausübung sowie die individuellen Eigenschaften der Betroffenen. Alternativ zu Flucht wenden Stayees verschiedene Überlebensstrategien an, unabhängig davon, ob sie freiwillig oder unfreiwillig bleiben. Dazu können Kollaboration, Neutralität und Protest ebenso gehören wie Widerstand. Wissen über Stayees und ihre Überlebensstrategien ist wichtig für externe Akteure wie humanitäre Hilfe und Entwicklungszusammen­arbeit. Nur so können diese ihre Aktivitäten auf den Bedarf abstimmen und Menschen unterstützen, die in und mit Gewaltkonflikten leben. Zentral dafür ist, sich das gesamte Spektrum von (Im-)Mobilität zu vergegenwärtigen und diese erweiterte Perspektive als Mehrwert zu verstehen – ohne Menschen auf der Flucht dabei zu vernachlässigen. Wesentlich ist ferner, den Entscheidungs- und Handlungsspielraum der Zivilbevölkerung in Gewaltkonflikten anzuerkennen sowie sie im Sinne des Do-No-Harm-Prinzips vor Gewalttaten und Ausbeutung durch Helfer zu schützen. Schließlich müssen Stayees bei der Unterstützung freiwilliger Rückkehr und Reintegration nach Konfliktende systematisch einbezogen werden.

Faktencheck: Verschwörungsmythen zum »Pandemievertrag«

SWP - Sun, 18/06/2023 - 16:28
Kann die WHO in die Souveränität von Staaten eingreifen? Über den »Pandemievertrag« der Weltgesundheitsorganisation gibt es immer wieder falsche Informationen im Netz.

Salon du Bourget : entre compétition transatlantique et…querelles européennes

IRIS - Fri, 16/06/2023 - 16:15

Une compétition transatlantique encore plus âpre

Le salon du Bourget qui s’ouvrira le lundi 19 juin sera comme à l’habitude une vitrine de la compétition transatlantique dans le domaine aéronautique. Dans le domaine de l’aviation commerciale, on s’interrogera sur le nombre d’avions vendus par Boeing, combien d’avions vendus par Airbus : la traditionnelle compétition Europe/États-Unis.

Mais avec le conflit en Ukraine, cette compétition a pris une autre dimension dans le domaine militaire. L’enjeu est pour le moment limité : l’arme aérienne n’est pas celle qui est la plus utilisée dans le conflit ukrainien hormis l’exception notable des drones de tous types – reconnaissance, drones armés – et de toute taille. Pour autant, dans le domaine des avions de combat, les pays d’Europe centrale ont déjà fourni les avions qu’ils détenaient encore de l’époque soviétique, Mig-29 slovaques et polonais, et le débat sur la livraison de F-16 à l’Ukraine est aujourd’hui sur la table : ce n’est plus un tabou. La formation des pilotes ukrainiens, déjà annoncée par un certain nombre de pays, y compris la France, précédera sans doute la livraison de ces avions à l’Ukraine, les Pays-Bas apparaissant les premiers en lice, leurs exemplaires de F-16 étant en cours de remplacement par des F-35 américains. Dans ce cas, la prééminence américaine apparait claire, mais elle n’est, au fond, pas nouvelle. Les pays européens susceptibles de livrer des F-16 sont des pays ayant déjà acquis avant la guerre en Ukraine des F-35 destinés à les remplacer. Le mouvement qui se met en place dans les pays d’Europe centrale et sur le flanc sud-est de l’OTAN est et sera sans doute plus au détriment des Européens. Les Polonais, qui ont livré leur Mig-29 à l’Ukraine, ont déjà acquis des F-35. Quant aux Roumains, ils sont en train de mettre au rebus leurs vieux Mig-21 soviétiques pour acquérir des F-16 norvégiens un peu moins vieux, les Norvégiens faisant l’acquisition de F-35 américains tout neufs : la boucle est bouclée. Elle est assez significative du triptyque positif qui accompagne l’offre américaine : garantie de sécurité américaine/interopérabilité dans l’OTAN/charges de travail offerte à l’industrie locale en cas d’acquisitions d’avions américains. Pour le moment, ces arguments de vente fonctionnent même si on peut avoir certains doutes sur la pérennité et l’ampleur de la garantie de sécurité américaine dans le futur, y compris proche, et sur l’absence de transfert de technologie en cas de ventes d’avions de combat américains qui, bien loin de renforcer la capacité des Européens à assurer leur sécurité sur le long terme l’affaiblit.

Qui ne doit pas masquer les querelles européennes

Paradoxalement, alors même que les yeux seront tournés vers le Bourget pour scruter l’avenir de l’industrie de défense européenne, c’est à Bruxelles que s’est engagé un bras de fer qui pourrait bien conditionner l’avenir de l’industrie de défense européenne.

Tout est parti de l’initiative européenne lancée pour fournir des munitions à l’Ukraine. Cette initiative comprend 3 volets. Le premier consiste dans le financement de munitions à l’Ukraine pour une valeur d’un milliard d’euros. Le second volet consiste dans le financement d’acquisition en commun de ces mêmes munitions pour reconstituer les stocks de munitions de l’Union européenne. Dans les deux cas, l’argent vient de la facilité européenne de paix, c’est-à-dire un fonds européen constitué de contributions nationales. Ainsi, la France contribue à hauteur de 18% à la facilité européenne de paix.

Mais le volet le plus novateur est le 3e, celui qui doit permettre de financer la remontée en puissance de l’industrie munitionnaire européenne. Ce volet 3, à la différence des deux premiers, est géré par la Commission européenne avec un projet de règlement communautaire intitulée Act in Support of Ammunition Production[1], soit le sigle ASAP, clin d’œil à l’expression britannique as soon as possible. Il faut faire vite pour venir en aide à l’industrie de défense européenne pour soutenir un rythme de fabrication des munitions bien supérieur à ce qui existait. Mais à la différence des deux premiers volets, c’est de l’argent prélevé sur le budget communautaire et non sur un fonds auquel les États membres contribuent.

L’initiative est à la fois novatrice et louable pour 3 raisons.

Elle inscrit l’Union européenne dans une démarche de politique industrielle de défense qui constitue un revirement à 180° pour une institution dont la réputation était d’être ultralibérale basée sur une compétition à tout prix qui ne peut s’appliquer, tout au moins en totalité, à une industrie dont l’objectif est celui d’assurer la sécurité des États et des citoyens.

Elle constitue un formidable incitateur à ce que les Européens prennent mieux en compte leur sécurité en reposant plus sur leur industrie de défense en étant moins dépendant des industries des pays tiers, à commencer par l’industrie américaine. Politiquement parlant, ASAP, c’est le rêve de ceux qui veulent construire une autonomie stratégique européenne, donc celui de la France.

Elle oblige les Européens à réfléchir collectivement à leur sécurité et non plus sur une base nationale qui est inadaptée aux défis de sécurité auxquels sas habitants font face.

Mais les crédits sont communautaires et c’est là que le bât blesse. Sans entrer dans les détails longs et fastidieux pour expliquer les articles 13 et 14 du projet de règlement communautaire, la commission a cherché à faire au mieux pour que les crédits communautaires soient dépensés de la manière la plus rationnelle possible, car elle est garante de la bonne utilisation des crédits communautaires.

Pour ce faire, la Commission européenne demande que les entreprises fournissent à la commission toutes leurs données sur leurs capacités de production de munition : c’est l’article 13. Allant plus loin, la commission peut demander à une entreprise de fournir en priorité des produits de défense si un État éprouve des difficultés à faire les acquisitions de munitions destinées à l’Ukraine : c’est l’article 14. Dans les deux cas, l’État doit donner son agrément à la commission pour mettre en œuvre les dispositions de l’article 13 et de l’article 14.

De ce fait, pour nombre d’États dont la France, et pour les entreprises de défense, la Commission européenne a franchi deux lignes rouges. Ces dispositions conduisent en effet la Commission européenne à se substituer aux États pour faire de la politique industrielle de défense. Elle demande par ailleurs à des entreprises qui sont en compétition sur les marchés de défense de fournir des données sur leur capacité de production qui sont des informations commerciales sensibles.

C’est donc une révolution copernicienne dans la répartition des compétences entre l’Union européenne et les États en matière de politique industrielle de défense qui est en jeu au détour de ces deux articles. Pour le moment, l’opposition est frontale. Nombre d’États, dont la France, souhaitent la suppression pure et simple de ces deux articles.

Le risque dans ce débat qui doit être tranché en moins de 15 jours est que l’on prenne des décisions extrêmes dans un sens ou dans un autre sur un texte dont l’enjeu en lui-même n’est pas d’une importance stratégique, mais dont l’issue pourrait conditionner la vision que l’on a de l’industrie européenne de défense et plus largement de l’Europe de la défense dans les 50 ans à venir. La France dans ce débat n’a pas intérêt à s’opposer purement et simplement à ces deux articles d’une part parce que notre pays est le fer de lance du projet d’autonomie stratégique européenne. Or, le projet de la Commission européenne est en parfaite cohérence avec cet objectif. Et, d’autre part, parce qu’elle doit se démarquer d’une Allemagne dont on voit bien dans la récente stratégie de défense qu’elle prend ses distances avec le projet européen.

La Commission européenne doit de son côté comprendre les réticences des États. On ne peut pas, au nom d’arguments techniques, bouleverser du jour au lendemain l’équilibre institutionnel sur un sujet aussi stratégique.

En d’autres termes, un accord doit être trouvé : il ne peut y avoir ni vainqueur ni vaincu dans ce dossier : le débat que vient d’ouvrir la commission est légitime, car il se fait au profit du développement d’une autonomie stratégique européenne, mais ce serait une erreur si la commission faisait adopter ce règlement contre l’avis des États.

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[1] Defence: €500 million and new measures to urgently boost EU defence industry capacities in ammunition production.

« La république autoritaire » – 4 questions à Haoues Seniguer

IRIS - Fri, 16/06/2023 - 11:40

Politiste, spécialiste de l’islamisme marocain et des rapports entre islam et politique en France, Haoues Seniguer répond à mes questions à l’occasion de la parution de son ouvrage « La république autoritaire » aux éditions Le Bord de l’eau.

1/ Vous dites être devenu progressivement maghrébin et musulman par et dans le regard de l’autre…

En effet. Dans le préambule de l’ouvrage, je tente de rendre compte à la fois d’un aspect philosophique et socio-biographique, à dimension réflexive, qui caractérise mon écriture, à l’intérieur d’une démarche sociologique plus large.  Je joue volontairement sur un paradoxe ontologique, qui a trait à l’identité personnelle. (On est autant ce que le regard de l’autre porte sur nous que celui que l’on porte à soi-même). Laquelle travaille n’importe quel individu, et plus encore celui qui a des origines africaines, maghrébines, et est de surcroît de confession musulmane : on peut, au gré de son itinéraire, de ses rencontres, etc., être et aspirer à être autre chose, jamais totalement le même ni complètement différent de ce que l’on est ou a pu être au cours d’un parcours de vie. On peut être quelqu’un à un moment donné, sous un certain aspect, dans un espace déterminé, et (aspirer à) être, devenir quelqu’un d’autre, en d’autres lieux, à d’autres moments de son histoire personnelle, de ses interactions. Or ces variations, l’islamophobe ou le raciste les lui refuse.

Plus précisément, comment devenir ce que je n’ai cessé d’être, à savoir musulman et d’origine algérienne ? Ce peut paraître étonnant pour la religion, qui relève a priori d’un choix, mais pas complètement selon moi (je m’en expliquerai par la suite), et nettement moins s’agissant des origines que personne ne choisit : nous sommes toutes et tous le produit d’une histoire familiale dont nous héritons, que nous pouvons réinvestir et réinventer, certes, mais pas effacer.  J’ai surtout cherché à exemplifier, suivant une modalité subjective, ce que d’autres, aux origines et au parcours peu ou prou similaire au mien, expérimentent ou ont expérimenté, aisément ou plus malaisément selon les cas : être régulièrement renvoyé à ses origines et à sa religion réelles ou présumées, en raison d’un faciès, d’un nom, d’habitudes vestimentaires et alimentaires, d’un accent, d’un habitat, alors même que nous évoluons au sein d’une République supposément colorblind, c’est-à-dire aveugle aux couleurs. C’est ce que, précisément, les sociologues, à l’instar d’Erving Goffman (1922-1982), appellent le stigmate. Celui-ci agit essentiellement comme un marqueur de discrédit : on vous demandera par exemple, tandis que vous ne dites pas forcément sur un plan public que vous êtes musulman, ce que vous pensez du voile, des attentats islamistes, du halal, etc. Or, il m’est apparu nécessaire, compte tenu de mon expérience, au nom d’une double exigence citoyenne et universitaire, dans un contexte terroriste, de dire d’où je parle. Je ne me satisfaisais plus d’une posture passive et réactive, produite par des injonctions par ailleurs contradictoires proférées par un certain personnel politique, tous bords idéologiques confondus.

2/ Vous mettez en cause une certaine gauche qui connaitrait une dérive identitariste…

La Gauche, vous le savez mieux que moi, n’est pas homogène, elle n’est pas monolithique. Mais une certaine gauche, ponctuellement ou durablement, flirte ou a flirté avec le culturalisme et l’identitarisme.

Il est possible d’en donner des exemples précis, circonscrits et circonstanciés. Manuel Valls, quand il était Premier ministre, soutint le projet constitutionnel de protection de la Nation, finalement avorté, sous la férule de François Hollande président (2012-2017). Celui-ci incluait la déchéance de nationalité pour les binationaux de naissance auteurs de crimes graves, tels que les faits de terrorisme. C’était donner quitus à l’extrême droite puisque s’instaurait une différence d’appréciation entre les Français, à raison d’origines réelles ou présumées. Le Printemps républicain, co-fondé par le politiste Laurent Bouvet (1968-2021) et le préfet en disponibilité, Gilles Clavreul, ne s’est jamais exprimé à ma connaissance sur ce qui relevait d’un scandale moral et politique aux yeux d’énormément de gens, musulmans ou non.

Par ailleurs, la vision de la laïcité cultivée et promue par le Printemps républicain, qui se dit de gauche, est de nature culturaliste. Cette vision postule une exceptionnalité négative de l’islam et des musulmans qu’il faudrait en quelque sorte rééduquer pour qu’ils intériorisent vraiment un héritage laïque dont ils ne prendraient pas suffisamment la mesure.

3/ Les musulmans ne seraient selon vous acceptés qu’en faisant profil bas, sauf à être accusés d’être islamistes…

J’ai remarqué, et ce, depuis plusieurs années, et encore plus après les attentats islamistes de 2015, que toute visibilité apparente ou présumée de l’islam dans les espaces publics est immédiatement assimilée à une espèce d’activisme de type « islamiste » (adjectif complètement vidé de sa substance scientifique), et donc aussi, par voie de conséquence, à des manœuvres « entristes » ou « séparatistes » d’individus et groupes qui voudraient en découdre avec l’État et la société. Militer contre l’islamophobie peut désormais vous valoir au moins deux types possibles d’accusations suivant votre appartenance : l’accusation d’islamisme si vous êtes musulman, et/ou celle d’islamo-gauchisme si vous êtes non-musulman. Dans le pire des cas, vous risquez, si vous êtes une association, la dissolution par décret en Conseil des ministres, comme l’ont éprouvée en 2021 le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI).

4/ Pourquoi faudrait-il renouer avec l’esprit de l’École de Francfort ?

Par École de Francfort, je réfère aux deux penseurs qui en furent les piliers, à savoir Max Horkheimer (1875-1973) et Théodor Adorno (1903-1969), et à l’un de leurs héritiers, Jürgen Habermas. Ils ont jeté les bases de la Théorie critique. Pour résumer à grands traits cette pensée profuse, renouer avec l’esprit, c’est tirer enseignement de leur philosophie sans oublier le contexte qui l’a vu naître et se développer : l’antisémitisme, le traumatisme encore incandescent de la barbarie antisémite nazie et de ses complices européens. En somme, il ne suffit pas de se réclamer des Lumières, de la Raison, de l’universalisme, voire de la laïcité, pour en être d’authentiques défenseurs. Encore moins si cette proclamation ne s’accompagne pas du souci éthique permanent de l’Autre, de l’altérité, des fragilités que connaissent les groupes sociaux déclassés, minoritaires, plus ou moins stigmatisés. Une Raison sans « conscience de soi » peut alors se transformer en instrument d’exclusion, de haine, voire de barbarie. Quant à Habermas, je retiens de lui l’idée selon laquelle un État de droit démocratique, où prévaudrait un universalisme en partage, doit être le lieu où les citoyens puissent se sentir à la fois comme « les auteurs et destinataires du droit ».

Réintégration de Bachar al-Assad sur la scène internationale : quel avenir pour la Syrie ?

IRIS - Fri, 16/06/2023 - 09:30

Le mois de mai 2023 a été celui de la réintégration du régime de Bachar al-Assad au sein de la Ligue arabe après une décennie d’exclusion, en atteste sa participation au sommet qui s’est déroulé le 19 mai à Djeddah en Arabie saoudite. Il avait effectivement été écarté de la scène internationale du fait de la répression des contestations politiques sur son territoire, soit la mort de centaines de milliers de civils syriens. En parallèle, l’opposition syrienne se mobilise pour tenter de rétablir un dialogue avec le régime. Que doit-on attendre du retour de Bachar al-Assad sur la scène internationale ? Les pourparlers entre Damas et l’opposition ont-ils des chances d’aboutir ? Quels sont les défis que doit relever la Syrie ? Qu’en est-il du conflit sur son territoire ? Le point avec David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’IRIS, spécialiste du Moyen-Orient.

Le 4 juin dernier, l’opposition syrienne a appelé à la reprise de pourparlers avec Damas, tandis que plus de 150 organisations de la société civile syrienne viennent de se réunir à Paris pour fédérer leurs voix dans les décisions touchant à l’avenir d’un pays aujourd’hui dévasté. Qu’est-ce que l’opposition syrienne aujourd’hui ? De quoi est-elle constituée ? Quel est son poids et ses soutiens ?

Effectivement, l’« opposition syrienne » a appelé à l’issue d’une réunion à Genève le 4 juin dernier, à la reprise des pourparlers avec le régime de Bachar al-Assad sous l’égide de l’ONU, dans le prolongement de la réintégration du régime de Damas dans le giron de la Ligue arabe le 7 mai 2023, après plus d’une décennie d’ostracisation depuis le 12 novembre 2011. « Les contextes internationaux, régionaux » et la situation en Syrie « sont propices à la reprise de négociations directes […] dans le cadre d’un programme et d’un calendrier précis », a ainsi estimé dans un communiqué le comité de négociations établi à Riyad le 24 novembre 2017 en succédant au haut-comité des négociations (HCN) préalablement formé également en Arabie saoudite le 10 décembre 2015. Un comité de négociations censé regrouper les principaux représentants de l’opposition au régime de Bachar al-Assad, soit 36 membres agglomérant des mouvements divers et souvent très divisés notamment sur la question de principe du maintien ou non au pouvoir de Bachar al-Assad[1].

À l’issue d’une réunion de deux jours à Genève – les sept principales composantes de ladite opposition syrienne ne s’étaient pas retrouvés depuis près de trois ans et demi – est ressorti un document commun en vertu duquel le Comité a appelé, sans grande conviction, « à soutenir les efforts des Nations unies » pour prendre les mesures nécessaires en vue d’une « solution politique globale », conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU en date du 18 décembre 2015. Prévoyant entre autres des élections censées se tenir « dans les 18 mois » sous la supervision de l’ONU ainsi qu’une « gouvernance crédible, inclusive et non sectaire » afin d’arrêter un calendrier et les modalités de rédaction pour une nouvelle constitution. Toutes choses qui n’ont jamais connu le moindre commencement de mise en œuvre. L’opposition syrienne a, de fait perdu, une grande partie du soutien dont elle bénéficiait de la part de certains pays de la région. Si le Qatar ou l’Égypte étaient représentés à Genève, ni l’Arabie saoudite, ni les Émirats arabes unis n’avaient envoyé de délégations, les deux pétromonarchies ayant désormais repris leurs relations diplomatiques avec le régime de Damas. Et même la Turquie, longtemps principal soutien des rebelles contrôlant des régions du nord de la Syrie, a également montré des signes de rapprochement avec Bachar al-Assad.

En contrepoint, quelques 150 organisations civiles syriennes se sont réunies le 7 juin 2023 à Paris pour le lancement d’une plateforme non-gouvernementale commune intitulée Madania (« société civile ») avec l’objectif déclaré de retrouver une voie autant qu’une voix pour cette société civile syrienne se voulant partie prenante de l’avenir d’un pays dévasté par plus d’une décennie de guerre. « Notre vision est de créer un mouvement civil syrien uni par des valeurs communes d’égalité, de respect des droits humains, de démocratie, et une Syrie libérée de toutes formes d’influence », a lancé à la tribune son initiateur, un riche homme d’affaires britannique d’origine syrienne, Ayman Asfari, déjà à la tête d’une fondation caritative. « Nous voulons avoir une voix forte dans le processus politique et notre objectif est de reconstruire un nouveau contrat social » a-t-il ajouté, assurant que l’objectif n’était pas de se substituer à l’opposition syrienne. « Nous ne voulons pas remplacer l’opposition, ni détruire le peu qu’il en reste, mais travailler avec elle », a-t-il encore souligné. Minée dès l’origine par ses divisions, l’opposition se retrouve néanmoins aujourd’hui en quelque sorte réduite à une « peau de chagrin ».

 

Ces pourparlers ont-ils des chances d’aboutir alors que l’on constate une normalisation et un retour de Bachar al-Assad sur la scène internationale avec notamment la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe ? Le régime de Bachar al-Assad y a-t-il un intérêt ? Où en est-on du conflit sur le terrain syrien ?

Ces demandes ont peu de chance d’aboutir dans la mesure où le régime syrien qui considère avoir gagné militairement – et maintenant politiquement avec sa réintégration officialisée au sommet de la Ligue arabe de Djeddah le 19 juin 2023 – ne va certainement pas manifester la moindre velléité de négociation d’un processus politique qui se voudrait inclusif selon les attendus, pour l’heure inaboutis, du Comité constitutionnel mis en place en 2019. Après de longues tractations entre le régime de Damas, l’opposition syrienne et l’ONU, la mise en place d’un Comité constitutionnel pour la Syrie avait été annoncée le 23 septembre 2019. Il était censé travailler à la rédaction d’une Constitution ouvrant la voie à de nouvelles élections. Au sein de ce comité comprenant 150 personnes, le régime syrien avait désigné 50 de ses membres, soit autant que l’opposition syrienne et enfin les 50 dernières personnes avaient été sélectionnées par l’ONU qui avait tenu à inclure dans sa liste des représentants de la société civile. Chargé de la rédaction de la constitution pour l’après-guerre en Syrie, ce comité devait ouvrir la voie à des élections dans le pays, alors qu’une première présidentielle, qui s’était tenue le 3 juin 2014 en pleine guerre civile, avait reconduit le président Bachar al-Assad avec une très large majorité dénuée de toute pertinence démocratique. Une autre présidentielle s’était tenue le 26 mai 2021 dans les mêmes conditions en reconduisant une nouvelle fois le reis syrien. L’idée de ce comité avait été agréée formellement en janvier 2018 sous l’impulsion tacite de la Russie, soutien du président Bachar al-Assad. Mais ce dernier, en position de force après avoir repris le contrôle de la majeure partie du territoire syrien, n’avait eu de cesse faire de l’obstruction, retardant sa formation et sa mise en place. Les discussions entre l’ONU, l’opposition syrienne et le régime de Damas ont notamment longtemps achoppé sur les procédures de fonctionnement de cette instance et sa hiérarchie avant d’arriver à l’accord annoncé fin septembre 2019. Les mois précédents, l’émissaire de l’ONU, Geir Pedersen, et le régime syrien avaient notamment bataillé ferme sur certains noms de la liste onusienne incluant des représentants de la société civile. À cette occasion, feu le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, avait réitéré « l’engagement de la Syrie en faveur […] du dialogue syro-syrien afin de parvenir à une solution politique […] loin de toute intervention étrangère ». Pour les Occidentaux, l’objectif dudit Comité constitutionnel devait être de parvenir à l’organisation de nouvelles élections qui soient inclusives et intègrent les millions de réfugiés qui ont fui le pays et la guerre. Mais Bachar Al-Assad a depuis fait en sorte d’hypothéquer toute révision constitutionnelle notamment susceptible d’élargir un corps électoral qui lui serait défavorable.

L’année 2023 représente néanmoins un tournant, d’abord avec les conséquences du séisme du 6 février et avec la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe décidée le 7 mai suivant. « Nous nous trouvons à un moment potentiellement important, avec une attention renouvelée sur la Syrie – en particulier de la part de la région – qui pourrait soutenir nos efforts pour faire avancer une solution politique à ce conflit », a ainsi déclaré le 27 avril dernier le Norvégien Geir O. Petersen, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie depuis le 31 octobre 2018, en remplacement de Steffan de Mistura (31 mai 2014 – 31 octobre 2018). Geir O. Pedersen a affirmé avoir poursuivi ses contacts en faveur d’un processus politique dirigé et contrôlé par les Syriens. Il a reconnu que « les Nations unies ne peuvent y parvenir seules » et qu’elles ont besoin du soutien de tous les acteurs clés. « Aucun groupe d’acteurs existant – ni les parties syriennes, ni les acteurs d’Astana[2], ni les acteurs occidentaux, ni les acteurs arabes – ne peut à lui seul apporter une solution politique », a-t-il déclaré. Selon lui, « pour résoudre chacun des innombrables problèmes de la Syrie, il faut plusieurs clés, chacune détenue par une partie prenante différente, qui ne peut être négligée et qui peut bloquer si elle est exclue ». Et d’ajouter : « Je continuerai à dialoguer directement avec les parties syriennes et à leur rappeler, en particulier à ce stade au gouvernement syrien, qu’elles doivent saisir l’occasion en étant prêtes à aller de l’avant sur les questions de fond ». Geir O. Pedersen a également souligné qu’il était prêt à faciliter le dialogue intersyrien, notamment en convoquant à nouveau le Comité constitutionnel à Genève, qui ne s’est pas réuni depuis près d’un an. Entretemps, il continue de réunir un large éventail de Syriens à Genève et dans la région, y compris des représentants des femmes et de la société civile. « Ces réunions montrent que les Syriens ont encore beaucoup de choses sur lesquelles ils peuvent s’entendre, au-delà des clivages », a-t-il insisté en comptant sur les potentiels attendus positifs d’une déconfliction régionale initiée par l’accord du 10 mars 2023 entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Le 19 mai dernier, le sommet arabe, auquel a pris officiellement part le président Bachar al-Assad, a souligné la « nécessité de prendre des mesures effectives et efficaces pour parvenir à un règlement » du conflit en Syrie qui a fait quelque 500 000 morts, 13 millions de personnes ayant dû fuir leur foyer, dont 6,6 millions étant devenus des réfugiés dans les pays limitrophes. Dans un discours devant le Conseil de sécurité fin mai, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, a estimé de son côté que la « nouvelle activité diplomatique » dans la région depuis avril 2023 « pourrait représenter une opportunité si elle est saisie ».

 

Si les États arabes semblent avoir mis fin à l’isolement de la Syrie, de nombreux dossiers demeurent objets de tensions : trafics de drogues, situation des réfugiés, relations avec la Turquie autour de la question kurde et la frontière turco-syrienne, etc. Des avancées sur ces dossiers vous semblent-elles réalistes ?

La Syrie de Bachar al-Assad a été réintégrée dans le giron de la Ligue arabe le 7 mai dernier, mais le processus avait été progressif. Le 18 mars 2023, Bachar al-Assad était reçu à Abu Dhabi, après l’avoir déjà été en mars 2021. Mais surtout le ministre des Affaires étrangères syrie, Faiçal al-Meqdad se rendait à Riyad le 12 avril 2023 moins d’une semaine plus tard, c’était son homologue saoudien, Fayçal Ben Fahran Al Saoud qui faisait le déplacement à Damas le 18 avril 2023. Autant de signes qui laissaient présager un rapprochement imminent. Le 1er mai 2023, une réunion à Amman en Jordanie réunissait les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, d’Irak et de Jordanie, ainsi que le ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal al-Mekdad. L’objectif de cette réunion était de discuter des moyens de normaliser les relations avec la Syrie, dans le cadre de la mise en place d’un règlement politique de la guerre civile qui a ravagé le pays durant plus d’une décennie. Une déclaration finale à l’issue de la réunion avait précisé que les ministres avaient discuté des moyens de rapatriement volontaire des quelque 6,6 millions de réfugiés syriens, ainsi que de la coordination des efforts pour lutter contre le trafic de drogue. Selon cette même déclaration, Damas aurait accepté de « prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la contrebande aux frontières avec la Jordanie et l’Irak » et de déterminer l’origine de la production et du transport des stupéfiants dont une grande partie se ferait sous la supervision plus ou moins directe de membres de l’entourage de Bachar al-Assad. Il s’agissait d’une exigence de Riyad pour lever son veto à une réintégration du régime de Damas au sein du giron arabe et ce, d’autant plus que le royaume saoudien est le premier marché de consommation du captagon, cette amphétamine qui rapporterait à la Syrie, qui en est devenue le premier producteur mondial, entre 5 et 10 milliards par an selon les sources. Il lui permet en partie de pallier le déficit de ressources financières imputables aux sanctions qui frappent le régime de Damas. Le régime a montré par le passé – comme en novembre 2021 pour contenter les demandes expresses d’Amman qui avait rouvert son poste-frontière de Jaber-Nassib (nord-est de la Jordanie) – qu’il était en mesure de réduire drastiquement les flux, à défaut de pouvoir totalement éradiquer le trafic.

Par ailleurs, il y a évidemment la question du retour des 6,6 millions de réfugiés dont une grande partie se trouve encore en Turquie, des réfugiés que le régime de Damas ne souhaite pas vraiment le retour. C’est la raison pour laquelle le régime syrien avait promulgué le 2 avril 2018 le fameux décret n°10 facilitant l’expropriation de pans entiers du territoire syrien, en particulier dans les zones périurbaines, aujourd’hui en ruines, mais où le soulèvement anti-Assad s’était développé. Adoptée par le Parlement au nom de la reconstruction du pays, cette législation pourrait aboutir à priver des centaines de milliers de réfugiés proches de l’insurrection de toute perspective de retour et à permettre l’installation de nouveaux résidents moins suspects, notamment des chiites des milices pro-iraniennes (notamment d’origine afghane et/ou pakistanaise). Cette problématique du retour des réfugiés est l’un des éléments qui ont poussé Ankara à se rapprocher de Damas avec la perspective pour le président Erdogan, qui a mené ces dernières années plusieurs opérations militaires contre les Kurdes du nord de la Syrie – « bouclier de l’Euphrate » (août 2016-mars 2017), « Rameau d’Olivier » (janvier-mars 2018) et « Source de paix » (octobre 2019), de constituer un espace potentiel de réinstallation de ces réfugiés désormais beaucoup moins bienvenus en Turquie. Un processus de rapprochement entre ces deux ennemis jurés sur le terrain syrien avait été mis ostensiblement mis en évidence à Moscou, le 28 décembre, lors une rencontre inattendue entre les ministres de la défense syrien et turc, Ali Mahmoud Abbas et Hulusi Akar, en présence de leur homologue russe, Sergueï Choïgou. Il s’agissait alors de la première entrevue publique de ce niveau entre la Turquie et la Syrie depuis 2011, même si des contacts secrets entre les chefs des services de renseignement des deux pays avaient repris il y a près de trois ans. Une étape significative, alors que la Turquie avait été à la pointe du soutien de l’opposition armée et civile contre le régime de Bachar al-Assad, et qu’elle demeure décrite comme une « puissance occupante » par Damas, en raison de la présence de ses troupes dans le nord de la Syrie. La rencontre à Moscou avait été l’occasion d’évoquer la gestion de la longue frontière en commun, des réfugiés syriens, et des « efforts conjoints pour combattre les groupes extrémistes » selon un communiqué du ministère de la défense russe. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait multiplié les signaux d’ouverture depuis l’été en faveur d’une normalisation avec Damas par intérêt bien compris dans la perspective des élections présidentielles alors à venir pour le président Erdogan soucieux de ménager un électorat de plus en plus rétif à accepter la présence massive de réfugiés syriens en Turquie. Il faudra attendre encore un peu pour voir si les attendus positifs se concrétisent en ce qui concerne les parties prenantes des conséquences catastrophiques de la guerre civile syrienne pour la région du Proche et Moyen-Orient, voire au-delà.

 

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[1] Le Comité de négociation est composé de 36 membres issus des mouvements suivants : la Coalition nationale syrienne (CNS) disposant de 8 sièges mêlant « libéraux «  et « islamistes » ; le Comité de coordination national pour le changement démocratique (CCNCD), une formation de gauche critique de la militarisation du soulèvement, disposant de 5 sièges ; la « plateforme du Caire », disposant de 4 sièges ; la « plateforme de Moscou », disposant de 4 sièges ; les groupes de l’opposition armée, disposant de 7 sièges ; les Indépendants, disposant de 8 sièges.

[2]  Le « processus d’Astana » constitue un ensemble de rencontres multipartites entre différents acteurs étrangers de la guerre civile syrienne. L’accord d’Astana qui a été signé par la Russie, l’Iran et la Turquie portait initialement sur la création de zones de cessez-le-feu dans le pays. Le texte n’avait été ratifié ni par le régime syrien, ni par l’opposition syrienne, mais a servi de cadre pour les négociations entre les trois partenaires géopolitiques parties prenantes de la situation. Le 29 avril 2023, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Vershinine, a annoncé que la prochaine réunion d’Astana sur la Syrie se tiendrait au second semestre de cette année : « Les réunions de la formule de haut niveau d’Astana ont lieu régulièrement, et la prochaine réunion est prévue pour le second semestre de cette année, mais il n’y a pas encore de date précise », expliquant que « la formule Astana est très efficace, et dans son cadre des réunions ont eu lieu au niveau ministériel et au niveau des représentants spéciaux des pays participants. Serrgueï Vershinine avait ajouté : « Nous voyons à chaque fois que cette formule constitue un facteur important de stabilisation de la situation en ce qui concerne la résolution de la crise en Syrie et le règlement dans la région en général », notant que des développements positifs sont maintenant apparus concernant la Syrie, principalement liés au renforcement ses relations avec les autres pays de la région, ce qui est bienvenu. La 19e rencontre internationale sur la Syrie au format Astana s’est précisément tenue dans la capitale kazakhe, Astana, en novembre 2022.

 

 

 

Gesund leben auf einer gesunden Erde

Die Vision „Gesund leben auf einer gesunden Erde“ stellt die Untrennbarkeit der Gesundheit von Mensch und Natur und damit ein erweitertes Gesundheitsverständnis ins Zentrum: Menschliche Gesundheit im umfassenden Sinne der Weltgesundheitsorganisation (WHO), die nicht nur die Abwesenheit von Krankheit, sondern einen Zustand des vollständigen körperlichen, seelischen und sozialen Wohlbefindens beschreibt, ist auf eine „gesunde“ Erde mit funktionierenden, resilienten und leistungsfähigen Ökosystemen und einem stabilen Klima angewiesen. Dabei geht es im Kern darum, Entwicklungspfade auszuloten und umzusetzen, die Mensch und Natur gerecht werden. Es geht um gesunde Lebensstile, die gleichzeitig die Natur schützen – um Ernährung, Bewegung und Wohnen. Es geht um Rahmenbedingungen, die diese Lebensstile ermöglichen. Es geht darum, die natürlichen Lebensgrundlagen zu erhalten – Klimawandel, Biodiversitätsverlust und weltweite Verschmutzung aufzuhalten – und darum, die Gesundheitssysteme auf die vor uns liegenden Herausforderungen vorzubereiten und ihre transformativen Potenziale zu nutzen. Es geht um Bildung und Wissenschaft, die die Vision „Gesund leben auf einer gesunden Erde“ Wirklichkeit werden lassen. Und schließlich geht es um eine Verständigung auf internationaler Ebene über dieses Leitbild: Ohne internationale Kooperation ist die Vision nicht erreichbar.

Gesund leben auf einer gesunden Erde

Die Vision „Gesund leben auf einer gesunden Erde“ stellt die Untrennbarkeit der Gesundheit von Mensch und Natur und damit ein erweitertes Gesundheitsverständnis ins Zentrum: Menschliche Gesundheit im umfassenden Sinne der Weltgesundheitsorganisation (WHO), die nicht nur die Abwesenheit von Krankheit, sondern einen Zustand des vollständigen körperlichen, seelischen und sozialen Wohlbefindens beschreibt, ist auf eine „gesunde“ Erde mit funktionierenden, resilienten und leistungsfähigen Ökosystemen und einem stabilen Klima angewiesen. Dabei geht es im Kern darum, Entwicklungspfade auszuloten und umzusetzen, die Mensch und Natur gerecht werden. Es geht um gesunde Lebensstile, die gleichzeitig die Natur schützen – um Ernährung, Bewegung und Wohnen. Es geht um Rahmenbedingungen, die diese Lebensstile ermöglichen. Es geht darum, die natürlichen Lebensgrundlagen zu erhalten – Klimawandel, Biodiversitätsverlust und weltweite Verschmutzung aufzuhalten – und darum, die Gesundheitssysteme auf die vor uns liegenden Herausforderungen vorzubereiten und ihre transformativen Potenziale zu nutzen. Es geht um Bildung und Wissenschaft, die die Vision „Gesund leben auf einer gesunden Erde“ Wirklichkeit werden lassen. Und schließlich geht es um eine Verständigung auf internationaler Ebene über dieses Leitbild: Ohne internationale Kooperation ist die Vision nicht erreichbar.

Gesund leben auf einer gesunden Erde

Die Vision „Gesund leben auf einer gesunden Erde“ stellt die Untrennbarkeit der Gesundheit von Mensch und Natur und damit ein erweitertes Gesundheitsverständnis ins Zentrum: Menschliche Gesundheit im umfassenden Sinne der Weltgesundheitsorganisation (WHO), die nicht nur die Abwesenheit von Krankheit, sondern einen Zustand des vollständigen körperlichen, seelischen und sozialen Wohlbefindens beschreibt, ist auf eine „gesunde“ Erde mit funktionierenden, resilienten und leistungsfähigen Ökosystemen und einem stabilen Klima angewiesen. Dabei geht es im Kern darum, Entwicklungspfade auszuloten und umzusetzen, die Mensch und Natur gerecht werden. Es geht um gesunde Lebensstile, die gleichzeitig die Natur schützen – um Ernährung, Bewegung und Wohnen. Es geht um Rahmenbedingungen, die diese Lebensstile ermöglichen. Es geht darum, die natürlichen Lebensgrundlagen zu erhalten – Klimawandel, Biodiversitätsverlust und weltweite Verschmutzung aufzuhalten – und darum, die Gesundheitssysteme auf die vor uns liegenden Herausforderungen vorzubereiten und ihre transformativen Potenziale zu nutzen. Es geht um Bildung und Wissenschaft, die die Vision „Gesund leben auf einer gesunden Erde“ Wirklichkeit werden lassen. Und schließlich geht es um eine Verständigung auf internationaler Ebene über dieses Leitbild: Ohne internationale Kooperation ist die Vision nicht erreichbar.

Due Diligence Obligations in Metal Supply Chains

SWP - Fri, 16/06/2023 - 02:00

The German government intends to establish standards for responsible sourcing of metals, and laid out its objectives in a position paper in January 2023 (“Paths to sus­tainable and resilient raw material supplies”). German firms source much of the metals they use through traders, exchanges and over-the-counter markets. These tend to be located outside the European Union in countries whose regulations on corporate due diligence are weaker than the EU’s. Given the central role of commodity traders and exchanges in securing the supply of metals and enforcing sustainability standards in metal supply chains, the German government should ensure that its im­plementation of its position paper devotes commensurate attention to the commo­dity trade. Robust supply chain legislation at the EU level, also covering the financial sector, will permit Germany to exert indirect influence on commodity traders, exchanges and over-the-counter markets.

Deutschland und Litauen: Von der Verteidigungskooperation zur Sicherheitspartnerschaft

SWP - Fri, 16/06/2023 - 02:00

Deutschland und Litauen haben ihre sicherheits- und verteidigungspolitische sowie militärische Kooperation in den letzten Jahren stetig ausgebaut. Die Stationierung der Bundeswehr in Form der verstärkten Vornepräsenz, die im vergangenen Jahr getroffene Vereinbarung über ein zusätzliches deutsches Engagement in Brigade­stärke und eine intensivierte Rüstungskooperation bilden gleichsam den »harten Kern« des Miteinanders. Allerdings sind zuletzt auch abweichende Erwartungen zutage getreten: Litauen möchte eine vollumfängliche Dauerpräsenz der Brigade, Deutschland präferiert ein flexibleres Modell. Beide Länder sollten darauf achten, dass diesbezügliche Debatten die bisherigen Erfolge nicht in Mitleidenschaft ziehen. Die für Deutschland im Rahmen der Nato und der EU »vertrauenspolitisch« wichtige Kooperation mit Litauen, die einen bedeutenden Beitrag zur erfolgreichen Inter­nationalisierung der »Zeitenwende« darstellt, sollte zu einer umfassenden Sicherheitspartnerschaft weiterentwickelt werden.

Die Augen gen Westen

SWP - Fri, 16/06/2023 - 02:00

Europa setzt darauf, seine Beziehungen zu Lateinamerika und der Karibik wiederzu­beleben. Das verdeutlichen etwa die zahlreichen hochrangigen Besuche aus Deutsch­land und der EU, die seit Jahresbeginn in lateinamerikanischen Ländern erfolgt sind. Die Europäische Kommission hat Anfang Juni eine »neue Agenda« für den Austausch mit der Region vorgelegt, und im Vormonat brachte die SPD-Bundestagsfraktion ein Positionspapier zum Ausbau der wechselseitigen Partnerschaft heraus. Frische Im­pulse für das biregionale Verhältnis soll zudem ein Gipfeltreffen bringen, das EU und CELAC, die Gemeinschaft Lateinamerikanischer und Karibischer Staaten, im Juli abhalten werden. Damit aus diesen Interessenbekundungen ein substantieller Neu­start in den Beziehungen wird, sind jedoch gemeinsam erarbeitete Initiativen er­forderlich. Sie werden die Veränderungen im Dreieck von Demokratie, nachhaltiger Entwicklung und Global Governance berücksichtigen und adressieren müssen.

Première stratégie de sécurité nationale allemande : quels enjeux ?

IRIS - Thu, 15/06/2023 - 18:44

Près d’un an et demi après le début du conflit en Ukraine et six mois après la publication de la nouvelle Revue nationale stratégique (RNS) française, le 14 juin 2023, l’Allemagne a adopté en Conseil des ministres sa première « Stratégie de sécurité nationale ». Cette dernière fait l’objet aujourd’hui d’un débat officiel au Bundestag. Le point avec Gaspard Schnitzler, chercheur à l’IRIS et co-directeur de l’Observatoire de l’Allemagne de l’IRIS.

En quoi consiste cette « Stratégie de sécurité nationale » tant attendue outre-Rhin et pourquoi arrive-t-elle seulement maintenant ?

Annoncée dans le contrat de coalition, il s’agit d’une grande première pour l’Allemagne qui disposait jusqu’à présent de Livres blancs sur la défense (dont le dernier date de 2016), mais qui ne s’était jamais doté d’un tel document d’analyse des menaces et des priorités stratégiques depuis la création de la République fédérale en 1949.

Initialement prévue pour octobre 2022, puis annoncée pour la conférence de sécurité de Munich (MSC) en février 2023, elle aura finalement été publiée avec huit mois de retard, juste à temps pour le prochain de sommet de l’OTAN à Vilnius en juillet prochain.

Au-delà des divisions internes, notamment entre le chancelier Olaf Scholz (SPD) et sa ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock (Die Grünen), sur un certain nombre de sujets, ce retard est en partie dû à l’approche horizontale privilégiée par le gouvernement dans l’élaboration de cette stratégie. En effet, si la rédaction de la nouvelle stratégie de sécurité nationale allemande a été confiée au ministère des Affaires étrangères, dirigé par l’ancienne candidate à la Chancellerie Annalena Baerbock, cette dernière a fait l’objet d’une large consultation, en interne, entre la Chancellerie et les ministères concernés (affaires étrangères, défense, intérieur, économie…), comme en externe, cette dernière ayant associé parlementaires, think tanks et représentants de la société civile allemande. Il est important d’avoir à l’esprit que cette stratégie se veut avant tout un outil destiné à consolider la culture stratégique en Allemagne, ainsi que l’illustre l’engagement pris par le gouvernement de développer des échanges réguliers sur sa mise en œuvre avec le Parlement, les Länder et la population allemande.

Cette approche se démarque sensiblement de celle de la France, dont la nouvelle Revue nationale stratégique (RNS) présentée en novembre 2022, a été élaborée tambour battant, faisant l’objet de très peu de consultations externes.

 

Que faut-il retenir de ce document ?

Sous le slogan « Robustesse. Résilience. Durabilité. Une sécurité intégrée pour l’Allemagne », ce document d’une soixantaine de pages s’articule autour de deux axes majeurs : le rôle de l’Allemagne en Europe et dans le monde (1) et les piliers de la sécurité allemande (2).

Parmi les annonces phares, il convient de retenir l’inscription de l’objectif de l’OTAN de dépenses de défense équivalentes à 2% du PIB. Bien qu’ayant déjà été annoncée à l’occasion du discours d’Olaf Scholz devant le Bundestag, trois jours après l’invasion russe de l’Ukraine, son inscription dans un document aussi stratégique avait fait l’objet d’intenses débats ces derniers mois au sein de la coalition. L’annonce semble particulièrement ambitieuse, alors qu’avec 58,5Md€ de budget de défense en 2023, l’Allemagne ne dépense à ce jour qu’environ 1,4% de son PIB. Atteindre les 2% reviendrait donc à dépenser environ 84Md€, soit une hausse de 25Md€. Certes l’utilisation des crédits du fonds spécial de 100Md€ dédié à la modernisation de la Bundeswehr pourrait permettre d’y parvenir, mais impliquerait une refonte du système d’acquisitions allemand. En effet, le ministère de la Défense peine déjà à dépenser les 8,5Md€ de crédits du fonds spécial lui ayant été attribués cette année.

Une autre annonce particulièrement attendue concerne la Chine, qui est reconnue dans le document comme un « concurrent et un rival systémique ». Une affirmation atténuée dans la phrase suivante, qui précise qu’il s’agit également d’un partenaire, commercial, mais pas seulement, admettant que « de nombreux défis internationaux parmi les plus urgents ne sauraient être résolus » sans ce dernier. Pour rappel, en 2022, les exportations allemandes vers la Chine représentaient environ 100Md€ contre seulement 24Md€ pour la France. Si cette ambivalence a pu être soulignée et critiquée, elle illustre un certain pragmatisme. La stratégie que l’Allemagne entend adopter vis-à-vis de la Chine devrait être précisée dans les prochains mois, avec l’adoption d’une stratégie dédiée (China-Strategie), dont certains éléments ont déjà fuité il y a quelques semaines dans la presse outre-Rhin.

Il est intéressant également de noter l’importance accordée par le texte à la « résilience » – que ce soit en matière d’approvisionnement, d’infrastructures critiques, d’énergie ou de matières premières – et au renforcement de capacités telles que le cyber et le spatial. Conséquence directe de la crise du Covid-19 et de la guerre en Ukraine, cette prise de conscience s’inscrit dans la continuité des textes adoptés au niveau européen ces derniers mois (i.e. Communication sur les matières premières critiques, Stratégie spatiale de défense…) et traduit la volonté de l’Allemagne de se positionner sur des sujets qui jusqu’à présent restaient l’apanage de pays doté d’une véritable culture stratégique. S’ils demeurent peu développés, dans ce qui se veut être un « document-cadre », ces éléments devraient faire l’objet dans les prochains mois de stratégies dédiées.

Sur le plan capacitaire, en plein débat sur l’avenir des programmes de coopération franco-allemands (SCAF, MGCS, CIFS, Eurodrone, etc.) et sur les instruments de soutien aux acquisitions en commun et à l’industrie de défense que la Commission européenne tente de mettre en place (EDIRPA, ASAP…), le positionnement allemand demeure ambivalent. En effet, la stratégie insiste sur la détermination du gouvernement à renforcer la base industrielle et technologique de défense européenne (BITDE) et sur la priorité donnée aux « solutions européennes » en matière d’acquisitions, deux objectifs encourageants, mais qu’il convient d’accueillir avec prudence, tant les récents choix capacitaires allemands s’en éloignent. Ce principe est d’ailleurs contrebalancé  par l’affirmation selon laquelle le « critère décisif » en matière de choix d’équipement reste « le comblement rapide de lacunes capacitaires ». Sans surprise, et conformément au contrat de coalition, la stratégie rappelle également la volonté allemande de parvenir à une harmonisation progressive du contrôle des exportations au niveau européen et de se doter d’une nouvelle législation en la matière, qui devrait être adoptée courant 2023. Il est intéressant néanmoins de noter le souci accordé à la prise en compte des exigences propres aux projets de coopération en matière d’armement, afin que ce contrôle ne dissuade pas d’éventuels partenaires de coopérer avec l’Allemagne ou d’acheter de l’équipement allemand.

Enfin, contrairement au discours de Prague d’Olaf Scholz en août 2022, qui, de façon remarquée, avait omis de mentionner la France, « l’amitié profonde » entre les deux voisins et leur « rôle moteur » en Europe, sont cette fois-ci mentionnés à plusieurs reprises.

 

Comment cette stratégie a-t-elle été accueillie outre-Rhin ?

Très attendu, le document a reçu un accueil plutôt mitigé, notamment de la part de la presse et de l’opposition, qui lui reprochent son manque d’ambition et son caractère trop général. L’opposition (CDU/CSU) dénonce notamment une stratégie du « plus petit dénominateur commun », qui manque de substance à force de recherche de compromis. Elle regrette également deux manques : d’une part, le renoncement à la création d’un « Conseil de sécurité nationale », sur le modèle de ce qui existe aux États-Unis, pourtant annoncé dans le contrat de coalition, mais qui s’est heurté aux rivalités entre le SPD et les Verts, et d’autre part le manque de consultation des Länder dans l’élaboration du document. Par ailleurs, quelques points spécifiques, tels que l’interdiction des hack back dans le domaine cyber (une pratique qui consiste à répliquer à une cyberattaque par des mesures de représailles), ont également cristallisé une partie des critiques. Néanmoins, certains membres de l’opposition, tel le député CDU Johann David Wadephul, ont accueilli cette dernière de façon plus positive, jugeant l’analyse de la menace « pertinente », malgré un manque de propositions concrètes sur les mesures à mettre en œuvre.

En France, cette première stratégie de sécurité nationale allemande a pour l’instant suscité peu de réactions, en dehors des milieux spécialisés. Il ne fait aucun doute qu’elle devrait être scrutée de près par les acteurs de la défense, industriels et ministère des Armées en tête, qui l’attendaient avec impatience depuis plusieurs mois. La publication inédite d’une synthèse en langue française devrait faciliter sa diffusion.

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Consulter la « Stratégie de sécurité nationale » allemande en allemand et en anglais.

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