La rédaction a le plaisir de vous offrir à lire ce second article, « L’ordre international face à l’Amérique de Trump », écrit par Pierre Vimont, notamment ancien ambassadeur de France aux États-Unis et secrétaire général exécutif du Service européen pour l’action extérieure, et paru dans notre nouveau numéro (n° 4/2017), « L’Irak après Daech ».
Un an après son élection, Donald Trump continue de susciter des réactions contradictoires aux États-Unis. Le cœur de son électorat lui reste fidèle, en dépit d’un exercice pour le moins chaotique du pouvoir. Dans le même temps, les médias, dans leur grande majorité, se sont réfugiés dans l’indignation permanente, pendant que le reste du pays ne sait plus quoi penser d’un monde politique de plus en plus éloigné de ses préoccupations.
À l’étranger, le président américain suscite assurément de la perplexité au sein d’une communauté internationale qui semble désemparée face à un phénomène dont elle peine à saisir les contours, ou les conséquences. Plus précisément, les partenaires de l’Amérique se demandent si la présidence Trump va poursuivre son cours erratique ou, au contraire, trouver progressivement un équilibre plus rassurant sous l’influence d’un entourage moins imprévisible.
Dans cette seconde interprétation, les incohérences actuelles de Donald Trump sont perçues comme la traduction d’un difficile apprentissage du pouvoir, à l’image de ce qu’on a pu observer dans le passé avec certains présidents américains. En revanche, pour les plus inquiets, la question est de savoir si l’on n’assiste pas à un tournant de la diplomatie américaine, prémisse d’un mouvement de fond qui va progressivement bouleverser l’ordre international tel qu’il a existé depuis 1945, et faire apparaître un nouveau monde « post-américain », lourd de menaces et de déséquilibres.
Le président Trump représente-t-il un épiphénomène ou est-il l’agent d’une rupture fondamentale de l’ordre mondial actuel ? Telle est la question à laquelle la communauté internationale doit aujourd’hui répondre si elle veut engager la transformation de l’ordre mondial qui demeure, chacun le pressent, une nécessité.
Une tradition ancienne
Les hésitations américaines à l’égard du système international ne sont pas nouvelles. On connaît la longue litanie des résistances de l’Amérique chaque fois que la communauté internationale a voulu progresser et innover : le refus de rejoindre la Société des Nations après la Première Guerre mondiale, les tergiversations autour de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), vis-à-vis de laquelle les États-Unis semblent vouloir utiliser l’arme du retrait à répétition, la difficulté à se joindre à l’effort international pour lutter contre les changements climatiques, qu’il s’agisse de l’accord de Rio en 1992 ou de celui de Paris en 2015. La récente décision du président Trump à propos de l’accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien confirme cette tendance permanente de la diplomatie américaine : rarement à l’aise lorsqu’elle doit se soumettre à des contraintes internationales, elle semble constamment tentée par la renonciation à ses engagements extérieurs, et par l’isolationnisme.
Ces allers-retours entre ouverture vers l’international et repli sur soi traduisent le plus souvent les rapports difficiles qui existent aux États-Unis entre pouvoirs exécutif et législatif. Ils sont le plus souvent le fait de présidents américains soucieux de donner à leur pays un rôle majeur dans les affaires du monde, en accord avec sa puissance et son influence réelles, mais confrontés à un Congrès qui résiste à leurs ardeurs et les freine. À cet égard, l’ordre international issu de la Seconde Guerre mondiale et largement influencé par les États-Unis a pu représenter pour l’Amérique une forme d’apothéose, mais aussi d’anomalie par rapport à une vision beaucoup plus restrictive de son rôle dans le monde, tel qu’il a prévalu pendant la plus grande partie de son histoire. Dès lors, le retour progressif de l’idéologie isolationniste après l’échec du Vietnam et les difficultés récurrentes en Irak ou en Afghanistan ne sauraient surprendre, et le phénomène Trump, à sa manière, constitue la suite logique de ce mouvement perpétuel entre tentation extérieure et rétractation intérieure. […]
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The documents most closely associated with the creation of the United States—the Declaration of Independence and the Constitution—present a problem with which Americans have been contending from the country’s beginning: how to reconcile the values espoused in those texts with the United States’ original sin of slavery, the flaw that marred the country’s creation, warped its prospects, and eventually plunged it into civil war. The Declaration of Independence had a specific purpose: to cut the ties between the American colonies and Great Britain and establish a new country that would take its place among the nations of the world. But thanks to the vaulting language of its famous preamble, the document instantly came to mean more than that. Its confident statement that “all men are created equal,” with “unalienable Rights” to “Life, Liberty, and the pursuit of Happiness,” put notions of freedom and equality at the heart of the American experiment.