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Afrique

Musique au Burkina : « Hors-série universal » lance la « Dynastie des lions »

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 01/03/2022 - 14:30

La structure de production « Hors série universal » a procédé, le vendredi 25 février 2022, au lancement de sept artistes réunis au sein de « La dynastie des lions ». Chacun des « lions » de cette « dynastie » s'est créé un univers et une identité singulière. Un a un, ils se sont succédé sur un podium pour faire étalage de leur talent.

Le label de production « Hors série universal » a frappé fort le vendredi 25 février 2022. Il vient de lancer officiellement « La dynastie des lions », composée de sept artistes musiciens, compositeurs, interprètes, au cours d'un concert dédicace à Ouagadougou. Cette action de la structure vise à participer au développement de l'industrie musicale burkinabè pour un véritable impact économique, culturel et social. Il entend aussi contribuer à faire des différents secteurs des arts et de la culture, une source de création d'emplois. Pour parvenir à ce résultat, elle a mis les grands moyens en se dotant de logistique et d'expertise de standard internationaux. En effet, en plus d'un studio d'enregistrement, elle a acquis un poste de production cinématographique du même standing.

Tour à tour, les sept artistes se sont succédé sur le podium

Le premier artiste s'appelle Malick Sano évoluant dans l'Afro-RnB. Lead vocal de l'ex groupe de rap « La Censure », son aventure s'est poursuivie en solo jusqu'à croiser le chemin du label « Hors-série universal » en 2021. De cette rencontre, naît un maxi de quatre titres baptisés « Appetizer » qui annonce son prochain album de douze titres.

Le second artiste est John Tiendrébéogo. « Johnny Natural », de son nom d'artiste, performe dans le RnB, le raga, l'afro pop et l'afrobeat. Lauréat de plusieurs concours de musique, « Johnny Natural » va former un groupe de rap nommé « Phénomène ». Il va par la suite évoluer en solo et sera repéré par le ministère en charge de la culture en 2019, au cours d'un festival d'où il bénéficiera d'une formation à l'école de la musique : « Dernière trompette ».

Nouria Sigyan Dondassé, alias « Sigyan » est le troisième artiste à être lancé. Elle développe un style musical diversifié. Sa particularité, c'est le mooré, qu'elle chante avec une technique phénoménale et des variations dont elle seule a le secret. Elle a sorti son nouvel opus, « Ils racontent », produit par « Hors-série universal ».

Malick Sano a un maxi de quatre titres baptisés « Appetizer » qui annonce son prochain album de douze titres.

7TIME, Septime Akendengue de son nom à l'état civil, est un jeune artiste qui chante dans plusieurs langues notamment l'anglais, le français, l'espagnol, le mooré, etc. Il incarne la nouvelle génération des artistes rappeurs. Il vient tout fraîchement, avec l'accompagnement de ce label, de sortir son single intitulé « Pich bendoro ».

Oréo, à l'état civil Jonathan Ouédraogo, est dans un style varié entre l'afro pop, le RnB lyrique et urbain. Il a signé avec le présent label de production, un single intitulé « Lueur ».

L'avant dernier artiste sorti de l'écurie du label de production « Hors-série universal » s'appelle Maity Traoré. « Maity », de son nom d'artiste, s'adapte à tous les styles musicaux. Elle a participé avec brio à plusieurs concours de musique dont Faso Académie. Ingénieure en réseau et communication, Maity fera parler d'elle avec son single « More love ».

Le dernier artiste coaché par « Hors série Universal » est « Fooleon », Nodo Bambara à l'état civil. Il fait du folklore. Il chante aussi bien en mooré et dioula qu'en français. En 2017, Fooleon s'est essayé au concours de musique « Jazz à Ouaga » dont il est sorti finaliste. Il a signé avec le label de production et sort son premier titre « Yarkama ».

Obissa Juste MIEN
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Burkina Faso : La Transition durera 36 mois

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 01/03/2022 - 12:15

C'est finalement à 1h55 ce 1er mars 2022 que la charte de la Transition a été signée par les participants représentant les forces vives de la nation.

On retient pour l'essentiel que :

la durée de la Transition a été fixée à 36 mois ;

le gouvernement sera composé de 25 ministres maximum ;

l'assemblée législative de la Transition sera composée de 71 membres et leur mandat ne sera pas gratuit. Les sessions dureront 45 jours, deux fois par an ;

il y aura un conseil d'orientation et de suivi de la Transition qui sera composé de personnalités militaires du MPSR et de personnalités civiles épousant les idéaux du Mouvement ; une loi précisera sa composition et son fonctionnement.

Les travaux ouverts ce lundi 28 février 2022 à la salle des conférences de Ouaga 2000 ont été présidés par l'ancien Premier ministre Tertius Zongo.

Lefaso.net










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Semaine des langues africaines : La première édition s'achève sur une note de satisfaction

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 01/03/2022 - 12:10

L'Académie africaine des langues de l'Union africaine (ACALAN-UA) en collaboration avec les acteurs de la promotion des langues du Burkina Faso ont organisé du 24 au 28 février 2022, la première édition de la semaine des langues africaines autour du thème « Langues africaines : leviers pour construire l'Afrique que nous voulons ». La cérémonie de clôture a eu lieu ce lundi 28 février 2022, à Ouagadougou.

L'objectif général de cette semaine était d'accroître la sensibilisation et l'appropriation des langues africaines en examinant des moyens pratiques pour les autonomiser et les rendre pertinentes pour la vie des Africains. C'était aussi l'occasion de faire le point sur la situation des langues africaines dans la sphère des langues du monde.

Selon Dr. Alain Tiga Ouédraogo, coordonnateur de la semaine, l'activité visait également à faire le point sur la situation des langues africaines dans la sphère des langues du monde afin de faire l'état des lieux de leurs efforts en matière du développement de leurs langues.

Dr. Ludovic Kibora, directeur de l'INSS

« C'est aussi un moyen de développer la coopération et l'échange linguistique et d'évaluer le travail nécessaire et crucial de développement des langues pour voir ce qui reste à faire. Au Burkina Faso, plusieurs acteurs se sont mobilisés pour célébrer cette semaine. En effet, nous avons vu sur place une exposition et des prestations artistiques et culturelles, l'exposition des productions des chercheurs et enseignants-chercheurs, des étudiants sur les langues et cultures africaines, les archives, le patrimoine des différents ethnies du Burkina et d'ailleurs, l'habillement authentique des Burkinabè, les arts burkinabè, les marchandises, l'art vestimentaire et culinaire », a-t-il indiqué.

Des journées scientifiques se sont tenues également en marge du festival, du 24 au 26 février 2022. Leurs particularités, selon Dr. Alain Tiga Ouédraogo, est qu'il y a eu des communications en français et surtout des communications en langues africaines, en langues parlées au Burkina Faso (en dagara, en haoussa, en bissa, en mooré, etc.).

Dr. Alain Tiga Ouédraogo, coordinateur de la semaine

« Au nombre de 97, les communications se sont déroulées en trois ateliers, en présentiels (92 communications) et en visioconférence (5). Le top départ des communications ont été données par deux conférences inaugurales. Aussi, ce sont au total une vingtaine de stands qui ont exposé des produits des sous commissions des langues du Burkina, des associations, ONG et particuliers. Au niveau de ces stands on pouvait trouver des livres, des vêtements, des mets, des boissons locales… », a-t-il conclu.

Remise symbolique d'attestations aux participants

Pour Zalissa Djibo Salogo, point focal ACALAN-UA, les résultats auxquels ils sont parvenus au sortir de cette semaine sont un motif de pleine satisfaction par rapport à la vision du ministère en charge de la promotion des langues nationales pour la promotion et la valorisation de nos langues nationales.

« En tant que structure responsabilisée pour la mise en œuvre des actions de promotion et de valorisation des langues nationales, nous nous engageons à nous investir continuellement pour développer l'efficacité de la structure en formulant à travers la politique linguistique, les stratégies, les rapports d'activités, les propositions pratiques à nos supérieurs hiérarchiques pour qu'ils puissent prendre des mesures nécessaires pour atteindre les résultats souhaités », a-t-elle confié.

Djibo Salogo Zalissa, point focal ACALAN-UA

Selon Dr. Ludovic Kibora, directeur de l'INSS, l'un des mérites de cette semaine des langues est d'avoir pu créer un cadre d'échanges entre les communautés linguistiques.

Patricia Coulibaly (Stagiaire)
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Musique au Burkina : La 21e édition des Kundé se tiendra le 25 novembre 2022

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 01/03/2022 - 12:02

Le commissariat général des Kundé (les trophées de la musique au Burkina), a tenu une conférence de presse le lundi 28 février 2022 à Ouagadougou. La 21e édition de la cérémonie de distinction d'artistes se tiendra le 25 novembre 2022. Cette rencontre a été le lieu, de dresser le bilan des 20 dernières éditions.

En 20 ans, ce sont 5 156 œuvres musicales qui ont concouru dans les différentes catégories. 255 personnes ont reçu au moins un Kundé. A ce jour, l'artiste ayant remporté le plus de trophées (12) est le « Baba national », Floby. Il est suivi par Bil Aka Kora avec 7 trophées. Habibou Sawadogo est l'artiste féminine qui a remporté le plus de trophées (5).

Le comité d'organisation a profité de cette vitrine pour remercier tous ceux qui, de prêt ou de loin, ont contribué à la réussite de cet évènement culturel. Le président du commissariat général des Kundé, Salfo Soré alias Jah Press, a signifié sa reconnaissance aux deux ex premières dames du Burkina. Il s'agit de madame Chantal Compaoré et de Sika Kaboré qui ont accepté d'être les marraines de certaines éditions. Il a salué le parrain de la première édition, l'ex ministre de la culture du Burkina, Mahamoudou Ouédraogo. Un hommage a été rendu aux partenaires qui les ont accompagnés dans cette aventure. Il a tenu à remercier le public qui a fait du Kundé, un rendez-vous à ne pas manquer.

Salfo Soré, a signifié que le Kundé est née d'une volonté de promouvoir la culture

La 21e édition en dessin

La 21e édition des Kundé aura lieu le 25 novembre 2022. Les œuvres en compétition devront être sorties et/ou diffusées entre le 1er mars 2021 et le 30 septembre 2022. La double crise sécuritaire et sanitaire représente un obstacle majeur pour le comité d'organisation. Les sponsors se font rares. Un appel a été donc lancé aux autorités afin qu'elles puissent apporter un appui financier. « Aujourd'hui, dans certaines cérémonies de la sous la région, il y a un fort accompagnement de l'Etat. C'est pour cela que nous voulons que le ministère en charge la culture nous aide à faire des Kundé une manifestation d'utilité publique. Il y a la pandémie et l'insécurité. Cela a un impact sur le plan financier », a expliqué Salfo Soré.

Les journalistes à la conférence de presse

Il a rappelé que tous les acteurs de la société burkinabè s'approprient cette cérémonie. Car, le Kundé occupe une place importante dans le calendrier culturel du Burkina, à l'instar du SIAO. Selon le commissariat général des Kundé, plus de 500 personnes mettent la main à la pâte pour la réalisation de la cérémonie de récompense des acteurs du monde de la musique au Burkina. Des données sont disponibles en ce qui concerne les 20 dernières éditions. De l'avis de Salfo Soré, cela peut faire l'objet d'études pour des musicologues ou ceux qui s'intéressent à la musique burkinabè et africaine.

Ci-joint les données sur les 20 dernières éditions des Kundé

Samirah Bationo

Bela Nefertari Ouédraogo(Stagiaire)
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Volleyball : La ligue du Centre effectue sa rentrée

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 01/03/2022 - 12:01

La ligue régionale du Centre de volleyball a officiellement lancé sa saison, le samedi 26 février 2022 à Ouagadougou, par une compétition de Sport pour tous. Ce coup d'envoi marque le début des compétitions de la saison.

C'est maintenant une tradition pour la Ligue régionale du Centre de volleyball. Pour donner le coup d'envoi de la saison, l'équipe dirigeante organise une compétition de sport pour tous. Le samedi 26 février 2022, la tradition a été respectée.

Sur le plateau de volleyball de l'Institut des sciences du sport et du développement humain (ISSDH), les pratiquants se sont retrouvés pour l'occasion. Des matchs ont opposé les différents clubs de la région qui se sont engagés pour la compétition. « Nous avons décidé de faire jouer ceux qui n'ont pas l'occasion de jouer c'est le sport pour tous. Nous avons créé un cadre pour ces anciens afin qu'ils se retrouvent, se rappellent les bons moments qu'ils ont partagés entre eux », a indiqué Dr Jean Augustin Somda, président de la Ligue du Centre de volleyball.

Dr Jean Augustin Somda, président de la Ligue du Centre de volleyball

La rentrée était aussi l'occasion de se souvenir des acteurs de volleyball qui sont décédés. « Nous avons aussi voulu nous rappeler les personnes qui nous ont quittés. C'est pourquoi ce tournoi est baptisé "Apollinaire Lompo", du nom d'un ancien entraîneur qui, malheureusement, a fait une crise lors d'un match et est décédé. Nous avons aussi voulu, cette année, rendre hommage à tous ceux qui nous quittés dont le dernier est le directeur technique de la ligue et coach de l'équipe nationale à savoir Almamy Souleymane Sidibé, qui est décédé le 23 décembre passé », a ajouté le président de la Ligue régionale du Centre de volleyball.

Du satisfecit pour la saison passée…

La rentrée marque le début de la saison 2022-2023. Mais jetant un coup d'œil dans le rétroviseur, Dr Jean Augustin Somda se dit satisfait des actions menées la saison écoulée. « Pour notre première année de mandature, nous notons de bonnes choses. Nous avons innové avec des partenaires comme CRA Sport. Nous avons eu 102 matchs pour le MVP l'année passée et nous avons distribué 102 maillots aux meilleurs », s'est-il satisfait.

Des invités à la rentrée sportive

Pour cette nouvelle saison, les ambitions sont aussi grandes. Le président de la Ligue du Centre souhaite que les sept clubs de ligue qui prennent part aux compétitions fassent le doublé au championnat national de la discipline. Il est également prévu le Championnat national à partir du 26, une compétition pour les juniors, une formation de jeunes arbitres, la compétition de Beach Volleyball et deux coupes au profit des sportifs.

Jacques Théodore Balima
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UFC-Dori : Avis de demande de prix

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 01/03/2022 - 09:30

Financement : Projet « Prévenir la radicalisation et l'extrémisme violent par l'amélioration de la résilience des communautés locales dans les régions du Sahel et du Nord –Prévenir » financé par Global Community Engagement and Resilience Fund (GCERF)

Objet : Acquisition d'un (1) véhicule Pick-up et de deux (2) motos YBR125G au profit de l'UFC-Dori.

Cet avis de demande de prix fait suite à l'adoption du plan de passation des marchés publics, gestion 2022 de l ' UFC Dori.

1. L ' UFC-Dori dont l'identification complète est précisée aux Données particulières de la demande de prix (DPDPX) lance une demande de prix ayant pour objet Acquisition d'un (1) véhicule Pick-up et de deux (2) motos YBR125G au profit de l'UFC-Dori. ; tels que décrits dans les Données particulières de la demande de prix.

2. La participation à la concurrence est ouverte à toutes les personnes physiques ou morales agréées pour autant qu'elles ne soient pas sous le coup d'interdiction ou de suspension et en règle vis-à-vis de l'administration.

3. Les Candidats éligibles, intéressés peuvent obtenir des informations supplémentaires et consulter gratuitement le dossier de demande de prix dans les services de l'UFC-Dori à l'adresse ci-après bureau de Dori, BP 1, tel : 24 46 01 51.

4. Tout Candidat éligible, intéressé par le présent avis, doit retirer un jeu complet du dossier de demande de prix dans les bureaux de l'UFC Dori, moyennant paiement d'un montant non remboursable de cinquante mille (50 000) Francs CFA auprès des bureaux des services financiers. En cas d'envoi par la poste ou autre mode de courrier, la Personne responsable des marchés ne peut être responsable de la non réception du dossier de demande de prix par le Candidat.

6. Les offres présentées en un original et trois (03) copies, conformément aux données particulières de la demande de prix, et accompagnées d'une garantie de soumission d'un montant de sept cent cinquante mille (750 000) francs CFA devront parvenir ou être remises au Secrétariat de l'UFC-Dori, avant le 15 mars 2022 à 9 heures 00 TU. L'ouverture des plis sera faite immédiatement en présence des soumissionnaires qui souhaitent y assister. L'ouverture des plis sera faite immédiatement en présence des Candidats qui souhaitent y assister.

En cas d'envoi par la poste ou autre mode de courrier, la Personne responsable des marchés ne peut être responsable de la non réception de l'offre transmise par le Candidat.

7. Les Candidats resteront engagés par leurs offres pour un délai de soixante (60) jours calendaires, à compter de la date limite de remise des offres.
Dori, le 24 février 2022

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Burkina/Assises sur la transition : Convocation militaire pour une mission commando

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 28/02/2022 - 23:33

Le Burkina a rendez-vous ce lundi, 28 février 2022 avec l'examen et l'adoption de la Charte, ce contrat social qui doit guider les actions sous la transition.

« Moment capital pour les forces-vives qui doivent, ensemble, tracer les sillons de la refondation de la nation », dit-on au sujet des travaux de cette Charte.
Remis le 23 février 2022 par la commission technique en charge de son élaboration, le projet de Charte a été disponibilisé, hier, dimanche 27 février 2022. Soit quelques heures pour prendre connaissance de son contenu. Temps jugé peu pour des contributions conséquentes des participants, craignent certains Burkinabè. Mais les autorités du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), elles, rassurent que les contributions à travers le document de base ont été populaires (les forces-vives ont été consultées lors des travaux, un appel à contributions à été lancé à travers les réseaux sociaux...) et que les apports supplémentaires pourraient être pris en compte.

En plus du timing de préparation, l'heure limite d'arrivée impartie aux participants est, elle, fixée à 7h, tranchant ainsi avec les "coutumes" (on avait l'habitude de voir les arrivées commencer, au plus tôt, à 7h).

Outre ces exigences, les participants se voient "dépouillés" de leur téléphone-portable avant l'accès à la salle des travaux.

Les journalistes qui avaient commencé à subir ce diktat (les téléphones et dictaphones avaient été refusés) sont finalement acceptés, peu avant 8h, avec leurs matos de travail.

Sur les lieux, et en attendant l'ouverture officielle (nous sommes à 8h20), des visages ne passent pas inaperçus. Lassina Ouattara du MPP (ex-parti au pouvoir), Tahirou Barry (ex-parti Chef de file de l'opposition politique au Burkina Faso), Dr Ablassé Ouédraogo (ex-opposition), Yéli Monique Kam (ex-majorité présidentielle), Édouard Zagré (ex-majorité présidentielle) et des acteurs de la société civile à l'image de Marcel Tankoano, Mamadou Drabo, Anaïs Drabo ou encore l'enseignant-chercheur en communication, Pr Serge Théophile Balima.

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Burkina Faso : Au moins 20 terroristes tués dans une attaque à Toéni dans la province du Sourou

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 28/02/2022 - 23:30

Dans un communiqué en date du 28 février 2022, l'armée annonce avoir tué au moins 20 terroristes au cours d'une attaque contre le détachement mixte de Toéni. La suite dans le communiqué ci-dessous

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Burkina/Assises nationales : « Il vous faudra avoir à l'esprit ce qui a conduit dans la situation que nous vivons », souligne le lieutenant-colonel Évrard Somda, représentant du président du Faso

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 28/02/2022 - 23:25

Les assises nationales sur la transition se sont ouvertes ce lundi 28 février 2022 à Ouaga 2000, sous la présidence du président du MPSR, président du Faso, représenté par le chef d'État-major de la gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Évrard Somda.

Les participants, constitués de toutes les forces-vives et venus de toutes les contrées du pays, vont travailler à travers quatre grands axes. Il s'agira pour eux d'examiner et adopter la Charte de la transition, examiner et adopter l'agenda de la transition, examiner et adopter la charte des valeurs (une innovation de la commission technique...) et, enfin, de désigner le président de la transition et signer la Charte.

Selon le représentant du président du Faso, le lieutenant-colonel Évrard Somda, l'adoption de cette Charte constitue le point de départ de l'œuvre de refondation portée par le MPSR. Il a ainsi exhorté les participants à faire en sorte que les textes reflètent les aspirations profondes du peuple et à inscrire les contributions dans cette logique.

« Il vous faudra avoir à l'esprit ce qui a conduit dans la situation que nous vivons », a lancé le président de la cérémonie qui avait à ses côtés, entre autres, l'ancien Premier ministre, Tertius Zongo (juin 2007-avril 2011) et le responsable à la communication sous le pouvoir de Thomas Sankara, Pr Serge Théophile Balima, enseignant-chercheur en communication et journalisme.

Au cours de la cérémonie, les autorités ont demandé un instant pieux en la mémoire des victimes du terrorisme et ont eu une pensée particulière pour les déplacés internes, représentés à ces assises nationales.

O.L
Lefaso.net

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Sanctions économiques contre la Russie : « Le grand risque pour l'Afrique sera d'être jetée dans une nouvelle période de vives tensions dans les relations internationales », selon Siaka Coulibaly

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 28/02/2022 - 23:20

Les attaques militaires contre l'Ukraine par la Russie font la Une de l'actualité internationale ces derniers jours. Dans une interview accordée le lundi 28 février 2022 au journal Lefaso.net, l'analyste politique Siaka Coulibaly évoque le retour de la Russie en Afrique notamment dans les domaines militaires et pose le curseur sur les conséquences pour le continent africain de la guerre qui oppose les grandes puissances.

Lefaso.net : Comment est-ce que vous appréciez la politique africaine de la Russie sur le terrain ?

Siaka Coulibaly : En parlant de politique africaine de la Russie, il faudrait aussi considérer la période où ce pays était l'URSS, puisque les premières années de cette politique ont été dessinées dans cette période. L'URSS a eu des relations de coopération avec plusieurs pays africains du temps de la guerre froide (1945-1991). En Afrique de l'Ouest, principalement la Guinée et le Mali qui ont eu des présidents socialistes dès leur indépendance, ont noué des partenariats avec l'URSS.

L'effondrement du bloc de l'Est au début des années 1990 a aussi coïncidé avec un désengagement de l'URSS du continent africain, avec la fermeture de plusieurs ambassades. Depuis à peu près une dizaine d'année, la Russie est revenue sur le continent africain, d'abord discrètement, puis de manière plus ouverte, notamment en République centrafricaine (RCA) et au Mali, plus récemment.

Ce retour mérite d'être observé avec grand intérêt parce qu'il se déroule dans le domaine militaire et dans le cadre d'une nouvelle ère des relations internationales qu'on appelle la rebipolarisation (retour de la guerre froide) datant de 2011. Ce qui est certain, sans savoir les détails, c'est que le retour de la Russie en Afrique, avec un président comme Vladimir Poutine, va bouleverser le paysage africain, étant donné que l'Afrique est l'un des principaux théâtres géopolitiques du monde. La suite est à découvrir.

Partant de ce constat, la Russie est-elle une solution de remplacement pour l'Afrique francophone ?

Cette question est généralement posée sans tenir compte des plans que la Russie a pour l'Afrique. Il faut surtout se demander ce que la Russie prévoit pour le continent africain, étant donné que ce continent n'arrive pas à définir et à défendre une ligne d'intérêt, indépendamment du jeu des puissances étrangères. L'idéal aurait été qu'une Afrique politique constituée d'une alliance des dirigeants africains solidement ancrée dans les sociétés africaines définisse des priorités africaines et les négocie avec les puissances étrangères, y compris la Russie et la Chine.

Il serait, de toute façon, très difficile que les pays africains se détachent brutalement des pays occidentaux pour ne commercer qu'avec la Russie ou la Chine. Il faut donc négocier les champs de coopération, ce qui nécessite une Afrique forte politiquement. La tâche immédiate serait le renforcement de la capacité politique des pays africains à défendre leurs intérêts dans des partenariats raisonnables. Il est connu que la Russie n'est pas une puissance économique, elle ne serait donc pas un allié qui pourrait remplacer les partenaires habituels des pays africains pour les financements de son développement.

En revanche, la Russie apparait clairement comme une puissance militaire et peut aider les pays africains dans des situations d'insécurité comme en RCA et au Mali. Les Africains gagneraient certainement à adopter une posture de « neutralité positive » qui les conduirait à ne pas s'aligner systématiquement et à sélectionner les champs de coopération pour lesquels l'une ou l'autre puissance mondiale présenterait des avantages comparatifs.

Quels sont les desseins de Moscou en Afrique ?

La Russie affirme pouvoir être un partenaire pour le développement des pays africains, ce qui a été affirmé lors du sommet Russie-Afrique de Sotchi en octobre 2019. La Russie n'exclut aucun domaine de coopération avec les pays africains, y compris l'éducation ou l'agriculture. C'est donc aux Africains de formuler leurs attentes vis-à-vis de la Russie en matière économique et de développement, selon les possibilités de la Russie. L'intérêt de la Russie pour l'Afrique, on le voit, se situe dans le domaine de la sécurité où certains pays reçoivent une assistance de la Russie.

Celle-ci peut être intéressée par l'Afrique en termes d'influence géopolitique ou de positions stratégiques qui pourraient servir dans les confrontations avec les puissances occidentales. Enfin, si la Russie décide de devenir une puissance économique, l'Afrique pourrait aussi servir de partenaire pour certaines matières premières comme les produits agricoles (café, cacao, coton et autres), étant donné que la Russie détient, elle-même, les plus grands gisements de minerais du monde.

Peut-on s'attendre à voir au Burkina la société de sécurité privée Wagner, qui aurait déjà fait une offre de services dans ce sens ?

Je n'ai aucune connaissance d'une telle offre de services et il faut faire remarquer que le sujet fait l'objet d'un certain embarras. On n'entend parler de Wagner que dans certains médias occidentaux. Les dirigeants russes, centrafricains et maliens affirment qu'il n'y a que des accords de coopération militaires officiels entre la Russie et ces pays africains.

L'expert des Nations Unies, Alioune Tine, dans un rapport rendu il y a quelques jours, affirme ne pas avoir vu de traces de Wagner au Mali. Cela ne change en rien le fait que c'est le recours à la Russie dans la lutte contre le terrorisme dans les pays sahéliens qui pose problème aux pays occidentaux et qui devrait être considéré par les dirigeants burkinabè dans d'éventuels pourparlers avec la Russie pour une intervention de ce pays au Burkina Faso.

Le MPSR qui vient de prendre le pouvoir au Burkina Faso est en train de restructurer le secteur de la défense et de la sécurité en vue de recouvrer le territoire national. Une évaluation de la capacité du dispositif national à faire face aux défis sécuritaires va certainement être effectuée par les responsables du secteur. On saura alors s'il y a un besoin de faire appel à un partenaire étranger supplémentaire, vu que le Burkina Faso coopère déjà avec la France via la force Barkhane. C'est une question qui ne peut pas être tranchée dans l'immédiat.

De nos jours, la Russie met à mal la politique néocoloniale française et plus généralement occidentale. Qu'est-ce que la France pourrait entreprendre pour y remédier ?

La politique africaine de la France me semble avoir manqué d'anticipation et de prospective ces dernières années. Les signes d'une certaine exaspération des Africains, en particulier des jeunes, contre cette politique française étaient perceptibles depuis assez longtemps. J'avais déjà averti les autorités françaises sur cette réactivité de la jeunesse africaine dans votre média en début 2020, au moment du sommet de Pau sur le Sahel.

A mon avis, la perception juste qu'il faut avoir, c'est qu'il y a une nouvelle attitude des Africains vis-à-vis de la France dont profite la Russie tout simplement. La France et ses alliés européens devraient modifier leurs rapports avec les pays africains s'ils veulent contrebalancer l'attrait de la Russie pour certains Africains. Ce n'est pas le narratif anti russe qui va faire changer l'opinion africaine alors qu'après des décennies de coopération au développement et des milliards de dollars engloutis, la pauvreté est si importante et la corruption si endémique en Afrique.

Ce sont les indicateurs de développement et surtout la qualité de la démocratie dans les pays africains qui soutiennent la réactivité des Africains contre la politique française en Afrique. Au Mali, par exemple, le narratif français fait état de ce que, la France est au Mali à la demande des autorités maliennes en 2012 et 53 soldats français sont morts au Mali.

Ce discours, sans être faux, ignore totalement le prix payé par le Mali et les autres pays touchés par le terrorisme (milliers de morts et personnes déplacées) malgré la présence française. Ce discours français exacerbe la colère des Africains, surtout lorsque le Mali veut faire appel à la Russie pour l'aider à se sortir de la gangue terroriste et que les pays occidentaux s'y opposent.

La gestion de la crise de la coopération de la France au Mali a polarisé inutilement l'opinion africaine sur la politique française. La France et les occidentaux gagneraient à modifier leur approche de l'Afrique, à être plus souples, et surtout à changer leurs interlocuteurs des réseaux occultes qui ne peuvent même plus aujourd'hui s'exprimer ouvertement dans les dossiers sur la table en Afrique.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie. Quelle est votre analyse sur cette situation ?

L'agression d'un pays est toujours à déplorer à cause des conséquences importantes qui vont toucher plusieurs autres pays. Dans ce cas précis, l'escalade semblait prévisible, depuis que les autorités russes exigeaient, en vertu de plusieurs accords depuis 1990, que l'Ukraine déclare qu'elle n'adhérerait jamais à l'OTAN considérée comme une menace sécuritaire par la Russie. Si l'invasion de l'Ukraine par la Russie est une violation du droit international, on peut aussi se demander ce que vise l'insistance des pays occidentaux à vouloir faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN, si ce n'est pour une certaine pression militaire sur la Russie.

Cette affaire a fait accélérer la nouvelle guerre froide et va entraîner de nouvelles confrontations qui ne prendront fin qu'avec la clarification de la place de première puissance mondiale. Bien entendu, l'Afrique dans son entier, est un des théâtres de ces confrontations. Cependant, on peut s'interroger sur la capacité des pays africains à affirmer une position d'intérêts dans cette guerre entre puissances mondiales.

Quelles peuvent être les conséquences de cette guerre pour le monde, en particulier en l'Afrique, et dans un contexte déjà difficile de par le fait du covid-19 ?

Les conséquences sur le monde seront des restrictions de l'économie mondiale qui était en train de répartir après la crise du covid. Les prévisions de croissance vont certainement être revues à la baisse puisque les sanctions économiques et financières ne prendront pas fin même si on pense que le conflit militaire lui-même ne durera pas tellement. Le grand risque pour l'Afrique sera d'être jetée dans une nouvelle période de vives tensions dans les relations internationales qui vont gêner leurs différents partenariats.

A l'instar d'Israël qui a eu beaucoup de mal à condamner l'attaque de la Russie contre l'Ukraine à cause de sa propre politique de sécurité avec la Syrie, les pays africains pourraient avoir du mal à se déterminer clairement. Plusieurs d'entre eux sont en train d'envisager des coopérations avec la Russie et comptent sur ce pays et la Chine aux Nations Unies. C'est ce qui explique la timidité officielle des pays africains jusqu'à présent sur la crise ukrainienne.

Est-ce que les sanctions ciblant les secteurs de la finance, de l'énergie et des transports, prises par les États-Unis et par l'Union européenne peuvent intimider le Kremlin ?

Les sanctions prises par certains pays contre la Russie vont, de toute évidence, avoir des conséquences sur ce pays. C'est indéniable. Mais on imagine mal que les autorités russes n'aient pas calculé tous les risques avant d'engager l'intervention en Ukraine. Je pense que l'impact des sanctions contre la Russie sera relativement faible.

Tout le monde s'accorde pour reconnaître que la Russie a une économie très moyenne avec assez peu d'exportations, surtout vers les pays qui prennent les sanctions. Les armes, le gaz et le blé sont les principaux produits d'exportation de la Russie. On sait déjà que l'isolement bancaire de la Russie par l'Union européenne est freiné par l'Allemagne qui dépend entièrement du gaz russe. La Chine a levé les quotas sur le blé que la Russie exporte vers la Chine et qui pourrait maintenant aussi fournir les 30% que la France vendait jusqu'à présent à la Chine.

En retour, les experts en économie internationale prévoient une inflation énergétique en Europe du fait de cette crise. Les russes s'apprêtent aussi à geler les avoirs occidentaux dans les banques russes, ce qui fait comprendre que cette guerre fera des dommages de part et d'autre. Toute guerre produit des effets indésirables, ce qui fait dire aux pacifistes qu'il faut toujours tout faire pour les éviter.

Interview réalisée par Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

Categories: Afrique

Transitions et questions juridiques : Des juristes posent le débat sur le cas du Burkina Faso

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 28/02/2022 - 23:00

L'avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) et la prestation de serment de Paul Henri Damiba avant son investiture en tant que président du Faso ont fait l'objet d'un panel, le samedi 26 février 2022 à Ouagadougou.

« Grand panel citoyen des questions juridiques autour des transitions ». C'est le thème qui a réuni une centaine de citoyens pour trouver réponse aux nombreuses questions juridiques autour du MPSR et de la prestation de serment, selon les initiateurs.

« Le panel a pour objet d'aborder certaines questions qui ne sont pas très bien maîtrisées par le grand public burkinabè, mais qui sont des questions relatives à des sujets extrêmement importants portant notamment sur la situation politique dans laquelle nous nous trouvons à l'heure actuelle », a précisé Siaka Coulibaly, juriste, politologue, panéliste.

Avant de donner les raisons qui ont permis au Conseil constitutionnel de reconnaître le président du MPSR comme étant le président du Faso, Siaka Coulibaly a insisté sur les situations politiques exceptionnelles qui ont des impacts sur le droit. « Le Conseil constitutionnel est le gardien de la norme constitutionnelle », or il se trouve dans l'histoire du droit des domaines qui traitent de ces situations exceptionnelles et qui établissent le « droit proclamationnel ».

« Lorsqu'une situation exceptionnelle arrive, c'est-à-dire que le pouvoir constitutionnel prévu par les textes a été renversé et qu'un régime de fait s'est imposé, il génère une nouvelle légalité et c'est cette légalité qui commence par la proclamation de ce régime », a-t-il expliqué.

Comme solution, Siaka Coulibaly, a proposé de « formuler les transitions politiques pour éviter les régimes d'exception ».

La communication d'Antoine Kaboré a porté sur « le rôle des juridictions constitutionnelles en périodes exceptionnelles ». Il s'est attardé sur les articles de la Constitution burkinabè qui traitent de la vacance de pouvoir. Pour le cas du président du MPSR, quelle est la capacité de résilience ou de résistance d'un juge constitutionnel face à une situation non démocratique, a-t-il interrogé.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Assisses sur la transition : Rude journée pour des participants à la quête d'un idéal pour leur pays

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 28/02/2022 - 22:55

Ils sont 350 mandataires, issus de toutes les composantes de la société et venus de l'ensemble du territoire national, à prendre part à ces assises nationales sur la transition, ouvertes dès les premières heures de ce lundi 28 février 2022 à Ouagadougou.

Pour des conclusions attendues à 19h, à 21h, les participants venaient de terminer le premier point sur les quatre soumis à réflexions. Ce sont l'examen et l'adoption de la Charte (qui venait d'être achevé autour de 21h), l'examen et l'adoption de l'agenda de la transition, l'examen et l'adoption de la Charte des valeurs et, enfin, la désignation du président de la transition et la signature de la Charte.

« Ce n'est pas facile, une journée ne pouvait pas suffire pour ce travail. Depuis matin, c'est maintenant (autour de 21h) nous observons une pause pour manger. Nous allons rentrer pour achever la mise en forme de ce premier point avant d'aborder les trois autres points. En tous les cas, nous devons achever le travail. Les gens sont très fatigués, c'est un travail militaire, mais on n'a pas le choix, c'est pour le pays », s'est confié, sourire néanmoins aux lèvres, un des participants.

A l'entrée de la salle, on assiste à des va-et-vient de participants, certains se glissent pour des "courses" ou profitent pour lancer quelques appels ou répondre à des messages (les téléphones-portables n'étant pas admis dans la salle) tandis que d'autres se dégourdissent les jambes et/ou prennent de l'air. Les effets de la fatigue sont perceptibles sur les uns que les autres.

Mais qu'est-ce qui fait tant durer les travaux ?

Selon des indiscrétions, le nombre de postes de l'organe qui va faire office d'Assemblée nationale et la répartition des postes aux composantes ainsi que le nombre de postes au gouvernement ont canalisé de longs débats.
Aussi, le bénévolat du mandat semble poser problème. Des participants estiment qu'il faut rémunérer ceux qui vont animer les organes que de parler de mandat gratuit.

En attendant les conclusions, le pied de grue des journalistes se poursuit devant la salle de conférences internationale de Ouaga 2000.

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Mauvais traitements infligés aux Africains en Ukraine : L'Union africaine appelle au respect du droit international

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 28/02/2022 - 22:00

Le Président en exercice de l'Union africaine, Macky Sall a, dans un communiqué en date du 28 février 2022 à Addis Abeba, en Ethiopie, dénoncé le comportement racial infligé aux africains tentant de fuire l'Ukraine.

Le Président en exercice de l'Union Africaine, Macky Sall, ainsi que celui de la Commission de ladite institution, Moussa Faki Mahamat, disent suivre de près l'évolution de la situation en Ukraine depuis le début des attaques menées par la Russie.

Aussi, sont- ils particulièrement préoccupés par les informations rapportées selon lesquelles les citoyens africains, se trouvant du côté Ukrainien de la frontière, se verraient refuser le droit de traverser la frontière pour se mettre en sécurité.

Les deux Présidents rappellent que toute personne a le droit de franchir les frontières internationales pendant un conflit et, à ce titre, devrait bénéficier des mêmes droits de traverser la frontière pour se mettre à l'abri du conflit en Ukraine, quelle que soit sa nationalité ou son identité raciale.

Pour eux, les rapports selon lesquels les africains sont l'objet d'un traitement différent inacceptable seraient choquants, racistes et par conséquent, violeraient le droit international.

À cet égard, ils exhortent tous les pays à respecter le droit international et à faire preuve d'empathie et de soutien envers toutes les personnes qui fuient la guerre, nonobstant leur identité raciale.

Pour finir, ils ont salué l'extraordinaire mobilisation des États membres de l'UA et de leurs Ambassades dans les pays voisins pour accueillir et orienter les citoyens Africains et leurs familles qui tentent de traverser la frontière Ukrainienne pour se mettre en sécurité.

SOURCE : Union Africaine
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Categories: Afrique

Conflit Russie-Ukraine : « La force ne doit pas faire le droit, les guerres injustes sont vouées à être perdues ». Josep Borrell

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 28/02/2022 - 22:00

Tribune de Josep Borrell, Haut Représentant de l'Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-Président de la Commission Européenne.
En cette heure sombre, où nous assistons à l'invasion non provoquée et injustifiée de l'Ukraine par la Russie ainsi qu'à des campagnes massives de désinformation et de manipulation de l'information, il est essentiel de séparer les mensonges - inventés pour justifier ce qui ne peut l'être - des faits.

Ce qui est un fait c'est que la Russie, une grande puissance nucléaire, a attaqué et envahi un pays voisin pacifique et démocratique, qui ne l'a ni menacé, ni provoqué. En outre, le président Poutine menace de représailles tout autre État qui viendrait au secours du peuple ukrainien. Un tel usage de la force et de la coercition n'a pas sa place au 21e siècle.

Ce que fait Vladimir Poutine n'est pas seulement une grave violation du droit international, c'est une violation des principes fondamentaux de la coexistence humaine. Avec son choix de ramener la guerre en Europe, nous assistons au retour de la "loi de la jungle" où la force fait loi. Sa cible n'est pas seulement l'Ukraine, mais la sécurité de l'Europe et l'ensemble de l'ordre international fondé sur des règles, basé sur le système des Nations unies et le droit international.

Son agression prend des vies innocentes et foule aux pieds le désir des gens de vivre en paix. Des cibles civiles sont frappées, violant clairement le droit humanitaire international, forçant les gens à fuir. Nous voyons une catastrophe humanitaire se développer. Pendant des mois, nous avons déployé des efforts sans précédent pour parvenir à une solution diplomatique. Mais Poutine a menti à tous ceux qui l'ont rencontré, en prétendant être intéressé par une solution pacifique. Au lieu de cela, il a opté pour une invasion à grande échelle, une guerre totale.

La Russie doit cesser immédiatement ses opérations militaires et se retirer sans condition de tout le territoire de l'Ukraine. Il en va de même pour le Belarus, qui doit immédiatement cesser de participer à cette agression et respecter ses obligations internationales. L'Union européenne est unie pour offrir un soutien déterminé à l'Ukraine et à son peuple. C'est une question de vie ou de mort. Je prépare un paquet d'urgence pour soutenir les forces armées ukrainiennes dans leur combat.

En réponse, la communauté internationale va maintenant opter pour un isolement complet de la Russie, afin de tenir Poutine pour responsable de cette agression. Nous sanctionnons ceux qui financent la guerre, en paralysant le système bancaire russe et son accès aux marchés internationaux.

L'UE et ses partenaires ont déjà imposé des sanctions massives à la Russie, qui visent ses dirigeants et ses élites ainsi que des secteurs stratégiques de l'économie dirigée par le Kremlin. L'objectif n'est pas de nuire au peuple russe, mais d'affaiblir la capacité du Kremlin à financer cette guerre injuste. Pour ce faire, nous agissons en étroite collaboration avec nos partenaires et alliés - les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, le Japon, la Corée du Sud et l'Australie. De nombreux pays font bloc dans le monde entier pour protéger l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine. Nous sommes ensemble du bon côté de l'histoire face à l'épouvantable agression de la Russie contre un pays libre et souverain.

Pour justifier ses crimes, le Kremlin et ses partisans se sont engagés dans une campagne de désinformation massive, qui a commencé déjà il y a plusieurs semaines. Les médias d'État russes et leur écosystème ont colporté massivement des contre-vérités sur les réseaux sociaux dans le but de tromper et de manipuler les opinions publiques.

Les propagandistes du Kremlin qualifient leur agression d'"opération spéciale", mais cet euphémisme cynique ne peut cacher le fait que nous assistons à une véritable invasion de l'Ukraine, dans le but d'écraser sa liberté, son gouvernement légitime et ses structures démocratiques. Qualifier le gouvernement de Kiev de "néo-nazi" et de "russophobe" n'a aucun sens : toutes les manifestations de nazisme sont interdites en Ukraine. Dans l'Ukraine moderne, les candidats d'extrême droite sont un phénomène marginal bénéficiant d'un soutien minimal, qui ne leur permet même pas de passer la barre permettant d'entrer au parlement.

Le gouvernement ukrainien n'a pas isolé le Donbas et il n'a pas interdit l'utilisation de la langue et de la culture russes. Donetsk et Louhansk ne sont pas des républiques, ce sont des régions ukrainiennes contrôlées par des groupements séparatistes armés et soutenus par la Russie.

Nous le savons - et de nombreux Russes le savent. Des manifestations courageuses ont eu lieu dans les villes de Russie depuis le début de l'invasion, exigeant la fin de l'agression contre une nation voisine pacifique. Nous entendons leurs voix et saluons le courage dont ils font preuve en s'exprimant. Nous voyons également de nombreuses personnalités publiques russes protester contre cette invasion insensée.

Je continue à travailler avec nos partenaires du monde entier pour assurer une réaction conjointe de toute la communauté internationale contre le comportement du Kremlin. Le 25 février, seule la Russie a opposé son veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur l'agression contre l'Ukraine, la Chine, l'Inde et les Émirats arabes unis s'étant abstenus.

Partout dans le monde, les pays condamnent l'action de la Russie, et à l'Assemblée générale, l'ensemble de la communauté internationale doit unir ses forces et contribuer à mettre fin à l'agression militaire de la Russie en adoptant la résolution correspondante des Nations unies.

L'Union européenne a toujours été très ferme dans sa défense du respect du droit international, de la souveraineté des Etats et du droit légitime de tous les pays membres des Nations unies a un développement politique, économique et social soutenable et indépendant. Notre engagement de longue date à côté des pays du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest, en est la preuve.

Aux côtés des autres partenaires du Burkina Faso, l'UE reste également fortement engagée à soutenir le Burkina Faso, pour l'aider à relever les nombreux défis auxquels il fait face, et exprime sa solidarité à l'ensemble du peuple burkinabè. A l'heure où les nouvelles autorités du Burkina Faso, ensemble avec les forces vives du pays, se préparent pour définir l'agenda et le cadre institutionnel pour la transition du pays vers un retour à l'ordre constitutionnel, les évènements en Ukraine nous rappellent tristement les vraies lignes de confrontation dans le monde actuel.

Pour notre part, nous sommes profondément convaincus – et notre propre histoire de 65 ans fait foi – que seule la voie de la démocratie, du respect de l'Etat de droit, des libertés civiles et politiques et des droits humains, peut garantir le succès de nos rêves et projets conjoints de développements, en Europe et en Afrique.

Ensemble, nous pouvons faire face aux forces destructives, que cela soit les terroristes qui s'attaquent à l'ordre public et à la vie des citoyens du Burkina Faso ou des agresseurs et manipulateurs sur la scène internationale – avec leur seul intérêt de déstabilisation pour des intérêts impérialistes.

Avec cette guerre contre l'Ukraine, le monde ne sera plus jamais le même. C'est maintenant, plus que jamais, le moment pour les sociétés et les alliances de se rassembler pour bâtir notre avenir sur la confiance, la justice et la liberté. C'est le moment de se lever et de s'exprimer. La force ne fait pas le droit. Cela n'a jamais été le cas. Et cela ne le sera jamais.

Categories: Afrique

Le tricycle et le taxi à gaz : Quand deux illégalités s'affrontent

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 28/02/2022 - 22:00

Introduction

La ville de Bobo-Dioulasso est le témoin d'une originalité dans le domaine du transport urbain pour peu que l'on regarde au-delà du risque sécuritaire. En effet, en plus du bus qui opère en toute légalité, les populations de la ville ont le choix entre faire recours aux taxis artisanaux et les tricycles. Sauf que ces derniers modes de transports collectifs opèrent en dehors du cadre réglementaire régulant le secteur.

En effet, les tricycles sont interdits de transport de passagers et les taxis artisanaux parce que fonctionnant au gaz en lieu et place des carburants conventionnels (essence et gasoil) sont en infraction constante. Par conséquent, les deux formes de transport sont censées ne pas être utilisées comme moyen de transport. Mais de façon surprenante, durant notre enquête de terrain dans le cadre de notre recherche sur la mobilité urbaine dans la ville, notre attention a été attirée par la concurrence farouche entre ces deux moyens de transports collectifs.

Cet article s'attache à mettre en lumière d'une part les différentes manifestations de cette concurrence (économique et spatiale) et d'autre part à montrer comment ces deux formes de transport illégales sont en réalité interdépendantes.

1. L'illégalité du tricycle et des taxis à gaz
1.1. L'illégalité du tricycle : une solution pour les indigents.

Les tricycles sont en fait des engins à trois roues, munis d'une remorque et initialement destinés à être utilisés pour le transport de marchandises comme l'indique l'article 4 du décret N°2012-559/PRES/PM/MTPEN/MEF/MICA/MATDS. En effet, cet article portant condition et modalités d'exploitation à titre onéreux et pour compte propre interdit, l'usage des vélomoteurs, des motocyclettes, tricycles et quadricycles à moteur, comme moyen de transport de personnes au Burkina Faso.

Malgré ce décret, les principales artères, le marché central et les points les plus reculés de la ville de Bobo-Dioulasso sont le témoin d'un défilé incessant de cet engin importé de Chine, transportant femmes, hommes, enfants et bagages.

Passager assis sur le bord de la remorque (voir photo 1), sans garde-fou de protection, dans une circulation congestionnée (notamment à l'approche du centre-ville et des marchés en bordure des voies bitumées) où se mêlent voiture particulière, taxis artisanaux, bus, engin à deux roues (motorisées ou non), charrettes et même piétons, les tricycles sont devenus en quelques années le moyen de transport le plus populaire dans la ville, les détournant ainsi de leur vocation première.

Grace à une technologie de traction qui utilise celle de la moto et une remorque qui peut transporter jusqu'à 10 personnes, le tricycle à un coût d'exploitation faible. Ainsi, le prix du transport est de 100 francs CFA, toute chose qui permet aux personnes de revenus modestes, aux femmes de la périphérie qui n'échappent pas aux contextes économiques difficiles de la ville de pouvoir se déplacer à moindre coût. Se faisant, le tricycle devient un concurrent sérieux des taxis artisanaux.

1.2. L'illégalité du taxi à gaz : un choix pour un secteur artisanal en crise

La ville de Bobo-Dioulasso traverse une crise économique dont les relents datent de depuis l'accession du pays à l'indépendance avec les choix de multiplication des routes d'approvisionnement du pays (Robineau, 2013) et plus récemment avec l'entrée du pays dans la mondialisation économique (Compaoré, 2007). Avant l'avènement des tricycles, cette crise qui se manifeste par la fermeture des entreprises et la perte du monopole du rôle de transit des marchandises vers le pays, avait déjà impacté le secteur du taxi artisanal. A cet effet, le témoignage d'un des plus anciens du métier du chauffeur de taxi est éloquent :

« Moi j'ai commencé le taxi dans les années 1980 franchement ça marchait. Je travaillais pour quelqu'un mais en deux ans j'ai pu acheter un taxi et construire ma maison où je vis actuellement. A cette époque-là, il y avait du travail dans la ville de Bobo, les grandes sociétés étaient là. Mais maintenant elles ont presque toutes fermées donc les gens sont au chômage. Ils vont se déplacer aller où ? Sinon en principe le matin comme ça il devrait avoir des travailleurs partout qui cherchent des taxis pour aller au travail ».

C'est donc pour combler cette baisse de la clientèle et pour mieux rentabiliser leurs activités que les chauffeurs de taxi ont opté pour transformer leurs véhicules de façon artisanale, d'engins qui roulaient au gasoil ou à l'essence à des véhicules qui fonctionnent au gaz (Voir photo 2). Cette pratique a débuté dans les années 2008 et 2009, période connue sous le nom de vie chère pour exprimer la baisse du pouvoir d'achat des populations, consécutive à la flambée des prix des produits de grande consommation (Kouassi, 2014).

Mais une bouteille de gaz installé dans un véhicule fait de ce dernier une véritable bombe roulante (Karantao, 2009). L'on se rappelle en guise d'illustration de l'explosion d'un véhicule de transport en commun qui transportait des bouteilles le 27 novembre 2020 sur la RN1 à la sortie Ouest de Ouagadougou. Ces bouteilles de gaz constituent également un risque sanitaire en cas d'inhalation dont la conséquence est une dépression du système nerveux central (Konan, 2017 ; Kouassi, 2014).

Bouteille de gaz dans le coffre-arrière d'un taxi artisanal
Source : Houd Kanazoé, enquête de terrain, octobre 2018

Pour avoir subi cette transformation artisanale leur permettant de rouler au gaz ces véhicules ne peuvent ni réussir aux tests de la visite technique encore moins prétendre à une assurance. Ce faisant, ils opèrent également en toute illégalité comme les tricycles transporteurs de passagers.

2. De la concurrence et la recipro-legitimation
2.1. La concurrence économique : au-delà du risque.

Les deux moyens de transport illégaux au vu de l'incapacité des autorités à mettre fin à leur activité en sont arrivés à être des concurrents. Si les taxis artisanaux ont pendant longtemps été avec l'absence du bus les maitres du secteur, nous sommes de nos jours bien loin de cette réalité.

En effet, de nombreuses personnes à Bobo-Dioulasso optent pour le tricycle notamment à cause de son coût de transport accessible et cela malgré la récurrence des accidents impliquant ce dernier. C'est ce qui ressort des dires d'un passager lors de nos courses en tricycle au cours de l'enquête : « Le tricycle là, c'est moins cher. C'est 100 francs. Il y a des secousses, mais c'est moins cher. Il y a le danger, mais c'est moins cher ».

Avec ce faible coût de transport, malgré le danger, les tricycles sont en passe de remporter la bataille de la concurrence avec les taxis artisanaux dont le prix de base d'une course est de 300 francs CFA. Ce prix est susceptible d'être revu à la hausse selon la distance à parcourir, en fonction de la probabilité de prendre d'autre passager ou non, de sorte que plus l'on est loin éloigné du centre-ville, plus l'on habite les périphéries, plus le coût d'une course peut atteindre 1000 francs CFA et souvent même plus.

Or, les habitants des secteurs éloignés des centres-villes sont très souvent des personnes indigentes (Godard et Teurnier, 1992). Face à la rareté de la clientèle, avec l'émergence des tricycles, les chauffeurs de taxis malgré le gaz sont obligés de repenser leur tarification pour continuer à exister :

« À cause des tricycles on est obligé de diminuer parce que les clients mêmes savent que ça ne marche pas chez nous. On avait même voulu diminuer le coût de notre transport là de 300 francs CFA à 200 francs CFA mais les gens de Ouaga ont refusé pourtant là-bas y'a pas de tricycles qui prennent des gens ».
Si la bataille au plan économique est en passe d'être remportée par le tricycle, celle sur le plan spatial est en cours.

2.2. De la conquête de l'espace à la recipro-legitimation.

A la conquête de la clientèle, tricycles et taxis artisanaux sont obligés de s'adonner à des luttes d'espace notamment au marché central. En effet, pour faciliter la prise de leur client, les tricycles ont installé l'une de leurs gares en pleine chaussée juste en face de la porte de Koko du marché central. Cette pratique rappelle l'inscription spatiale faite d'encombrement de chaussée typique des transports populaires comme notifié ailleurs par Kassi (2007).

Tricycle en chargement en pleine chaussée à la porte de Koko
Source : Houd Kanazoé, enquête de terrain, Janvier 2019

Cependant, à ce même endroit se trouve également la gare des taxis artisanaux qui constitue d'ailleurs leur lieu de rupture de charge et de structuration de leur activité. Avec les piétons et les autres usagers comme les motos qui circulent autour de cette porte de Koko, la présence des tricycles rend difficile les manœuvres des chauffeurs de taxi. Un après-midi, visiblement exaspéré par ce comportement des tricycles à cet endroit, un chauffeur de taxi s'écria : Hé les idiots là, on ne vous a pas dit de ne pas vous arrêter ici et de ne même pas transporter des gens ». Mais contre toute attente, un des chauffeurs de tricycle rétorqua : « Tant que vous roulez au gaz nous aussi on est là ».

Ainsi donc, l'importance de cette occupation spatiale permet de révéler la nature de la cohabitation entre ces deux concurrents et de se rendre compte de l'instrumentalisation réciproque à laquelle s'adonnent les deux formes de mobilité quant au respect de la réglementation. Selon les chauffeurs de tricycles, les chauffeurs de taxi n'ont aucune légitimité à les combattre dans leur illégalité puisqu'ils sont eux aussi dans l'illégalité en roulant au gaz, interdit par les autorités en charge de la mobilité.

Du côté des chauffeurs de taxi à gaz, le discours face à l'autorité qui cherche à arrêter la pratique du gaz est simple :« Ils veulent qu'on arrête de rouler au gaz. Nous sommes d'accord mais nous on a dit ok si vous voulez qu'on arrête de rouler au gaz, arrêtez les tricycles aussi de prendre les passagers »

Il y a donc une forme de recipro-legitimation qui s'exprime ici, puisque l'illégalité de l'un autorise l'illégalité de l'autre. Il existe ainsi une forme d'interdépendance dans l'illégalité laquelle permet aux deux concurrents de continuité leur activité permettant ainsi aux Bobolais de pouvoir se déplacer à la hauteur de leur bourse tout en faisant fi du risque sécuritaire.

Conclusion

Le transport collectif dans la ville de Bobo-Dioulasso est en bonne partie l'affaire des tricycles et des taxis artisanaux. Cependant à la lumière de la régulation du secteur du transport urbain au Burkina Faso, ces deux formes dans leurs pratiques opèrent en toute illégalité avec en toile de fond des risques important encourus par les usagers. L'objectif de cet article était d'aller au-delà de cette situation chaotique pour observer les pratiques des deux formes de transport illégales dans la conquête de la clientèle et de l'espace.

Le constat que l'on peut faire est que le tricycle transporteur de passager et les taxis artisanaux à gaz sont en pleine concurrence. Si cette concurrence se matérialise à fois sur le plan économique et spatiale, la bataille à laquelle s'adonne ces deux formes de transport illégales leur permet de faire une instrumentalisation mutuelle de l'illégalité de chacun pour pouvoir demeurer dans leur illégalité. En tout état de cause, au-delà du risque sécuritaire, ce sont les populations de Bobo-Dioulasso qui se retrouvent en face d'une diversité d'offre avant que l'autorité ne puisse y mettre de l'ordre en remédiant à l'impuissance dont elle fait preuve.
Références

Compaoré, Georges. (2007). « Les industries au Burkina Faso : naissance, évolution et structuration de l'espace national ». Thèse, Université de Lomé.
Godard, Xavier, et Teurnier Pierre. (1992). Les transports urbains en Afrique à l'heure de l'ajustement redéfinir le service public : Karthala - INRETS. Paris ; Arcueil
Kassi, Irène. (2007). « Régulations des transports populaires et recomposition du territoire urbain d'Abidjan ». Thèse, Université Michel de Montaigne - Bordeaux III.
Konan, Kouakou Attien Jean-Michel. (2017). « Les services collectifs de transport intra-urbain à Bouaké : des offres de mobilité à hauts risques pour les populations ». EchoGéo (40). doi : 10.4000/echogeo.14882.

Kouassi, Kouamé Sylvestre. (2014). « Les taxis à gaz, une autre forme de désordre urbain à Bouaké ». European Scientific Journal, ESJ 10(35).
Robineau, Ophélie. (2013). « Vivre de l'agriculture dans la ville africaine : une géographie des arrangements entre acteurs à Bobo-Dioulasso, Burkina Faso ». Thèse, Université Paul Valéry - Montpellier III.

Par Dr des Houd KANAZOE. Géographe. Chercheur-Assistant au département de études africaines de l'université de Leipzig (Allemagne)

Categories: Afrique

Burkina : Le Mouvement le Faso, ma patrie (MFP) resserre les rangs derrière les autorités du MPSR

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 28/02/2022 - 21:05

Le Mouvement patriotique pour la restauration et la sauvegarde (MPSR) continue d'enregistrer l'expression des soutiens populaires pour poursuivre sereinement ses actions qu'il envisage pour le Burkina Faso. Le dimanche, 27 février 2022 à Ouagadougou, lors d'une assemblée générale, le Mouvement le Faso, ma patrie (MFP), coalition composée de 56 associations, a sonné la mobilisation de ses membres pour plancher sur la situation nationale. A l'issue des réflexions, la faîtière a réaffirmé son « soutien sans faille » aux autorités du MPSR pour la conduite des affaires selon la feuille de route qu'il a déclinée au peuple burkinabè.

« Mobilisation des organisations de la société civile pour la réussite des actions de la transition. Quelle contribution du Mouvement le Faso, ma patrie (MFP) ? ». C'est sous ce thème que Honoré Samandoulougou, président du Conseil d'orientation du MFP et son équipe ont échangé. Selon le premier responsable, cette session extraordinaire vise à apporter la contribution de l'organisation au pouvoir du MPSR dans sa marche de construction d'un Burkina de paix, un Burkina réconcilié et un Burkina qui a recouvré ses valeurs d'antan.

« L'idée, c'est d'apporter notre contribution pour le rayonnement du MPSR. Il s'agit, en clair, de voir comment nous allons mobiliser la société civile derrière nos nouvelles autorités afin qu'elles réussissent dans leur projet. (…). Le MPSR est le vecteur de la paix et va répandre cette paix tant cherchée par le peuple burkinabè sur toute l'étendue du territoire national. Le MPSR va lutter contre l'insécurité générée par le grand banditisme et la délinquance urbaine. Le MPSR est la solution à la corruption généralisée », a soutenu Honoré Samandoulougou.

C'est d'ailleurs au regard de la situation nationale, préalablement dépeinte par les responsables du MFP, marquée par une dégradation au plan de la gestion des affaires publiques et qui a poussé la prise en mains par l'armée, que les membres de l'organisation ont décidé de ce « soutien ferme et sans réserve ».

Honoré Samandoulougou

« Nous sommes prêts à être aux côtés des autorités sur tous les terrains de lutte lorsque le besoin se manifestera. Nous appelons les autorités du MPSR à sereinement travailler pour la reconquête des zones occupées par l'ennemi afin de créer les conditions d'un retour des personnes déplacées internes dans leurs localités. Nous plaçons en eux notre entière confiance et appelons toutes les populations à ne pas se laisser distraire et à rester soudées pour le bien de notre chère patrie », ont exprimé des responsables membres du MFP.

Selon Honoré Samandoulougou, après un mois à la tête du pays, le MPSR est d'abord en phase d'organisation pour mieux opérer sur le terrain, car, de son avis, l'organisation est capitale pour une bonne marche. Il demande donc qu'on laisse les nouvelles autorités se mettre à l'œuvre.

« Le MPSR est la solution tant attendue par tous les Burkinabè épris de sécurité et de paix, qui souffraient de voir le nombre de morts augmenter de jour en jour, tant au sein de la population civile qu'au sein des Forces de défense et de sécurité (FDS). Le MPSR est la solution à ces innombrables deuils nationaux qui commençaient à faire partir du quotidien des hommes intègres. Le MPSR est le vecteur de paix et va répandre cette paix tant cherchée par le peuple burkinabè sur toute l'étendue du territoire national », convainquent les participants (voir au bas de page, l'appel de l'assemblée générale).

O.H.L
Lefaso.net

 L'acte qui a sanctionné l'assemblée générale du MFP :

1 – Considérant l'objectif noble que s'est donné le MPSR à savoir la sauvegarde et la restauration de notre chère patrie ;

2 – Considérant l'engagement ferme du MPSR et de son président le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA à travailler à la réconciliation nationale et à ramener la sécurité sur l'ensemble du territoire ;

3 – Considérant l'urgence et la nécessité de toutes les composantes de la société civile et militaire d'accompagner le MPSR pour la réussite de ses actions ;

4 – Considérant la nécessité de l'unité nationale ;

Décide

1 – Du soutien ferme et sans réserve de toutes les associations membres du Mouvement le Faso, ma patrie aux actions entreprises par la transition ;

2 – D'être prêt aux côtés des autorités sur tous les terrains de lutte lorsque le besoin se manifestera ;

3- D'inviter les autorités à travailler à l'union sacrée de toutes les filles et fils du pays autour du développement ;

4- D'inviter les autorités à rendre la réconciliation nationale une réalité pour un retour véritable à la paix ;

5 – D'appeler toutes les composantes de la société burkinabè à s'unir autour du MPSR pour une transition réussie ;

6- D'appeler les autorités à travailler pour la reconquête des zones occupées par l'ennemi afin de créer des conditions de retour des personnes déplacées internes dans leurs localités ;

6 – D'engager toutes les associations membres à développer des actions, des projets de développement pour accompagner les actions du MPSR ;

7- D'inviter les autorités à lutter avec toutes leurs forces contre la corruption, la mal gouvernance et les inégalités sociales

Fait á Ouagadougou, le 27 février 2022

Honoré SAMANDOULOUGOU

Président du Conseil d'orientation du Mouvement le Faso, ma patrie

Categories: Afrique

Burkina Faso : L'association Temple du rire officiel redonne le sourire aux déplacés de Panzani

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 28/02/2022 - 20:52

L'association Temple du rire officiel (TRO) a procédé à la remise de vivres aux déplacés internes de Panzani. La cérémonie de remise a eu lieu le 27 février 2022 sur le site à Panzani.

Des sacs de riz, du savon, des vêtements, des chaussures, des moustiquaires et une enveloppe contenant de l'argent sont les composantes du don reçu par les déplacés internes de Panzani de l'association Temple du rire officiel le 27 janvier 2022.
Pour le chef de village de Panzani, ce don vient un tant soit peu combler les manques auxquels ils font face au quotidien.

« J'ai vu que ceux de l'association sont venus avec du riz, du savon, des habits, etc. et je leur suis vraiment très reconnaissant. Mais nous rencontrons encore beaucoup de soucis. Notre premier souci ici c'est la scolarisation des enfants. En plus de cela s'ajoute le problème d'eau, de nourriture, de logement et de vêtements. Quand l'eau arrive, les ressortissants même du village se battent entre eux n'en parlons pas des étrangers ; donc nous demandons aussi aux bonnes volontés de nous aider à avoir un forage », a indiqué le chef du village, Naaba Koanga.

Les différents dons

Moustapha Kirakoya, un des déplacés internes de Panzani, ressortissant de la région du Sahel, est très heureux de ce geste de l'association TRO car selon lui, ils ne vivent que de l'aide des associations. « Si ce n'était pas à cause des associations, nous ne serions plus là car l'Etat dit qu'il n'est pas au courant de nous », a-t-il lancé.

A entendre le président de l'association, Al Ousséni Zida, ce geste s'inscrit dans le cadre du soutien aux déplacés vulnérables dans un contexte marqué par l'insécurité.
« Chaque fois, nous sommes sur les réseaux sociaux et nous faisons rire les gens mais nous remarquons qu'autour de nous, il y a des gens qui ne peuvent pas faire pareil. Alors, nous avons décidé de leur venir en aide. Ce n'est pas beaucoup mais nous pensons que notre contribution pourra leur être d'une grande utilité et pousser pourquoi pas d'autres personnes à faire comme nous afin de soulager un peu ces populations », a expliqué le président de l'association.

Composé de plus de 11 000 membres, le Temple du rire officiel est un groupe qui accueille des membres de divers secteurs d'activité. Il ambitionne continuer avec ses œuvres afin d'aider au maximum les populations dans le besoin.
Depuis sa création en 2015, l'association na pas manqué de multiplier les bonnes actions à travers des dons de sang, des dons de vivres aux veuves, aux enfants en détresse ainsi qu'à certains déplacés internes.

Hanifa Koussoubé (Stagiaire)
Lefaso.net

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Lutte contre le mariage des enfants : Coutumiers, religieux et femmes s'engagent à Tenkodogo

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 28/02/2022 - 20:52

Le chef-lieu de la province du Boulgou, Tenkodogo, dans la région du Centre-est, a abrité, ce lundi 28 février 2022, la cérémonie de déclaration publique d'abandon du mariage des enfants, de l'excision et autres violences faites aux enfants. L'initiative est de l'Organisation non gouvernementale Mwangaza Action.

Tenkodogo, la cité de "Zoungrantenga", a été le témoin privilégié d'une cérémonie particulière ce lundi 28 février 2022. En effet, à l'initiative de l'Organisation non gouvernementale (ONG) Mwangaza Action, s'est tenue une cérémonie de déclaration publique d'abandon de la pratique de l'excision, du mariage des enfants et des violences faites aux enfants. Cette activité de l'ONG entre dans le cadre de la mise en œuvre de son projet dénommé : « Mobilisation communautaire pour la promotion et la protection des droits de l'enfant et de la femme : accélérer l'abandon de la pratique de l'excision et du mariage des enfants », financé par l'UNICEF.

Le représentant de toutes les confessions religieuses y compris les coutumiers, a dit non au mariage d'enfants et à l'excision

Le représentant de L'Eglise catholique, prenant la parole, a réitéré la ferme condamnation de l'Eglise de ces pratiques. Même son de cloche pour la communauté évangélique. Elle s'est aussi engagée à combattre le mariage d'enfants, l'excision et les autres violences à l'égard des enfants et de travailler pour leur protection effective. La communauté musulmane, elle, a indiqué qu'aucune écriture sainte ne recommande ces pratiques.

Partant de là, elle s'y est également engagée. Les coutumiers des 200 villages de la commune de Tenkodogo se sont aussi engagés à lutter contre ces pratiques qui ne sont pas sans conséquences sur l'épanouissement des enfants. Les femmes à leur tour, pour un meilleur avenir de leurs enfants, particulièrement celui de leurs filles, se sont engagées à bannir ce fléau de leurs villages respectifs.

Maïssara Guinko et ses camarades ont été informés sur les conséquences de l'excision et du mariage des enfants

La représentante des jeunes filles, Maïssara Guinko a remercié l'ONG Mwangaza Action pour leur avoir permis de se réunir pour recevoir des conseils et discuter des préoccupations qui sont les leurs. « De ces échanges, nous avons compris que l'enfant n'a pas que des droits mais aussi des devoirs vis à vis des parents, de la communauté », a-t-elle déclaré.

Des explications de la représentante des enfants, il ressort que les conséquences de la pratique de l'excision, des mariages d'enfants et de toutes les autres violences sur la santé, la vie sociale et le développement physique, ont été évoqués dans les échanges. Au regard de toutes ces conséquences, « plus jamais ces pratiques à notre égard », a-t-elle dardé.

Pour la chargé de programme de l'ONG Mwangaza Action, Brigitte Yaméogo, la mise en œuvre du projet a engrangé des résultats satisfaisants

Selon la chargé de programmes de l'ONG Mwangaza Action, Brigitte Yaméogo, la mise en œuvre du projet a engrangé des résultats "forts" appréciables. Cependant, a-t-elle dit, des difficultés d'ordres linguistiques ont été rencontrées dans certaines localités. « Pour palier cela, il a été demandé aux superviseurs, d'identifier des mentors d'un niveau scolaire assez élevé pour faciliter les activités », a-t-elle soutenu. Cette déclaration revêt un caractère particulier de l'avis de la chargé de programmes de l'ONG. « Pour nous, cette déclaration est un moment fort du processus éducatif. Elle doit être considérée comme une intention d'abandonner le mariage des enfants, l'excision et autres formes de violences faites aux enfants », a-t-elle mentionné.

Le secrétaire général de la province, Oumarou Sandwidi, a appelé à une synergie d'action pour vaincre le fléau

Pour le secrétaire général de la province du Boulgou, Oumarou Sandwidi, représentant le haut-commissaire de la province, ces pratiques, « d'une autre époque », compromettent l'épanouissement de la jeune fille. Il a indiqué que c'est donc avec « grand espoir » qu'ils ont accueilli le projet. M. Sandwidi a conscience que ce fléau a la peau dure au Burkina Faso, particulièrement dans sa province. C'est pourquoi, il a souhaité une synergie d'actions pour le vaincre.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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