L’Afrique et le reste du monde font face aux effets de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui a provoqué une flambée des prix des denrées alimentaires. Les prix du blé, du maïs, du soja ont particulièrement connu des hausses vertigineuses faisant craindre une crise alimentaire majeure sur le continent africain, du fait de la dépendance de nombreux pays de l’importation de denrées des deux pays.
Afin de faire face à cette éventualité, le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a mis en place le 20 mai 2022, une Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de 1,5 milliard de dollars. La facilité permet de fournir des semences agricoles à 20 millions de producteurs sur le continent. Les variétés concernées sont le blé, le maïs, le riz et le soja. L’objectif est de produire 38 millions de tonnes de nourriture supplémentaires au cours des deux prochaines années, d’une valeur de 12 milliards de dollars.
« La guerre en Ukraine est venue aggraver les impacts liés à la pandémie de Covid-19 et à la situation politique et sécuritaire de la République centrafricaine. Le don que le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a approuvé aujourd’hui répond à des besoins pressants de nombreux ménages vulnérables en milieu rural », a déclaré Mamady Souaré, responsable-pays du Groupe de la Banque en Centrafrique. « Le don permettra de mettre à la disposition des agriculteurs des semences et des engrais pour relancer la production vivrière et améliorer ainsi la sécurité alimentaire en Centrafrique », a-t-il ajouté.
Le don émane du pilier I de la Facilité d’appui à la transition, une entité opérationnellement autonome du Groupe de la Banque africaine de développement. Elle dispose d’un mécanisme de décaissement rapide, simple et flexible conçu pour aider les pays à consolider la paix, construire des institutions résilientes, stabiliser leur économie et poser les bases d’une croissance inclusive.
Le don va contribuer à augmenter la productivité et la production agricole en Centrafrique. Les productions concernées sont le riz, le maïs et le manioc. Le projet aura donc un impact positif sur la sécurité alimentaire de près de 100 000 personnes avec une production escomptée de 32 350 tonnes pour la première campagne agricole de septembre 2022 à février 2023. En outre, ce don permettra de renforcer la résilience des ménages, de générer des revenus supplémentaires (840 dollars en moyenne par exploitant et par ménage) et les conditions de vie des petits agriculteurs cibles.Le projet sera exécuté dans cinq régions du pays : région N°1 (Ombella Mpoko et Lobaye), région N°2 (Nana Mambéré et Mambéré Kadéi), Région N°3 (Ouham et Ouham Pendé), Région N°4 (Ouaka, Kémo et Nana Gribizi), Région N°7 (Bangui et ses environs).
Il prévoit l’acquisition de semences de prébase (semences produites par les centres de recherche agricole) et de base (produites par des structures semencières agréées, avec l’assistance des techniciens de la recherche ou des services techniques de l’État). Ainsi, 1,8 tonne de semences de maïs, 1,2 tonne de riz et 75 000 mètres linéaires de manioc seront acquis au profit des producteurs. En plus, il sera acquis auprès des producteurs semenciers locaux, 130 tonnes de maïs pour permettre d’ensemencer 4 500 hectares ; 30 tonnes de semences de riz paddy pour 700 hectares et 5 millions de mètres linéaires de manioc à planter dans 1 800 hectares.
En outre, le programme va acquérir, par appel d’offres, 750 tonnes d’engrais, soit 500 tonnes d’engrais NPK (azote, phosphore et potassium) et 250 tonnes d’urée pour couvrir les besoins en fertilisants de 5200 hectares (4500 hectares de maïs et 700 hectares de riz).
Pour permettre aux producteurs de maîtriser les techniques culturales, une partie du don servira à renforcer les capacités des encadreurs de trois institutions nationales intervenant dans le domaine agricole. Des moyens roulants, des équipements et des matériels de bureau seront mis à leur disposition à cet effet.
La mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pourrait accroître les revenus des pays africains de 9 %, soit 571 milliards de dollars, et contribuer à sortir 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté d’ici 2035, selon une étude publiée le 30 juin dernier par la Banque mondiale.
Intitulée « Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine :Tirer profit du commerce et de l’investissement direct étranger pour stimuler la croissance et réduire la pauvreté » (Making the Most of the African Continental Free Trade Area : Leveraging Trade and Foreign Direct Investment to Boost Growth and Reduce Poverty), l’étude rappelle qu’un précédent rapport de la Banque mondiale publié en 2020 avait estimé que la Zlecaf pourrait augmenter les revenus régionaux de 7 %, soit 450 milliards de dollars, et réduire le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté de 40 millions, d’ici 2035.
Le nouveau rapport, réalisé en partenariat avec le secrétariat de la ZLECAf, prend en considération des avantages supplémentaires qui découleraient de l’augmentation des investissements directs étrangers (IDE) – tant des pays africains que de l’extérieur- que l’accord commercial devrait générer, notant que « la ZLECAf a le potentiel d’encourager les IDE nécessaires pour que l’Afrique se diversifie dans de nouvelles industries telles que l’agroalimentaire, l’industrie manufacturière et les services, et de réduire la vulnérabilité de la région aux cycles d’expansion et de ralentissement des matières premières ».
Le nouveau rapport modélise également ce qui se passerait si l’accord était élargi, comme prévu, pour harmoniser les politiques en matière d’investissement, de concurrence, de commerce électronique et de droits de propriété intellectuelle. « Une intégration plus poussée dans ces domaines permettrait de créer des marchés équitables et efficaces, d’améliorer la compétitivité et d’attirer encore plus d’investissements directs étrangers directs en réduisant les risques liés à l’évolution des réglementations et des politiques », indiquent les auteurs du rapport.
Augmentation de 109 % des exportations intra-africaines
Ce scénario impliquant une augmentation des IDE et une harmonisation des politiques en matière d’investissement, de concurrence, de commerce électronique et de droits de propriété intellectuelle « permettrait de réaliser des gains de revenus de 9 %, soit 571 milliards de dollars, et de sortir 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté d’ici 2035 », pronostique la Banque mondiale.
L’entière mise en œuvre de l’accord commercial permettrait également de créer près de 18 millions d’emplois supplémentaires, dont beaucoup seraient mieux rémunérés et de meilleure qualité, avec des avantages plus importants pour les femmes.
Les salaires des femmes devraient être supérieurs de 11,2 % en 2035 par rapport au niveau de salaire en l’absence de l’accord, dépassant la croissance de 9,8 % des salaires des hommes.
L’étude souligne d’autre part, que l’augmentation des IDE pourrait faire croître les exportations africaines jusqu’à 32 % d’ici 2035, avec une augmentation de 109 % des exportations intra-africaines, notamment dans les secteurs des produits manufacturés. Tous les pays d’Afrique devraient voir leurs exportations intra-africaines augmenter, notamment la Tunisie (165 %), le Cameroun (144 %), le Ghana (132 %), la Tanzanie (126 %) et l’Afrique du Sud (61 %).
Avec la réduction des obstacles au commerce et à l’investissement, les secteurs d’exportation susceptibles de connaître la plus forte croissance sont le textile-habillement, les produits chimiques, le caoutchouc et le plastique, ainsi que les aliments transformés.
« La ZLECAf arrive à un moment critique où la coopération régionale est nécessaire pour faire face aux risques aggravés et renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement, afin de soutenir une croissance verte, résiliente et inclusive en Afrique », a déclaré Mari Pangestu, directrice générale en charge des politiques de développement et des partenariats à la Banque mondiale, citée dans l’étude.
Et d’ajouter : « il appartient maintenant aux Etats membres de conjuguer leurs efforts pour faire de la ZLECAf une réalité et bénéficier de ses nombreux avantages, particulièrement de réduire les obstacles au commerce et à l’investissement, de renforcer la concurrence et de veiller à ce que les marchés fonctionnent de manière équitable et efficace grâce à des règles claires et prévisibles ».
Agence ecofin
Après avoir pris le dessus sur son adversaire sur un score de 2-1, le Maroc valide sa qualification en demi-finales. Les lionnes d’Atlas, organisatrices de cette 14ème édition devront se frotter aux dames du Nigeria détentrices du trophée et par l’occasion les plus titrées de cette prestigieuse compétition. Cette belle affiche se tient le lundi 18 juillet 2022 sur le coup de 20h GMT.
Les Shepolopolos de la Zambie, elles ont atteint ces phases en sortant l’équipe Sénégalaise aux séances de tirs aux buts, validant pour une première fois leur qualification en phase éliminatoire de la coupe du monde féminine. Elle devrait donc se mesurer aux Sud-Africaines, qui ont eu la lourde tache d’écarter la Tunisie. Une rencontre qui sera la première affiche de ces demi-finales soit à la même date que la première affiche, précisément à 17h GMT.
Ces quatre équipes déjà qualifiées valident par l’occasion leurs tickets pour la coupe du monde féminine qui se tient du 20 juillet au 20 août 2023, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Aussi les quarts de finalistes malheureuses devront également se confronter pour espérer leurs tickets pour ces phases finales de la coupe du monde, le dimanche 17 juillet 2022.
Autre chose, ce rendez-vous du foot féminin africain en est à sa 14ème édition et le Nigeria comptabilise 11 titres dans cette compétition, qui a été lancée en 1991. En rappel, les Étalons dames ont quitté la compétition plus tôt, soit aux phases finales avec 1 point au compteur et cela, pour leur première participation.
L’affiche de la demi-finaleLundi 18 juillet 2022
17h GMT : Maroc – Nigeria
20h GMT : Zambie – Afrique du Sud
Abdoul Gani BARRY
Burkina 24
L’attaquante et capitaine de l’équipe féminine de football de la Zambie, Barbra Banda, a été exclue de l’équipe de la Coupe d’Afrique des Nations. Selon la version officielle, la footballeuse a été expulsée pour « raisons médicales », rapporte Mundo Deportivo.
Le test sanguin de Barbra Banda, ayant conduit à ce résultat a révélé un taux de testostérone excessivement élevé. Par ailleurs, les organisateurs de la Coupe d’Afrique ont porté une attention particulière au « physique masculin » de la capitaine de l’équipe zambienne.
Cette pratique de la CAF tirée de la FIFA, la plus haute autorité mondiale du football, qui encourage de tels tests, est contraire aux responsabilités de cette organisation en matière de droit de l’Homme. En effet cette politique de la FIFA est considérée comme obsolète et discriminatoire. Elle est mise en place depuis 2011.
Dans le cas de Banda, la Confédération africaine de football (CAF) semble avoir effectué le test de sexe, bien qu’un porte-parole de la CAF ai ensuite nié cela. Un représentant de la Fédération zambienne de football a déclaré que la CAF avait effectué le test, mais a concédé que l’organisation nationale était également obligée de tester ses joueurs. Des politiques telles que les footballeuses de la FIFA sont soumises à une surveillance basée sur les stéréotypes de genre et les caractéristiques corporelles.
D’autres cas se présentent également en illustre exemple. En 2014, la Fédération indienne d’athlétisme a déjoué l’une de ses coureuses pour son taux élevé de testostérone et l’a bannie de la compétition. Cette athlète, Dutee Chand, a porté son cas devant le Tribunal arbitral du sport et a été rétablie, et les règlements mondiaux sur les tests sexuels pour les coureuses ont été abandonnés. Malheureusement, de nouvelles règlementations plus étroites ont été introduites en 2018.
Bref, Peu importe qui a effectué le test sexuel sur Banda, ses informations médicales ont maintenant été divulguées. Une violation claire de son droit à la vie privée. Pour s’acquitter de ses responsabilités internationales en matière de droits humains, la FIFA doit changer de cap, ajuster sa politique et rester ferme du côté des athlètes féminines actuelles et en devenir.
Abdoul Gani BARRY
Burkina 24