Le porte-parole du Gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a reproché, mardi 3 juin, aux rebelles du M23 d’avoir instauré une gouvernance par le crime dans le Nord et le Sud-Kivu.
Lors d'une conférence de presse coanimée à Kinshasa avec le porte-parole des Forces armées de la RDC (FARDC), il a accusé ces rebelles de semer la terreur parmi la population afin d’être craints :
Le Réseau des caisses populaires du Burkina (RCPB) a organisé une conférence au profit de 145 femmes issues de divers horizons professionnels de toutes les caisses populaires de la direction technique du Centre et du Nord. L'activité s'est tenue à la Faîtière des caisses populaires du Burkina (FCPB) à Ouagadougou le mardi 3 juin 2025.
La conférence s'est déroulée sous le thème « Autonomisation économique des femmes à travers le financement des activités génératrices des revenus : enjeux et stratégies dans le contexte de crise sécuritaire ». En lieu et place d'une conférence magistrale comme il est de coutume, Dr Honorine Sangaré, enseignante-chercheure à l'université Thomas Sankara, a plutôt préféré donner la parole aux femmes. Elle a fait parler ces femmes qui, pour la plupart ne sont pas alphabétisées. Partage d'expériences, témoignages, plaidoyer pour une hausse des crédits, ce sont, entre autres, les points d'échanges durant les quatre heures du temps (14h-18h).
Mariam Ouédraogo a remercié le RCPB pour son accompagnementEn langue mooré, la conférencière a réussi à leur « tirer les vers du nez » et à rendre la conférence plus participative et active. Venue de Kaya, dans la région du Centre-nord, Mariam Ouédraogo fait de la transformation agricole. Grâce à sa collaboration avec le RCPB depuis 2009, son activité tourne à plein régime. « Le RCPB m'a beaucoup aidée. Cette conférence est vraiment la bienvenue », a-t-elle laissé entendre à sa sortie.
Membre du RCPB, Bintou Rachidatou Bonzi a apprécié la tenue de cette conférenceBintou Rachidatou Bonzi est membre du RCPB depuis ses années universitaires. La coopérative d'épargne et de crédit lui a accordé un crédit afin de l'aider à démarrer son activité de confection des tenues de travail. « La caisse n'a pas hésité à m'accompagner malgré mon jeune âge, même quand je conciliais études et entrepreneuriat. Aujourd'hui, c'est avec une profonde gratitude que je les remercie pour leur accompagnement et soutien », a-t-elle témoigné. Ce cadre d'échanges, se réjouit-elle, va nous permettre de mieux connaître la caisse populaire et de poser des questions que les femmes n'ont pas l'occasion de poser souvent.
« Cette conférence se veut un espace de partage, de réflexion et de proposition », selon la directrice générale du RCPB, Azaratou SondoLa satisfaction de la conférencière
Dr Honorine Sangaré a apprécié le cadre d'échanges. « J'ai proposé de faire cette conférence sous cette forme parce qu'elle est plus impactante qu'une conférence magistrale. Je pense que l'objectif est atteint au regard des participations des femmes. » Elle a ajouté que la conférence intervient après celles de Bobo-Dioulasso, de Diébougou, de Koupéla et de Ouahigouya. Elle a également salué la démarche du RCPB. « Une entreprise qui ne met pas l'accent sur son portefeuille client est appelée à disparaître », a ajouté la cheffe du département de sciences de gestion à l'université Thomas Sankara. Au cours des échanges, elle a exhorté les femmes à diversifier leurs activités, à saisir les opportunités qu'offre le numérique pour plus de visibilité. Ce sont, entre autres, quelques recettes qu'elle a donnée afin de s'adapter au contexte de crise sécuritaire.
La conférencière Honorine SangaréLa reconnaissance de la directrice générale
Pour la directrice générale du RCPB, Azaratou Sondo, l'événement se tient dans le cadre de la commémoration en différé de la journée internationale des droits de la femme. Le thème, poursuit-elle, met en lumière non seulement les vulnérabilités exacerbées par les crises que traverse le pays, mais aussi la nécessité impérieuse de renforcer l'autonomie des femmes dans les secteurs vitaux de l'économie. « Votre courage, votre détermination, votre ténacité dans la conduite de vos activités génératrices de revenus nous inspirent et nous obligent à vous accompagner quotidiennement. Vous êtes les piliers silencieux mais puissants de l'économie informelle, les gardiennes du tissu social et les actrices incontestables du progrès », a-t-elle laissé entendre.
Serge Ika Ki
Lefaso.net
Le gouvernement provincial du Maniema a invité, mercredi 4 juin, la population de Kayuyu, chef-lieu du secteur des Wakabango 2, qui avait fui leurs villages à la suite d’altercations entre combattants Wazalendo et certains habitants de la région, à regagner leurs milieux respectifs.
Le ministre provincial de l’Intérieur, Lawamo Selemani Taylor, évoque une accalmie après le déploiement des forces de sécurité à Kayuyu pour rétablir l’ordre public.
Chers abonnés, recevez les résultats du tirage n°66/2025 du Loto 5/90 du mercredi 4 juin 2025.
Faso Loto 5/90, le rendez-vous de la chance
L'Association sportive burkinabè de nihon tai jutsu (ASBNTJ) promotrice de l'art martial nihon tai jutsu et combats ju jutsu a organisé son championnat national, deuxième édition du genre le 1er juin 2025 à Ouagadougou. Une soixantaine de pratiquants en provenance de six clubs, de toutes les catégories, et dans les deux sexes, ont rivalisé pour s'offrir des médailles.
La Maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou(MJCO) a servi de cadre pour le championnat national de nihon tai ji jutsu et combats ju jutsu le 1er juin 2025. Le nihon tai ji jutsu est un nouvel art martial qui est en train de faire son bonhomme de chemin au Burkina Faso. C'est une discipline authentiquement japonaise, basée sur les techniques de défense personnelles, lesquelles s'inspirent d'autres arts martiaux. Le combat ju jutsu, quant à lui, met l'accent sur l'application concrète des techniques apprises dans des situations de combats réels, notamment le corps à corps, il utilise également des techniques empruntées à d'autres arts.
Les combats en ju jutsu chez les cadets, entre Grace Bado et Edwige Ouédraogo ont été âpres, sous les regards de Me Adadé KpodarDepuis 2017 que le nihon tai ji jutsu est implanté au Burkina, le championnat national, donne ainsi l'occasion aux pratiquants de mesurer leurs degrés d'apprentissage. Des prestations en kata, individuels et en équipes ont eu lieu, dans toutes les catégories, éveil, pupilles, poussins, benjamins, minimes, cadets, juniors et séniors. Il y a eu également des combats. Les prestations ont été supervisées par trois arbitres, chacun avait deux drapeaux, rouges et bleus, les athlètes portaient également des ceintures aux mêmes couleurs, et l'athlète qui avait deux drapeaux bleus brandis, étaient déclaré vainqueur. Les enfants ont presté sous les regards et les ovations de leurs parents, ainsi que des invités et sympathisants des arts martiaux.
Une séquence d'exécution de kata chez les benjaminsDes néo-pratiquants ont beaucoup impressionné, laissant entrevoir en eux des aptitudes de futurs champions. Le chronométrage des prestations ou des combats étaient de deux minutes, mais dans certains, il aura fallu des rallonges pour départager les adversaires, surtout en combats ju jutsu, entre Grace Bado et Edwige Ouédraogo, cette dernière a finalement remporté, mais Bado est d'office deuxième puisqu'elles ne sont que deux dans leur catégorie. Le clou du championnat a été sans conteste l'explication en full contact jeune sénior Rasmané Bamogo, Naré Ulrich, qui a tenu en haleine le public, et remporté par Bamogo, dans cette catégorie Carmel Nikiéma ferme la marche du podium.
Les parents venus encourager leurs enfants dans leur apprentissage en nihon tai jutsuLes champions dans les autres catégories sont : kata nihon tai ji jutsu, en poussin masculin Palé Yanis, poussin féminin Nabié Sintiche, pupille garçon Da Sié Eliokim, pupille fille Kanazoé Saida, benjamin masculin Bakolé Samuel, benjamin fille, Traoré Neila, cadets garçons Traoré Nahel. En combats ju jutsu les champions sont en catégorie éveil garçon Tankouando Lionel, poussin Kouanda Imran, poussin fille Tapsoba Talismatou, pupille garçon Bankolé Samuel, pupille fille Ouédraogo Moussébatou, benjamin garçon Nikiéma Kabirou, cadets masculin Diarra Christ, cadet fille Ouédraogo Edwige, junior masculin Kpodar Wilfried. Les podiums dans toutes les catégories ont été primés, avec des médailles et des gadgets.
Le podium en catégorie cadette, Edwige Ouédraogo et Grace Bado posant avec Me Adadé KpodarJugeant ce championnat 2024-2025 maître Adadé Kpodar, président de l'ASBNTJ, se dit satisfait, « En deux éditions, je trouve la progression et le niveau satisfaisants des élèves, au vu de ce que les enfants ont démontré » juge-t-il. Le Nihon tai ji jutsu compte une dizaine de clubs, dont trois en provinces, Bobo, Fada et Koupéla. Pour le championnat, faute de moyens, les provinçiaux n'ont pas pu faire le déplacement, a expliqué Me Kpodar. Il a en outre, remercié tous ceux-là qui les ont accompagnés, notamment le FNSPS, il leur demande de continuer à les aider pour que les prochaines éditions, il puisse réunir tous les clubs. L ASBNTJ, ambitionne d'évoluer en fédération, quand elle remplira les cahiers des charges au niveau du ministère en charge des sports. Des maîtres d'arts martiaux sont venus soutenir Me Kpodar, et par la voix de Me Koné, ils ont salué l'arrivée enrichissante du Nihon tai ji jutsu dans l'univers des arts martiaux burkinabè, ils le félicitent pour sa passion et l'encouragent à aller de l'avant. En marge du championnat, des diplômes ont été remises à des pratiquants qui avaient subi des passages de grades, et des titres d'instructeurs.
Barthélemy Kaboré
(Collaborateur)
Dans le cadre de la mise en œuvre de l'Agenda 2030 pour le développement durable, et plus particulièrement de l'Objectif de développement durable 4 (ODD 4), la question des enseignants qualifiés en nombre suffisant se pose avec acuité dans la région du Sahel. C'est dans ce contexte que s'inscrit le projet « Améliorer l'enseignement dans la région du Sahel », financé par l'Union européenne et mis en œuvre par l'UNESCO au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad. Ce projet a démarré en 2021 et a permis d'importantes avancées, dont la réalisation d'un diagnostic approfondi de la gouvernance enseignante, l'élaboration de politiques enseignantes en Mauritanie et au Tchad, la révision des plans d'action nationaux au Burkina Faso, au Mali et au Niger, ainsi que la proposition d'un cadre curriculaire commun visant à professionnaliser le métier d'enseignant.
Pour capitaliser sur ces résultats et renforcer le plaidoyer en faveur de politiques enseignantes efficaces, un atelier régional de haut niveau a été organisé à Nouakchott du 26 au 30 mai 2025. Structuré en deux phases – une session technique suivie d'un segment politique – cet événement a réuni les représentants des ministres en charge de l'Éducation des cinq pays concernés, accompagnés de leurs équipes techniques, ainsi que des représentants de l'Union européenne, de l'UNESCO, dont la Sous-Directrice générale pour l'Éducation, des experts d'institutions spécialisées (IIPE, IICBA, BIE) et des partenaires.
Les travaux ont porté sur trois axes prioritaires : le rôle des Communautés de Pratique (CdP) dans la formation continue des enseignants, le financement durable des politiques enseignantes, et l'affectation équitable des enseignants, avec une attention particulière accordée à la dimension genre. À l'issue des discussions, quatre avancées majeures ont été enregistrées. Premièrement, l'adoption d'un recueil de bonnes pratiques couvrant le financement, l'affectation des enseignants et l'animation des CdP, qui servira désormais de référence commune aux administrations éducatives de la région. Deuxièmement, un engagement collectif des pays à réformer leurs systèmes de gestion des ressources humaines, avec l'instauration de critères d'affectation transparents et décentralisés, le renforcement des SIGE, et une meilleure intégration des outils numériques. Troisièmement, une volonté partagée d'assurer un financement pérenne des politiques enseignantes, combinant mobilisation de ressources innovantes et optimisation des budgets existants. Enfin, les participants ont exprimé leur détermination à généraliser les Communautés de Pratique, en s'appuyant sur les TIC pour renforcer le développement professionnel continu.
Durant le panel des décideurs, M. Boubacar Ouédraogo, Directeur général de l'Institut national de Formation des Personnels de l'Éducation (DGINFPE), représentant le ministre de l'Éducation nationale, de l'Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales du Burkina Faso, s'est exprimé au sujet des bonnes pratiques partagées par son pays. Il a mis en avant une innovation saluée par ses pairs : gr@ine, un logiciel intégré de gestion des ressources humaines. Relié au système national de paie, cet outil facilite la planification, le suivi et la transparence des affectations des enseignants.
Cet atelier s'est conclu par l'adoption de la Déclaration de Nouakchott, qui réaffirme l'engagement des pays à accélérer les réformes en faveur d'un enseignement de qualité. Ce document souligne que la volonté politique constitue un levier indispensable pour transformer les systèmes éducatifs sahéliens. Les prochaines étapes consisteront en un suivi rigoureux des engagements pris, avec l'appui technique de l'UNESCO et de ses partenaires, afin d'assurer une mise en œuvre concrète et coordonnée des recommandations issues de ces travaux.
Cette initiative marque une étape importante dans la professionnalisation du métier d'enseignant au Sahel, tout en illustrant l'importance du dialogue régional et de la coopération internationale pour relever les défis éducatifs dans des contextes complexes. La mobilisation des hautes autorités éducatives et des partenaires techniques lors de cet atelier témoigne d'une reconnaissance collective de l'enseignant comme acteur clé de la qualité de l'éducation et, in fine, du développement durable de la région.
Accéder à la déclaration → https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000393837.locale=fr
Plus de 20 000 enfants âgés de 6 mois à 15 ans, dont de nombreux enfants déplacés, ont été vaccinés contre la rougeole dans la zone de santé de Drodro, dans le territoire de Djugu en Ituri, lors d’une campagne de vaccination qui s’est achevée lundi 2 juin.
Du 2 au 5 juin 2025, la capitale burkinabè, Ouagadougou, abrite l'atelier annuel du projet KIX-SEEDS (Échange de connaissances et d'innovations – Renforcer et améliorer les systèmes de données sur l'éducation).
Mis en œuvre de janvier 2024 à juin 2026, le projet KIX-SEEDS est porté par le Centre de recherche sur la population et la santé en Afrique (APHRC) et financé par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) dans le cadre du partenariat mondial pour l'éducation (GPE-KIX).
Il est expérimenté dans trois pays, à savoir le Burkina Faso, le Sénégal et l'Ouganda, avec pour objectif de renforcer les systèmes de données éducatives pour améliorer la prise de décision fondée sur des preuves, tout en intégrant les enjeux de genre, d'équité et d'inclusion.
Selon le directeur du programme de recherche à l'APHRC, Pr Henri-Pascal Kengné, cette rencontre annuelle vise à faire le point sur les activités menées, à réfléchir collectivement aux défis rencontrés et à définir les perspectives.
« L'atelier annuel du projet KIX-SEEDS constitue un moment de restitution du travail accompli par les différentes équipes impliquées. C'est l'occasion pour les participants de réfléchir ensemble aux actions menées au cours de l'année écoulée, d'en tirer des enseignements et de planifier collectivement les activités à venir. Le projet vise à renforcer les capacités des pays participants à tous les niveaux dans la collecte, l'analyse et l'interprétation des données, afin d'améliorer à la fois les systèmes éducatifs et le devenir des apprenants. Il s'inscrit dans la vision plus large de l'APHRC, qui œuvre à doter l'Afrique d'outils pour une meilleure utilisation des données au service de la prise de décision. Si le projet s'intéresse prioritairement aux données du système éducatif, il s'inscrit dans un contexte plus large où les données, souvent comparées à une nouvelle richesse ou au nouveau pétrole, deviennent stratégiques. L'enjeu est donc d'équiper les pays africains pour tirer parti de cette richesse », a-t-il expliqué.
Durant 72 heures, il s'agira donc pour les participants à cette rencontre annuelle de faire un bilan de la première année de mise en œuvre dans les trois pays partenaires ; de partager les leçons apprises et de favoriser l'apprentissage croisé entre pays ; de renforcer l'intégration des innovations numériques dans les systèmes nationaux de données ; de co-développer une feuille de route pour l'expansion et la pérennisation du projet ainsi que d'affirmer l'importance des indicateurs liés à l'égalité, l'équité et l'inclusion de genre dans les systèmes éducatifs.
Au Burkina Faso, le projet est mis en œuvre par l'Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) dans les communes de Manga et Bingo, en collaboration avec les acteurs éducatifs locaux.
Le Dr Hervé Bassinga, ancien chercheur à l'ISSP, a présenté les innovations concrètes déployées dans les communes pilotes. À l'entendre, l'application mobile « Une classe dans la main » permet aux enseignants de suivre en temps réel la présence, les notes et les performances de leurs élèves.
« KIX-SEEDS est un projet de recherche innovant qui vise à renforcer le suivi scolaire en dotant les enseignants d'une application mobile appelée Une classe dans la main. Cette application permet de suivre la présence, l'absence et l'abandon des élèves, de saisir les notes après chaque trimestre, de générer automatiquement bulletins, fiches de composition et autres documents scolaires. Elle facilite ainsi la gestion de la classe en temps réel, tout en produisant des statistiques éducatives automatisées, accessibles aux directeurs d'école, aux inspecteurs et aux autorités éducatives centrales. L'objectif est de moderniser le système de gestion des données scolaires, en réduisant la charge administrative liée au format papier et en améliorant la réactivité et la précision des décisions éducatives », a précisé le Dr Hervé Bassinga.
Selon lui, des perspectives d'amélioration sont envisagées, notamment la transmission automatique des performances et des absences des élèves aux parents.
Le représentant du ministère en charge de l'enseignement de base a salué le projet, en le qualifiant d'indispensable dans le contexte de crise actuelle au Burkina Faso. Il a rappelé l'importance de disposer de données éducatives fiables, robustes et justes pour construire un système éducatif inclusif, résilient et adapté aux réalités du terrain.
Hanifa Koussoubé
Lefaso.net
La ville de Toma dans la province du Nayala abritera la 4e édition du festival Konkoun (l'union, prendre soin l'un de l'autre en langue san) les 6, 7 et 8 juin 2025. L'activité se tiendra sous le thème : « Unir autour de la culture pour bâtir une nation de paix et de prospérité : rôle et place des acteurs pour redynamiser le secteur ». Blaise Ki, promoteur du festival, donne les détails de l'évènement dans cette interview.
Lefaso.net : Quelles sont les différentes activités de cette 4ᵉ édition du festival Konkoun ?
Blaise Ki : Les activités au programme de cette 4ᵉ édition du festival Konkoun du Nayala sont la lutte traditionnelle, la danse traditionnelle féminine, les troupes de danses masculines, une exposition de produits et de prestations d'artistes locaux.
Quelles sont les motivations de la création de ce festival ?
Le festival Konkoun du Nayala est une émanation du peuple San. Par le passé, il y a eu un grand festival du nom de Lumassan qui faisait la promotion de la culture San. Depuis quelques années, ce festival n'existe plus. Nous, en tant que jeunes qui aimons notre culture, avons décidé de prendre le relais en mettant en place ce festival dont les activités principales sont la lutte traditionnelle, les masques et flûtistes, mais également la danse traditionnelle féminine. Pour en venir à votre question, nous avons initié ce festival pour faire la promotion de notre culture, afin que les jeunes puissent s'en approprier et en faire un passage de témoin aux générations futures. Nous avons également pour ambition de faire un musée provincial.
Comment se prépare l'évènement ?
Sur le plan technique, nous pouvons affirmer que nous sommes prêts, et sur le plan de l'organisation pratique, nous sommes en train de mettre les petits plats dans les grands pour donner le meilleur aux festivaliers. En ce qui concerne l'aspect financier, le budget n'est toujours pas bouclé, mais nous ferons avec les moyens du bord.
Combien de lutteurs sont attendus ?
Nous attendons au moins 200 lutteurs pour la compétition par catégorie et open.
Que peut-on noter comme innovation pour cette 4ᵉ édition ?
L'innovation majeure de cette 4ᵉ édition réside dans l'introduction de la danse traditionnelle féminine, accompagnée de l'arc à bouche et des griots. Le programme prévoit également des prestations de troupes de danse acrobatique, de troupe de danse avec balafon, une exposition de produits locaux, ainsi que des performances de chansonniers du terroir San.
Qu'est-ce qui explique le choix de ce thème ?
Nous avons voulu rappeler à tout le monde que la culture n'est pas une simple distraction, mais un socle de construction nationale. C'est dans nos danses, nos langues, nos chants, nos contes et nos symboles que nous trouvons notre humanité, notre dignité et notre force collective. Chez les Samo, par exemple, la solidarité, la parole donnée, la protection du territoire et l'accueil de l'étranger sont des piliers transmis de génération en génération. Ces valeurs culturelles, si elles sont mises en avant, peuvent contribuer à la paix et à la cohésion sociale dans tout le pays.
Ce thème invite aussi à reconsidérer le rôle des acteurs culturels, notamment les artistes, chefs coutumiers, enseignants, communicateurs, autorités locales comme des bâtisseurs de la paix, des éducateurs et des gardiens d'un patrimoine vivant. Il est temps que le secteur culturel soit redynamisé, non seulement par les politiques publiques, mais aussi par un engagement collectif et communautaire.
À travers le festival Konkoun, nous faisons donc le pari que se retrouver autour de nos racines, de nos identités multiples et complémentaires, peut redonner espoir à notre jeunesse, renforcer notre unité et ouvrir les portes d'un avenir de prospérité.
Interview réalisée par Serge Ika Ki
Lefaso.net
Une étude de World Resources Institute (WRI) révèle que les investissements dans l'adaptation au changement climatique génèrent des rendements considérables, soit plus de 10 dollars pour chaque dollar dépensé.
Alors que les risques climatiques tels que les inondations et les feux de forêt s'intensifient et que les ressources financières mondiales se raréfient, une nouvelle étude du World Resources Institute (WRI) présente des preuves solides démontrant que le renforcement du financement de l'adaptation et de la résilience est non seulement urgent, mais aussi l'un des investissements les plus judicieux en matière de développement à l'heure actuelle.
Ainsi, l'étude a analysé 320 investissements dans l'adaptation et la résilience dans 12 pays, pour un montant total de 133 milliards de dollars, et cela révèle que chaque dollar investi dans l'adaptation et la résilience génère plus de 10 dollars de bénéfices sur dix ans. Ce qui se traduit par un rendement potentiel de plus de 1 400 milliards de dollars, avec un rendement moyen de 27 %. « Cette étude a levé le voile sur la valeur réelle de la résilience, et même ce premier aperçu est stupéfiant », a déclaré Sam Mugume Koojo, coprésident de la Coalition des ministres des finances pour l'action climatique, originaire d'Ouganda. « Il est temps que les dirigeants reconnaissent que l'adaptation au changement climatique n'est pas seulement un filet de sécurité, mais un tremplin pour le développement. »
Alors que les investissements dans l'adaptation ont traditionnellement été axés sur la réduction de la vulnérabilité au climat et le renforcement de la résilience des investissements, l'étude révèle par ailleurs que plus de 50 % des avantages documentés se produisent même en l'absence de catastrophes climatiques.
« L'une de nos conclusions les plus frappantes est que les projets d'adaptation ne sont pas seulement rentables lorsque des catastrophes surviennent : ils génèrent de la valeur chaque jour grâce à la création d'emplois, à l'amélioration de la santé et au renforcement des économies locales », a déclaré Carter Brandon, senior fellow au WRI. « Il s'agit d'un changement de mentalité majeur : les décideurs politiques n'ont pas besoin d'une catastrophe pour justifier la résilience, c'est tout simplement une question de développement intelligent. »
L'étude s'appuie sur ces conclusions pour formuler des recommandations importantes à l'intention des décideurs politiques.
« Ces données fournissent aux dirigeants et aux acteurs non étatiques exactement ce dont ils ont besoin à l'approche de la COP30 : des arguments économiques clairs en faveur d'une adaptation à grande échelle », a déclaré Dan Loschpe, champion de haut niveau pour le climat à la COP30. « Belém doit marquer un tournant : intégrer la résilience dans les priorités nationales et locales et libérer tout le potentiel du leadership des acteurs non étatiques. »
En somme, l'étude de l'IRG révèle que les investissements dans l'adaptation au changement climatique ont des retours massifs de rendements, à plus de 10 euros pour chaque dollar dépensé.
Synthèse de Yvette Zongo
Lefaso.net
Sources : https://www.wri.org/research/climate-adaptation-investment-case// https://www.wri.org/news/release-wri-study-finds-climate-adaptation-investments-yield-massive-returns