Entre Mogherini et Hahn, une certaine complicité (crédit : CUE)
(B2) C’est le constat de nos confrères du média en ligne Politico, qui ont réalisé un travail de bénédictins. A l’aide des listes de présence (officielles), ils ont vérifié la présence de chacun, réunion par réunion. Verdict : la vice-présidente de la Commission, Federica Mogherini, sort en bas de ce classement (68% de présence), juste derrière le commissaire chargé du Voisinage Johannes Hahn (72% de présence). A l’inverse, le président Jean-Claude Juncker n’a que deux absences au compteur, juste derrière… la meilleure élève : la Belge Marianne Thyssen (Affaires sociales), qui ne s’est absentée qu’une seule fois. De quoi démentir quelques mauvaises langues qui soulignent les absences du Luxembourgeois.
Une absence très justifiée
Le résultat sur les deux commissaires aux relations extérieures n’est pas très étonnant. Etre en déplacement à l’étranger, c’est leur obligation ! Federica Mogherini a, de plus, le rôle de Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et de la Politique de sécurité et de présider les réunions du Conseil des Affaires étrangères, comme d’être présente aux réunions du Conseil européen. Un « job impossible ». Les voir absents des réunions de la Commission de temps à autre (1 sur 3) est plutôt un signe rassurant. Une présence studieuse, tout le temps à Bruxelles, serait inquiétante, alors que le voisinage flambe et qu’il y a une série de questions internationales à régler (Iran, Libye, Russie, etc.).
Un engagement réel à la limite de la condition physique
Pour B2, qui suit de près l’activité diplomatique européenne, on ne peut pas dire que l’ancienne ministre italienne des Affaires étrangères lésine sur la tâche. Federica Mogherini a ainsi présidé toutes les réunions des ministres des Affaires étrangères, comme de la Défense, sans aucune exception, selon notre constat. Ce qui est un grand changement par rapport à son prédécesseur, Catherine Ashton. Elle a assuré, sans rechigner, la plupart des réunions internationales à New-York, à Vienne, sur la Syrie, sur la Libye, sur l’Iran, etc. Au plan personnel — c’est un point qui est souvent passé sous silence — c’est une des rares commissaires à avoir déménagé sa famille sur Bruxelles (c’était cet été). On ne peut pas demander vraiment plus. Avant Noël, la fatigue se lisait clairement sur le visage de la Haute représentante.
On ne peut pas exiger de l’Europe d’être présente dans le monde, et d’être présente en même temps à tous les rendez-vous à Bruxelles. Faire le procès des absences de la Haute représentante des réunions de la Commission est donc un mauvais procès.
(Nicolas Gros-Verheyde)
NB : Le seul problème est pour leurs pays respectifs qui comptent sur « leur » commissaire pour défendre leurs intérêts à Bruxelles. Mais connaissant les chefs de cabinet des deux commissaires respectifs, on peut se dire que la maison est bien gardée…
(B2) L’Allemagne paie un prix lourd dans l’attentat qui a eu lieu ce mardi (12 janvier), matin (10h20), à Istanbul quartier historique de Sultanahmet, entre la mosquée bleue et la basilique Sainte Sophie. Un quartier éminemment touristique particulièrement fréquentés par les étrangers. Huit Allemands ont été tués a confirmé le ministère des Affaires étrangères. Et, neuf autres Allemands figurent parmi les 15 blessés « dont certains grièvement » a-t-il précisé.
Un des attentats les plus graves visant les Allemands
« Depuis de nombreuses années, le terrorisme n’avait pas aussi durement frappé les Allemands comme aujourd’hui à Istanbul » a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, dans un communiqué publié sur son site internet. Le gouvernement fédéral était réuni ce mardi soir. Sujet était l’état d’avancement de l’enquête et de l’assistance aux personnes touchées.
Ne pas céder
« Le cancer du terrorisme ne ménage personne, il nous menace tous aussi, en Turquie, en Europe et ailleurs », a souligné Frank-Walter Steinmeier. « Nous devons et nous ne serons pas intimidés par les assassiner et de la violence. Au contraire. En collaboration avec nos partenaires dans le monde, nous allons continuer à faire face à la terreur à tous les niveaux » a-t-il tenu à ajouter, demandant cependant « une clarification rapide sur les auteurs et les commanditaires » de cet attentat.
L’enjeu : frapper le tourisme
Cet attentat s’inscrit dans une série assez longue en Tunisie (Sousse, Bardo), en Egypte, et en Turquie visant délibérément les lieux touristiques fréquentés essentiellement par les visiteurs étrangers et européens. L’enjeu est double : frapper les pays européens et surtout frapper l’économie des pays concernés en incitant à l’avenir les touristes à ne plus fréquenter ces lieux.
(NGV)
(B2) Une nouvelle opération de sauvetage a été menée, mardi (12 janvier), par les navires européens de EUNAVFOR Med permettant de récupérer 130 migrants dérivant en pleine mer. Un avion P3 Orion espagnol a repéré, mardi matin (12 janvier), deux embarcations de migrants en caoutchouc en détresse, dans les eaux internationales, au nord de la côte libyenne. Le navire de patrouille slovène Triglav 11 et la frégate espagnole Canarias ont été immédiatement envoyés sur place. 130 personnes ont pu ainsi être secourues puis transférées à bord de la frégate espagnole, tandis qu’un autre groupe de migrants était secouru par un navire de la Garde côtière italienne opérant dans la région. Le SPS Canarias et le navire de la Garde côtière italienne ont fait route ensuite vers l’île de Lampedusa pour débarquer les migrants.
NB : Depuis le lancement de l’opération EUNAVFOR Med, le 22 juin 2015, les navires européens ont permis le sauvetage de près de 8500 personnes, assure-t-on au QG de l’opération.
(B2) Un détachement du Bataillon 12e de Ligne Prince Léopold – 13e de Ligne de Spa partira de l’aéroport de Melsbroek (derrière l’aéroport de Bruxelles national) ce vendredi (15 janvier). Destination : le Mali. Les 70 militaires assureront dans le cadre de la mission européenne de formation de l’armée somalienne EUTM, ce qu’on appelle la « force protection » du camp d’instruction de Koulikoro, où se trouvent les « stagiaires » et leurs professeurs, maliens et européens. Cela changera un peu — au moins dans le climat — de la mission qu’ils assument aujourd’hui assurant la garde statique des bâtiments publics sur Bruxelles notamment. Une mission que leurs collègues restés en Belgique vont continuer d’assurer. Près de 200 militaires du 12e/13e de ligne sont toujours ainsi mobilisés en appui à la police fédérale, précise la défense belge.
(NGV)
(crédit : MOD Italie)
(B2) C’est une intervention à but humanitaire, mais très symbolique, que viennent de réaliser les forces italiennes, lundi (11 janvier), en posant un C-130 à Misrata, avec des médecins et des infirmiers, pour évacuer 15 Libyens, grièvement blessés, lors du récent attentat du 7 janvier contre le Centre de formation de la police de la côte libyenne. 15 blessés graves ont ainsi été pris en charge et rapatriés sur l’hôpital militaire de Celio en Italie. Parmi eux, deux, plus gravement, ont été hospitalisés en soins intensifs ; les autres, polytraumatisés, et déjà traité par le service libyen de santé, ont été hospitalisés dans d’autres départements de l’Hôpital de Celio. « Aucun des blessés n’est dans un état critique » précise le communiqué italien.
Aviosn de surveillance et forces spéciales mobilisées
L’avion avait décollé à l’aube de l’aéroport de Pratica di Mare, il a atterri à Misrata où une équipe médicale militaire interforce a procédé à l’embarquement des blessés à bord de l’avion. L’opération a mobilisé des unités militaires des forces spéciales de sécurité et des avions de surveillance. C’est un « geste concret de solidarité et de l’attention de l’Italie envers le peuple libyen dans une phase particulièrement délicate du processus de stabilisation du pays » souligne-t-on à Rome.
Un geste à haute portée politique
Cette évacuation sanitaire ne ressemble effectivement pas à d’autres régulièrement pratiquées par les forces aériennes. Certes, il ne s’agit que d’une évacuation sanitaire, à titre humanitaire. Mais elle fait figure de vrai test à plusieurs niveaux : politique et opérationnel, international et national. D’une part, c’est la première fois, à ma connaissance, depuis les évènements de 2011, qu’une force ‘occidentale’ se pose sur le sol libyen. D’autre part, et surtout, la demande d’aide a été faite du tout nouveau Conseil présidentiel de la Libye installé après l’accord de Skhirat.
Un premier acte de la toute nouvelle autorité libyenne
Au-delà du traitement des blessés ainsi rapatriés, on est là dans une gestuelle tout autant politique à grande valeur symbolique, pour la toute nouvelle autorité libyenne toujours très soucieuse de sa souveraineté (une manière d’asseoir son autorité), pour l’Italie (une manière d’asseoir son intérêt primordial sur le destin de la Libye) mais aussi pour l’Europe. Les Européens ne parlent pas en l’air quand ils proposent leur assistance à la Libye. Ils sont prêts à le faire, quand et où l’autorité libyenne le demande…
(NGV)
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