(Crédit: EUCAP Sahel Mali)
(BRUXELLES2) Que faire face à un groupe de manifestants agités : quand faire feu ? Quand employer la force ? Comment distribuer les rôles ? Ce sont quelqu’unes des questions auxquelles 16 stagiaires issus de la Garde nationale malienne ont pu répondre lors d’une formation dispensée par la mission européenne de renforcement des capacités maliennes (EUCAP Sahel Mali) en février. Pendant trois semaines, les Maliens ont acquis les connaissances d’expert en maintien de l’ordre.
De la théorie pour mieux appréhender la réalité
Les stagiaires, venus du Groupement de maintien d’ordre et du Groupement spécial de sécurité présidentielle, ont d’abord acquis les connaissances sur les principes généraux du maintien de l’ordre (but du maintien de l’ordre, gradation de l’emploi de la force, sommations et avertissements), l’emploi des grenades, l’intervention dans des locaux occupés, la réaction à l’ouverture du feu. Selon les formateurs EUCAP, le but de la formation était de « perfectionner les cadres intermédiaires de la Garde nationale à travers la maitrise de procédures techniques, le cadre d’ordre, la situation de commandement opérationnelle et la pédagogie. » Le tout appliqué au maintien de l’ordre.
Une mise en pratique réaliste
Intervention dans des locaux occupés. 35 salariés mécontents assiègent les locaux de leurs entreprises depuis 5 jours. Toutes les issues sont bloquées et les négociations avec le syndicat sont restées vaines. Il ne reste plus qu’à faire appel au Groupement de Maintien d’Ordre de la Garde nationale. La mission confiée à l’unité : évacuer l’entreprise occupée par les manifestants et maintenir l’ordre dans la zone pour empêcher le retour des occupants. Voici un exemple d’exercice mené par l’équipe d’EUCAP Sahel Mali pour mettre en situation les Maliens. « C’est en véritables professionnels que les militaires du Groupe ont procédé à l’évacuation des occupants de l’usine » relate la mission dans un communiqué.
Une formation à diffuser verticalement
« Tout commence par notre formation, et nous les cadres devons transmettre nos acquis à nos subordonnés », explique l’adjudant Salif Djiré du groupement de maintien de l’ordre. Pour y parvenir, la troisième et dernière semaine de la formation a été consacrée à la pédagogie de ceux qui seront maintenant un exemple à suivre et des formateurs au sein de leurs unités. Cette formation des formateurs s’est faite dans des groupes de travail. Chacun a pu se mettre dans la peau du formateur et appréhender ainsi l’art délicat de transmettre son savoir à des interlocuteurs, de maintenir l’attention de la classe et de vérifier que le message soit bien passé.
(LH)
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(B2) Plus qu’un long discours pour prendre le pouls du couple franco-allemand, il suffit d’aller jeter un oeil sur la relation qu’ont fait les deux sites officiels du sommet Hollande – Merkel à Paris le 4 mars. Edifiant !
La preuve par les textes
Sur le site de l’Elysée, le compte-rendu de la conférence de presse « conjointe » est pour le moins elliptique. Il ne rend ainsi compte que de la seule parole présidentielle. L’intervention de la Chancelière Angela Merkel est absente…
Sur le site du gouvernement allemand, le compte-rendu est un peu plus exhaustif, les propos de la Chancelière sont retranscris mais aussi ceux du président Hollande. Assurément à Paris, on n’a pas la même conception du couple qu’à Berlin.
La preuve par les photos
Les photos diffusées par les deux sites sont pour le moins évidentes de cette différence d’appréciation.
Sur le site de l’Elysée, on voit un François Hollande parlant à l’aise, déterminé, et une Angela Merkel, renfrognée, de mauvaise humeur, écouteurs à l’oreille, semblant complètement ailleurs, et mutique. Vivement que ca se termine semble se dire Fr. Hollande.
Sur le site de la Chancelière, on voit les deux dirigeants discutant à la descente d’un escalier. Une photo assez réaliste d’un dialogue difficile, où la Chancelière semble répliquer à un Président français pas tout à fait d’accord (en termes esthétiques, ce choix de photo est d’ailleurs plus intéressant)
(crédit : Foto: Bundesregierung/Bergmann)
En sachant combien ces photos sont soigneusement choisies par les responsables de communication des dirigeants, on a ainsi une bonne appréciation visuelle de la façon dont le couple franco-allemand est ressenti à Paris et Berlin.
Un couple bien déchiré ?
En fait, la vision du couple franco-allemand est totalement différent de part et d’autre du Rhin. Du côté allemand, le couple, c’est à deux, pour le meilleur et pour le pire, avec forces disputes au besoin, mais on reste ensemble coûte que coûte. La mater allemande est sans doute un peu matronne sur les bords, un peu dure à cuire, pas marrante tous les jours. Mais elle tient la barre. Le mari français, lui est plutôt du genre léger, volage. C’est chambre à part, le diner commun vite fait, histoire de sauver les apparences, et après ciao, on sort chacun de son côté. Assurément le couple franco-allemand n’a de couple que le nom… même dans la communication officielle.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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Vu de l’avion espagnol (Crédit : EUNAVFOR Med / Sophia)
(B2) Ce dimanche matin (6 mars), une opération menée de concert par la marine italienne et européenne au large de la Libye a permis de récupérer plusieurs dizaines de migrants, près des côtes libyennes.
Repérage par un avion de patrouille espagnole
C’est l’avion de patrouille espagnole VIGMA D-4 qui a d’abord repéré deux navires en caoutchouc en détresse, à 30 miles nautiques des côtes libyennes.
Sauvetage par des navires allemand et italien, et relais britannique
L’alerte a été donnée aux navires à proximité. Le patrouilleur de haute mer Aviere (F-583) de la marine italienne (*) qui participe à l’opération nationale Mare Sicuro récupérait 87 migrants. Ils ont ensuite été transférés vers le HMS Enterprise (H-88), le navire de recherche océanographique britannique qui participe à l’opération européenne EUNAVFOR Med / Sophia. De son côté, la corvette allemande FGS Ludwigshafen am Rhein (F-264) est venue au secours de 121 autres migrants.
(NGV)
(*) Traduction ‘maison’ de l’Italien Pattugliatori di Squadra. Ce navire – et ses soeurs – a été construit sur le même modèle que les frégates lance missiles Lupo mais ne dispose pas d’armement anti-sous marin. Il était destiné à l’origine à la marine irakienne mais est resté sur les bras de la marine italienne, du fait de l’embargo mis en place après la guerre Iran-Irak et la première guerre Golfe, et a été intégré dans la flotte tricolore, après mise aux normes de l’OTAN
Lire aussi :
maj : 19h, avec précisions sur le sauvetage italo-britannique qui ne formait qu’une seule opération en fait, et le renfort allemand.
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(B2) Le président du Conseil européen, Donald Tusk, avait à peine quitté Ankara que le pouvoir turc faisait donner la police sur le journal d’opposition Zaman. La justice ayant nommé un administrateur provisoire. A 48 heures du sommet entre l’UE et la Turquie, cela peut apparaitre à la fois comme une manifestation de force interne mais également une provocation à l’égard des Européens. Sachant que les Européens sont pris à la gorge par la crise des réfugiés, Ankara se sent pousser des ailes.
Face à cela, la réaction européenne a été plutôt mesurée. Le rappel à la liberté des médias est très clair, que ce soit de la part d’un papier candidat que de celui membre de la Convention européenne des droits de l’Homme. En fait, seule la Haute représentante de l’UE, Federica Mogherini, a réagi mais pas au nom des 28 (la procédure la plus solennelle) ou en son nom (la voix normale), mais uniquement par le biais de son porte-parole (ce qui normalement en termes diplomatiques et le plus petit dénominateur de la réaction européenne).
« L’UE a souligné à plusieurs reprises que la Turquie, en tant que pays candidat, doit respecter et promouvoir les normes et les pratiques démocratiques élevées, notamment la liberté des médias. Des médias libres, diversifiés et indépendants constituent une des pierres angulaires d’une société démocratique en facilitant la libre circulation des informations et des idées, et en assurant la transparence et la responsabilité. Tous les pays, et en particulier ceux qui négocient l’adhésion de l’UE, doivent garantir les droits fondamentaux, y compris la liberté d’expression, et le processus judiciaire, en conformité avec la Convention européenne des Droits de l’Homme (CEDH). »
Donald Tusk s’est bien gardé de tout commentaire sur la question préférant mettre en avant sur son fil twitter des photos le montrant en compagnie du président Erdogan et du Premier ministre Davutoglu, voire relater un coup de fil avec le secrétaire général de l’OTAN pour se féliciter de la bonne coopération OTAN-Frontex.
Face à la réelle menace de la crise migratoire et au besoin européen de la Turquie, la liberté de la presse peut bien patienter 48 heures…
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Distribué à plus de 600 000 exemplaires, Zaman est proche de la communauté religieuse de Fethullah Gülen, laquelle a entretenu des liens étroits avec Erdogan pendant plus de dix ans, avant la rupture en 2012, explique Reporters sans frontières. « Depuis plus de trois ans, des médias pro-Gülen ont fait l’objet de suspension de leurs licences officielles et leurs journalistes sont régulièrement mis en accusation. »
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