L'exercice d’alerte "Noble Jump" en Pologne a mis en lumière les défauts de la Force de réaction rapide de l’OTAN (NATO NRF) face à la Russie. La capacité de déploiement de la nouvelle force de réaction rapide de l'Otan, testée du 9 au 19 juin sur le camp d'entraînement de Zagan (ouest de la Pologne), est insuffisante face à la réactivité militaire russe, car les forces de l'Alliance ont besoin d'un mois au moins afin de déployer 30.000 militaires en Europe de l'Est. De son côté, la Russie a réussi en 24 heures à déplacer jusqu'à 100.000 soldats avec des équipements au cours de manœuvres militaires réalisées fin mai dans le District militaire central.
Les manœuvres en Pologne occidentale impliquent plus de 2.000 soldats provenant de neuf pays de l'OTAN. Les troupes aéroportées tchèques et néerlandaises, l'infanterie mécanisée allemande et norvégienne, les forces spéciales lituaniennes et polonaises, l'artillerie belge, des hélicoptères américains et une unité hongroise de coopération civilo-militaire y prennent part. L'exercice Noble Jump a été conçu pour tester les troupes de préparation élevée de l'OTAN dans les conditions du champ de bataille et veiller à ce que les concepts et les procédures soient prêts en cas de véritable crise. Le Pentagone a également révélé son intention de déployer en Europe de l'Est des chars, des véhicules blindés et des stocks d'armes lourdes, nécessaires afin d'équiper 5.000 soldats. En plus, il est prévu de créer un groupe "très mobile" fort de 30.000 soldats capables d'être rapidement déployés dans les pays Baltes, en Pologne, en Roumanie ou en Bulgarie en cas d'éventuelle "agression russe".
La formation qui se déroule en Pologne fait partie d'une série plus vaste d'activités de formation prévue en juin et appelée Allied Shield. La série comprend, outre Noble Jump :
- Baltops 2015, un exercice naval allié majeure en Pologne;
- Sabre Strike, un exercice de terrain dans les pays Baltes;
- et Trident Joust, un exercice de commandement et contrôle en Roumanie.
Au total, environ 15.000 soldats de 19 pays, dont le Canada, et trois pays partenaires participeront à cette série d'événements de formation qui se déroulent au sein de l'Alliance en 2015.
Sur fond de crise ukrainienne, l'OTAN a multiplié les manœuvres militaires conjointes dans les pays baltes ainsi qu'en Pologne. Moscou a exprimé ses préoccupations face au renforcement de la présence militaire de l'Alliance à proximité de ses frontières.
Source :
http://fr.sputniknews.com/international/20150615/1016545578.html
(BRUXELLES2) L’Egypte s’est engagée concrètement en Libye, en 2011, beaucoup plus que la version officielle le laisse penser, à lire les différents échanges de mail qu’a reçu Hillary Clinton quand elle était en poste au secrétariat d’Etat US.
L’engagement des forces spéciales égyptiennes (avec les Français et Britanniques)
Une source « extrêmement sensible » détaille ainsi dans un mail de mars 2011 « que les rebelles reçoivent une assistance directe et la formation d’un petit nombre d’unités de forces spéciales égyptiennes, alors que les troupes françaises et britanniques d’opérations spéciales travaillent à partir de bases en Egypte, le long de la frontière libyenne. Ces troupes sont chargés de contrôler le transfert d’armes et de fournitures pour les rebelles. »
Les succès de rebelles début 2011, un succès égyptien aussi ?
« Depuis les premiers jours de la crise libyenne, les Egyptiens soutiennent en coulisses les forces de la rébellion » indique ainsi une source diplomatique. « Les troupes des forces spéciales égyptiennes servent aux côtés des rebelles dans l’Est de la Libye ». « Un haut gradé égyptien affirme en privé que ses troupes sont responsables de nombreux succès militaires des rebelles » confirme-t-on à Hillary Clinton.
Une volonté de discrétion
Mais la discrétion est de mise car Le Caire ne veut pas apparaitre trop lié aux forces occidentales. La diplomatie égyptienne entend souligner « la nécessité de défendre les Libyens contre le régime de Kadhafi. Mais en même temps à se distancer d’une intervention dirigée par les anciennes puissances coloniales européennes ».
Des intérêts multiples et ambigüs
Les intérêts de l’Egypte sont en effet multiples : 1° géopolitique — La défection du leader libyen M. Kadhafi et « la division politique de la Libye donneraient à l’Égypte l’opportunité de combler le vide à l’Est » et lui conféreraient le statut de puissance régionale — ; 2° sécuritaire — éviter un afflux massif de réfugiés et contenir la menace djihadiste qui apparait à mesure que le conflit se poursuit — ; 3° économique — « Environ 1,5 millions d’Egyptiens vivent et travaillent en Libye et effectuent des versements vers l’Egypte à hauteur de 254 millions $ ».
(JB avec NGV)