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Carnet de route Ukraine 2. A Kiev la vie reprend doucement

Bruxelles2 Blog - Sat, 28/05/2022 - 09:30

(B2) La capitale ukrainienne encerclée il y a quelques mois par l’armée russe retrouve sa vie d’antan. Tout doucement. Durant les quelques jours que j’ai passé ici, entre le lundi et le jeudi, on sent un appétit d’un retour à la normale. Sans oublier.

La célèbre place de l’indépendance, avec quelques croisillons qui demeurent tout de même, tels un symbole de la résistance ukrainienne (© NGV / B2)

Des magasins d’alimentation alimentés

Les grands centres commerciaux, type les Domus ou Komod, restent encore quasi-déserts, peu de boutiques ont rouvert. En partie par manque de personnel — nombre d’adultes sont partis au front — ou de clients. Mais les magasins d’alimentation sont alimentés quasi-normalement, les petites supérettes tenues souvent par des babas (grand-mères) fonctionnent normalement.

Circulation timide

Les voitures restent encore plutôt rares. Quelques gros SUV rutilants qui sont le signe d’une richesse extérieure, peu de véhicules circulent. La circulation reprend très timidement. Explication : l’essence est très chère, « trop chère ». Et le quidam regarde à deux fois avant de mettre quelques litres dans son véhicule. On se déplace donc à pied ou en transport en commun.

La place Europe, avec les drapeaux ukrainiens et européens alternés surmontés de l’étoile euro-atlantique (© NGV / B2)

Les grands réseaux fonctionnent

Tous les réseaux fonctionnent. La ville est approvisionnée en eau, électricité. Sans coupure apparemment. Les réseaux télécoms fonctionnent parfaitement. Le Wifi est quasi disponible partout. Assurément Kiev est une ville connectée. Davantage qu’à Bruxelles ou Paris. L’habitude s’est prise de payer avec son smartphone.

Chaque train venu de l’Ouest ramène son lot de famille qui ont hâte, mais aussi un peu d’anxiété, à retrouver leur logis (© NGV / B2)

Transport en commun

Les transports en commun assurent leur service quasi-normalement. La fréquence est sans doute un peu plus basse que d’habitude. La gratuité, qui était de mise il y a encore une semaine, est terminée. Les contrôleurs ont repris du service et veillent dans le métro comme dans le bus à ce que chacun acquitte son dû. Les trains circulent à peu près normalement, également, même si les cadences sont plus limitées.

Le métro fierté de Kiev

Dans ce métro rendu célèbre, pour sa profondeur, son escalier roulant qui s’enfonce sous terre est vertigineux (à l’image de ceux de Budapest ou Moscou). Mais certaines stations restent cependant fermées, pour raison de sécurité ou autres, telles Kreshatyk qui dessert Maidan, la place de l’indépendance, ou Hydropark, sur l’île de Venetsiïskyï .

L’Hydroparc désert

Cet énorme parc de divertissement en plein Dniepr reste totalement désert. Personne sur les plages. Encore moins dans les hotels ou campings. Étonnant en cette saison de printemps, quasi-été où la température dépasse les 20°. Mais toutes les installations de loisirs restent désespérément fermées pour l’instant. L’île reste d’ailleurs bloquée à toute circulation de véhicules. De gros barrages faits de terres et blocs de béton sont toujours en place. Seule façon d’y accéder : à pied ou à vélo. Les visiteurs y sont rares.

Le plaisir d’un verre en terrasse

Mais la ville se remplit de ses habitants. Nombre de bars et restaurants ont rouvert, ou sont en passent de l’être. A une seule exception, les Mac Donald restent encore fermés. Et les Ukrainiens de la ville — reprennent goût à aller dans les bars, les jeunes surtout, à rire, à se promener main dans la main, à trainailler dans les rues, à prendre un verre sur les terrasses ensoleillées. De plus en plus chaque jour. Du moins avant le couvre-feu qui reste en vigueur (22 heures à Kiev).

A Kiev, avenue Khreschatyk, une des principales artères de Kiev (© NGV / B2)

Opéra et cinémas rouverts

L’Opéra de Kiev a repris ses représentations le 21 mai par un Barbier de Séville rutilant. Les cinémas de la capitale, arts et essais comme complexes, aussi reprennent leurs séances, au moins les week-ends. Les bars et restaurants sont rouverts. Dans un coin, parfois trainent encore quelques sacs de sable. On ne sait jamais. Mais ils sont entassés dans des coins de rues, ou dans les arrières des restaurants. Discrètement, le soir, on vient les vider, comme un signe que ce temps-là est oublié.

L’opéra à l’affiche Rigoletto samedi 28 (© NGV / B2)

Peu de touristes

Certes il n’y a pas beaucoup de touristes, même dans les principaux lieux touristiques même autour de la fameuse Zoloti Varota (porte dorée), lieu central, reconstruite sur les anciens remparts, qui marquait la séparation entre la ville et ses faubourgs,et inaugurée en 1982, du temps de Brejnev. J’en ai croisé quelques uns, polonais apparemment.

La Zoloti Varota, point de rendez-vous incontournable (© NGV / B2)

Militaires en ville

Les militaires sont nombreux en revanche pour garder les ambassades, les ministères, les lieux publics. Kalachnikov en bandoulière. Pour la plupart, ils sont de la défense territoriale. On les reconnait au brassard jaune de tissu, parfois bricolé avec un simple bout de scotch. Les endroits plus sérieux sont gardés par un check point avec le renfort de policiers, armés de fusils semi-automatiques. On croise aussi de nombreux militaires en ville de la garde territoriale, femmes et hommes, dans ces tenues kakies claires. Voire, quelques étrangers, tels ce Tchèque et cet Américain, croisés au hasard en uniforme dans un café.

Les zestes de la guerre

Bien entendu, dans tous les points stratégiques, près du Dniepr, aux entrées de la ville, les barrages faits de sacs de sables, de blocs de bétons, et autres checks points demeurent. Et ultime rappel à la réalité de la guerre, pas si lointaine, les alertes aériennes. La sirène vrombit de temps à autre. Au moins une à deux fois par jour. Tellement loin, tellement anodine, que personne n’y prête guère plus attention. La première alerte est arrivée aussitôt le pied posé à Kiev. Le chauffeur de taxi sans sourciller me dit : “Poutin alert”.

DEs sacs de sable, destinés à profiter du souffle les fenêtres (© NGV / B2)

Un musée en plein air des prises de guerre

Quant aux dépouilles des engins russes pris sur le champ de bataille, ils sont rapatriés sur une grande place de la ville, pour en faire un grand musée à ciel ouvert de la bataille qui se déroule encore, à l’Est.

Blindé chenillé russe pris sur le champ de bataille (dans les rues de Kiev)

(Nicolas Gros-Verheyde, à Kiev)

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Fonds défense, Moldavie, reportage à Kiev, Sommet européen… nos informations de la semaine

Bruxelles2 Blog - Fri, 27/05/2022 - 18:18

(B2) L’actualité continue sur B2 pro. Pour ceux qui ne sont pas encore abonnés, voici un résumé des nombreuses informations parues ces derniers jours. Avec beaucoup d’analyses précieuses et d’exclusivités.

L’agenda du Conseil européen extraordinaire

[Confidentiel] Lundi 30 mai après-midi, les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 se retrouvent à Bruxelles, pour un sommet extraordinaire. Avec un programme très complet et des discussions qui s’annoncent difficiles. Les négociations pour un embargo européen sur le pétrole russe pour faire pression sur Moscou restant soumises au véto hongrois, c’est sur la forme du soutien financier à l’Ukraine que devraient se concentrer les discussions. Et sur les conséquences de la guerre sur les investissements dans la défense. Mais aussi sur la sécurité alimentaire mondiale et les prix de l’énergie. Lire l’agenda complet en exclusivité sur B2.

Lire : La guerre en Ukraine et ses conséquences à l’agenda du Conseil européen extraordinaire des 30 et 31 mai 2022 (v2)

Les Européens doivent reconstruire leurs stocks d’armes

[Interview] Avec le soutien militaire fourni à l’Ukraine, les États membres de l’UE voient les stocks d’armements se vider. La ministre de la Défense des Pays-Bas Kajsa Ollongren lance l’alerte dans une interview. Elle demande à ce qu’une réévaluation des stocks, des budgets et des coordinations soit faite. Et à ce que les 27 achètent collectivement de nouveaux appareils plus modernes.

Lire : Remplir les stocks d’armes européens : les 27 doivent se coordonner (Kajsa Ollongren)

Transformations des modèles de missions EUTM sur le chemin

[Confidentiel] Malgré certains résultats positifs, le mot d’ordre est le même : « EUTM doit évoluer ». Cela peut s’expliquer d’une part par la présence de concurrents, considérés plus souples. Et d’autre part par le changement de besoins des partenaires. Il est donc important que ce modèle évolue pour « être plus créatif » et « compétitif » plaide une source diplomatique auprès de B2.

Lire : Le modèle des missions EUTM a un peu vécu, il doit évoluer

Le Liban au lendemain des élections

[Interview] Le Liban traverse une crise économique et financière sans précédent, marquée par la disparition de la classe moyenne et de l’augmentation de la circulation du cash. Les élections parlementaires pourront-elles améliorer cette situation ? Face à la difficulté du pays à se remettre sur pied, les points de vues divergent. Les uns suggèrent que l’UE mette en place des sanctions pour forcer les politiques à changer leur comportement. Les autres sont dubitatifs, soutenant que les sanctions ont plus d’impact (négatif) sur la population que sur les dirigeants visés. 

Lire : [Pendant ce temps] Le Liban, au lendemain d’élections, le plus dur reste à faire !

Point sur l’état du champ de bataille en Ukraine

[Interview] En direct de Kiev, le colonel Oleksandr Motuzyanyk, porte-parole de la Défense ukrainienne se confie à B2. La Russie continue de poursuivre son objectif : « essayer d’encercler les opérations conjointes » menées par les forces ukrainiennes, « assurer le plein contrôle des oblasts de Louhansk et Donetsk et établir un corridor terrestre entre les territoires occupés de Crimée ». Bien que l’armée russe ait connu de lourdes pertes en vies humaines, elle garde un sacré avantage sur le terrain parce qu’elle possède « davantage d’artillerie » que les Ukrainiens. Ces derniers ont dont besoin d’une chose : d’équipements occidentaux qui « permettront de rééquilibrer la situation ». 

Lire : Les Russes démoralisés, épuisés, mais pas vaincus. Les Ukrainiens attendent le matériel occidental pour rééquilibrer les forces.

Problèmes à la tête de la direction des missions civiles (CPCC)

[Confidentiel] Alors qu’elle fête ses quinze années d’existence, une ambiance « délétère » et « très difficile » s’est installée au sein de la direction des missions civiles, racontent des sources à B2. Depuis l’arrivée du général Francisco Esteban Perez à la tête du CPCC, les plaintes n’ont fait qu’augmenter en nombre. Au point qu’une équipe d’enquête a dû être mise sur pied. Son résultat est sans équivoque : il y a un « dysfonctionnement grave » au sein de la CPCC et il faudrait « restaurer un climat de confiance et de sérénité, au plus vite ». La situation a fini par créer le départ de plusieurs chefs de division et l’abandon de certaines missions civiles à elles-mêmes. 

Lire : [Enquête] Le commandement des missions civiles de la PSDC ébranlé par une grave crise interne (v2)

L’appel à projet 2022 du Fonds défense dévoilé

[Actu Pro] La Commission européenne a présenté les projets de financements de la recherche et du développement dans la défense en 2022 pour un montant de près d’un milliard d’euros. Les grands gagnants sont les secteurs de l’espace, du cyber et des technologies disruptives dont certains ont vu doubler leur budget, comparé a ce qui était initialement prévu dans le document de mars dernier. Pour que ce soit possible, l’enveloppe du naval a pris un sacré coup. 

Lire :  Fonds européen de défense. Les appels à propositions 2022 officiellement dévoilés

Un nouveau soutien aux forces armées moldaves

[Confidentiel] Fragilisée par l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, la Moldavie pourrait recevoir de la part de l’UE un soutien de ses forces armées. Un soutien technique et logistique (non létal), d’une valeur de 40 millions d’euros.

Lire : Vers un soutien supplémentaire aux forces armées moldaves

(Marion Ouédraogo avec toute l’équipe de B2, Nicolas Gros-Verheyde, Aurélie Pugnet, Emmanuelle Stroesser, Agnès Faure et Clara Gantelet)

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Carnet de route Ukraine. De Zakony à Chop, la frontière, tout un poème

Bruxelles2 Blog - Thu, 26/05/2022 - 14:09

(B2 en Ukraine) Passer la frontière entre Ukraine et l’Union européenne est une aventure épique. Les grandes paroles sur la facilitation du trafic restent un leurre, de part et d’autre. En particulier pour le fret, pour qui les formalités sont interminables.

Juste avant la frontière – les véhicules sont derrière bloqués par des policiers en attendant que le “stock” entré dans la zone frontière soit sortie (© NGV /B2)

C’est du grand art. Un art combinant à la fois la bureaucratie européenne et la bureaucratie de l’époque soviétique. Le tout matiné de l’habitude du bakchich si ancrée dans le quotidien, qu’elle en devient presque pittoresque. Aucun poste douanier conjoint, ni même accolé. Ce qui fait que les procédures sont allongées et doublonnées.

Une longue file en amont de Zahony

Juste avant le poste frontière hongrois, retenue quelques centaines de mètres avant, une longue file de véhicules s’étend sur plus d’un kilomètre. Ils transportent du fret. Et sont là depuis des heures. « C’est long » souffle un des chauffeurs. Les voitures qui ont en général des plaques temporaires (véhicules d’importation), passent au compte-goutte. Par heure, seule une dizaine de voitures est autorisée à entrer dans la zone de transit. Avant que le parcours des formalités ne débute.

Formalités en série, coté hongrois

Quand le véhicule arrive enfin dans la zone frontière, les obstacles s’enchaînent : papiers, tampon, contrôle, attente, papiers, tampon, attente. Deux heures. Au bas mot. Enfin passé, le contrôle hongrois. Le temps de passer la Tisza, le fleuve qui sert de démarcation entre Ukraine et Hongrie, et le poste frontière. Mais tout n’est pas terminé.

Zone frontière côté hongrois (© NGV / B2)

Rebelotte, côté ukrainien

De l’autre côté du pont, se trouvent les Ukrainiens. Alors, les formalités européennes paraissent presque une misère. Passeport une fois. Papiers deux fois. Re-Passeport. Contrôle des papiers. Paiement. Photocopie. Puis recontrôle des documents et passeports. Fouille succincte de voiture. De nouveau, deux heures.

Zone frontière ukrainienne (© NGV / B2)

Un petit manège

Pour les véhicules particuliers, c’est plus rapide. Mais avec un peu de temps, on aperçoit très vite un petit manège, insoupçonnable à première vue. Le plus extraordinaire, c’est le nombre de douaniers ukrainiens. Des militaires sont même là, armés. Comme si l’armée hongroise ou slovaque allait surgir à un moment donné pour les envahir. De jeunes conscrits qui semblent heureux de ne pas être au front à l’Est du pays.

Les privilégiés

Les habitués passent apparemment plus vite. Ils prennent bien soin de serrer la main des uns et des autres. Les douaniers contrôlent comme en pays de connaissance. Ils ouvrent même la porte des voitures, pour tout de suite refermer. Le contrôle est visiblement de pure forme. Des billets changent de main. L’habitué file vers la casemate des douaniers, avec, sous le manteau, un petit paquet. Une bouteille, ou quelques plaques de chocolat, et autres, qu’il glisse discrètement dans le bureau. L’air de rien, comme on jetterait un vieux papier. La pratique est le fait du jeune conducteur de minibus, comme du businessman un peu clinquant, ou de la femme élégante, l’air anodin, à qui on donnerait le bon dieu sans confession.

L’acceptation des douaniers

Le douanier de permanence vaque ailleurs à d’autres occupations plus loin. Et revient nonchalamment quand l’habitué a laissé ses bricoles. Ce dernier remonte alors dans la voiture, et démarre après un signe de tête. Chacun salue. Tout le monde est content. En l’espace d’une demi-heure, trois habitués sont ainsi passés par la casemate et repartis à une vitesse éclair. Rien de bien méchant en soi. La routine ordinaire, le pourboire habituel laissé à la terrasse d’un café.

Dernière formalité avant la route

Dernier contrôle à la sortie de l’espace frontière : il faut remettre aux militaires, le « bon de sortie » délivré à la douane. On peut repartir. Délai total : plus de 6 heures. Et encore, était-ce au début de la file. Pour certains, il faudra compter plutôt 12, voire 24 heures pour arriver en Ukraine.

(Nicolas Gros-Verheyde, à Zahony)

Les barrières se lèvent enfin, dernier contrôle au bout avec un poste de militaires (© NGV / B2)

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Attaque du Lakota. Une certaine imprudence des navigateurs. Rappel à l’ordre d’Atalanta

Bruxelles2 Blog - Wed, 25/05/2022 - 08:45

(B2) Les skippers du Lakota ont un peu joué avec le feu en naviguant aussi si on en croit les militaires de l’opération maritime européenne EUNAVFOR Atalanta. Ils signent un communiqué cinglant pour les navigateurs bretons.

Le yacht Lakota attaqué par les pirates au large du Yemen, jeudi (19 mai) et entrainé l’intervention de la frégate italienne de l’opération.

L’attaque proche des côtes yéménites en mer rouge (carte fournie par EUNAVFOR Atalanta)

Deux fautes d’imprudence

Depuis son départ du port de Djibouti, le SV Lakota n’était « pas enregistré » auprès du Centre de sécurité maritime (MSCHOA de Brest). Par conséquent, il n’était pas soumis à « la procédure standard de surveillance étroite quotidienne lors du transit des navires vulnérables dans le sud de la mer Rouge », indiquent l’opération dans un communiqué parvenu à B2. De plus, l’incident s’est produit dans « une zone où la navigation est fortement déconseillée ». Un danger « clairement indiqué » sur le site de MSCHOA. La navigation « à l’intérieur des eaux territoriales yéménites, à proximité du rivage, est un facteur aggravant, alors que plusieurs incidents maritimes avaient déjà été signalés dans le sud de la mer Rouge » détaille les marins européens.

Un rappel à l’ordre

Cet incident « rappelle clairement la pertinence des meilleures pratiques de gestion », les fameuses BMP (Best Maritime Practices) dans sa cinquième version datant de juin 2018 (BMP5) mises au point par l’industrie du transport maritime qui visent à limiter autant que possible le risque pour chaque navire dans toute la zone comprise « entre la mer Rouge, le golfe d’Aden, l’Océan Indien et la mer d’Oman ». Des règles qui recommandent « une attention particulière est requise pour les voiliers lors de la planification de leur itinéraire ».

L’inscription au MSCHOA largement recommandée

Et parmi les recommandations figurent l’inscription au MSCHOA (MSCHOA Voluntary Registration Scheme) et la déclaration au United Kingdom Maritime Trade Operations (UKMTO). Des formalités « primordiales » pour faire « face à tout incident pouvant survenir pendant le transit ». NB : elles permettent en effet d’échanger avant le départ avec le capitaine de navire et, aussi, pour les militaires de pouvoir suivre à la trace et réagir plus rapidement en cas d’incident.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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L’ancien bateau de Florence Artaud attaqué en Mer Rouge près du Yémen

Bruxelles2 Blog - Fri, 20/05/2022 - 22:15

(B2) Il était 7h46, jeudi (19 mai), quand le centre de sécurité maritime (MSCHOA) de Brest de l’opération maritime anti-piraterie a reçu une alerte. Un trimaran à voile, le Lakota, pavillon de Hong Kong est l’objet d’une attaque par des pirates. S

Le SV Lakota en mer rouge (Photo : EUNAVFOR Atalanta)

Près de la côte du Yémen

Le bateau se trouve alors dans le sud de la Mer Rouge, près du détroit de Bab-el-Mandeb, au sud-est du port de Hodeidah. Il a choisi de naviguer proche des côtes en raison des risques de navigation. Une erreur sans doute. Trois petits navires, avec à leur bord cinq personnes, foncent vers lui. Ils tirent une vingtaine de coups de semonce. Il n’y a pas de doute sur leur intention non pacifique. Pour bien montrer leur détermination, ils montrent des lance-roquettes et des fusils d’assaut. L’un des assaillants réussit même à monter à bord du navire.

L’alerte frémit sur Mercury

Très vite, l’opération européenne anti-piraterie EUNAVOR Atalanta partage ses informations, via sa plateforme d’information Mercury, avec tous les acteurs maritimes concernés de la zone, notamment avec le Britannique, bien connu des marins, le UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Operations). Un vieux compagnon de route de toutes les marines marchandes, comme de l’opération Atalanta.

L’ITS Bergamini fait chauffer les moteurs

La frégate italienne ITS Bergamini, qui patrouille au large de Djibouti, met moteurs toutes pour se rapprocher du lieu de l’incident. L’hélicoptère de bord décolle, permettant d’aller très vite localiser le voilier et de fournir éventuellement une première assistance à l’équipage. Entretemps, le voilier a réussi à échapper à ses poursuivants, grâce aux mesures d’évitement (accélération, zigzag, etc.). L’approche de l’hélicoptère a un autre intérêt : il permet de recueillir des preuves

L’approche de l’hélicoptère

L’équipage du SV Lakota fournit aux équipiers d’Atalanta une vidéo de l’attaque. Cette vidéo va être « maintenant analysée par Atalanta et les conclusions seront partagées avec nos partenaires impliqués dans la sécurité maritime de la région » indique l’opération. En clair, s’il n’est pas possible d’identifier clairement les attaquants, on pourra au moins en connaitre davantage leurs modalités d’attaques, leur provenance, voire de les croiser avec la base de données d’Atalanta.

Un bateau de légende !

Si le Lakota ne dit rien à la plupart d’entre nous, rappelez-vous que son premier nom était “Pierre Ier“, le légendaire navire avec lequel Florence Arthaud a gagné la Route du Rhum 1990 et est devenue ainsi la première femme à gagner une régate de niveau majeur. Vendu et renommé Lakota en 1993, il a fini en 5eme place de la Route du Rhum 1994, avec son nouveau propriétaire et skipper, l’Américain Steve Fossett. Il est ensuite passé dans d’autres mains, gagnant au passage plusieurs courses, avant d’être mis en vente (voir le site de Bernard Gallay).

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lieu de l’attaque (Crédit : EUNAVFOR Atalanta)

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Grabuge à l’UNESCO. La guerre russe en Ukraine provoque un schisme

Bruxelles2 Blog - Mon, 09/05/2022 - 18:34

(B2) En pleine guerre agressive de la Russie en Ukraine, peut-on laisser la Russie seule aux manettes du comité du patrimoine mondial ?

C’était la question fondamentale posée à l’organisation. Un pays qui en agresse un autre, met-il à mal son patrimoine culturel (1) ?, se sont demandé les membres de l’UNESCO, en particulier les Européens, qui ont bataillé durant de longues semaines pour obtenir ce report.

Un rendez-vous important

La session annuelle du comité est une réunion fondamentale pour l’organisation. Ce n’est pas juste une réunion parmi d’autres. Elle réunit non seulement les membres étatiques, mais aussi la société civile, les porteurs de projets, des ONG, elle réunit entre 3000 à 6000 personnes. Elle est en fait au patrimoine culturel ce qu’est la COP pour l’environnement et le Climat. Hasard du calendrier, c’est la Russie qui préside cette année le comité du patrimoine mondial (1). Et elle comptait bien faire de la réunion annuelle à Kazan, normalement prévue du 19 au 30 juin, un évènement majeur. Ce d’autant que la fête avait été gâchée, en 2020 et en 2021, à cause de la pandémie de Covid-19.

L’agresseur récompensé

Cette célébration est pour cependant plutôt anachronique. Une organisation, sensée promouvoir la culture et le patrimoine, laisserait ainsi un pays se glorifier de protéger le patrimoine mondial. Alors que non seulement, il mène une guerre contre un autre, mais détruit aussi systématiquement nombre de ses bâtiments culturels, protégé par le bouclier bleu. Ce logo bien connu fait d’un double triangle bleu et blanc (2). L’ambassadrice française à l’UNESCO, Véronique Roger-Lacan, le dit ouvertement : la tenue de cette session en Russie « alors que cette dernière bombarde les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial en Ukraine » est « inconcevable », lance-t-elle lors de la 7e session extraordinaire du conseil exécutif de l’organisation, à la mi-mars.

Une guerre qui fait mal au patrimoine

Plus de 100 monuments et établissements culturels ont, en effet, rapidement été endommagés ou détruits par les frappes russes (aériennes ou artillerie) depuis le 24 février et le début de la guerre. Des églises, des cathédrales, des théâtres… Au dernier bilan établi par l’UNESCO, le 2 mai, 120 sites ont été endommagés ou détruits : 54 établissements religieux, 10 musées (dont le mémorial de Skovorodynivka, à 40 km de Kharkiv dédié au philosophe H. Skovoroda), 24 bâtiments historiques, 13 bâtiments culturels, 15 autres monuments, 7 librairies (la liste ici). Pourtant la direction de l’UNESCO, dirigée par la Française Audrey Azoulay résiste, et tente de faire le dos rond face à la fronde, durant de longues semaines.

La menace d’un boycott

Les Européens soutenus par un certain nombre de pays passent la vitesse supérieure. Une lettre ouverte est envoyée le 8 avril. Initiée par Laura Davies, l’ambassadrice britannique à l’UNESCO, elle est signée par 46 pays (3). Si la réunion est maintenue, les 46 avertissent : ils « n’iront pas à Kazan », à cette réunion présidée par la Russie. Moscou est en train de « détruire la valeur universelle exceptionnelle » en Ukraine. Tenir une réunion atteindrait la « crédibilité » même de l’UNESCO. La menace est sérieuse. Finalement, face à une menace de boycott, un compromis est trouvé. L’ordre vient du Kremlin. Et dans une lettre, signée de l’ambassadeur à l’UNESCO, Alexander Kuznetsov, la Russie annonce, le report de la réunion sine die. Il était temps.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Le comité du patrimoine est composé de 21 membres, élus normalement pour six ans (dans la pratique quatre ans). Ce comité élit un bureau composé de sept États, dont un seul est Européen en ce moment, l’Italie qui occupe un poste de vice-présidence. Outre le président (Russie), un rapporteur (Inde), on compte quatre autres vice-présidents (Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Thaïlande).
  2. Logo qui figure dans la Convention de la Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé.
  3. Quasiment tous les pays de l’Union européenne ont signée cette lettre, sauf la Bulgarie.

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Scandale frauduleux chez FRONTEX

CSDP Blog - Sun, 01/05/2022 - 20:29


Tag: FRONTEX

Une petite pause un peu plus longue que Pâques

Bruxelles2 Blog - Wed, 27/04/2022 - 11:43

(B2) Cher/e/s lecteurs et lectrices fidèles de ce blog. Vous l’aurez constaté, le nombre d’articles s’est raréfié ces derniers temps. Cela ne tient pas seulement au hasard du congé de Pâques. Cette pause est nécessaire pour plusieurs raisons.

L’essentiel de l’actualité est désormais couverte par notre édition Club B2 Pro. Cette édition a pris son essor, d’abord sous forme de test, puis de formule plus élaborée, et a trouvé aujourd’hui son rythme de croisière. Nous publions ainsi toujours 3 à 4 articles par jour en moyenne, 6 jours sur 7, sans compter les centaines de nouvelles recensées dans nos trois carnets de veille hebdomadaire, sur tous les aspects de la géopolitique européenne. Avec seulement une équipe de quatre journalistes permanents, et le renfort d’un ou deux pigistes, la prouesse est prodigieuse au quotidien. Tout cela sans un seul gramme de subvention, de mécénat ou de sponsoring ! Nous ne pouvons démultiplier nos efforts à l’infini. Et il importe de concentrer nos efforts sur ceux qui donnent leurs ressources à B2. NB : fidèle à notre tradition, nous garderons cependant toujours quelques articles en libre accès (ils se trouvent dans la rubrique B).

Si vous ne l’êtes pas encore, vous pouvez vous abonner, c’est ici. Pour les étudiants et universités, une formule master très intéressante a été mise au point qui rend la formule Pro très accessible.

Les missions et opérations de l’Union européenne (de la PSDC), qui ont été au cœur du blog depuis le début, ont perdu de leur importance. Certaines opérations sont terminées ; leur objectif atteint. D’autres se sont transformées pour se pérenniser, mais sont loin de leur objectif de départ, ou connaissent des difficultés lancinantes. Quelques unes maintiennent vaille que vaille le cap. Mais il est un fait, pour atteindre son objectif de stabilisation dans son voisinage et tenir son rôle mondial, l’Union européenne recourt aujourd’hui à une toute autre palette d’instruments (sanctions, fonds de défense, facilité de paix, politique d’armement), très loin de l’esprit de la PSDC de départ.

Enfin, il est temps de revoir en profondeur le concept. Après quatorze ans d’un labeur quasi quotidien, il faut retrouver un nouveau souffle. Le dispositif des blogs a vieilli. Les réseaux sociaux (twitter, linkedin, etc.) ont pris toute leur place. Il importe donc de régénérer le modèle.

Le quotidien de la géopolitique européenne vue par B2 continue, et c’est ici.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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En pause

Bruxelles2 Blog - Mon, 25/04/2022 - 17:34

(B2) Ce blog est en pause de rafraichissement. L’actualité continue sur B2 Pro

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Sanctions, Guerre en Ukraine, Otan, Egypte, Yémen, Mali, nos informations de la semaine

Bruxelles2 Blog - Sun, 10/04/2022 - 11:37

(B2) L’actualité continue sur B2 pro. Pour ceux qui ne sont pas encore abonnés, voici un résumé de nombreuses informations parues ces derniers jours.

Russie : les 27 adoptent un cinquième paquet

[analyse] B2 avait anticipé le cinquième paquet de sanctions contre la Russie. Nous y sommes revenus le soir même de l’adoption des différentes mesures économiques (charbon, transport maritime et routier, banques…). Un paquet qui a demandé de nombreuses discussions : les uns (Baltes et Pologne, etc.) trouvant que l’ensemble était trop faible, les autres (Grèce, Chypre, Malte) estimant qu’il était trop dur notamment pour l’industrie maritime. Résultat : un compromis avec de nombreuses dérogations qui en réalité amoindrissent l’efficacité du paquet. de nouveaux noms sur la liste noire, l’expulsion coordonnée de diplomates russes…

Lire : Le 5e paquet de sanctions adopté. Le détail des mesures. Reste à discuter de l’embargo sur le pétrole

[Avant-Première] Les Européens ont ajouté sur plus de 200 noms supplémentaires. Au-delà des noms, affichés partout, des filles de Poutine, mises sur liste noire, on trouve surtout beaucoup d’entités du complexe industriel militaire et technologique russe.

Lire : Cinquième paquet de sanctions Russie : qui pourrait être sanctionné ? Les premiers noms

La Finlande et la Suède dans l’OTAN

La guerre en Ukraine change la donne sécuritaire en Europe. La Finlande et la Suède, longtemps sur la marche de l’Alliance atlantique, pourraient bientôt franchir le pas. Et l’Alliance, sans le dire ouvertement, s’en réjouit. Cet élargissement serait une avancée majeure de l’OTAN. La plus importante depuis l’élargissement à l’Est.

Lire : La Finlande et la Suède rapidement dans l’OTAN ?

Mais pas sans garanties de sécurité

[Analyse] La question des garanties de sécurité (type article V) est un aspect fondamental de la discussion et posé comme une condition à l’adhésion par les Nordiques.

Lire : Adhésion de la Finlande et Suède à l’OTAN : des garanties de sécurité à trouver

La Suède réarme

En réaction à la guerre Russie-Ukraine, les forces armées suédoises veulent accélérer le renforcement de la défense. Cinq capacités doivent être renforcées en priorité.

Face à la guerre, les forces armées suédoises demandent plus de matériel

Mali. Quid de l’avenir des missions de sécurité et défense de l’UE dans le pays

(Exclusif) Les ambassadeurs du comité politique et de sécurité (COPS) sont réunis, ce mardi (5 avril). Alors que la réunion est toujours en cours, B2 obtient les principaux éléments de la décision mise sur la table. Les formations d’unités les plus robustes, d’unités pour le combat des FAMA, les forces armées maliennes (par la mission militaire EUTM Mali), comme de la Garde nationale (par la mission civile EUCAP Sahel Mali) sont suspendues jusqu’au moins le mois de mai, date de la revue stratégique.

Lire : Les activités de formation au combat d’EUTM Mali vont être suspendues officiellement

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Yemen : une pause de deux mois dans le conflit

Alors que toute l’attention est concentrée sur l’Ukraine, nous voulons garder un œil sur les autres zones de crise. L’annonce d’un cessez-le-feu par l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, le 1er avril, n’est pas un mince exploit. Le respecter ne le sera pas non plus… Nommé à son poste en août 2021, le Suédois avait annoncé que cela faisait « plus de

Lire : [Pendant ce temps] Un cessez-le-feu au Yémen pour deux mois

Egypte : les Moubarak au tribunal

En annulant symboliquement mercredi (6 avril) le gel des avoirs mis en place contre la famille Moubarak (gel des avoirs qui est déjà levé), les juges de la neuvième chambre ont surtout dressé un réquisitoire contre le retard de la justice égyptienne à trancher cette affaire et le laxisme européen qui s’est contenté de reconduire les sanctions sans vérifier si les droits de la défense avaient bien été respectés.

Lire : Affaire Moubarak. Les errements du Conseil pointés du doigt par le tribunal

L’OTAN se met à la techno

(Analyse) Le concentré du meilleur de la technologie, c’est l’objectif de l’incubateur de l’Alliance atlantique, Diana, dont les ministres de la Défense ont signé la Charte ! Il va regrouper une soixantaine de sites. Sur le papier, la communication officielle de l’Alliance est merveilleuse. Dans la réalité c’est un peu différent. La répartition de ces centres montre un tel déséquilibre qu’on peut avoir un doute sur l’utilité de cet incubateur. Les Européens de l’Est fournissent la moitié des centres, les grands pays moteurs de l’UE (Allemagne, Italie, Espagne) font le service minimum. Même le Royaume-Uni et la Norvège ne sont pas très contributeurs. La France est absente. Et les USA réservent leur réponse !

Lire : L’accélérateur d’innovation de l’OTAN se met en place cahin cahan. La charte de DIANA signée

Au Conseil des Affaires étrangères

(Avant-première) Le détail des questions abordées par les ministres des Affaires étrangères : la guerre en Ukraine, le Mali, la Libye, le Yémen, la Cour pénale internationale et les crimes de guerre. Après avoir suivi plusieurs briefings et discuté avec plusieurs diplomates, B2 vous donne les premières clés pour comprendre les enjeux de cette réunion qui se déroule à Luxembourg.

Lire : à l’agenda du Conseil des Affaires étrangères (11 avril 2022)

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Et toujours notre carnet de veille

Le carnet ce sont des informations confidentielles, anticipées, mais les principales déclarations officielles contextualisées, les rapports et résolutions débattues, les décisions publiées au JO

Lire : Carnet (09.04.2022). Guerre en Ukraine. Défense. OTAN. Diplomatie. Crises. Voisinage. Pouvoirs

(Nicolas Gros-Verheyde, avec toute l’équipe de B2, Aurélie Pugnet, Emmanuelle Stroesser, Agnès Faure et Clara Gantelet)

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La visite à Kiev de Metsola. Sacrément culottée

Bruxelles2 Blog - Sat, 02/04/2022 - 15:55

(B2) La présence ce vendredi de Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen est forte en symboles, en messages politiques délivrés. Mais elle révèle aussi une sacrée personnalité et un certain courage. Peu d’hommes (et de femmes) politiques se sont risqués jusqu’ici à faire le déplacement.

En partance devant le train A la Rada ukrainienne Devant les partis politiques MAvec le président de la Rada R. Stefanchuk Avec le premier ministre D. Shmyhal Avec le président Zelensky A la tribune du Parlement ukrainien (Rada) (photo : PE)

Par le train

La présidente du Parlement européen Roberta Metsola a pris le train de nuit jeudi (31.03) de Varsovie pour rejoindre la capitale ukrainienne. Elle pu rencontrer les différents leaders de partis, le président du Parlement Ruslan Stefanchuk, le premier ministre Denys Shmyhal, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Une visite chargée en termes émotionnels et de soutien. Avec un message répété à chaque fois : « Courage, force, résolution » accompagné à chaque fois du slogan ukrainien : « Slava Ukraini! » (Gloire à l’Ukraine) et d’un tweet.

Mieux qu’un tweet ou un téléphone, être sur place

C’est la première visite d’une représentante d’une institution européenne. Exceptée la visite du trio polono-tchèque-slovène, peu d’hommes et de femmes politiques européens se sont risqués à perdre autant d’heures pour venir à Kiev, préférant les messages par téléphone et par tweet.

Résister à la terreur et être libres

« Vous montrez au monde qu’aucune quantité de terreur ne peut intimider et que les bombes ne détruiront jamais la fierté et qu’elles ne détruiront jamais la dignité » a déclaré la maltaise dans un discours devant la Rada ukrainienne (le parlement). « Vous êtes les défenseurs de votre pays. Mais vous ne vous battez pas seulement pour protéger vos maisons et votre territoire. Vous vous battez pour ce en quoi nous croyons tous. La liberté. La démocratie. La règle de droit. » Et d’affirmer : « Nous n’oublierons jamais ce qui s’est passé [à] Mariupol. Jamais. »

Les trois promesses de Metsola

Au-delà du message de solidarité, la présidente du Parlement européen s’est engagée sur trois promesses aux Ukrainiens :

  1. Ne pas laisser faire Poutine. « Nous avons besoin de sanctions plus nombreuses et plus dures. Nous tiendrons les responsables responsables de ce qu’ils ont commis ici. »
  2. Les ambitions européennes de l’Ukraine. « Vous pouvez compter sur moi, sur le Parlement européen pour soutenir le chemin de l’Ukraine vers la réalisation de cet objectif. »
  3. L’aide. « Nous prendrons soin de vos familles qui sont forcés de fuir, jusqu’au jour où ils pourront retourner chez eux en toute sécurité et reconstruire leur vie. Nous vous aiderons à reconstruire vos villes et vos villages lorsque cette invasion illégale […] sera terminée. »

La liberté avant tout !

Certain(e)s s’affirment géopolitiques, d’autres en faveur de la paix et du dialogue. Certains passent beaucoup de coups de téléphone, et s’en vantent. Ce qu’a réussi la présidente du Parlement européen, que certains avaient critiqué comme ‘conservatrice’, ne voyant en elle qu’une tenante de l’anti-avortement, devront reprendre leur discours (1). R. Metsola est avant tout une tenante de la liberté. Elle l’avait montré durant son mandat à la commission des Libertés publiques. Elle l’a affirmé, haut et fort, à Kiev : « L’Union européenne est un projet de paix. Mais même au-dessus de cela, c’est un projet sur la liberté. ».

Chapeau bas madame

(Nicolas Gros-Verheyde)

lire notre portrait tout en nuances : Roberta Metsola, le nouveau visage du Parlement européen

Crédit : Photos : Parlement européen – Roberta Metsola / Archives B2

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La boussole et moi. Entretien exceptionnel avec Josep Borrell

Bruxelles2 Blog - Fri, 01/04/2022 - 08:20

(B2) En pleine incertitude sur le sort du conflit en Ukraine, nous avons rencontré, au déboté, le chef de la diplomatie européenne, le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell. Il était en train de faire une marche, à petite foulée, dans le parc du Cinquantenaire, à deux pas du siège du service diplomatique européen. L’oeil plissé comme à son habitude, il ne mâche pas ses mots.

Alors Josep, cette boussole ?

— Ah ne m’en parlez pas. Ras le bol de la boussole. Terminado. On parle d’autre chose.

Juste un mot quand même ! C’est un peu votre Œuvre… ?

— Vous croyez cela ? Vous êtes bien le seul. On avait préparé un truc en 10 pages, bon 15 pages avec les fioritures, bien torché, bien écrit. Et voilà que chacun a voulu mettre une phrase de plus, enfin une page de plus. Un voulait inscrire en grand le nom de la Russie comme le pire ennemi de tous les temps et désigner Poutine comme criminel de guerre. Si tu mets Poutine, je mets Erdogan et la Turquie a répliqué l’autre. Et la Bosnie-Herzégovine alors a glissé un troisième. Et puis la fonte des glaces, la beauté de Carthage, que sais-je encore… Heureusement qu’on n’a pas les Suisses parmi nous. Sinon il aurait fallu dire un mot du chocolat.

Vous êtes un peu dur non ?

— Entre nous, on pouvait boucler ça vite fait bien fait. Et cela aurait été plié. Je l’avais dit à Jean-Yves [Le Drian, ministre français des Affaires étrangères] quand on s’est vu chez lui, en août. On dégustait des crustacés sur la plage, devant la maison. Je lui ait dit : « écoute Jean-Yves, on a tout là, j’appelle A, B (anonyme) tu appelles C, D, ils nous écrivent ça. Et c’est bouclé ! ». Il m’a répondu : « oui je sais, mais Emmanuel [Macron, le président français] y tient. C’est vital pour lui : l’Europe, la souveraineté, tu sais tout le blabla »…

… Et vous avez accepté ?

— Je ne peux rien refuser à Jean-Yves. Enfin, à la France. Vous savez l’Europe c’est simple. En économie, c’est l’Allemagne qui gouverne. Et elle a délégué quelques sujets à ses voisins : pour la fiscalité c’est le Luxembourg, pour le budget ce sont les Pays-Bas, etc. En diplomatie, c’est le contraire, c’est la France qui dirige. Enfin théoriquement.

… Théoriquement ?

— La réalité, mon petit. La réalité. Regardez autour de vous. La défense européenne aujourd’hui, c’est l’OTAN. La diplomatie, ce sont les États-Unis. L’innovation, c’est la Chine. Et la force, c’est la Russie. Même les Africains aujourd’hui nous mettent dehors.

Vous êtes un peu défaitiste, là. L’Union européenne a une stratégie, adoptée au sommet !

— Adoptée oui, vendredi, en 2 minutes 35 secondes. Même pas le temps de dire ouf ! En fait la Boussole… elle a fait plouf. C’est ça la réalité européenne aussi. La stratégie, c’est bien. Mais bon l’agriculture, l’énergie, l’économie, les sous… c’est mieux. Les Chefs sont des boutiquiers.

Heureusement, lla présidente de la Commission européenne a une vraie ambition géopolitique, non ?

—… Il s’arrête de marcher, écarte sa veste, montre son tee-shirt, blanc avec un petit cœur “I love Ursula !” « C’est Charles (Michel) qui me l’a offert. Il en a commandé une caisse. Et l’offre à tous ses invités. Demandez-lui en un ! » lâche-t-il rigolard.

Redevenons sérieux, vous parliez de la Russie, devons nous la redouter ?

— Poutine est vraiment un bad guy. [Le président américain Joe] Biden a raison, il faut l’éjecter. Lui, et sa clique, Lavrov et les autres. Je les déteste. Ce sont des criminels. Je lui avais dit vertement à Helsinki après la mort de Politovskaia, la journaliste russe [au Conseil européen fin 1999, NDLR]. Lavrov s’est vengé à Moscou en m’infligeant une leçon. Mais je l’attends au tournant. Serguei quand tu viens à Bruxelles… si tu viens un jour, je te réserve une petite surprise….

Vous étiez un peu le seul alors à tancer Poutine ?

— Oui. Tous les autres dans la salle se sont tus. Unanimes pour se taire. Les lâches…

C’était les Quinze à l’époque, le bon temps ? S’il y avait eu les Polonais ou les Baltes cela aurait été autre chose. Ils ne sont pas dociles ceux-là ?

— Ça vous pouvez le dire. Dès qu’ils peuvent ouvrir leur bouche, ils le font, sans détour. Heureusement qu’ils sont là en fait. Cela réveille un peu le débat. Ça me rappelle ma jeunesse…

(Propos recueillis par Nicolas Gros-Verheyde)

Pour lire la « vraie » histoire sur la Boussole, lisez notre enquête

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Défense, diplomatie, pouvoirs. Nos dernières exclus

Bruxelles2 Blog - Thu, 31/03/2022 - 19:45

(B2) Ces derniers jours, B2 pro a fait feu de tous bois. Fonds de défense, Boussole stratégique, Guerre en Ukraine, Jurisprudence… Nous avons multiplié les décryptages, confidentiels et articles de veille. Toutes les clés pour comprendre la défense, la diplomatie, les pouvoirs européens. Et cela va continuer !

Un nouvel appel à projets du Fonds européen de la défense. Les priorités 2022 détaillées

(Exclusif) Quels seront les thèmes, les lignes de programmes, les priorités qui figureront dans le prochain appel à projets du Fonds européen de la défense. B2 a pu le lire dans sa version provisoire. Avant publication. Détails

Cap sur le Donbass et focus sur la démilitarisation de l’Ukraine. Les principaux points du virage tactique russe décryptés

(Décryptage) Le revirement révélé par l’état-major russe vendredi (25 mars) et entériné par son ministre de la Défense ce mercredi (30 mars) mérite d’être lu avec attention. Entre les lignes, il révèle la volonté de Moscou d’en finir avec l’opération « spéciale », d’arriver en position de force à la table de négociation, mais pour autant pas de se retirer totalement.

Les Ianoukovitch, père et fils, gagnent devant le tribunal, pour l’honneur. La page de Maidan se tourne

(Confidentiel) L’ancien président ukrainien (avant 2014) Viktor Ianoukovitch et son fils Oleksandr ont obtenu du tribunal de l’UE mercredi (30 mars) l’annulation de la mesure de gel des avoirs de l’Union européenne. Cet arrêt concerne uniquement la période 2020-2021. Mais il a une valeur symbolique. Il met un point final aux sanctions post-Maidan.

Comment s’est concoctée la boussole stratégique ? On vous donne la recette !

(Exclusif) Ils y ont travaillé pendant des mois. Ils ? Ce sont les diplomates des 27, les experts et responsables du service diplomatique européen. Les forçats de la Boussole, en quelque sorte. Des mois d’un travail acharné, parfois peu compris à l’extérieur, que B2 a reconstitué, pas-à-pas.

Russie-Ukraine. Emmanuel Macron a perdu la main. Le quadruple échec français expliqué

(Décryptage) La présidence française de l’Union européenne a tenté à plusieurs reprises de s’immiscer dans le dialogue entre Russes et Ukrainiens pour imposer la désescalade, puis la paix. Initiative louable qui s’est heurtée, pour l’instant, à un mur. Une vraie rhétorique de l’échec.

L’Eurodrone avec un moteur américain ? Il faut des garanties, vérifiées et validées (Commission européenne) !

(Exclusif) La Commission européenne semble dubitative sur la décision d’Airbus de doter le futur drone européen d’un moteur d’inspiration américaine. Sans émettre un avis officiel, un haut fonctionnaire européen l’a expliqué de façon officieuse à B2. Son avis, étayé, constitue comme un rappel au règlement.

Et toujours le suivi de l’actualité européenne

En cas de cyberattaque, peut-on déclencher l’article 5 et une réponse militaire ?

(Actualité) Aujourd’hui, cette question n’est plus théorique. Même si aucun État n’a jamais invoqué l’article 5 en cas de cyber-attaque en pleine tension avec la Russie, l’enjeu est réel. L’explication de texte donnée Outre-Atlantique vaut donc le détour.

Réfugiés en Ukraine. Une solidarité sans contrainte. Ce qu’il faut retenir du Conseil des ministres de l’Intérieur du 28 mars 2022

(Actualité) Les ministres de l’Intérieur ont décidé lundi (28 mars) lors d’une réunion extraordinaire consacrée à la crise ukrainienne de ne pas recourir à des instruments trop contraignants pour afficher leur solidarité. Pas de relocalisation par quotas. Mais la simple mise en place d’une plateforme d’enregistrement.

Et toujours le Carnet de veille (31.03.2022). Confidentiels. Défense. Industries. OTAN. Diplomatie. Crises. Sécurité. Pouvoirs

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L’Allemagne a proposé de commander la nouvelle capacité de réaction rapide dès 2025 ? Vrai ou faux

Bruxelles2 Blog - Wed, 23/03/2022 - 11:30

(B2) L’art européen c’est de passer un coup de peinture sur une décision ancienne, et surtout de mettre en avant son rôle européen. Le montrisme est largement pratiqué en Europe. C’est même un sport de compet’. La France fait partie des professionnels. Mais l’Allemagne ne s’en sort pas trop mal non plus.

L’Allemagne vibrionnante

Témoin, la déclaration de la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, à son arrivée au conseil des ministres de l’Union européenne, lundi (23 mars) : « Aujourd’hui, je vais proposer à mes collègues de l’UE que le noyau dur militaire de la Capacité de réaction rapide puisse être fourni par l’Allemagne pendant un an en 2025. C’est notre proposition (…). » Idée reprise par certains médias sans vraiment la commenter, ni la vérifier. Chez B2, cette déclaration nous a un peu fait bondir…

Une promesse qui ne coûte pas chère, puisqu’elle a déjà été faite !

En fait, c’était déjà prévu, et de longue date.

Les battlegroups (groupements tactiques en français) sont une partie notable de la Capacité. Si cette dernière est déployée, il y a de fortes chances que les battlegroups le soient aussi. Et dans un planning établi en décembre 2019 (il y a deux ans et demi !), l’Allemagne avait déjà proposé de placer une partie de ses troupes en astreinte pour toute l’année 2025 (1er et 2e semestre). L’extrait du tableau en témoigne.

La première colonne mentionne le semestre concerné (1 et 2).

La deuxième colonne les États participants : « DE » pour l’Allemagne, en premier dans la liste, ce qui signifie que les Allemands sont les leaders du groupe. Ils formeront un battlegroup avec les Autrichiens (AT) et les Croates (HR). L’astérisque signifie « sous réserve de la confirmation gouvernementale officielle », car en général il faut un aval du gouvernement et du Parlement, logique pour une programmation six ans en avance.

La troisième colonne note la nation-cadre du battlegroup : l’Allemagne. Être nation-cadre signifie non seulement offrir le cœur du dispositif et le commandement, mais être prêt à combler les vides le cas échéant.

Dans la troisième et dernière colonne, il n’y a pas de quartier général désigné. Mais a priori à l’époque on aurait parlé de Postdam en Allemagne.

Une idée commune…

Précisons aussi que cette Capacité de réaction rapide n’est pas l’œuvre de l’Allemagne toute seule, mais bien une décision commune prise par les 27 et inscrite depuis le début dans ce qu’on appelle la Boussole stratégique, une sorte de stratégie pour la sécurité et défense de l’Union européenne (lire : La nouvelle capacité de réaction rapide. Composition, décision, financement…(fiche)) et défendue par le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, et son équipe, contre vents et marées.

Initiée par le quatuor européen

Pour être exact, et reprendre le sujet à la genèse, cette idée portait au départ le nom de « Force européenne d’entrée en premier ». Elle a été présentée par 14 pays à l’initiative du quatuor (France, Allemagne, Espagne, Italie) et reprise à son compte par le Haut représentant pour être incorporée dans la première version de la Boussole.

Savoir lire entre les lignes

Pour être complet, on dit que cette idée d’ « entrée en premier » était portée surtout par la France et l’Espagne. Très rapidement, elle a été (un peu) édulcorée et surtout renommée au profit d’une « Capacité » de « réaction rapide », englobant les anciens battlegroups. Une dénomination revue qui a permis d’intégrer tous les États membres, et surtout des pays de Visegrad et autres Atlantistes, pas vraiment prêts pour créer une « Force ». Une vision intégrative portée… par l’Allemagne. Christine Lambrecht n’a donc pas tout à fait tort sur ce point. Mais il faut savoir lire entre les lignes.

(Nicolas Gros-Verheyde, avec Aurélie Pugnet)

  1. Une phrase reprise dans une dépêche de Reuters, et par plusieurs médias (Euractiv, etc.) sans vraiment vérifier d’ailleurs.

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La No Fly Zone, c’est Non disent les Alliés. Trop dangereux, trop compliqué

Bruxelles2 Blog - Thu, 17/03/2022 - 19:40

(B2) Lors de la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN, mercredi (16 mars), le sujet a, à peine été effleuré. Et pour cause. Aucun allié de l’OTAN ne plaide réellement pour l’instauration d’une interdiction de l’espace aérien au-dessus de l’Ukraine. Pour plusieurs raisons d’ordre politique, technique et militaire.

L’imposition d’une No Fly Zone sur l’Ukraine supposerait de pouvoir avoir une base proche ou à défaut de pouvoir décoler d’un porte-avions. Un Rafale sur le pont du Charles-de-Gaulle (Photo : Marine nationale / EMA – Archives B2)

Premièrement, une No Fly Zone « suppose un engagement direct, qui n’est pas uniquement défensif, mais très offensif. Il faut être capable d’abattre tout avion russe, non seulement qui se trouverait dans la zone définie, mais aussi car il pourrait atteindre la zone définie. C’est une mesure de belligérance de haute intensité » explique à B2 un diplomate de l’Alliance. Cela transformerait totalement le conflit ukrainien en un champ de bataille entre l’Alliance et la Russie (cf. encadré). Ce que ne veulent à tout prix aucun allié.

Deuxièmement, le nombre d’Alliés en capacité de faire respecter une telle No Fly Zone est finalement « en nombre assez limité ». On peut les compter sur les doigts d’une main : USA, Royaume-Uni, France, voire Turquie.

Troisièmement, à cela il faut ajouter l’étendue de la zone qui serait à couvrir, sans compter la Crimée, zone russe même si elle n’est pas reconnue par la communauté internationale, et les abords de l’Ukraine, au Nord (Biélorussie ou Russie), comme à l’Est (Russie). Bref, il ne faudrait pas une cinquantaine d’avions, comme pour l’opération d’anéantissement de la flotte aérienne libyenne en 2011. Mais bien davantage. Avec un risque conséquent de voir plusieurs avions alliés être abattus.

Enfin, les Russes même s’ils causent de gros dégâts lors des bombardements n’ont pas atteint aujourd’hui la maitrise du ciel. Et la livraison de moyens de défense aérienne aux Ukrainiens, sous forme de missiles Stinger, de batteries anti-missiles S-300 ou autres matériels, comme la fourniture de drones, serait tout aussi efficace. Ils pourraient très vite faire vivre un enfer aux avions russes, de manière quasiment aussi efficace qu’une No Fly Zone.

(Nicolas Gros-Verheyde)

De la difficulté d'établir une No Fly Zone. Pour faire respecter une zone d'exclusion aérienne, cela suppose non seulement de contrôler le ciel de la zone, mais aussi au préalable de détruire systématiquement au sol toute capacité de réaction possible : avions, défense anti-aérienne. Et aussi de veiller à ce qu'autour de cette zone, il n'y ait pas de capacité possible de réaction. Avec la Russie et la Biélorussie aux alentours, tout comme la Crimée ou le Donbass et les zones déjà conquises par les Russes (Kherson par exemple), cela apparait très difficile. En fait pour pouvoir être efficace, à moindre coût, la No Fly Zone doit être déclenchée par anticipation avant le début des opérations. C'est donc dès janvier, voire l'année dernière que les avions de l'OTAN auraient dû se déployer au-dessus de l'Ukraine, afin d'assurer la maitrise du ciel. Quitte à se heurter alors à l'aviation ou la défense anti-aérienne russe (basée dans le Donbass ou en Crimée).

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Les Russes n’ont pas acquis la maitrise du ciel en Ukraine

Bruxelles2 Blog - Wed, 16/03/2022 - 12:58

(B2) C’est un constat du Pentagone. L’espace aérien au-dessus de l’Ukraine reste contesté. Et malgré une infériorité numérique, les Ukrainiens sont habiles dans l’utilisation des défenses Sol-Air comme des outils Air-Sol.

Pilote ukrainien en défense de Kiev (Photo : état-major ukranien)

Une situation en constante évolution

C’est un espace « dynamique » relate cet officier supérieur de l’état-major US dans un briefing lundi (14 mars). Il y a « des moments et des endroits au long d’une journée où l’un ou l’autre côté pourra être dominant. Mais cela change littéralement d’heure en heure. »

Une supériorité en nombre

Malgré « tout leur inventaire et toutes les munitions dont ils disposent », les Russes et leurs avions, n’ont toujours « pas atteint la supériorité aérienne sur le ciel ukrainien ». Oui « Ils effectuent plus de sorties. Ils ont plus d’avions. Ils volent beaucoup plus de fois par jour que les Ukrainiens ». Mais c’est toujours « un espace aérien contesté ».

Des Ukrainiens plutôt habiles

Les « Ukrainiens » (1) utilisent « très habilement » les systèmes de défense aérienne (sol-air) « à leur disposition, qu’il s’agisse de missiles sol-air ou de MANPADS » (2). Et ils ont empêché les Russes « d’atteindre la supériorité aérienne sur tout le pays ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Notons le mot “ukrainiens” et non forces ukrainiennes. Nombre de volontaires venus du Canada, du Royaume-Uni ou d’autres pays européens ont la double nationalité, et une expérience militaire.
  2. Il faut ajouter également l’utilisation de drones ou d’avions pour détruire au sol les hélicoptères comme ils viennent de le faire à Kherson.
Les forces armées ukrainiennes ont détruit des hélicoptères russes sur l’aéroport de la région de Kherson (Photo : Etat-major ukrainien)

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L’offensive russe patine en Ukraine, selon les renseignements américains

Bruxelles2 Blog - Tue, 15/03/2022 - 10:22

(B2) Presque toutes les avancées de la Russie restent au point mort. C’est le dernier constat du Pentagone, lors d’un briefing par visioconférence, auquel B2 a pu accéder. Il donne le détail, zone par zone.

La situation est datée du 14 mars.

Le siège de Kiev continue, sans avancée notable

Au Nord-Ouest de Kiev, dans l’axe descendant vers l’aéroport, Hostomel, il n’y a eu « aucun changement appréciable dans la progression [des troupes russes] au cours du week-end ». Elles sont toujours juste « autour de l’aéroport, à environ 15 kilomètres du centre-ville ». Les combattants « essaient d’affluer en force derrière des éléments avancés, de façon continue, mais pas à un rythme [très] soutenu ». Le nombre reste « difficile à quantifier ». Sur l’avancée du convoi, basé au large de Kiev, « il est au point mort avec aucun progrès significatif ».

A Tchernihiv, au Nord-Nord-Est de Kiev, là aussi l’offensive russe est « au point mort », sans vraiment de progression, de part et d’autre. Certes « les Ukrainiens ont essayé au cours du week-end d’ouvrir certaines lignes de communication vers le Sud et le Sud-Est, [avec] un certain succès ». Mais Tchernihiv reste « isolée ». Il y a cependant « une très forte résistance ukrainienne » qui empêche les troupes russes de « progresser au-delà ».

A 20 km de Kiev à l’Est, la forte résistance des Ukrainiens bloque toute avancée

Sur la ligne Est, les Ukrainiens gardent le contrôle. les Russes sont encore à environ « 20 à 30 kilomètres à l’est » de Kiev. « Aucun changement depuis quelques jours ». Les Russes font « face à une forte résistance de la part des Ukrainiens, qui contrôlent toujours la ville de Brovary ». Ville où on a pu voir à la fin de la semaine dernière plusieurs « convois de chars frappés » (par des drones). Sur la ligne Sud de Kiev, idem. « Pas de progrès depuis la semaine dernière », où certains éléments russes avaient même du refluer vers Soumy.

Kharkiv, des bombardements mais une résistance farouche des Ukrainiens

A Kharkiv, c’est la même chose. Les forces ukrainiennes continuent à défendre la ville et opposent aux forces russes « une résistance assez farouche ». Les combats à Kharkiv restent assez importants. Et la ville a connu une « augmentation des frappes, provoquant des incendies ». Les forces russes semblent n’avoir « fait aucun progrès apparent sur le terrain ». Elles sont toujours « à la périphérie » de la ville.

Une avance russe vers Izyum pour bloquer l’Est

Au cours du week-end, à l’Est/Sud-Est de la ville, une colonne russe d’environ 50 à 60 véhicules est descendue vers Izyum (sur la route de Sloviansk). On « dirait qu’ils ont séparé certaines forces pour amorcer un mouvement tournant vers Kharkiv » estime-t-on côté américain. Ils essaient « de bloquer la région du Donbass et empêcher l’afflux vers l’ouest de forces armées ukrainiennes qui se trouveraient dans la partie orientale du pays pour les empêcher de venir en aide à d’autres défenseurs ukrainiens près de Kiev ». Le bombardement de Dnipro dans le centre du pays participe aussi de cette tactique.

Au Sud, Marioupol isolée

La ville de Marioupol, sur la côte de la mer d’Azov, reste « isolée ». Les forces russes sont au nord et à l’est de la ville. Il y a de gros bombardements. Les Ukrainiens continuent de « défendre » la ville. On commence à « voir une sorte d’avancée du Nord vers le Sud » permettant ainsi de faire la jonction entre les forces russes du Nord et du Sud.

Mykolaïv défendue

À Mykolaïv, au Sud-Ouest, dernière grosse ville avant Odessa, les Ukrainiens continuent de défendre la ville. Les forces russes semblent toujours être à l’extérieur de la ville, « à 10 ou 15 kilomètres au Nord-Est ». Il n’y a « aucun mouvement réel » depuis vendredi.

À Odessa, pas d’assaut imminent attendu

Dans la grosse ville portuaire, d’Odessa, non loin de là, « rien d’important à signaler. Pas d’assaut amphibie imminent [attendu]. Aucune activité maritime. ». L’interrogation demeure sur les intentions russes : « On ne sait pas une fois que les Russes auront pris Mykolaïv, quelles seront leurs intentions. » Deux options sont possibles : « un virage vers l’Ouest pour aller à Odessa par la terre, ou remonter vers le Nord et bloquer le Sud de Kiev. » Ce pourrait être « l’un ou l’autre plan ou peut-être les deux ».

À l’Ouest, des frappes de missiles de croisière sur Yaroviv

Les frappes sur le centre d’entraînement militaire ukrainien de Yaroviv près de Lviv sont dues à des missiles de croisière lancés depuis l’air « par des avions bombardiers à longue portée ». En tout, « quelques douzaines de missiles ont endommagé au moins sept structures ». Une frappe effectuée « depuis l’espace aérien russe, et non depuis l’intérieur de l’espace aérien ukrainien » ou biélorusse ou de mer Noire. Les Américains ne veulent donner aucun bilan, sur le nombre de tués et de blessés.

Pas d’utilité de la No Fly Zone

Un « exemple » selon l’officier américain de l’inutilité d’une « zone d’exclusion aérienne à l’intérieur de l’Ukraine ». Une No-Fly Zone « n’aurait pas eu effet sur cette série particulière de frappes ».

Les bombardements civils

Au final, la tactique russe reste la même pour l’instant : « encercler et isoler » les grands « centres de population » tels Kharkiv au Nord-Est, Marioupol, au Sud, et la capitale Kiev en partie. Sans succès militaire sur le terrain apparent. Mais les bombardements des villes « augmentent. Il n’y a pas de doute là-dessus » insiste l’officier supérieur américain, qui s’exprime en OFF, sous le sceau de l’anonymat. NB : une fonction qui a pour but en bonne partie de terroriser et faire fuir la population civile, de la même façon qu’a pu faire Bachar al-Assad en Syrie.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Les Russes ont encore des capacités. Selon les renseignements US, les Russes ne sont pas à court de stock. Même s'ils ont utilisé « près de 900 missiles depuis le début de l'offensive » (à comparer aux 710 depuis le début de la semaine dernière), les Russes ont encore beaucoup de capacités ». « Nous évaluons leur puissance de combat disponible à un peu moins de 90 % et nous ne les avons pas vu essayer de reconstituer les stocks ». Des drones turcs bien utiles aux Ukrainiens. Les drones TB2 fournis par la Turquie ont un « effet formidable » selon les Américains. Les Ukrainiens les utilisent « assez habilement » témoigne un officier supérieur. Et cette capacité pourrait être complétée prochainement par les Alliés de l'OTAN. « Nous discutons avec des alliés et des partenaires dans la région [NDLR : Azerbaidjan et Israël] et à l'extérieur de la région des capacités dont nous pensons que les Ukrainiens ont le plus besoin pour se défendre. » Les drones « sont certainement » une capacité très utile.

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Vous voulez une défense européenne. Vous aurez une belle étude

Bruxelles2 Blog - Fri, 11/03/2022 - 16:40

(B2) Les 27 réunis à Versailles ont convenu de demander à la Commission européenne une étude sur les lacunes industrielles en matière de défense. Un résultat assez faible qui est à côté de la plaque de la réalité stratégique actuelle.

La phrase attribuée à Marie-Antoinette aux premiers remous de la révolution de 1789, “s’ils n’ont pas de pain, alors donnez leur de la brioche”, pourrait bien s’appliquer à la défense européenne (Photo : Chateau de Versailles)

Identifier les lacunes en matière d’investissement

Une étude demandée à la Commission

Les 27 ont en effet demandé à la Commission une étude sur les lacunes en matière d’investissement. Étude qui devra être remise d’ici la mi-mai. Juste à temps pour la prochaine réunion des ministres de la Défense le 17 mai. « Il faut éviter la fragmentation » des investissements, et donc « renforcer la coordination » a insisté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ce vendredi (11 mars) lors de la conférence de presse finale qui vient de se terminer.

Une révolution institutionnelle

Cette demande est en termes institutionnels une petite révolution : demander à la Commission européenne de faire ce travail, c’est franchir une étape supplémentaire, après la création du Fonds européen de défense (Lire : Un changement de paradigme), vers la communautarisation de l’Europe de la défense. C’est lui donner une base de compétence supplémentaire. Et connaissant la mécanique de la Commission européenne, assez bureaucratique (ce qui est un avantage en la matière), il y a fort à parier qu’elle saura développer cette compétence.

Une double erreur

Mais au niveau de la défense européenne on peut se poser la question de son intérêt. Honnêtement, zéro. Certes il est toujours intéressant d’avoir une analyse des priorités à dégager en termes d’investissement. Mais ce n’est pas l’urgence du moment.

Un travail inutile car déjà fait

Premièrement, les lacunes sont bien connues, depuis des années déjà. Elles concernent notamment ce qu’on appelle l’ISR (Intelligence, Surveillance, and Reconnaissance), certains éléments du transport tactique ou stratégique (1) — par exemple les hélicoptères notamment et le transport lourd qui dépend des avions russo-ukrainiens Antonov — les drones de toute sortes (tactique, longue durée, combat, surveillance, etc.), et le soutien médical, etc. Tout a déjà été écrit.

Des personnels beaucoup plus qualifiés

Deuxièmement, si on avait besoin d’une mise à jour, il n’y a point besoin d’attendre trois mois pour cela. En 24 ou 48 heures (une semaine maximum!), les experts de l’état-major de l’UE et de l’agence européenne de défense (EDA), renforcés par quelques experts nationaux, sont capables de produire un document intéressant, à jour, synthétique et opérationnel (2). D’autant plus à jour que ces experts font une comparaison quotidienne entre les possibilités de fourniture des armées européennes et des Alliés et des besoins de guerre listés sur place par les Ukrainiens. On se trouve ainsi dans les petites guerres picrocholines des institutions européennes qui adorent refaire le travail des autres.

Une erreur stratégique

La dernière erreur est plus profonde, stratégique et relève d’une myopie constante. Elle consiste à ne voir l’Europe de la défense que sous le prisme des capacités industrielles ou technologiques ou des processus politiques. Une erreur qui existe depuis des années déjà. Or, aujourd’hui, ce n’est pas de de capacités dont a besoin l’Union européenne pour se défendre. Ce dont elle manque c’est d’une capacité d’action, de dispositifs de coordination des moyens et d’une volonté d’agir. Bref des moyens de « dissuader » un adversaire de venir se battre ou déclencher une action du type de celle que Poutine a déclenché le 24 février sur l’Ukraine.

Aujourd’hui il s’agit de se doter des moyens nécessaires pour parer à une éventuelle offensive russe sur l’Europe. Il s’agit de passer la vitesse supérieure donc. D’avoir un set de mesures à mettre en place dans les trois ou six mois à venir. Et non pas d’avoir une étude technocratique, intéressante, sans doute sur les “gaps” industriels à l’horizon 2030 ou 2040 !

(Nicolas Gros-Verheyde, à Versailles)

Article à suivre : ce qui manque à la défense européenne

  1. L’arrivée de l’A400M dans les forces aériennes de plusieurs pays comme des C130J est en train de résorber la lacune de transport stratégique. L’opération d’évacuation d’Afghanistan à l’été l’a prouvé.
  2. En l’état aujourd’hui, si les Russes et Biélorusses le veulent, ils pourraient sans grande difficulté déclencher une nouvelle opération spéciale et — mis à part une résistance polonaise et tchèque — arriver très vite aux frontières françaises. L’Allemagne et le Benelux étant le ventre mou de la défense européenne, tout comme les pays d’Europe centrale.

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Une cinquantaine de policiers et experts européens déployés en Ukraine, à la frontière Ouest

Bruxelles2 Blog - Fri, 11/03/2022 - 10:45

(B2 – exclusif) Cela fait longtemps que l’Union européenne n’avait pas déployé une équipe de policiers et d’experts dans un pays en guerre. Et pourtant c’est ce qui devrait être décidé rapidement. Une manière pour les Européens de démontrer très concrètement leur soutien aux Ukrainiens.

Les policiers ukrainiens quand c’était encore le temps de paix (Photo EUAM Ukraine – Archives B2)

Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Union européenne avait décidé de rapatrier ses équipes de la mission de conseil de l’UE (EUAM) déployées à Marioupol, Kharkiv ou Kiev (au titre de la politique de sécurité et de défense commune) vers la Moldavie ou la Pologne. Une mesure de sécurité prise devant l’accélération de l’offensive militaire russe (mais préparée par avance, depuis janvier selon nos informations).

Une décision prise en urgence

Décision a été prise, sur proposition du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell (sur proposition de son état-major des missions civiles), d’utiliser ces experts qui connaissent bien l’Ukraine, ont noué depuis des années (la mission a été déployée en 2014) d’excellents liens avec les autorités ukrainiennes — des autorités policières locales (dans les oblasts) chargées de la police de la route ou de la police judiciaire aux forces spéciales ou du renseignement (le fameux SBU) (1).

Une cinquantaine d’experts dans 11 points frontières côté ukrainien

Une cinquantaine d’experts européens pourrait être ainsi déployés, côté ukrainien (2), pour conseiller et aider les forces de sécurité ukrainienne. Cela répond à une demande du gouvernement de Kiev d’avoir une aide européenne à leurs frontières pour 1. assurer la gestion la plus efficace possible des flux de réfugiés qui vont vers l’Ouest. 2. permettre le transport de l’aide humanitaire depuis l’Union jusqu’en Ukraine.

Basés la nuit dans l’Union européenne, le jour en Ukraine

Concrètement, d’après les informations exclusives recueillies par B2, les experts européens d’EUAM Ukraine seront basés la nuit du côté européen (pour des raisons de sécurité) et viendront la journée prêter main forte à leurs collègues ukrainiens, en Ukraine, aux frontières de la Pologne et de la Roumanie, les deux principaux points de passage des réfugiés vers l’Ouest (3). Onze points frontières sont concernés.

Des collègues de Frontex ou nationaux de l’autre côté

Précision importante : ce sont des civils (des spécialistes de la police judiciaire, de la protection des témoins ministères de l’intérieur européens, des policiers, des ). Ils ne sont normalement pas armés.

Ils feront ainsi la liaison avec leurs collègues européens de l’autre côté de la frontière (garde-frontières nationaux ou renforts venus de Frontex qui vont également être mobilisés).

Détails ici

Tous les détails de la décision prise par les Européens sont ici : EUAM Ukraine se redéploie aux frontières avec l’Union européenne. Objectif : faciliter le transit des réfugiés (adhérents et abonnés de B2)

(Nicolas Gros-Verheyde à Versailles & Aurélie Pugnet à la frontière moldave-ukrainienne)

  1. Des forces de sécurité intérieure, engagées (aux côtés des militaires et des civils ukrainiens) pour défendre leur territoire, qui ont subi certaines pertes (selon les premiers éléments).
  2. Les missions déployées au titre de la PSDC sont des missions qui sont partie intégrante de la politique extérieure de l’UE. Elles ne peuvent être déployées sur le territoire de l’Union européenne. Une disposition qui figure dans le Traité.
  3. La Slovaquie pourrait être concernée dans un second temps. Mais pas la Hongrie.

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B2 recrute chargé de développement

Bruxelles2 Blog - Thu, 10/03/2022 - 16:12

B2 – le quotidien de l’Europe géopolitique recrute chargé du développement – relations publiques et adhérents / abonnés

– Un junior (homme ou femme) qui sera le responsable chargé/e d’accompagner sa croissance en termes de relations publiques et de gestion du portefeuille d’adhérents/abonnés

— Dans un milieu concurrentiel, B2 (Bruxelles2) est un média en ligne en plein développement spécialisé sur les questions géopolitiques de défense, de diplomatie, de sécurité. Il est agréé comme média en ligne en France (comme Mediapart) et accrédité auprès des institutions européennes. Il emploie aujourd’hui 5 journalistes professionnels (3 à Bruxelles, 2 en France)

— B2 publie 3 à 6 articles par jour, fouillés, détaillés. Il compte parmi ses lecteurs et abonnés de l’étudiant en science politique au ministre, en passant par les diplomates ou hauts gradés, et des responsables au plus haut niveau en Europe. Donc un lectorat exigeant et précis. Site : club.bruxelles2.eu ou www.bruxelles2.eu Vous serez placé/e au coeur d’une actualité tourbillonne, palpitante, où l’Europe diplomatique et de défense se retrouve en première ligne. A charge pour vous, de développer et faire évoluer notre média en liaison étroite avec le rédacteur en chef et la rédaction. Vous serez intégré/e aux réunions rédactionnelles hebdomadaires pour suivre l’actualité.

Tâches essentielles :

– Gestion du portefeuille actuel de adhérents-abonnés actuels : suivi, traitement des demandes (codes, factures)
– élaboration d’une politique de recrutement d’abonnés (en lien avec la rédaction)
– démarchage dynamique (via mails, réseaux sociaux ou autres, conférence) – animation et suivi des outils B2 de médias sociaux
– positionnement de B2 dans la sphère médiatique et éditoriale
– conception de nouveaux produits (podcast, éditions, etc…)
– participation à l’amélioration du site web de B2 (avec le webmaster)

Compétences

Diplômé Master (ou master en cours)
Profil : gestion / communication (+ connaissances politiques), science politique, droit international (+ relationnel)
Francophone – orthographe – grammaire impeccable
Anglais indispensable écrit ou oral
Aisance dans l’écriture et la communication électronique (mail)
Connaissance du monde européen, de la diplomatie et/ou de la défense
Familier des outils On line (WordPress, Excel Word ou autre, Teams, Powerpoint). Résident en Belgique – nationalité UE

Attention : un screening de sécurité pourra être effectué par les institutions européennes, les autorités belges ou française (comme pour toute l’équipe de journalistes). Il faut donc autoriser ce traitement au titre des règles RGPD et être prêt à s’y soumettre.

Qualités

Sens de la discrétion obligatoire et de la discipline.
Sens de l’organisation et de l’auto-organisation
Sens de l’initiative
Attrait pour la géopolitique (défense, affaires étrangères, science politique) Aisance dans un milieu international

Un + Connaissance d’une autre langue européenne (italien, allemand, slave, etc.),

Conditions du contrat

Plein temps – renouvelable
Statut indépendant BE
Congés : fixés en fonction du reste de l’équipe – 6 semaines par an + jours fériés européens (ou belges)
Plein temps (avec possibilité d’avoir une demi-journée Off pouvant être ménagée en semaine)
Mode : télétravail – avec point régulier dans nos bureaux (Schuman) – au moins 1 ou 2 fois par semaine
Honoraires : 1400 euros + forfait transport (STIB) et forfait internet + tél (avec forfait FR pris en charge) + prime résultat par trimestre (200 à 800 euros) + possibilité de prêt de matériel informatique
Localisation : Bruxelles UE (quartier européen)
Possibilité de suivre une petite formation en parallèle (si horaire limité)
Pas d’autre activité (lobbying, rédaction etc.) sans autorisation préalable

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