You are here

Bruxelles2

Subscribe to Bruxelles2 feed Bruxelles2
L'Europe politique et de la défense (par Nicolas Gros-Verheyde)
Updated: 5 days 7 hours ago

Ne nous oubliez pas ! L’appel à Bruxelles de trois intellectuels congolais

Thu, 31/05/2018 - 21:05

(B2) Trois intellectuels congolais, dont le célèbre Dr Mukwege, sont venus à Bruxelles sonner le tocsin « face à l’impasse politique et aux périls » qui menacent le pays. Ils dénoncent la paralysie du système politique actuel et demandent « une transition citoyenne »

(De gauche à droite) Maroun Labaki (président du Press club), le Dr Denis Mukwege, les professeurs André Mbata et Alphonse Maindo, (Crédit : Press Club Brussels Europe)

Le Dr. Denis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes », est notamment connu pour son rôle de médecin auprès des femmes victimes de violences sexuelles et sa nomination pour le Prix Nobel de la paix en 2013. Mais lundi (28 mai) à Bruxelles, au Press Club Brussels Europe, c’est la casquette de militant politique qu’il a endossée. Accompagné du politologue Alphonse Maindo et du constitutionnaliste André Mbata, accueilli par Maroun Labaki (ancien rédacteur en chef du Soir et président du Press Club Brussels Europe), il a voulu lancer un appel aux Congolais notamment mais aussi à la communauté internationale pour sauver « le Congo qui se meure, le Congo en déliquescence ».

Des Congolais qui ne sont pas écoutés

« Kabila n’a pas de supporters » soutient le Dr. Denis Mukwege, qui pointe là une grande différence entre la RD Congo et ses voisins. Pour autant, « la RD Congo est devenue le pays de ‘tout va bien madame la marquise’ ». Pour lui, « la pièce manquante, c’est la prise de conscience […]. Le peuple congolais vit comme étranger sur le sol de ses ancêtres. […] Il y a des gens qui dénoncent. Les Congolais savent ce qu’ils veulent, mais ne sont pas souvent écoutés », déclare-t-il en appelant au soutien des « pays amis et plus encore des pays de la SADC (1) ».

S’attaquer aux causes profondes de la crise

Refusant de pointer Kabila du doigt comme cause de la crise humanitaire, le médecin devenu tout à coup plus politique dénonce le système politique et institutionnel congolais dans son ensemble. Et le besoin néanmoins d’une « transition citoyenne sans Kabila », comme prévue dans l’accord de la Saint Sylvestre (2), pour y remédier. Il faut arrêter de se concentrer sur les symptômes, souligne-t-il, dénonçant un gouvernement qui prétend que la crise est due à des facteurs naturels (3). « L’aide humanitaire ne suffira jamais. Seul un processus électoral totalement libre, juste et transparent peut commencer à résoudre la situation. Nous, les Congolais, militons pacifiquement, pour la bonne gouvernance, une amélioration des conditions de vie et une paix durable ».

« Il vaut mieux mourir debout qu’à genoux » – Dr. Denis Mukwege.

L’appel à la communauté internationale

« Ce sont ceux qui ont la responsabilité de protéger qui organisent cette crise ! » accuse le professeur André Mbata. La crise est due à une « complicité dans le système, notamment au sein des multinationales ». Pour lui, c’est à « la communauté internationale [de faire] quelque chose parce que la sécurité de la région en dépend ». Un appel lancé notamment aux « Nations unies […] et la communauté internationale qui [ont] la responsabilité de protéger ». La mauvaise gouvernance est responsable mais pas seulement. « Les gaz lacrymogènes, ils viennent de chez nous. Mais les armes nous ne les fabriquons pas, elles viennent d’ici, des États dits civilisés », montrant ainsi du doigt l’Europe.

Une transition citoyenne nécessaire

Bien que l’idée soit bonne, « tenir des élections en bonne et due forme le 23 décembre (3), c’est impossible parce que c’est trop tôt. Les conditions ne sont pas réunies » explique le professeur Alphonse Maindo, mentionnant notamment le manque de libertés publiques, les prisonniers politiques, les exilés. Il faut une « transition citoyenne » pour remédier à la crise politique actuelle, plaide le professeur. « Avec des personnalités de la société civile. [Celles-ci] prendront le relais pendant une période courte et intense de quelques mois, pour poser les conditions préalables et garantir la participation de tous. » C’est l’unique solution à un « un système politique verrouillé », dirigé par des « croque-morts politiques » et des « institutions illégitimes depuis de nombreuses années déjà », dont l’intérêt, déplore-t-il est de « piller les ressources du pays, corrompre les gens, et ceux qui refusent sont réprimés ».

(Aurélie Pugnet)

Une situation humanitaire alarmante

Selon les chiffres de l’ONU, « l’instabilité des  20 dernières années a créé 4,5 millions de déplacés internes, le plus grand nombre en Afrique » rappelle le Dr. Mukwege. « Sept millions de personnes sont en insécurité alimentaire grave. Plus de trois millions dépendent entièrement de l’aide humanitaire, 1,9 million d’enfants souffrent de malnutrition sévère ». C’est à grand regret que « l’année passée, [il] n’a pas pu tenir la campagne de vaccination dans une région ». Une situation encore aggravée par l’arrivée d’Ebola. Le docteur attire notamment l’attention sur « les milliers d’enfants recrutés dans des groupes armés ou milices ». La situation est si critique qu’il l’affirme, « des autorités ou organisations (dont l’ONU) ne vont pas dans certaines provinces parce que c’est trop dangereux ». La RD Congo compte environ 80 millions d’habitants et neuf pays frontaliers. La stabilité politique du géant africain bénéficiera ainsi à la sécurité de l’ensemble de la région.

NB : on peut lire avec profit le dernier rapport de situation par l’Office européen d’aide humanitaire (ECHO) qui dresse un bilan détaillé de la situation congolaise

(1) La Communauté de Développement de l’Afrique Australe regroupe l’Angola, le Botswana, la RD Congo, Lesotho, Malawi, Madagascar, Maurice, Mozambique, Namibie, Seychelles, Afrique du Sud, Swaziland, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe. Elle a pour but la coopération en matière de sécurité, développement, politique

(2) L’accord de la Saint Sylvestre, signé le 31 décembre 2016, prévoient au plus tôt de nouvelles élections démocratiques sans Joseph Kabila. En premier lieu fixées à fin 2016, puis 2017, les élections présidentielles et législatives en RD Congo devraient finalement avoir lieu le 23 décembre 2018. Les reports avaient été recommandés par la commission électorale indépendante (CENI) pour cause de listes électorales incomplètes et bénéfiques à Kabila, qui n’a pas le droit à un troisième mandat, selon l’accord.

(3) Réponse des autorités congolaises à « la conférence humanitaire sur la RDC tenue 13 avril 2018, par la Commission européenne et l’ONU à Genève pour lever des fonds »

Cet article Ne nous oubliez pas ! L’appel à Bruxelles de trois intellectuels congolais est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

L’initiative européenne d’intervention (EI2) sera « non inclusive », je l’assume (Florence Parly)

Thu, 31/05/2018 - 20:45
(B2) Face aux quelques critiques qui se sont fait entendre dans les États membres, la ministre française de la Défense Florence Parly a tenu à défendre l'initiative européenne d'intervention (IEI ou EI2). Ni en concurrence ni en remplacement d'autres initiatives assure-t-elle Plusieurs États membres se sont inquiétés plus ou moins ouvertement de cette initiative voulue […]

Cet article L’initiative européenne d’intervention (EI2) sera « non inclusive », je l’assume (Florence Parly) est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

Une seconde vague d’anciens rebelles intégrés aux FACA

Thu, 31/05/2018 - 10:30

(B2) Malgré toutes les difficultés, la réintégration des anciens rebelles centrafricains se poursuit. 

Les nouveaux soldats centrafricains défilent lors de la cérémonie de fin de leur formation, sous le regard de la société civile (Crédit : EUTM RCA)

Un passage de cap au bout de trois mois de formation

Le camp Kassaï à Bangui a été le théâtre d’une cérémonie importante pour les forces armées centrafricaines (FACA), le 25 mai dernier. 133 anciens rebelles en sont devenus membres de plein droit. Tous, à une exception, ont surmonté l’épreuve finale, après trois mois de formation par la mission européenne de formation, EUTM RCA. Il s’agit de la seconde vague du projet pilote de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (DDRR) (1).

D’anciens combattants venus de tout le pays

La première vague d’intégration, finalisée le 5 février dernier, avait permis l’intégration de 125 anciens combattants, venus principalement de Bangui (lire : Centrafrique. Un premier détachement d’anciens rebelles réintégré). Cette fois-ci, « cette seconde cohorte a rassemblé des anciens rebelles de tous le pays » :  Paoua, D’Ippy, Alindao, Bria, Bambari. Selon nos informations, certains de ces soldats ont fait partie de différentes armées des groupes tels que l’UPC d’Ali Darass, ou Le Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC). 

Du corps à corps aux transmissions

La formation aura duré 12 semaines. Au programme : instruction générale, conditionnement physique, combat au corps à corps et tir. Autre sujet auquel la mission a donné de l’importance : le droit international humanitaire. Faute d’instructeur qualifié (comme c’était le cas auparavant), c’est la Croix-Rouge internationale à Bangui et l’OCHA (Office de coordination des affaires humanitaires) qui ont organisé les neuf heures de formation.

Du projet pilote au succès : une question de détermination 

Lancé en août 2017, et avec quelques retards du aux difficultés pour trouvé les candidats à participer au programme, les résultats du projet pilote de DDR sont positifs pour le commandant de la mission européenne, le général Maio. « Le projet-pilote a réussi au-delà de toutes espérances grâce à l’engagement de ses membres comme des cadres qui l’ont composé. » Pour lui, le projet pilote doit se poursuivre « malgré les réticences et les obstacles ». Le processus DDRR lui-même « n’attend plus que d’être mis en œuvre ».

Finie la réintégration militaire, place à la réintégration économique

Au total, ce sont 240 éléments (sur les 560 visés) qui ont ainsi intégré les FACA, depuis la création en août dernier du projet pilote de DDRR. Avec cette seconde vague, EUTM RCA met fin à son engagement. Les 280 anciens combattants restants devront eux, être orientés, avec l’appui de la Banque mondiale, vers la réintégration socio-économique et communautaire. Ils recevront un appui aux « activités génératrices de revenus individuelles ou collectives, ainsi que des subventions de projets en matière de relèvement de la communauté » selon la Minusca.

(Leonor Hubaut)

(1) Le DDRR est soutenu par le gouvernement centrafricain, l’ONU, mais également par l’Union européenne à travers la mission militaire de formation EUTM RCA depuis 2017. Il vise notamment à désarmer et réintégrer les ex rebelles volontaires en leur proposant une réinsertion dans le secteur de la défense ou dans le secteur civil, contribuant ainsi à la sécurité et à la stabilité dans un contexte d’après-guerre de sorte que puisse commencer la reconstruction et le développement.

Lire aussi :

Cet article Une seconde vague d’anciens rebelles intégrés aux FACA est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

Colombie : un ‘modèle’ de processus de paix qui fonctionne (J.-M. Santos Calderon)

Wed, 30/05/2018 - 22:05
(B2) Prix Nobel de la paix en 2016 pour l'accord signé avec les FARC, le président colombien, Juan Manuel Santos Calderón, s'est arrêté à Strasbourg dans sa tournée de fin de mandat, pour livrer son « modèle » d'un « processus de paix qui fonctionne ». Un modèle qui pourrait donc servir de « laboratoire » dans un […]

Cet article Colombie : un ‘modèle’ de processus de paix qui fonctionne (J.-M. Santos Calderon) est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

La fausse mort de Babchenko. Un joli coup des services ukrainiens… non sans risque

Wed, 30/05/2018 - 17:24

Le siège du SBU ukrainien à Kiev (crédit photo SBU)

(B2) La mort du journaliste ukrainien Babchenko est une fausse nouvelle, une mise en scène des services ukrainiens. Vasyl Hrytsak, le chef du SBU, l’a confirmé aujourd’hui lors d’une conférence de presse donnée cet après-midi au siège du SBU, rue Volodymyrska à Kiev.

Une opération montée de toutes pièces par le SBU

Cette opération a été montée par le SBU pour déjouer et piéger un agent russe. Une manœuvre de contre-espionnage et une (fausse) information dans lequel sont tombés tous les médias (dont B2) et toutes les organisations de droits de l’Homme, mais aussi l’OSCE, le Parlement européen, la Haute représentante de l’Union, etc.

Une fake news qui pourrait se retourner contre ses auteurs

« J’aurais dû offrir mes condoléances à la famille, mais au contraire, je veux les saluer … Je tiens à féliciter Arkady Babchenko pour son ‘troisième anniversaire’ », a déclaré Vasyl Hrytsak, chef du SBU, selon l’agence de presse ukrainienne. Une bonne blague qui semble faire beaucoup rire les hommes du SBU, mais qui pourrait rapidement se retourner contre eux.

L’humour potache est parfois difficile à partager… En voulant piéger les Russes, ils ont aussi piégé les organisations internationales (1) et toutes les associations de journalistes qui ont, durant ces dernières heures, fait des déclarations condamnant l’incident. Ils ont surtout démontré que les fake news pouvaient venir de Moscou mais aussi de Kiev. Au prochain assassinat imputé ou imputable aux Russes, ceux-ci auront beau jeu de dire : ce sont les Ukrainiens.

Une mission de conseil des Européens

On peut rappeler aussi que les Européens ont mis en place une mission de conseil à Kiev, EUAM Ukraine, chargée de faire du conseil, au niveau stratégique et politique, des forces de sécurité intérieure, et en particulier des SBU (lire notre reportage sur place, fin 2014 : Les « Services » ukrainiens : faire la guerre et réformer, en même temps).

Une question se pose : faut-il continuer d’aider les forces de sécurité intérieure ukrainienne ?

Il sera intéressant de voir si les Européens, sur place, ont été impliqués dans cette manip, digne de la guerre froide, ou ont été laissés dans l’ignorance totale. La seconde hypothèse étant la plus plausible. Quoi qu’il en soit, il pourrait se poser la question de la pertinence de l’assistance et de l’aide européennes, y compris financière, aux forces de sécurité ukrainienne qui jouent ainsi avec le feu.

Écouter le récit de la TV ukrainienne relayé par la BBC

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) On peut remarquer que plusieurs ministères des affaires étrangères ne se sont pas précipités pour condamner l’incident, restant assez silencieux. Une lenteur de réaction ou une information passée à temps entre ‘services’, qui pourrait laisser entendre que les Ukrainiens avaient prévenu quelques chancelleries occidentales.

Lire aussi : L’Ukraine est aussi une guerre de la comm’ et du renseignement

Cet article La fausse mort de Babchenko. Un joli coup des services ukrainiens… non sans risque est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

Il est fondamental que nous prenions en charge notre propre destinée (Alpha Condé)

Wed, 30/05/2018 - 10:58
(B2) Pour le président guinéen, Alpha Condé. L'objectif est que l'Afrique désormais « se prenne en main ». C'est ce qu'il a expliqué aux députés, ce mardi (29 mai), lors d'une intervention solennelle devant la plénière du Parlement européen, à Strasbourg Une réforme en profondeur de l'organisation africaine Président de l'Union africaine en 2017, le chef […]

Cet article Il est fondamental que nous prenions en charge notre propre destinée (Alpha Condé) est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

La faiblesse de la coordination européenne dans la lutte contre la radicalisation pointée du doigt

Wed, 30/05/2018 - 10:05
(B2) La coordination de l'UE dans la lutte contre la radicalisation est le point faible un rapport de la Cour des comptes européenne, publié ce mardi (29 mai). Les auditeurs européens rappellent que « la majorité des suspects impliqués dans les récents attentats terroristes en Europe étaient des citoyens européens qui avaient été radicalisés ». […]

Cet article La faiblesse de la coordination européenne dans la lutte contre la radicalisation pointée du doigt est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

RD Congo. L’UE rappelle à Kabila qu’elle l’observe

Tue, 29/05/2018 - 09:25
(B2) Cela faisait six mois que les ministres des Affaires étrangères ne s'étaient pas penchés sur la situation en RD du Congo (RDC). Ils l'ont fait lundi (28 mai). Objectif : maintenir la pression diplomatique sur le gouvernement de Joseph Kabila.  En décembre dernier, les 28 appelaient à renforcer la MONUSCO et à l'organisation d'élections (lire : Le […]

Cet article RD Congo. L’UE rappelle à Kabila qu’elle l’observe est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

« L’Europe est-elle un marché domestique? On peut en douter » (Emmanuel Levacher, RTD-Arquus)

Tue, 29/05/2018 - 07:35
(B2) Marques historiques de l’industrie terrestre française, Panhard, ACMAT, et leur maison mère Renault Trucks Defense (RTD) sont devenues définitivement Arquus au mois de mai. Une page entamée en 1898 se tourne. Ce changement de nom accompagne une stratégie nécessaire à la survie de l'entreprise sur un marché particulièrement houleux. Son PDG Emmanuel Levacher, s'explique. […]

Cet article « L’Europe est-elle un marché domestique? On peut en douter » (Emmanuel Levacher, RTD-Arquus) est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

Les Européens vont-ils devoir hausser la voix d’un ton ?

Mon, 28/05/2018 - 22:15

(B2) Pour les Européens, le retrait américain de l’accord avec l’Iran, une véritable trahison de la parole donnée, est aussi une opportunité formidable. N’hésitons pas à le dire ! Ils se retrouvent en première ligne chargés de garder vivant un accord important pour la sécurité au Moyen-Orient. Car ce texte n’est pas un simple accord signé entre plusieurs États, c’est une résolution du Conseil de sécurité dont les Européens se retrouvent ainsi chargés.

(crédit : Conseil de l’UE)

Une question de sécurité

Il faut s’assurer tout d’abord que l’Iran respectera toutes ses obligations (comme il l’a fait jusqu’ici). Ce qui n’est pas une mince affaire. Il faut s’assurer également que la Chine et la Russie restent dans l’accord. Il faut enfin veiller à ce que les entreprises européennes ne soient pas prises pour cible par les mesures de sanctions américaines et ne se retirent pas petit à petit. Ce qui viderait de toute substance cet accord et conduirait à son délitement imperturbable. Les mesures prises par les Européens, connus sous le nom de ‘blocking status’, ne paraissent pas de nature à contrecarrer ce mouvement.

Un bras de fer vital

Bref, on est sur une question stratégique vitale où la diplomatie européenne joue son existence. Il ne faut pas avoir peur des mots. Soit elle gagne ce qui est un vrai bras de fer, et elle aura gagné ses lettres de noblesse. Soit elle le perd. Et il ne servira plus à rien de parler du poids de l’Europe dans le monde, sinon comme un sujet de colloque ou de séminaire. L’Europe resterait alors condamnée à être le bon vieux tonton qui dispose d’un vaste chéquier — de l’aide humanitaire à l’aide macro-financière — vers lequel on se tourne quand on a besoin d’un accès au marché ou d’une assistance financière pour reconstruire un dégât collatéral, et qui donne allégrement sa manne en échange de bons conseils.

Un contexte international durci

Pour autant, alors que le monde se raidit, que les alliés-voisins partenaires de l’Europe (des États-Unis à la Russie en passant par la Turquie ou Israël) ont chacun, à leur tour, durci le ton de leur politique étrangère comme l’importance de leurs critiques vis-à-vis du continent européen, les Européens vont-ils pouvoir continuer à jouer les ‘gentils’ zozos de la politique internationale ? La question mérite d’être posée après ce qui ressemble à une véritable trahison de la parole donnée par les Américains.

La trahison américaine

Les États-Unis sont, en effet, passés en quelques mois d’allié indéfectible, ami et partenaire, à celle de la position d’un allié ‘difficile’. Si le langage officiel mentionne toujours les États-Unis comme un ‘ami et partenaire’, la réalité géopolitique aujourd’hui est légèrement différente. Les USA sont clairement un adversaire. Le président du Conseil européen Donald Tusk, qu’on ne peut pas soupçonner d’être méfiant vis-à-vis de l’axe euro-atlantique (1) l’a dit clairement à Sofia : « avec de tels amis, il est inutile d’avoir des ennemis ».

« Looking at latest decisions of Donald Trump someone could even think: with friends like that who needs enemies ? »

Les ambassadeurs du Comité politique et de sécurité en ont pu avoir un témoignage lors de leur récente visite à Washington. Alors qu’ils étaient reçus par certains responsables du Pentagone, du Secrétariat d’État et du Conseil national de sécurité, ils ont plutôt senti le souffle de la brise froide que celui d’une chaude amitié. « Nos interlocuteurs américains ne semblent pas vraiment fascinés par l’Union européenne » indique l’un des participants. De fait, « c’est plutôt l’indifférence qui règne à Washington sur l’Union européenne ». En termes moins diplomatiques, les alliés américains se soucient comme de leur première chemise de leurs alliés européens.

La nécessité de parler haut et clair

Les Européens qui ont l’habitude de réfléchir lentement et de parler intelligemment devront désormais apprendre à réagir plus vite, avec un langage intelligible. Ne pas hésiter à parler haut et clair n’est pas toujours un défaut…

(Nicolas Gros-Verheyde)

Version longue de la chronique diffusée sur France Tv Infos par toute la bande de la Faute à l’Europe

(1) Au contraire. Pour cet ancien Premier ministre polonais, l’amitié et l’arrimage aux États-Unis constitue un de ses crédos en matière politique (lire : « La présence américaine en Europe garantit notre sécurité » D. Tusk). Dès son arrivée à son poste, en 2009, son premier geste avait été d’appeler les Américains (lire : Un Polonais roué aux commandes). Son propos reflète donc l’évolution européenne.

Cet article Les Européens vont-ils devoir hausser la voix d’un ton ? est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

Entre Asie et Europe, la sécurité, un vecteur de coopération

Mon, 28/05/2018 - 12:03
(B2) Inde, Chine, Japon, Corée du Sud... ce sont quelques uns des pays d'Asie avec qui l'Union européenne voit  « d'importantes possibilités d'approfondir la coopération » en matière de sécurité et de défense. Les ministres des Affaires étrangères ont défini, ce lundi 28 mai, plusieurs priorités « immédiates ». De la sécurité maritime à la […]

Cet article Entre Asie et Europe, la sécurité, un vecteur de coopération est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

Les ’28’ réaffirment les priorités de la gestion civile de crises

Mon, 28/05/2018 - 10:05
(B2) Les 28 ministres des Affaires étrangères entendent, ce lundi (28 mai), réaffirmer les priorités de la politique de sécurité et de défense commune, dans son volet civil (ce qu'on appelle la PSDC civile). Ils disent attendre le Plan de développement des capacités civiles d'ici l'été 2018 et un pacte en matière de PSDC civile […]

Cet article Les ’28’ réaffirment les priorités de la gestion civile de crises est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

Venezuela : les 28 donnent le top départ pour de nouvelles sanctions

Sun, 27/05/2018 - 20:30
(B2) Après plusieurs mois de désaccord, les ministres des Affaires étrangères des 28 sont désormais unanimes, il est temps d'adopter de nouvelles sanctions à l'égard du gouvernement Maduro. Ils vont donner lundi (28 mai), le feu vert politique pour « imposer des mesures restrictives supplémentaires » rapidement. Objectif : adoption en juin. Un accord politique qui […]

Cet article Venezuela : les 28 donnent le top départ pour de nouvelles sanctions est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

Les sanctions contre la Syrie renouvelées

Sun, 27/05/2018 - 11:54
(B2) Les ministres des Affaires étrangères de l'UE doivent décider lundi (28 mai) de prolonger d'un an supplémentaire le régime de sanctions (économiques et individuelles) contre la Syrie jusqu'au 1er juin 2019. Le dispositif reste inchangé à quelques formalités près : deux personnes sont rayées de la liste car elles sont décédées. Tandis que l'énoncé […]

Cet article Les sanctions contre la Syrie renouvelées est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

Le maigre bilan de l’opération Sophia en matière de contrôle de l’embargo sur les armes

Sun, 27/05/2018 - 10:20
(B2) Le bilan de l'opération Sophia en matière de contrôle de l'embargo sur les armes reste pour l'instant assez succinct si on en croit le dernier rapport de l'ONU. De façon générale, c'est l’application de l’embargo sur les armes décrété contre la Libye par le Conseil de sécurité il y a sept ans qui « continue […]

Cet article Le maigre bilan de l’opération Sophia en matière de contrôle de l’embargo sur les armes est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

La bataille de Galileo tourne au vinaigre

Sat, 26/05/2018 - 15:06
(B2) Le dernier round de négociations du Brexit, qui a pris fin jeudi (24 mai), a été particulièrement difficile. Au cœur des tensions, le programme européen de navigation par satellite Galileo auquel Londres veut continuer de participer. Face aux objections de la Commission européenne, et après plusieurs semaines de polémique, Londres utilise la menace. Une méthode […]

Cet article La bataille de Galileo tourne au vinaigre est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

Brexit is Brexit. Un État tiers ne peut prétendre participer aux décisions. Accords et désaccords

Sat, 26/05/2018 - 08:05
(B2) Face aux propositions britanniques en matière de sécurité, jugées excessives, la réponse européenne a été exceptionnellement dure. Mais malgré plusieurs points de divergences affichés publiquement, s'esquissent de nombreux points de rapprochement La discussion entamée jeudi 24 mai, n'a pas vraiment permis d'aller au-delà des préliminaires sur le partenariat sur la sécurité proposé par les […]

Cet article Brexit is Brexit. Un État tiers ne peut prétendre participer aux décisions. Accords et désaccords est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

Un quasi accord sur le financement du programme industriel de défense

Fri, 25/05/2018 - 15:26
(B2) Le programme européen de développement industriel de défense (EDIDP) pourrait être approuvé dans quelques jours. Un compromis a notamment été trouvé pour le financement du programme, mais celui-ci doit encore être validé par les États membres Les négociateurs du Conseil et du Parlement européen sont parvenus, lors de la dernière réunion du trilogue le […]

Cet article Un quasi accord sur le financement du programme industriel de défense est apparu en premier sur Bruxelles2.

Categories: Défense

Pages