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Updated: 15 hours 8 min ago

Baccalauréat session 2020 : Une interview du faso.net s'invite à l'épreuve d'Histoire-Géographie

Tue, 18/08/2020 - 14:30

C'est une première dans la vie de votre journal. Lefaso.net a été honoré au Baccalauréat session 2020. Un extrait de son interview, publié le 21 mars 2016 avec le Colonel à la retraite et député Lona Charles, a été proposé à l'épreuve d'Histoire-Géographie aux candidats des séries C et D. « L'objectif des djihadistes, c'est de nous islamiser (…) les Occidentaux sont la cible par diversion ». Voilà le titre de l'article.

Cette interview, rappelons-le, a été réalisée à la suite des débats sur l'annonce faite par le ministre français de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, de déployer sur le sol burkinabè des éléments du GIGN, l'unité d'élite de la gendarmerie française pour appuyer les soldats burkinabè dans la lutte contre le terrorisme. Cette annonce avait été faite le 15 mars 2016, soit 48h après l'attentat de Grand Bassam, en Côte d'Ivoire.

Au détour de cette question qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive, nous avons abordé avec le colonel Lona Charles, les raisons de son entrée dans l'arène politique après une « brillante » carrière dans l'armée. Nous vous proposons in extenso sa réponse à partir laquelle a été tiré l'extrait proposé aux candidats du baccalauréat séries C et D.

« Tant que j'étais militaire en activité, l'Hémicycle était très éloigné. C'est-à-dire que je ne me sentais pas concerné et de toutes façons, l'obligation de réserve défendait les Officiers de prendre part à des débats politiques. Mais à partir du moment où j'ai pris ma retraite en 2008, j'étais libéré de mes astreintes par rapport à l'armée. Vous savez, vous n'avez pas besoin d'aller en Sciences Po pour avoir une vocation politique. C'est ce que vous observez autour de vous, comment votre pays est géré, comment est-ce que votre région est gérée et puis vous vous faites une idée. Ma prise de position a deux origines.

Mon idée au plan national, c'est que vous aviez un groupe d'officiers – des capitaines plus un commandant, Lingani Jean Baptiste– qui ont utilisé des passe-droits pour se saisir du pouvoir en Haute-Volta en 1983, pour instaurer le régime du CSP, ensuite le CNR. Des contradictions sont très vite apparues, ils se sont entrés dedans et Blaise Compaoré a émergé seul à partir du 15 octobre 1987 pour instaurer son fameux Front populaire. Par des manœuvres successives, profitant de la Chute du mur de Berlin en 1989, il instaure en 1991 une soi-disant République. Mais tout le monde sait que c'était toujours un Régime d'exception avec des élections pipées à l'avance, des assassinats ciblés, etc. Déjà, ce sont mes collègues de l'Armée qui prennent le pouvoir et qui musèlent tout le monde. Après avoir refusé ces systèmes-là et été à l'étranger, je suis revenu pensant que je pouvais dire mon mot et chercher à mettre dehors ce système-là. A partir de 2011, j'ai décidé de m'engager dans un parti politique.

Au plan local, je suis originaire de la Léraba, une région que je considère comme la plus touristique de notre pays. La Léraba a le toit du Burkina qui est le mont Ténakourou. Ensuite notre région (Cascades) a toujours été considérée comme le grenier du pays mais en même temps la région la plus délaissée ».

Les propos du Colonel Lona Charles notamment sur la révolution burkinabè qui aurait selon lui détruit les fondements de l'armée, et les « véritables » desseins des terroristes ont provoqué une levée de bouclier des internautes dans le forum de discussions et sur notre page Facebook. Nous vous proposons de (re)lire l'interview en intégralité en cliquant sur le lien suivant https://lefaso.net/spip.php?article70191 .

Lefaso.net

Categories: Afrique

Mali : Des tirs entendus au camp militaire de Kati

Tue, 18/08/2020 - 14:07

Selon plusieurs sources concordantes, des tirs ont été entendus, ce mardi 18 août 2020, au camp militaire de Kati à 15 km au nord de Bamako.

Des hommes armés montés à bord de pick-up ont fait irruption dans le camp. Des tirs ont été échangés avec les militaires présents sur le site, selon Jeune Afrique.

Plusieurs représentantations diplomatiques présentes au Mali ont émis des messages d'alerte. L' ambassade de France recommande instamment à ses ressortissants de rester chez eux.

L'ambassade de Norvège a elle-aussi demandé aux siens de faire preuve de prudence. Car elle a été informée d'une mutinerie dans les forces armées et de troupes qui sont en route vers Bamako.

La section sécurité de la Minusma a quant à elle diffusé un message recommandant au personnel des Nations Unies d'éviter la zone de Kati et tout mouvement routier non nécessaire à Bamako jusqu'à nouvel ordre.

Lefaso.net
Source : Jeune Afrique

Categories: Afrique

Burkina : « L'opposition ne présente aucune preuve matérielle d'une campagne déguisée », selon la majorité présidentielle

Tue, 18/08/2020 - 13:45

Accusée par l'opposition politique de mener une campagne déguisée, la majorité présidentielle, dans la déclaration ci-après, estime qu'aucune preuve n'a été fournie pour attester cette accusation. Par ailleurs, l'alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APFMP) a dit prendre acte de la volonté du chef de fil de l'opposition politique ( CFOP) de saisir les juridictions sur la question d'une certaine campagne déguisée.

DÉCLARATION DE L'ALLIANCE DES PARTIS DE LA MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE SUR UNE PRÉTENDUE CAMPAGNE DÉGUISÉE DÉNONCÉE PAR LE CFOP

L'Alliance des Partis et Formations Politiques de la Majorité Présidentielle (APMP) est heureuse de constater l'installation progressive de la campagne agricole et souhaite au monde Paysan une bonne fin de saison pluvieuse.

Aussi, elle tient à réaffirmer sa solidarité avec l'ensemble des masses laborieuses de notre Pays qui investissent au quotidien les différents sentiers du développement afin de vaincre l'adversité et pour affirmer notre fierté d'appartenir à cette Nation d'hommes et de femmes dignes et intègres.

Nous ne saurons oublier les victimes de l'hydre terroriste et les déplacés internes pour qui nous manifestons compassion et solidarité.

Sur le terrain politique, c'est avec une grande surprise que l'APMP a suivi les déclarations émanant du CFOP et de certains acteurs politiques tendant à incriminer le Chef de l'État, le Gouvernement et avec eux la majorité présidentielle, de faire de la campagne déguisée en violation de l'article 68 du code électoral.

Cette déclaration, en raison des limites objectives qu'elle comporte mérite de notre part une clarification non seulement en guise de réponse aux acteurs de l'opposition politique mais aussi et surtout pour éclairer l'opinion nationale.
Pour ce faire, notre argumentaire va se bâtir sur une double démarche juridique et politique.

DE LA DÉMARCHE JURIDIQUE

Dans son analyse, le CFOP fonde sa récrimination sur l'article 68 bis du code électoral qui interdit, sur une durée de 90 jours avant l'ouverture de la campagne électorale, la couverture médiatique de toute campagne déguisée.
Bien que cette notion de campagne déguisée revête d'une certaine complexité, le code en son article 68 ter énumère les faits et pratiques qui pourraient être considérés comme tels. Aussi, l'article 68 quarter prohibe l'utilisation des biens et attributs de l'État à fins électoralistes.

L'APMP réaffirme son attachement aux principes démocratiques et républicains si chers au Président du Faso, toute chose qui l'a conduit à adhérer au dialogue politique convoqué par le Chef de l'État en juillet 2019 d'où des décisions consensuelles sont issues, de concert avec le CFOP.

C'est ce même souci d'œuvrer à un ancrage démocratique réel qui conduit le Gouvernement à remplir l'une des conditions sine qua non de l'exigence démocratique qu'est l'exercice de son devoir de redevabilité en se rendant auprès des forces vives des différentes régions à l'effet de faire le point de la mise en œuvre du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES).

Le gouvernement, pour ainsi dire, est dans son rôle régalien en exécutant une mission qui rentre dans ses attributs constitutionnels en référence à l'article 61 du titre lV de la Constitution qui stipule que le gouvernement en sa qualité d'organe de l'Exécutif conduit la politique de la Nation. L'activité gouvernementale ne saurait en effet être mise en hibernation, bien au contraire, elle est de constante obligation parce que l'État doit continuer à fonctionner.

L'APMP est d'autant plus surprise que l'opposition ne présente à l'appui de sa récrimination aucune preuve matérielle pouvant tomber sous le coup d'une campagne déguisée par l'Exécutif et la Majorité. Et si d'aventure ses éléments existaient, les faits incriminés ont-ils bénéficié d'une couverture médiatique ?

Et si de tels actes sont avérés, il appartenait au Conseil Supérieur de la Communication (CSC) de prendre les sanctions ou mesures qui s'imposaient.
Il ne serait pas superfétatoire d'évoquer les articles 36 et 44 du titre III de la constitution pour affirmer le caractère légal des tournées effectuées par le Président du Faso.

En effet, l'article 36 stipule que le Président du Faso est le Chef de l'État et est garant entre autres de la permanence et de la continuité de l'État.
Quant à l'article 44, il précise que de par sa prestation de serment, le président élu cesse d'être le candidat élu d'un parti politique pour ainsi en devenir le président de tous les habitants du Burkina Faso sur toute la durée de son mandat qui est de cinq (05) ans.

À la lumière de ces deux articles, il est aisé de constater que c'est en sa qualité de Président du Faso, Chef de l'État que Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kabore a effectué les visites évoquées par le CFOP et certains de ses membres, notamment l'ADF/RDA.

L'ensemble de ces activités se mènent conformément à l'esprit et à la lettre des lois en vigueur dans notre Pays. Il n'a été aperçu nulle part une quelconque allusion à la candidature du Président du Faso pour sa réélection. Et s'il existe une anomalie fonctionnelle que l'application de l'article 68 bis et suivants occasionnent, la classe politique comme à l'accoutumée pourrait clairement prendre ses responsabilités au lieu d'explorer des possibilités vaines de récupération politique.

En tout état de cause, l'APMP prend acte de la volonté du CFOP de saisir les instances juridictionnelles sur cette question. Elle aurait dû d'ailleurs en notre sens commencer par là, en lieu et place de ce ramdam communicationnel fait d'invectives et propos maximalistes qui s'apparentent fort bien à une campagne déguisée, et qui ne reflète ni plus ni moins qu'une frilosité mal contenue.
DE LA DEMARCHE POLITIQUE

L'APMP tient à rappeler que le 11 Juillet de l'an 2020, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) a, au cours de son congrès, investi Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kabore comme Candidat du parti soutenu par les 68 partis et formations politiques de la majorité présidentielle, à l'élection présidentielle du 22 Novembre 2020. À cette instance solennelle, le Président du Faso s'est fait représenter parce qu'il a une claire compréhension de l'amalgame que sa présence en ces lieux aurait pu créer. Des acteurs du même CFOP en son temps n'ont pas manqué de voler en conjectures en évoquant ‘‘une rupture de confiance'' entre le candidat- président et ses soutiens.

Il est donc incongru de vouloir faire la morale de la démocratie à ce démocrate de conviction et de pratique qui, du reste, a toujours visé le meilleur standard possible de la démocratie, tout en plaçant le dialogue politique et la recherche du consensus dans son mode de gouvernance. Nous citerons pour preuve la mise en place du Comité de suivi du dialogue politique qui regroupe de façon paritaire les deux composantes (Majorité et Opposition). Cette préoccupation du CFOP aurait dû être discutée dans ce cadre qui a d'ailleurs fait la preuve de son dynamisme au vu des questions politiques majeures qui y ont été déjà traitées avec satisfaction.

D'ailleurs, une proposition de modification de l'article 68 bis a déjà été actée par ce comité, sur demande de l'opposition politique, donnant lieu à une procédure de révision consensuelle du code électoral en cours devant la Représentation Nationale.

Jusqu'à l'aboutissement de cette procédure, l'APMP et tous ses partis membres respectent et respecteront la Loi et tous les textes en vigueur.

Nous mettons à défi l'Opposition de donner un début de preuve d'un fait et geste d'un parti de notre obédience pouvant être qualifié de campagne déguisée.

Nos ambitions politiques sont légitimes certes, mais nous savons, par devoir républicain, séparer l'État en tant qu'entité qui a la charge de conduire les politiques publiques pour le bien de l'ensemble des burkinabè, des partis politiques dont la raison d'être est de conquérir, gérer le pouvoir d'Etat et d'animer la vie politique nationale.

Dans sa démarche afin d'obtenir la révision du Code Electoral, l'argument massu développé par le CFOP aux fins de déclarer l'article 68 bis inopérant était de le considérer comme attentatoire aux fonctions constitutionnelles des partis politiques. Par analogie, on ne peut recevoir l'opposition dans ses prétentions consistant à attenter aux prérogatives constitutionnelles de l'État et de ses démembrements.

Pour finir, l'APMP réitère son entière disposition à œuvrer avec l'Opposition politique pour consolider les bases de notre démocratie. Mais ceci doit se faire sous le prisme de la responsabilité et de l'acceptation de notre diversité afin de bâtir un Etat de droit démocratique.

Nous restons attachés à l'esprit de consensus qui a toujours guidé la classe politique Burkinabè et restons solidaires des différentes propositions de modifications du code électoral convenues de commun accord avec le CFOP.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso !

Ouagadougou, le 17 août 2020

Pour l'APMP, le Coordonnateur
PClément Sawadogo

Lire aussi : Élections de novembre 2020 au Burkina : L'opposition condamne « la campagne déguisée » de la majorité présidentielle

Categories: Afrique

Gaoua : L'Eglise catholique lance une collecte de fonds pour venir en aide aux personnes vulnérables

Tue, 18/08/2020 - 13:00

Le diocèse de Gaoua a procédé, ce dimanche 16 août 2020, au lancement officiel du Fonds catholique de solidarité Alfred Diban, pour venir en aide aux personnes nécessiteuses et vulnérables. La cérémonie de lancement a été présidée par l'évêque du diocèse de Gaoua, Mgr Ollo Modeste Kambou.

Les populations du Burkina Faso, depuis quelques années, sont confrontées à des situations de vulnérabilité qui interpellent. Parmi ces personnes vulnérables, on peut citer les victimes d'aléas climatiques, les déplacés internes, les personnes victimes de déficiences, les toxicomanes et alcooliques.

Pasteur Enoch Sib de la communauté protestante

Pour soulager ces personnes, de nombreux projets ont été mis en œuvre à hauteur de plus de dix milliards de francs CFA, a dit l'évêque du diocèse de Gaoua, Mgr Ollo Modeste Kambou, lisant le message des évêques du Burkina à l'occasion du lancement du Fonds catholique de solidarité Alfred Diban. Mais il ressort que ces fonds, qui proviennent généralement de la charité des églises sœurs occidentales, ne sont pas suffisantes. Ces aides ne parviennent pas souvent aux bénéficiaires en temps opportun. Et pour changer la donne, l'Eglise-famille de Dieu au Burkina Faso, à travers son instrument de la pastorale sociale qu'est l'OCADES Caritas Burkina, développe, en fonction des réalités et des menaces, des projets d'appels d'urgence qui sont des expressions de solidarité.

Mgr Ollo Modeste Kambou (en blanc) et le secrétaire exécutif diocésain de l'OCADES Caritas Burkina à Gaoua, l'abbé Eric Da

Au nom de ses pairs de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, Mgr Ollo Modeste Kambou a demandé aux chrétiens catholiques de Gaoua et à toutes les personnes de bonne volonté d'ouvrir leur cœur en ayant une pensée pieuse pour toutes ces personnes pauvres et vulnérables. « C'est un devoir pour nous, surtout pour ceux qui sont des chrétiens. Ils doivent agir à la manière de Jésus-Christ qui est venu pour soulager des souffrances de notre monde, et nous devons agir comme lui en ayant l'amour du prochain, l'option préférentielle pour le pauvre et les personnes qui souffrent », a ajouté l'évêque.[ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Boubacar TARNAGUIDA

Categories: Afrique

Mutilation Génitale Féminine "Je continuerai à lutter contre les MGF pour protéger les femmes et les jeunes filles" Dr. Morissanda Kouyaté, lauréat du Prix Mandela 2020

Tue, 18/08/2020 - 12:50

Le Dr. Morissanda Kouyaté vient d'être désigné co-lauréat du Prix Nelson Rolihlahla Mandela des Nations Unies 2020. En tant que directeur exécutif du Comité interafricain sur les pratiques traditionnelles néfastes (IAC), le Dr Kouyaté est une figure de proue des efforts visant à mettre fin à la violence contre les femmes en Afrique, les mutilations génitales féminines (MGF) notamment. Il parle dans cet entretien entre autres, de son engagement contre les MGF, des progrès, et de l'importance du prix dans sa quête pour mettre fin aux MGF :

Dr. Morissanda Kouyaté, lauréat du Prix Mandela 2020

Félicitations ! Pouvez-vous nous dire comment vous avez appris la bonne nouvelle et comment vous vous êtes senti ? J'ai appris cette très bonne nouvelle par un email venant du bureau de Tijuana Muhammad-Bande, le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies. Je l'ai lu à mon réveil et croyais avoir fait un rêve. J'ai du bien faire ma toilette avant de relire l'email et de m'assurer que c'était bien vrai, que j'avais le prix Nelson Mandela. Je me suis senti très honoré.

Vous êtes connu pour votre plaidoyer contre les mutilations génitales féminines. Quand et comment l'aventure a-t-elle commencé ?

Ma vie a basculé en 1983 dans la préfecture de Tougué, en République de Guinée.

Je crois savoir que cela a été provoqué par un incident inattendu ?

En effet, c'est un soir de 1983 que j'ai reçu à l'hôpital où j'étais jeune médecin directeur à Tougué, deux jumelles âgées de 12 ans, Assanatou et Ossénatou. Elles avaient subi des mutilations génitales féminines et saignaient abondement. Les parents étaient désemparés et malgré le travail immense que nous avons déployé à l'hôpital, les deux jumelles sont malheureusement mortes. J'étais effondré et j'ai ressenti cela comme si j'avais perdu mes propres filles. C'était horrible.

Vous étiez tellement secoué que vous avez dû prendre quelques jours de congé pour écrire un pamphlet ?

J'ai été tellement choqué qu'effectivement, j'ai pris trois jours de congés où je n'ai pas travaillé mais je me suis assis pour écrire un pamphlet contre les MGF. Mais à ce moment, nous n'appelions pas cela MGF, nous appelions cela « circoncision féminine ». J'ai écrit un pamphlet virulent pour dire que c'était une pratique qui pouvait conduire à des drames comme le drame de la mort des deux jumelles. Et c'est ce pamphlet qui est arrivé sur la table de l'OMS.

Je savais que les MGF existaient, parce que je suis né à Kouroussa. Cela se passe là-bas. Je n'avais aucune objection. Je ne me suis jamais posé de question. Mais j'ai été choqué à partir de là et tout a commencé.

Combien de temps après cette expérience avez-vous réussi à persuader les représentants de 16 pays d'accepter de créer le Comité interafricain (CIA) sur les pratiques traditionnelles néfastes ?

Un an plus tard, avec le soutien de l'OMS et d'autres activistes de la société civile, nous avons créé à Dakar au Sénégal le Comité interafricain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants. C'était le 6 février 1984. C'est d'ailleurs pour immortaliser cette date de la création du Comité Interafricain que nous avons proposé et obtenu l'accord des Nations d'adopter le 6 février comme Journée Internationale tolérance zéro aux MGF. C'est la date de création du Comité Interafricain et c'est aujourd'hui devenu une grande date. Une date qui rappelle à l'humanité entière qu'il faut se débarrasser des MGF.

Le Protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique

Article 5 : élimination des pratiques néfastes

Les États interdisent et condamnent toutes les formes de pratiques néfastes qui affectent négativement les droits humains des femmes et qui sont contraires aux normes internationales. Les États prennent toutes les mesures législatives et autres mesures afin d'éradiquer ces pratiques et notamment :

Sensibiliser tous les secteurs de la société sur les pratiques néfastes par des campagnes et programmes d'information, d'éducation formelle et informelle et de communication ;

Interdire par des mesures législatives assorties de sanctions, toutes formes de mutilation génitale féminine, la scarification, la médicalisation et la para-médicalisation des mutilations génitales féminines et toutes les autres pratiques néfastes ;

Apporter le soutien nécessaire aux victimes des pratiques néfastes en leur assurant les services de base, tels que les services de santé, l'assistance juridique et judiciaire, les conseils, l'encadrement adéquat ainsi que la formation professionnelle pour leur permettre de se prendre en charge ;
Protéger les femmes qui courent le risque de subir les pratiques néfastes ou toutes autres formes de violence, d'abus et d'intolérance.

Pourquoi seulement 16 pays ? A-t-il été difficile d'obtenir l'adhésion des autres ?

En 1984, il était extrêmement difficile de parler ouvertement des MGF. Et donc, l'adhésion de tous les pays n'étais pas acquise. De fait, aujourd'hui, le Comité Interafricain est représenté dans 29 pays africains et 19 pays non-africains à travers le monde, sur tous les continents d'ailleurs. Donc, cela a été difficile, le chemin a été long et difficile pour mobiliser aujourd'hui tout le monde, la communauté internationale, le monde entier contre cette pratique.

Les changements ne sont pas intervenus à temps. Pas toujours. Mais nous savons que les changements sociaux sont lents, très lents. Donc, nous devons persévérer, et trouver les voies et moyens pour les accélérer. Nous ne devons pas nous plaindre de la lenteur mais nous devons accélérer.

Le CIA n'est présent que dans 29 pays d'Afrique sur les 54... Cela signifie-t-il que les autres n'ont pas de problèmes de MGF ?

Pas du tout. Les MGF sont présents aujourd'hui partout dans le monde. Avec l'immigration, les gens partent avec leurs pratiques, ils partent avec leur tradition donc, les MGF, même si elles sont concentrées en Afrique, aujourd'hui elles sont partout. Et il faut dire que le comité Interafricain ne lutte pas seulement contre les MGF. Il lutte pour éliminer toutes les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants, dont les maladies d'enfants. Donc, nous devrions être dans tous les pays d'Afrique comme nous sommes aujourd'hui dans la diaspora à travers le monde. C'est pourquoi d'ailleurs nous sommes dans la perspective d'élargir le Comité Interafricain à tous les pays africains.

Votre plaidoyer pour les droits des filles et des femmes s'étend sur plus de trois décennies. En ces 30 années, quels sont les principaux changements qui ont eu lieu sur le continent ?

D'abord, il y a que les MGF ont été totalement démystifiées et ne sont plus taboues. Cela semble être anodin mais c'est un très grand résultat que nous avons obtenu lorsque l'on sait d'où l'on vient.

Deuxièmement, les chefs d'États africains et l'Union africaine ne sont fortement engagés dans cette lutte à travers le Protocole de Maputo (le Protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique qui est entré en vigueur en 2005)

Il y quelques jours que le Soudan - qui était l'un des pays les plus difficiles à convaincre et qui est membre du Comité Interafricain - a renforcé sa législation contre les MGF. Je voudrais profiter de l'occasion pour féliciter les autorités soudanaises et le peuple soudanais, parce que c'est grâce au peuple soudanais qu'il y a eu tout ce changement.

Et troisièmement, les populations se sont approprié cette lutte, notamment les jeunes filles et les jeunes garçons qui s'organisent aujourd'hui, partout, pour résister aux MGF.

Pour résister à toute forme de mutilation et au mariage d'enfants.
Pour moi, c'est l'acquis le plus important : que les survivants s'organisent et disent non, et se protègent, c'est l'acquis le plus important.
Et finalement, le taux de prévalence des MGF est en baisse sur tout le continent, et partout d'ailleurs dans le monde.

En quoi cela a-t-il amélioré la vie des femmes et des filles ?

Il ne s'agit pas que d'améliorer la vie des femmes et des filles. Si on n'exerce aucune violence sur les femmes, si on ne viole pas leurs droits, elles pourront améliorer elles-mêmes leur vie. Ce n'est pas un cadeau à leur donner, c'est leur droit, leur plein droit, que tout le monde doit respecter.

Quels sont les revers que vous avez rencontrés en cours de route et quelles leçons en avez-vous tirées ?

Les revers que j'ai rencontré dans cette lutte sont multiples. Mais le plus important est la résistance des leaders politiques, religieux, certains leaders traditionnels éclairés qui malgré le fait qu'ils connaissent les méfaits et les conséquences des MGF, pour des raisons inavouées, continuent de défendre cette pratique, à des fins politiques, religieuses ou auto-publicitaire. C'est le revers le plus dur pour moi. Cela me choque à plus d'un titre.

Vous continuez malgré tout ?

Ce qui me pousse à continuer dans ce travail, ce sont les jumelles de Tougué. Elles représentent pour moi toutes les filles et toutes les femmes en Afrique et dans le monde qui continuent de souffrir des violences, de la discrimination, de la sous-estimation. Je n'arrêterai jamais tant que ces jumelles continueront à vivre en moi, tant que les pratiques continuent à travers le monde.

Selon l'OMS, 3 millions de filles sont encore exposées au risque de mutilation génitale féminine chaque année, malgré une réduction globale de leur nombre.

Quelles sont les chances que ces chiffres tombent à zéro et, d'après votre expérience, dans combien de temps pourraient-ils le faire ?

Les organisations internationales, y compris les Nations Unies, aiment les programmes à long terme, ce que je peux comprendre. Quinze ans, vingt ans, trente ans, ou même quarante ans. Des objectifs qui sont fixés à long terme, sinon très long terme. On aime bien ça. Mais nous devrions éviter d'appliquer cela aux MGF, puisque là, il s'agit d'une agression physique et psychologique. Si nous disons qu'il faut en finir avec les MGF en une génération, je me pose la question, de quelle génération s'agit-il ? Est-ce ma génération ? Est-ce la génération de mes filles ? Est-ce la génération de mes petites filles ? La question mérite d'être posée.

Donc, au lieu de dire en une génération, je propose que – et c'est d'ailleurs ce que je fais toujours – l'objectif soit clair. Si nous nous y mettons tous ensemble, si nous travaillons ensemble main dans la main en Afrique et à travers le monde, en dix ans, c'est-à-dire en 2030, comme le prévoient d'ailleurs les objectifs de développement durable des Nations Unies, nous devrions, et je dirais même nous devons, éliminer totalement les MGF du globe.

Des projets d'avenir maintenant que vous avez remporté ce prix ?

Je me sens revigoré et plus engagé. Mais surtout plus humble, comme ce grand homme qu'est Nelson Mandela. Je me battrai encore plus fort et plus dur, pour mobiliser plus de ressources humaines et plus de ressources matérielles et financières en vue d'éliminer les MGF et toute autre pratique traditionnelle néfaste, dont les mariages d'enfants. Et je voudrais remercier les Nations Unies pour m'avoir attribué ce prestigieux Prix. Je ferai tout pour mériter la confiance de la communauté internationale dans l'amélioration et la qualification de la vie des filles et des femmes.

A ceux qui défendent les MGF, avez-vous un message ?

A ceux-là, je dis : cessez de défendre l'indéfendable : agresser physiquement et psychologiquement les filles et les femmes. Ceci n'est justifiable ni sur le plan culturel, ni sur le plan sanitaire. C'est une pure violation de leurs droits, et ceci est inacceptable.

Propos recueillis par Franck Kuwonu

Categories: Afrique

COVID-19 : « En Afrique, les petites entreprises doivent innover pour survivre à la pandémie » dixit Dorothy Tembo, Directrice exécutive par intérim du Centre du commerce international du système des Nations Unies

Tue, 18/08/2020 - 12:41

Dorothy Tembo est la Directrice exécutive par intérim du Centre du commerce international (ITC), une agence conjointe des Nations Unies et de l'Organisation mondiale du commerce. En juin, le CCI a produit un rapport intitulé "COVID-19" : Le Grand verrouillage et son impact sur les petites entreprises". Dans une interview avec Kingsley Ighobor, Mme Tembo parle du rapport, du rôle des femmes et des jeunes dans le rétablissement post-pandémie en Afrique, entre autres sujets. Voici des extraits de l'interview.

Quels sont les messages clés de votre rapport récemment publié sur la COVID-19 et les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) ?

Le premier est que les MPME sont importantes, et qu'elles doivent être au centre de tout effort de rétablissement post-pandémique. Deuxièmement, il y a une perturbation de l'approvisionnement mondial dont ces MPME font partie. Le troisième message est que, à l'avenir, nous devons réfléchir attentivement à la manière dont nous soutenons les MPME, en nous assurant que nous conduisons dans la direction de chaînes de valeur plus résistantes qui peuvent supporter les perturbations à l'avenir.

Le rapport indique que les MPME, en particulier dans les pays pauvres, sont touchées de manière disproportionnée par la pandémie. Pourquoi en est-il ainsi ?

Les pays pauvres sont confrontés à d'énormes défis économiques. La pandémie a aggravé une situation déjà mauvaise. Pendant des années, ces pays ont réclamé à grands cris une aide pour construire des infrastructures qui soutiennent le développement économique. Dans ces pays, les entreprises sont relativement petites et n'ont pas accès au financement. Certains de ces pays sont enclavés et le coût des affaires y est donc beaucoup plus élevé que dans les autres.

La campagne "Faire Taire les Armes 2020" de l'Union Africaine, si elle est couronnée de succès, pourrait renforcer la résilience des pays dans la reprise. Est-ce exact ?

Absolument. Si nous pouvions avoir une situation où la paix règne dans les pays, ce serait l'occasion de consolider les efforts de développement.

Votre rapport brosse un tableau sombre de la situation des MPME en Afrique. Par exemple, une petite entreprise sur cinq serait en faillite dans les cinq mois et on s'attend à ce que des exportations d'une valeur de 2,4 milliards de dollars soient perdues cette année. Y a-t-il de bonnes nouvelles ?

Vous avez raison. Nous ne devons pas sous-estimer l'impact de la COVID-19 sur les pays. Mais je pense qu'il y a une lueur d'espoir. La situation actuelle nous donne l'occasion de réfléchir à ce qu'il faut faire à l'avenir pour permettre aux MPME de devenir plus résistantes. Il y a des opportunités potentielles.

Tout d'abord, la possibilité pour les pays et les entreprises de commencer à innover, car les petites entreprises ont tendance à être agiles et capables de s'adapter. Par exemple, certaines entreprises avec lesquelles nous travaillons sont capables de faire du commerce électronique et ont survécu. Ainsi, l'innovation est une possibilité en termes de chaînes de valeur existantes ou en faisant quelque chose de complètement nouveau.

Deuxièmement, nous avons la possibilité de repenser la manière dont nous développons des chaînes de valeur plus résistantes qui peuvent s'adapter à des situations difficiles futures.

Troisièmement, nous devons explorer des options de production plus durables qui, à long terme, sont moins coûteuses et davantage respectueuses de l'environnement.

Le dernier point est que les pays ont la possibilité de réfléchir à leur gamme de produits. De nombreux pays dépendent d'un seul ou de quelques produits de base. Ils pourraient désormais envisager une gamme de produits plus large ainsi qu'une diversification des marchés. L'Afrique peut envisager les possibilités qu'offre la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA en termes de valeur ajoutée, au sein du continent, même si les pays se tournent vers les marchés mondiaux.

Nombreux sont ceux qui pensent que la jeunesse africaine peut mener la charge de l'innovation. Quel est votre avis à ce sujet ?

Je suis d'accord. C'est ce que nous avons observé dans le cadre de notre travail avec les jeunes en Afrique. Si vous regardez certains des secteurs où le changement s'est produit, le côté numérique des choses par exemple, ce sont les jeunes qui sont impliqués, et ils conduisent la tendance et montrent leur capacité.

De plus, les jeunes ont tendance à sortir des sentiers battus et peuvent se repositionner rapidement. Nous devons leur donner la priorité. Ils sont l'avenir et nous ne pouvons pas les laisser derrière.

Votre rapport propose un plan d'action en 15 points. Comment vous assurez-vous que vos recommandations sont mises en œuvre par les MPME, les organisations de soutien aux entreprises et les différents gouvernements ?

Le plan d'action fournit quelques lignes directrices sur ce que les trois groupes de parties prenantes devraient examiner, c'est-à-dire les mesures immédiates qu'ils peuvent prendre. Ces lignes directrices ont été tirées de notre engagement auprès de différentes entreprises dans différents pays. Elles portent sur les questions essentielles qui touchent ces pays.

Les pays voient la pertinence de ce que nous faisons. Ils veulent relever les défis auxquels ils sont confrontés. L'ITC et d'autres organismes veillent à ce que, lorsque les pays décident de mettre en œuvre nos recommandations, nous collaborions avec eux pour leur fournir l'assistance technique nécessaire ou toute autre prise en main requise.

Les femmes constituent un pourcentage énorme des Africains engagés dans le commerce informel. Étant donné que les femmes sont touchées de manière disproportionnée par la COVID-19, est-il raisonnable de suggérer qu'elles soient prioritaires dans toute aide au redressement ?

Absolument, et pas seulement à cause de la COVID-19. La participation économique des femmes a été très limitée. Dans la plupart des cas, les femmes ne sont pas très engagées ou autorisées à participer aux affaires. Même lorsqu'elles peuvent participer, elles sont probablement des travailleuses et lorsqu'elles possèdent une entreprise, il s'agit de petites exploitations qui ne peuvent pas se développer pour diverses raisons.

Les entreprises féminines risquent de fermer en raison de la pandémie ; par conséquent, toute forme d'aide financière aux entreprises doit tenir compte de la situation des femmes ou être envisagée sous l'angle du genre. L'ITC a conçu un programme d'autonomisation des femmes appelé SheTrades dans le cadre duquel nous visons à mettre trois millions de femmes en contact avec les marchés. Même aujourd'hui, les femmes ne sont pas en mesure d'obtenir les informations nécessaires pour accéder aux ressources fournies dans le cadre de la COVID-19.

Quelqu'un m'a raconté une histoire très intéressante à propos d'une frontière en Afrique australe. À cette frontière, deux lignes étaient formées : une pour les hommes et une autre pour les femmes. La ligne pour les hommes a été dégagée avant celle pour les femmes. Au moment où la ligne des femmes a été franchie, les hommes étaient sur les marchés depuis des heures et avaient vendu leurs marchandises. Cela peut sembler simple, mais cela a un impact énorme sur la façon dont les affaires sont menées et sur les opportunités perdues.

Quel est le délai pour connecter trois millions de femmes au marché ?

Notre engagement est que d'ici 2021, nous aurons connecté trois millions de femmes au marché. Nous sommes déjà à la moitié de ce chiffre.

Compte tenu de l'impact perturbateur de la COVID-19, pouvez-vous encore atteindre l'objectif de 2021 ?

Je pense que oui. Pour la simple raison que la demande pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) est encore plus forte aujourd'hui qu'auparavant. Je reste optimiste. Nous continuerons à nous conduire en comprenant les défis auxquels nous sommes confrontés.

Comment relier les femmes au marché ?

Nous avons identifié certains problèmes fondamentaux qui rendent les femmes peu compétitives dans les affaires. L'un d'eux est le manque d'accès au financement. Dans certains pays, les femmes doivent encore demander l'accord de leur mari avant d'obtenir un prêt. Et les taux d'intérêt des prêts sont trop élevés et inabordables.

De plus, certaines politiques ne soutiennent pas la promotion économique des femmes. Nous travaillons donc avec les gouvernements dans le cadre de l'initiative SheTrades pour déterminer précisément les problèmes auxquels les femmes sont confrontées et tenter de les résoudre. Nous devons penser différemment en ce qui concerne l'accès des femmes au financement. Pouvons-nous envisager des moyens non traditionnels pour que les femmes puissent accéder au financement ?

Une telle réflexion est-elle en cours ?

Oui, c'est le cas. Nous travaillons avec différents partenaires. Nous faisons partie du SDG 500, qui est une initiative impliquant d'autres agences des Nations Unies. Nous collaborons avec le secteur privé et certaines fondations. L'objectif est de mobiliser environ 500 millions de dollars pour aider les MPME, en particulier celles dirigées par des femmes, à accéder à des ressources avec des exigences minimales.

Les pays en développement exportent une quantité importante d'intrants vers d'autres régions pour la production d'équipements de protection individuelle (EPI).

Les pays en développement exportent une quantité importante d'intrants vers d'autres régions pour la production d'équipements de protection individuelle (EPI). Dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine, l'ITC aide-t-il l'Afrique à produire des EPI ?

Notre soutien va bien au-delà des EPI, car la libéralisation du commerce est le fondement de la zone de libre-échange africaine. C'est la façon dont l'Afrique se positionne pour maximiser les opportunités de libre-échange.
Dans le contexte actuel, y a-t-il une possibilité pour les pays africains de produire des EPP ? Oui. Et cela commence déjà à s'observer. Mais à quel coût et sommes-nous en mesure de produire pour répondre à la demande de l'ensemble du continent ? Je pense qu'il y a une marge de progression car nous continuons à importer de l'extérieur.

Vous vous êtes fortement impliqué dans les questions commerciales dans votre pays (Zambie). Quel est votre point de vue sur la Zone de libre-échange ?

Je crois au libre-échange et l'Afrique devrait saisir cette opportunité. Mais il faut que le niveau d'engagement politique augmente. En rendant l'accord opérationnel, les pays participants doivent respecter leurs engagements. L'Afrique est en mesure d'attirer les investissements. Elle dispose de ressources pour la production intérieure. Elle dispose de ressources humaines. Nous devons maintenant mieux nous organiser.

Quel soutien le CCI apporte-t-il aux MPME en Afrique en ces temps difficiles ?

Notre mandat consiste à travailler avec les MPME pour soutenir le développement économique des pays en développement. Nous aidons les pays à mieux comprendre ce qui les a confrontés [la COVID-19] ces derniers mois. Grâce à des enquêtes, nous disposons d'informations sur des questions spécifiques à certains pays. Notre rapport s'appuie sur ces efforts. Nous avons le plan d'action, mais en parallèle, nous travaillons directement avec les entreprises pour qu'elles puissent traverser cette période difficile.

Nous travaillons avec les entreprises pour trouver différentes façons de gérer l'interaction entre entreprises qui se faisait auparavant en face à face. Aujourd'hui, les entreprises utilisent des plateformes en ligne pour commercer. Nous avons continué à fournir des informations consolidées par l'intermédiaire du Global Help Desk, qui est un guichet unique pour toutes les informations liées au commerce.

Quel message souhaitez-vous faire passer aux chefs d'entreprise des MPME africaines ?

C'est une période difficile pour les MPME, c'est certain. Elles doivent s'assurer qu'elles restent résistantes dans cette période difficile. Pour survivre, elles doivent s'appuyer sur leur esprit d'innovation.

Interview réalisée par Kingsley Ighobor

Categories: Afrique

Journée mondiale de l'aide humanitaire : Apportons aux enfants du Burkina Faso l'aide dont ils ont besoin et à laquelle ils ont droit

Tue, 18/08/2020 - 11:31

Ce jour 19 Août 2020 est célébrée la Journée Mondiale de l'aide humanitaire. Il s'agit d'une journée dédiée à toutes ces personnes qui, chaque jour, font preuve de courage et d'altruisme en travaillant dans des conditions extrêmes souvent au péril de leur vie pour apporter sourire, joie et espoir à des personnes en situation de détresse.

Selon les Nations Unies, « En 2020, près de 168 millions de personnes auront besoin d'une assistance humanitaire et de protection ». Au Burkina Faso, la situation humanitaire s'est rapidement détériorée, créant plus de 900 000 mille personnes déplacées internes, dont environ 60% sont des enfants. Cette année, la Journée mondiale de l'aide humanitaire intervient alors que le monde est secoué par la pandémie de la COVID-19, qui a redéfini les priorités et les investissements.

Dans ce contexte, les travailleurs humanitaires surmontent des obstacles d'accès sans précédent pour continuer d'apporter une aide vitale aux personnes en situation de crise humanitaire. Sans oublier les ressources qui sont généralement insuffisantes, voire même inexistantes, face à des besoins qui sont de plus en plus énormes.

Du fait de leurs spécificités à bien des égards, les enfants sont les plus vulnérables dans les situations de crise humanitaire qui remettent facilement en cause leurs droits fondamentaux. Par exemple, le doit à l'éducation est compromis pour les enfants dans les zones à forts défis sécuritaires ou contraints à des déplacements internes.

Au mois de juin 2020, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) faisait état de 2 512 écoles fermées, privant ainsi plus de 350 000 enfants d'éducation. Anne et Arouna sont dans un site de personnes déplacées internes à Pissila, commune rurale de la province du Sanmatenga, région du Centre-Nord, après avoir été obligés de fuir leur village du fait de la situation sécuritaire. Ils n'ont plus accès à l'éducation. L'air très inquiet, Arouna raconte :

« Nous avons fui notre village en raison de l'insécurité. J'étais en classe de CM1. Mais depuis que je suis arrivé ici, je ne peux plus étudier. Tous mes cahiers et livres sont restés là-bas. Et je n'ai aucun papier sur moi qui peut justifier que j'ai fréquenté ailleurs. On a tout abandonné là-bas dans notre fuite. Sincèrement, quand je me couche la nuit, je n'arrive même pas à m'endormir. Quand je pense que je n'arriverai plus à faire ce que je faisais, ça me fait vraiment mal au cœur. Je pense que cette situation compromet ma vie car l'école allait permettre d'améliorer ma vie, mais voici qu'on ne peut plus y aller ».

La voix de Anne, chargée également d'inquiétude et d'amertume, traduit difficilement son vécu, et laisse entrevoir un désespoir : « Avant, on pouvait jouer comme on le souhaitait, mais ici ce n'est pas possible. En plus, notre vie n'est plus aussi intéressante comme avant. Je n'ai plus d'amis. J'ai envie de repartir dans mon village pour reprendre la vie que j'avais avant. Je faisais le CM2. Je n'ai pas pu passer l'examen alors que j'étudiais bien en classe. J'aimerais bien reprendre les cours. Je souhaite qu'on rouvre les classes car j'ai envie de repartir à l'école. J'aimerais qu'on m'aide à repartir à l'école ».

En tant qu'organisation de défense et de protection des droits de l'enfant, Save the Children s'inquiète de la vulnérabilité des enfants face à la crise humanitaire. Les enfants sont ceux qui paient le plus lourd tribut, quels qu'en soient la nature, l'ampleur et les acteurs d'une situation de conflit. S'ils n'y perdent pas la vie, leur développement physique, mental et psychosocial est compromis. C'est pourquoi il urge de tout mettre en œuvre pour renforcer la réponse humanitaire au Burkina Faso afin de soulager les populations, plus particulièrement les enfants. Pour cela, Save the Children formule les recommandations suivantes :
Aux principaux bailleurs :

Accroitre le financement de la réponse humanitaire. Les besoins engendrés par la crise restent énormes. Inversement, les financements sont insuffisants, ce qui limite les capacités des acteurs à dérouler les interventions.

Au gouvernement :

Maintenir l'intérêt en ce qui concerne la crise préexistante afin d'atténuer son impact sur les personnes déplacées internes, surtout dans le contexte de la saison hivernale. La Covid-19 ne saurait éclipser la crise humanitaire. Pour cela, le gouvernement doit s'assurer du maintien de ses activités humanitaires destinées aux plus vulnérables, y compris les activités d'enregistrement des nouveaux cas de déplacés, notamment les enfants. Il est primordial que tout enfant, où qu'il soit, puisse bénéficier de l'aide dont il a besoin pour rester en sécurité ;

Faciliter l'accès humanitaire aux zones concernées et veiller à ce que les organisations soient en mesure de maintenir leur présence sur le terrain ;

Au regard de la situation actuelle, s'assurer que la situation particulière des enfants soit prise en compte dans l'ensemble des interventions et que des mesures de protection des enfants à court, moyen et long terme soient envisagées pour éviter l'impact négatif du COVID-19 sur l'avenir de nos enfants et notamment les plus pauvres et les plus marginalisés ;

Dans un contexte de Covid-19, la réponse humanitaire doit accorder une attention particulière aux filles, qui sont plus susceptibles d'être confrontées à un traitement disproportionné, qu'elles soient dans des sites de déplacés ou dans des ménages fixes. Le manque de ressources des parents, et le fait que les filles n'ont plus accès à l'école, pourraient les exposer à des formes de violences comme le mariage d'enfants. Le risque est que la situation actuelle marquée par la crise humanitaire et la Covid-19 sorte définitivement beaucoup d'enfants, plus particulièrement des filles, du système scolaire, comme nous l'avons constaté dans les témoignages des enfants rendus plus haut.

Face à cette situation, Save the Children met en œuvre un plan d'intervention humanitaire en vue d'apporter une réponse aux besoins des personnes affectées, plus particulièrement les enfants. Ces interventions concernent les domaines de l'éducation, de la protection de l'enfant, de la protection sociale, de la santé/nutrition, etc. Au mois de juin 2020, l'intervention humanitaire de Save the Children a touché 127 856 personnes, dont 54 174 enfants.

FIN

Contact media :
Save the Children Burkina Faso
Hubert OUEDRAOGO Hubert.Ouedraogo@savethechildren.org Tel : +226 51 51 14 28

Categories: Afrique

L'Hôpital Protestant SCHIPHRA Recrute un Coordonnateur du Counseling dans le cadre de son partenariat avec le Programme Pied Bot Hope Walks Burkina.

Tue, 18/08/2020 - 11:30

TÂCHES ET RESPONSABILITÉS ESSENTIELLES :

1. Soutenir le fonctionnement global du « programme pied bot Burkina » dans un effort pour éliminer le pied bot en tant que handicap à l'âge adulte et pour remplir la mission de Hope Walks. Le poste maintiendra l'accent sur la mise en œuvre efficace du modèle de ministère spirituel dans le pays, y compris le mentorat des Conseillers Parentaux sur leurs rôles.

2. Gérer les activités relatives au ministère spirituel du programme pied bot Burkina dans le cadre du budget annuel approuvé et du plan opérationnel stratégique.

3. Entreprendre une planification régulière et un examen du programme avec le gestionnaire de programme et en coopération avec le responsable régional en Counseling du programme (RPO Counseling), si nécessaire.

4. Fournir des rapports réguliers sur le ministère spirituel au gestionnaire de programme et au RPO Counseling, et aux autres partenaires identifiés dans les délais et formats de rapport convenus et établis.

5. Faciliter la formation continue, les ateliers et les séminaires pour les Conseillers Parentaux.

6. Fournir du soutien, du mentorat et des encouragements à chaque Conseiller Parental des Cliniques Pied Bot.

7. Surveiller activement les rapports transmis par les coordonnateurs des Cliniques Pied Bot et les Conseillers Parentaux, et résoudre tout problème ou préoccupation.

8. Développer et maintenir activement des partenariats avec les organisations et entités pertinentes pour assurer l'appropriation locale et l'engagement envers le programme Hope Walks.

9. Travailler activement avec le gestionnaire de programme et le Responsable Régional de Counseling du Programme afin d'assurer la collaboration et l'harmonisation des activités.

10. Assurer la liaison (au moins une fois par mois) avec chaque Conseiller Parental des cliniques pied bot pour évaluer le programme de conseil aux parents et aider à résoudre tout problème, en recherchant le soutien approprié du gestionnaire de programme, et du Responsable Régional de Counseling du Programme au besoin.

11. Créer et entretenir des réseaux de sensibilisation, de changement positif de mentalité, de détection précoce et d'orientation des enfants nés avec le pied bot.

12. Créer et entretenir des réseaux pour soutenir le traitement, le suivi et l'observance des enfants nés avec le pied bot.

13. Préparer des histoires de patients suivis pour les donateurs et autres parties prenantes.

14. Faciliter l'accès des Conseillers Parentaux à la littérature adaptée à leurs besoins

15. Assurer une documentation et des rapports appropriés par les Conseillers Parentaux, et préparer et soumettre des données et des rapports narratifs au besoin.

16. Fournir des conseils sur les besoins budgétaires trimestriels du volet counseling du programme pied bot au gestionnaire de programme, à intégrer dans les demandes de dépenses trimestrielles.
NB : Les tâches, responsabilités et activités peuvent changer à tout moment.

COMPÉTENCES ET QUALITÉS ESSENTIELLES :

1. Être passionné par la mission et les valeurs de Hope Walks
2. Aptitude avérée à fournir des services de conseil
3. Aptitude avérée à motiver les gens et à travailler efficacement en équipe et en partenariat avec un groupe diversifié de parties prenantes
4. Initiative démontrée et capacité à travailler de manière semi-indépendante et à résoudre des problèmes
5. Bonnes compétences interpersonnelles, de négociation et de communication (écrites et verbales)
6. Maîtrise avérée de l'outil informatique, y compris les logiciels Microsoft Office, Google Drive et G Suite.

QUALIFICATIONS / EXPÉRIENCES :

1. Diplôme ou attestation équivalent à un Bac+2 ou une License dans un domaine pertinent tel que le travail social, la psychologie, la théologie, la sociologie.
2. La maîtrise de l'anglais et du Français, ainsi qu'une des langues prédominantes au Burkina Faso.
3. Minimum de trois (3) ans d'expérience dans le travail social, le counseling.
4. Expérience antérieure en supervision et en gestion/management.

DOSSIER DE CANDIDATURE :

Une demande manuscrite adressée à la Directrice Générale de l'Hôpital Protestant SCHIPHRA,
Une lettre de motivation,
Un curriculum vitae à jour,
Les photocopies légalisées des diplômes, certificats et attestations,
Un extrait d'acte de naissance,
Un casier judiciaire datant de moins de trois mois, - Une lettre de recommandation, - Trois personnes de référence.

Les dossiers de candidature en version PDF doivent être envoyés par mail à l'adresse lionelnanema@yahoo.fr au plus tard le Vendredi 28 Aout à 16 heures.

NB : une présélection sur dossier se fera et seuls les candidats présélectionnés seront appelés pour un test écrit dont les trois (3) premiers subiront un entretien oral en Anglais.

La Directrice Générale de l'Hôpital Protestant SCHIPHRA
Madame Marie-Claire TRAORE

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Etudes supérieures : 5ème édition de la Semaine nationale de l'Information et de l'Orientation (SIO) du 24 au 29 août 2020 à Ouagadougou

Tue, 18/08/2020 - 11:30

La Directrice Générale du CIOSPB porte à la connaissance des élèves, étudiant.e.s, parents d'élèves et d'étudiant.e.s, que la 5ème édition de la Semaine nationale de l'Information et de l'Orientation (SIO-2020) se tiendra du 24 au 29 août 2020 dans le pavillon « des Pyramides » du Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO).

Vous êtes toutes et tous invitées à venir nombreuses et nombreux pour découvrir les filières d'études et de formation au Burkina Faso et à l'étranger, les types de bourses, les conditions d'accès aux bourses nationales et étrangères, la démarche d'inscription en ligne sur « Campus Faso », et les services offerts par le CENOU et le FONER.

Vous aurez également l'accompagnement des Conseillers d'Orientation scolaire et professionnelle pour vous aider à faire des choix éclairés de formation.

Dre Lydia ROUAMBA
Chevalier de l'Ordre de l'Etalon

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Résultats du concours logo CDC-BF

Tue, 18/08/2020 - 10:00

Le Directeur Général de la Caisse des dépôts et consignations du Burkina Faso (CDC-BF) a le plaisir d'informer les participants au « concours pour la conception d'un logo, d'une charte graphique et la proposition d'un slogan pour la CDC-BF », que l'évaluation des propositions a donné les résultats suivants :

1er : Agence VISUALIX ;

1er ex-aequo : Agence VITAL.COM.

Le Directeur Général de la CDC-BF remercie tous les participants au concours et les encourage à persévérer dans leurs activités de créativité.

Les lauréats sont invités à prendre attache avec la Caisse des dépôts et consignations du Burkina Faso pour les modalités d'attribution des prix.

Paul Kaba THIEBA
Grand Officier de l'Ordre de l'Etalon

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Décès de TONI Adama Martin : Faire part

Tue, 18/08/2020 - 07:30

Les grandes familles TONI, SOW, ZERBO, KARAMBIRI, KOUSSOUBE, DEMBELE, KI, TOE à Dièrè, Nimina, Ouagadougou, Abidjan, Etats-Unis

La famille Feu OUEDRAOGO Yembila Laurent à Kologh-Naaba
Mme TONI née OUEDRAOGO Hortense et ses enfants Nina, Amandine, Muriel à Bamako, Ouagadougou, Cotonou,

Les grandes familles OUEDRAOGO, SAWADOGO, OUARMA, BAMBARA, SOMA, COULIBALY à Boussé, Kongoussi, Garango, Banfora, Koudougou,
La famille SIBANE à Ouagadougou, Garango, Abidjan, Accra, Dakar,
Les familles alliées Kpadonou à Cotonou,

Ont la très profonde douleur d'annoncer le décès le vendredi 14 août 2020 à Bamako des suites de maladie de leur fils, beau-fils, époux, père, grand-père, frère, TONI Adama Martin, précédemment Technicien Avion à ASAM.

Le programme des obsèques est le suivant :

Mercredi 19 août 2020

15h 00 : Arrivée de la dépouille mortelle à l'aéroport international de Ouagadougou,

20h 00 : Veillée de prières au domicile du défunt sis à Kilwin

Jeudi 20 août 2020

08h 30 : Levée de corps au domicile du défunt sis à Kilwin

09h 00 : Absoute à la Paroisse Jean Marie Vianey à Tampouy suivie de l'enterrement au cimetière de Kamboinsin.

Paix à son âme !

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Burkina : L'armée prête main-forte aux populations pour la réfection de l'axe Arbinda-Dori

Mon, 17/08/2020 - 23:50

Les forces armées nationales ont rendu compte de leurs opérations hebdomadaires ce lundi 17 août 2020. Pour la semaine du 10 au 16 août 2020, plusieurs opérations ont été menées. Il s'agit essentiellement de 11 opérations aériennes suivi de convoi, de transport et de fret. Outre cela, s'ajoutent 42 opérations de sécurisations de marchés et de lieux de culte ainsi que de 230 patrouilles. L'armée a également prêté main-forte aux populations pour la réfection de l'axe Arbinda-Dori. Les détails dans cet article ci-dessous.

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Covid-19 au Burkina : 13 nouveaux cas à la date du 15 août 2020

Mon, 17/08/2020 - 23:45

Sur 542 échantillons analysés au Burkina Faso, 13 nouveaux cas ont été enrégistrés dont 07 à Ouagadougou, 2 à Bobo-Dioulasso, 03 à Gaoua et 01 à Sindou.

Quant au nombre de guérisons, 5 patients ont été guéris portant le total à 1018. Aucun décès n'a été enregistré, le nombre est de 55 et 207 cas restent toujours sous traitement.

Au total 1280 cas ont été enrégistrés depuis le 09 mars 2020 au Burkina Faso.

www.lefaso.net

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Santé sexuelle et reproductive : Le combat de Stéphanie Thombiano

Mon, 17/08/2020 - 23:44

C'est en 2014, que Stéphanie Thiombiano a découvert en elle, le leadership qui lui fallait pour défendre la santé sexuelle et reproductive. A l'époque, elle n'avait que 16 ans, mais semblait bien intriguée par le cancer du col de l'utérus et était déterminée à en savoir davantage. Une main levée, une question posée, et cela a suffi pour qu'une personne voit en elle un dynamisme qui pourrait profiter à la communauté. C'est comme ça qu'elle a fait ses premiers pas au mouvement d'action des jeunes de l'Association Burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF). Six ans après, nous rencontrons Stéphanie dans le studio de la radio campus et elle semble toujours déterminée dans sa lutte.

Dans la matinée du Jeudi 09 aout 2020, Stéphanie Thiombiano est venue se ressourcer à la bibliothèque pour la rédaction de son pré-rapport. Elle est étudiante en licence trois, à l'institut panafricain d'étude et de recherche sur les médias, l'information et la communication(IPERMIC). Sans surprise cette jeune de 22 ans a choisi de faire la communication pour le développement. Histoire d'allier son arsenal de formation à sa vie associative. Stéphanie est en effet très active dans la vie associative au point de vouloir en faire sa vie professionnelle.

De pair éducatrice à ses débuts, elle est aujourd'hui jeune ambassadrice de la santé sexuelle et reproductive au sein de l'ABBEF et secrétaire générale du mouvement d'action des jeunes de l'ABBEF. Stéphanie milite aussi dans d'autres associations comme African youth initiative for dévelopment (AYID) et membre du Ratanga club, un détachement de l'ONG RAES.

Stéphanie Thiombiano en pleine présentation

Ce qui fait la particularité de cette jeune fille, c'est sa capacité à se démarquer en prenant des initiatives et à montrer son intérêt pour les choses qui la passionne. Son dynamisme lui a valu d'être au-devant de certains projets à l'endroit des jeunes. Elle a aussi, plusieurs fois représenté son association dans les sphères de décision, à l'international tout comme au Burkina Faso. « Dans tout ce que j'entreprends, même lorsqu'il s'agit d'un simple jeu, j'ai toujours cette rage de vouloir faire mieux que les autres » affirme-t-elle pleine de conviction. Le mot échec n'a donc pas sa place dans son dictionnaire. Elle va jusqu'à prendre des initiatives, en fouillant les opportunités qui pourraient lui permettre de représenter son association et lui donner plus de visibilité.

Kenya, Rwanda, Benin, Côte d'ivoire, Dakar, sont tous les pays que Stéphanie Thiombiano, a eu l'opportunité de connaitre dans le cadre de son association. « Elle a réussi à nous faire intégrer un réseau kenyan qui milite en faveur des droits des adolescents et jeunes et elle travaille à ce que le mouvement soit bien vu au niveau international » nous confie Oumar Tao, président national du mouvement d'action des jeunes de l'ABBEF, tout en exprimant son admiration envers la jeune battante. « C'est l'une des jeunes filles les plus dynamiques que je connais et que notre mouvement a la chance d'avoir » dit-il.

Oumar Tao, président National du mouvement d'action des jeunes de l'ABBEF

Mais d'où lui vient cette détermination ? à cette question, Reine Stéphanie Thiombiano répondra « Quand on décide d'être activiste, quelque soit le sujet que l'on défend, il y a l'amour qu'on doit mettre dans cette chose, et aussi l'abnégation. A travers cela, tout le monde peut être un bon militant » en insistant sur l'initiative personnelle « Dans une association, il y a un certain nombre d'activités que l'on va t'assigner et certaines choses qui doivent venir de toi même. On doit s'impliquer et épouser la vision de l'association ou de la cause que l'on défend » Lire la suite sur yenenga.net

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Revue à mi-parcours 2020 du secteur de la santé : 2 267 477 femmes enceintes et 3 465 943 enfants de moins de 5 ans ont bénéficié de soins gratuits

Mon, 17/08/2020 - 23:43

Faire le point de la mise en œuvre des recommandations de la précédente revue, évaluer la performance du secteur et tracer les perspectives pour le deuxième semestre de l'année, ce sont les points sur lesquels les membres du Cadre sectoriel de dialogue ont travaillé ce lundi 17 août 2020, à l'occasion de la revue à mi-parcours 2020 du secteur de planification santé. La première responsable du département de la santé, Dr Claudine Lougué, a présidé la cérémonie d'ouverture.

Cette revue à mi-parcours a regroupé les trois ministères faisant partie du Cadre sectoriel de dialogue (CSD), à savoir les ministères en charge de la femme, de l'agriculture et celui de la santé. Des partenaires techniques et financiers dont le chef de file est représenté par l'OMS y ont également pris part. « Depuis le début du PNDES, à chaque fin de semestre, on s'assoit pour regarder qu'est-ce qui a marché, qu'est-ce qui n'a pas marché afin de rectifier le tir ».

C'est en ces termes que le ministre de la santé, Dr Claudine Lougué, a campé le décor de la présente revue. Il ressort que ce premier semestre de l'année 2020 a été marqué par la survenue de la pandémie mondiale à coronavirus et la poursuite des attaques terroristes qui ont mis à mal la mise en œuvre des activités du secteur.

Le ministre de la santé salue l'abnégation au travail des professionnels du secteur de la santé

Toutefois, le ministre Lougué a rassuré que les femmes et les hommes, qui animent le secteur de planification santé, ont donné le maximum d'eux-mêmes pour parvenir à des résultats à mi-parcours satisfaisants, à travers les trois effets attendus de l'axe stratégique n°2 relatif au développement du capital humain que sont l'accès aux services de santé de qualité garanti à tous ; l'amélioration de l'état nutritionnel de la population notamment des femmes et des enfants, et l'accélération de la transition démographique pour capturer le dividende démographique.

En effet, au titre des actions à fort impact, elle a relevé la poursuite de la mise en œuvre effective de la gratuité des soins au profit des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes. Au total, 2 267 477 femmes enceintes et 3 465 943 enfants de moins de 5 ans ont bénéficié de soins gratuits au cours de ce semestre.

Les participants

Des acquis certes, mais des efforts restent à fournir

Outre cela, il y a la gratuité de la planification familiale étendue à l'ensemble des régions depuis le 1er juillet 2020 ; l'acquisition de 300 ambulances au profit des communes urbaines et rurales dont 185 sont déjà livrées ; les interventions de sécurité alimentaire sensibles à la nutrition. A ce niveau, la quantité de vivres stockés pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle est passée à 68 848 tonnes pour une prévision de 50 000 tonnes.

Le présidium

Au nombre des acquis, l'on note également, l'ouverture de 98 points de vente de céréales aux populations vulnérables dans les zones déficitaires sur 59 prévues pour l'année. Et pour terminer, dans le cadre de l'élimination de la pratique de l'excision, les efforts consentis ont permis de sensibiliser plus de 2 600 000 personnes durant la période de 2016 à 2020 sur les effets néfastes des mutilations génitales féminines.

Cependant, il convient de souligner que ces actions ont rencontré des difficultés. Il s'agit, en effet, de l'insuffisance des ressources financières qui n'ont pas permis d'atteindre le niveau de réalisation en matière de construction et de normalisation des infrastructures sanitaires ; la restriction et le ralentissement de certaines activités liées à la pandémie du Covid-19 et aux attaques terroristes. Afin d'aborder avec sérénité la deuxième moitié de l'année, les membres du CSD vont examiner sans complaisance les documents soumis à leur attention et porter une analyse critique aux résultats atteints.

La revue à mi-parcours va aboutir à des propositions d'actions opérationnelles

« C'est de voir quelles sont les stratégies que nous pouvons mettre en œuvre pour pouvoir booster les activités qui sont restées dormante du fait de la pandémie à Covid-19 afin d'atteindre les objectifs assignés à ce cadre sectoriel dans l'évaluation globale du PNDES et tracer des sillons pour le prochain référentiel de développement en ce qui concerne le CSD santé », a expliqué le ministre de la santé, tout en saluant l'engagement à leurs côtés des PTF pour relever les défis et construire un Burkina Faso résilient face aux enjeux qui s'imposent.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Séjour du Premier ministre dans les Hauts-Bassins : Christophe Dabiré demande aux populations de rester debout et résiliantes

Mon, 17/08/2020 - 23:43

A la fin des échanges qu'il a eus avec les forces vives de la province du Tuy, ce vendredi 14 août 2020, le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a dressé le bilan de sa visite qu'il a effectuée du 12 au 14 août 2020 dans la région des Hauts-Bassins.

Après ses sorties dans les régions du Sud-ouest, des Cascades et de la Boucle du Mouhoun, le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, est allé du 12 au 14 août 2020 au contact des forces vives des trois provinces qui constituent la région des Hauts-Bassins, à savoir le Kénédougou, le Houet et le Tuy. Au terme de cette visite, le Chef du Gouvernement a estimé que « ces sorties sont réellement édifiantes » et « présentent un intérêt, parce qu'on est en contact direct avec les préoccupations des populations ».

Il a dit retenir deux enseignements de cette visite dans les Hauts-Bassins. Selon lui, le premier enseignement tient au fait qu'il a rendu visite à deux unités industrielles de notre pays, à savoir l'usine Dafani dans le Kénédougou et la mine d'or de Houndé, dans le Tuy, où il a assisté à la coulée d'un lingot d'or.
Il a expliqué que « c'est une manière pour le Gouvernement, de montrer que le secteur privé constitue la pierre angulaire sur laquelle il faut construire la croissance, la redistribution des richesses et la création d'emplois ».

« Le secteur privé est donc important pour notre politique de développement économique et social et mérite d'être encouragé. Chaque fois que nous passons dans une unité industrielle, soit le Gouvernement ou l'État a contribué à la dynamisation de cette unité, soit le Gouvernement ou l'État a participé à la mise en place de cette unité et nous devons en prendre conscience et continuer d'accompagner le secteur privé dans la création d'unités industrielles pour renforcer notre économie nationale et transformer structurellement la base de production économique au niveau de notre pays », a-t-il commenté.

Comme deuxième leçon tirée de sa visite dans les Hauts-Bassins, le Chef de l'exécutif burkinabè s'est dit édifié par la mobilisation sans faille des populations burkinabè. Et de poursuivre : « Elles se sont mobilisées, elles ont conscience que notre pays connait des difficultés. Elles ont des préoccupations, elles ont conscience que le Gouvernement, malgré les difficultés, cherche à trouver les meilleures voies de sortie et la meilleure manière de les accompagner dans la résolution des problèmes quelles connaissent ».
Pour lui, cela est réconfortant pour le Burkina Faso.

Le Premier ministre constate par ailleurs avec satisfaction, que tous nos partenaires traditionnels sont toujours à nos côtés, malgré le contexte difficile, et contribuent à faire en sorte que nous continuons à construire des routes, des écoles, des centres de santé, des universités, etc. ».

Au vu de tout cela, Christophe Dabiré pense que les populations ont pris conscience de cela et félicitent le Gouvernement pour ce qui est fait, mais continuent de réclamer davantage d'efforts en faveur de leur développement économique et social.

« Nous ferons en sorte que les préoccupations qui ont été exprimées puissent être établies en priorités, parce qu'il y a les priorités nationales dont il faut tenir compte, dans l'établissement du nouveau référentiel de développement que le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a commandé. Un nouveau programme de développement économique et social, qui permettra dans les cinq prochaines années, d'amorcer le processus de restructuration de notre économie et le renforcement de la base économique de notre pays », a-t-il affirmé.

De cette sortie, il a déclaré avoir pris conscience avec les populations, que nous sommes dans un processus extrêmement difficile pour ce qui concerne la construction d'un état de droit démocratique. « Les élections couplées présidentielle et législatives du 22 novembre prochain sont en train d'avancer à grands pas et les populations ont conscience qu'il faut travailler à faire en sorte que ce processus soit achevé, apaisé, où nous aurons la satisfaction d'avoir organisé des élections libres et transparentes pour remettre en place les équipes dirigeantes qui vont conduire aux destinées de notre pays », a-t-il signifié.

Du reste, il a tenu à remercier toutes les populations de cette région qui sont sorties nombreuses pour accompagner sa délégation, avec un point d'honneur aux autorités coutumières et religieuses, « pour la sagesse » avec laquelle elles accompagnent le Gouvernement dans son travail. « Nous remercions également toutes les autres forces vives, notamment les jeunes, les femmes, les anciens, qui sont également sortis nombreux pour exprimer leurs préoccupations et nous accompagner dans notre travail. Je leur dit merci et je leur demande de rester constamment debout et résilients pour un Burkina Faso prospère », a-t-il conclu.

DCRP/Primature

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Fédération de boxe : Jérémie Bouda succède à Abdramane Koné

Mon, 17/08/2020 - 23:41

La Fédération burkinabè de boxe a un nouveau président en la personne de Jérémie Bouda. Il a été élu le samedi 15 août 2020 par les acteurs du domaine pour un mandat de quatre ans.

Le successeur d'Abdramane Koné est connu. Dans la matinée du samedi 15 août 2020, les acteurs, réunis en Assemblée générale, ont porté leur choix sur Jérémie Bouda à 35 voix contre 2 bulletins nuls.

Le président sortant a connu un mandat secoué par une profonde crise. Accusé de mal gérer les ressources de la fédération par les acteurs qui demandaient sa tête, Abdramane Koné a pu sauver son poste grâce à l'intervention du Ministre des Sports et loisirs, Daouda Azoupiou.

Héritant d'une discipline fortement affaiblie par la crise, le nouveau président promet de faire de la cohésion des acteurs l'une de ses priorités. Il s'est aussi engagé à mieux gérer les ressources de la fédération. « Nous allons mettre l'accent dans la gestion des ressources afin qu'elles aillent ce à quoi elles sont destinées », a indiqué Jérémie Bouda.

Le nouveau patron de la fédération burkinabè de boxe veut aussi repositionner le Burkina Faso sur l'échiquier international. « Nous allons travailler de sorte à ce qu'on parle du Burkina à l'international comme c'était le cas de par le passé », a-t-il ajouté.

Pour y arriver, le nouveau bureau devra rechercher les moyens. Et pour Jérémie Bouda, ce sera possible si les gens s'entendent. « Nous allons devoir rechercher les moyens. Mais s'il y a l'harmonie entre nous, nous saurons retrouver les gens qui vont nous aider », a conclu Jérémie Bouda.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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Développement des collectivités : Le FPDCT constate les résultats de ses financements sur le terrain

Mon, 17/08/2020 - 23:41

Le Fonds Permanent pour le Développement des Collectivités Territoriales (FPDCT) a organisé une mission de constat de la matérialisation de ses financements. Dans les régions de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins, ses premiers responsables y ont séjourné du 13 au 16 août 2020. Ils ont pu voir des ouvrages achevés et d'autres toujours en chantier.

Le droit de tirage de 2020 des communes et conseils régionaux du Burkina Faso a déjà eu lieu. Ce qui permet à ces collectivités de bénéficier des financements pour la réalisation d'infrastructures. Pour constater de visu la réalisation des projets et l'état d'avancement des travaux, le FPDCT a initié une mission de terrain. Le 13 août 2020, c'est la région de la boucle du Mouhoun qui a reçu la délégation. Dans cette partie du Burkina Faso, les collectivités ont démarré des chantiers de construction d'infrastructures sanitaires, scolaires ainsi que des marchés avec certaines achevées.

La commune de Bondokuy bénéficie de la construction de 10 boutiques dans la gare routière

Au niveau de la commune de Dédougou, grâce à l'appui du FPDCT, la clôture du siège de la police municipale est une réalité. La municipalité a également bénéficié d'appui pour la construction de l'hôtel de ville. Dans la commune de Bondokuy en sus, les élèves n'ont plus besoin d'aller loin pour chercher le savoir. Il y a eu la construction d'un lycée à quatre salles. La commune a également obtenu la construction de huit boutiques à la gare routière. Pour l'année 2020, indique le bourgmestre Kazawa Lassanou, la commune a obtenu 23 199 487 F CFA du fonds.

Cela permettra de réhabiliter la mairie, de moderniser les services. Seulement, déplore-t-il, les besoins se font encore ressentir. Les infrastructures scolaires manquent toujours. Ce qui fait que les élèves sont obligés de quitter Bondokuy pour aller jusqu'à Dédougou pour passer l'examen du baccalauréat.

le marché moderne avec des hangars dans la commune de Kourinion

Après la Boucle du Mouhoun, c'est la région des Hauts-Bassins qui a reçu les visiteurs du FPDCT. Dans la commune de Bobo-Dioulasso, la population du village de Koumi a bénéficié d'un ouvrage de franchissement. Avant, renseigne le vice-président du Comité Villageois de Développement (CVD), Brama Sanou, la bourgade était divisée en deux. En saison des pluies, plus personne ne peut aller de l'autre côté. Pourtant, il y a des centres d'intérêt comme le marché, les rites coutumiers.

L'infrastructure est donc d'une grande utilité. C'est pourquoi, le vice- président CVD a tenu à dire merci au FPDCT pour le soutien. Le directeur général du FPDCT, Bruno Diapama s'est réjoui que le financement réponde aux besoins des populations. Toutefois, il a invité les populations et les autorités communales à veiller à ce que l'ouvrage soit bien entretenu.

Après Koumi, le cap fut mis sur la commune de Kourinion, dans la province du Kénédougou. Là également, plusieurs projets ont été financés. La délégation s'est arrêtée au niveau du marché. Les commerçants ont obtenu des hangars modernes. C'est un financement de 2018. Cela fait la fierté du maire San Traoré. Pour le premier responsable de la commune, les financements contribuent au développement économique et social de la ville. Il rehausse également le niveau de la commune.

Le maire de Kourinion San Traoré se dit satisfait du soutien du FPDCT

Pour cette année, Kourinion a obtenu plus de 12 millions de F CFA comme droit de tirage. Cette somme selon le maire, servira à la construction d'une école primaire de trois classes. Mais, il y a toujours des besoins. Le directeur général du FPDCT, Bruno Dipama, a promis de veiller à ce que ces besoins puissent être satisfaits. Après ces deux régions, le cap est mis sur les Cascades pour la suite de la mission d'évaluation.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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Election Présidentielle de 2020 : Si j'étais Burkinabè... !

Mon, 17/08/2020 - 23:35

Le 22 novembre 2020, les Burkinabè devront faire un choix de Président tout à fait particulier : D'une part revenir sur leur passé des 27 années de Compaoré qu'ils ont voulu oublier en votant pour les 2 candidats relevant de cette ancienne gouvernance ; d'autre part, en confirmant qu'effectivement la page est tournée et que le non-retour est possible en maintenant Roch Kaboré au pouvoir.

Le Burkina Faso est un pays doté d'un peuple lucide. Cela a toujours été confirmé au fil du temps et des nombreux mouvements de révoltes collectives dont la plus significative fut celle menée par Thomas Sankara et qui aura débouché sur la révolution institutionnelle, politique et mentale dès 1983.
On ne le dit jamais assez. Sankara n'a gouverné que pendant 4 ans et 2 mois.

Pourtant, le fruit de sa vision et les enjeux populaires de sa gouvernance n'ont pris aucune ride. Jusqu'aujourd'hui, l'obsession de sortir des tenailles du néocolonialisme et le devoir de s'affirmer comme acteur d'une indépendance véritablement assumée demeurent une double équation à résoudre pour le Burkina Faso et pour l'Afrique subsaharienne. L'idéal sankariste reste actuel : la décolonisation mentale et la démocratie participative. Cette dernière a la vertu d'impliquer consciemment le peuple dans l'effort collectif de développement durable et national.

L'impersonnalité, souvent revendiquée par l'État, prend tout son sens dans son corolaire qui est le volontariat désintéressé du citoyen. Ce dernier s'implique, non pas pour lui-même, mais pour les autres et pour le profit du pays comme bénéficiaires dans l'absolu.

Il se trouve que les acteurs politiques qui ont succédé à Sankara n'ont fait que répéter cette philosophie politique de l'ancien chef d'État mais personne ne s'en est soucié de l'implémenter rigoureusement.

Dès lors, on a eu l'occasion de voir discourir des hommes politiques sur les héritages politique et culturel de la pensée de Sankara pour un Burkina Faso pionnier en la matière. Cependant, que vaut une idée sans l'action qui lui confère son utilité ? Rien !

Une question est demeurée sans réponse au Burkina Faso. Après l'assassinat de Thomas Sankara, qu'est-ce qui compte le plus, l'homme ou l'être de la pensée ? De manière évidente, toutes les politiques mises en place par différents gouvernements ont semblé faire le choix d'œuvrer à la disparition non seulement physique de Sankara le mortel, mais aussi d'essouffler toute possibilité d'émergence ou de pérennisation de sa pensée. On dirait que le dessein était de tuer le penseur et sa pensée.

En Afrique, combien de chef d'État, dès le début des années 1980, avaient pour besoin d'accéder au pouvoir pour impulser un combat visant l'affranchissement néocolonial ? Combien disposaient d'une vision opérationnelle impliquant et rassurant le peuple sur le fait que pouvoir politique et liberté communautaire étaient conciliables ? On s'était habitué à l'idée que l'exercice du pouvoir rimait beaucoup plus avec un certain terrorisme d'État sur ses citoyens. Avec Sankara, le pouvoir semble plutôt opter pour une coopération populaire visant à faire face à un ennemi exogène commun compromettant non seulement leur sécurité (État et peuple) mais aussi leur épanouissement.

La sécurité et l'épanouissement dont il est question ici peuvent passer pour n'être que de simples vocables. Pourtant, toutes les grandes puissances fondent leur propre existence sur ces deux réalités qui, quand elles sont mises en difficulté dans les rapports à d'autres États, parviennent clairement à déboucher, au mieux, sur le refroidissement des relations diplomatiques ou, au pire, sur des conflits armés internationaux.

Il est donc tout à fait normal que le Burkina Faso, en tant qu'État souverain, veille sur sa souveraineté et que le peuple, en tant qu'entité dotée d'une conscience citoyenne, construise son patrimoine et bénéficie de ses ressources variées sans l'intervention d'interférences exogènes. Encore moins sans aucune mise en service de ces espèces de collabos endogènes.

Comme on peut le constater, l'ambition ne manque pas à cette vision. Il faut être courageux et patriote pour épouser la profondeur, non pas d'un simple projet de société, comme il en existe tant dans la bouche de tout homme politique de circonstance, mais d'une manière de penser et de vivre dans l'action au quotidien.

La révolution burkinabè est un état d'esprit. Elle transforme le mental et remet au goût du jour son initiateur originel. Voilà pourquoi Thomas Sankara n'a pas beaucoup prospéré. Y compris auprès de ceux qui, avec truanderie politique, malice et sans conviction, scandent son nom et ses idées au quotidien.

Lors de la présidentielle prochaine, il faudra aller aux urnes avec tous ces indicateurs historique et idéologique dans l'esprit. Il faut donc voter en toute conscience. Il faut voter utile avec pour exigence attendue du prochain président, Roch Kaboré, son affiliation à Sankara. On est fatigué d'entendre que Sankara a fait son temps. Sankara est encore une œuvre non connue, inachevée, d'ailleurs à peine entamée, et jamais conduite dans son essence.

Que l'égoïsme gratuit n'empêche pas les gouvernants d'être humbles de reconnaître l'impossible décollage du Burkina Faso sans encrage politique sankariste. Que le courage qui a manqué jusqu'ici habite les cœurs des gouvernants.

À cet effet, ce qui est pour moi fort significatif, c'est le fait que Roch Kaboré, qui avait toutes les raisons pour se concentrer uniquement sur l'exercice de fin de son mandat, ait quand même accepté de poser un acte historique majeur : remettre l'Institut des Peuples Noirs (I.PN.), créé par Sankara et mis en berne après son assassinat, au goût du jour. Normalement, pour les combattants des libertés des Africains où qu'ils soient et pour les personnes soucieuses de la dignité bafouée du continent africain et diasporique, l'I.P.N., que Roch Kaboré vient de faire renaître de ses cendres, est un évènement (politique) qui ne saurait passer inaperçu.

En effet, face aux organisations (politiques et militaires) occidentales qui ont été créées pour maîtriser les possibles forces alternantes, I.P.N. se revendique un interlocuteur (politique et méthodologique) valable pour instaurer un équilibre de forces qui, jusqu'ici, n'aura jamais été possible. La voix de l'Africain et ses diasporas doit pouvoir compter. Et cela passe par la reconquête de notre identité et de nos valeurs culturelles, spirituelles ou linguistiques.

Que Roch Kaboré, le 6 août 2020, décide, lors du dernier conseil des ministres, de la création d'un Secrétariat technique de l'I.P.N., il faut y voir une capacité, chez ce président, de se mettre au-dessus des petits egos inutiles pour reconnaître en Sankara la pertinence d'une vision à résolument opérationnaliser. Kaboré montre par-là le respect d'une certaine cohérence qui voudrait que le FasoDanfani, en tant que conscience culturelle nationale, soit davantage penser et portée sur les plans institutionnel et méthodologique par un organisme planétaire dont les tentacules à l'international sont nombreuses : I.P.N.

Pour être convaincu que le devenir glorieux et véritable de l'Afrique se joue avec ce que l'Afrique a de profondément constitutive à son essence, la renaissance de l'I.P.N. impose l'accompagnement des activistes politique et culturel africains. Kaboré, en tant que candidat à sa propre succession, oblige l'humble rédacteur de ce propos à m'aligner derrière celui qui, historiquement, ramène I.P.N. à la vie.

Toutefois, mon soutien à Kaboré lui exige d'être à l'écoute des activités et propositions de l'I.P.N. afin de veiller à ce que les évolutions de mentalités que bâtira I.P.N. trouvent leur terrain d'expansion sous son deuxième mandat. Persuadé de ce que si l'I.P.N. venait à être un enjeu de développement des mentalités et un cadre conceptuel opérationnel de solidarité continentale et diasporique, la gouvernance africaine deviendra non seulement le début du panafricanisme (l'intérêt général passant en premier) mais aussi plus significative sur le plan de la renaissance continentale.

Voilà pourquoi il faut reconduire Kaboré au pouvoir. Voilà où l'utilité de Kaboré est attendue. Il est un impulseur du panafricanisme à venir à travers I.P.N. Nous devons agir pour le lui faire comprendre. Au-delà de ses propres principes directeurs d'homme politique. Bien évidemment !

OWONO ZAMBO
Africain digne et lucide.

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