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Updated: 13 hours 7 min ago

Présidentielle de 2020 au Burkina : Quand le système de parrainage se révèle un ‘‘diktat'' masqué de la classe politique classique !

Mon, 07/09/2020 - 00:00

Le Burkina Faso est entré dans le lot des pays ayant instauré, dans les conditions d'éligibilité à la présidentielle, le système de parrainage. Si dans l'esprit, cette innovation se présente comme un test à la lettre pour jauger la capacité de mobilisation du prétendant à un certain niveau, dans les faits, elle a l'allure d'un piège tendu par les partis politiques classiques (ou dits grands) aux fins de mieux contrôler le jeu politique, notamment en période électorale.

L'article 124 du Code électoral énumère parmi les éléments à contenir par la déclaration de candidature à la présidentielle, « les attestations de parrainage d'au moins cinquante élus ». Il est complété par l'article 125 : « … Lorsque l'acte de parrainage ne comprend que des conseillers municipaux, ceux-ci doivent être répartis dans au moins sept des treize régions du Burkina Faso. Cette répartition dans des régions du Burkina Faso n'est pas exigée lorsque, en plus des élus locaux, l'acte de parrainage comprend au moins un député ou lorsqu'il ne comprend que des députés. L'acte de parrainage comporte les noms, prénoms, la nature du mandat et les signatures authentifiées par une autorité compétente. Un élu peut parrainer tout candidat de son choix ; toutefois, il ne peut parrainer plus d'un candidat ou remettre en cause son parrainage.

L'auto-parrainage n'est pas autorisé. Le parrainage multiple et le faux parrainage sont nuls. Si cette nullité est susceptible d'entraîner l'annulation d'une candidature, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) le notifie au candidat soixante-douze heures avant la date de publication de la liste. Il est accordé un délai de vingt-quatre heures au candidat pour procéder au remplacement des parrainages annulés. Les attestations de parrainage sont établies sur un formulaire conçu et délivré par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) au plus tard trente jours avant la date de clôture de dépôt des candidatures ».

A l'observation de ces dispositions, on peut se rendre compte que ce système a été instauré pour aussi éviter des candidatures à relent d'intérêts locaux, régionalistes/particuliers. Il s'agit également dans l'esprit, de limiter les candidatures ‘‘fantaisistes'', dans la mesure où l'expérience a montré que certains individus se présentent à la présidentielle pour juste bénéficier du financement de la campagne, sans pour autant disposer d'un véritable programme et/ou d'une organisation sérieuse, capable de conduire une campagne électorale digne de ce nom.

Mais le hic est que dans le contexte burkinabè actuel, cette innovation semble biaiser le jeu politique, en défaveur surtout des candidats indépendants ou investis par les partis politiques nouvellement créés ou n'ayant pas d'élus. La candidature indépendante aux élections législatives et municipales étant à ses débuts (elle n'a été admise qu'à partir de 2015), on compte très peu d'élus conseillers municipaux élus (aucun député) sous la bannière de regroupements d'indépendants (largement en-deçà des 50 requis par le parrainage).

La soumission des élus à leur organisation politique est indéniable. La preuve est bien là avec le rapport des députés sur la situation sécuritaire qui préconisait le découplage des législatives de la présidentielle, mâté et hostilement balayé par la direction politique des partis siégeant à l'Assemblée nationale. Les choses sont donc bien canalisées par les partis politiques classiques, disposant d'élus : le candidat indépendant, ou d'un parti politique qui n'a pas d'élu, doit négocier. A quel prix ? Comment s'y prendre sans se compromettre, lorsqu'on sait que l'un des arguments avancés par les défenseurs (organisations de la société civile) de la candidature indépendante à toutes les élections est que les partis politiques ont perdu toute crédibilité de représentation auprès des populations ?

A l'ADF/RDA, la direction politique est claire : aucun élu ne peut donner son parrainage à un candidat sans son aval. « S'il y a des candidats qui ont besoin d'accompagnement parce qu'ils ont des difficultés de parrainages, on pourrait en discuter. Aucun conseiller de l'ADF/RDA ne peut apporter un parrainage à quelqu'un d'autre sans le consentement du parti. Mais si la direction du parti vous autorise à le faire, vous pouvez le faire sans problème », a confié, en réaction à une question à cet effet, le président de l'ADF/RDA, Gilbert Noël Ouédraogo, lors du Conseil politique du parti, le 30 août 2020 à Ouagadougou. Cette instruction, même si elle n'est pas publiquement crachée par les partis politiques ayant des élus, comme l'a fait l'ADF/RDA, elle est valable pour tous. C'est donc le contrôle du jeu politique.

Dès lors, le risque de voir certains élus marchander leur soutien peut également être grand. En tout cas, certains candidats indépendants sont convaincus que « chacun a son prix ». En un mot comme en mille, chaque élu peut être amené à botter en touche, la consigne du parti en la matière. Une conviction qui n'est pas sans fondement lorsqu'on se réfère à la « jurisprudence Assibou Ouédraogo » (à l'issue de la municipale de 2012, l'UPC avait obtenu 10 sièges sur 19 dans l'arrondissement 5 de Ouagadougou ; ce qui devrait lui permettre de diriger la mairie, mais son conseiller Assibou Ouédraogo décide de se rallier au CDP et les choses basculent en faveur de ce dernier. Les responsables de l'UPC avaient, à l'époque, confié que d'importantes promesses avaient été faites par le CDP à son conseiller Assibou Ouédraogo, en l'occurrence une moto, une parcelle et de l'argent).

En tous les cas, les candidats indépendants (ou investis par des partis n'ayant pas d'élus) se voient obligés de marchander ou de conclure un deal avec les partis politiques qui en disposent. Ceux qui ne voudraient pas verser dans cet esprit seront obligés de se limiter au stade de déclaration d'intention à la compétition pour Kosyam (palais présidentiel).

En attendant que les jours à venir décident du sort de chaque candidat déclaré sur ce point précis, on peut simplement s'interroger sur l'apport de cette disposition à la démocratie burkinabè, surtout à sa capacité à offrir au peuple, une nouvelle dynamique tant attendue.


Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Covid-19 au Burkina Faso : 5 nouveaux cas à la date du 4 septembre 2020

Sun, 06/09/2020 - 23:33

La situation de la maladie à Coronavirus fait état de cinq nouveaux cas dont un importé à la date du 4 septembre 2020.

Au total, 312 échantillons ont été analysés. Sur les cinq cas enregistrés, Ouagadougou en compte deux, un à Bobo et un à Nouna.

A la même date, trois guérisons ont été enregistrées portant à 1103 le nombre total des guérisons. Aucun décès n'a été mentionné par le personnel soignant.

Depuis le 9 mars 2020, le Burkina Faso a enregistré 1452 cas confirmés dont 498 femmes et 954 hommes. 294 personnes sont toujours sous traitement.

Lefaso.net

Categories: Afrique

Saison pluvieuse : Ouagadougou enregistre 97,4 millimètres d'eau, le 5 septembre 2020

Sun, 06/09/2020 - 23:30

Ouagadougou a enregistré une forte pluie dans la journée du samedi 5 septembre 2020. Selon les services météorologiques, 97,4 millimètres d'eau sont tombés sur la capitale.

Ces fortes précipitations ont provoqué des inondations dans la plupart des quartiers et l'effondrement des maisons. A Tanghin, l'un des quartiers, une femme enceinte est morte noyée.

A l'image de la capitale, d'autres villes ont aussi enregistré une forte pluviométrie. Fada N'gourma a reçu 155,6 millimètres cubes d'eau, Ouargaye, dans la région du Centre-est, en a reçu 74,6. Mogtedo et Boulsa ont, quant à eux, enregistré 73,2 mm.

De façon générale, les pluies ont concerné plus de la moitié du territoire national.

Lefaso.net

Categories: Afrique

Yako : Il se donne la mort après avoir tué sa femme

Sun, 06/09/2020 - 23:00

Un homme s'est donné la mort à Yako, chef-lieu de la province du Passoré, après avoir tué sa femme à coups de machette, rapporte l'Agence d'information du Burkina (AIB).

Le drame s'est produit aux environs de minuit dans la nuit de samedi à dimanche 6 septembre 2020. Un habitant de la ville de Yako, âgé de 40 ans, a découpé son épouse à l'aide de machette. Transporté au Centre médical avec antenne chirurgicale de la ville, la victime a rendu l'âme dans la nuit.

A la recherche de l'époux, principal suspect dans l'affaire, les éléments de la police ont découvert, aux environs de 5h, son corps sans vie suspendu à une corde.

Les mobiles de l'assassinat ne sont pas encore connus mais selon des proches de la famille, dont les propos ont été rapportés par l'AIB, le mari avait l'habitude, depuis 4 ans, de menacer sa femme au point que le père de cette dernière a dû intervenir à plusieurs reprises pour tenter d'apaiser la situation.

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Categories: Afrique

Fédération des syndicats de la santé humaine : Un forum pour renforcer l'unité d'action syndicale

Sun, 06/09/2020 - 22:24

La Fédération des syndicats de la santé humaine du Burkina Faso (F-Santé-BF), composée du Syndicat des médecins du Burkina (SYMED), du Syndicat autonome des infirmiers et infirmières du Burkina (SAIB) et du Syndicat des sages-femmes, maïeuticiens et accoucheuses du Burkina (SYSFMAB), a tenu, à l'Ecole nationale d'administration et de la magistrature (ENAM) à Ouagadougou, du 3 au 5 septembre 2020, un forum de l'unité d'action syndicale. Ce cadre a permis à ces trois syndicats de mutualiser leurs efforts pour les luttes futures.

Au Burkina Faso, trois syndicats du domaine de la santé ont organisé un cadre d'échanges en vue de mutualiser leurs actions. Il s'agit du Syndicat des médecins du Burkina (SYMED), du Syndicat autonome des infirmiers et infirmières du Burkina (SAIB) et du Syndicat des sages-femmes, maïeuticiens et accoucheuses du Burkina (SYSFMAB). En effet, ces différents syndicats se sont affiliés à l'International des services publics (ISP) et ont décidé de former la Fédération des syndicats de la santé humaine du Burkina Faso (F-Santé-BF) pour mieux défendre leurs intérêts.

Une formation au profit des militants

Selon les premiers responsables de la F-Santé-BF, les travailleurs et travailleuses du monde entier, quelles que soient leurs connotations sociétales, culturelles et économiques, ont besoin de se défendre contre les injustices, les tracasseries, l'arbitraire et les abus de pouvoir. Le syndicat est donc un outil qui permet aux travailleurs de lutter pour améliorer leurs conditions de travail et de vie.

Les premiers responsables de la F-Santé-BF.

C'est fort de cette conviction que le regroupement de syndicats a organisé une formation au profit des participants à ce forum. Le thème de cette formation était « Syndicalisme et militantisme des jeunes ». Pour le formateur, Nazi Kaboré, le syndicalisme démocratique doit être souverain. C'est pourquoi il a invité les jeunes de la F-Santé-BF à se mobiliser derrière les dirigeants des syndicats de manière à ce que le syndicat soit démocratique, indépendant idéologiquement et financièrement afin d'éviter de subir la loi de celui qui donne.

Le formateur Nazi Kaboré

Des acquis engrangés

Depuis sa création le 13 septembre 2018, la F-Santé-BF a pu engager le dialogue avec les autorités sur l'élaboration du statut particulier des travailleurs de la santé afin de résoudre les problèmes des carrières des infirmiers et infirmières, sages-femmes et accoucheuses. Il y a aussi la mise en œuvre du Fonds public hospitalier (FPH) pour améliorer l'offre de soins pour la population et motiver le personnel de la santé. Bref, de nombreuses luttes sont menées pour améliorer les conditions de travail de la vie des agents sanitaires.

Des militants de la F-Santé-BF

Pour information, l'International des services publics (ISP) regroupe plus de 700 syndicats avec près de 30 millions de travailleurs et travailleuses dans 154 pays du monde.

Dofinitta Augustin Khan (stagiaire)
Lefaso.net

Categories: Afrique

Lutte contre le COVID-19 : La fondation Rayimi au secours des agents de santé de Koudougou

Sun, 06/09/2020 - 22:24

Les agents de santé de la ville de Koudougou sont désormais équipés du minimum pour éviter de se faire contaminer par le coronavirus. Un équipement en matériel de protection individuelle et collective leur a été remis le 4 septembre 2020 par la fondation Rayimi de Naaba Saga 1er, chef de Issouka et l'Association des chefs coutumiers de Koudougou. Un don rendu possible grâce au soutien financier de l'ambassade d'Allemagne au Burkina Faso.

Malgré les multiples actions en faveur de la lutte contre le coronavirus, les acteurs de premier rang que sont les agents de santé sont très souvent oubliés dans la dotation ou l'équipement de matériel. C'est pour combler ce déficit que le chef de Issouka Naaba Saga 1er, président de la fondation Rayimi de Koudougou a entrepris de jouer sa partition en apportant un soutien aux agents de santé de la ville de Koudougou.

Naaba Saga 1er d'Issouka, président de la fondation Rayimi a justifié sa démarche par le fait que les agents de santé sont continuellement exposés dans le cadre de leur travail dans la lutte conte la COVID-19

Très rapidement, il prend l'engagement de trouver du matériel de protection individuelle et collective pour la cause. Il trouve donc les arguments nécessaires auprès de l'ambassade d'Allemagne au Burkina Faso, qui finance à plus de 7 millions de FCFA pour l'achat du matériel de protection au profit des agents de santé. Ainsi acquis, le 4 septembre a été retenu pour la remise officielle du matériel aux agents des différents CSPS de la commune, et ce sous la présidence du maire de la ville de Koudougou Maurice Moktar Zongo et du médecin chef du district sanitaire de Koudougou, représentant le directeur régional de la santé du Centre-Ouest.

Du côté des bienfaiteurs de la fondation Rayimi, l'ambassadeur d'Allemagne Dr Andreas Pfaffernochke était présent en compagnie de son épouse. Les principaux bénéficiaires que sont les majors des différents CSPS de la ville étaient également tous présents.

L'ambassadeur d'Allemagne au Burkina Faso SEM Andreas Pfaffernochke a dit être disposé à accompagner le Burkina Faso dans la lutte contre la COVID-19

Le matériel remis se compose de vingt dispositifs de lave-mains, 15 000 pairs de gants, des blouses renforcées, des thermo flash, 600 litres de savon liquide, 300 flacons de gel hydro-alcoolique, 800 boules de savon, 3000 masques à usage unique et 2000 masques lavables, le tout d'une valeur de 7 millions 120 000 FCFA.

En remettant le matériel, le chef d'Issouka, président de la fondation Rayimi a intervenu en premier pour justifier son acte avec les autres chefs coutumiers regroupés au sein d'une l'association. Pour Naaba Saga 1er, le but de la fondation qu'il préside, c'est de s'investir dans le social en faveur de tous ceux qui méritent ou qui nécessitent une assistance.

Et selon le chef, au regard du sacrifice consenti par les agents de santé avec un risque énorme de se faire contaminer par le coronavirus, il était temps de songer à eux avec du matériel de protection. C'est ce qui justifie son engagement qui a abouti à l'acquisition du matériel remis ce 4 septembre. S'adressant aux agents de santé venus pour recevoir le matériel, Naaba Saga 1er leur a traduit toute la reconnaissance de la fondation qu'il préside au regard du don de soi dont ils font montre dans la lutte conte le COVID-19 qui jusque là a permis de préserver Koudougou de cette maladie.

Le maire de Koudougou recevant officiellement le matériel de protection au profit des agents de santé de sa commune

Quant au médecin chef du district sanitaire de Koudougou, Dr Sylvain Soubeiga, il a dit au nom du directeur régional de la santé du Centre-Ouest, toute la joie d'être bénéficiaire de ce matériel. Pour lui, le geste est hautement salutaire et salvateur pour l'ensemble des agents de santé de la commune de Koudougou. Aussi, il a magnifié l'acte posé par la fondation Rayimi, et partant le geste de l'ensemble des membres de l'association des chefs coutumiers de la ville de Koudougou qui est inédit dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Il a par ailleurs rassuré les donateurs de la bonne utilisation du matériel remis, qui constitue d'ailleurs un facteur motivant pour les agents de santé.

Intervenant à son tour, l'ambassadeur Andreas Pfaffernochke d'Allemagne au Burkina Faso qui venait de présenter officiellement ses lettres de créance dans notre pays deux jours auparavant a dit toute l'estime qu'il a pour le peuple burkinabè, un peuple courageux selon ses propres termes. Aux acteurs de la santé, le diplomate allemand a saisi l'occasion pour leur rendre hommage eux qui ont pu contenir la propagation de le COVID-19. Mieux, il a félicité le Centre-Ouest pour avoir gardé jusque là ses frontières intactes d'un éventuel cas de coronavirus.

A l'occasion, tous les majors des différents CSPS de la ville de Koudougou ont effectué le déplacement pour recevoir leur matériel

Il a par conséquent pris l'engagement d'user de toutes ses possibilités pour soutenir davantage les actions entrant dans le cadre de la lutte contre cette pandémie au Burkina Faso. Bouclant la série des interventions, le maire Maurice Moktar Zongo s'est dit satisfait pour ce don qui vient combler un manque à gagner en matière d'équipement pour les agents de santé dans le cadre de la lutte contre le COVID-19.

Il au nom de son conseil municipal rendu hommage à la fondation Rayimi pour son acte citoyen, et tout naturellement, il a traduit la reconnaissance de la ville à l'ambassade d'Allemagne au Burkina Faso.

Raogo YAMEOGO

Categories: Afrique

CSPS de bang-pooré : Une Journée de salubrité pour assainir le cadre de travail

Sun, 06/09/2020 - 22:24

A l'initiative de l'Association des jeunes en mouvement pour la nation, une Journée de salubrité s'est tenue le dimanche 6 septembre 2020, au Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de bang-pooré, sis au quartier Tanghin de la ville de Ouagadougou. A cette occasion, les membres de ladite association ont mis en terre des plants et procédé à la remise de matériel de protection contre la pandémie du Covid-19. La cérémonie a été placée sous le patronage du PDG de l'entreprise Yonli Service, Hornoré Yonli.

La pluie qui s'est abattue dans la matinée du dimanche 6 septembre 2020, n'a pas empêché les membres de l'Association des jeunes en mouvement pour la nation (AJMN) de prendre d'assaut la cour du CSPS de bang-pooré, situé au quartier Tanghin. Munis de balaie, de pelles, de brouettes, râteaux, ils sont venus pour redonner un visage plus accueillant à ce site qui reçoit des malades en cette saison hivernale.

Pendant que les uns désherbent, les autres ramassent les ordures et les mettent en tas à l'extérieur de la cour du CSPS. Soumaïla Ouédraogo est le secrétaire général de l'AJMN. Selon lui, la philosophie qui sous-tend l'organisation de cette journée de salubrité est de rendre « le lieu sain et limpide ». C'est aussi une occasion pour l'association de lancer un appel à la jeunesse burkinabè pour assainir leur cadre de vie comme le souligne le thème de la présente journée « mains dans les mains ».

Le SG de l'association prône pour une synergie d'action

« C'est mains dans les mains que nous allons réussir à bâtir un avenir meilleur, prospère et sain », estime M. Ouédraogo qui avait à ses côtés le président de l'association, Seydou Tiemtoré. Le choix de ce site, à en croire le SG de l'AJMN, n'est pas anodin. « Nous avons choisi ce CSPS parce que c'est un centre de santé de notre quartier. Tout le monde est amené un jour à y venir. Donc, en tant que jeune responsable, qui doit prendre la relève de demain, nous avons choisi notre CSPS. Et comme vous l'avez vu, il y a de la saleté par endroit. C'est pour cela nous sommes venus pour assainir le lieu », a-t-il expliqué.

Le patron de la cérémonie salue l'initiative des jeunes

Le président de l'Union des jeunes entrepreneurs du Burkina par ailleurs PDG de l'entreprise Yonli service s'est impliqué dans cette initiative salvatrice. « Ces jeunes m'ont approché par rapport à leur initiative. Vu que c'est salutaire, je ne pouvais que répondre favorablement à leur demande », a confié le patron de la cérémonie, Hornoré Yonli.

Des actions en perspective

Visiblement comblé par la démarche des membres de l'association, il n'a pas manqué de promettre des mesures d'accompagnement. « Mon apport, c'est les conseils. L'expérience que j'ai, je vais leur donner les conseils qu'il faut pour pouvoir travailler. Nous allons également approcher les structures qui peuvent les former ou les accompagner dans leurs activités », a-t-il dit. Mais pour l'instant, M. Yonli a demandé aux bonnes volontés de prêter main-forte à ces jeunes, car, ce sont des leaders de demain. « Vu déjà leur démarche, je pense que ce sont des jeunes à encourager », soutient-il. La satisfaction est le maitre mot employé par Salia Cissé du CSPS de bang-pooré pour apprécier l'acte citoyen posé par les membres de l'association AMJN. « On est vraiment très content. Je les remercie infiniment », a-t-il déclaré.

La remise du matériel de protection

M. Cissé a émis le vœu de voir d'autres personnes emboiter leur pas. Cette Journée de salubrité a été l'occasion pour les organisateurs de mettre en terre des plants et d'apporter leur pierre dans l'effort de guerre contre le Covid-19 à travers la remise de matériel de protection composé de balaie, de désinfectants, des sceaux et des serpières audit CSPS. Ce geste de générosité a été fortement apprécié par M. Cissé.

Photo de famille

Pour lui, ce matériel permettra de lutter contre la pandémie du Covid-19 et d'autres germes. Pour rappel, l'AMJN a vu le jour, il y a deux mois de cela. Cette association est apolitique. Depuis sa création, elle s'est illustrée à travers des activités de formation de ses membres. Parmi ces derniers, il y a certains qui veulent entreprendre. D'autres étudient toujours et ambitionnent également se lancer dans l'entrepreneuriat. Espérons que leur cri de cœur sera entendu.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

Categories: Afrique

Centre de formation professionnelle de Fada N'Gourma : L'Amicale des anciens élèves reverdit l'établissement

Sun, 06/09/2020 - 22:24

L'Amicale des anciens élèves du Centre de formation professionnelle de Fada N'Gourma a organisé une journée de plantation d'arbres, le samedi 5 septembre 2020 dans l'enceinte de l'établissement.

Pour réunir tous les ex-pensionnaires du Centre de formation professionnelle de Fada N'Gourma (CFP/Fada), l'Amicale des anciens élèves de l'établissement a organisé une plantation d'arbres le samedi 5 Septembre 2020, en présence des autorités administratives et religieuses.

Les autorités présentes à la cérémonie

La cérémonie a été ponctuée par des discours, des témoignages, une remise symbolique d'une enveloppe de plus de deux millions de F CFA collectés auprès des membres de l'amicale pour l'achat de deux tonnes de vivres au profit des déplacés internes. Le clou de la journée a été la mise en terre de plus d'une dizaine de plantes de diverses espèces.

Remise symbolique de l'enveloppe pour l'achat de deux tonnes de vivres au profit des DPI au représentant du service social de la mairie de Fada

Selon le comité d'organisation local, cette cérémonie a été réfléchie et murie en trois semaines et a pour objectif de réunir tous les anciens du CFP/Fada afin de se retrouver, se parler et voir ce qu'il faut faire pour le centre qui les a forgés. Joël Saré, ancien élève du CFP de la promotion 1987-1991, section maçonnerie, chef d'entreprise actuellement à Bobo-Dioulasso, est l'initiateur de l'amicale. « Pour moi, cette cérémonie de rencontre fait partie de la formation de la valeur humaine que le centre nous a inculquée », a-t-il expliqué.

Joël SARE, ancien élève du CFP et initiateur de l'amicale

Il a poursuivi que le vivre-ensemble, la cohésion et l'entente étaient très développés au niveau de l'école et c'est pourquoi il fallait se réunir en amicale, se retrouver et réfléchir afin de poser des actes pour s'entraider entre anciens élèves, apporter des solutions aux préoccupations du centre, notamment l'aider à s'adapter au niveau de la technologie.

Aristide Thiombiano, ancien élève du CFP/Fada

Pour Aristide Thiombiano, architecte et également ancien élève du CFP, la mise en place de l'amicale est la bienvenue. « Je suis très heureux de retrouver certains camarades et promotionnaires grâce à cette rencontre dont l'objectif principale est la solidarité. C'est un sentiment de joie qui m'anime. De concert avec l'administration du centre, nous allons travailler afin de pallier certaines difficultés de l'établissement qui nous a formés et continue de former nos jeunes frères. Je souhaite plus de forces et d'adhérents à notre amicale afin que nous puissions réussir dans les actions futures », a-t-il conclu.

Photo des membres de l'amicale avec les autorités.

S.S.
Lefaso.net

Categories: Afrique

Formation : Début des inscriptions et réinscriptions au lycée technique Nouvelle Vision

Sun, 06/09/2020 - 22:23

LYCEE TECHNIQUE NOUVELLE VISION
Arrêté d'ouverture n°2019/006115/MENAPLN/SG/DGEFTP
Et ‘'LYCEE PRIVE NOUVELLE VISION PLUS''
Arrêté d'ouverture n°2019/00-166/MENAPLN/SG/DGEFG
SIS A KILWIN, secteur 15 (ex secteur 21) Arrondissement 3, 500 m côté nord de la station SOGELB (Kilwin) portent à la connaissance des élèves et parents d'élèves que les inscriptions et réinscriptions ont commencés et se poursuivent

CLASSES OUVERTES

Enseignement Général

6e, 5e, 4e, 3e, Snd A, Snd C, 1ère A, 1ère D, Tle A Tle D
Enseignement Technique
Snde AB3, 1ère G2, Tle G2
BEPI (Administration Comptable et Commerciale)
BEP II (Administration Comptable et Commerciale)
BEPI (Communication, Administration, SECRETARIAT)

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 Tenue scolaire + livre de Français, Mathématiques et d'Anglais offerts gratuitement aux élèves de la sixième

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Recette du week-end : Le Benga ou le haricot

Sun, 06/09/2020 - 21:41

Communément appelé Benga ou sôssô au Burkina, le haricot est un plat prisé par la population à cause de son goût et sa simpicité. Comme le souma, il est souvent vendu par les femmes au bord de la rue. Nous vous proposons de revoir comment préparer ce plat.

Bon à savoir

INGRÉDIENTS

1. Haricots
2. Riz
3. Potasse
Pour la sauce
4. Ognons
5. Tomates
6. Poivron
7. Pâte de tomate(facultative)
8. Les épices (piment,sel,poivre africain ou Fèfè, laurier)
9. Ail et persil
10. Huile

PRÉPARATION

Pour commencer, lavons bien et débarrassons les impuretés du haricot. Ensuite on le fait bouillir dans une grande quantité d'eau pendant au moins 30 minutes. Il faut toujours vérifier si toute l'eau ne s'est pas évaporée, si il faut en ajouter.
Après les 30 minutes de cuisson, ajoutez juste un peu de potasse. La potasse permet de diminuer les gaz causés par le haricot.

Benga

Attendez encore quelques cinq minutes et ajoutez votre riz selon la quantité que vous désirez. Le riz est facultatif . Patientez encore 15minutes et vérifiez la cuisson de l'ensemble. Si c'est prêt vous pouvez éteindre votre feu.

On passe à la cuisson de notre petite sauce. Faites chauffer l'huile avec un peu de pâte de tomate puis ajouter les ingrédients découpés (oignons poivron, tomates). Après les ingrédients assez cuits on peut y ajouter nos épices comme le persil, l'ail, le laurier, le fèfè et le sel. Ajoutez y aussi votre piment. Mélangez le tout et attendez 10 à 15 minutes avant d'éteindre votre feu.
Votre benga est enfin prêt à être dégusté
Bon appétit à tous et toutes

Avis aux amateurs des mets locaux

Pour toutes les personnes passionnées des mets locaux et disposées à nous les présenter pour la rubrique « Recette du week-end », contactez-nous sur notre page Facebook LeFaso.net ou en commentaire des articles de ladite rubrique.

Adjaratou Tall (stagiaire)
Lefaso.net

Categories: Afrique

Election présidentielle 2020 au Burkina : L'Alliance panafricaine pour la refondation (APR-Tiligré) investit le président Roch Kaboré

Sun, 06/09/2020 - 11:34

Au cours du congrès extraordinaire du parti Alliance panafricaine pour la refondation (APR-Tiligré) de ce samedi 5 septembre 2020 à Ouagadougou, c'est le candidat Roch Kaboré qui a été investi pour la présidentielle du 22 novembre prochain. Pour ce parti, ce candidat a engrangé d'énormes d'acquis donc il doit continuer dans cette lancée.

C'est un congrès à l'allure d'un méga concert d'artistes musiciens. Des prestations se sont enchainées sous le regard admiratif des jeunes et personnes âgées à cette cérémonie. Créé par le Naaba Sigri, le Dima de Boussouma, plusieurs chefs coutumiers ont répondu à l'appel du congrès extraordinaire d'investiture du parti Alliance panafricaine pour la refondation (APR-Tiligré).

Comme l'exige la tradition moaga, dès l'entrée du Naaba Sigri dans la cuvette de la Maison du peuple, toutes les têtes aux bonnets rouges ont été décoiffées. Le message est clair : dans ce parti politique, la tradition a toute sa raison d'être.

Des bonnets rouges avant l'arrivée du président d'honneur de l'APR-Tiligré, Naaba Sigri, le Dima de Boussouma

D'une tradition à une autre. Cette fois-ci, c'est le respect de la règle politique. Au cours de ce congrès extraordinaire, l'APR-Tiligré a investi le candidat Roch Kaboré pour la présidentielle du 22 novembre 2020. Pour le président du parti, Zackaria Soulga, durant son premier mandat, le président du Faso a engrangé beaucoup d'acquis. « Bien sûr qu'il y a des insuffisances. Avec la correction d'un certain nombre d'insuffisances et la consolidation des acquis, c'est le meilleur candidat pour nous sur la scène politique », a-t-il ajouté.

Le président du parti APR-Tiligré, Zackaria Soulga

Le représentant de la mouvance présidentielle à cette cérémonie, Bénéwendé Stanislas Sankara, a embouché la même trompette. « Au Burkina Faso, s'il y a un homme qui incarne l'espoir et l'espérance, c'est bien le président Roch Kaboré », a-t-il déclaré. Tout en félicitant l'APR-Tiligré pour ce choix, Sankara a rassuré les militants du parti de la « victoire certaine au soir du 22 novembre 2020 ».

Après avoir ôtés leurs chapeaux, les chefs coutumiers n'ont dérogé à la tradition

« La situation de notre pays est difficile »

« L'approfondissement de la démocratie dans un contexte de défi sécuritaire au Burkina Faso : la nécessité d'une refondation ». C'est sous ce thème que le congrès extraordinaire s'est tenu. De l'analyse des militants de l'APR-Tiligré, il est plus que nécessaire de refondre la démocratie burkinabè. « La situation de notre pays est difficile. Elle veut et attend des solutions sans bavures », a déclaré Hassane Wereme, le 2e vice-président du parti.

Au nom de la mouvance présidentielle, Bénéwendé Stanislas Sankara (à gauche) a reçu symboliquement le témoin pour la candidature de Roch Kaboré

Actualité oblige, les militants ont adopté des motions au cours des travaux. Ils ont, entre autres, condamné les 3e mandats en Afrique et soutenu les Forces de défenses et de sécurité (FDS).

Ce congrès a vu une forte mobilisation des militants de l'APR-Tiligré

Pour mémoire, en succédant à son père le 10 août 2019, Donald Karim Ouédraogo, connu sous le nom de règne de Naaba Sigri, a créé le parti APR-Tiligré en remplacement du Rassemblement pour la démocratie et le socialisme (RDS).

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

Categories: Afrique

Axe Namsiguia-Djibo : A quand la fin du laxisme des autorités burkinabè ?

Thu, 20/08/2020 - 00:47

Le tronçon qui relie Namsiguia (province du Bam, région du Centre-Nord) et Djibo (province du Soum, région du Sahel) est devenu une zone rouge. Il comprend plusieurs points de contrôles où des cars de transport et de marchandises sont fouillés, et les identités des passagers contrôlées. Sur cet axe, encore, le pays a enregistré une perte avec l'assassinat du grand imam de Djibo, le 15 août 2020. Malgré le nombre important de morts et le sang d'anonymes qui continuent de souiller ce tronçon, le silence des autorités fruste bon nombre de Burkinabè, et suscite une tempête de questionnements.

Les autorités ont été plusieurs fois interpellées sur le calvaire des populations sur le tronçon Namsiguia-Djibo. Mais rien, c'est le silence total. Seulement une trentaine de kilomètres qu'un pays souverain peine à sécuriser mais se dit capable de sécuriser tout un pays pour des élections. Un pays qui vient même de célébrer le soixantième anniversaire de son accession à l'Indépendance.

Comment peut-on comprendre que dans un pays, des cars de transport en commun, de marchandises et des véhicules personnels soient fouillés par des terroristes au su et au vu des autorités ? Et elles ne réagissent pas pour apporter des réponses adéquates à la situation. Cette zone est-elle une partie qui n'appartient plus au Burkina ? Si c'est le cas, que l'on informe les populations pour que chaque Burkinabè prenne ses précautions. Sinon, à cette allure, on n'est pas loin d'un État dans un État.

Quand les terroristes ont décidé, de mars à mai 2020, d'interdire l'accès à Djibo par cet axe, bloquant tout ravitaillement de la ville, rien n'a été entrepris pour sécuriser ce tronçon. Pourtant, le 18 juin 2020, lors de la visite en hélicoptère du président du Faso Roch Kaboré à Djibo (province du Soum, région du Sahel), les habitants avaient demandé́ la sécurisation du tronçon Namsiguia-Djibo. Mais rien jusqu'à ce que le grand Imam de Djibo, Souaibou Cissé, soit enlevé puis exécuté.

Après cet acte ignoble qui a plongé les habitants de Djibo dans le désarroi, le gouvernement burkinabè, à travers un communiqué, a condamné cet assassinat. « Où étiez-vous avant qu'on arrive à cette situation ? », se questionnent bon nombre de Burkinabè. Ce qu'on n'arrive pas à comprendre avec ce gouvernement, ce sont les communiqués toujours ponctués de certains vocables fâcheux. Dans le dernier communiqué suite à l'assassinat de l'imam, c'est le terme « lâche » qui a été utilisé. Ce terme, montre qu'elles ont échoué pour n'avoir pas pu protéger les populations et surtout l'imam, malgré les interpellations sur le tronçon.

Ces autorités, normalement, devraient avoir la dignité et le courage d'éviter certains vocables dans leurs communiqués. Elles ont échoué dans la sécurisation de ce tronçon dangereux de 30 kilomètres. Après les condamnations, les autorités sont passées à autre chose : la préparation de la course à Kosyam. Pourquoi rien n'est fait jusque-là ?

Sur cette question, la Grande muette est vraiment silencieuse, et le chef des boys ne donne pas non plus de signal positif pour stopper la peur. C'est le silence total et on ne voit rien sur le terrain. En attendant, au vu et au su des Burkinabè et même des autorités, les terroristes continuent de régner en maîtres absolus sur le tronçon Namsiguia-Djibo. Jusqu'à quand la fin du laxisme des autorités ?

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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Disparition de Salifou Diallo : Trois ans après, son chargé de missions, Yacouba Ouédraogo, évoque son héritage politique

Thu, 20/08/2020 - 00:45

Il y a trois ans (19 août 2017-19 août 2020), disparaissait le président de l'Assemblée nationale, Dr Salifou Diallo, d'alors président du parti au pouvoir (le Mouvement du peuple pour le progrès, MPP). A la faveur du troisième anniversaire de cette disparition, nous avons rencontré un de ses proches collaborateurs et chargé de missions, Yacouba Ouédraogo. Dans cet entretien, « Colonel », comme aiment à l'appeler ses proches, revient sur l'héritage politique de Salifou Diallo.

Lefaso.net : Trois ans après…, quelle image gardez-vous de Salifou Diallo, dont vous étiez l'un des jeunes proches collaborateurs ?

Yacouba Ouédraogo : Avant de répondre, permettez-moi d'avoir une pensée pieuse, à la faveur de ce douloureux anniversaire, pour l'illustre disparu. Je profite de votre espace pour également présenter mes condoléances les plus attristées à son épouse, maman Chantal, et à toute la famille, pour la disparition de notre Mamy (grand-mère, ndlr) ; la maman de Salifou Diallo est décédée il y a quelques semaines. Nous souhaitons que la terre libre du Burkina lui soit légère.

A chaque fois qu'il s'agit de lui, Salifou Diallo, c'est comme écrire un livre. Les leçons politiques qu'il nous a données, les actions politiques qu'il a posées pour le Burkina Faso et pour le MPP sont immenses qu'il sera difficile de les décrypter en une interview. Je retiens simplement un compagnon fidèle au président du Faso, un frère et un camarade de lutte pour celui-ci. Il a été pour le MPP, un pilier très important, car il a conçu le parti avec Roch (Kaboré), Simon (Compaoré) et d'autres camarades et ont, en moins de deux ans, pu conquérir le pouvoir d'Etat. Ils ont mené un combat pour l'idéal du Burkina depuis le CDP, et c'est cela d'ailleurs qui a conduit à leur départ de ce parti.

Même depuis le CDP, il était connu comme un homme d'action pour son franc-parler, un homme qui avait le courage de regarder le chef et lui dire qu'il n'est pas d'accord, lorsqu'il estimait que telle ou telle autre action n'était pas bien. C'est ce qui a amené à son interview sur la patrimonialisation du pouvoir et qui lui a valu tous les traitements politiques, mais l'histoire lui a donné raison. Salifou Diallo était le technicien, le juriste, le manager…, et l'infatigable. Voilà un homme qui finissait ses tournées en provinces, à la rencontre de la base, et qui arrive à son pied-à-terre à 21h ou 22h. Pendant que nous, jeunes, déjà épuisés, étions pressés de rejoindre nos chambres, lui, avait une foule importante qui l'attend pour les audiences qu'il va gérer jusqu'à 1h, 2h du matin.

Le lendemain, à 6h, il est déjà sur pied en train de prendre son thé et prêt à entamer la journée. Et à chaque contact avec ses militants, il avait toujours une inspiration incroyable, il savait toucher le cœur des militants, décortiquer leurs problèmes et faire des propositions concrètes. C'est un politique qui sait utiliser à la fois la carotte et le bâton. Quand il se fixe un objectif, il se donnait toujours le moyen de surmonter les obstacles pour l'atteindre. Il ne laissait jamais tomber un ami, un frère, quand il avait un problème.

Pour le MPP, il était également le père de famille, au-dessus des questions de clans. Il savait donner de son temps pour former en politique ; être à ses côtés, c'est comme si tu étais à une université politique et de management des hommes. C'est avec lui que nous avons appris par exemple que le leadership est la capacité d'influencer, de mobiliser et d'impacter son environnement, tout en restant fidèle à ses idéaux et à ses principes. Il nous a appris à rester fidèles à un homme : Roch Kaboré. Il nous a appris à nous battre avec détermination pour le MPP et pour le Burkina Faso. Il nous a donc dit d'accepter les sacrifices et les coups pour le parti.

Je retiens aussi qu'il nous a dit qu'on ne fait pas la politique pour des postes et qu'un homme politique doit être flexible (quand tu cherches une position élective et que le parti ne le fait pas, c'est qu'il a ses raisons qu'il faut accepter et attendre demain). C'est avec lui aussi que nous avons appris que la politique, c'est le terrain et qu'il faut y foncer. Le pouvoir se conquiert sur le terrain et il se conserve sur le terrain, n'importe qui peut être sollicité pour accompagner l'exercice du pouvoir sur le terrain (mais si vous n'avez pas les hommes et femmes capables de mener le combat sur le terrain, de voler au secours des militants, votre combat sera vain).

De lui, je retiens toujours également que la solidarité, la loyauté, la sincérité sont très importantes en politique. Il faut tout faire pour garder ces valeurs et rester soi-même. C'est tout cela qui fait de la jeunesse du MPP, celle qui se distingue de celle des autres partis politiques. Aux moments de détresse, il suffisait de rencontrer Salifou Diallo (le Gorbatchev national, comme on aimait à l'appeler) pour avoir le sourire : il savait avoir les mots justes pour galvaniser, il savait encourager matériellement et financièrement. C'est un homme pragmatique, qui, au moment où tu es en train de lui poser ton problème, prend immédiatement son portable pour appeler celui qui peut le résoudre ou il le fait lui-même sur le champ, quand il peut le faire.

Par jour, que ce soit avant l'arrivée du MPP au pouvoir ou pendant, les audiences qu'il accordait s'estimaient à plusieurs dizaines (déjà à 6 h, son domicile était rempli et le soir, jusqu'à tard dans la nuit). Lors de nos sorties, son pied-à-terre était pareil (des nationaux comme des non-nationaux, du militant du parti au citoyen anonyme).

Avant notre arrivée au pouvoir par exemple, un soir je suis allé chez lui avec une association de femmes qui étaient venues pour voir dans quelle mesure elles pouvaient rencontrer Salifou Diallo, juste pour lui témoigner leur soutien et leur soutien au MPP. Effectivement, il les a reçues, elles ont expliqué leur problème et Salifou Diallo leur dit : votre combat est noble, personnellement, je ne vous veux pas forcement au MPP, mais je vous demande une chose : soyez sérieuses dans tout ce que vous faites, je vais vous dépanner avec tel montant, qui n'est pas un crédit, c'est un don personnel.

Allez-vous organiser, je vais vous faire suivre par une femme, si votre affaire prend, je vais tripler le montant que je vous ai donné. Il était un altruiste, ce leader qui avait compris l'être humain. Bref, trois ans après, on peut affirmer que le décès de Salifou Diallo est une perte pour le pays, il manque beaucoup à ses camarades de lutte, à ses frères Roch Kaboré et Simon Compaoré.

A votre avis, qu'est-ce que le parti n'a jusque-là pas réussi à combler ?

Combler le vide d'un homme comme Salifou Diallo, en si peu de temps, c'est un peu difficile. Mais nous pouvons dire que nous sommes satisfaits de la vie du parti ; de tout ce qu'il a laissé (idéologie, ressources, valeurs politiques…). Le parti a, grâce à l'impulsion au plus haut niveau, su maintenir la flamme. Les leaders du parti, notamment Roch Kaboré et Simon Compaoré, ont su rassembler tout le monde autour de l'idéal et du combat commun ; faire en sorte que tous ne fonctionnent que pour le parti et pour soutenir le président Roch Kaboré.

Donc, c'est un parti bien costaud, sous le leadership d'un combattant, d'un infatigable, au four et au moulin, Simon Compaoré, qui s'apprête aujourd'hui à d'autres conquêtes. Individuellement pris, chaque militant a, à son niveau, donné du sien pour maintenir haut, le flambeau du parti. Donc, physiquement, Salifou Diallo nous manque aujourd'hui, mais les rudiments qu'il nous a laissés nous permettent de surmonter n'importe quel obstacle et c'était d'ailleurs son souhait de voir maintenir allumée cette flamme.

Même au niveau de l'Assemblée nationale, on a su faire le choix de la personne qui l'a remplacé ; Bala Alassane Sakandé travaille avec admiration, donne le meilleur de lui-même, dans le style qui lui est aussi propre. Nous, jeunes du parti en particulier, allons tout faire pour que, de là où il se trouve en ce moment, il sache qu'il a laissé une jeunesse politique consciente, techniquement compétente et socialement sage pour poursuivre son combat.

Quel est encore l'impact de cette disparition sur la vie politique nationale ?

Un homme de sa trempe, sa disparition ne se ressent pas seulement par son parti, c'est toute la vie nationale qui en prend un coup. Sa disparition a sans doute tiré l'animation et le niveau de la vie politique nationale vers le bas, parce que l'homme avait des astuces pour placer haut le débat. Il savait anticiper les décisions, lire en avance les problèmes et prendre très tôt le bon chemin.

Il était toujours en avance sur les autres. Au niveau du parti, sa disparition a donné à entendre qu'il y a un clan Salifou, un clan Simon, un clan Roch. Mais en réalité, il n'y a jamais eu de clans au MPP ; l'idée de clans n'arrange que ceux qui pensent que dans une telle configuration, ils peuvent s'en sortir. Sinon, nous sommes tous unis et indivisibles, mobilisés derrière Roch Kaboré.

C'est normal que dans un parti politique, les gens se battent pour des positionnements, mais cela n'implique aucunement l'existence de clans. Au plan politique national, il y avait ce grand projet de réunir tous les partis progressistes, qui ont une certaine vision, autour du président du Faso. Malheureusement, il n'a pas eu le temps d'achever le projet, mais les acteurs politiques qu'il a laissés sont restés toujours fidèles à ses idées en se mobilisant toujours derrière le président du Faso. Il était ouvert à tout le monde, même aux opposants.

Il savait les écouter, les valoriser, même si parfois il fouettait aussi, en bon Yadéga. Il inspirait donc toute la classe politique par sa façon de faire. Vous comprendrez donc que sa disparition laisse un vide, même pour les adversaires politiques. Aujourd'hui, au MPP, nous n'oublions pas le combat ; celui de soutenir Roch Kaboré et accompagner Simon Compaoré dans l'encrage du MPP sur toute l'étendue du territoire national. Je souhaite donc plus de cohésion, d'entente, de détermination autour du président du Faso.

On sait que c'était un homme qui avait un intérêt également pour ce qui se passe dans la sous-région. Et au moment même où nous sommes en train de réaliser cet entretien, Bamako ne respire pas la forme (il est question de mutinerie, de coup d'Etat). Comment suivez-vous la situation et quelle analyse en faites-vous ?

C'est simplement un moment difficile pour nous, parce qu'il l'est pour mes frères et le peuple frère du Mali. De son vivant, Salifou Diallo n'allait pas cautionner l'arrivée au pouvoir par des méthodes autres que démocratiques. Pour le moment, on ne peut pas parler de coup d'Etat, parce qu'il n'y a eu aucune déclaration, mais je dirais simplement que ce qui arrive est triste à plusieurs niveaux.

D'abord, avant tous ces évènements, nous avons assisté à l'enlèvement du chef de file de l'opposition, Soumaïla Cissé, (dont on est jusque-là sans nouvelles), ensuite des soubresauts socio-politiques depuis les dernières élections. Lorsque les filles et fils d'une nation n'arrive pas à s'asseoir autour d'une table pour trouver solution à un problème crucial, ce n'est pas du tout bon.

Je connais très bien le Mali ; c'est un pays qui ne connaissait pas du tout ces difficultés, c'est un pays où il faisait bon vivre, un pays où le dialogue, l'entraide, la solidarité étaient des valeurs partagées par tous et très poussées. Alors, que les Maliens arrivent à demander le départ d'un président démocratiquement élu, en cours de mandat, je me demande ce qui n'a pas fonctionné. Je ne donnerai raison ni au pouvoir ni à cette catégorie qui manifeste, je souhaite simplement que la paix revienne au Mali. La paix du nord du sud, de l'Est à l'ouest, en passant par le centre. Que les Maliens puissent se retrouver autour d'une même table pour dialoguer.

Aujourd'hui, en tant que jeune démocrate, je ne souhaite pas voire encore en Afrique, une prise du pouvoir par la force. Nous voyons ce qui se passe aux Etats-Unis, en France…, ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord avec le président qu'on va interrompre son mandat pour lequel il a été démocratiquement élu.

Que la jeunesse africaine refuse de se faire manipuler. Nous avons voulu la démocratie, alors, il faut l'accepter. La démocratie a un prix et il faut l'assumer. Si on ne veut pas d'un président, on attend à la fin de son mandat et on ne le vote pas ! Sinon, procéder par la force, c'est un éternel recommencement, nourri par des haines de clans, ethniques, religieuses, etc.

Nous sommes tous les filles et fils d'une nation et nous devons respecter les principes que nous nous sommes, nous-mêmes, fixés, à savoir la loi du nombre (la démocratie). Dans cette façon de procéder, je crains fort que le pays ne bascule dans une situation encore plus difficile avec des conséquences énormes au plan sécuritaire, sur la vie sociale, économique, etc. Je souhaite donc la paix et la quiétude au peuple malien. Que, vivement, Soumaïla Cissé recouvre, le plus vite possible, et sain et sauf, la liberté pour un peuple réconcilié avec lui-même.

En mots de fin ?

Les élections, c'est pour bientôt. Je souhaite qu'ensemble, tous les partis politiques, le peuple burkinabè, nous y entrons avec un esprit sain, un esprit de fraternité afin de ressortir des élections sans problème. Que chaque partie accepte les résultats des urnes et qu'ensemble, les Burkinabè puissent relever les défis auxquels fait face le pays. Que Dieu apaise le cœur de chaque Burkinabè qui se sent frustré et touché par un mal être quelque part.

Nous sommes tous les enfants de la même nation, on peut avoir des couacs entre nous, mais ne perdons pas de vue que nous devons vivre-ensemble, pleurer ensemble, rire ensemble et combattre ensemble. Que Dieu bénisse le peuple burkinabè, que Dieu bénisse le Burkina Faso !

Propos recueillis par O.H.L
Lefaso.net

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Covid -19 au Burkina :7 nouveaux cas à la date du 17 août 2020

Thu, 20/08/2020 - 00:40

Le Burkina Faso a enregistré, à la date du 17 août 2020, 7 nouveaux cas de Covid-19, tous à transmissions communautaires (dont 4 à Bobo-Dioulasso et 3 à Ouagadougou), portant le nombre total de cas confirmés à 1292.

On a enregistré le rétablissement de 4 personnes. Le nombre de cas guéris atteint ainsi 1026 depuis l'annonce des premiers cas de Covid-19 dans notre pays.

Avec 00 décès, le nombre total de décès s'élève à 55. 211 cas sont sous traitement.

Lefaso.net

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Fact-checking (vidéo) : Pourquoi ce jeune homme a frappé une vieille dans la Tapoa ?

Thu, 20/08/2020 - 00:35

Dans une vidéo de deux minutes devenue virale, on voit un jeune homme en train de chicoter une femme pendant que des gens les encerclent. Dans cet extrait commenté en bamanan kan (une langue parlée en Afrique de l'Ouest), un appel à témoin est lancé afin que le sieur soit arrêté. Faux, cette vidéo est tirée hors de son contexte. Il s'agit d'un rituel.

C'est une dame avec des cheveux blancs qui est assise et reçoit des coups de fouets d'un jeune homme. Fatigué à un moment donné, le sieur s'est assis sur une brique en ciment, s'adresse à la femme et au public qui les entoure. Cette foule est visiblement supporter de la scène. La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux.

La vidéo a subi un montage. On pouvait y lire « Bamako », « Suivez la page Air24 sur YouTube, Facebook, WhatsApp » et un contact avec l'indicatif +223 (le Mali).

En substance, l'auteur de la vidéo relate que c'est un fils qui est en train de frapper sa mère. Le fils aurait pris attache avec des gens qui consultent les sorts (féticheurs) qui lui auraient signifié que la dame est une sorcière et qu'elle serait à la base de tous ses malheurs.

Il a précisé, par ailleurs, qu'il s'est caché pour réaliser cette vidéo afin que les gens identifient l'homme et qu'il soit arrêté et enfermé. L'auteur invite les gens à partager cette vidéo au maximum. Cette scène se déroulerait dans la Tapoa, dans la région Est du Burkina Faso, à l'en croire.

Une méthode de guérison

Selon les informations récoltées sur place, il s'agit bel et bien de la province de la Tapoa. Mais notre contact, qui a préféré garder l'anonymat, nous informe qu'il ne s'agit pas d'un enfant qui frappe sa mère. « Ce sont deux jumelles qui sont arrivées dans la contrée, qui font des révélations sur des gens et leur donnent des soins », explique-t-il.

Et d'ajouter que « ce sont des jumelles qui sont dans la Tapoa, entre Logobou et Kantchari. Partout où elles arrivent, des gens viennent les consulter pour des problèmes sanitaires et matériels ».

Une autre source. Cette fois-ci, un acteur de la société civile de la zone nous donne plus de précision sur cette vidéo. Selon lui, c'est plutôt une voyante que le monsieur était en train de frapper. Et cette pratique serait, en réalité, une méthode de guérison ou une cure.

« Les coups de fouets qu'il porte sur la vielle ne font pas mal à cette dernière. C'est aux djinns ou à satan », précise-t-il.

La scène s'est déroulée dans le village de Boudéri, dans la commune de Kantchari (région de l'Est).

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

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Candidature d'Alassane Ouattara à un 3ème mandat : Pourquoi le tweet « je salue cette décision historique » attribué à Macron est-il faux ?

Thu, 20/08/2020 - 00:30

S'adressant aux ivoiriens le jeudi 06 août 2020, lors d'une allocution télévisée dans la nuit de la veille de la fête de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara, a officialisé sa candidature pour un « troisième mandat ». Quelques heures après cette annonce, un tweet a fait le tour des réseaux sociaux, sous le profil officiel Emmanuel Macron : « Pour maintenir la paix en #RCI, je salue cette décision historique du président @AlassaneOuattara de se présenter aux élections du 31 Octobre 2020. # AlassaneOuattara ».

Ce tweet attribué au président français, Emmanuel Macron a suscité des commentaires sur plusieurs pages Facebook . Mais aussi sur certains sites. Sur une page , une vidéo postée est devenue virale avec plus de 1500 vues et continue de faire le buzz. C'est ce caractère viral qui a poussé Lefaso.Fake news à aller au-delà des messages pour s'interroger sur l'origine véritable de ce tweet.

Le présent article ne vient pas infirmer ou confirmer un quelconque soutien du président français, Emmanuel Macron au président ivoirien, Alassane Ouattara. Notre objectif est de permettre à notre lectorat de savoir que des images, des photos et des propos peuvent être manipulés, puis attribués des individus. Toutefois, il revient toujours au lectorat de se faire sa propre opinion.

La présente analyse va se pencher sur le fond et sur la forme du tweet, dans l'optique de dégager une éventuelle manipulation d'image, de photo, de propos et de signes en lien avec des personnes citées dans le tweet. Mais aussi, en lien avec le réseau social utilisé, notamment twitter, dans le cas d'espèce.

Sur la forme, notre travail consiste à analyser d'une part l'image issue du tweet (les photos des deux présidents) d'autres parts la publication (le post, twitter)

• De l'image et des photos

Il s'agit d'un tweet, à la différence des autres publications issues des autres réseaux sociaux. Apparemment, ce tweet est sur la page twitter officielle du président français, Emmanuel Macron. D'ailleurs, l'image laisse voir sa photo de profil et le lien « @ Emmanuel Macron » de sa page twitter en dessous du nom écrit en gras « Emmanuel Macron ». Puis, se trouvent le tweet [vers le bas de la photo et le nom Emmanuel Macron], le logo des pages officielles twitter en bleu rond au sein duquel se trouve une flèche blanche [à droite vers la fin de Emmanuel Macron écrit en gras].

Mais aussi, la photo du président Ivoirien, Alassane Ouattara [(Vers le bas de la publication] dont la tête est à moitié cachée et le sceau de la présidence ivoirienne, presqu'invisible au fond par derrière. Dans l'angle supérieur droit, se trouve l'option paramètres et le milieu à gauche se trouve une flèche dirigée vers la droite. Ces deux éléments sont inhabituels sur Twitter. Couramment, c'est une flèche descendante qui se trouve dans l'angle supérieur droit en lieu et place de l'option « paramètres » présente dans le tweet objet du présent fact-checking.

En comparant la photo du président Macron issue de l'image du tweet objet du fact-checking et celle présente sur le profil officiel, des contrastes se dégagent. La photo issue de la capture du tweet a été traitée et le visage a une apparence « jaune ». Pourtant, la photo du président Macron n'a pas été changée depuis le tweet du président Macron sur la première déclaration du président Ouattara de ne pas se présenter à l'élection présidentielle.

Sur le profil actuel du président français et le tweet objet du présent Fact-checking, le caractère de l'écriture et de la police du nom et prénom [Emmanuel Macron] sont différents. Le Logo est légèrement éloigné du nom et prénom, mais aussi a perdu sa couleur originale et est plus gros que sur le profil actuel. Le @ est plus gros que celui du vrai profil et la police tout comme le caractère des lettres sont différents. L'observation et la comparaison indiquent que le logo de profil de la page officielle twitter, la police du @, l'espace, les caractères des lettres et la police utilisée ont été manipulés.

L'analyse de la photo du président Ouattara dans ce tweet en comparaison avec d'autres photos issues du jour de l'allocution montre qu'il s'agit d'une photo en panne de qualité. Soit elle a été traitée, soit elle a fait l'objet d'une manipulation qui a altéré sa définition.

C'est pareil pour la photo de macron qui a également reçu des retouches, lorsqu'on la compare à la photo d'origine sur la page officielle. Dans les précédents tweets du président Macron, les photos sont totalement de bonne qualité. Elles sont publiées sans amputation. Dans les précédents tweets du président Macron, en lien avec le président Ouattara, les photos sont visibles.

Dans le cas d'espèce, il s'agit d'une photo coupée, d'où l'invisibilité du logo de la présidence est invisible. En langage diplomatique, l'image est un message. En parcourant plusieurs postes du président Macron rares sont des photos publiées dans les mêmes circonstances [photo moitié visible].A travers l'analyse des images et des photos présentes dans le tweet, il ne fait aucun doute qu'elles ont subi des manipulations. Mais, quid du contenu de la publication ?

• Publication

En comparant le tweet, object du présent fact-checking, et le tweet officiel de Macron à l'occasion de la déclaration du président Ouattara de ne pas aller aux élections, le 5 mars 2020] des similitudes se dégagent. Dans le tweet officiel du président Macron,] en mars 2020 , il est écrit « Je salue la décision historique du Président @AOuattara_PRCI , homme de parole et homme d'État, de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce soir, la Côte d'Ivoire donne l'exemple ».

En analysant l'affirmation « Pour maintenir la paix en #RCI, je salue cette décision historique du président @AlassaneOuattara de se présenter aux élections du 31 Octobre 2020. # AlassaneOuattara », cela pousse à l'approfondissement. La comparaison de ces deux citations donne des phrases similaires, dont des groupes de mots ont été extraits du premier tweet du président Macron pour donner le second tweet.

Aussi, « Alassane Ouattara @AOuattara_PRCI » est la page twitter officielle du président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara. Dans le tweet du mois de mars du président Macron relatif au président Ouattara, il a su bien reprendre « @AOuattara_PRCI » qui est le véritable lien twitter de Ouattara. Cependant, le tweet objet de la présente vérification, en lieu et place du vrai lien twitter, il est écrit « @AlassaneOuattara », ce qui est un faux compte twitter attribué au véritable président Ouattara.

Aussi, dans le précèdent tweet de Macron à l'endroit de Ouattara, il a d'abord partagé la page officielle, avant d'écrire un commentaire. En parcourant le compte twitter du président Macron, c'est un exercice similaire ; ou retweete la publication, avant de commenter, ensuite. On le voit dans cette publication avec le président Nigérien Mahamdou Isoufou, ou avec Boris Johnson ou encore le premier ministre Ethiopien Abiy Ahmed Ali].

Vrai compte twitter du président Emmanuel Macron

Macron et Ouattara parlent « d'une élection présidentielle »

« Je voudrais annoncer solennellement, que j'ai décidé de ne pas être candidat à l'élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération », déclarait Ouattara le 5 mars 2020]. A travers le tweet Macron,] déclarait « Je salue la décision historique du Président @AOuattara_PRCI, homme de parole et homme d'État, de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce soir, la Côte d'Ivoire donne l'exemple ».

Le 6 aout 2020, le même Ouattara déclarait « j'ai décidé de répondre favorablement à l'appel de mes concitoyens me demandant d'être candidat à l'élection présidentielle du 31 octobre 2020. Je suis donc candidat à l'élection présidentielle du 31 octobre 2020] » . Le twitter object du présent fact-checking parle de « @AlassaneOuattara de se présenter aux élections du 31 Octobre 2020 ». Cependant, les présidents Macron et Ouattara parlent dans leurs différentes interventions « d'une élection présidentielle ».

Tout comme l'analyse des images et des photos, la publication a montré ses limites. Empiriquement, on peut affirmer que l'analyse sur la forme du tweet objet du présent fact-checking révèle des insuffisances. Il ne peut être attribué au président Macron sur la base des éléments formels. Quid des éléments du fond ?

Dans cette étape, l'exercice consiste à interroger les médias (nationaux et internationaux), l'auteur de la publication (en décortiquant ses propos) et les sources officielles (ambassade de France et de la RCI).

Les médias

« Face à ce cas de force majeure et par devoir citoyen, j'ai décidé de répondre favorablement à l'appel de mes concitoyens me demandant d'être candidat à l'élection présidentielle du 31 octobre 2020. Je suis donc candidat à l'élection présidentielle du 31 octobre 2020 », a déclaré Alassane Ouattara, le 6 août 2020 ». Cette annonce a fait le chou gras des médias, a suscité beaucoup de fantasme, fait couler beaucoup d'encres et de salives.

Sur le plan national, certes, plusieurs médias commentent l'allocution du président Ouattara, depuis le 6 aout 2020. Cependant aucune presse, ni une émission radio et encore moins un débat télé n'a encore fait mention du soutien du président Macron à Ouattara. Des confrères journalistes joints déclarent ne pas avoir connaissance de l'information. Par contre d'autres journalistes taxent ce tweet de fausse information. Aussi, aucun média au Burkina Faso n'a encore tenté de vérifier cette information et tout en la rendant publique.

En effet, il n'y a encore d'article de fact-checking sur ce sujet. Sur le net, les médias en ligne n'ont pas encore écrit un article sur ce sujet. Sauf des sites de propagandes et complotistes , notamment le site en ligne malien. On a aussi des pages Facebook et des individus qui ont publié ou partagé ce tweet, notamment Mais aussi une page Facebook qui a fait une vidéo à ce sujet. En parcourant la vidéo, l'auteur chante pour « encourager Alassane Ouattara de participer aux élections ».

Nous avons tenté de le joindre en vain. Tout porte à croire qu'il s'agit d'une page Facebook d'un ivoirien. L'auteur, alors qu'il jouait de la musique dans la vie à salué la décision de Ouattara d'aller à la présidentielle de 2020. Sa vidéo a fait l'objet de plusieurs vues et commentaires.
En conséquence aucun média sérieux, tant national qu'international n'a fait mention de ce tweet dans ses canaux, sauf des pages et des sites propagandistes et complotistes.

Sur l'auteur

Des recherches d'images inversées nous conduisent sur des comptes twitter et des pages Facebook d'une poignée de personne. Il s'agit entre autres des comptes twitter. Lesdits comptes ont publié le tweet avec les mêmes insuffisances sus-soulevées.

En tweetant « Pour maintenir la paix en #RCI, je salue cette décision historique du président @AlassaneOuattara de se présenter aux élections du 31 Octobre 2020. # AlassaneOuattara », l'auteur n'a pas respecté les ponctuations qu'utilise habituellement Macron dans ses tweets. En déclarant que c'est pour « maintenir la paix » que Ouattara va à la présidentielle, l'auteur semble s'opposer à l'allocution de Ouattara lui-même qui dit « Face à ce cas de force majeure [décès de son successeur Amadou Gon Coulibaly et par devoir citoyen, j'ai décidé de répondre favorablement à l'appel de mes concitoyens me demandant d'être candidat à l'élection présidentielle du 31 octobre 2020 ».

Lorsqu'on regarde sur les sites officiels de la France, pratiquement à l'heure ou le tweet a été porté sur les réseaux sociaux, on se rend compte que le compte twitter de l'Elysée ou de Macron publiait les images de Beyrouth. Le twitter d de Macron comporte encore ses tweets, mais c'est sur l'explosion de Beyrouth, et non sur la Cote d'Ivoire, pareil sur le twitter de l'Elysée.

Des sources officielles

Aucune source officielle ivoirienne, française n'a confirmé cette l'information. Les voix diplomatiques n'ont pas fait de relai de cette information sur leurs différents canaux de communication. Sur les sites de l'Elysée, la présidence de la RCI, les sites gouvernementaux des deux pays, les pages Facebook des chancelleries, encore moins les pages twitter de Macron ou de Ouattara n'ont fait mention. Une telle information émanant d'un président de la France relative aux élections d'un pays, comme la RCI ne peut pas passer inaperçue dans le public ou contourner les médias.

Des diplomates joints [sous anonymat] confirment le caractère douteux de cette publication tout en la dissociant du président français. Autant la vérification formelle révèle qu'il s'est agi d'un faux compte twitter, autant l'analyse du fond conclut que la source de cette publication ne peut être attribuée au président Macron. Les conclusions des différentes démarches relèvent qu'il s'agit d'une manipulation d'image, d'un montage grotesque des photos d'autrui pour des objectifs inavoués. C'est un faux compte attribué à Macron.

Le tweet « je salue cette décision historique » attribué à Macron est totalement faux

En conséquence, le tweet en l'espèce est faussement attribué au président Macron et contribue à tromper l'opinion publique qui a droit à une information vérifiée, objective, etc. Des actes répréhensibles par la loi burkinabè, qui sanctionne les auteurs des fausses informations et ceux qui les partagent. Dans un communiqué en date du 11 novembre , le gouvernement dénonçait les « actes de désinformation ».

Dans un passé récent, le 27 février 2017, le TGI de Ouagadougou a condamné Naïm Touré, un cyber activiste, à payer 600 000 F CFA et 1 F CFA symbolique pour « diffamation » et « injures » sur les réseaux sociaux contre Elisée Zongnaaba, le conseiller spécial du président [de l'Assemblée nationale->C :\Users\HP\Desktop[ https:\www.digitalbusiness.africa\burkina-faso-la-justice-condamne-un-cyber-activiste-pour-injures-sur-les-reseaux-sociaux]. Mais aussi constituent une violation de la Déclaration Universelle des droits de l'homme (DUDH) [en son article 19 et d'autres conventions et traités qui garantissent le droit de tout citoyen à la l'information vérifiée.

Edouard Kamboissoa Samboé
samboeedouard@gmail.com
Lefaso.net

Categories: Afrique

Accusation de connivence avec les terroristes : Le CICR met fin à la polémique et donne plus d'explication sur ses missions

Thu, 20/08/2020 - 00:25

Au cœur d'une certaine actualité dans les médias et réseaux sociaux suite à l'article du média Valeurs Actuelles, le CICR est sorti de son silence, pour réaffirmer la non-reconnaissance des allégations portées contre lui. Lefaso.net est allé à la rencontre du Chef de délégation du Comité international de la Croix-Rouge, Laurent Saugy pour comprendre et éclairer la lanterne des uns et des autres sur le mandat, le modus operandi et les activités cette organisation humanitaire à part entière. Cet entretien a été une bonne opportunité d'avoir une meilleure compréhension du mandat et du mode opératoire de cette organisation certes particulière mais combien noble et importante dans un contexte national, régional et même mondial marqué des situations de violence ou de conflit.

Lefaso.net : Que fait le CICR dans le sahel Burkinabè

Laurent Saugy : Le CICR est au Burkina depuis 2006 de manière permanente. Et c'est en 2006 que le gouvernement et le CICR ont consolidé leur dialogue par un accord de siège afin qu'il puisse mener des activités humanitaires comme dans les quatre autres pays du sahel. Ces activités placent les personnes affectées par les situations de violence au centre de leur préoccupation que ça soit les personnes déplacées et/ou celles qui ont besoin d'assistance humanitaire. Par exemple en 2019, l'augmentation du nombre des déplacés a suscité une énorme préoccupation, ce qui a contribué au renforcement de leurs opérations humanitaires.

Le CICR œuvre dans le domaine de la santé en particulier en soutien aux infrastructures existantes, de l'eau et de l'assainissement. Des services sociaux qui sont très importants dans une région du monde qui est affectée par les chocs climatiques. La dimension des personnes détenues est très importante pour le CICR dans tous les pays du Sahel que ce soit au Mali, au Niger, au Tchad, au Burkina Faso ou en Mauritanie. Et cela se passe en interaction avec les autorités. Au Burkina, le CICR pour assister les personnes privées de liberté est en interaction avec le ministère de la justice et l'administration pénitentiaire.

Le CICR est également en mode soutien au gouvernement Burkinabè dans la lutte contre la pandémie du Covid -19. Il soutient le Burkina en ce qui concerne les infrastructures pénitentiaires et aussi dans le domaine de la santé. Aucune organisation au Burkina Faso ne peut à elle seule répondre aux besoins énormes des populations déplacées. Donc le CICR est un contributeur significatif dans les régions du Nord, du Sahel, du Centre-Nord et de l'Est. Son rôle est fournir des vivres et des non-vivres (matériels de ménage essentiels) aux populations déplacées. À cela, le CICR ajoute un volet santé animale qui vise à vacciner le cheptel qui fait partie des principales sources de revenue de ces populations.

Pourquoi avoir attendu longtemps avant de répondre publiquement aux accusations portées contre le CICR au Burkina Faso ?

L'article en question quand il est paru, nous a pris par surprise étant donné que ce média n'avait pas pris soin de contacter le CICR au préalable que ce soit au Burkina ou à Paris. Le CICR comme organisation neutre, impartiale souvent discrète tient à ne pas se lancer dans une quelconque polémique stérile. Nous sommes apolitiques, ne prenons pas part à des polémiques à source communautaire ou ethnique. Et vous savez bien que les polémiques ce n'est pas ce qui manque dans le monde actuel.

Ceci dit, dès la sortie de l'article qui est effectivement incriminant, nous avons pris langue avec le média concerné de manière confidentiel qui est le mode d'action privilégié du CICR. D'abord de manière informelle puis courant la semaine dernière de manière tout à fait formelle. Par ailleurs nous avons pris langue avec certaines autorités burkinabè avec qui on travaille depuis plusieurs années. Elles ont nous montré leur compréhension et apporté leur soutien. On n'a pas été inactif.

Le monde des médias en ligne, des médias sociaux étant ce qu'il est, il y a eu un regain d'attention avec plusieurs reprises de l'article et des commentaires sur ces médias en ligne au Burkina et ailleurs. Ces commentaires ont ajouté de l'incompréhension et certains commentaires ont été violents. Ce qui dénote en particulier une incompréhension totale de la légitimité du CICR, de son mandat et de sa crédibilité. Raison pour laquelle j'ai tenu à recevoir lefaso.net afin de donner quelques détails pour apporter des précisions et des clarifications sur nos missions dans le monde et en particulier au Burkina Faso.

Le CICR ne se reconnaît pas dans cet article pourquoi ?

Le CICR comme une organisation neutre, impartiale doit parler avec tous les acteurs de la violence. Certains au travers de cet article laissent entendre que cette neutralité prend la forme d'échange ou de monnayage avec certaines entités non étatiques. Ce qui est absolument contradictoire au CICR de par ce qu'il est. C'est très fâcheux et très blessant si je songe à tous mes collaborateurs. Aujourd'hui le CICR au Burkina Faso, c'est à peu près 120 personnes dont une centaine de burkinabè. J'ai personnellement été extrêmement blessé par le fait que le travail de mes collègues burkinabè qui ont choisi la voie strictement humanitaire qu'offre le CICR, soient traités de cette manière dans un média quel qu'il soit.

Le CICR, je répète, à un mandat conféré par la communauté des états. Le CICR est une entité très particulière, nous ne sommes pas une ONG. Le CICR est mentionné dans le Droit international humanitaire (DIH) notamment dans les 4 Conventions de Genève qui ont été signés par tous les États du monde y compris le Burkina Faso. Le mandat du CICR, l'existence même de l'entité est y décrit.

Lorsque cet article nous dessine comme une ONG que nous ne sommes pas, qui pactise avec des parties au conflit, cela est aux antipodes de ce qu'on est. En 2006, quand le gouvernement du Burkina Faso signait cet accord de siège pour le CICR, c'est en pleine reconnaissance de ce qu'on est et surtout de ce qu'on n'est pas. Voilà pourquoi on ne se reconnaît pas du tout dans cet article. Mais je me demande quel est le motif d'offrir au grand public une telle différence de ce qu'on est et ce qui est décrit. Et cela reste un mystère en ce qui me concerne.

Connaissez-vous ceux qui ont entrepris cette démarche à travers cet article pour saper votre travail ?

C'est une hypothèse mais alors pourquoi étant donné que notre unique préoccupation ce sont les personnes affectées par les situations de violence et c'est aussi çà la neutralité. C'est la neutralité surtout des victimes affectées par les violences et les conflits. C'est ce qui est notre centre de gravité. Quiconque veut saper notre légitimité, notre reconnaissance, soyons clairs, notre capacité à répondre aux besoins des personnes affectées, vous allez me permettre de ne pas comprendre une telle démarche avec de pareils écrits au vu des besoins humanitaires au Burkina Faso et dans les pays du sahel.

Est que le CICR parle avec les terroristes ?

Le CICR parle avec tous les acteurs de conflit et de violence comme je le disais tout à l'heure mais sur la base du droit international humanitaire (DIH). Tout acte de terreur est une violation du droit international humanitaire. Le droit international humanitaire ne mentionne pas le terme de « terroriste ». Par contre, tout acte de terreur est en contradiction avec le DIH et par définition avec le principe d'humanité.

Nous utilisons le terme d'acteur armé ou partie au conflit ou tout acteur qui a une influence sur le sort d'une personne ou d'une communauté affectée par des situations de violence et de conflit. Le CICR aujourd'hui dans le monde parle avec 465 groupés armés non étatiques. Ce qui correspond à notre connaissance à peu près aux trois quarts des groupes armés non étatiques qui ont un impact sur le sort des personnes affectées par des situations de conflit.

Ce qui correspond pour le CICR à 42 délégations comme la nôtre dans le monde où nous devons effectivement chercher à entrer en contact avec ces groupes armés, au même titre que l'on entre en contact avec les entités étatiques. Nous le faisons pour deux raisons principales, la première est effectivement une question de proximité, d'accès direct aux personnes affectées. Plus facile à dire qu'à faire. Donc de façon à accéder conséquemment aux personnes affectées et d'assurer la sécurité de nos propres équipes. De s'assurer qu'ils peuvent aller dans les régions les plus directement affectées.

Au Burkina, le CICR ne peut pas se promener comme il veut, qui serions-nous si c'était le cas. L'accès de certaines zones reste extrêmement compliqué.
D'ailleurs c'est ce que le droit humanitaire international nous demande de faire. . Ce n'est pas un CICR qui s'improvise mais un CICR qui reste accroché à ce qu'il est et au mandat qui lui a été conféré. Voici le cadre dans lequel nous travaillons. Au Burkina Faso, je confirme que le CICR fait la même chose c'est-à-dire il tente de prendre langue avec des acteurs armés non étatiques. Nous ne pactisons pas avec eux contrairement à ce qui est sous-entendu dans l'article.

Nous essayons de prendre langue avec certains groupes armés non étatiques au Burkina parce que nous voulons selon notre mandat apporter de l'assistance humanitaire à ces personnes qui sont dans le besoin. Voici notre objectif et c'est ce que le droit international humanitaire demande. Et tout individu ou entité qui a la capacité d'influence pour nous permettre d'avoir l'accès humanitaire aux personnes affectées, c'est notre obligation de prendre langue avec cette personne.

Le CICR à travers cet article n'exprime-t-il pas un problème de communication sur ses activités ?

Dans tous les pays dans lesquels on travaille, la communication sur le déroulement de nos activités, de comment on effectue notre travail occupe une place de choix. Cela fait partie de nos activités mais on se rend compte aujourd'hui plus que jamais que c'est n'est jamais assez. Il suffit effectivement d'un ou deux commentaires pour balayer ces années de diffusion du droit international humanitaire. Nous devrons trouver un autre équilibre entre notre visibilité et le maintien de notre confidentialité.

Expliquer comment on travaille çà ce n'est pas confidentiel et il est essentiel qu'on le fasse. Mais je suis convaincu que le CICR à lui seul ne peut pas parler de son apport en matière de réponse humanitaire. Il faut absolument que ceux qui ont signé la convention de Genève ainsi que la communauté diplomatique et la société civile fassent leur part. Pour le CICR, dire ce qu'on fait, être beaucoup plus visible dans ce qu'on fait, expliquer comment on le fait n'est pas contradictoire avec le dialogue confidentiel. Ce dialogue confidentiel existe et est très robuste avec les autorités burkinabè.

Vous dites êtres neutres, qu'est-ce que cela signifie ?

La neutralité c'est de ne pas prendre part à toute controverse politique, à une négociation intercommunautaire, ne pas commenter qui a raison ou qui a tort si ce n'est en matière d'agissement en fonction du droit international humanitaire. Nous sommes une organisation apolitique. C'est cela être neutre, être intermédiaire neutre.

Être neutre ne veut pas dire être indifférent et c'est vraiment essentiel de le comprendre. S'il y a une convention ou un cadre juridique aujourd'hui qui est tout sauf indifférent, c'est le droit international humanitaire.

Conséquemment, le CICR n'est pas indifférent et mieux il place la victime ou la personne affectée (blessé de guerre, prisonniers, personne besoin de santé etc.) au centre de ses activités. Nous ne sommes jamais neutres vis-à-vis d'une victime, nous sommes du côté de la victime et c'est le point central de notre mandat. Je mentionne encore qu'être neutre est l'unique façon pour une organisation comme le CICR de mettre au centre de toutes actions le principe d'humanité et le principe d'impartialité.

Est-ce que le CICR est une ONG ?

Le CICR n'est pas une ONG, le CICR émane du droit international humanitaire dont ses conventions ont été ratifiées de manière universelle. Le CICR n'est pas non plus une organisation intergouvernementale comme les Nations Unies par exemple. Par contre c'est vrai qu'à l'origine, le CICR, lorsqu'il a été fondé il y a plus de 150 ans aujourd'hui a été fondé sur le droit suisse mais l'aspect international du CICR en fait une entité sans doute unique, tout à fait particulière et qui n'est pas une ONG. La manière dont le CICR a bourgeonné avec un tel mandat fait de lui une entité unique.

Est-ce que les accusations portées contre le CICR ont eu un impact sur son dialogue avec les autorités gouvernementales ?

Pas à ma connaissance. Si je me réfère au nombre de réunion que j'ai eu de manière formelle ou informelle depuis le 4 août 2020, parution de l'article et au regard de la poursuite de nos activités que ce soit dans le Nord ou dans l'Est et même dans la capitale, le CICR a continué à promouvoir le droit international humanitaire auprès des membres des forces armées qui seront bientôt déployés sur le terrain.

Si je songe à notre travail à Kaya avec la réhabilitation d'un centre de santé au secteur 6 qui avance bien, c'est plutôt positif de même que la poursuite de nos activités de fourniture de biens essentiels de ménage et de vivres. La semaine dernière, 1400 ménages à l'Est ont reçu des non-vivres. Ceci avec une opération d'évacuation médicale qui a été organisée dans l'Est sur l'hôpital de Fada mais aussi sur l'hôpital de Ouagadougou avec le support du CICR il y a quelques jours. Tout cela montre que le CICR poursuit ses activités et moi je ne constate aucun signe de refroidissement.

Que pouvez-vous dire pour rassurer que le CICR travaille au Burkina pour apporter son soutien aux personnes affectées de violence et non-autre chose ?

Le CICR d'aujourd'hui est le même qu'hier et celui demain donc il n'y a pas de raison qu'après 150 ans ou 160 ans d'existence que le CICR soit différent. Le CICR fait ce qu'il dit et pas autre chose. Il n'est pas autre chose que ce que lui confère son mandat et ce que le DIH lui demande d'être. Donc je veux rassurer tous les burkinabè que lorsque le CICR s'inscrit dans un sentiment d'humanité et de solidarité pour toutes les personnes affectées par la situation de conflit et de violence, c'est ce qu'il fait conformément à son mandat. Il n'a pas d'agenda caché et travaille en transparence avec tous les acteurs concernés. Je réitère mes propos en disant que le CICR est une organisation strictement humanitaire, neutre, indépendante et impartiale.

J'aurais aimé que le média auteur de l'article accusateur nous approche pour comprendre ceci.

Lire aussi : Terrorisme au Burkina Faso : Le doigt accusateur pointé sur le Comité international de la Croix-Rouge

Propos recueillis par Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Violence politique et élections en Afrique : Pourquoi les élections ne suffisent pas à accoucher d'une vraie démocratie ?

Thu, 20/08/2020 - 00:20

A travers cette tribune, Mathieu BERE Jimmy & Rosalynn Carter School for Peace & Conflict Resolution, GMU, USA se pose la question pourquoi en Afrique les élections ne suffisent pas à apporter la vie démocratie ?

La fin de la guerre froide en 1989 a vu le triomphe du libéralisme et l'émergence d'un nouvel ordre international, d'abord unipolaire, puis de plus en plus multipolaire mais toujours gouverné par les principes libéraux. En Afrique francophone, l'imposition de ce nouvel ordre libéral s'est traduit par le fameux discours de la Baule à travers lequel le président français de l'époque, François Mitterrand, a fait clairement comprendre aux Etats africains que le robinet de l'aide au développement coulerait désormais en fonction de leurs progrès démocratiques et que les mauvais élèves seraient sanctionnés.

Trente ans après la chute du Mur de Berlin, les élections se multiplient et s'enchaînent à un rythme plus ou moins régulier à travers l'Afrique et le monde. Mais force est de constater que cette multiplication des élections ne se traduit pas toujours par une consolidation démocratique. A la lumière de recherches effectuées à travers le monde, nous voulons ici expliquer pourquoi les élections s'accompagnent souvent de violence et d'échecs démocratiques dans certains pays.

L'état des lieux de la démocratie en Afrique et dans le reste du monde

En Afrique, les élections ont bien souvent été synonymes de troubles sociaux, de fraudes, de corruption, de crise et de violence politiques. De 1990 à 2012, par exemple, on a compté 65 tentatives de coups d'Etat réussis et avortés en Afrique. Depuis 2000, onze chefs d'Etat africains ont modifié la Constitution de leur pays pour rester au pouvoir en sautant la limite de mandats ou d'âge, encourageant d'autres à leur emboîter le pays. D'autres comme Blaise Compaoré du Burkina Faso et Boni Yayi du Benin ont essayé sans succès.

A travers le monde, sur 210 pays indépendants et territoires, seuls 84 sont considérés comme libres et démocratiques dans un classement par Freedom House, un think tank basé à Washington. Le classement et la notation des pays sont basés sur la situation des droits politiques et des libertés civiles dans chaque pays et territoire classés. Des 84 pays considérés comme libres et démocratiques (avec pour têtes de liste les pays scandinaves tels que la Finlande, Norvège et la Suède), on compte seulement cinq pays africains :

le Cap Vert (avec une note de 92 sur 100), l'Ile Maurice (89/100), le Ghana (82/100), la Namibie (77/100) et la Tunisie (70/100). Le reste des pays africains sont considérés comme non démocratiques ou partiellement démocratiques. Le plus grand massacre des droits politiques et libertés civiles a lieu dans des pays africains (-2/100 pour le Soudan du Sud, 2/100 pour Érythrée).

D'autres pays ou territoires en voie de développement tels que la Syrie (0/100), Tibet (1/100), et la Chine (10/100) tirent aussi le diable par la queue dans la course à la démocratie même s'ils se portent mieux économiquement.
L'assomption de base de ce classement est que “la liberté pour tous est mieux réalisée dans les sociétés libérales démocratique.” De plus, pour qu'il y ait la démocratie dans un pays et pour que les droits et les libertés des individus soient respectés, il ne suffit pas d'avoir des lois et des garanties constitutionnelles ; il faut encore que la Constitution et toutes les lois soient respectées et mises en œuvre.

Or on constate que dans la plupart des pays africains, qui tombent dans la catégorie de pays non démocratiques ou partiellement démocratiques, les lois et certaines règles constitutionnelles sont taillées de sorte à exclure et marginaliser certaines personnes et à privilégier d'autres dans la course au pouvoir. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les lois et mesures violant les droits politiques et les libertés civiles de certains citoyens, entraînent presque toujours des protestations plus ou moins violentes, des troubles sociaux, et parfois des guerres civiles.

On est donc en droit de se poser cette question : pourquoi malgré la multiplication des élections depuis le discours de la Baule, la démocratie a de la peine à s'installer durablement, voire décline en Afrique et dans d'autres pays du monde ? En d'autres termes, pourquoi la tenue des élections et même le changement de régime après des élections libres et transparentes ne signifie pas toujours changement démocratique ou changement politique substantiel ?

L'habit électoral ne fait pas le moine démocratique

Pour répondre à cette question, deux enseignants-chercheurs américains, Thomas Flores et Irfan Nooruddin, ont mené une étude basée sur une analyse statistique d'une base de données composée de près de 9,000 observations annuelles de 165 pays pendant la période allant de 1946 à 2010.

L'analyse des données a donné des résultats éclairants que les auteurs ont résumés en ces termes dans leur livre Elections in Hard Times : “les élections déçoivent quand elles sont tenues dans des pays avec peu d'expérience démocratique, une assiette fiscale ou manœuvre financière étroite, et une histoire de guerre civile.

Les élections dans ces circonstances sont suivies par un immobilisme démocratique, le désillusionnement des électeurs, les plaintes des opposants, parfois de pires élections dans l'avenir, et des partis au pouvoir qui refusent de partir.(…) Les semences électorales n'arrivent pas à porter de fruit démocratique non pas parce qu'elles sont de pauvre qualité, mais à cause du terrain inhospitalier dans lequel elles sont semées. ” Plus précisément, Flores et Nooruddin montrent que l'étude fournit des preuves empiriques suffisantes qui suggèrent que le changement politique en termes de dividende démocratique dépend de trois conditions structurelles : 1) l'expérience démocratique (ou le stock de légitimité contingente) ;

2) l'espace fiscal (ou le stock de légitimité acquise par la performance des dirigeants dans leurs réponses aux aspirations des citoyens), et enfin 3)l'histoire de conflit ou de violence politique dans le pays, en d'autres termes, le stock de légitimité démocratique institutionnelle. Ces variables peuvent être mesurées dans chaque pays et permettent de prédire si des élections dans des pays comme le Burkina, le Mali ou la Côte d'Ivoire apporteront un changement démocratique substantiel ou non.

Nous aurons remarqué au passage qu'après avoir acquis une première légitimité par les élections, selon la théorie qui se dégage de cette étude, un nouveau régime qui vient d'être élu a besoin encore de conforter sa légitimité en montrant sa capacité à mobiliser et gérer assez de ressources (par les impôts, l'aide étrangère et les investissements) pour répondre de façon satisfaisante aux attentes des citoyens. Et c'est là que beaucoup de gouvernements en Afrique échouent.

Pire, dans des sociétés souvent confrontées à des clivages ethniques, religieux et régionaux, la démocratie multipartite tourne au cauchemar lorsque les partis sont formés suivant ces clivages et la compétition pour l'accès au pouvoir, aux marchés et aux ressources se fait non sur la base du mérite mais des appartenances ethniques, régionales ou religieuses. Au lieu d'apporter la paix sociale et la prospérité économique, la démocratie libérale, multipartite dans de tels contextes envenime les conflits et les rivalités que des institutions étatiques faibles s'avèrent incapables de gérer de façon pacifique.

Ainsi, les crises et la violence politiques telles que celles qu'ont vécues ou sont en train de vivre certains pays africains ne sont pas une fatalité. On peut facilement les prévoir. On peut même prédire approximativement, comme l'ont montré Thomas Flores et Irfan Nooruddin, dans quels pays, dans quels contextes, la tentative de démocratisation par les élections risque de se solder par un échec.

Cependant pour éviter l'échec dans la démocratisation, pour éviter les conflits et la violence liés aux élections, il faut non seulement de la volonté politique, de l'abnégation, et un sens élevé de l'Etat de droit de la part des leaders politiques, mais aussi un attachement à la démocratie largement partagé par une masse critique majoritaire des citoyens qui privilégient l'intérêt général à long terme au-delà des gains personnels immédiats.

Mathieu BERE
Jimmy and Rosalynn Carter School for Peace and Conflict Resolution, GMU, USA.

Barka, B. Habiba and Mthuli Ncube. 2012.“Political Fragility in Africa : Are Military Coups d'Etat a Never-Ending Phenomena ?”. African Development Economic Briefs, p. 4.
Le Monde avec AFP, Depuis 2000, Onze chefs d'Etat africains ont changé leur Constitution pour rester au pouvoir. Disponible sur https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/24/depuis-2000-onze-chefs-d-etat-africains-ont-change-leur-constitution-pour-rester-au-pouvoir_6023936_3212.html
Voir Freedom House (2020). Global Freedom Scores : Countries and Territories. Disponible sur https://freedomhouse.org/countries/freedom-world/scores
Voir Susan D. Hyde & Nikolay Marinov (2012). National Elections across Democracy and Autocracy (NELDA), version 3. Disponible sur http://Hyde.research.yale.edu/nelda/
Flores & Nooruddin(2016). Elections in Hard Times : Building Stronger Democracies in the 21st Century. Washington, DC : Cambridge University Press. Voir préface.

Categories: Afrique

Evaluation des politiques et institutions en Afrique : Le Burkina dans le top 10 du classement de la Banque mondiale

Thu, 20/08/2020 - 00:15

La Banque mondiale a publié le classement 2019 de trente-neuf pays africains suivant le poids des politiques et des institutions. Avec une note de 4 sur 6 le Rwanda confirme son leadership africain et maintient sa place de premier de la liste. Le Burkina Faso est classé neuvième sur la liste avec 3,5 points. Ce rapport 2019 porte sur 39 pays, soit un pays de plus par rapport à 2018, la Somalie, qui a été admise pour la première fois depuis 30 ans. Ce sont les pays d'Afrique Subsaharienne qui peuvent bénéficier du financement de l'Association internationale de développement (IDA) qui font l'objet de cette évaluation.

C'est une note sur 6 qui est attribuée à chacun des 39 pays d'Afrique subsaharienne, suivant un certain nombre d'indicateurs de performance des politiques et des institutions. Établi sur une période allant de janvier à décembre, le rapport jauge aussi la capacité, des structures politiques et institutionnelles nationales, à soutenir une croissance durable et à réduire la pauvreté. Les indicateurs, au nombre de 16, ont été regroupés en quatre catégories dont la gestion économique, les politiques structurelles, les politiques d'inclusion sociale et d'équité et la gestion des institutions du secteur public.

Dans le classement, le Rwanda s'en tire avec une note de 4 sur 6 et maintient sa place de premier pays africain pour la troisième fois consécutive. Il est suivi du Cap-Vert avec une note de 3,8 sur 6. Le Sénégal, le Kenya et l'Ouganda referment la liste des cinq premiers, avec chacun une note de 3,7 sur 6. Le pays des hommes intègres est classé neuvième avec une note de 3,5 juste derrière le Ghana (3,6) et la Côte-d'Ivoire (3,5).

Indice du capital humain

La Tanzanie est le dernier du top 10 des pays africains dont les politiques et institutions sont performantes, avec une note de 3,5. Sur les 39 pays dont les politiques et institutions ont fait l'objet d'évaluation par la Banque mondiale, le Soudan du Sud est classé dernier de la liste avec la note de 1,4. Il arrive derrière l'Erythrée (1,9) et la Somalie (2,0).

Dans l'ensemble les 39 pays ont obtenu une moyenne de 3,1 sur 6. Une moyenne restée presque inchangée depuis 2016. Le rapport de la Banque mondiale souligne que les pays en tête du classement sont aussi ceux qui possèdent les économies les plus dynamiques de la région. Sur les 15 pays ayant obtenu des notes inférieures à la moyenne régionale, la plupart sont des États fragiles.

Des performances presque dans le même ordre sous la crise du Covid-19

Le rapport fournit en outre un état des lieux des politiques et institutions nationales au début de la pandémie de Covid-19, en mettant en évidence la nécessité, pour les pays IDA de la région, à agir pour renforcer leur système de santé, protéger leur capital humain, améliorer la gouvernance du secteur public et mettre en œuvre des réformes structurelles visant à stimuler la productivité.

Les pays fragiles toujours à la traîne dans tous les groupes d'indicateurs, signe le rapport. Un fossé élargi dans les domaine de la gestion économique et des politiques structurelles

Sur l'indice mondial de sécurité sanitaire, le Kenya est en tête du classement, suivi de l'Ouganda et de l'Ethiopie. Ici, la Somalie détient la queue tandis que le Rwanda et le Burkina occupent respectivement la 17ème et la 23ème place. Le Kenya détient aussi le record sur l'indice du capital humain, suivi du Zimbabwe et du Ghana. Le Tchad est dernier juste derrière le Soudan du Sud et le Niger.

Selon la Banque mondiale, la pandémie de Covid-19 aura des effets néfastes sur le capital humain en raison des perturbations causées à des services essentiels de santé, des pertes de revenus et des mesures de fermeture des établissements scolaires. « Pour un grand nombre de pays, la lutte contre la pandémie aura pour conséquence de détourner des ressources publiques au détriment d'autres services de santé en raison d'une marge de manœuvre budgétaire limitée, tandis que dans la plupart d'entre eux la mise en place de mesures de confinement a imposé la fermeture des écoles et entraîné des pertes de revenus chez les familles pauvres qui travaillent dans l'économie informelle et sont privées de ce fait d'une protection sociale » écrit la Banque mondiale dans son rapport.

Elle ajoute que les estimations indiquent que la fermeture des établissements d'enseignement a concerné 252 millions de jeunes dans l'ensemble de la région. Ce qui devrait détériorer davantage le niveau des apprentissages.

La Banque mondiale suggère aux pays de mettre en œuvre des politiques visant à soutenir les ménages vulnérables, protéger les moyens de subsistance, garantir l'accès à l'éducation et renforcer la connectivité numérique.

Une synthèse de Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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