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Diplomacy & Defense Think Tank News

« Pourquoi perd-on la guerre ? » – Trois questions à Gérard Chaliand

IRIS - Tue, 26/04/2016 - 10:59

Stratégiste, géopoliticien, Gérard Chaliand est un observateur engagé des conflits irréguliers sur quatre continents. Il répond à mes question à l’occasion de la parution de « Pourquoi perd-on la guerre ? Un nouvel art occidental », aux éditions Odile Jacob.

En forte infériorité numérique, les Occidentaux ont néanmoins gagné la guerre durant la colonisation et, en supériorité technologique et numérique, ils les ont toutes perdues dans la période récente. Comment expliquer ce paradoxe ?

Ce paradoxe apparent s’explique historiquement. Au XIXe siècle, la Révolution industrielle permet un bond en avant des Européens, qui est incompréhensible pour les sociétés afro-asiatiques, d’autant plus que celle-ci est préparée par le mouvement des idées depuis le XVIIIe siècle. Les sociétés asiatiques, bien que plus avancées, sont subjuguées par l’irruption brutale de l’Europe, origine du véritable choc de civilisations de l’époque contemporaine. Celles-ci tendent à se réfugier comme recours dans le religieux (comme les musulmans) ou la morale (comme les confucéens), mais elles sont divisées, sans cohésion nationale (cette idée nouvelle étant inconnue) et, du point de vue militaire, sans sanctuaire et sans soutien extérieur, deux facteurs indispensables dans le cadre des guérillas.

Par la suite, les élites urbaines qui parlent peu ou prou la langue du colonisateur ou de l’adversaire, cherchent à imiter les institutions de celui-ci (parti, parlement, constitution, république, révolution jeune turque 1908, république chinoise 1910). En vain. Il faudra s’emparer de l’idée nationale et la retourner contre les Européens. Ce processus a lieu entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, notamment « grâce » aux défaites infligées par les Japonais en 1942-43 en Asie aux Européens et à l’idéologie marxiste-léniniste très mobilisatrice. Ce processus avait été entamé en Chine par Mao qui transforme la guérilla en véritable guerre révolutionnaire dont le but est de s’emparer du pouvoir à travers la mobilisation des populations par les cadres, via la persuasion et/ou la coercition. Cet exemple est suivi par les Vietnamiens et l’aide extérieure est souvent fournie par l’Union soviétique.

En réalité, le prestige des Européens est perdu lors des occupations japonaises et l’esprit du temps se modifie de façon décisive. Le racisme ne peut plus être défendu (défaite de l’Allemagne hitlérienne), le droit à l’auto-détermination est accordé (1948), le colonialisme des Européens est condamné (les Américains y sont hostiles) et les luttes de libérations se multiplient. La France, pour sa part, livre en Indochine et en Algérie des combats retardateurs.

Les troupes coloniales étaient immergées dans la population locale. Les troupes actuelles sont « bunkerisées ». Est-ce la raison de ce changement ?

Bien sûr, les troupes coloniales étaient immergées dans les pays dominés. Les officiers – comme les troupes – restaient présents des années et connaissaient le terrain et les coutumes locales, sinon les cultures.
Aujourd’hui, la rotation des troupes est « au mieux » d’une année depuis la guerre du Vietnam, souvent moins pour les forces spéciales ,avec pour souci premier de ne pas avoir de pertes, ce qui tend à créer une mentalité de « bunker ». En dehors des opérations « coup de poing » on est plus gibier que chasseur. Et il faut noter que l’asymétrie la plus importante est non pas dans les armes ou la technologie mais dans l’idéologie. C’est l’Autre qui est intensément motivé.

Faut-il, dès lors, éviter toute intervention militaire occidentale sur des théâtres extérieurs ?

Les modifications dans les rapports démographiques dont nous n’avons pas encore pleinement pris conscience ; jouent leur rôle dans le paradoxal « zéro mort ». Il ne faut pas intervenir à tort et à travers sans connaissance du milieu concerné et sans une perspective politique destinée à créer une solution favorable justifiant l’investissement militaire.

À cet égard, la guerre d’Irak (2003), qui était une guerre de choix destinée à remodeler le « Grand Moyen-Orient », s’est révélée un fiasco, dû aux erreurs des néo-conservateurs qui s’imaginaient être omnipotents. « L’État islamique » est en grande partie le résultat de cette guerre de choix à laquelle étaient opposés bien des secteurs de l’establishment, notamment au Département d’État.

Que dire du désastre du conflit libyen dont les dégâts collatéraux dans la zone sahélo-saharienne sont essentiellement à la charge de la France ? Un engagement militaire est en principe destiné à déboucher sur une paix favorable.

Le marché des sous-marins en Australie : une victoire technologique et diplomatique pour DCNS et pour la France

IRIS - Tue, 26/04/2016 - 10:43

Le moins que l’on puisse dire est que le marché des sous-marins en Australie a été gagné de haute lutte par l’entreprise française DCNS face aux Japonais de Mitsubishi Heavy Industries et Kawasaki Heavy Industries et à l’entreprise allemande ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS). Les Français ne partaient pourtant pas favori.

Sur le plan diplomatique, les Japonais avaient une longueur d’avance. Ce sont des riverains du Pacifique et le gain du marché par le Japon aurait permis de renforcer l’alliance trilatérale entre l’Australie, le Japon et les Etats-Unis pour faire face à la Chine. C’était la solution privilégiée du précédent gouvernement australien présidé par Tony Abbott et les Japonais ont espéré jusqu’à la fin de l’année 2014 que l’Australie opte pour des sous-marins japonais sans même qu’un appel d’offre ne soit lancé. Si ce pays a en effet libéralisé sa politique d’exportation le 1er avril 2014, il aurait éprouvé les plus grandes difficultés à transférer les technologies nécessaires à la fabrication des bateaux dans les chantiers d’Adélaïde. De plus, l’Australie a sans doute craint qu’un choix pour le Japon n’indispose trop fortement la Chine qui devient le partenaire commercial incontournable de la région, y compris en Australie.

Les Allemands pouvaient compter pour leur part sur un atout majeur : TKMS est le plus grand fabricant mondial de sous-marins conventionnels. Mais les Australiens avaient besoin d’un sous-marin qui ait une allonge plus grande que ceux fabriqués jusqu’alors par TKMS afin de pouvoir croiser jusqu’en Asie du Nord-Est. Sur le plan diplomatique, le choix allemand n’était certes pas susceptible d’effrayer la Chine, mais l’Australie avait besoin de plus qu’un fabricant de bateau, il voulait un partenaire stratégique qui ait des intérêts dans la région ce qui est le cas de la France avec notre présence en Nouvelle Calédonie et dans les Iles du Pacifique. La France conserve en effet de ce fait, même en quantité réduite, des moyens militaires dans la région.

Enfin dans cette équation australienne, il y avait également un quatrième pays qui comptait dans la décision : les Etats-Unis. Rien ne pouvait certainement se faire sans leur aval tant l’équipement en sous-marins de l’Australie joue un rôle dans l’équilibre militaire de la région. Cette implication américaine dans le choix du sous-marin japonais était symbolisée de deux manières. D’une part le système de combat qui devait équiper le sous-marin australien était nécessairement américain pour cause d’interopérabilité avec les forces américaines dans le Pacifique. D’autre part les Australiens avaient été jusqu’à nommer un ancien secrétaire d’Etat à la marine américain à la tête du panel d’experts qui avait été désigné pour évaluer les offres remises par les trois concurrents en novembre 2015. Pour cause d’alliance stratégique, on a d’ailleurs cru longtemps que les Japonais auraient gain de cause avec l’appui des Américains.
De ce fait il faut considérer le choix non seulement comme une victoire technologique et industrielle mais aussi comme une victoire diplomatique.

Sur le plan technologique et industriel, DCNS présentait tout d’abord la garantie de pouvoir développer le type de sous-marins que souhaitaient les Australiens. Celui-ci, plus gros que les sous-marins conventionnels fabriqués habituellement par DCNS, sera dérivé du sous-marin d’attaque fabriqué à l’heure actuelle pour la marine française. La différence majeure viendra du fait que le sous-marin australien aura une propulsion classique diesel/électrique et non une propulsion nucléaire comme le Barracuda français.

En second lieu, DCNS est habitué désormais à gérer des contrats importants de ventes de sous-marins comprenant la fabrication sur place et des transferts de technologie. C’est le cas des ventes de sous-marins Scorpène à l’Inde en 2005 et au Brésil en 2009. Or la question des emplois créés en Australie a pris une importance grandissante avec le temps. Le plan de charge en chute libre du chantier local ASC devait se traduire par des suppressions d’emplois dans la région d’Adélaïde, dans le Sud de l’Australie. Cette question était devenue un enjeu de campagne électorale en Australie avant les élections anticipée au mois de juillet de cette année et il était important pour le Premier ministre Malcolm Turnbull de communiquer rapidement et de manière positive sur ce sujet. C’est ce facteur qui a d’ailleurs desservi les Japonais dans la dernière ligne droite. Ces derniers avaient fait l’objet d’une campagne de presse très négative de la part des élus locaux du Sud de l’Australie et de la presse australienne, les Japonais ayant annoncé à l’origine qu’ils fabriqueraient les sous-marins destinés à l’Australie au Japon. Sur ce plan, DCNS a donc pu donner toute garantie quant à sa capacité à travailler avec les entreprises australiennes qui seront impliquées dans la fabrication du sous-marin.

Enfin, c’est une victoire diplomatique pour la France. Pour ce type de contrat très important il est en effet impossible de l’emporter sans une implication diplomatique forte. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe et la chancelière allemande Angela Merkel l’ont d’ailleurs fait mais sans succès. La France a peut-être su profiter d’une relative discrétion à ce niveau, préférant agir sans grande déclaration médiatique, en s’appuyant sur son bon positionnement diplomatique. La France est un acteur stratégique de la région, contrairement à l’Allemagne, mais elle n’est pas marquée aussi fortement que le Japon dans son opposition à la Chine ce qui pouvait rassurer les Australiens. La France a également sans doute profité de la bonne relation stratégique qui s’est nouée avec les Etats-Unis ces dernières années. Car si la décision ne se prenait pas à Washington, les Américains pouvaient en revanche certainement s’opposer à un choix qui n’aurait pas conduit à un renforcement de l’alliance stratégique dans la région.

Les conséquences de de contrat sont multiples. Tout d’abord, il va se traduire par un nombre important d’emplois en France : 4000 pour les six prochaines années selon DCNS. En second lieu, le phénomène the winner take all pourrait s’imposer. La concurrence est féroce sur le marché de l’exportation des sous-marins et la perte du contrat australien est une mauvaise nouvelle pour l’entreprise allemande TKMS. Ce choix peut donc être aussi l’occasion de relancer un processus de consolidation de l’industrie navale militaire européenne qui s’imposera de toute manière avec le temps.

Quo vadis Pentagon?

SWP - Tue, 26/04/2016 - 09:41
Entwicklungstrends in der US-Verteidigungspolitik und die Folgen für Europa

Special issue of Southeast European and Black Sea Studies Journal now available

ELIAMEP - Tue, 26/04/2016 - 09:33
The latest edition of Southeast European and Black Sea Studies was recently been published and is available online.  This is a special issue focusing on the Ukraine crisis and Sub-State and Non-State Actors, guest edited by Dr Emmanuel Karagiannis and Dr Tracey German, both of King’s College London. The introduction is free to access and explains that ‘there has been a change in the distribution of power throughout the international system with the emergence of a range of non-state actors who are threatening to fundamentally alter the basis of traditional state-based power.’

The issue features pieces looking at this issue from a variety of angles, including articles on ‘ideas, political-social norms and emotions as mobilization mechanisms,’ ‘hybrid civil Society in Ukraine,’ ‘the outcomes of using non-state actors in civil conflicts’ and ‘Paramilitary motivation in Ukraine.’ A number of the articles are free to access as well for a limited time.

You can find more information here.

ELIAMEP working paper explores whether Greece could embrace Islamic Finance

ELIAMEP - Tue, 26/04/2016 - 05:13

Nowadays Islamic finance is gradually becoming an important part of the international financial system. During the ongoing financial crisis, the role of Islamic finance for the stabilisation of the international financial system appears to be strong and promising due to its ethical principles and religious foundation. This analysis focuses both on the quantitative and qualitative examples of the economic upheaval in the Eurozone and Greece and explores the prospects of introducing and developing possible prospects of Islamic finance in the Greek economy.

Working Paper 74/2016: Embracing Islamic Finance in Greece: A preliminary analysis

Author: Dr Evangelos Venetis

 

Digital Estonia: Harnessing the Power of Information Technology for Improved Governance

European Peace Institute / News - Mon, 25/04/2016 - 19:10

On Tuesday, May 3rd at 1:00pm EST, IPI together with the Permanent Mission of the Republic of Estonia to the UN will cohost a Global Leaders Series presentation featuring H.E. Mr. Taavi Rõivas, Prime Minister of the Republic of Estonia.

The Republic of Estonia—ranked among the most transparent democracies in the world—has become a global leader in digital governance, exemplifying ways governments can more effectively and efficiently engage with citizens. Its thriving technology sector has made Estonia one of the most wired counties in the world. At this event, Prime Minister Taavi Rõivas will discuss Estonia’s path to e-governance—from establishing necessary legal frameworks to building infrastructure—and the important role of political leadership in making such innovations possible.

As countries strive to achieve the ambitious Sustainable Development Goals, what lessons does Estonia have to share regarding how to harness the power of information technology to bridge digital divides, improve the public sector’s information and service delivery, and promote greater civil society engagement?

At this event on May 3rd, Mr. Rõivas will share insights into Estonia’s digital rise and governance. He will discuss how developing information technology can improve governance in the context of promoting political legitimacy and implementing the 2030 Agenda for Sustainable Development.

[GEOTALK] Haïti, instabilité politique et crise humanitaire

IRIS - Mon, 25/04/2016 - 18:28

Action contre la Faim (ACF) et l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) présentent “GEOTALK, improving our world’s understanding” :
Conférence du 20 avril 2016 avec Eric Sauray, politologue, avocat et enseignant à Paris XIII

80% des décrocheurs déjà en difficulté au primaire

Institut Montaigne - Mon, 25/04/2016 - 15:35
Date de parution: Vendredi 22 Avril 2016Auteur: Fanny AnorNom de l'editeur: Le Figaro MagazineImage de l'editeur: Description: Près de 150 000 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans savoir ni lire, ni écrire, ni compter correctement ; 80% d'entre eux étaient déjà en difficulté à l'école primaire. Les inégalités entre élèves se créent dès la petite enfance, persistent tout au long de leur parcours scolaire et pèsent sur leur insertion professionnelle et sociale future.Type de parution: L'institut s'exprimeType de média: Presse

Islamism: What It Means for the Middle East and the World

European Peace Institute / News - Mon, 25/04/2016 - 14:00

On Monday, April 25th at 6:00pm EST, IPI will host a Distinguished Author Series event featuring Tarek Osman, author of Islamism: What It Means for theMiddle East and the World. The conversation will be moderated by IPI Senior Adviser for External Relations Warren Hoge.

A political, social, and cultural battle is currently raging across the Middle East. On one side are the Islamists, those who believe Islam should be the region’s primary identity. In opposition are the nationalists, secularists, royal families, military establishments, and others who view Islamism as a serious threat to national security, historical identify, and a cohesive society. Writing in the aftermath of the Arab uprisings, the author addresses frontally the crucial question of whether Islamism can ever become compatible with modernity. Informed by his deep knowledge of Arab culture and history, Mr. Osman points toward what the Islamists’ future prospects will entail for the region, the West, and the rest of the world.

Tarek Osman published his prescient, best-selling book Egypt on the Brink just weeks before Egypt’s 2011 uprising. He has appeared as a commentator on most major international news networks and is a regular contributor on the Arab world and Islamism for many leading newspapers and magazines worldwide. He wrote and presented the BBC documentary series “The Making of the Modern Arab World” (2013) and “Sands of Times: A History of Saudi Arabia” (2015) and is the political counsellor for the Arab world at the European Bank for Reconstruction and Development. He has longtime experience in strategy consulting, political economy, and investment banking and management. He studied at the American University in Cairo and at Bocconi University in Milan.

Der Konflikt zwischen Russland und der Türkei – Ende offen

SWP - Mon, 25/04/2016 - 13:40

Ende November 2015 kollabierten die bis dahin vor allem auf wirtschaftlicher Ebene gedeihlichen Beziehungen zwischen Russland und der Türkei, nachdem die türkische Luftwaffe im Umfeld des Kriegs in Syrien ein russisches Militärflugzeug abgeschossen hatte. Das Zerwürfnis zwischen Moskau und Ankara beeinflusst auch die Außenpolitik der Staaten von der Schwarzmeerregion bis Zentralasien. So haben sich im ersten Quartal 2016 die Beziehungen zwischen Ankara und Kiew in Gegnerschaft zu Russland intensiviert. Als der Karabach-Konflikt im April 2016 bedrohlich aufflammte, nährte dies Spekulationen, der russisch-türkische Antagonismus habe die Eskalation im Streit zwischen Aserbaidschan und Armenien mit angetrieben. In Zentralasien stärkt Russland seit 2014 seine Machtposition in sicherheitspolitischen Regionalorganisationen. Zugleich kooperieren dort Länder wie Kasachstan in kulturellen und wirtschaftlichen Bereichen mit der Türkei. Der Konflikt zwischen Moskau und Ankara stürzt einige Staaten in Russlands »nahem Ausland« in ein diplomatisches Dilemma.

La difícil coyuntura económica en América Latina

Real Instituto Elcano - Mon, 25/04/2016 - 09:27
ARI 32/2016 - 25/4/2016
Federico Steinberg y José Pablo Martínez
América Latina se enfrenta a una profunda crisis económica, fruto del hundimiento del precio de las commodities y de la ralentización del comercio mundial, que le obliga a afrontar reformas.

„Transforming our world!“: Mut zum Umbau des Entwicklungssystems der Vereinten Nationen

Bonn, 18.10.2016. „Transforming our world“ – unter diesem Leitsatz steht die im September 2015 von den Mitgliedsstaaten der Vereinten Nationen (VN) beschlossene „2030 Agenda für nachhaltige Entwicklung“. Um wirksam und effizient zur Umsetzung dieser universellen Agenda beizutragen, müssen die Staaten nun auch das Entwicklungssystem der Vereinten Nationen umbauen. Aber wie? Hierüber wird derzeit im „Wirtschafts- und Sozialrat“ (ECOSOC) der VN beraten. Bis Juni sollen u.a. durch ein unabhängiges Beraterteam Reformoptionen erarbeitet werden. Dabei kann es nicht nur um die Wiederbelebung der sich schon lange hinschleppenden Reformprozesse gehen. Ausgehend vom neuen universellen Begriff von Entwicklung müssen auch die tragenden Prinzipien, die Aufgaben und die globale Rolle des VN-Entwicklungssystems neu justiert werden. Das Entwicklungssystem der Vereinten Nationen umfasst eine Vielzahl von Organisationen und Gremien, die vom ECOSOC koordiniert werden – theoretisch jedenfalls. Praktisch ist es ein kaum steuerbares System, eher ein „Wirrwarr von Systemen“, wie es der ehemalige Bundespräsident Horst Köhler in seiner Rede zum 70. Geburtstag der Vereinten Nationen ausgedrückt hat. Es gilt vielen heute als ineffizient, ineffektiv und wenig kohärent. Durch seinen Fokus auf operative Entwicklungsarbeit, die anhaltende Dominanz klassischer Geber sowie das Entstehen neuer Plattformen und Institutionen (z. B. globale Fonds oder neue Entwicklungsbanken) droht ihm außerdem eine politische Marginalisierung.

Was ändert sich mit der 2030 Agenda? Bislang folgte das VN-Entwicklungssystem – anders als die anderen Säulen Frieden, Menschenrechte sowie Humanitäres – der Vorstellung einer zweigeteilten Welt: Hier der Hilfe-leistende „Norden“, dort der Hilfe-empfangende „Süden“. Die 2030 Agenda hebt durch das neue Prinzip der Universalität diese überholte Zweiteilung der Welt auch konzeptionell auf. Alle Länder, reichere wie ärmere, müssen ihre Entwicklungspfade und -anstrengungen neu ausrichten. Transformative Zusammenarbeit für nachhaltige Entwicklung muss weniger als Hilfe, sondern immer mehr als gegenseitiges Lernen und Verändern zwischen Ländern aller Einkommensgruppen gestaltet werden.

In der 2030 Agenda kommt auch ein neuer und neuartiger Bedarf an internationaler Kooperation zum Ausdruck. Herausforderungen in Bereichen wie Migration, Umwelt, globale Gesundheit oder auch Friedensentwicklung können immer weniger einzelstaatlich oder bilateral bewältigt werden. Bedürftigkeit und Solidarität bleiben wichtige Faktoren internationaler Zusammenarbeit, müssen aber – gerade in Zeiten zunehmender Nationalismen und, damit verbunden, abnehmender moralischer Ressourcen – durch eine neue Rationalität von Investitionen in das kollektive Interesse an Sicherheit, Wohlstand und Schutz des Planeten ergänzt werden.

Das transformative Projekt der 2030 Agenda kann nicht in den inhaltlichen und institutionellen Mustern der Vor-2015-Welt umgesetzt werden. Auch das Entwicklungssystem der Vereinten Nationen ist dafür weder gemacht noch gut geeignet. Die Mitgliedsstaaten sollten den neuen Auftrag der 2030 Agenda nutzen und das Entwicklungssystem neu und universell ausrichten. Ein „Mission Statement“, das die 2030 Agenda in ihrer Universalität und Gesamtheit zur Grundlage der normativen und operativen Arbeit des neuen „VN 2030 Systems“ macht, wäre ein Anfang. Als Kernelemente müssten darin genannt werden:

  1. Stärkung der Norm- und Standardsetzung sowie der konzeptionellen Arbeit, um die politische Führungsrolle in der globalen Zusammenarbeit für nachhaltige Entwicklung zu behaupten.
  2. Ausbau von Berichterstattung, Monitoring und Beratung für die Umsetzung der 2030 Agenda in allen Mitgliedsstaaten, auch in den Industrieländern.
  3. Fokussierung der operativen Projektarbeit auf die ärmeren, fragilen und Konfliktländer, in denen andere Entwicklungsakteure nicht oder noch nicht handeln können.
  4. Unterstützung der Mitgliedstaaten bei der Bearbeitung grenzüberschreitender und globaler Probleme, auch auf regionaler Ebene.
  5. Berufung eines Hochkommissars für nachhaltige Entwicklung, zuständig für strategische Steuerung und Management des „VN-2030-Systems“.
  6. Umgewichtung zweckgebundener Beiträge auf eine verlässliche Kernfinanzierung, basierend auf multilateral vereinbarten Agenden und Strategieplänen.
Diese Vorschläge betreffen nicht nur das „VN-2030-System“ selbst, sondern sie enthalten auch eine Forderung an die Mitgliedsstaaten: Bislang sehen z. B. die „Geberstaaten“ die Vereinten Nationen häufig nur als Dienstleister für eigene kurzfristige Initiativen. Auch „Nehmerstaaten“ haben sich oft in dieser Rolle bequem eingerichtet. Beide Seiten beharren auf ihrer Souveränität. Dadurch untergraben sie den Mehrwehrt der VN als multilaterale Organisation. Jetzt kommt es darauf, in ein neues universelles „VN-2030-System“ zu investieren – durch Ressourcen, Kompromissbereitschaft und einen Vertrauensvorschuss – um jenen längerfristigen Gewinn an geteilter Sicherheit und gemeinsamem Wohlstand innerhalb der planetarischen Grenzen zu erreichen, auf den die 2030 Agenda zielt.
Dieser Beitrag ist am 25.04.2016 auf www.dgvn.de erschienen.

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