Raids (424, août) et Raids Aviation (n° 55, août-septembre) sont disponibles.
Au sommaire de Raids:
- "Lynx", un goût de la haute intensité
- Dossier SOFINS 2021
- "Chasseur de terroristes", témoignage d'un ancien membre des Unités spéciales de la police fédérale belge
- NL-MARSOF, les forces spéciales de la marine néerlandaise
- Roger Bracco, un mercenaire et compagnon de Bob Denard du Katanga aux Comores.
Au sommaire:
- "Atlantic Trident 2021" Exercice trilatéral de la guerre aérienne de haute intensité
- la Flottille 36F. Avec les corsaires de la nuit
- "Iniochos 2021" : le "Red Flag" grec
- Tupolev Tu-22M3M Backfire C de la "Dalnaya Aviatsiya"
- Republic of Singapore Air Force (2. L'armée de l'air de la cité-État
L’été venu, l’équipe de B2 part en pause estivale. Le rythme a été intensif ces derniers mois. Et tout le monde a besoin de souffler. Nous vous offrirons néanmoins quelques articles exclusifs, pour vous distraire ou vous informer. Nous reprendrons la plume si l’actualité européenne devient brûlante. Sinon ce sera l’occasion de relire un des 15.000 articles que vous n’avez pas eu le temps de lire ou, tout simplement, de faire pause. C’est bien aussi…
© NGVCet article En pause estivale est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.
(B2) Le tour des missions et des opérations ne ressemble finalement jamais à un autre. Ce mois ci, nous embarquons à côté des Européens sur le pont d’un navire, à terre. Ou pour escalader les pentes d’une montagne pour y cueillir des mines anti-personnel. Ils applaudissent à la créativité de forces de l’ordre, pour lutter contre la corruption. En Iraq, la mission étend sa présence au Kurdistan…
Niamey (Niger). Nouvelle compagnie mobile à la frontière
La création d’une troisième Compagnie Mobile de Contrôle des Frontières (CMCF) est sur les rails. Un accord vient d’être signé en ce sens entre la mission européenne de soutien aux forces de sécurité intérieures et de la stabilisation du Niger (EUCAP Sahel Niger) et la Police nationale. Détails ici
(crédit : EUCAP Sahel Niger)Erbil (Iraq). Présence renforcée en Kurdistan irakien
Dans la perspective de l’ouverture d’une présence à Erbil, le chef de la mission de l’Union européenne de conseil à la sécurité intérieure (EUAM Iraq), Christoph Buik, s’est déplacé pour une série de rencontres avec les autorités régionales. L’enjeu est de renforcer la coopération dans le domaine de la réforme du secteur de la sécurité. Une visite largement relayée par la presse locale. Détails ici
Le chef de mission C. Buik, et Dr Hemin Hawrami, vice-président du Parlement du gouvernement régional du Kurdistan (crédit : EUAM Iraq)Mogadiscio (Somalie). Bateau à terre
Le « ship in a box » (SIAB), le centre de formation des forces de l’ordre, a servi de terrain d’exercice à une formation d’intégration conjointe entre les unités de police maritime du port de Bosaso (BP-MPU) et des forces de police somaliennes (SPF-MPU). Le SIAB est la reproduction, à terre, d’un pont de navire marchand. Il été remis à la police maritime des forces de police somaliennes (SPF-MPU) par la mission de l’UE de soutien aux capacités maritimes (EUCAP Somalia), il y a deux ans. Détails ici
À bord du SIAB, les forces de l’ordre s’entraînent, notamment, aux procédures d’embarquement pour des inspections à bord des navires marchand (crédit : EUCAP Somalia)Treskavica (Bosnie-Herzégovine). Déminage en haute montagne
Lorsque les membres de l’équipage de l’hélicoptère des opérations aériennes de l’EUFOR Althea (opération de stabilisation de l’UE) partent avec l’Agence de protection civile (CPA) de Bosnie-Herzégovine, sur les pentes du Mont Treskavica (2088 mètres au sommet), ce n’est pas pour un exercice ou un simple circuit de randonnée. Mais pour une opération de déminage. Ici, sur des sentiers de randonnée, on retrouve encore des mines anti-personnel et des restes explosifs de guerre déplacés par les avalanches. Détails ici
Golfe d’Aden. La voie maritime de l’aide alimentaire
L’escorte des bateaux du programme alimentaire mondial reste une activité phare de l’opération de lutte contre la piraterie maritime (EUNAVFOR Atalanta) dans le golfe. L’EUNAVFOR Somalie a « un taux de réussite de 100 % dans la protection du PAM dans la Corne de l’Afrique, et nous sommes pleinement engagés à le maintenir » explique le contre-amiral (LH) Luca P. Esposito, commandant de la force CTF 465. Détails ici
(crédit : EUNAVFOR Atalanta)Ukraine. Campagne contre la corruption
Trois vidéos et trois affiches ont été retenues pour illustrer la nouvelle campagne de sensibilisation sur l’importance de la prévention et de la lutte contre la corruption, menée par la mission de conseil de l’Union européenne aux forces de sécurité intérieure ukrainiennes (EUAM Ukraine). La remise des prix a eu lieu en juillet. Près de 100 candidats, issus de 14 académies des forces de l’ordre, ont répondu au concours lancé par la mission en partenariat avec la Fondation Hanns Seidel. Détails ici et les affiches à découvrir là.
L’une des affiches primées (crédit : EUAM Ukraine)Enguri (Géorgie). Visite du voisin ukrainien
Le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, s’est rendu sur le pont d’Enguri, près de la ligne de démarcation administrative abkhaze. L’occasion pour le chef de la mission d’observation de l’UE en Géorgie (EUMM Georgia), l’ambassadeur Marek Szczygieł, de lui faire un topo sur les enjeux et les évolutions contrastées de la situation en termes de sécurité et sur un plan humanitaire. Détails ici
(crédit : EUMM Georgia)Bamako (Mali) Prise de poste
Le nouveau commandant de force de l’EUTM Mali, le général de brigade allemand Jochen Deuer, a pris son poste le 7 juillet 2021. Il succède au général de brigade Fernando Luis Gracia Herreiz (armée espagnole). Détails ici
(crédit : EUTM Mali)(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)
NB : Pour tout connaître des dernières évolutions de la politique de défense européenne, l’indispensable à se procurer : la nouvelle ‘boîte à outils’ de la défense européenne, qui vient de paraître, ainsi que notre ouvrage de référence sur la PSDC
Lire aussi sur le B2 Pro (parus en septembre) :
Et sur le blog :
Cet article Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (juillet 2021) est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.
(B2) La situation des interprètes afghans ayant travaillé pour la mission de l’UE ‘EUPOL Afghanistan’ se heurte à un vide juridique. Qui va les protéger ?
Aidés de leurs interprètes, les Européens ont formé les forces de la police afghanne (EUPOL Afghanistan)Qui doit les protéger ?
Parce qu’ils étaient employés par l’Union européenne, au sein de cette mission qui s’est déroulée de 2007 à 2016, la question se pose maintenant de savoir qui doit les protéger. Question cruciale alors qu’objectivement leur vie peut être mise en danger par l’avancée des Taliban. Certains pays, tels les Pays-Bas (1), n’acceptent leur demande d’asile et de rapatriement en Europe que s’ils ont travaillé pour des nationaux, comme l’indique le quotidien Trouw qui cite le cas concret d’un interprète, traducteur et agent de liaison pour EUPOL. Celui-ci attend cependant toujours d’être fixé sur son sort.
Des interprètes en danger
Pour l’ancien avocat général Jan Gras, qui a travaillé trois ans avec EUPOL en Afghanistan, dans l’unité anti-corruption puis à la formation des hauts gradés de la police afghane, chaque Afghan qui a travaillé pour la mission de maintien de la paix est « en danger », et cela inclut également les policiers, comme il le raconte à Trouw. « Quiconque a visiblement travaillé en étroite collaboration avec nous est désormais en danger. Je sais par un policier que sa voiture a explosé, il essaie maintenant de sortir du pays. »
Une centaine de personnes concernées ?
Le nombre de personnes concernées pourrait dépasser la centaine. « C’est difficile à estimer », reconnaît Jan Gras. « Mais au sein d’EUPOL nous avions une centaine de personnes [qui] avaient tous un interprète personnel. […] Lorsque je travaillais pour l’unité anti-corruption, j’avais un interprète personnel qui était toujours avec moi. Je ne pouvais rien faire sans lui. Les Afghans ont également traduit les leçons que j’ai enseignées et les programmes que j’ai créés. »
Un recensement en cours côté néerlandais
L’excuse invoquée par le gouvernement de ne pas savoir qui a travaillé pour eux est « une pure absurdité » selon lui. « Les Afghans qui travaillaient pour EUPOL étaient employés par l’Union européenne et à Bruxelles, ils savent qui était sur la liste de paie. » La police néerlandaise et le ministère de la Justice et de la Sécurité ont décidé cette semaine de faire un inventaire du nombre d’Afghans qui ont travaillé pour la mission de police , sont en difficulté aujourd’hui et souhaitent venir aux Pays-Bas.
Rapatriement loin d’être effectif
Pour les interprètes auprès des forces armées néerlandaises, la situation est plus limpide au plan juridique, mais loin d’être réglée, malgré les engagements répétés des autorités. Selon le ministère de la Défense, au moins 70 interprètes et leurs familles (sur 273 recensés) sont toujours en Afghanistan, attendant l’autorisation de venir aux Pays-Bas, indiquent nos confrères néerlandais.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article Les interprètes afghans pour la mission EUPOL Afghanistan dans un trou noir est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.
(B2 chez Ariane) On part dans l’espace avec un constructeur de fusées européennes, Ariane
Après être allé voir des satellites européens, B2 est parti chez un constructeur européen de lanceurs — autrement dit, des fusées — pour envoyer ces satellites dans l’espace (lire : 24 heures chez Airbus) Et bientôt des humains ? (Lire notre interview : L’Europe doit se réveiller et organiser la présence dans l’Espace (André-Hubert Roussel et Stéphane Israël – Ariane)).
Wow !
Les téléphones, abandonnés dans une boîte étrange. Les photos, interdites. Mesures de sécurité, au max. Ce que l’on s’apprête à voir prend des airs top secret. Et c’est bien le cas. Direction les sites d’intégration des fusées Ariane 5 puis Ariane 6. Vite, vite, on se dépêche ! Il faut tout voir. Chez Ariane, on est fier de nous faire faire le tour du propriétaire, nous mettre des étoiles dans les yeux, et nous impressionner. Pas bien difficile, il y a de quoi. Le ‘wow effect‘ est présent.
Ariane6, la nouvelle génération de lanceurs
Nous entrons dans ces bâtiments ultra-sécurisés. Chaque génération de lanceur a son hangar de production. D’un côté ceux d’Ariane 5, et à quelques mètres de là, Ariane 6, les nouveaux, où une cinquantaine de personnes seulement y travaillent.
Ariane 62 (le chiffre 2 correspond aux deux boosters)Sur le site des Mureaux de Arianegroup, en région parisienne, des équipes sont à la tâche pour fabriquer le premier étage (core stage) des lanceurs Ariane — soit de tout en bas, jusqu’où se trouve le dessin du numéro 6. Et c’est déjà immense, la taille d’une tour d’une douzaine d’étages à peu près. Cela donne une idée de la suite. Au final, une Ariane 6 fera 62 mètres (un immeuble de 20 étages) contre 55 mètres pour sa petite sœur Ariane 5.
Une meilleure productivité
Si la différence d’apparence entre une Ariane 5 et Ariane 6 est ce qu’il y a de plus marquant, derrière leur apparence ‘simple’ se cache un travail titanesque d’innovation. Non seulement dans la performance du lanceur lui-même, mais dans l’organisation de la production. Alors que seules cinq à sept fusées Ariane 5 sortent des usines par an, avec Ariane 6, l’objectif de production est de douze par an, soit une fusée par mois. Cette efficacité répond à plusieurs facteurs.
Pour Ariane5, l’intégration se fait verticalement. Pour Ariane 6, elle est horizontale. Ce changement d’organisation peut paraître anodin, mais chez Ariane, il s’agit d’un véritable game changer. Ils gagnent en temps, en efficacité — par exemple tout simplement parce qu’en travaillant verticalement, si l’on oublie un outil à l’étage supérieur, il faudra prendre l’ascenseur pour aller le chercher, souci inexistant sur une intégration horizontale. Ici, on fonctionne comme dans une usine à la chaîne : chacun des équipement suit sa route avant d’être assemblé dans l’étage principal et envoyés au Havre, en bateau, sur la Seine. Là bas, il est rejoint par l’étage supérieur (second stage), arrivé de Brême, en Allemagne. Assemblés en un seul morceau, ils départent pour Kourou, en Guyane française.
Autre gain de temps non négligeable pour Ariane 6, celui d’assemblage sur le launchpad de Kourou. Alors qu’il fallait 30 jours pour une Ariane 5, seuls dix jours seront nécessaires pour la campagne d’assemblage des nouvelles Ariane 6.
En fin de course, l’objectif est aussi de rendre la production d’une Ariane 6, 40% moins chère qu’une Ariane 5.
Détour qui vaut la peine, avant de passer à la suite, pour rendre visite au moteur Vulcain 2.1 qui partira sur Ariane 6, dont la puissance est équivalente à deux trains TGV.
Vulcain 2.1 FM2 – VLineDéjà obsolète ?
En 2024, débutera la phase de stabilisation de Ariane 6. C’est à dire que plus aucune Ariane 5 ne sera produite. Il en sera fini de cette génération, place à la nouvelle. La première Ariane 6 doit être lancée pour le second semestre 2022, alors qu’elle était au début prévue pour 2020 mais « les grands programmes de développement peuvent prendre plus de temps que prévu », justifie Stéphane Israël, le PDG d’Arianespace. A ceux qui se demandent si Ariane 6 ne sera pas obsolète une fois prête, Stéphane Israël est formel : elle ne le ne sera « pas du tout ». Au contraire, Ariane 6 « sera le lanceur de la décennie ».
Paré à toutes les opportunités
De plus, tient à rappeler son constructeur, Ariane 6 est « parfaitement adaptée à l’évolution, ainsi qu’à la demande institutionnelle et commerciale ». Pour les institutions, il y a un lanceur polyvalent pour les satellites d’observation lourds (type CSO, le satellite d’observation militaire de la France) et pour les missions scientifiques (Mars sample return, Mission de retour d’échantillons martiens). Pour les commerciaux, « la polyvalence sera la clé », souligne Stéphane Israël. Pour répondre à la tendance du moment d’envoyer des grandes constellations de satellites, il faut de grands lanceurs, comme Ariane 6.
Dans le carnet de commandes de la mission Ariane 6, se trouve déjà les satellites de navigation Galileo (le GPS européen), de géosatellites pour les opérations américaines (Viasat), et européennes de Eutelsat (deux entreprises de connexion par satellites).
L’innovation continue
Comme le dit Stéphane Israël, Ariane 6 « n’est pas la fin du voyage », seulement le « début d’un nouveau ». Et « il faudra toujours innover davantage. » Ariane se projette déjà vers les prochaines générations, après Ariane6, sur son site de Vernon, en Normandie. On y croise Thémis et Prometheus (ce dernier est développé en partie aussi à Ottobrunn en Allemagne). Ne vous fiez pas à leurs petits noms, ce sont en fait de grosses machines à la puissance redoutable. L’un est un démonstrateur d’étage de fusée réutilisable (reusable stage demonstrator) et le second un moteur réutilisable… vers l’infini et l’au-delà !
(Aurélie Pugnet)
Toutes les images sont créditées à Arianegroup/Arianespace
Cet article 24 heures chez Ariane, fournisseur d’accès à l’espace est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.
En juillet 2020, et alors que l’on s’interrogeait sur un éventuel volet dédié au soutien de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] dans le cadre du plan gouvernemental de relance de l’économie qui était en gestation, les députés Jean-Louis Thiérot et Benjamin Griveaux publièrent un rapport dans lequel ils suggérèrent de doter l’armée...
Cet article Le ministère allemand de la Défense s’intéresse à Aurora, un projet d’avion spatial est apparu en premier sur Zone Militaire.
Jusqu’à présent, la doctrine chinoise en matière d’armement nucléaire reposait sur trois concepts : la dissuasion limitée, la défense effective et la contre-attaque contre les sites clés de l’ennemi. En clair, et au-delà des considérations économiques, Pékin considérait qu’il n’était nul besoin de disposer d’un arsenal à l’image de ceux que possèdent les États-Unis et...
Cet article La Chine construit une seconde base pouvant abriter au moins 110 silos de missiles à capacité nucléaire est apparu en premier sur Zone Militaire.
(B2 à Toulouse) Les Européens ont besoin de leur accès à l’espace pour être indépendants face aux autres puissances spatiales. En particulier, avec leurs propres satellites. Immersion chez Airbus Defence & Space, un constructeur de satellites européens
Nous les utilisons tous les jours, et pourtant nous ne les voyons jamais. Les satellites qui oscillent au dessus de nous envoient nos mails, nous permettent de regarder la télévision, nous guident sur les routes, prennent des photos de la Terre… C’est charlotte sur la tête, blouse blanche Airbus sur le dos, que B2 a arpenté le site d’Airbus, à Toulouse, qui fabrique ces fameux objets. B2 a visité pour vous des salles blanches — ces espaces clos limitant la quantité de contaminants à l’intérieur — où sont construits, testés, assemblés des satellites européens et leurs équipements.
Le tout avec le téléphone en mode avion laissé à l’extérieur… Ici, on ne rigole pas avec la sécurité et l’hygiène. Les satellites et leurs équipements sont fortement protégés, pour des questions de sécurité industrielle et de souveraineté. Une fois assemblés et prêts, ils sont envoyés dans l’espace, et impossible, dès lors, de les réparer s’ils venaient à tomber en panne… Interdiction aussi donc, d’écrire au crayon gris, la pointe en graphite entrant en contact avec le papier pourrait créer des poussières… et endommager les équipements.
Airbus Space and Defence a été sélectionné, comme Thales Alenia Space pour travailler sur la deuxième génération de satellites de navigation européen Galileo (Airbus)Des gros appareils photo
Premier arrêt, la salle d’intégration des équipements optiques. Un autre nom pour désigner d’immenses appareils photos mis sur les satellites pour observer la Terre depuis l’espace. Ils servent à surveiller autant les catastrophes, que détecter le manque d’eau de cultures, suivre les changements météorologiques, ou cartographier une zone. Dans le civil, la résolution est de 30 cm (avec les derniers Pléiade néo d’Airbus), et encore plus basse pour les militaires… Le futur et l’innovation ne s’arrêtent pas à la taille de la résolution. Chez Airbus on veut notamment travailler sur la vidéo, l’agilité des appareils, le nombre des bandes spectrales (Airbus fait déjà des instruments qui peuvent décrypter 13 bandes spectrales différentes sur le même satellite).
Ici, le principal défi est d’intégrer tous les équipements avec une précision parfaite. Un satellite a un côté à l’ombre, un autre au soleil soit un côté sous +150 et l’autre à -120 degrés celsius. Tel un rail de chemin de fer qui gonfle sous la chaleur cuisante de l’été, il faut s’imaginer l’impact de la chaleur sur un satellite — et le degré de perfection nécessaire pour éviter une catastrophe.
Satellites d’observation (Airbus)Les yeux et les pieds du satellite d’observation
La perfection n’est pas laissée à l’écart dans la suite de notre parcours. Dans un bâtiment tout proche, se cachent des équipements stratégiques, principalement dédiés à l’Observation (1), comme sur la photo ci-dessus. De leurs petits noms : gyroscopes, actionneur gyroscopique (CMG). En clair, ce sont les yeux et les pieds des satellites. Entre deux panneaux lumineux prêts à alerter : « danger d’asphyxie » et « évacuation immédiate », les équipes d’Airbus fabriquent donc ces petites choses au rôle si important.
L’actionneur gyroscopique (CMG), c’est les pieds. Il oriente le satellite d’observation (donc jusque trois tonnes, rappelons qu’il n’y a pas d’air dans l’espace), pour prendre des photos comme il le souhaite.
Les yeux prennent la forme du gyroscope. Lui sait comment le satellite est orienté. Nous en avons tous sur nous, ils sont présents dans nos smartphones pour faire pivoter les écrans en format paysage/ portrait — sauf que celui développé à Toulouse est à peu près 100.000 fois plus précis. Plus précis encore, dans un coin de la salle, un gyroscope militaire. Celui-ci est « le plus précis du monde » se vante-t-on chez Airbus (Non, on n’a pas le droit de savoir ce que cela signifie). Pour imaginer la précision de la chose, dans le gyroscope il y a des fils de fibre optique. Dans le gyroscope civil, c’est environ 200 mètre de fibre, dans le gyroscope militaire c’est 4 kilomètres de fibre bobinée — le travail prend un mois entier.
Et quand le satellite se perd, il fait appel à un senseur solaire, ce petit boîtier de la taille de votre main, qui saura remettre le satellite sur le droit chemin.
C’est l’heure de l’évaluation !
Passage obligatoire pour les gyros et CMG : les tests. Des heures entières dans des boîtes qui tournent et retournent dans tous les sens, pour mesurer l’actionneur, le positionnement dans l’espace. La performance est ici mesurée à la précision. Le CMG est si sensible que la climatisation ou un train qui passe non loin fera trembler la table et bouger l’actionneur, et le gyroscope enregistrera un mouvement. Pour éviter ce genre de souci, la table de test est prévue en conséquence : elle est est faite de marbre, pèse plusieurs tonnes, posée sur une plaque anti-sismique et désolidarisée du bâtiment, coulée plus profond dans la Terre. En termes d’innovation des gyros et CMG, une voie en particulier est recherchée : être encore plus performant, soit plus fiable et précis…
15 jours pour cartographier la Corée du Nord
Au sein d’Airbus Defence & Space se cache un département de commercial intelligence, soit un service de fourniture d’analyse d’images satellites. Les images satellites sont belles à voir, mais sans analyse elles peuvent paraître un peu inutiles.
La mission : se préparer à répondre à différentes menaces. Par exemple, une invasion ou une guerre : les militaires peuvent avoir besoin d’images très rapidement et donc accès aux images civiles — Airbus a des contrats avec la direction générale de l’armement (DGA) et la direction du renseignement militaire (DRM). Face au terrorisme, les armées ont aussi besoin de couvrir les terrains, pour faire un battle management assessement, estimer les dégâts après une frappe, vérifier si une zone est habitée… Pour la marine, ils surveillent les côtes, dont les ports, et observent les échanges. Autre zone d’intérêt : le suivi de travaux dans des endroits peu sécurisés, comme des pipelines ou des mines. Grâce aux images, des équipes mesurent le tas de gravas, ou l’avancement de la construction pour leurs clients, qui n’ont donc pas à envoyer du personnel de sécurité sur place.
Avec ses satellites, Airbus mettrait par exemple 4 à 5 mois pour cartographier le Mali, une quinzaine de jours pour la Corée du nord. Sans surprise, certaines zones font l’objet de restrictions. Airbus ne peut pas vendre des images sous un mètre de résolution dans les zones sensibles françaises (exemple, quand on y voit des zones opérationnelles françaises ou des corps militaires français).
Assemblage & tests
Dernière étape : l’assemblage et les tests. C’est l’heure de vérité pour les satellites. Les panneaux sont déployés, puis ils passent des tests de radio fréquence, de résistance aux températures extrêmes… C’est le moment aussi de se rendre compte de la différence de taille entre un satellite de télécommunications en orbite géostationnaire, qui fait la taille de deux ou trois bus mis bout à bout, et d’un petit satellite d’observation pour constellation, qui fait la taille d’un frigidaire.
Pour continuer votre voyage dans l’espace, lire nos 24 heures chez Ariane.
(Aurélie Pugnet)
(1) Les CMG sont surtout utilisés pour les satellites d’observation en orbite basse (low earth orbit, LEO). Les satellites télécoms en orbite géostationnaire (GTO) fonctionnent plutôt avec de la propulsion, car ils n’ont pas besoin de la même agilité.
Lire aussi :
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Les résultats du second trimestre qu’a présentés Lockheed-Martin le 26 juillet ont déçu les analystes financiers. Si son chiffre d’affaires a progressé de 5% pour atteindre les 17,03 milliards de dollars, grâce à sa division « Espace » [+10%] et ses activités dans le domaine des missiles [+5,1%], le groupe a dû cependant inscrire dans ses comptes...
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Le 30 juin, la Suisse annonçait son intention de se procurer 36 avions de combat F-35A Lightning II auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour 5,068 milliards de francs suisses [4,69 milliards d’euros], dans le cadre de son programme Air 2030, pour lequel le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter et le F/A-18 Super Hornet de Boeing...
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Que ce soit pour les élèves officiers comme pour les élèves sous-officiers, le baptême d’une promotion est toujours un moment particulier dans la mesure où il constitue un signe fort d’identité et d’appartenance. Aussi, le choix du « parrain » est déterminant. Et il arrivé qu’il ait été sujet à caution, comme en novembre 2018, quand le...
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Pour le moment, s’ils affirment contrôler 85% du territoire afghan et 90% des frontières [ce que conteste Kaboul], les talibans ne sont pas encore parvenus à s’emparer d’une capitale provinciale. Sans doute est-ce une question de temps… Le 25 juillet, il a été rapporté qu’environ 22’000 familles [soit 150’000 personnes] avaient fui la ville de...
Cet article L’appui américain aux opérations aériennes en Afghanistan s’annonce compliqué est apparu en premier sur Zone Militaire.
Le 20 juillet, alors qu’il assistait à la prière de l’Aïd al-Adha [ou Tabaski en Afrique de l’ouest, ndlr] à la grande mosquée de Bamako, le président par intérim du Mali, le colonel Assimi Goïta, a été la cible d’une tentative d’assassinat commise par un individu armé d’un couteau. Rapidement maîtrisé par le service de...
Cet article Mali : L’auteur de la tentative d’assassinat du colonel Goïta est mort en détention est apparu en premier sur Zone Militaire.
Ces dernières années, en raison de la réduction de ses effectifs et du retrait de ses avions les plus anciens, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a dû se résoudre à mettre en sommeil plusieurs de ses escadrons, au passé prestigieux pour la plupart, comme le 1/30 Alsace ou le 1/5 Vendée. Si les...
Cet article La réactivation de l’escadron de transport « Béarn » se précise est apparu en premier sur Zone Militaire.
Affecté au groupe aéronaval formé autour du porte-avions HMS Queen Elizabeth [Carrier Strike Group 21], le « destroyer » HMS Defender a fait parler de lui, le mois dernier, lors d’une brève mission en mer Noire. Pour rappel, Moscou l’a en effet accusé d’avoir violé les eaux territoriales de la Crimée, ce qui aurait conduit la marine...
Cet article Cinq des six destroyers de la Royal Navy sont actuellement indisponibles pour des raisons techniques est apparu en premier sur Zone Militaire.
(B2) Chercheur patenté, bon connaisseur des missions PSDC, Laurent Borzillo revient sur l’opération Artémis, la première opération militaire autonome de l’UE. Une opération atypique qui n’est pas à l’origine des battlegroups, contrairement à l’imagerie européenne
Arrivée des forces sur Bunia (Reportage TV – INA) Postdoctorant (programme ambassadeur DGRIS), Laurent Borzilo est rattaché au CNRS (Cepel) et au réseau d'analyse stratégique (UQAM). Ses propos n'engagent que lui. Mais ils nous ont semblé intéressants de les mettre à disposition de nos lecteurs pour exercer leur oeil critique.Une absence d’emploi des battlegroups notable
Lorsque l’on aborde le cas des groupements tactiques de l’UE (GTUE ou battlegroup en anglais), on ne peut malheureusement que constater leur absence d’emploi jusqu’ici. Ce, alors que les premiers GTUE d’alerte ont désormais plus de 16 ans. Plusieurs auteurs (chercheurs ou praticiens) ont depuis plusieurs années écrit sur les raisons expliquant selon eux cette absence d’emploi ou sur les réformes nécessaires pour modifier cette situation considérée par plusieurs comme navrante. Pour certains, ceci est d’autant plus regrettable du fait de la réussite de ce qui fut l’opération Artémis lancée en 2003 en Ituri (République démocratique du Congo), quelques mois avant la décision relative à la création des GTUE.
La première opération autonome de l’UE
Considérée comme la première opération autonome de l’Union européenne, bien qu’ayant été réalisée avant la mise sur pied des GTUE, de par certaines de ses caractéristiques (effectifs projetés, rapidité de déploiement, durée limitée de l’opération, réalisation des objectifs, etc.), Artémis est devenue d’une certaine manière non pas la première mission des GTUE, mais ce que l’on pourrait dénommer la « mission 0 », précédant la création des GTUE, mais ayant les mêmes caractéristiques de ce que serait censée être une opération avec les GTUE. Ce faisant, la preuve serait ainsi faite de la validité du concept des GTUE, l’absence de volonté politique étant quant à elle l’unique responsable de leur non-emploi jusqu’ici.
La mission 0 des battlegroups : un mythe ?
Or l’analyse de décisions prises en 2003 (lancement de l’opération Artémis, discussions sur la création des GTUE) tend à démontrer que cette filiation forte entre Artémis et les GTUE relève du mythe. Certes plusieurs des interlocuteurs interrogés pour notre recherche, ainsi que de nombreuses sources écrites primaires et secondaires font référence à cette opération lorsque le sujet des GTUE est abordé. La source primaire la plus emblématique est justement la déclaration conjointe issue du sommet franco-britannique de Londres de 2003 annonçant la création des battlegroups : « En continuant sur la lancée du succès de l’opération Artémis dans la République Démocratique du Congo, nous proposons une nouvelle initiative pour que l’Union européenne se focalise sur le développement de ses capacités de réaction rapide afin de renforcer son aptitude à répondre aux requêtes de l’ONU dans les situations de gestion des crises à court terme »2. Artémis constitue-t-elle pour autant le modèle à partir duquel les GTUE ont été imaginés et créés ?
Des objectifs proches
La nature de la mission d’Artémis cadre, il est vrai, avec les objectifs assignés aux GTUE. Celle-ci consistait à mettre rapidement fin aux combats et exactions se déroulant dans la province de l’Ituri en République démocratique du Congo. Ce, le temps que l’ONU puisse mettre sur pied une nouvelle force militaire de casques bleus dénommée « brigade Ituri », chargée d’assurer sur le long terme la paix dans cette province. La composition des troupes de l’opération Artémis bat cependant en brèche la thèse du modèle pour les GTUE. En effet, le GTUE se veut avant tout une unité multinationale.
… Mais une composition monocolore
Certes il n’existe pas officiellement de seuils quant au pourcentage que doivent représenter les militaires de la nation cadre au sein du battlegroup. Si l’on se réfère toutefois aux battlegroups d’alerte qui se sont succédé depuis 2005, la moyenne se situe entre un et deux tiers de l’ensemble des forces. Or Artémis était composée de près de 80 % de soldats français. Cela signifie donc que si Artémis avait réellement été utilisée comme modèle, en général 80 % de la composition d’un GTUE devraient être issus de la nation-cadre. La pratique de la composition des groupements d’alerte en est très loin.
Avant tout, une opération française bénéficiant d’un rapide « habillage européen »
Cette mise sur piédestal de l’opération Artémis comme modèle pour les GTUE, sert en fait à masquer une réalité bien moins enchanteresse, à savoir qu’Artémis fut avant tout une opération française bénéficiant d’un rapide « habillage européen » en incorporant des militaires issus de divers États membres, ne servant cependant que dans des postes secondaires d’état-major ou de logistique. À notre question sur l’hypothétique filiation entre l’opération en Ituri et les groupements tactiques un de nos interlocuteurs nous donna justement cette réponse tranchée.
La réalité : loin du mythe
« C’est un mythe complet voulu par les politiques. [Le chef d’état-major de l’armée de Terre] déclencha [à l’époque] l’alerte guépard, [puis] proposa le général Thonier [comme commandant d’opération] au chef d’état major des armées. En huit à dix jours on fit partir le 3° RIMA. Rapidement il fallu faire un habillage européen. Les Belges comme d’habitude fournirent un à deux C-130. Les Suédois acceptèrent et envoyèrent leurs forces spéciales d’un niveau égal voire inférieur à un régiment d’appelés en France. […] Je ne dis pas qu’il ne fallait pas le faire, car c’est bon pour la France de ne pas être seul, mais il ne faut pas se leurrer: c’était une opération française 3».
Une volonté française ardente
Plusieurs autres militaires français occupant des fonctions clés à cette époque nous ont confirmé d’ailleurs cette version, ainsi qu’un militaire allemand en poste alors à la représentation militaire allemande auprès de l’OTAN et du Comité militaire de l’UE : « Sur Artémis, les Français nous avaient prévenus qu’ils le feraient quoiqu’il arrive, mais que cela était mieux avec un affichage européen 4».
Le symbole d’une dynamique positive
Opération française bien que présentée comme européenne tant à l’époque qu’encore aujourd’hui, Artémis ne fut malheureusement pas le modèle à la base de la création des GTUE. On ne peut néanmoins nier que celle-ci a favorisé une dynamique positive en faveur du développement des capacités militaires européennes entre l’automne 2003 et le printemps 2004.
Une proposition franco-britannique à l’origine
Une des raisons possibles de cette absence de lien est peut-être à chercher dans l’origine de la proposition de création des GTUE. En effet le projet relatif à la création de ces unités fut proposé par le gouvernement de Tony Blair aux Français lors du sommet franco-britannique de Londres en 2003, ainsi que l’attestent plusieurs de nos interlocuteurs. Ceci n’empêcha pas cependant les responsables britanniques d’adopter par la suite des politiques peu favorables vis-à-vis des GTUE, une fois ces derniers sur pied.
(par Laurent Borzillo)
Lire aussi : Opération Artémis : dix leçons pour l’Histoire
Voir ce reportage
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(B2) La participation italienne se confirme. Elle va apporter des capacités précieuses à la task-force Takuba. Pour 2022, les Italiens pourraient passer à l’encadrement des forces maliennes
C’est un détachement Air assez semblable à celui déployé à Herat en Afghanistan avec ses A129 Mangusta (MOD Italie / Archives B2)Un déploiement commencé en mars, clos d’ici la fin de l’été
Le redéploiement du contingent italien a commencé en mars dans la zone des trois frontières de Liptako Gourma. Les Italiens seront basés plus précisément dans les bases de Gao et Menaka. Et selon le ministre italien Lorenzo Guerini, il est prévu « d’atteindre la capacité opérationnelle initiale après l’été ».
Une capacité reconnaissance et MEDEVAC
L’apport italien se matérialisera surtout par une capacité de reconnaissance et d’évacuation sanitaire (MEDEVAC). Une capacité essentielle pour Takuba, qui lui permettra ainsi d’être autonome des moyens de Barkhane. Les Italiens mettent ainsi à disposition huit hélicoptères (quatre de transport et quatre d’attaque A129 Mangusta). Coût de la mission : 49 millions € (1,2 million € par mois pour le personnel et 1,4 million € pour le fonctionnement + 23 millions pour les coûts d’investissement et déploiement).
Un task-group de mentoring en 2022
Mais Rome prévoit, à partir de 2022, « d’étendre l’activité également à la formation des membres des forces spéciales locales ». Le contingent italien pourrait donc être plus important que prévu. La limite maximale d’engagement a ainsi été augmentée. Elle passe de 200 à 250 hommes pour la période 2021-2022. En moyenne, cela signifie une présence de 150 militaires présents sur le théâtre. Tandis que le nombre de véhicules double — passant de 20 à 44 véhicules.
Des appuis avec les missions conjointes
Des appuis associés seront « possibles vers et depuis les autres missions dans la zone », précise la note gouvernementale, notamment la mission bilatérale (MISIN) de formation des forces spéciales nigériennes. De même, les moyens nationaux, « complétés si nécessaire par des unités de forces spéciales », pourraient « éventuellement être utilisés pour soutenir les activités de ces missions ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2, à Cognac) Futur terrain d’accueil de l’Eurodrone, la base aérienne de Cognac-Châteaubernard abrite déjà les Reaper dont une partie sont utilisés en bande sahélo-saharienne (BSS)
Au coeur du vignoble charentais, dans le sud-ouest de la France, la base aérienne 709 s’étend sur un peu plus de 450 hectares. C’est une base en pleine croissance. Une plateforme de formation des pilotes de chasse en pleine modernisation. Près de 1500 effectifs s’y croisent. Le plus gros employeur de l’agglomération, après Hennessy, la célèbre distillerie. Sur la base, on y trouve des bâtiments anciens, dont celui abritant le mess, des casernes et des hangars où se garent les Pilatus PC 21 (quasi) flambant neufs de la formation des pilotes de chasse. Outre l’Ecole de l’aviation de chasse, la base est devenue celle de la 33e escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque (dite 33e ESRA), chargée de la mise en œuvre des drones MALE (moyenne altitude et longue distance) affectés à l’armée de l’air et de l’espace.
Les bureaux de l’escadron spécialisé de pilotes de drones (© ES/B2)Comme au cinéma, ou presque…
En recul, surprotégés, des containers forment une base dans la base. C’est là qu’opèrent les équipages des drones Reaper. « La force du Reaper, c’est sa persistance, sa capacité en temps réel, sa discrétion », explique le lieutenant-colonel Samuel, de la 33 escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque. La discrétion est aussi de mise dans ces containers où les équipages se relaient. Mais pas le bruit de la soufflerie, entêtant. L’équipage ne l’entend plus, sous ses casques. Tout est pensé pour leur concentration optimale. Jusqu’au rideau pour protéger de la lumière du jour au moment de la relève. Un équipage de Reaper compte quatre personnes. Deux dans le cockpit de pilotage (à gauche le pilote, à droite le capteur) et deux dans le cockpit de renseignement. Deux cockpits séparés. Mais les quatre membres d’équipage communiquent en permanence. Chacun fait face à une myriade d’écrans, claviers, tableaux et commandes.
Des équipages complets
Dans le cockpit de pilotage, le pilote est chargé du positionnement, de la coordination 3D, du tir. Le capteur se charge du guidage d’armement, de la boule optique. Volant de 5 à 10 km d’altitude, le Reaper quadrille au millimètre. Au renseignement, l’opérateur d’image analyse la vidéo en temps réel, il habille les images (en les retravaillant avec les éléments analysés). Le coordinateur tactique fait la manoeuvre, gère l’interface avec le centre de commandement. C’est « le chef d’orchestre » de la mission. Suivant les missions, « le centre de gravité sera plus ou moins mis sur le renseignement ou le pilotage » explique le lieutenant-colonel Samuel.
Des nouveaux pilotes à part entière
Un pilote de drone, « c’est un pilote et pas un demi pilote » insiste le colonel Nicolas Liautey. Il est le commandant de la base depuis près d’un an, et pilote de chasse expérimenté. La formation initiale sur avion impose « avoir le sens de l’air ». Parce qu’il pilote à distance, il doit s’insérer dans la circulation, communiquer avec les organismes de contrôle aérien, savoir gérer les pannes, etc. La différence, c’est que le pilote de Reaper subit moins de contraintes physiologiques. Son corps ne subit pas les accélérations du vol. « Il n’encaisse pas les 9G d’un pilote de Rafale qui fait demi tour », livre en exemple un pilote.
Le drone reaper, en repos au sol, sur la base aérienne de Cognac-Châteaubernard (© ES/B2)La particularité sur Reaper, c’est que le spectre des missions est large : renseignement, appui des troupes au sol, etc. Cela justifie que les premiers pilotes aient été recrutés parmi les pilotes de chasse. Le recrutement s’élargit aujourd’hui aux pilotes de transport et d’hélicoptères. Ce qui est certain, c’est qu’il faut encore recruter. Car quand un drone part pour 24 heures, ce sont des équipages qui doivent se relayer. En moyenne, 15 équipages sont nécessaires pour un orbite H24. Un officier l’assure, les jeunes recrues ne sont pas forcément « plus geek » que d’autres. « La richesse de la 33e escadre de Cognac, c’est justement qu’elle compte des profils de différents horizons. »
De Cognac à Barkhane
Le colonel Liautey aime à comparer la 33e escadre à une « start-up », « car on a beaucoup d’expérience mais pas encore de business model sur les drones ». Le « vrai carburant du drone », « ce sont les ressources humaines » résume le commandant. Le « challenge » est de former des équipages tout en apportant un soutien opérationnel en bande sahélo-saharienne (BSS). La base de Cognac-Châteaubernard est la maison mère de deux systèmes BK1 et de deux systèmes BK5 (livrés en 2020). En tout, ce sont douze drones, mais seuls six sont à Cognac. Six autres sont déjà partis en BSS (1). En deux ans, « il a fallu apprendre en marchant en parallèle d’un engagement soutenu » (au Sahel). La première capacité opérationnelle pour le BK5 en BSS date de mai. La pleine capacité est prévue d’ici 2022. D’ici là, les équipes expérimenteront encore les lasers, les munitions guidées au laser, etc.
Sa majesté le MALE
Avec son envergure de 20 mètres, le Reaper est actuellement le plus grand drone. À l’opposé du plus petit en usage dans l’armée, de 20 cm. On l’aperçoit de loin dans son hangar. Comme un grand planeur. Cela lui permet d’être plus léger, et d’avoir une autonomie plus longue (près de 24h). En revanche, il vole moins vite qu’un avion. Ici, il sort quasiment tous les jours. Pour des exercices d’entrainement dans 99% des cas. Une dizaine de pilotes s’y forment par an.
Du plus grand au plus petit, le drone miniature (© ES/B2)À long terme (2026), les infrastructures de Cognac devront encore s’adapter, pour être prêtes à accueillir l’eurodrone MALE et ses sept mètres de largeur supplémentaire. La base accueillera les premiers à partir de 2028. Le commandant de la base n’en doute pas. À l’horizon 2030, la loi sur la programmation militaire a programmé en tout huit systèmes de drone MALE.
(Emmanuelle Stroesser)
reportage réalisé sur la base de Cognac en juin 2021
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(B2) Les militaires français au Mali ont neutralisé « deux cadres » du groupe armé État islamique au Grand Sahara (EIGS), affilié à Daech, annonce le ministère des Armées ce jeudi (22 juillet).
Dans la région de Menaka
Cette neutralisation suit une opération « déclenchée » par la force Barkahne « en coordination avec l’armée américaine » dans la nuit de mercredi à jeudi, « sur très court préavis », contre un camp de l’EIGS, dans la région de Ménaka au Mali. Après vérification, l’identité des deux responsables neutralisés a été confirmée officiellement, vendredi (23 juillet).
Deux cadres actifs de l’EIGS
Le premier est Issa Al Sahraoui, « coordinateur logistique et financier de l’EIGS », actif au Sahel « depuis de nombreuses années ». Il a « notamment participé à l’attaque d’Inatès contre les forces armées nigériennes en décembre 2019 et recrutait et formait des djihadistes » indique la ministre des armées Florence Parly via Twitter. Le second est Abou Abderahmane Al Sahraoui, second cadre de l’EIGS. Il était « chargé de prononcer des jugements [et] connu pour ordonner les condamnations à mort ». Ce djihadiste était actif dans les groupes armés au Mali « depuis 10 ans ».
L’élimination des cadres dirigeants de Daech : une stratégie
Ce n’est pas la première fois que l’armée française vise des hommes clés dirigeant l’EIGS. C’est même un des axes suivis depuis plusieurs et appelés encore à se renforcer selon la dernière annonce du président français Emmanuel Macron (lire : L’opération Barkhane reconfigurée sur trois piliers. La menace est au Sud, cap sur le Niger dit Emmanuel Macron)
(Aurélie Pugnet)
Mis à jour le 23.07 avec l’identité des deux cadres exécutés
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