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OpenHydro, filiale de DCNS spécialisée dans l’hydrolien, entre dans une nouvelle phase de son développement alors qu’elle célèbre cette semaine ses dix ans d’activité et se prépare à franchir un jalon industriel historique.
La société, dont le siège est basé en Irlande, prévoit d’ici la fin 2015 le déploiement de deux fermes expérimentales d’hydroliennes raccordées au réseau, en France et au Canada, ce qui constituera une première industrielle dans l’histoire de l’énergie hydrolienne.
Voici un magnifique et passionnant album, Images d'armée dont le sous-titre dit tout : Un siècle de cinéma et de photographies militaires, 1915-2015. Ça vient de paraître aux éditions du CNRS et mérite incontestablement le détour. D'abord pour apprendre que l'ECPA fête son centenaire, ce que je ne savais pas. Ensuite pour observer toutes ces images qui jalonnent notre histoire militaire récente mais finalement bien connue. Faites un effort : avez vous des images de la guerre de 1870? de l'expédition de Crimée ? Rien, sinon quelques tableaux, quelques clichés de mauvaise qualité. Tandis que la Première Guerre mondiale, chacun a vu moult reportages, photos ou déjà cinématographiques. La 1GM existe encore parce que nous la voyons. Et c'est en partie dû au SCA, le service de cinématographie des armées.
D'ailleurs, il y aurait peut-être un peu de réflexion à conduire sur cette simultanéité de l'image massive et de la guerre totale et mondiale. Les auteurs citent Paul Virilio (Guerre et cinéma, logique de la perception, L'étoile, 1984), auteur dont j'avais croisé les écrits au moment de préparer mon "Introduction à la cyberstratégie" : il faudrait que j'y revienne car il y a eu incontestablement un changement de la guerre à cause de l'image que l'on en a. Par exemple, la dissuasion nucléaire est efficace car nous avons tous en tête les images d'Hiroshima. De même, certaines thèses expliquent que les Américains font la guerre telles qu'il la voient au cinéma, dans une sorte d'auto-intoxication alors que la plupart des articles que j'ai lus sur le rapport américain du cinéma et de la guerre insistent plus sur le soft power et la mise au service de Hollywood au profit des intérêts géopolitiques américains : il y aurait ainsi une sorte d'effet retour négatif. Mais laissons ici ces digressions pour revenir à notre album.
Cet album est très émouvant à bien des égards. Premiers essais de photographies couleur, sujets (l'image médicale), mises en scène et prises sur le vif, clichés qui dénotent déjà, chez certains auteurs, de vrais talents artistiques. On apprend déjà que l'image sert à créer des mythes et donc à gagner la bataille, ainsi de la "construction" de la représentation de la Voie sacrée.
Tout aussi intéressante est la période de l'entre-deux guerres puisque l'on dénote une évolution, celle de l'instrumentalisation de cette fonction photo-cinéma. A la fois en développement de la bonne image des armées auprès du public (certes, les reporters de guerre de la 1GM participaient déjà à la propagande) dans un contexte qui n'est plus celui de la guerre ; mais aussi en utilisation interne, de formation des soldats, en appui à l'instruction. La drôle de guerre est l"occasion de nous apprendre que Jean Renoir ou Henri Cartier-Bresson servirent, un temps, au SCA (Service Cinématographique des Armées).
Les deux guerres de décolonisation redonnent au service l'occasion de "filmer la guerre", dans des conditions difficiles. Si l'Indochine est l'occasion de "mobiliser l'opinion" (de Lattre), les choses sont paradoxalement assez faciles du fait de l'éloignement du théâtre et de la seule présence de volontaires. Les choses sont plus délicates en Algérie, à la fois plus proche et mobilisant les appelés. A chaque fois, le dilemme surgit : comment montrer la guerre (donc la violence) et en même temps la normalité, le retour au calme, la pacification (donc l'absence de violence?). L'Algérie est aussi l'occasion des premiers clichés en couleur. La période est bien sûr celle de Schoendorfer mais aussi de Philippe de Broca...
La période de 1962 à nos jours est curieusement assez peu couverte, avec deux articles, un sur Amaryllis et Turquoise, l'autre sur Licorne. Rien sur les Balkans, rien sur l’Afghanistan ! expériences trop proches ? Dommage, dommage... Au fond, cela permet d'évoquer d'autres sujets, plus techniques ou transversaux : le film d'animation, le cinéma d'instruction, la musique, les collections, la notion de "soldat de l'image"... A ce propos, on est surpris qu'il ne soit pas mentionné (sauf distraction de ma part) l'invention des "Combat Camera Team" qui constituent une autre forme d'utilisation dl 'image au profit des armées, cette fois-ci pour un objectif directement opérationnel. Il est vrai que je ne crois pas que cela fût une mission de l'ECPAD, mais j'avoue ici mon ignorance. Cette section est cependant l'occasion de découvrir que Raymond Depardon débuta à l'ECPA, même s'il n'en parle jamais...
Le lecteur l'aura compris : voici un ouvrage fort bien réalisé, très bien illustré, tout à fait bienvenu, fort riche et qui apporte incontestablement à la connaissance des armées et de la défense.
Images d'armées, un siècle de cinéma et de photographie militaires, 1915-2015
O. Kempf