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Agrégateur de flux

If you weren’t pissed off at the NFL by now, you will be when you read this

Foreign Policy - lun, 11/05/2015 - 16:58

 

You know all those “salute to the troops” stuff thrown up on football scoreboards? It turns out that the NFL charges for at least some of them. And we’re the chumps footing the bill.

No, this is not from the Duffel Blog or Onion. Christopher Baxter of NJ.com

reports that the Pentagon, which is begging Congress for big bucks, actually paid NFL teams $5.4 million of your hard-earned money.

For example, the Jets were paid nearly $400,000 for several promotions, including, according to the contract, “A videoboard feature – Hometown Hero. For each of their 8 home game [sic], the Jets will recognize 1-2 NJARNG Soldiers as Home Town Heroes. Their picture will be displayed on the videoboard, their name will be announced over the loud speaker, and they will be allowed to watch the game, along with 3 friends or family members, from the Coaches Club.”

This is one of the crassest manipulations of patriotism I have ever seen. As a friend points out, it makes the novel Billy Lynn’s Long Halftime Walk look prescient but way too gentle.

(HT to JH)

Hollande en Caraïbe : un retour de la guerre de course ?

IRIS - lun, 11/05/2015 - 16:55

Grandes et Petites Antilles sont terres de tourisme. Et peut-être un peu plus. Depuis quelques semaines en effet, les avions officiels côtoient sur les aéroports les vols nolisés par les agences de voyages. Erdogan, le Turc, Hollande, le Français, Obama, le Nord-américain, Poutine, le Russe, Rajoy l’Espagnol, et en septembre prochain, le pape François ont dans le désordre posé ou vont faire stationner leurs aéronefs dans la région. Mais leur venue n’a rien à voir avec le triptyque des vacanciers, « rhum, cigares et soleil ». Assisterait-on alors à une reprise actualisée de la guerre de course des temps passés ?

Dès le XVIIe siècle, les Caraïbes ont été au cœur de contestations impériales. Anglais, Danois, Français, Hollandais, Suédois, ont contesté la domination espagnole. Ces puissances montantes ont grignoté avec succès le domaine insulaire des Habsbourg. Corsaires, pirates, marins officiels de ces différents royaumes ont alors écumé le Golfe du Mexique. A coups de sabre et de canon, ils ont fabriqué une nouvelle carte politique de la Méditerranée américaine.

Erdogan, Hollande, Obama, François et Poutine, n’ont rien de commun avec Henry Morgan, et François l’Olonnais. Ils ont délaissé le bateau pour l’avion et le pistolet pour l’appareil de photo. Leurs visites croisées et parallèles sont rythmées par le seul bruit des médias. Ces va-et-vient d’aujourd’hui rappellent pourtant ceux d’hier. Une sorte de course au trésor commune rapproche à trois siècles de distance ces visiteurs des Antilles. Mais que peuvent-ils donc chercher dans ces îles souvent minuscules, et pour les plus grandes de superficie modeste?

Sans doute ce qui fait courir le monde, depuis que le monde est monde, selon les enseignements de la sagesse populaire. De l’argent et du pouvoir. Hier de l’or, des produits tropicaux, et un accès facile à la terre ferme, les Amériques, centrale, du nord et du sud, garantis par un chapelet de forteresses construites au plus haut des îles. Aujourd’hui de l’influence, ces pays ayant pour la plupart un siège et une voix aux Nations Unies, et une place maritime stratégique au cœur du continent américain.

Le Turc Erdogan a ciblé en février 2015 Cuba, située au centre du dispositif caribéen et deux pays riverains, la Colombie et le Mexique. La Turquie en plein essor économique, cherche à bonifier diplomatiquement cet acquis. Face à ces trois pays il y a Panama, et son canal en voie de modernisation. Et à Port Mariel, à deux pas de La Havane, il y a un port en eaux profondes et une zone franche, construits avec des capitaux brésiliens. La Colombie et le Mexique sont économiquement liés aux Etats-Unis. La Havane et Washington négocient en ce moment la normalisation de leurs relations. Que cela plaise ou déplaise aux Etats-Unis et aux alliés de l’OTAN le chef de l’Etat turc, a profité de la circonstance pour signaler que c’était le bon chemin: « car les sanctions, a-t-il déclaré, ne sont pas de notre point de vue une bonne chose ».

Hollande, le Français, est chez lui aux Antilles. Il entendait le faire savoir et valoriser la plate-forme des DFA (départements français des Amériques). Diplomatie climatique et diplomatie économique ont été sollicitées. Le 10 mai 2015, il a inauguré en Guadeloupe un centre de la mémoire, rappelant le fléau moral imposé par l’Europe à toute la Caraïbe, la traite négrière. Il a réuni en Martinique, le 9 mai 2015, l’ensemble des territoires de la région pour les mobiliser sur les objectifs de la conférence climatique organisée à Paris en fin d’année. Le 11, il effectue une visite officielle à Cuba, la première jamais réalisée par un président français. Le 12 mai, il sera à Haïti, seul état francophone des Grandes Antilles. Façon de rappeler avant la déferlante attendue des Etats-Unis que la France a des intérêts à Cuba et qu’elle entend les préserver. Façon aussi de faire bouger Bruxelles, arc-bouté à la suite de l’Espagne et des anciens satellites de l’URSS sur une coopération conditionnelle avec Cuba, désormais abandonnée par les Etats-Unis.

Obama en effet a surpris son monde le 17 décembre 2014. Ce jour-là, il a en effet annoncé l’ouverture de négociations destinées à normaliser les relations diplomatiques avec Cuba. Le 11 avril 2015, à Panama, à l’occasion du 7e sommet des Amériques, il a devant une forêt de caméras ostensiblement serré les mains de son homologue cubain, Raúl Castro. Les conversations sont complexes. La majorité républicaine s’oppose dans les Chambres à cette normalisation. Mais a déclaré le président soucieux de justifier son prix Nobel de la paix, et sans doute un tantinet agacé par ses opposants, il est temps de tourner la page. La guerre froide est finie. Cuba ne menace pas ou plus la sécurité des Etats-Unis. L’embargo unilatéral paradoxalement isole les Etats-Unis et de moins en moins Cuba, totalement intégré dans la société internationale. Pour bien profiter des difficultés du Venezuela, contraint par la crise de réduire son soutien aux pays de la Caraïbe, Washington doit impérativement revenir dans la course en rétablissant ses relations avec La Havane. Le 10 avril 2015, en Jamaïque, Obama a posé un premier jalon en faisant une offre de sécurité énergétique aux pays de la région désormais privés du pétrole venu de Caracas.

Rajoy l’Espagnol aimerait bien participer à la fête. L’Espagne après tout n’est-elle pas la mère patrie de la plupart de ces Etats? Mais l’Espagne n’a plus de points d’attache territoriaux, comme la France. Elle vit des moments économiques difficiles depuis 2008, qui ont réduit la voilure de son influence. Elle souffre enfin d’une idéologisation de sa diplomatie qui l’a éloigné de Cuba comme du Venezuela. En dépit de démarches répétées, les présidents de Cuba et du Venezuela ont parmi d’autres boudé le sommet ibéro-américain qui s’est tenu à Veracruz (Mexique) les 8 et 9 décembre 2014. Raúl Castro a en revanche mis les petits plats dans les grands pour recevoir l’ex-premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, le 25 février 2015.
Poutine le Russe en quête de pontages diplomatiques, économiques, et commerciaux, a retrouvé le chemin de Cuba et de ses voisins. Les logiques de la guerre froide remises sur rail par la crise ukrainienne ont repris du service. Le président russe a visité La Havane en juillet 2014. Il a reçu le 9 mai 2015, Raúl Castro, le président cubain. D’autres visites et d’autres accords, avec le Nicaragua, le Venezuela, ont matérialisé ce retour de la Russie dans l’étranger proche des Etats-Unis.

Le Pape François enfin est attendu à Cuba en septembre 2015. Il doit aussi visiter les Etats-Unis et d’autres pays de la région. La réconciliation en cours de Cuba avec les Etats-Unis doit en effet beaucoup à la diplomatie vaticane. Non seulement à celle de François, mais aussi à celles de Jean-Paul II et de Benoit XVI qui tous deux ont travaillé au corps et peut-être à l’âme les autorités cubaines. Bousculée par beaucoup de contentieux mettant en cause l’éthique de ses prêtres, l’Eglise catholique a retrouvé là une légitimité morale. Elle a par la même occasion élargi l’espace d’autonomie du clergé cubain.

Il y a trois siècles, les Européens se disputaient la Caraïbe à coups de canon. La page de la guerre de course est tournée depuis longtemps. Mais les Européens, les Nord-Américains, les Turcs et bien d’autres, gardent un œil vigilant sur des iles géographiquement si bien situées. Les visites se sont multipliées depuis quelques mois. Les uns et les autres à défaut de guerre de course, placent des pions diplomatiques comme économiques, et font.. leurs courses.

Hersh questions U.S. account on killing bin Laden, others question Hersh account

Foreign Policy - lun, 11/05/2015 - 16:51

Seymour Hersh says that pretty much everything written about the killing of bin Laden is wrong. Here is his account. Lots of anonymous sources, but good questions raised. In a nutshell, he says that Pakistani officials told the U.S. where bin Laden was, and that they allowed the incursion of American aircraft into their airspace. He also says there is no evidence that bin Laden actually was buried at sea.

A friend asks, Who benefits from Hersh’s version? The answer is, on more than one account, that the Pakistani military does. That is, Hershs’ retired officials are stating that 1. Pakistan did indeed help the U.S. get bin Laden, and 2. That Pakistan’s air defenses are better than they appear, so India shouldn’t get any ideas. The friend also notes that there have been a whole bunch of accounts of how bin Laden was found and killed, and that these accounts have been very consistent. Americans are not good at maintaining official fictions.

The Washington Post ’s Erin Cunningham tweets, “Easy for Pakistani officials to claim after the fact that they knew of the bin Laden raid. Not sure how that’s proof of anything. Also clear he [Hersh] hasn’t read Joby Warrick’s deeply reported book ‘Triple Agent,’ released July 2011.” More here.

Bottom line: I am inclined to doubt the assertions of the Hersh article. I wonder if that it is why it appeared in a British publication, rather than the New Yorker, for which he often writes.

Quote of the day: Hersh is quoted by the Pakistani newspaper Dawn as saying that, “Pakistan has a good army, not a bad army, but the cover story made it look bad.” He also asserted, incorrectly, that Pakistan is a “total ally” of the United States. Hmm.

Wikimedia Commons/Institute for Policy Studies 

Expo universelle, G20 et COP21 : l’agriculture comme thème central dans l’agenda stratégique international

IRIS - lun, 11/05/2015 - 16:45

En quoi l’année 2015 est-elle particulière pour les questions agricoles et alimentaires ?
L’agriculture n’est pas un sujet conjoncturel. Loin de là ! Je le dis d’entrée car c’est une évidence pour certains, un rappel pour d’autres. Il n’y a pas une année pour l’agriculture, mais un impératif alimentaire en tout temps et en tout lieu. C’est vieux comme le monde et cette histoire n’est pas prête de se finir. Il faut se nourrir pour vivre et il faut donc produire en agriculture pour assurer la sécurité alimentaire du plus grand nombre de personnes. Or démographiquement, la planète est en croissance continue. Des tensions fréquentes existent dans ce secteur vital puisqu’il arrive que l’offre ne corresponde pas à la demande, provoquant un emballement des prix, que d’autres facteurs peuvent accentuer ou par ailleurs déclencher, comme les accidents climatiques, les problèmes logistiques et bien évidemment les conflits. Guerre, pauvreté et faim sont malheureusement liées.
Aux yeux de l’opinion publique et des non-initiés, il est certain que la crise alimentaire de 2008 aura été un marqueur de cette centralité agricole dans les affaires stratégiques mondiales. Ce fut un tournant puisqu’une attention accrue s’est véritablement porté sur l’agriculture depuis. Il faut d’ailleurs au passage indiquer que l’indice moyen des prix des denrées alimentaires de base, proposé mensuellement par la FAO, n’est toujours pas redescendu en dessous de ses niveaux d’avant crise alimentaire 2008. Le monde se situe dans une séquence particulièrement fragile, quand bien même un repli des prix est enregistré ces derniers mois. Ce repli ne doit pas masquer des enjeux immenses, qui sont structurels, et que l’on résumera ainsi pour faire court : comment produire plus (pour répondre aux besoins humains, animaliers, énergétiques et industriels) mais mieux (pour préserver davantage l’environnement et cesser de commettre certains excès) avec moins de ressources (rareté de l’eau et des sols, financements, etc.).

Mais 2015 est tout de même une année spéciale non ?
En effet, sans être « l’année » de l’agriculture, 2015 n’en reste toutefois pas moins une année chargée en événements mondiaux où la problématique de la sécurité alimentaire sera mise en exergue. La 21ème conférence des parties sur le changement climatique (COP21) se tiendra à Paris en décembre 2015. Ouverte de mai à octobre, l’Exposition universelle de Milan, intitulée « Nourrir la planète. Une énergie pour la vie », représente un autre moment fort de l’année 2015. Le 7ème forum mondial de l’eau, organisé du 12 au 17 avril dernier en Corée du Sud, s’est longuement attardé sur les défis hydriques et l’irrigation. De même, l’année internationale des sols lancée par les Nations Unies en 2015 met en exergue le rôle essentiel de l’agriculture dans la conservation des sols et du foncier agricole dans les politiques de développement. Dans le cadre du G20, la Turquie, présidant le Forum en 2015, a également placé l’agriculture dans ses priorités. Une ministérielle vient de se tenir à ce sujet à Istanbul, le 8 mai dernier.
Les questions liées aux ressources naturelles, aux dérèglements climatiques, à la production agricole, à la croissance inclusive (sociale et territoriale) et à la sécurité alimentaire (socle indispensable à la sécurité humaine) se trouvent donc au cœur d’une année 2015 riche en événements, qui se veut celle des solutions pour un développement plus durable. Incontestablement, ces rendez-vous internationaux positionnent les enjeux agricoles, alimentaires et ruraux au centre de l’attention politique et médiatique. Mais également au cœur des Objectifs de développement durable (ODD) qui seront instaurés dans le cadre du nouvel agenda global du développement post-2015. Celui-ci sera adopté en septembre lors de l’Assemblée générale annuelle des Nations-Unies et constituera une des principales matrices de la coopération internationale pour les quinze prochaines années, comme le fut l’agenda du Millénaire entre 2000 et 2015.

Comment expliquer ce choix thématique sur l’agriculture pour l’Exposition universelle de Milan ?
Les Italiens sont très attachés à l’agriculture et à l’alimentation, et l’Italie est sans cesse soucieuse à bien considérer ces questions dans l’agenda de la coopération internationale. Dans sa propre politique étrangère, les questions agricoles sont d’ailleurs centrales. En présentant en octobre 2006 sa candidature pour l’organisation de l’Exposition universelle en 2015 dans la ville de Milan, le gouvernement italien et les autorités de cette grande ville de Lombardie avaient vu juste sur le plan thématique. En mars 2008, quand le vote final s’est déroulé au Bureau international des Expositions (BIE) pour l’attribution du choix de la ville organisatrice, nous étions en pleine crise alimentaire mondiale ! Cela détermina sans aucun doute pour beaucoup le choix du dossier de Milan intitulé « Nourrir la planète. Une énergie pour la vie ».
Cette Exposition vient de s’ouvrir le 1er mai. Pendant six mois, Milan sera en quelque sorte la capitale mondiale des agricultures du monde et des systèmes alimentaires les plus variés. L’accent est mis sur les pratiques innovantes et les solutions locales adoptées dans les pays et leurs territoires. Milan, capitale traditionnelle de la haute-couture, propose donc la sécurité alimentaire comme sujet à la mode. Mais une mode qui se doit d’être permanente, et en aucun cas passagère. Voilà le message principal de Milan avec cette Exposition. Tournée vers les enjeux d’un développement agricole et alimentaire plus durable et responsable, elle constitue un lieu privilégié de rencontres, de découvertes et de débats, à la fois pour le grand public mais également les décideurs et les scientifiques. Les autorités italiennes se sont beaucoup mobilisées ces derniers mois pour faire de ce Forum à ciel ouvert un grand succès qui puisse apporter des résultats dans la durée en termes de coopération et de diplomatie agricoles mondiales. Outre l’influence de l’Italie dans ce domaine et les retombées économiques locales qu’il ne faut pas déconsidérer avec l’afflux de visiteurs, c’est un pari politique qui est fait avec cette Exposition : comme tant d’autres par le passé, elle vise à léguer des éléments dans la durée. Une charte sera adoptée pour la sécurité alimentaire mondiale, certains pavillons seront utiles par-delà la période de six mois, un Centre de connaissances sera constitué, les meilleures innovations seront primées et partagées. Beaucoup de pays ont leur propre pavillon. Une Exposition, c’est aussi l’expression d’identités nationales et donc des spécificités et des atouts de chacun vis-à-vis des autres. En cela, il est intéressant d’observer sur quels thèmes les accents ont été mis pour chaque pavillon, afin d’obtenir une cartographie des différents modes de représentation actuels de l’agriculture et de l’alimentation par les États de la planète. Coopération donc, mais aussi concurrences indirectes à travers cet événement, car en agriculture, des modèles de développement s’opposent, des visions différentes existent et des stratégies de puissance s’expriment. Il ne faut pas le nier. A Milan, ce sont aussi des jeux de pouvoir qui rythmeront six mois d’Exposition. Plusieurs décideurs s’y retrouveront. Avec plaisir, mais surtout pour négocier et faire avancer des positions. Pour les responsables agricoles du monde, ne pas aller à Milan serait préjudiciable. Rares sont les occasions de voir autant de personnes et de découvrir autant de connaissances en un lieu unique.

Quels sont les principaux enseignements à tirer de la deuxième réunion des ministres de l’Agriculture du G20, tenue à Istanbul le 8 mai ?
D’abord, soulignons que la Turquie préside, après l’Australie et avant la Chine, le G20 en cette année 2015. Créé en 1999, ce Forum connut une véritable impulsion en 2008 pour tenter de résoudre la crise financière internationale et d’esquisser une nouvelle gouvernance mondiale en ce sens. Les matières premières agricoles ont été au cœur de ces travaux, et notamment quand la France avait la présidence du G20 en 2011. La réunion, en juin 2011, à Paris, des ministres de l’Agriculture du G20, fut jugée comme une réussite. Ce forum des vingt économies les plus puissantes de la planète représentent 80% de la production agricole mondiale actuelle. Un Système d’information sur les marchés agricoles (Agricultural Markets Information System, AMIS) avait été lancé pour encourager le partage de données, optimiser les systèmes d’information existants, permettre une meilleure compréhension partagée de l’évolution des prix alimentaires (notamment des céréales) et favoriser le dialogue politique. Pour cette seconde réunion ministérielle sur l’agriculture du G20, la Turquie, grande nation agricole (sur le plan productif et commercial), s’est attelée à poursuivre dans la direction entreprise depuis 2011, tout en concentrant les discussions sur la durabilité des systèmes alimentaires, avec le défi de la lutte contre les pertes et gaspillages de produits agricoles au premier plan. Une plate-forme internationale sera prochainement instituée pour mieux traiter cette problématique et améliorer les dispositifs pour y faire face. Rappelons que selon la FAO, un tiers environ de la production d’aliments dans le monde serait perdue ou gaspillée, faute de conditions techniques et logistiques adéquates en post-récoltes ou de comportements insuffisamment responsables dans la distribution et lors des consommations individuelles. Réduire les gaspillages constitue donc un vrai levier pour réduire les insécurités alimentaires mondiales et renforcer le pouvoir économique des individus. En outre, à Istanbul, les ministres et les chefs des organisations internationales participants (FAO, Banque mondiale, OCDE, PAM, IFAD, IFPRI, CIHEAM) ont insisté dans leur déclaration sur l’importance de parler désormais de « sécurité alimentaire et nutritionnelle », appelant à des approches davantage intégrées entre politiques de développement agricole et celles menées en matière de santé-nutrition. Si le communiqué final adopté reste assez classique et peu novateur, il n’en fut pas moins adopté à l’unanimité grâce aux efforts payants de la présidence turque et de son ministre de l’agriculture, M. Eker. Pivot géopolitique du globe pour de nombreuses raisons, la Turquie joue de plus en plus un rôle central dans les échanges agricoles mondiaux et les débats sur la sécurité alimentaire. Dans l’expression de sa diplomatie, l’agriculture représente donc une force majeure.
Ayant eu la chance d’assister à la réunion à Istanbul, au sein de la délégation du CIHEAM, je termine en disant à quel point fut intéressante l’observation évidente faite à l’écoute des discours des différents ministres. Rapides, ils n’en ont pas moins révélé de profondes divergences d’approches quand il s’agit d’exprimer la vision du pays vis-à-vis de la sécurité alimentaire et nutritionnelle mondiale. Ainsi donc certains ont mis l’accent sur l’importance du commerce (Australie, Chine, Canada, Etats-Unis), des infrastructures et de la logistique (Inde, Arabie Saoudite, Brésil, Suède, Turquie), des investissements en agriculture (Chine, Royaume-Uni), des progrès de la recherche (Australie, Argentine, États-Unis) sur la qualité sanitaire des produits (Japon, Allemagne, Italie) ou encore sur la transparence des marchés (France, Afrique du Sud, Royaume-Uni), le climat (France, Inde, Mexique) et la contribution des femmes (Espagne, États-Unis).

Faut-il relier ces événements (Expo, G20) à la COP21 qui se tiendra à Paris en décembre 2015 ? Si oui, dans quelle mesure la France peut-elle apporter une contribution originale ?
Complément, et ce fut d’ailleurs l’un des points saillant dans le discours du ministre français Stéphane Le Foll prononcé lors de la réunion du G20. Il a appelé à saisir les opportunités offertes par cette séquence 2015 composée de l’Exposition à Milan, du G20 à Istanbul et de COP21 à Paris. « Sécurité alimentaire, lutte contre le réchauffement climatique et paix dans le monde sont intimement liées » a-t-il rappelé. Ces interdépendances sont d’ailleurs mises en exergue sur le site du Pavillon de la France à l’Exposition de Milan. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, considère lui-même que l’agriculture doit trouver toute sa place dans le processus en cours des négociations sur le changement climatique, n’hésitant pas à indiquer qu’elle est source de solutions autant que victime des évolutions climatiques. À l’occasion du Forum de haut niveau sur l’agriculture et le changement climatique organisé à Paris le 20 février 2015, Laurent Fabius plaida ainsi pour une « agriculture climato-protectrice, c’est-à-dire protégeant la planète et nourrissant la population ». La France joue donc un rôle essentiel pour reclasser l’agriculture à sa juste valeur stratégique dans le cadre du débat climatique mondial. Elle le fait aussi dans le cadre du G20 et dans bien d’autres forums régionaux (notamment en Méditerranée et en Afrique), convaincue que les enjeux alimentaires y déterminent pour beaucoup la stabilité, le développement et la coopération entre les sociétés. Elle a aussi fait la promotion des solutions agro-écologiques dans ce contexte, les situant même comme pratiques incontournablesdésormais dans les champs de l’Hexagone depuis l’adoption en 2014 de la nouvelle Loi d’avenir agricole.
Cette préoccupation sur l’international et sur l’écologie doit s’accompagner par un soutien envers l’agriculture du pays qui continue à être compétitive. La puissance de la France ne peut pas uniquement être cantonnée à la diplomatie et à la coopération technique. L’exportation de produits agricoles stratégiques comme les céréales permet aussi de vitaliser l’économie française et de réduire le déficit commercial du pays. En agriculture, la France n’a pas perdu la bataille de la mondialisation, bien au contraire. Mais c’est vraiment maintenant qu’il faut agir stratégiquement pour éviter qu’un lent déclin ne s’opère silencieusement. Et grâce à la dialectique du « produire plus et produire mieux », la France peut contribuer à répondre aux besoins de la planète sur le plan alimentaire mais aussi sur le plan écologique. Performances diplomatiques, performances économiques et performances environnementales forment trois piliers d’une même stratégie : faire du développement de l’agriculture un moteur de la puissance responsable, et de l’influence durable de la France dans le monde.

 

Sébastien Abis  publiera en juin prochain « Géopolitique du blé. Un produit vital pour la sécurité mondiale » chez Armand Colin/IRIS.

Assemblée générale Terre Fraternité

Le 4 mai 2015, l’assemblée générale de Terre Fraternité (TF) a été l’occasion de rappeler l’origine et l’essence même de l’association. Cet évènement revêtait un caractère particulier puisqu’il marquait également les 10 ans de sa création.
Catégories: Défense

This just in: Our own Alex Horton knows more than ‘American Sniper’ does

Foreign Policy - lun, 11/05/2015 - 16:40

It is a long article, but after a few paragraphs you will know if you need to read it.

Wikimedia Commons; Warner Bros.

Cikk - Ezen a héten az EP-ben: Luxleaks, Oroszország, Törökország, TTIP

Európa Parlament hírei - lun, 11/05/2015 - 16:13
Általános : Luxleaks és adózás, EU–orosz kapcsolatok, török reformok, szabadkereskedelem az USA-val. Ezek lesznek a fő témák az e heti szakbizottsági üléseken az EP-ben. Csütörtökön Martin Schulz, az EP elnöke Aachenben átveszi a Nagy Károly-díjat.

Forrás : © Európai Unió, 2015 - EP

Article - Europe Day: Parliament opens its doors to visitors

European Parliament (News) - lun, 11/05/2015 - 16:12
General : To celebrate Europe Day, the European Parliament opened its doors to the public on 2 May in Strasbourg and on 9 May in Brussels and Luxembourg. In addition local EU offices in Europe and all over the world organised a variety of activities and events for all ages. More than 40,000 people visited the Parliament's events in all three cities.

Source : © European Union, 2015 - EP
Catégories: European Union

Article - Europe Day: Parliament opens its doors to visitors

European Parliament - lun, 11/05/2015 - 16:12
General : To celebrate Europe Day, the European Parliament opened its doors to the public on 2 May in Strasbourg and on 9 May in Brussels and Luxembourg. In addition local EU offices in Europe and all over the world organised a variety of activities and events for all ages. More than 40,000 people visited the Parliament's events in all three cities.

Source : © European Union, 2015 - EP
Catégories: European Union

Résolution du Parlement européen du 29 avril 2015 sur les récentes tragédies dans la Méditerranée et les politiques de migration et d’asile de l’Union européenne

EU-Logos Blog - lun, 11/05/2015 - 16:10

Le 29 avril 2015 le Parlement européen réuni en session plénière à Strasbourg, a adopté par 449 voix , 130 contre et 93 abstentions, une résolution pour répondre aux événements tragiques survenus récemment en Méditerranée et remédier aux lacunes des conclusions du dernier Conseil européen.

 Au début de la réunion le président du Conseil Donald Tusk a présenté les conclusions du sommet extraordinaire convoqué d’urgence le lendemain de la tragédie en Méditerranée qui a coûté la mort à plus de 800 personnes le 19 avril. Il a fait connaître que les chefs d’États et de gouvernements des Vingt-Huit Etats membres de l’Union européenne s’étaient engagés à renforcer rapidement la présence européenne en mer en augmentant les capacités opérationnelles de Triton, l’opération de surveillance des frontières maritimes cordonnée par Frontex, et en triplant son budget, actuellement de trois millions d’euros par mois, comparés aux quelques 9 millions d’euros mensuels de l’opération italienne de sauvetage Mare Nostrum menée entre octobre 2013 et novembre 2014 . Le président du Conseil a déclaré que «sauver les vies de personnes innocentes reste notre priorité, mais il ne s’agit pas simplement de sauver des personnes en mer, il faut également mettre fin aux activités des trafiquants et des passeurs qui mettent en danger les vies des migrants ». A ce but il a annoncé que les États membres avaient décidé de renforcer la lutte contre le trafic des migrants et améliorer le contrôle des frontières. Il a rappelé la nécessité d’une coopération avec les pays d’origine et de transit pour éviter toute nouvelle perte de vies humaines en mer et pour s’attaquer aux causes profondes des flux migratoires.

«La réponse à la tragédie humaine à laquelle nous avons assistée dans la Méditerranée a été immédiate mais elle reste insuffisante» a regretté Jean Claude Juncker, président de la Commission européenne. En intervenant après M. Tusk, le commissaire s’est dit déçu par les conclusions du Conseil extraordinaire qui étaient «inférieures au niveau d’ambition qui aurait dû être le nôtre». «Il ne suffit pas de combattre les symptômes de la crise, comme Monsieur Tusk l’a dit, il est essentiel de tout faire pour éviter que des gens malheureux doivent prendre le bateau» a-t-il expliqué, en posant l’accent sur le besoin d’augmenter l’aide au développement (affichant une position assez différente de celle de ses collègues du PPE, le parti européen qui l’avait désigné pour représenter la droite.)

Le président de la Commission est ensuite revenu sur deux sujets sur lesquels les chefs d’État et de gouvernement n’étaient pas parvenus à un accord, celui de la répartition de la charge des demandeurs d’asile et celui de l’ouverture des frontières à une immigration légale. Il a plaidé pour la mise en place d’un système de quotas afin de régler la répartition géographique sur toute l’Europe des réfugiés. «On ne peut pas laisser aux seuls soins des États membres directement concernés la gestion de la relocalisation des réfugiés. Il s’agit de solidarité partagée» il a précisé.

Quant à la question de l’immigration légale M. Juncker a affirmé: «Si nous n’ouvrons pas, ne fût-ce qu’à moitié, la porte d’entrée, il ne faut pas faire le surpris lorsque des malheureux de la planète entière entrent par effraction par la fenêtre. Il faut ouvrir les portes pour éviter qu’on entre par les fenêtres.»

Le débat qui a suivi leurs interventions a été tendu et riche en polémiques. Il a mis en lumière la claire différence entre les priorités des trois institutions, en effet le Conseil veut concentrer son action sur la lutte contre les trafiquants, par contre la Commission et le Parlement sont convaincus que l’urgence est à la recherche et le sauvetage des migrants. Les députés ont sévèrement critiqué les conclusions du sommet européen, présentées comme « inadéquates et honteuses» puisque trop axées sur la sécurité et peu sur l’accueil, comme le député Gianni Pittella l’a remarqué.

Philippe Lamberts a parlé d’ «endiguement» en se référant aux résultats du Conseil extraordinaire. «Cette attitude est indigne! Indigne d’une Europe qui est, comme le président Juncker l’a rappelé, un des continents les plus riches du monde. Indigne aussi d’une Europe qui se targue souvent d’être le berceau des droits de l’homme et qui ne manque pas une occasion de donner des leçons au reste du monde. Nous attendons des chefs d’État ou de gouvernement une autre attitude» a-t-il reproché, en appuyant l’intervention du président Juncker.

Barbara Spinelli a accusé le Conseil, les gouvernements des États membres et la Commission d’être «directement responsables du crime qui tue de plus en plus de migrants qui fuient les guerres que l’Europe a facilitées et les persécutions qu’elle tolère». «Après les morts du 19 avril, l’Union aussi fait naufrage dans le déni et l’aveuglement. Elle déclare la guerre aux trafiquants, en feignant de croire que ce sont eux les seuls responsables de tant de morts. Ils ne sont pas responsables; ils sont là parce qu’il n’existe pas de voie légale d’accès pour les réfugiés» a-t-elle poursuivi.

La majorité des députés a plaidé pour une filière d’immigration légale et sûre. «Si vous voulez contrôler un processus, le meilleur moyen est de le rendre légal. Le rendre illégal c’est perdre tout contrôle» a affirmé M. Lamberts. Mais les critiques n’ont pas manquées. Le président du PPE, Manfred Weber, en évoquant que «un jeune sur cinq en Europe est au chômage», a déclaré: «quiconque affirme que nous allons ouvrir les portes du marché du travail à la migration légale et que c’est une façon de mettre un terme à la misère en Méditerranée se leurre».

A l’issue de la réunion les eurodéputés ont voté une résolution où le Parlement « prie instamment l’Union européenne et les États membres de développer la coopération existante et de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter que d’autres personnes ne périssent en mer».

A propos de l’opération Triton, les députés ont demandé que son mandat soit clarifié, afin d’accroître sa zone d’opération et d’élargir son mandat. La résolution adoptée insiste pour que Triton puisse ressembler «à une opération de sauvetage humanitaire européenne permanente et robuste, qui, comme Mare Nostrum, agirait en haute mer et à laquelle tous les États membres contribueraient financièrement et avec des équipements et des atouts». Sur ce point, toutefois, le Président Juncker s’est dit en désaccord. «Il n’est pas vrai que le mandat de Triton ne permet que le sauvetage dans les eaux territoriales des États membres, il est beaucoup plus large. Nous n’avons pas à changer le mandat mais à élargir ses moyens» a-t-il précisé.

La résolution appelle les États membres à s’engager en augmentant leur contribution aux budgets et aux opérations de Frontex et du Bureau européen d’appui en matière d’asile, et en leur fournissant les ressources nécessaires (en personnel et en équipements) pour répondre aux obligations qui leur incombent. En outre, conformément à l’article 80 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), elle met en évidence la nécessité d’une approche fondé sur la solidarité envers les États membres qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile, et demande le partage équitable des responsabilités, pour que les demandes d’asile, quel que soit le pays d’accueil dans l’Union, reçoivent un traitement équivalent. A ce sujet la résolution «invite la Commission à établir un quota contraignant pour la répartition des demandeurs d’asile entre les États membres».

D’ailleurs les députés ont demandé la délivrance de visas humanitaires dans les ambassades et les bureaux consulaires des États membres dans les pays tiers, l’activation de la directive « protection temporaire » de 2001 ainsi que d’avantage efforts sur la réinstallation et sur la possibilité d’un traitement rapide des demandes, en collaboration avec les pays tiers d’origine et de transit sûrs. La résolution souligne aussi la «nécessité d’encourager les politiques de retour volontaire, tout en assurant la protection des droits de tous les migrants et en garantissant un accès sûr et légal au régime d’asile européen, en respectant pleinement le principe de non-refoulement».

Une coordination plus étroite entre les politiques de l’Union et celles des États membres est requise en vue de traiter les causes profondes des migrations, tout comme une coopération renforcée de l’Union avec les pays partenaires du Proche-Orient et d’Afrique, afin de promouvoir la démocratie, les libertés et les droits fondamentaux, la sécurité et la prospérité.

Le Parlement invite les États membres à «collaborer étroitement avec l’agence Frontex, le Bureau européen d’appui en matière d’asile, Europol et Eurojust afin de lutter contre la traite des êtres humains et les réseaux criminels de passeurs», et à prendre des «

sanctions pénales les plus rigoureuses possible contre la traite des êtres humains et les filières de passeurs, au niveau de l’entrée comme de la circulation dans l’Union, mais aussi à l’encontre d’individus ou de groupes qui exploitent les migrants vulnérables dans l’Union».

 Quant aux conflits et à l’instabilité en Libye et en Syrie le Parlement encourage les efforts diplomatiques et maintient son ferme engagement de créer une stabilité régionale dans les points chauds, étape essentielle pour réduire les flux de déplacement des personnes.

 Comme le texte même le rappelle, cette résolution ne propose que des «mesures urgentes à adopter immédiatement», mais, dans l’attente du nouvel agenda de la Commission européenne prévu pour le 13 mai, elle plaide pour «un programme européen ambitieux dans le domaine des migrations, qui prenne en compte tous les aspects du phénomène».

 

 

Fiorenza Pandolfo

 

 

 

Pour en savoir plus:

 -. European Parliament resolution on the latest tragedies in the Mediterranean and EU migration and asylum policies:http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=MOTION&reference=P8-RC-2015-0367&language=FR

Discours du Président Jean-Claude Juncker: http://europa.eu/rapid/press-release_SPEECH-15-4896_fr.htm

-.Communiqué de presse: http://www.europarl.europa.eu/news/fr/news-room/content/20150424IPR45723/html/Migration-le-Parlement-r%C3%A9clame-des-mesures-urgentes-pour-sauver-des-vies

-. Conclusions du Conseil extraordinaire: http://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2015/04/23-special-euco-statement/

-.La commission LIBE débat de la situation en Méditerranée: http://europe-liberte-securite-justice.org/2015/04/23/la-commission-libe-debat-de-la-situation-en-mediterranee-et-egalement-du-besoin-dune-approche-holistique-de-la-migration/


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