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Diplomacy & Defense Think Tank News

Vers une évolution de la géopolitique du pétrole ?

IRIS - Fri, 18/12/2015 - 11:45

Le cours du baril a chuté à son plus bas niveau depuis onze ans. Comment expliquer cet état de fait et quelles sont les conséquences qui en découlent pour les pays producteurs ?
Le prix du baril (37 dollars pour le Brent, 34 pour le WTI au 17 décembre 2015) a chuté de 65% depuis juin 2014, un effondrement lié au choc d’offre sur le marché qu’aucun analyste n’avait véritablement pronostiqué. Plusieurs raisons expliquent cela. Tout d’abord, la crise économique et ses conséquences produisent un ralentissement de la croissance de la consommation pétrolière voire sa diminution dans certaines régions comme l’Union européenne, voire la zone OCDE. Ensuite, la croissance de la production pétrolière américaine, aussi impressionnante qu’imprévue (+70% entre 2008 et 2014 selon les chiffres de BP), même si des doutes subsistent sur sa durée. Enfin, la nouvelle position de l’Arabie Saoudite au sein de l’OPEP affichée depuis l’été 2014 et formalisée lors de la réunion du 28 novembre 2014. Le cartel défend désormais des parts de marchés et non plus un niveau de prix, qui était pourtant sa raison d’être. Pour les pays producteurs, cela signifie une brutale chute des revenus. Personne ne voulant céder ses parts de marchés en baissant sa production pour faire remonter les prix, ces derniers continuent de chuter. Nombre de pays ont ainsi dû revoir leur budget national 2015, élaboré avec des prévisions de revenus plus importantes car indexés sur un prix plus haut. C’est, entre autres, le cas de la Russie, du Nigéria, de l’Algérie et du Venezuela, qui ne disposent pas tous des confortables réserves de l’Arabie Saoudite (environ 700 milliards de dollars début 2015). Toutefois, selon un rapport du FMI [1], ces réserves financières pourraient s’épuiser d’ici six ans si les prix se maintenaient à des niveaux aussi bas. Cela opère un transfert de revenus vers les consommateurs qui voient leur facture énergétique se réduire mais pose donc de sérieux problèmes à des pays parfois, déjà, dans des situations complexes (le Nigéria face à Boko Haram ou encore le Venezuela en pleine crise politique).

Un accord de principe entre leaders du Congrès rend désormais possible la reprise des exportations américaines de pétrole. Comme certains l’affirment, la levée de l’interdiction place-t-elle les Etats-Unis à la direction de la politique énergétique mondiale ?
Les Etats-Unis sont en effet devenus, avec 11,6 millions de barils par jour (mbj) produits en 2014 selon les chiffres de la BP Strategic Review of World Energy (publiée en juin 2015), les premiers producteurs mondiaux devant l’Arabie Saoudite (11,5) et la Russie (10,8), principalement à cause de l’explosion de la production des hydrocarbures non conventionnels. Conjugués à d’autres facteurs notamment internes, cela a ravivé le souhait d’exporter du pétrole, procédé interdit depuis les chocs pétroliers des années 1970. Cette volonté d’exporter est également liée au fait que les raffineries américaines sont calibrées en grande partie pour raffiner un pétrole lourd en provenance du Golfe ou du Venezuela. Ainsi, l’exportation de l’excédent de production de brut lié au pétrole non-conventionnel, plus léger et ne pouvant être raffiné, devient intéressante. Toutefois, il faut rappeler que les Etats-Unis restent le premier consommateur (19 mbj) et le deuxième importateur mondial de pétrole avec 7,2 mbj, juste devant la Chine – passé première en mai 2015 – qui en importe pour sa part 7,37 mbj. Si exportation il y a, ce ne devrait donc pas concerner des volumes trop importants. Les Etats-Unis, par leur statut de grand producteur et de grand consommateur, comme la Chine, ont certes une place à part sur la scène pétrolière mondiale mais si l’influence de l’OPEP semble se réduire (sa production, autour de 30 mbj, a baissé en part relative), son rôle n’en devient pas négligeable pour autant. N’oublions pas que l’Arabie Saoudite reste le seul pays à disposer de capacités de production excédentaires quand les autres produisent à plein régime. Le fait que le pétrole soit un marché mondial et donc exposé à différents types de chocs, dans différentes régions vient aussi nuancer l’hypothèse d’une hégémonie américaine. Enfin, l’autre paramètre crucial concerne les doutes qui subsistent sur la durée du « boom » du non-conventionnel aux Etats-Unis. A court terme en raison des problématiques de hedging qui ralentissent la chute de la production, à moyen terme en raison de la faible durée de vie des gisements (en comparaison des champs conventionnels). L’Energy Information Administration (EIA) annonce ainsi déjà la baisse de la production de brut américain qui devrait retomber à 9,3 mbj en 2015 puis 8,8 mbj en 2016 [2].

Bien que des réserves de pétrole soient suffisantes pour encore plusieurs décennies, les entreprises se tournent petit à petit vers des solutions alternatives afin de limiter l’utilisation d’hydrocarbures. Peut-on envisager un futur sans pétrole ?
Cela semble compliqué et assez peu réaliste. Les ressources fossiles en général (pétrole, gaz, charbon) ont de multiples utilisations (transport, génération d’électricité, pétrochimie, etc.). Le pétrole reste l’énergie dominante pour le transport (qu’il soit terrestre, naval ou aérien) et connait une faible concurrence dans ce domaine. Des substituts aux ressources fossiles existent pour la génération d’électricité à partir des solutions renouvelables comme l’éolien ou le solaire – mais il persiste une tendance à leur idéalisation, vantant les mérites de leur empreinte carbone et de leur compétitivité (qui a, il est vrai, progressé rapidement ces dernières années). Toutefois, ces filières ne sont pas sans impacts. Les éoliennes utilisent par exemple des alternateurs à aimants permanents contenant du néodyme ou du dyprosium, des métaux stratégiques appartenant à la catégorie des terres rares dont la production mondiale, ultra polluante, est assurée à 95% par la Chine. Beijing s’est constitué ce monopole en cassant les prix ces dernières décennies, grâce à des salaires faibles et des normes environnementales et de sécurité peu contraignantes (la production implique de séparer les métaux des autres éléments dont certains sont radioactifs). De même, se pose la question du recyclage des panneaux photovoltaïques. Il faut donc rester raisonnable lorsque l’on évoque de telles transformations, et surtout leur durée. L’idée est plutôt que les énergies renouvelables s’installent d’abord comme solide complément de nos mix énergétiques pour ensuite en devenir l’élément principal, mais il n’existe pas de solutions uniques. A chaque pays son mix énergétique, selon ses caractéristiques physiques, minières, financières, techniques, etc. L’idée est de trouver un équilibre global tout en réduisant significativement notre consommation de ressources fossiles. Selon le scénario le plus « vert » de l’Agence internationale de l’énergie [3], les énergies fossiles représenteront encore 59% de la demande mondiale en énergie primaire en 2040 (79% pour le scénario business as usual). La transition sera donc lente, en témoigne les oppositions franches que nous avons observées lors de la COP21 à Paris.

 

[1] Regional Economic Outlook, Middle East and Central Asia, octobre 2015, p. 25,
[2] EIA, Short Term Energy Outlook, 8 décembre 2015.
[3] World Energy Outlook 2014, Agence internationale de l’énergie, novembre 2014.

La lettre de l’économie sociale – Le mutualisme : entreprendre dans la modernité

Fondapol / Général - Thu, 17/12/2015 - 15:46

Article paru dans La lettre de l'économie sociale le 17 décembre 2015. dans lequel est présentée, Le mutualisme : répondre aux défis assurantiels, une note de Fondation pour l’innovation politique, écrite par Arnaud Chneiweiss et Stéphane Tisserand.

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Marktwirtschaft und Ethik

Hanns-Seidel-Stiftung - Thu, 17/12/2015 - 13:36
Ist die ethische Komponente des Wirtschaftens strukturell in der Sozialen Marktwirtschaft verankert? Am 17. Dezember 2015 wurde in einer Expertenrunde über den moralischen Wert der Sozialen Marktwirtschaft und die Frage diskutiert, ob eine Rückbesinnung auf deren Grundprinzipien notwendig ist.

Relancer la formation professionnelle et l'apprentissage

Institut Montaigne - Thu, 17/12/2015 - 11:07
Date: Jeudi 21 Janvier 2016Description: L’objet de cette journée, organisée par l’Académie des technologies, est de faire le point sur les obstacles au développement de l’apprentissage et de la formation professionnelle en France et sur les propositions des différents acteurs pour susciter une nouvelle dynamique.Conférences, retours d’expérience, tables rondes et débats avec des acteurs de la formation, apprentis, enseignants et industriels alterneront tout au long de cette journée centrée sur trois thèmes :• Apprentissage : quelles sont les clefs du succès ? Quelles évolutions souhaitables ?• Formation professionnelle et technologique : comment améliorer la lisibilité des parcours et le dialogue avec les entreprises ?• Emploi : Comment anticiper les métiers de demain ?Consulter le programmeAdresse: FIAP Jean Monnet - 30 rue Cabanis - 75014 PARIS

Los nuevos motores de la presencia global asiática

Real Instituto Elcano - Thu, 17/12/2015 - 05:36
ARI 74/2015 - 17/12/2015
Mario Esteban
Se analiza el creciente papel de Asia en la globalización, mostrando que China no es el único actor relevante y que su impacto va mucho más allá de la dimensión económica.

Peace Polling Can Prepare Ground for Mediation

European Peace Institute / News - Wed, 16/12/2015 - 17:57

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On December 16, IPI Vienna hosted a meeting on peace polling with keynote speaker Colin Irwin of the University of Liverpool. Peace polls are public opinion polls designed to test a series of questions and seek to identify common ground on which a peace process can move forward. Unlike market surveys or binary polls designed to give a yes or no answer, peace polls present a range of choices from “essential” on one side to “unacceptable” on the other, with “desirable, “acceptable” and “tolerable” options in-between. In such a way, red lines become evident, but so too do possible second choices around which compromise can be sought.

The process of peace polling can be considered a confidence-building measure. All stakeholders, including adversaries, are invited to draft suitable questions, and also take part in analyzing the results. This encourages their buy-in to the process, and makes it harder for them to dismiss the results.

Irwin described peace polling as a way of “bringing the people to the negotiating table.” He also explained that it is a useful way of testing policy options that can prepare the ground for mediation. Peace polls can disprove a leader’s assertion that his or her people do not support a particular policy. Conversely, they can be used to prepare the public for proposals that have been agreed behind closed doors. In both respects, peace polls can play a vital role in “ripening” a peace process through public policy. It also makes peace processes more inclusive.

Peace polling was used extensively, and successfully, in the Northern Ireland peace process. The methodology was also applied in the Balkans, Kashmir, Sri Lanka, Cyprus, Darfur, and the Middle East. Irwin sees great potential for the technique to be applied in Syria.

Irwin’s interest in peace polling stems in large part from a decade that he spent living with the Inuit in the Canadian Artic. He explained how Inuit councils deliberate until there is consensus. A mediator listens to the divergent views and then seeks a solution acceptable to all. All parties may not get what they want, but they will at least get what they need.

Participants discussed how peace polling could be applied to the so-called “frozen” conflicts in the OSCE area.

Colin Irwin’s book The People’s Peace is available here: http://www.peacepolls.org/peacepolls/documents/002539.pdf

3e séminaire bilatéral IHEDN / Lemhannas RI

IHEDN - Wed, 16/12/2015 - 15:01

Les 15 et 16 décembre 2015 s’est déroulé à Paris le 3e séminaire entre l’Institut des hautes études de défense national (IHEDN) et le National Resilience Institute of the Republic of Indonesia (Lemhannas RI)...

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Dr Thanos Dokos discusses in Kathimerini the challenge of migration, 16/12/2015

ELIAMEP - Wed, 16/12/2015 - 13:27

You can read here the article on the challenge of migration, which was written by Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos. This commentary was published in the Greek daily Kathimerini on 16 December 2015.

Die Klimakonferenz von Paris - ein Wendepunkt?

Hanns-Seidel-Stiftung - Wed, 16/12/2015 - 12:23
Mit der Verabschiedung der Globalen Nachhaltigkeitsziele in New York und dem Klimavertrag in Paris ist 2015 das Entwicklungsjahr. Im Entwicklungspolitischen Forum am 17. Dezember 2015 gingen wir der Frage nach, wie die Ergebnisse des Klimagipfels zu bewerten sind. Mit uns diskutierten auch Vertreter aus Südostasien.

Erwan Le Noan – Le Figaro – La flat tax, une révolution démocratique

Fondapol / Général - Wed, 16/12/2015 - 12:10

Article de Erwan Le Noan, paru dans Le Figaro, le 16 décembre 2015.
Quand le ministre des Finances Joseph Caillaux est enfin parvenu à faire adopter l’impôt sur le revenu en 1914, l'économiste Paul Leroy Beaulieu » s'en est affligé, dénonçant un événement « aussi catastrophique que la révocation de l'édit de Nantes ».

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Myanmar, la última frontera de la empresa española

Real Instituto Elcano - Wed, 16/12/2015 - 11:20
ARI 73/2015 - 16/12/2015
Hugo Cuello
Este ARI pretende ofrecer una exposición general de la situación económica y comercial de Myanmar, así como una primera aproximación de las oportunidades de negocio que tendrían las empresas españolas en el mercado birmano.

Professor Tsoukalis will be the Pierre Keller Visiting Professor at Harvard University

ELIAMEP - Wed, 16/12/2015 - 10:54

President of ELIAMEP, Professor Loukas Tsoukalis will be the Pierre Keller Visiting Professor at Harvard University for the Spring Semester 2016. He will teach a graduate course on ‘The Political Economy of European Integration in Crisis’ at the Harvard Kennedy School.

You can find here more information.

‘What is Europe?’ New book by Anna Triandafyllidou and Ruby Gropas

ELIAMEP - Wed, 16/12/2015 - 07:41

Europe is imbued with a multitude of social, cultural, economic and political meanings. In their new book Professor Anna Triandafyllidou and Dr Ruby Gropas show that there can be no single definition of Europe but that a lot can be learned from addressing its diverse meanings.

In particular, the authors of this comprehensive text present an authoritative yet accessible introduction to understanding Europe today, moving beyond accounts of European integration to provide a holistic and nuanced study of contemporary Europe and its historical development.

This book explores evolving definitions of Europe from antiquity, to the Cold War, right through to Europe in the midst of the Eurozone and global financial crises. By examining the different roles and meanings that Europe has held inside and outside of the continent, including the European Union’s ‘branding’ of Europe, the text grounds its analysis in an understanding of Europes plural.  Chapters explore concepts of Europe as civilization, Europe as progress, Europe as unity and Europe as diversity.

How do Europeans think of themselves and their respective national identities in a multicultural and multi-ethnic age? How has modernity and the pre- and post-industrial values of Europe affected the Europe of now and what are the political legacies of Europe?  To what extent are notions of social solidarity shared across the continent? This is the first text to systematically answer these questions, and other, in order to better determine ‘what is Europe?’

You can find here more information on the book ‘What is Europe’ published by Palgrave Macmillan.

You can also read here a sample chapter.

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