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Les ambulances privées d’EUMM Georgia sèment la confusion

Bruxelles2 Blog - Mon, 08/06/2020 - 11:00

(B2) La mission d’observation sur la ligne de contact entre l’Ossétie du Sud et d’Abkhazie (EUMM Georgia) a opposé un vigoureux démenti aux « fausses affirmations » circulant en Ossétie du Sud sur la présence de véhicules privés accompagnant ses observateurs.

Le véhicule de soutien médical privé (private.ge) qui accompagne les observateurs sur la ligne de démarcation ossète le 24 avril (crédit : Sputnik)

Une désinformation des médias ossètes

Tout est parti de médias russes (Sputnik Ossetia notamment) et ossètes (la chaine gouvernementale PEC) qui relaient une déclaration du comité de sécurité du gouvernement d’Ossétie du Sud, publiée mercredi (20 mai). « Il y a quelques jours [les 24 et 26 avril], sur une section de la frontière sud-géorgienne-géorgienne à proximité du village d’Uista (district de Znaursky en Ossétie du Sud) », les garde-frontières du KGB RSO ont « enregistré l’apparition non autorisée de la voiture de la clinique médicale géorgienne ‘Private’. Le véhicule était accompagné de deux voitures de patrouille de la mission de surveillance de l’UE en Géorgie (EUMM). Ce qui a permis aux médecins géorgiens de se déplacer secrètement vers la frontière de l’État ». Une manière « de collecter sur place des éléments biologiques, destinés à être utilisés dans le laboratoire de recherche de la santé ‘Richard Lugar’ » affirment les services secrets ossètes. NB : Un centre de recherche mis en place et financé par les États-Unis, au départ, mais qui dépend aujourd’hui de l’administration nationale géorgienne de contrôle des maladies et de santé publique (NCDC).

Des ambulances bien présentes

En fait, ce n’étaient pas les observateurs d’EUMM qui accompagnaient le véhicule médical, mais le contraire. Depuis (presque) le début de la mission, les observateurs européens sont accompagnés par un véhicule médicalisé. Service assuré par un opérateur privé géorgien. Un de ces ambulanciers est d’ailleurs décédé en 2009 lors d’une explosion (lire : Géorgie: une mine explose au passage d’un véhicule des observateurs de l’UE. Bilan: 1 mort).

Sans prélèvement d’échantillon

L’ambulance était « bien visible » et siglée, précise-t-on au QG de la mission à Tbilissi. Il n’y a « pas eu de mouvement secret. La patrouille s’est déroulée comme prévu. Il n’y a eu aucun contact avec des personnes. Il n’y a eu aucun prélèvement d’échantillons et il n’y a eu aucune intention de le faire ».

Un service assuré au vu et au su de tous

« Toutes les parties, notamment ceux d’Ossétie du Sud, sont bien au courant de ces faits, comme cela a été expliqué via la ligne téléphonique d’urgence (hotline) les 26 et 27 avril », précise-t-on au siège de la mission à Tbilissi. Et cela a été régulièrement le cas. « Depuis de nombreuses années déjà, par exemple lors des réunions du mécanisme de prévention et de réponse aux incidents (IPRM) dès 2014 », cette présence a été expliquée.

Un soutien médical nécessaire

Ce soutien médical permet « d’apporter rapidement l’aide nécessaire en cas de besoin, comme un accident de voiture. C’est particulièrement important dans les régions éloignées où il est difficile d’obtenir une aide médicale rapide ,» rappelle-t-on à EUMM Georgia. « EUMM est une mission d’observation, avec des patrouilles quotidiennes, y compris pendant la pandémie de de Covid-19. Notre approche est tout à fait impartiale. »

Commentaire : le recours au privé problématique en cas de crise

Faute de proposition d’un État membre, les responsables européens recourent à des services privés, dans les missions civiles (souvent), comme dans les opérations et missions militaires (parfois), pour assurer certaines fonctions essentielles opérationnelles (1). Pratique et souple, ce n’est pas sans susciter des difficultés cependant, en particulier en cas de crise.

L’affaire géorgienne le prouve : les adversaires de la mission ont trouvé là une brèche facile à exploiter. L’emploi d’un contractant géorgien qui a pu travaillé pour d’autres employeurs est source de confusion importante, surtout dans une mission aussi sensible que celle d’EUMM Georgia, sur une ligne de front figée au plan militaire, mais toujours active au plan politique.

Plus récemment, le contrat d’assistance signé pour certaines missions civiles en Afrique a posé question. La direction du service diplomatique européen (SEAE) s’est rendue compte que le service était inopérant. Avec l’interdiction de déplacement et les aéroports bloqués (sauf aux transports militaires), les ‘privés’ se révélaient incapables d’agir pour évacuer des patients atteints (2).

En 2009, lors de l’opération militaire au Tchad, les Irlandais avaient aussi testé la location d’hélicoptères privés. Un service qui s’est révélé très vite inopérant (3). Il s’en étaient mordus les doigts. « Heureusement que les Russes étaient là pour prendre le relais » confiait à l’époque un officier de l’opération.

Pour être juste, précisons que l’emploi de ‘privés’ dans l’opération est aussi parfois une réussite comme les pilotes et avions de surveillance affrétés par le Luxembourg tout d’abord pour l’opération de lutte anti-piraterie (EUNAVFOR Atalanta), ensuite pour l’opération maritime en Méditerranée (EUNAVFOR Med Sophia et Irini) (4).

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Je ne parle pas ici des fonctions logistiques arrières (nourriture, nettoyage…) assurée quasi systématiquement par des opérateurs privés
  2. Lire : Des missions civiles de la PSDC qui peinent à fonctionner
  3. Lire : Hélicoptères Irl. pas homologués, « défaut de contrôle » dit un rapport et Deux hélicoptères irlandais interdits de mission ?
  4. Lire : Les avions luxembourgeois aux Seychelles: des privés « bien utiles ! »

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Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (mai 2020)

Bruxelles2 Blog - Sun, 07/06/2020 - 09:30

(B2) Des réunions de planification, d’échanges d’informations, des rotations de force, des expertises. Les opérations et missions de la PSDC sont en mode ‘lent’, mais tentent de maintenir le contact

Djibouti. Passation de commandement sans cérémonie en Somalie

Le contre-amiral Ignacio Villanueva, a pris le commandement de la force militaire de lutte contre la piraterie dans l’Océan indien (EUNAVFOR Atalanta). Une rotation peu ordinaire. La « première effectuée avec succès pendant la pandémie Covid-19 », mais sans cérémonie, et pour laquelle il est devenu « sans le vouloir le premier commandant de force immunisé sur le théâtre ». Détails ici

(crédit : EUNAVFOR Somalia)

Pristina (Kosovo). Recherche des disparus, un travail de longue haleine

311 personnes disparues ont été identifiées depuis plus de dix ans qu’a commencé la mission ‘état de droit’ de l’UE au Kosovo (EULEX Kosovo). Un travail minutieux, lent mais nécessaire. Des centaines de personnes sont toujours portées disparues suite au conflit armé. C’est « un processus douloureux, compliqué et long », explique le chef d’EULEX, Lars-Gunnar Wigemark, dans une interview à l’agence Associated Press. Détails ici

(crédit : Eulex Kosovo)

Ramallah (Palestine). L’impact inespéré du coronavirus sur le système judiciaire palestinien

Actuellement, en Cisjordanie, il n’est pas possible de soumettre des documents ou de tenir des audiences en ligne. La crise du Covid-19 pourrait être l’opportunité d’accélérer ce processus de numérisation. C’est ce que défend l’avocat Andres Moreno. Il a coordonné un rapport remis aux institutions judiciaires palestiniennes sur les mesures prises par les systèmes judiciaires en Europe et en Amérique du Nord pour répondre à la crise ; un rapport réalisé avec de nombreux conseillers de la mission civile de conseil et d’assistance à la police palestinienne (EUPOL COPPS). Détails ici

(crédit : EUPOL Copps)

Bamako (Mali). Échange d’informations entre forces 

Comme toutes les quatre semaines, la réunion de coordination opérationnelle (RCO) s’est tenue, mi mai. Organisée par les membres de la représentation permanente de l’opération Barkhane au Mali, elle mêle les représentants des Forces armées maliennes (FAMa), de la mission européenne de formation des forces armées au Mali (EUTM Mali), de Barkhane et de la mission de l’ONU (MINUSMA). Le but : échanger les informations sur la situation sécuritaire, les opérations en cours menées par les différents acteurs, les actions de formation de EUTM Mali et d’autres sujets d’intérêt commun. Détails ici

(crédit : EUTM Mali)

Niamey (Niger). Distribution de codes aux futurs professionnels

Les futurs commissaires et officiers de police judiciaire formés par la mission civile d’assistance aux forces de sécurité intérieure (EUCAP Sahel Niger) ont reçu un code pénal, un code de procédure pénale, et un manuel explicatif du code pénal et du code de procédure Pénale. Détails ici

(crédit : EUCAP Sahel Niger)

Bosnie-Herzégovine. L’exercice Quick Response 20 avant l’automne

Malgré le covid-19, l’exercice exercice annuel Quick Response 20 aura bien lieu cette année. Il se déroulera entre la fin août et début septembre 2020, dans différents lieux de Bosnie-Herzégovine. Des officiers ont participé à la conférence de planification, vendredi 29 mai, par vidéoconférence, depuis Naples et Rome en Italie, Mons en Belgique, Londres au Royaume-Uni et la KFOR à Pristina au Kosovo. Détails ici

Un Antonov pour transporter les véhicules de la mission (crédit : EUFOR Atlhea)

(information recueillies par Emmanuelle Stroesser)

NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC

Lire sur l’opération EUNAVFOR Med Irini :

Et sur B2 Pro :

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L’avion de patrouille maritime allemand P3 Orion C entre dans la danse… loin de la zone d’opération

Bruxelles2 Blog - Fri, 05/06/2020 - 09:10

(B2) L’avion de patrouille maritime P3 Orion C de la marine allemande a effectué son premier vol de reconnaissance jeudi (4 juin) pour le compte de l’opération aéronavale de l’UE chargée du contrôle de l’embargo sur les armes au large de la Libye, EUNAVFOR Med Irini

Le P3 Orion C sur la base de Nordholz (crédit : Marine allemande)

Un avion basé tout au Nord, près du Danemark

Fait original, l’avion n’est pas basé au plus près de la zone d’opération comme d’ordinaire (Sigonella, en Sicile, par exemple), mais en Allemagne, tout au Nord près du Danemark. Un éloignement qui ne favorise pas vraiment une grande réactivité. L’avion est en effet parti de la base aéronavale de Nordholz, située sur la mer du Nord près du Danemark, et a fait ensuite un ravitaillement tout au sud du pays, à Neuburg an der Donau, en Bavière. Une procédure ordinaire, selon notre collègue d’Augengeradeaus. L’avion restera ainsi stationné à Nordholz, d’où il décollera pour des vols de reconnaissance au-dessus de la Méditerranée, avec la même procédure de ravitaillement.

Une procédure spécifique

Cette procédure, mise au point en pleine période du Coronavirus, présente plusieurs avantages pour le ministère allemand de la Défense. Il permet d’économiser des moyens : les militaires restent basés en Allemagne et non pas à l’étranger ; pas besoin d’équipe de soutien ni d’équipes de mécanos détachés et la possibilité de double usage pour effectuer des missions de patrouille au niveau national, en mer du Nord, par exemple. Pour l’opération, c’est en revanche un peu plus compliqué, les délais de route empêchent un manque de réactivité. On se situe davantage dans une surveillance de la zone programmée d’avance.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi sur le même sujet : La frégate grecque sur zone, annonce l’opération EUNAVFOR Med Irini

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La frégate grecque sur zone annonce l’opération EUNAVFOR Med Irini

Bruxelles2 Blog - Thu, 04/06/2020 - 15:34

(B2) La frégate de la marine grecque, HS Spetsai a rejoint l’opération européenne de contrôle de l’embargo des armes au large de la Libye (EUNAVFOR MED Irini)

La frégate Spetsai lors de son passage au port de Augusta (Sicile), base logistique de l’opération (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

Équipe d’arraisonnement et hélicoptère

Avec à son bord une équipe d’arraisonnement spécialement formée pour mener des opérations d’interdiction maritime, ainsi qu’un hélicoptère Sikorsky S-70B Aegean Hawk, le navire patrouille depuis aujourd’hui (jeudi 4) dans la zone d’opération désignée en Méditerranée centrale. Il sera épaulé en l’air par une équipe de trois avions, déployés par l’Allemagne, le Luxembourg et la Pologne, qui se relaieront pour surveiller la zone et guider le navire.

Une halte à Augusta

Le Spetsai était arrivé la veille (mercredi 3) dans le port d’Augusta (Sicile), base logistique pour les navires d’EUNAVFOR Med, pour les derniers préparatifs, notamment afin de recevoir les équipements sécurisés de communication avec le quartier général d’opération situé à Rome.

La frégate grecque vient relayer le Jean Bart, sans avoir pu physiquement passer le relais. La frégate française est en effet partie un peu précipitamment de la zone (lire : Le Jean Bart bloque un navire émirati faisant du trafic de pétrole. Et rentre à Toulon).

Des résultats

L’opération a déjà des résultats, selon son commandant. « Même si la mission a débuté récemment, elle a déjà produit des résultats en matière de collecte d’informations sur le trafic d’armes et en matière d’effet dissuasif sur la contrebande de pétrole également », indique le contre-amiral (italien) Fabio Agostini. Des résultats partagés avec le groupe d’experts des Nations unies chargés de collecter des informations sur l’application de l’embargo sur les armes et le pétrole imposé par une résolution des Nations unies.

(NGV)

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Les ventes d’armes françaises sont stables, mais se réorientent vers l’Europe

Blog Secret Défense - Tue, 02/06/2020 - 12:31
Le rapport 2020 au Parlement sur les exportations d’armement de la France a été rendu public.

Le Jean Bart bloque un navire émirati faisant du trafic de pétrole

Bruxelles2 Blog - Mon, 01/06/2020 - 23:12

(B2) La frégate Jean Bart a bloqué vendredi dernier (22 mai) un pétrolier qui cherchait à violer un embargo sur les armes à destination de la Libye.

Le Jal Laxmi, un pétrolier des Émirats arabes unis, était en route vers le port de Tobrouk  contrôlé par les forces du général Khalifa Haftar. Ce dans le cadre d’une vente de produits raffinés, selon l’agence Bloomberg. La frégate française a bloqué le pétrolier durant plusieurs jours.

Retour à Toulon

Depuis la frégate anti aérienne a regagné Toulon. « Après un déploiement de plusieurs semaines en Méditerranée centrale dans le cadre de l’opération de l’Union européenne Irini,  la frégate a retrouvé sa base » a annoncé la marine nationale samedi (30 mai). Ce qui laisse actuellement l’opération Irini sans navires, à nouveau. Côté italien, le San Giorgio devrait rejoindre la zone.

(NGV)

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La frégate Hydra endommagée est remplacée par la frégate Spetsai

Bruxelles2 Blog - Thu, 28/05/2020 - 19:00

(B2) La frégate grecque Hydra qui devait rejoindre l’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes au large de la Libye (EUNAVFOR Med Irini) fin mai* ne le fera pas. Elle a subi des dommages techniques selon les informations données à la presse grecque**

la frégate Spetsai F453 (crédit : marine grecque)

C’est la frégate Spetsai (F-453) qui remplacera Hydra. Un navire similaire, de la classe Meko 200, issu des chantiers navals allemands.

Le Spetsai a l’avantage de bien connaitre les équipages français pour avoir accompagné le porte-avions Charles-de-Gaulle lors de son passage en Méditerranée orientale fin janvier (lire : Un groupe aéronaval autour du Charles-de-Gaulle se déploie, avec des Européens, épisodiques). Mais son arrivée exacte dans l’opération n’est pas encore connue.

À ce jour, selon les informations puisées à bonne source par B2, l’opération européenne dispose d’un seul navire opérationnel, la frégate française Jean Bart, et de trois avions (un Luxembourgeois, un Polonais et un Allemand).

(NGV)

*Lire : La frégate grecque rejoindra l’opération Irini fin mai

**L’information donnée par certains journaux turcs qu’elle aurait été atteinte par des tirs du camp de Haftar est une fausse information, assez typique de ce conflit

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Des centaines de migrants retenus au large de Malte dans des prisons flottantes. L’affaire Captain Morgan devient européenne

Bruxelles2 Blog - Thu, 28/05/2020 - 16:38

(B2) Malte a trouvé la solution pour faire face à l’afflux de migrants, sans les faire débarquer à terre : les retenir à bord de navires de tourisme. Une idée qui a atteint ses limites

L’unité maritime des forces maltaises largement mobilisée pour secourir puis cantonner les migrants au large de Malte (crédit : AFM)

En pleine crise du coronavirus, l’évènement est passé inaperçu. Les Européens ayant d’autres chats à fouetter, ils se sont peu souciés de répondre à l’appel à la solidarité de la petite île méditerranéenne, la laissant seule se dépêtrer avec le problème

Un dilemme pour l’Europe

La présence de migrants retenus à bord de bateaux de tourisme au large de l’île de Malte empoisonne actuellement les relations européennes tout comme le déroulement de la nouvelle opération maritime de l’UE au large de la Libye (EUNAVFOR Med Irini). Elle constitue une épine dans le pied des Européens qui se trouvent pris au piège entre leurs principes (le respect des règles internationales) et la réalité (la crainte d’un nouvel afflux migratoire). Les informations sont données au compte-goutte par les autorités maltaises. C’est grâce au travail des ONG et de la presse que les informations arrivent.

Maintenir les migrants hors des eaux territoriales

Un premier groupe de migrants a d’abord été recueilli fin avril, à bord d’un navire ancré à Hurds Bank, à environ 13 miles nautiques des côtes à l’Est de La Valette. Soit à quelques mètres de la limite territoriale maritime (12 miles nautiques). 57 personnes ont ainsi été transférées le 30 avril, vers l’Europa II, un ferry touristique de la compagnie Captain Morgan. Ils avaient été secourus la veille par un bateau de pêche privé. Mais Malte, qui a fermé ses frontières (officiellement pour cause de coronavirus), refusait de les accueillir.

Des prisons flottantes qui font école

105 personnes ont ensuite été transférées sur le Bahari le 7 mai, puis une semaine plus tard sur l’Atlantis, un ferry d’une taille supérieure. Elles venaient d’être récupérées lors d’un sauvetage combiné entre les forces armées maltaises (AFM) un bateau de pêche. L’un récupérant 45 personnes, l’autre 78 personnes (1).

90 migrants sont récupérés dans la nuit de lundi (25 mai) par les forces armées maltaises et transférées mardi sur un bateau de la compagnie. 8 enfants et 18 femmes sont débarquées à terre, selon Malta Today.

Enfin, 75 autres migrants viennent d’être secourus par les forces armées maltaises mercredi (27 mai), au soir. Le gouvernement décide d’affréter un quatrième ferry pour les accueillir. Le Jade, appartenant à une autre compagnie (Supreme Cruises) et amarré à Sliema, est réquisitionné par les autorités, pour apporter du ravitaillement et accueillir des réfugiés. Plus grand, il peut accueillir jusqu’à 250 personnes, mais normalement pour une durée courte, selon le Times of Malta.

Un appel à l’aide insistant

Malte insiste sur un point qu’elle n’autorisera plus de migrants dans ses ports jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé avec l’Union européenne pour leur relocalisation dans d’autres États membres. Le gouvernement de La Valette a menacé à deux reprises de mettre son veto à l’opération Irini (lire : Nuage noir sur l’opération Irini. Malte brandit la menace d’un veto et Nouveau coup de semonce de Malte contre l’opération Irini). Ce qu’il n’a pas fait finalement. Mais il a retiré sa contribution (une équipe d’abordage VPD) promise lors de la génération de forces.

Des pays européens aux abonnés absents

À cet appel pressant de l’île, seule la France qui a promis de prendre 30 personnes en charge, suivie par le Portugal, promettant de prendre six personnes, assument leur part du fardeau. La question pourrait devenir bien plus problématique dans les jours à venir. L’arrivée de l’été en Méditerranée est synonyme d’une mise à la mer de davantage de bateaux chargés de migrants quittant la Libye à la recherche de l’eldorado européen.

Commentaire : une nouvelle crise à venir

Obsédés par la pandémie du coronavirus, les Européens risquent de ne pas voir et pas pouvoir se préparer à temps. Officiellement la question libyenne et maltaise ne devrait pas ainsi être abordée lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères qui se réunissent par vidéoconférence ce vendredi (29 mai). Un leurre certain et une erreur probable, tant la nécessité d’apporter une réponse commune apparait nécessaire…

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Soit 123 personnes au total récupérées. Sur ce nombre, 18 femmes et enfants ont été directement ramenés à terre.

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Nouveau coup de semonce de Malte contre l’opération Irini

Bruxelles2 Blog - Thu, 21/05/2020 - 15:31

(B2) Le gouvernement maltais lance un nouvel ultimatum à ses homologues européens

(crédit : Captain Morgan)

La nomination du commandement de force d’Irini menacée

Si d’ici vendredi, aucune solution n’est trouvée pour accueillir les migrants actuellement recueillis sur deux bateaux de la compagnie ‘captain Morgan‘, le représentant maltais au comité politique et de sécurité (COPS) opposera son veto à la nomination du nouveau commandant de la force maritime européenne en Méditerranée (EUNAVFOR Med Irini), indique le quotidien Malta Today, généralement bien informé sur ces questions (1).

Un manque de solidarité (sauf la France et le Portugal)

Pour Malte, trop peu d’États ont affirmé leur solidarité. Seuls la France et le Portugal, en fait, se sont engagés à accueillir 36 des quelque 162 migrants. La recherche d’une solution permanente pour les relocalisations est toujours bloquée. Et à chaque navire, le même ‘cirque’ recommence : les États de première ligne (Italie, Malte, Grèce…) sont obligés de quémander, voire de tempêter, pour obtenir l’attention et la prise en charge par leurs voisins européens. Une bonne douzaine de pays ayant décidé de ne pas participer à ce mécanisme volontaire de solidarité.

Une opération qui peine à prendre ses marques

L’opération Irini parait maudite. Elle a souffert tout d’abord d’un manque d’appétence de la plupart des pays européens qui peinent à lui fournir les moyens, en navires, pour exercer sa mission de contrôle de l’embargo sur les armes. L’Allemagne s’est un peu faite tirée par l’oreille pour participer. Plusieurs pays (comme la Suède, les Pays-Bas ou la Belgique, la Roumanie ou la Bulgarie…) sont absents de cette participation concrète.

L’opération a également été sévèrement critiquée par le gouvernement libyen de Tripoli, qui est le seul officiellement reconnu par la communauté internationale et par l’Union européenne. Critique gênante car l’Europe se targue de toujours intervenir avec l’accord, express ou implicite, des pays concernés.

Irini a, enfin, pâti d’une petite gué-guerre intestine entre Athènes et Rome qui revendiquaient chacun le commandement de la force. Le premier commandant sera d’ailleurs italien, le contre-amiral Ettore Socci. Celui-ci n’a pas bougé de poste en fait depuis l’opération Sophia (où il assumait le même rôle), avant de passer le relais à un Grec.

C’est la seconde fois que Malte brandit officiellement ce veto. Cette fois il ne s’agit plus seulement du financement en commun (lire : Nuage noir sur l’opération Irini. Malte brandit la menace d’un veto), mais plus concrètement du commandant de force qui n’est toujours pas officiellement nommé.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : L’opération EUNAVFOR Med Irini en quelques mots

  1. Nous avons confirmation que ces informations sont puisées à très bonne source.

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La frégate Leopold Ier reprend (déjà!) la mer. Destination mer baltique pour un exercice

Bruxelles2 Blog - Wed, 20/05/2020 - 11:05

(B2) La frégate belge Léopold I a quitté sa base navale de Zeebruges ce lundi (18 mai) pour un exercice d’un mois en mer Baltique. Départ pas tout à fait anodin

Départ du Leopold Ier vers la Baltique (crédit : MOD Belgique)

Un exercice avec les Néerlandais

Cet exercice, dénommé Baltic Breeze 20, est organisé par une escadre de navires néerlandais. Il comprend deux navires de commandement et de débarquement, deux frégates, un patrouilleur ainsi qu’un sous-marin.

Trois objectifs sont annoncés : 1° développer l’interaction entre la frégate et l’hélicoptère NFH 90 (dans le cadre de la qualification d’un pilote) et de son équipe de soutien ; 2° réaliser des tirs de précision au moyen de son canon OTO Melara de 76mm ainsi que de son Goalkeeper ; 3° s’entraîner « de manière réaliste » à la chasse au sous-marin, ainsi que test de procédures de lancement d’une torpille d’exercice. Comme d’ordinaire, l’équipage va aussi s’entraîner à tous les exercices rituels (abandon du navire, homme à la mer, lutte contre les avaries et les incendies, …).

Confinement avant départ et test anti-Covid-19

Avant de pouvoir partir en exercice, l’équipage de la frégate a subi un programme de détection et de quarantaine, désormais quasi systématique pour les départs en mission ou opération. Premièrement, le personnel de la frégate a dû répondre à un questionnaire téléphonique 14 jours avant le début de la campagne. Dès ce moment, tout marin devait rester confiné à domicile en attendant son départ pour Zeebruges. Deuxièmement, cinq jours avant le départ, chacun a subi un test de dépistage au Covid-19, ainsi qu’une prise de sang. Troisièmement, le jour du départ, nouveau contrôle médical, cette fois à à l’infirmerie de la base navale par le personnel du 14 Bataillon Médical. Enfin, à bord du navire, les règles générales et mesures de distanciation sociale restent de rigueur : port du masque, entraînement par petits groupes, repas décalés, etc.

Commentaire : une tactique efficace ?

On se souvient que la frégate belge avait interrompu son escorte du porte-avions français Charles-de-Gaulle, car un cas de coronavirus avait été détecté à bord. La première réaction aurait pu être de ricaner à ce qui apparaissait comme une « défection ». Force est aujourd’hui de constater que la tactique belge, pour être modeste, a donc été la bonne, comme nous le pressentions (lire : Covid-19. La Belgique a-t-elle fait le bon choix en interrompant la mission Foch à temps).

En moins de deux mois, quasiment jour pour jour, la marine belge a récupéré sa pleine capacité opérationnelle. Ce n’est pas le cas des Français qui se sont obstinés, malgré tout, à rester en exercice avec le Charles de Gaulle (lire : Retour au port pour le porte-avions Charles-de-Gaulle, contaminé par la pandémie). Et ils semblent peu prêts de récupérer. Pas avant l’automne, nous dit-on.

De façon très étrange, le résumé de l’enquête de commandement rédigé par l’état-major des Armées — tel que publié par la communication officielle de la ministre des Armées (1) —, ne mentionne à aucun moment l’annonce par les Belges d’un cas de coronavirus. Bizarre. Très bizarre même. Serait-ce qu’elle mettrait en cause non pas le seul service médical ou le pacha du navire — dont l’enquête révèle des ‘dysfonctionnements’, mais l’échelon supérieur, plus politique ?

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Télécharger le résumé du rapport et l’enquête épidémiologique. Ce dernier rapport est beaucoup plus intéressant, tant sur le déroulement de l’épidémie qu’en général. Les infographies, la remise dans le contexte général notamment sont à regarder avec attention.

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A400M. Les parachutistes peuvent filer en douce via la porte latérale. Un atout en opération

Bruxelles2 Blog - Tue, 19/05/2020 - 11:30
(B2) Le ministère français des Armées n’est pas peu fier de l’annoncer. L’avion européen de transport A400M est désormais apte à larguer des parachutistes des trois armées par une porte latérale (crédit : DICOD / Armée de l’Air)

Un largage par la porte latérale

Dans ce type d’action, une sangle reliée à la soute de l’avion permet de déployer automatiquement le parachute sous l’effet de la gravité, une fois que le parachutiste a quitté l’avion. Tous les tests et exercices ont permis de valider cette nouvelle possibilité d’emploi. Le premier entrainement opérationnel de largage automatique de parachutistes a eu lieu mardi dernier (12 mai) à l’école des troupes aéroportées de Pau, avec un A400M de l’armée de l’Air et des parachutistes de l’armée de Terre.

La panoplie opérationnelle de l’A400M complétée

C’est « une étape importante » dans la montée en puissance des capacités tactiques de l’avion dénommé « Atlas » dans la terminologie française. Cela vient compléter la panoplie opérationnelle de l’A400M. L’appareil pouvait déjà larguer des parachutistes par la rampe arrière, comme du matériel. Une capacité validée en février. 25 tonnes, réparties sur 10 palettes, avaient alors quitté l’avion, pour rejoindre la terre. En un seul passage et sans atterrir !

Un atout en opération

Ce type de largage de personnel est « un véritable atout en opération », surtout en « zone hostile » ou sur un terrain complexe explique-t-on à l’armée de l’Air. C’est un gage de rapidité également, un « volet essentiel à la projection de puissance ». L’aérolargage permet en effet « de concentrer des forces et du matériel au plus près d’un objectif ».

Prochaines étapes

Cette capacité est limitée aujourd’hui à 30 parachutistes par une seule porte. Prochaines étapes : augmenter l’altitude de largage et le nombre de parachutistes. L’objectif est fixé : autoriser, dès l’année prochaine, le largage simultané par les deux portes latérales. Soit un peu plus tard que prévu par le constructeur Airbus (cf. encadré).

(NGV)

Des essais réussis pour 80 parachutistes

Le constructeur européen Airbus avait annoncé en octobre dernier avoir réalisé plusieurs essais en vol de certification. L’un pour le déploiement simultané par les deux portes latérales de 80 parachutistes (40+40) avec leur équipement complet, en un seul passage. L’autre pour le largage de 58 parachutistes par une seule porte latérale, soit la capacité maximale de l’A400M. Des essais menés en étroite coordination avec la direction générale (française) de l’armement (DGA) et les forces armées françaises et belges, sur la zone de saut de Ger (bois d’Azet), dans les Pyrénées. Un camp géré par le 1er régiment de hussards parachutistes (1er RHP). La fin de la phase d’essais de certification ouvrait la voie au déploiement simultané de 116 parachutistes et à la certification des opérations mixtes. La fin des activités de certification est prévue au premier semestre 2020, annonçait alors le constructeur. Le tout a pris un peu de retard aujourd’hui.

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Victoire ou défaite ? Quand le sacrifice du soldat compte plus que le résultat final...

Blog Secret Défense - Sun, 17/05/2020 - 19:06
Le chef de l’Etat a commémoré ce 17 mai les combats de Montcornet en 1940. Un historien parle de « défaite glorieuse »...

De Gaulle à Montcornet : une victoire ?

Blog Secret Défense - Sun, 17/05/2020 - 14:21
Le président Macron a commémoré, ce dimanche 17 mai, les combats du colonel De Gaulle en mai 40 à la tête de la 4e Division cuirassée.

La frégate grecque rejoindra l’opération Irini fin mai

Bruxelles2 Blog - Fri, 15/05/2020 - 09:05

(B2) La frégate grecque Hydra (F-452) a quitté la base navale de Salamis mardi (12 mai) pour rejoindre l’opération EUNAVFOR MED Irini de l’UE en mer Méditerranée, indique la marine grecque

La frégate Hydra F-452 (crédit : Marine grecque)

Mais elle ne sera concrètement opérationnelle que fin mai. Elle doit passer quelques jours sur la base navale de Crète, au centre d’entraînement (KENAP), notamment pour parfaire l’entraînement des équipes de marins à l’arraisonnement des navires.

À bord du Hydra, se trouvera une équipe d’abordage (type VPD), similaire à celle qu’aurait dû fournir Malte (lire : Nuage noir sur l’opération Irini. Malte brandit la menace d’un veto). Elle est destinée à aller contrôler les navires suspects de faire du trafic d’armes vers la Libye.

(NGV)

Lire aussi : L’opération EUNAVFOR Med Irini en quelques mots

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Covid : qui commande vraiment le porte-avions ?

Blog Secret Défense - Wed, 13/05/2020 - 12:19
Le rapport d’enquête suggère des « dysfonctionnements » entre la Marine et le CPCO à l’état-major des armées.

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