(B2) 314 migrants – dont 107 enfants, 51 femmes, 156 hommes – ont été sauvés par les navires des garde-côtes italiens et un navire de Frontex, mercredi (6 avril), alors qu’ils naviguaient en mer ionienne en direction de l’Italie.
Ils ont d’abord été repérés par un avion ATR42 des gardes-côtes italiens. Puis un avion espagnol de patrouille maritime de la Guardia Civil, engagé dans le cadre l’opération Triton de Frontex, a pris le relais jusqu’à que les navires soient sur zone. Ils ont ensuite été transférés sur le navire Dattilo des garde-côtes et amenés à terre dans le port de Crotone. De son côté, le navire norvégien Siem Pilot, qui participe à l’opération Triton de Frontex, a évacué 294 personnes vers le port de Tarente en Sicile.
Résurgence des navires en bois ou route alternative ?
Les migrants étaient à bord d’un bateau en bois, à un pont, suffisant pour emmener un certain nombre de personnes. Un mode de transport qui n’était plus utilisé depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois en Libye. A-t-on affaire aux filières provenant d’Egypte. Ou s’agit-il d’une résurgence de ce type de navires en provenance des réseaux libyens ? Ce qui viendrait ainsi contredire les premières leçons tirées par EUNAVFOR MED (Lire : Les premiers effets de l’opération Sophia).
A priori, on peut pencher plutôt pour la première hypothèse. La forme du navire, assez typique de la région du Nil semble le prouver. Les migrants ont expliqué être partis d’Egypte à bord de deux navires. Ils venaient de différents pays : soit de la Corne de l’Afrique (Erythrée, Somalie, Ethiopie, Soudan…) et d’un peu plus loin (Comores), soit du Moyen-Orient (Syrie, Palestine).
(NGV)
(B2) Le patrouilleur de haute mer L’Adroit, et ses 46 marins, ont intégré, fin mars, l’opération anti-piraterie de l’UE dans l’océan Indien (EUNAVFOR Atalanta).
Le bâtiment patrouillera entre la corne de l’Afrique et les côtes malgaches, indique l’état-major des armées. La période de l’intermousson qui vient de débuter est « favorable à la reprise de l’activité de piraterie » estime les marins.
Les moyens d’Atalanta sont, un peu, renforcés, comprenant 3 autres navires — la frégate allemande FGS Bayern (F-217), le patrouilleur ESPS Tornado (P 44) et la frégate italienne ITS Euro, de la classe Maestrale (F-575) — ainsi que 2 avions — un Casa C-235 espagnol et P3 Orion allemand.
(NGV)
(BRUXELLES2) Dans une lettre adressée à ses collègues du Conseil de sécurité des Nations Unies, Vitaly Churkin représentant russe aux Nations Unies, dénonce la contrebande organisée par le département des antiquités de l’organisation de l’Etat islamique (Daesh/ISIL). Une contrebande qui rapporterait entre 150 et 200 millions de dollars par an et dont il retrace précisément avec détails le parcours des antiquités volées, depuis les sites archéologiques protégés par l’ONU jusqu’à leur revente sur Ebay. Il accuse nommément plusieurs Turcs d’être complices de ce trafic. Ce qui revient d’une façon à peine voilée, à mettre en cause la Turquie.
Contrebande de Daech systématique et très organisée
Selon le diplomate, la contrebande est des plus organisées au sein du « gouvernement » de Daech. Elle est gérée par le département des antiquités, dirigé par le commandant Abu Sayyaf al-Iraqi. Département qui octroie même des « permis » pour entreprendre des fouilles archéologiques, à prélever des objets et à les transporter. Le tout « sous la tutelle du prétendu ministère chargé de contrôler les ressources naturelles ».
Un business de 150 millions de dollars
« En Syrie et en Irak, près de 100.000 objets appartenant au patrimoine mondial sont aux mains de l’État islamique d’Irak et du Levant (EIIL). On estime que le montant des revenus annuels que les islamistes tirent du trafic d’antiquités et de pièces archéologiques est compris entre 150 et 200 millions de dollars. »
Des Turcs complices du trafic
L’ambassadeur russe met en cause un réseau turc de grande ampleur. Les antiquités seraient transportées « à travers le territoire de la Turquie » et « vendues dans le cadre d’enchères illégales dans la ville turque de Gaziantep, plaque tournante de la contrebande de pièces du patrimoine, puis sont écoulés par un réseau d’antiquaires » notamment dans la région administrative d’Akçakale (à 640 km au sud-est d’Ankara, dans la province de Şanlıurfa).
Une liste nominative
Les services d’information russes possèdent une liste détaillée des trafiquant turcs impliqués. La lettre en cite nommément plusieurs :« Ismet Eren, le propriétaire d’un magasin d’antiquités situé au no 24 de la rue Karanfil, à Kilis, est impliqué dans ce trafic. Les transporteurs turcs Şenocak Nakliyat, Devran Nakliyat, Karahan Nakliyat et Egemen Nakliyat livrent les marchandises de gros volume. »
Revente mondiale via Ebay et les réseaux sociaux
Le redistribution vers les « collectionneurs de divers pays » se fait « généralement sur des sites Web de vente aux enchères tels que eBay ou sur des sites de vente en ligne spécialisés » selon le Russe. Et les réseaux sociaux ne manquent par à l’arsenal de moyens utilisés par les « extrémistes », « de façon à se passer d’intermédiaire et à vendre les antiquités directement aux acheteurs ».
N.B: Contrairement aux Turcs, Ebay a rapidement réagit aux déclarations russes, assurant être en « en train de vérifier les déclarations de cette lettre » et n’avoir aucune « intérêt à voir des listes illégales de biens culturels et historiques apparaître » sur sa plateforme.
(Leonor Hubaut)
(BRUXELLES2) A Tripoli, l’espoir semble revenu. Martin Kobler, l’émissaire de l’ONU, est arrivé symboliquement, hier (mardi 5 avril), à bord d’un petit avion des Nations-Unies. Il a pu ainsi tenir une réunion avec les Libyens et se rendre compte des progrès réalisés en une semaine.
Retour de Fayez al-Sarraj à Tripoli
Quelques jours auparavant, mercredi (30 mars), c’était au Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj, chef du gouvernement reconnu par la communauté internationale de faire le déplacement vers la capitale. Lui avait fait le déplacement par mer. Les autorités de Tripoli avaient, en effet, fermé l’aéroport quelques heures plus tôt.
Un risque calculé
Une courte visite qui n’a pas duré très longtemps mais avait un objectif tout autant politique que de pouvoir. Une aventure risquée mais aux risques savamment calculés par le nouveau dirigeant libyen et ses soutiens internationaux. Avec un seul objectif : donner toute sa légitimité au nouveau Gouvernement d’union nationale et marquer qu’il a désormais le contrôle du pouvoir à Tripoli.
Un navire libyen usé jusqu’à la corde…
La vedette battant pavillon libyen « Al-Sadada » était cependant assez symbolique de l’état libyen aujourd’hui. Un navire « si petit, et apparemment si usé, qu’à son arrivée sur la côte tunisienne, le moteur s’est cassé » selon nos collègues du Corriere della Sera. Après quelques heures de réparation, le navire avait pu repartir, de Sfax (ville portuaire tunisienne), dans l’autre sens. Avec à son bord les 12 personnes qui s’efforcent de constituer le Gouvernement d’union nationale : les 7 membres du Conseil et leurs 5 assistants. Voir la vidéo de l’arrivée. Direction Tripoli.
… escorté par les Français et Britanniques
Durant tout le voyage, la vedette « Al-Sadada » a été « escortée ». « En mer, se trouvaient plusieurs navires pour la protéger », selon ce qu’en dit al-Sarraj lui-même sur le compte Facebook du Conseil présidentiel. Des navires français, italiens et britannique qui ont suivi le navire libyen depuis la Haute mer. En l’air, plusieurs avions de patrouille maritime surveillaient l’expédition. Et il n’est pas exclu non plus que d’autres moyens plus discrets (type sous-marin) aient été employés.
… et organisée par les Italiens
Cette traversée de neuf heures a été orchestrée par le général italien Paolo Serra, conseiller militaire de Martin Kobler. Après des semaines d’efforts diplomatiques, l’officier italien a réussi à rallier la marine libyenne autour du retour de Sarraj. L’équipage libyen de la vedette « Al-Sadada » a été en contact radio constant avec les différents navires européens, durant tout le trajet. L’allégeance de la marine libyenne est essentielle pour Tripoli. La base navale d’Abu Sittah sert de « quartier-général » au Conseil présidentiel, qui y a donné ses premiers conférences de presse et y réside.
Une aventure utopique ?
Le pari de Sarraj, Kobler, de l’ONU et de l’Italie … tous ceux qui ont soutenu la voie diplomatique plutôt que la voie de la pression est-il en passe de réussir. On peut le croire. Selon l’AFP, pour sa première sortie de la base navale depuis son arrivée, M. Sarraj a pris un bain de foule sur la place des Martyrs, au coeur de la ville. « Bienvenue chez toi », lui ont souhaité des Tripolitains en lui serrant la main ou en le prenant dans leurs bras. Et les différents acteurs libyens commencent à se rallier, un par un, au nouveau pouvoir.
(Leonor Hubaut)
Lire aussi notre dossier N°34. L’Europe face à la crise en Libye
(BRUXELLES2 à Paris) Où va l’Europe de la défense ? Vaut-elle le détour ? Comment peut-elle avancer ? C’est autour de ces questions qu’a tourné le « Tango à Bruxelles », l’atelier des 2e Rencontres de l’IHEDN (*), consacré à l’Europe de la défense samedi (2 avril). Deux invités de marque officiaient : Pierre Vimont, d’un côté, le premier secrétaire général du service diplomatique (1), et le général Jean-Paul Perruche, de l’autre, l’ancien chef d’état-major de l’Union européenne (2).
Tous deux, bons connaisseurs du domaine, n’ont pas fait dans la langue de bois. Ce n’est pas (plus) leur genre. Ils ont dressé, au contraire, un portrait sans fard, mais aussi sans acrimonie, d’une Europe qui a une défense à la peine. Un portrait assez juste finalement, qui permet de cerner les causes du problème plutôt que de mettre en cause.
Une barre placée trop haute
Il est « probable » que les ambitions fixées ont été trop grandes, explique d’abord Pierre Vimont. « L’un des problèmes de la défense et de la sécurité est que l’on a placé la barre très haut. Faute de pouvoir atteindre ces objectifs, cela a créé du désintérêt et de l’indifférence. » « On retrouve l’état d’esprit des Etats membres » dans le travail de « ceux qui travaillent à Bruxelles et doivent mettre en place les objectifs. On se rend compte qu’on est très loin du compte ».
Des Etats aux abonnés absents en cas de coup dur
Selon le diplomate chevronné, outre le fait qu’il soit « plus difficile de prendre des décisions à 28 », il y a aussi un problème d’aiguillage. Les Etats membres n’ont « pas tous la même conception » de l’Europe de la défense. On retrouve deux visions : entre « ceux qui veulent un hard power et les autres, une majorité, qui ont une vision plus douce de soft power. Une sorte de profil bas. » Lorsque l’UE est amenée à agir, « elle est alors davantage un pourvoyeur d’aide humanitaire et de développement ». Et lorsqu’elle est confrontée à « une situation de haute intensité, beaucoup d’Etats membres sont aux abonnés absents ».
Des dépenses de défense trop faibles
En ce qui concerne l’effort militaire, le constat est d’ailleurs « assez lamentable » poursuit Pierre Vimont. La majorité des Etats ne sont même pas « à 1% de dépenses de défense » de leur PIB. On est bien loin des 2% fixés par l’OTAN. C’est « une des raisons pour lesquelles il est difficile de monter une opération militaire ou civilo-militaire ». Parfois, le refus de s’engager d’un Etat obéit à de « basses raisons budgétaires » plus qu’à une motivation politique.
Une « encoche » sur les ambitions
Les ambitions de l’Union ont été très vite limitées par les moyens réels qui lui était offerts. A l’origine, il était « prévu d’avoir un effectif militaire de 50.000 à 60.000 hommes, qui a très vite été rabattu ». Ensuite, l’Union a créé les GT1500 ou battlegroups pour pouvoir intervenir rapidement sur une zone de crise. Or, « l’effectif n’est que de 1500 hommes ». Ce qui est peu. Mais, surtout, ces groupes d’intervention « n’ont jamais été engagés » sur un théâtre d’opération.
Des missions « modèle réduit »
Pour Jean-Paul Perruche, le fait qu’un « grand nombre de missions et opérations ont été lancées (21 missions civiles et 11 militaires) depuis le début de la PESD tendrait à prouver que l’Europe est un acteur sécuritaire très actif ». Un faux semblant ! « L’impact est toujours mineur. Car l’engagement a des effets assez faibles ». En cause, selon lui : « la courte durée (des missions), des effectifs réduits et l’absence d’opérations (avec un pouvoir) coercitif ».
Un système de commandement et de contrôle handicapé
L’Union ne dispose pas non plus d’une structure complète de commandement et de contrôle à l’image de l’OTAN, avec un niveau politico-stratégique, un niveau militaire stratégique, un niveau opérationnel et tactique. « Dans l’Union, seul le niveau politico-militaire, représenté par l’état-major de l’Union européenne, est présent. Tout le reste n’est pas prévu à titre permanent ». Pourtant, « le système existe. L’Union a les moyens de créer un centre opérationnel si le Conseil le décide. Mais il reste des divergences de vues entre les Etats membres ».
Une compétence limitée à la gestion des crises extérieures
Une autre limite au bon développement de l’Europe de la défense vient de la volonté des Etats de ne pas « empiéter sur les domaines de responsabilité de l’OTAN, notamment la défense collective » souligne le général Perruche. Cela se retrouve dans les traités. « La compétence dont l’Union s’est dotée », à la création de la PESD/PSDC, « est donc limitée à la gestion de crises à l’extérieur des frontières. Cela entraîne un cloisonnement entre les intérêts nationaux et l’extérieur de l’espace européen ». L’Union s’est donc elle-même privée de s’intéresser à cela.
Une meilleure synergie des outils
L’ancien chef d’état-major relève tout de même que la création du Service diplomatique européen (SEAE) comme la double casquette du Haut représentant (à la fois vice-président de la Commission et président du Conseil des ministres des Affaires étrangères) a permis « une meilleure synthèse et coordination des moyens de l’Union et une meilleure synergie des outils ». Cette double casquette permet de ne pas « s’intéresser juste aux aspects sécuritaires d’une crise mais aux causes profondes, diplomatiques comme politiques », notamment au travers de l’approche globale qui mêle réponses militaire, civile et de développement.
Un réseau de renseignement plus efficace
Les informations fournies par les 130 délégations et les Etats membres au service d’analyse du renseignement de l’Union (IntCen) ont également permis « une meilleure surveillance de l’émergence potentielle de crises ». L’état-major militaire comme la direction de gestion civile de crises (CPCC) sont donc plus à même « d’anticiper et de planifier de manière prudente une réponse face à une crise à venir ».
Une défense européenne trop peu intégrée
Si l’Union possède « des procédures bien ordonnées, celles-ci restent cependant bien lourdes à mettre en oeuvre ». Malgré « l’ambition claire d’une Europe de la défense intégrée » présente dans le traité de Lisbonne, coordonner 27 ou 28 Etats (3) n’est pas non plus chose facile quand les politiques étrangères des pays restent si différentes et si fluctuantes face à la conjoncture internationale.
(Lucas Millet)
Lire aussi : La PSDC au milieu du gué. La fin d’un cycle ? à la recherche d’un nouveau souffle
(*) Des rencontres de l’IHEDN riches et fournies dont B2 était un partenaire média
(1) Diplomate français, né en 1949, diplômé de science politique, Pierre Vimont a notamment été ambassadeur, représentant permanent auprès de l’UE de 1999 à 2002, directeur du cabinet de plusieurs ministres des Affaires étrangères de 2002 à 2007 (De Villepin, Douste-Blazy) puis ambassadeur de la France auprès des Etats-Unis avant de repartir à Bruxelles pour mette en place le SEAE. Lire aussi : Pierre Vimont, un diplomate en pas de chat
(2) Militaire Français, diplômé de l’IHEDN, le général Perruche a occupé les fonctions de commandant de l’état-major de force n° 1, adjoint au commandement de la Force de l’OTAN au Kosovo (KFOR) et chef de la mission militaire française auprès du commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) à l’OTAN au SHAPE de Mons. Il est président d’Eurodéfense.
(3) Le Danemark ne participe pas à l’aspect militaire de la politique de défense. Lire notre fiche mémo : Le Danemark et son opt-out. Que recouvre-t-il
(B2) La frégate allemande Karlsruhe (F-223) a pris le relais en Méditerranée de la corvette Ludwigshafen dans le cadre de l’opération de lutte contre les trafiquants et de secours en mer (EUNAVFOR Med). Le Karlsruhe est le sixième navire d’une série de huit unités de type F122, de la classe « BREMEN ». Il dispose d’un équipage d’environ 210 hommes et femmes. Durant les 50 jours passés dans l’opération européenne, le Ludwigshafen et son équipage, ont sauvé plus de 500 migrants.
(B2) Mtskheta (Géorgie). EUMM Georgie passe le seuil des 14.000 patrouilles
La mission d’observation de l’UE en Géorgie (EUMM Georgia) a réalisé sa patrouille portant le numéro 14.000.
Cette patrouille a été réalisée le 3 février par l’équipe du bureau de Mtskheta, ville à une trentaine de kilomètres au nord de Tbisili. Ils se sont rendus sur la ligne de frontière administrative pour observer la situation sécuritaire générale et la liberté de mouvement dans la région.
Vushtrri (Nord Kosovo). Formation IT pour les criminalistes kosovars
Les experts de la mission européenne « Etat de droit » (EULEX Kosovo) ont organisé, du 15 au 18 février, un atelier de formation à l’Académie de la police kosovare.
Une trentaine d’enquêteurs et techniciens criminalistes ont acquis des capacités IT (technologies de l’information) pour le traitement de preuves électroniques sur les scènes de crime, notamment dans la lutte contre le crime organisé, selon EULEX Losovo.
« De nos jours, presque tout est numérisé. Les agents de police doivent donc être préparés pour prévenir et combattre les crimes les plus difficiles. Cela comprend la cybercriminalité et d’autres crimes impliquant des appareils numériques », explique le colonel Hajra, en charge de la formation pour les enquêtes médico-légales au sein de la police du Kosovo.
Ramallah (Palestine). Formation en gestion d’incidents pour la police civile
14 policiers civils, de tous les districts de Cisjordanie, ont terminé, jeudi (10 mars), une formation spécialisée sur la gestion d’incidents et de crises. Coordonné par la mission européenne de soutien à la police auprès de l’Autorité palestinienne (EUPOL COPPS), le cours s’est centré sur le développement de plans d’opération, la bonne gestion des ressources humaines, la gestion du stress et la communication avec les parties prenantes. Avec cas pratiques à la clé.Kaboul (Afghanistan). Plan de renseignement pour 2016
Eradiquer le crime organisé est un défi majeur pour la police nationale afghane. Pour atteindre cet objectif, la collecte, l’évaluation et le partage des données et de renseignement est important. L’unité de renseignement de la mission européenne EUPOL Afghanistan a ainsi défini, fin février, avec les experts du ministère afghan de l’Intérieur le plan de développement pour 2016 du renseignement. Le focus est mis sur la « poursuite de la coopération entre la police et les forces spéciales afghanes, le développement du système national de gestion de l’information et du modèle afghan de police du renseignement » selon a pu savoir B2.
Camp de Butnir (Bosnie). Changement de commandement du bataillon EUFOR Althea
Le commandement du bataillon multinational a été remis, mercredi 24 février, par le colonel autrichien Reinhard Bacher au colonel Michael Vitovec.
Les deux hommes sont membres du contingent autrichien de l’EUFOR, le plus important dans la force de stabilisation européenne.
EUCAP Sahel Mali. Premiers résultats de la formation des formateurs
40 nouveaux sergents issus de la toute dernière promotion de l’école des sous-officiers de l’armée et affectés à la Garde nationale ont terminé, vendredi 11 mars, une formation de quatre semaines en Maintien de l’ordre et en intervention professionnelle.
La formation a été donnée par des cadres de la Garde nationale malienne préalablement formés par la mission EUCAP Sahel Mali. « Il s’agit d’une véritable première entrée en action des formateurs maliens. C’est l’aboutissement que nous cherchons tous à atteindre, une capacité de formation autonome », se félicite John Veneau, chef des opérations de la mission EUCAP Sahel Mali.
Suite à la vague actuelle de recrutements au sein de la Garde nationale (1000 nouvelles recrus), de la Police (2500 recrus) et de la Gendarmerie (1000 recrus), les Forces de sécurité Intérieure vont être confrontées à un besoin grandissant de formateurs maliens de haut niveau.
(LH)
(B2 – exclusif) La place Jourdan située à deux pas du rond-point Schuman, centre névralgique des pouvoirs européens, où séjournent régulièrement les dirigeants lors des sommets européens, à l’hôtel Sofitel notamment, pourrait être renommée place « Angela Merkel ». Un hommage à celle qui est devenue une des membres les plus anciennes et les plus influentes du Conseil européen. Crise après crise — Zone Euro, Pacte de stabilité, crise des migrants, des réfugiés… —, la Chancelière rythme, à chaque réunion du Conseil européen, la politique européenne.
Une impulseuse d’Europe
La Commission européenne en a recommandé le principe, mercredi (30 mars), lors de sa réunion intermédiaire (en pleine période de vacances). Pour Jean-Claude Juncker, cette décision est logique. Angela est « une impulseuse d’Europe ». C’est elle « qui porte la jupe en Europe au Conseil. Il n’y a pas un homme qui lui arrive à la hauteur de la cuisse » juronne le Luxembourgeois qui a de l’expérience en la matière pour avoir cotôyé la chancelière à plusieurs reprises et subi quelques unes de ses colères, froides, redoutées par son entourage.
Le réaménagement de la place
La décision revient cependant à la commune d’Etterbeek où se situe la place. Mais d’après le bourgmestre, Vincent De Wolf, que nous avons joint, cette décision pourrait être actée rapidement. Elle s’inscrit dans un réaménagement de l’endroit, qui est devenu davantage un lieu de parking, plutôt qu’une place agréable à vivre. Reste à fixer la date du baptême. Certains proposaient la date du 17 juillet, date anniversaire de Mutti. Mais il n’y a pas de sommet prévu à cette date. Et hors de question pour Jean-Claude (Juncker) et Donald (Tusk) de rajouter une réunion de plus. « On s’est réuni suffisamment ces temps-ci sans rajouter encore une réunion de plus. Ils commencent tous à me g… » jure un de ses hauts responsables européens, dans sa langue natale.
La friterie Antoine & Angela
Du côté de la célèbre friterie Antoine, située sur la place, on envisage aussi un changement de nom, sous forme de Antoine & Angela, sorte de clin d’oeil à la visite impromptue de la chancelière allemande, en plein sommet européen, pour aller manger un petit cornet de frites, de la célèbre maison.
(NGV)
(B2) Le ‘Frankfurt am Main‘, le navire de soutien de l’opération militaire européenne en mer Méditerranée (EUNAVFOR MED / Sophia) a pris en charge ce mardi (29 mars) 105 personnes d’un canot pneumatique en détresse à environ 50 kilomètres au nord de Tripoli (Libye), dont 51 femmes et deux enfants. Le canot qui les contenait a été détruit, considéré « comme un obstacle à la navigation ». Les rescapés ont ensuite été transférés sur la frégate italienne « Grecale », qui participe à l’opération italienne Mare Sicuro. Depuis le 7 mai 2015, les navires allemands ont ainsi participé à la prise en charge « de 12.613 personnes en détresse » précise l’état-major de la marine allemande.
Dans le même temps, d’autres migrants ont été pris en charge par les garde-côtes libyens et la marine italienne. Depuis lundi, ce sont environ 3000 personnes qui ont ainsi été secourues. Et dimanche, ce sont 129 migrants qui ont été secourus par le navire océanographique britannique Enterprise.
Une route rouverte
Cela correspond, somme toute, à ce que j’avais observé quand j’étais sur place à bord du Cavour à la mi-mars : la route libyenne est rouverte, avec des arrivées de l’ordre de 800-900 personnes en moyenne par jour. Y voir une conséquence de la fermeture de la route orientale (via Turquie et Grèce) — comme certains observateurs calés dans leur fauteuil avec la règle et le compas le voient — est une hypothèse. Mais, de fait, c’est surtout la météo favorable, une mer calme, qui permettent aux trafiquants libyens et égyptiens de reprendre leur « business ».
Vider les stocks
D’une certaine façon, ils « écoulent » les stocks de candidats à l’exil avant une nouvelle campagne, comme le ferait n’importe quel commerçant avant une nouvelle saison. Sauf qu’ici il ne s’agit pas de marchandises. Mais d’hommes, de femmes et d’enfants. Une manière, pour eux, de faire la promotion de leur trafic auprès de personnes intéressées. Un peu comme les agences de voyage, valorisent leur catalogue de vacances au printemps, il s’agit d’attirer de nouveaux adeptes à l’arrivée en Europe.
Des routes alternatives au sein de chaque grande voie
L’idée d’une bascule d’une route à l’autre (de la voie orientale à la voie centrale) est souvent évoquée. Elle a une logique, vue d’Europe. Mais elle n’est pas systématique. Et ceux qui cotoient, au jour le jour, ces flux migratoires, et que j’ai consultés, restent très prudents. Il existe certes des effets de bascule entre la voie occidentale (via le Maroc et l’Espagne, voie aujourd’hui fermée) et la voie centrale (via la Libye et l’Italie) qui, toutes les deux, puisent leur réservoir humain en Afrique pour une bonne partie. Il existe certainement des voies de bascule au sein de la route orientale entre Turquie, Grèce : soit via la Bulgarie (aujourd’hui clôturée) ou via les Balkans. Au lieu de l’autoroute Belgrade Zagreb, on peut passer par la Bosnie-Herzégovine, ou l’Albanie et ensuite la voie terrestre et l’Adriatique.
Un effet de bascule d’Est en Ouest ?
Imaginer une bascule de la voie orientale (via Turquie) à la voie centrale (via Libye) parait aujourd’hui un peu plus compliqué. D’une part, les réseaux de trafiquants ne sont pas systématiquement les mêmes (même s’il peut y avoir fort bien des « joint-ventures »). D’autre part, pour arriver en Libye, en venant de l’Est, sauf à arriver par la mer, dans des cargos ou des ferrys (ce qui est pas toujours évident), il faut aujourd’hui emprunter une voie terrestre. Ce qui oblige à passer 1) soit par la Syrie (en guerre), 2) soit par le Liban ou la Jordanie, puis Israël, et ensuite vers l’Egypte. Or, la plupart de ces pays (Jordanie et Egypte) ont plus ou moins consolidé leurs frontières. Des passages, via la mer du Liban ou de l’Egypte vers la Libye, restent plus réalistes en revanche.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) Être capable de lire les cartes et scanners, comprendre la situation maritime dans sa globalité, à un moment donné, et ainsi gérer et coordonner les réponses les réponses de toutes les agences somaliennes face aux menaces sécuritaires maritimes (accidents ou incidents), le tout depuis une salle d’opérations.
Tel a été l’objectif de la formation que la mission EUCAP Nestor à mené du 14 au 20 février. La formation des 10 étudiants s’est déroulée dans la ville côtière de Berbera (Somalie, où une salle d’opération provisoire a été construite et équipée pour servir le futur Centre des opérations maritimes de la garde côtière somalienne.
Une partie de la formation a été menée à bord de la corvette allemande FGS Erfurt (F-262), de l’opération Atalanta, venue spécifiquement à Berbera. L’accent a été mis sur les communications maritimes. Une salle des opérations opérationnelle est vitale pour la communication et les capacités de surveillance de la Garde côtière somalienne, ainsi que pour le contrôle de leurs navires qui patrouillent les eaux côtières de réagir rapidement aux situations d’urgence, les accidents et les incidents.
(LH)
(B2) L’équipe espagnole d’instructeurs « appui-feu » de la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM-Mali), habituellement basés au camp d’entrainement de Koulikoro, se sont exceptionnellement déplacés à Bamako en mars.
Leur mission : entraîner à l’emploi du mortier un groupe de sous-officiers et de soldats du 33eme Régiment de Para-Commandos. La formation donnée par l’équipe d’instructeurs « mortier » marque la finalisation d’un stage de six semaines à la caserne du régiment, au cours duquel les matières essentielles sont les mathématiques, la topographie et les techniques nécessaires au calcul de tir. L’entrainement a été complété par des séances pratiques et des marches sur le camp.
(LH)
(BRUXELLES2) Les pirates du Tribal kat vont être jugés devant la Cour d’assises à Paris, à partir de ce mardi (29 mars). Procès prévu pour se tenir jusqu’au 15 avril. Il aura fallu ainsi 5 ans pour que la justice puisse passer…
Une journée du 8 septembre dans le Golfe d’Aden
Neuf pirates avaient pris d’assaut, à l’arme automatique, dans la journée du 8 septembre 2011, ce catamaran de 17 mètres, qui se trouvait dans le golfe d’Aden, à environ 120 milles des côtes yemenites. Un SOS lancé par radio avait lancé l’alerte. S’il y a eu un peu d’incertitude et de confusion entretenue par les autorités yémenites, très vite la conviction est faite. Il s’agit bien d’un acte de piraterie. Il y a des traces de sang à bord du navire qui incitent au pire (Lire : Un couple de plaisanciers français disparu au large du Yemen. Acte de piraterie ?).
Plusieurs frégates à l’action
Plusieurs frégates européennes se rapprochent de la zone, notamment la frégate allemande FS Bayern qui localise le Tribal Kat vide et mène les premières investigations. Elle est suivie du navire amphibie espagnol SPS Galicia et de la frégate française Surcouf, qui localisent un des skiffs des pirates. Le skipper, Christian Colombo, a été tué. Son corps a été jeté par dessus bord.
Une otage libérée
Son épouse, Evelyne, restera prisonnière trois jours avant d’être libérée par la marine espagnole qui va tuer deux des neuf pirates (lire : Un membre de l’équipage du Tribal Kat récupéré sain et sauf. L’autre décédé). Le skiff est d’abord localisé par le Surcouf, et son hélicoptère Panther, puis relocalisé par le Galicia qui déclenche alors l’intervention, d’abord avec son hélicoptère puis avec son équipe d’abordage (lire : Opération menée de main de maitre, quelques détails).
La méthode du toucher-couler
Il semblerait ainsi que les Espagnols du Galicia aient utilisé une méthode offensive, assez directe contre les pirates, dite du « toucher, couler ». Ils ont ainsi « tiré » sur le skiff pirate et « l’ont coulé, obligeant ainsi les pirates à plonger à l’eau et nager ». Il ne restait ensuite plus qu’à récupérer tout le monde (Lire : Tribal Kat : la tactique indienne du Galicia. Touché, coulé).
Remis aux Français pour jugement
Les ravisseurs suspects – qui étaient au nombre de 7 – présents sont désarmés et arrêtés. Le magistrat de permanence à l’Audiencia Nacional (Espagne) émet alors un ordre autonome de désistement provisoire, qui a permis cette livraison de prisonniers aux autorités françaises. Les Espagnols remettent également aux autorités françaises les preuves de la recherche déjà communiquées au juge espagnol et les témoignages recueillis lors des interrogatoires. Très utiles pour un futur procès (lire : Les 7 pirates suspects du Tribal Kat transférés à la justice française ?).
(NGV)
Cet article Le procès du Tribal Kat commence ce mardi à Paris est apparu en premier sur Bruxelles2.
(B2) Parmi les victimes de la double attaque de l’aéroport comme du métro Maelbeck du 22 mars, on retrouve naturellement de nombreux Belges mais aussi de nombreuses autres nationalités.
Une quarantaine de nationalités sont impliquées, avait indiqué très vite le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, sur la RTBF mercredi (23 mars). Sans atteindre encore ce nombre, on peut noter la très grande diversité des nationalités touchées, ancrant la caractéristique « capitale européenne » de Bruxelles dans la réalité.
Le dernier bilan officiel, dressé le dimanche (27 mars), mentionne 28 victimes décédées, auxquels il faut rajouter les 3 kamikazes, soit 31 morts. On déplore environ 340 blessés, de 19 nationalités différentes en plus des ressortissants belges : 101 encore hospitalisés, dimanche, dont 62 en soins intensifs. 24 personnes ont été identifiées : 13 Belges et 11 étrangers de huit nationalités différentes : 14 sont mortes à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem et 10 à la station de métro Maelbeek.
Plus d’une dizaine de nationalités touchées
Selon le dernier décompte établi par B2, à partir de sources diplomatiques, officielles, des familles, ou de presse, on remarque 14 nationalités différentes parmi les décédés : 11 Belges + 1 Allemand, 1 Français, 1 Italien, 1 Britannique, 3 Néerlandais, 1 Polonais, 2 Suédois, 1 Suisse. Ainsi que : 1 Chinois, 1 Congolais, 1 Indien, 1 Marocain, 1 Péruvien, 2 Américains.
Plusieurs d’entre d’eux travaillaient directement ou indirectement, auprès des institutions européennes (Commission européenne) ou sur les questions européennes (Etats membres, lobbys).
Décédés
Voici la liste nominative, qui reste encore à confirmer
Au métro Maelbeek
Sans nouvelles, disparus au métro
Liesbet Samyn (Belge), 39 ans, KUL de Leuven
Janina Panasewicz (Pologne), 61 ans, née en 1955, originaire de Podlachie
Catherine de Lylle (Française), 60 ans
Décédés à l’aéroport
Disparus à l’aéroport
Fabrice Thomasseau (Suisse ?), 48 ans, né à Genève en 1968, photographe, il réside depuis 2013 à Bruxelles, enseignant les Beaux-Arts à l’école européenne de Bruxelles II, après avoir résidé en Dordogne, dans le Sud-Ouest. Il est diplômé de l’université de Strasbourg et de l’université de Bordeaux (maîtrise d’arts plastiques).
Parmi les blessés
Parmi les blessés, outre les nombreux Belges, des citoyens de : Allemagne (1), Espagne (9), France (12), Hongrie (2), Italie (3), Pologne (3), Portugal (19-21), Roumanie (4), Royaume-Uni (6). Ainsi que des nationaux de : Colombie, Equateur (1), Inde (2), Maroc (4), USA (14).
De nombreux Belges
19 à 21 Portugais
Au moins 19 personnes, ayant un passeport portugais, figurent sur la liste des personnes blessées des autorités belges a précisé le secrétaire d’Etat à la communauté portugaise, Jose Luis Carneiro.
12 Français, dont 3 grièvement, selon le Quai d’Orsay
9 Espagnols, selon le ministre des Affaires étrangères, José Manuel García Margallo, dont 4 étaient déjà sortis de l’hôpital le lendemain des attentats
6 Britanniques, selon le Foreign office,
4 Roumains, dont 3 étaient toujours hospitalisés jeudi selon le ministère des Affaires étrangères, et un mineur.
3 Polonais hospitalisés mercredi selon le ministère des Affaires étrangères (4 selon la presse)
3 Italiens blessés, soignés à l’hôpital et déjà sortis.
2 Hongrois blessés,
1 Maltais, légèrement blessé
14 Américains
4 Marocains blessés à l’aéroport
2 Indiens
(NGV)
Article publié par anticipation dans B2 Pro jeudi 25.3 et mis à jour – 26.3, 27.3 matin, après-midi
Lire aussi : Bruxelles touchée à son tour par les attentats. Le réveil brutal de la capitale européenne
Cet article Attentats de Bruxelles. Des victimes de diverses nationalités (Maj4) est apparu en premier sur Bruxelles2.
(BRUXELLES2) La réunion exceptionnelle des 28 ministres de l’intérieur ce jeudi (24 mars) avait d’abord un objectif symbolique : exprimer les condoléances au peuple belge et réaffirmer l’unité européenne après la double attaque terroriste perpétrée ce mardi 22 mars à Bruxelles.
Une symbolique nécessaire
Cette symbolique peut paraitre parfois superficielle. Elle est importante en matière politique, car elle montre une Europe unie, même si il existe des divergences d’appréciation, et surtout présente. On se souvient certainement du certain cafouillage politique après les attentats de janvier 2015 à Paris, durant la présidence lettonne (lire : Anti-terrorisme. Un retard à l’allumage européen ).
Six mois de perdus !
L’impression d’une absence de réactivité politique avait été à l’époque pour le moins nocive au plan politique. Elle a très concrètement retardé toute prise de conscience, le début des travaux et l’accélération nécessaire. Car ensuite, entre avril 2015 et novembre 2015, l’attention européenne et la volonté politique ont été distraits de la question « terrorisme » pour se focaliser sur d’autres aspects, notamment la crise des réfugiés et des migrants. Clairement il y a eu ainsi six mois de perdus qu’il faudrait rattraper maintenant.
Peu d’engagements nouveaux … et un délai retard probable
Or la réunion de jeudi l’a montré. Si la symbolique est bien là, en matière d’engagements concrets, il n’y a malheureusement rien de très nouveau en soi. On accélère un peu par ci par là, notamment sur le PNR. On attend une proposition (sur les frontières), des mesures concrètes (sur les empreintes digitales), un code de conduite (pour internet)… Tout cela d’ici juin 2016. Ce qui est tout de même dans trois mois. Mais rien de plus. A vrai dire, c’est même un peu léger face à l’ampleur des menaces nouvelles qui se jouent clairement des frontières et attaquent de front plusieurs pays européens en même temps…
Un réseau plus organisé que l’apparence
Malgré une impression d’amateurs qui peut parfois sembler exister, le « réseau » mis en place par l’organisation de l’Etat islamique en Europe (ISIL / Daesh) s’appuie en effet clairement sur une organisation para-militaire, avec des unités de « l’avant », des unités « logistiques », des structures de commandement, des lieux de repli qui jongle avec les frontières, qui peut ressembler dans certains points à celui mis en place par le GIA algérien dans les années 1990.
Un ennemi qui cherche à diviser plus qu’à revendiquer
Cet « ennemi » n’a pas de revendications politiques classiquement exprimées par un mouvement terroriste (reconnaissance d’un Etat, renversement du pouvoir…). Mais il a une volonté très claire de semer la terreur, de diviser, de prendre à partie la population civile de plusieurs Etats membres.
Pour l’instant, seuls les pays francophones (France et Belgique) ont été plus nettement visés (mis à part une action au Danemark). Il n’est pas exclu qu’il en soit différemment dans l’avenir : que l’Allemagne ou l’Italie voire le Royaume-Uni, l’Autriche ou la Hongrie soient visées. La présence de l’unité franco-bruxelloise d’Abdelslam entre Allemagne, Autriche et Hongrie devraient, aussi, inquiéter nettement ces pays. Il y a des cellules logistiques dormantes, ou au moins des points d’appui qui mériteraient un intérêt.
La double attaque de Bruxelles ne visait pas spécifiquement la Belgique, malgré les apparences, mais au-delà l’institution européenne. C’est l’Europe avec son fonctionnement somme toute pacifique, démocratique, de mixité sociale et religieuse qui est visé. Les attentats de lundi à Bamako (tentative) et mardi à Bruxelles (deux attaques suicidaires mortelles) l’ont démontré (lire notre éditorial : C’est l’Europe qu’on a voulu viser !). En répondant faiblement et lentement à cette menace, les Européens s’exposent à ce que la réplique suivante les prenne, une nouvelle fois de court.
Passer la vitesse supérieure
Il ne s’agit pas de réinventer la roue, ou de mettre en place de nouvelles institutions mais de commencer à réfléchir à un nouveau dimensionnement de la réponse policière et judiciaire européenne, comme l’avaient fait en leur temps en matière de criminalité « ordinaire » l’affaire Dutroux, ou de temporalité terroriste, les attentats de septembre 2001 (New-York) et surtout de mars 2004 et juillet 2005 (Madrid / Londres). Les Européens doivent passer la vitesse supérieure, concevoir tout un dispositif en commun allant des dispositifs communs d’analyse et de prévention de la menace, aux équipes conjointes d’enquête, aux interventions communes de forces spéciales.
Des procès en commun
Il faudra aussi se poser la question de mettre sur pied des procédures communes permettant à une enquête judiciaire comme au procès pénal ensuite de couvrir les faits commis dans deux (voire trois) pays. Cela implique de révolutionner un peu nos modes de pensée et d’organisation judiciaire. Abdelslam est-il aujourd’hui davantage coupable en France pour avoir été le « chef d’équipe » de plusieurs kamikazes avant de se rétracter lui-même ou avoir été le complice ou l’ « instigateur » des auteurs des attaques de Bruxelles ? C’est une vraie question. Et choisir le lieu du procès aujourd’hui, ce serait déjà répondre à la question finale : de quoi est-il coupable ? Avec un risque de cafouillage judiciaire… et au final d’une peine plus légère qu’attendue. Le manque d’Europe sur ce dossier est clairement préjudiciable à l’enquête. Il faut entamer ce travail tout de suite.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Quel avenir pour la Libye ? Faut-il sanctionner les fauteurs de trouble ? Quel est l’objectif ? Une intervention militaire en Libye est-elle utile, nécessaire, réaliste ? Comment les Européens peuvent agir en Libye ? Quelques questions réalistes, avec des réponses aussi concrètes que possible sur un terrain délicat…
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(B2 *) Le double attentat du 22 mars signe pour les Belges et Européens qui vivent en Belgique, la fin d’une certaine insouciance.
Chacun s’y attendait. Et au niveau des forces de sécurité, on le redoutait. C’est finalement quelques jours à peine après l’annonce de l’arrestation de Salah Abdelslam que la terrible nouvelle est arrivée. Dans la capitale européenne, très vite, la nouvelle s’est répandue. Bruxelles reste une « petite » ville. Et il suffit d’ouvrir sa fenêtre ou de lever les yeux au ciel pour voir que cette journée ne sera pas tout à fait normale. Les sirènes des voitures de police et de pompiers, stridentes à la manière de la police américaine, se succèdent sans discontinuité. Plusieurs hélicoptères survolent les habitations.
Chacun pressent qu’il y a quelque chose d’inhabituel dans l’air. On n’est pas un jour de sommet européen ni de manifestation. Effectivement… Un double attentat vient d’avoir lieu au petit matin. La RTBF, la radio et télévision publique francophone, son alter ego flamand, la VRT, tout comme les chaînes privées RTL ou VTM interrompent leurs programmes et passent en information quasi-continue, comme c’est l’habitude en cas d’événement, grave ou… joyeux.
Les réflexes acquis lors du premier « lockdown » de novembre après les attentats de Paris jouent, quand Bruxelles est devenu en quelques heures ville morte, jouent. Ceux qui ne sont pas encore partis travailler restent chez eux. Ceux qui sont au travail ne sortent plus. Les métros s’interrompent. Les bus font demi-tour, évitant le quartier européen où ils passent d’habitude. Les enfants sont confinés dans les écoles, avec interdiction de sortir. Les parents sont directement informés directement par SMS. Il est, en effet, impossible de téléphoner. Tous les réseaux de téléphone mobile sont saturés. Les tunnels routiers, qui amènent la circulation dans la ville, se ferment. La rue de la Loi, d’habitude dégorgeant de voitures, est bloquée, étrangement vide. Une atmosphère d’inachevé règne.
Le soir venu, l’inquiétude voire l’angoisse affleurent sur les visages des passants, pressés de rentrer chez eux de quitter cette capitale européenne. La menace hier ressentie de façon intellectuelle est devenue aujourd’hui réelle.
Certes, dans le passé, la Belgique a pu être atteinte par divers attentats, ils restaient en général bien ciblés, contre la communauté juive notamment, ou contre l’Etat du temps de l’action des Cellules communistes combattantes, groupuscule d’extrême gauche. Mais, c’est loin. Le souvenir collectif s’est estompé. Aucun n’avait en tout cas, la puissance de souffle, en termes de victimes comme de symbolique de cette journée du 22 mars. Et la Belgique n’a jamais connu les vagues d’attentat qu’ont connu la France (en 1986 et 1995), l’Espagne en 2004 (et aussi avec l’ETA), le Royaume-Uni en 2005 (et aussi avec l’IRA).
Inconsciemment, aussi, les Belges (et les Européens) se disaient qu’en abritant les structures arrières ou logistiques de divers groupes terroristes, oeuvrant ailleurs en Europe — GIA algériens il y a 10 ans, Al Qaida, en 2001, groupe de l’Etat islamique aujourd’hui —, ils étaient protégés par une sorte de karma extraordinaire et ne pourraient pas être touchés. Cette foi, sous-jacente,
Le double attentat à l’aéroport national où travaillent de nombreux Bruxellois comme à la station Maalbeck en plein centre du quartier européen, a ainsi brisé plusieurs dizaines de vies mais aussi une certaine innocence et douceur de vivre qui irradiaient la capitale belge, flamande et… européenne.
La station Maelbeck, moins connue que sa grande sœur, la station Schuman, est en effet stratégique dans le puzzle européen. Située à quelques minutes à pied du Berlaymont, le siège de la Commission européenne, elle est très fréquentée le matin par tous ceux qui travaillent de près ou de loin « au Marché commun », comme on dit encore à Bruxelles (lire aussi : C’est l’Europe qu’on a voulu viser !). Maelbeck est ainsi un petit condensé de l’Europe en Belgique.
Aujourd’hui, quand la ville va commencer à se réveiller, groggy, c’est donc chacun de ses quartiers, de ses communes, de Uccle, la riche, à Anderlecht la populaire, en passant par Ixelles, la bobo, ou Saint Gilles, la francophone, et Zaventem la flamande, qui pleureront leurs morts ou souffriront aux côtés des blessés.
(Nicolas Gros-Verheyde, avec Johanna Bouquet)
(*) Papier publié dans une première version dans Sud-Ouest ce matin
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(B2) A l’image de la tour Eiffel, nombre de bâtiments publics en Europe mais aussi dans le reste du monde afficheront les couleurs noire, jaune, rouge de la Belgique… en hommage aux victimes du double attentat de ce 22 mars…
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(B2) Juste après les attentats, le ministère belge de la Défense a décidé de mobiliser différentes unités, après la décision de l’OCAM de relever le niveau de menace au niveau 4.
Tous les moyens mobilisés
Cela s’est traduit — précise-t-on à la Défense — par la mise à disposition des unités civiles, « des moyens logistiques, du déminage, d’hélicoptères affectés à des missions de transport ou de surveillance ». Des ambulances qui ont assuré le transport médical ont été également mobilisées, ainsi que l’hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek, qui dispose d’une expérience dans le traitement des blessés par explosion ou brûlés.
Des militaires appelés en renfort
Des « troupes supplémentaires ont été mobilisées ». Environ 500 militaires vont arriver sur Bruxelles en renfort des effectifs déjà déployés, venant de différentes unités. Ils vont assurer notamment la sécurisation des gares et stations de métro. Ce qui devrait permettre de rouvrir la plupart des lignes de métro.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Le Service d’Enlèvement et de Destruction d’Engins Explosifs (SEDEE) de Oud-Heverlee compte 311 militaires, dont 187 démineurs brevetés.
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(B2) Juste après les attentats, les réactions ont fusé. Si l’Europe pouvait paraître ces derniers jours, faible, divisée, les attentats de Bruxelles ont immédiatement resserré les rangs.
En témoigne la rapidité avec lesquels les capitales ont, tour à tour, convoqué des réunions de crise. Mais aussi les messages venus des institutions européennes comme de l’extérieur. Au-delà des messages de condoléance.
Cette nuit nombre de monuments en Europe et dans le reste du monde seront mis aux couleurs de la Belgique, à commencer par la Tour Eiffel.
« Une attaque contre notre société démocratique ouverte », Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’UE
The European Union mourns the victims of today’s terrorist attacks in Brussels. It was an attack on our open democratic society. (…) The European Union and its Member States stand firm with Belgium in solidarity and are determined to face this threat together with all necessary means. This latest attack only strengthens our resolve to defend the European values and tolerance from the attacks of the intolerant. We will be united and firm in the fight against hatred, violent extremism and terrorism.
« Bruxelles nous accueille, nous aiderons Bruxelles », Donald Tusk, Conseil européen
The European institutions are hosted in Brussels thanks to the generosity of Belgium’s government and its people. The European Union returns this solidarity now and will fulfill its role to help Brussels, Belgium and Europe as a whole counter the terror threat which we are all facing.
« Nous resterons unis face à la terreur », Jean-Claude Juncker, Commission européenne
Ces attaques touchent aujourd’hui Bruxelles, hier Paris. L’Europe dans son entièreté est visée. L’Union européenne et les Institutions doivent et resteront unies face à la terreur. Ces évènements nous touchent mais ne nous effrayent pas. Nous continuons notre travail pour faire face ensemble à la menace terroriste et pour apporter des solutions européennes aux questions qui nous concernent tous.
« Les racines de notre peine sont les mêmes dans nos régions », Federica Mogherini, Haute représentante de l’UE. En visite en Jordanie, la chef de la diplomatie européenne a tenu à assurer sa solidarité la capitale européenne, avant de fondre en larmes, visiblement submergée par l’émotion.
« It s a sad for Europe as Europe and its capital. We are suffering the same pain that this region as known and knows being it in Syria, being it elsewhere. We are still waiting for more precise news on the dynamics on the attacks of brussels but its quite clear that the pain we are suffering around our region are very much the same. We are united in not only in suffering our victims, but in acting and preventing radicalisation and violence together. I think that being here together with its Majesty as we were together in Brussels just a week ago is the most powerful message of strength and friendship among our people that we can pass to those that we can like to divide us. We will not, we will stay together ».
« Bruxelles ne cèdera pas » Martin Schulz, Parlement européen
« Je suis horrifié par les attentats lâches et odieux qui se sont déroulés à Bruxelles aujourd’hui. Mes premières pensées vont aux victimes et aux blessés, ainsi qu’à leurs familles et à leurs proches. Ces actes provoquent en moi colère et tristesse. Ils prennent leurs racines dans la barbarie et la haine. Et aucune cause ne pourra jamais les justifier. Bruxelles, comme d’autres villes frappées par de telles attaques terroristes, ne cédera pas et les institutions européennes, accueillies avec générosité par les autorités bruxelloises et ses habitants, feront de même (…) »
Au Parlement européen, aussitôt connue la nouvelle de l’attentat de Zaventem, la commission des Affaires étrangères du Parlement européen entame une minute de silence.
« L’Europe est notre force », eurodéputés Socialistes français
« A travers ces nouveaux massacres, au lendemain de l’attentat de Bamako ou d’Ankara, c’est l’Union qui est visée parce qu’elle est l’Union. Si nous n’en avions pas encore totalement conscience, c’est bien la preuve que nous sommes embarqués sur le même bateau, et que nous devons, de manière intangible, agir dans une solidarité totale. Dans un monde instable, l’Union est une force, elle est notre force. »
« Nous ne les laisserons jamais gagner », David Cameron (Royaume-Uni)
« C’est toute l’Europe qui est touchée », François Hollande (France)
« La Grèce solidaire », Alexis Tsipras (Grèce)
Cela aurait pu « être ailleurs », Andrzej Duda (Pologne)
« Ces attaques touchent la Belgique mais auraient pu être en Grande Bretagne, en France ou ailleurs, il faut être unis et s’assurer qu’ils ne pourront pas gagner. »
« La capitale d’une Europe unie », Boïko Borissov (Bulgarie)
« Nous ne laisserons pas détruire notre civilisation Bruxelles est non seulement la capitale belge. Elle est la capitale d’une Europe unie. C’est le cœur d’une communauté à laquelle la Bulgarie appartient. Aujourd’hui, plus que jamais, tous les Européens ont besoin de montrer au monde qu’ils ne laisseront pas le terrorisme détruire notre civilisation. »
« La colère, le dégoût et la tristesse me remplissent à part égale », Lars Løkke Rasmussen (Danemark)
« Le terrorisme a frappé le cœur de l’Europe. Des innocents ont été tués et blessés par des terroristes impitoyables. Mes pensées sont avec les personnes touchées et leurs proches et l’ensemble du peuple belge. Des familles et des destinées humaines ont été brisées. La colère, le dégoût et la tristesse me remplissent. Je ne peux que me distancer de la manière la plus forte possible des actes brutaux que nous avons vu, ce matin, et des forces obscurantistes qui sont derrières. La Belgique n’est pas seule. Toute notre solidarité va à la société belge. Nous sommes ensemble en Europe. Les autorités danoises suivent de près la situation et prendront les précautions nécessaires. »
« Les Européens doivent prendre conjointement toutes les mesures nécessaires », Pavel Bělobrádek, république Tchèque (Vice-Premier Ministre de la science, de la recherche et de l’innovation)
« Les attentats terroristes à Bruxelles sont un nouvel acte dans une série d’actes de barbarie, commis par des fanatiques qui tentent de renverser la civilisation. Ces crimes inhumains méritent avec encore plus de conviction (d’être sanctionnés) que leurs auteurs ont abusé à plusieurs reprises l’hospitalité et de la protection que l’Europe fournit des arrivants. (…) Je souhaite que l’Union européenne prenne conjointement toutes les mesures nécessaires pour protéger la sécurité des citoyens et de prévenir les actes semblables. (…) Je demande instamment aux représentants des musulmans européens de se dissocier clairement et de condamner toute manifestation du terrorisme islamique, de commencer à lutter efficacement contre toutes les expressions verbales de la haine religieuse, et de mener cette communauté vers la tolérance et le respect des valeurs européennes et la conformité. »
(propos recueillis par la rédaction de B2)
Cet article L’Europe solidaire. Une attaque contre les valeurs démocratiques et de tolérance est apparu en premier sur Bruxelles2.
(B2) Aussitôt après les deux attentats de Bruxelles, les différentes structures de pouvoir se sont réunies à Bruxelles comme ailleurs en Europe.
Alerte 4 à Bruxelles
Après une réunion de l’OCAM (l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace), le gouvernement belge décide de renforcer le niveau de l’alerte au niveau 4, le niveau maximal.
Premières décisions au niveau belge
Une première réunion du conseil national de sécurité — regroupant les vice-Premier ministres et les ministres en charge des questions de sécurité — a décidé des premières mesures : « des renforts militaires déployés dans les principaux lieux de la capitale, le contrôle aux frontières est renforcé, des restrictions sont applicables dans les transports en commun » indique Charles Michel après la réunion. Elles seront suivies d’autres : les écoles pourraient être fermées ce mercredi (23 mars).
Réunion de crise à la Commission européenne
Une réunion de crise s’est tenue très tôt au Berlaymont, siège de la Commission européenne, entre le président Jean-Claude Juncker et la vice-présidente chargée de l’Administration, Kristalina Georgieva, en coordination avec les services de sécurité internes à l’institution.
Alerte orange à la Commission
Kristalina Georgieva, la commissaire européenne chargée de l’Administration, annonce le relèvement de l’alerte interne à Orange (elle était « Blanche » jusqu’ici). Elle demande à son personnel de rester dans ses locaux ou chez eux s’ils ne sont pas encore arrivés. Toutes les réunions internes ou extérieures sont annulées. L’accès des bâtiments est réservé uniquement aux membres de l’administration (pas d’invités ni d’extérieurs). Des mesures similaires sont prises au Parlement européen.
All EU institutions are at alert level ORANGE – all meetings on premises and outside cancelled, access only for staff with badges
— Kristalina Georgieva (@KGeorgievaEU) 22 mars 2016
Réunions dans toutes les capitales
A Paris, une réunion d’urgence est convoquée à l’Élysée autour de François Hollande avec les principaux ministres concernés (Défense, Intérieur, Justice, Transports). Un mouvement imité dans nombre de capitales européennes à Varsovie, Londres, Madrid…
A Londres, une réunion du COBRA s’est tenue sous la présidence du Premier ministre David Cameron. Cette réunion de crise des principaux ministres et responsables de sécurité britanniques a convenu « d’augmenter la présence de police dans les ports et aéroports, dans les gares internationales et dans les stations de métro ».
A Madrid, en pleine semaine sainte, alors que le gouvernement est déjà en vacances, devrait se tenir une réunion demain. Ce mardi, déjà, vers 17h, le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernandez Díaz, et le secrétaire d’Etat à la sécurité, Francisco Martínez, doit présider une réunion du « groupe d’examen de la menace terroriste en Espagne ». Ce groupe réunit les plus hauts responsables de la lutte contre le terrorisme de la Police nationale, la Guardia Civil, le Centre du renseignement de lutte contre le terrorisme et le crime organisé (CITCO), le Centre national du renseignement (CNI), etc.
Pas de réunion prévue encore au niveau européen
Du côté des 28, il n’y a, d’après les informations recueillies par B2, pour l’instant pas de réunion de crise prévue à un niveau quelconque au niveau des ambassadeurs (COREPER ou COPS), des spécialistes de sécurité (COSI, sécurité intérieure), ou au niveau ministériel ou des chefs d’Etat et de gouvernement. Mais une réunion pourrait être convoquée rapidement (éventuellement hors de Bruxelles).
(Nicolas Gros-Verheyde avec JB et LH)
Mesures de sécurité dans les aéroports
La sécurité est renforcée à Paris, à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle. De même, à l’aéroport de Frankfurt en Allemagne, l’un des aéroport internationaux les plus importants d’Europe. Aux Pays-Bas, tous les aéroports du pays renforcent leurs mesures de sécurité. Quant à l’aéroport de Rome, il ferme.
(NGV avec JB et LH)
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