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Diplomacy & Crisis News

Developing countries should not be liable for emissions ‘accumulated throughout history’, key UN development forum hears

UN News Centre - Fri, 12/07/2019 - 21:25
Citing climate change as being caused by “emissions accumulated throughout history”, the head of China’s Xiamen Airlines told the United Nations High-Level Political Forum on Sustainable Development (HLPF) in New York on Friday that heavy carbon dioxide emitters should “take on greater responsibility” to ameliorate the problem.

As monsoon rains pound Rohingya refugee camps, UN food relief agency steps up aid

UN News Centre - Fri, 12/07/2019 - 17:14
Since 4 July, heavy monsoon rains and wind have pounded the refugee camps in Bangladesh’s Cox’s Bazar, with deaths, displacement and major damage following in their wake, the World Food Programme (WFP) said on Friday.

What to Expect From Israel’s Election Re-Run

Foreign Affairs - Fri, 05/07/2019 - 06:00

At the end of May, Prime Minister Benjamin Netanyahu shocked Israel by calling for new national elections after he failed to form a governing coalition. Commentators dubbed the unprecedented new poll “Mo’ed B,” literally, a second scheduled date. The term also implies a second chance at success.

Despite failing to win a majority in the April elections, Israeli opposition parties of the center and the left didn’t seem to want a re-run; most of their lawmakers voted against the new elections. Ironically, it was the right-wing parties, who won a comfortable 65 seats (out of a total of 120), that voted themselves out of office. They clearly think they can do better. They may be right.


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Why Religious Tolerance Won in Indonesia but Lost in India

Foreign Affairs - Wed, 03/07/2019 - 06:00

Asia’s two largest and most diverse democracies held national elections in recent weeks, and religious tolerance was on the ballot in both. Voters, however, delivered diametrically opposed verdicts. 

In Indonesia, the government of incumbent President Joko Widodo (widely known as Jokowi) won by broadcasting a message of pluralism. Jokowi preached an inclusive nationalism that transcended Islam, Indonesia’s dominant religion, and won reelection by a decisive margin. 

In India, victory also went to the incumbent, Prime Minister Narendra Modi, but on very different terms. Modi, who heads the Hindu nationalist Bharatiya Janata Party (BJP), won in large measure by invoking his party’s vision of an India of and for the Hindus.


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Power and Paranoia in Caracas

Foreign Affairs - Tue, 02/07/2019 - 06:00

On April 30, leaders of the Venezuelan opposition, among them National Assembly Chair and self-proclaimed interim President Juan Guaidó, gathered before dawn on a three-lane highway in Caracas to proclaim the start of “Operation Freedom,” an uprising to liberate Venezuela. Liberation, however, proved fleeting. A smattering of supposedly mutinous secret policemen had gathered for the uprising, yet within two hours of its proclamation, they had piled into their vehicles and sped off. As one opposition member present at the time later recalled, “It was over before it began.”


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L’Europe face à Trump: dégâts et opportunités


Article publié dans Global Brief  (Toronto)


Ou bien les européens décident d’améliorer leur efficacité stratégique, deviennent des acteurs engagés de leur propre destin, y compris sur le plan militaire, et nous verrions alors naître une «Europe plus» – une Europe qui cesserait d’agacer outre-Atlantique par sa pusillanimité et trouverait grâce davantage aux yeux des décideurs et des analystes états-uniens, sans Trump ou même avec lui. Ou bien les Européens sortiront de l’histoire.***Y a-t-il alors, derrière cette attitude trumpienne, une folie négatrice de la réalité du système international actuel? Ou plutôt un néo-reaganisme en plus iconoclaste, mais avec le même mot d’ordre subliminal: «America is back»? Doit-on lire dans la cacophonie diplomatique américaine actuelle un isolationnisme véritable, qui pourrait conduire à un retrait américain tant redouté depuis 1945 – à savoir une remise en cause de la Grande Stratégie américaine en vigueur depuis la Seconde Guerre mondiale, qui consiste à privilégier la capacité d’engagement militaire d’une part, le soutien à une gouvernance libérale du monde d’autre part, et la pratique du multilatéralisme enfin? Ou bien s’agit-il en réalité d’un néo-nationalisme ne mettant pas en cause le leadership américain, mais plus exigeant avec ses alliés comme pouvait l’être celui de Reagan, mâtiné d’un style volontiers grossier déjà présent sous Nixon, mais qui restait à l’époque méconnu car non relayé par les réseaux sociaux?La réponse à ces questions est d’importance car elle déterminera l’attitude que les européens devront opposer à leur allié américain. L’Europe doit naturellement éviter d’abord le chaos pour elle-même, en ces temps de Brexit, de populisme et de divisions multiples. Les récentes élections européennes ayant montré précisément que les partis nationalistes d’une part et les partis libéraux d’autre part (possiblement alliés aux écologistes), comptaient parmi les forces montantes, appelées à s’affronter dans les prochains mois. Si cette confusion persistait, nous aurions affaire à une Europe-chaos peu intéressante pour Washington, quelle que soit l’administration au pouvoir.Mais le temps n’est plus à décoder les intentions de la Maison-Blanche, mais à mesurer les résultats de ses choix. Le premier de ces résultats est indéniablement la double inquiétude des alliés des États-Unis vis-à-vis de la garantie de sécurité américaine d’une part, et du comportement de Donald Trump dans des régions à risque d’autre part. Néanmoins – et c’est le second point, paradoxal – cette diplomatie américaine brutale, au moins à court terme, génère parfois des évolutions positives, voire des opportunités ou des ouvertures pour l’Europe. Au final, les européens doivent retrouver les chemins de la réflexion stratégique afin de bien appréhender la nature de ce trumpisme dont rien ne dit qu’il s’arrêtera en 2020, et pour forger en retour, enfin, une vision stratégique pertinente.
Au final, les Européens doivent retrouver les chemins de la réflexion stratégique afin de bien appréhender la nature de cetrumpisme dont rien ne dit qu’il s’arrêtera en 2020, et pour forger en retour, enfin, une vision stratégique pertinente.Les dégâts: des alliés inquietsLa présidence de Donald Trump a déjà fait mal à l’Europe – d’abord en ravivant la flamme de l’antiaméricanisme dans les démocraties libérales, de la France jusqu’à l’Allemagne. Plus généralement, les enquêtes d’opinion, comme celles du Pew Research Center, montrent une forte érosion de la confiance en l’Amérique parmi les alliés de celles-ci. En quelques semaines, l’image des États-Unis dans les opinions, qui s’était nettement améliorée sous Barack Obama par rapport aux années néoconservatrices de George W. Bush, s’est à nouveau dégradée. Le président américain a donné l’impression qu’il pouvait devenir l’ennemi – ce qui, dans l’histoire européenne, est hautement ironique compte tenu de l’engagement américain auprès des Alliés dans les deux guerres mondiales, du rôle des États-Unis dans la reconstruction de cette même Europe après 1945, et de sa protection par l’OTAN dans la Guerre froide.Mais le style Trump a heurté, d’abord par l’image qu’il a donnée lors de la campagne électorale, et ensuite dans ses premières déclarations. Sa propension à l’insulte (vis-à-vis des femmes, des étrangers et, entre autres, d’un journaliste handicapé), si elle était faite pour conforter un certain électorat américain, a inquiété la vieille culture sociale-démocrate européenne. Et sa délectation à incarner la caricature d’une Amérique que certains aiment détester – à partir d’une image de milliardaire grossier, inculte et misogyne, soutenant la possession d’armes à feu et flirtant avec la suprématie blanche – a rendu la tâche difficile à tous ceux qui défendent la relation avec Washington.Ensuite, Trump a touché aux garanties de sécurité américaines. En refusant de souscrire explicitement à l’article 5 du traité de l’OTAN, il a provoqué un sentiment de panique. Au malaise initial sur l’article 5 se sont ajoutées des critiques adressées aux alliés, et même des immixtions dans leurs affaires (soutenant le Brexit au Royaume-Uni, ou estimant que Boris Johnson ferait «un très bon Premier ministre»). Sa vulgarité envers Angela Merkel (refusant publiquement de lui serrer la main en mars 2017) et ses passes d’armes avec Emmanuel Macron tranchent avec le fait qu’il paraît s’entendre, du moins personnellement, avec Vladimir Poutine.Ce dernier point tout particulièrement inquiète, aussi bien de par l’éventuel rapprochement qu’il implique avec la Russie (contre laquelle les États-Unis sont censés protéger) que pour la déstabilisation de l’exécutif à Washington. L’enquête et le rapport Mueller sur les possibles collusions russes de l’actuel président (dont les conclusions font l’objet d’interprétations variées), la nature exacte de sa relation économique, politique et personnelle avec Moscou, le nombre étonnant de décisions «trumpiennes» qui paraissent aller dans le sens des intérêts russes (surtout la fragilisation de l’OTAN, l’encouragement à un Brexit dur et le détricotage de l’Union européenne), constituent un ensemble de plus problématiques. Trump joue-t-il la carte de Moscou contre Pékin, comme Nixon avait fait l’inverse jadis? Est-il plus simplement fasciné par la personne de Poutine? Est-il tenu à une complaisance vis-à-vis du Kremlin du fait de quelques dossiers compromettants? Quelle que soit la réponse, la question elle-même est inédite à ce niveau du pouvoir américain.Le sentiment que le locataire de la Maison-Blanche a plus d’appétence pour quelques émules ou partenaires autocratiques que pour ses alliés de longue date, qu’il est plus prompt à défendre le prince héritier saoudien à la suite de l’affaire Khashoggi qu’à soutenir les démocrates européens, qu’il est davantage intéressé par Kim Jong-un que par une discussion de fond sur l’OTAN, sont autant d’éléments d’ambiance. En envisageant l’adhésion du Brésil à l’alliance atlantique (au printemps 2019), il confirme à la fois son amateurisme politique, son mépris des affaires européennes, et son goût pour l’autoritarisme – de quoi inquiéter le Vieux continent. En jugeant l’alliance «obsolète», il fait peser le spectre d’un retrait américain, qui serait fatal à l’organisation et à la sécurité de l’Europe.Plus encore, et même si le président n’est pas censé s’en occuper lui-même, le soutien apporté par son entourage ou ses ex-coéquipiers aux partis et mouvements nationalistes en Europe pose question. La visite européenne de son ancien conseiller Steve Bannon, à la veille des élections de mai 2019, montre que l’intention existe d’y fédérer les mouvements populistes à travers sa fondation «Le mouvement». Il y a, de toute évidence, une volonté trumpienne de susciter la progression et la victoire d’un courant «dur» dans une Europe jugée trop molle. Contre qui? C’est là toute la question. Au début de la Guerre froide, l’influence américaine en Europe était plus forte encore, mais agissait en faveur d’une démarche libérale contre le régime communiste soviétique. Désormais, le président américain favorise les acteurs illibéraux, ceux-là mêmes qui sont également choyés par Moscou. Dans les capitales qui n’ont pas succombé à la tentation populiste, on s’en inquiète forcément.D’autant que ces pratiques d’immixtion dans les affaires nationales se conjuguent également sur le plan international, dans la parfaite logique de l’illibéralisme, lorsqu’il s’agit de s’opposer au multilatéralisme, aux traités internationaux et à tout dialogue institutionnalisé. Cette offensive est inquiétante pour l’Union européenne parce que c’est précisément sur ce terrain multilatéral que celle-ci était parvenue, notamment dans les négociations commerciales, à trouver une vitesse de croisière, tandis qu’elle reste plus maladroite dans les domaines stratégiques du hard power. La remise en cause par Trump – au mépris de l’engagement de l’État américain – des accords de la COP 21 et d’un certain nombre d’accords commerciaux, vient ruiner l’un des piliers de la tranquillité des européens, qui se sentaient en phase avec l’Amérique (avec laquelle ils avaient beaucoup travaillé) sur ces sujets.Bref, en revenant sur des ententes forgées de concert avec leurs alliés, et en déclarant leur hostilité au principe du dialogue multilatéral dans des instances libérales, les États-Unis déstabilisent profondément l’Europe: «un monde s’effondre», pour reprendre le tweet prémonitoire de l’ambassadeur de France à Washington, Gérard Araud, au soir de la victoire électorale de Donald Trump.Les opportunités: vers la prise de conscience des européensLIRE LA SUITE DANS GLOBAL BRIEF

Ending America’s Endless War

Foreign Affairs - Fri, 21/06/2019 - 23:34
We need a foreign policy that focuses on core U.S. interests, clarifies our commitment to democratic values both at home and abroad, and that privileges diplomacy and working collectively with allies to address shared security concerns.

Xi Jinping’s Trade Conundrum

Foreign Affairs - Thu, 20/06/2019 - 06:00

A month after American and Chinese negotiators failed to seal what was supposed to be a “slam dunk” of a trade deal, observers on both sides of the Pacific are still scratching their heads over what went wrong. But in Washington and Beijing, leaders already appear to be gearing up for a longer-term struggle, making a true deal—one that resets rapidly deteriorating bilateral ties—increasingly elusive.


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The Empty Throne: America’s Abdication of Global Leadership

Politique étrangère (IFRI) - Tue, 11/06/2019 - 11:03

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère
(n° 2/2019)
. Laurence Nardon, responsable du Programme Amérique du Nord de l’Ifri, propose une analyse croisée des ouvrages de Ivo Daalder & James Lindsay, The Empty Throne: America’s Abdication of Global Leadership (Public Affairs, 2018), Jeffrey D. Sachs, A New Foreign Policy: Beyond American Exceptionalism (Columbia University Press, 2018) et Robert Kagan, The Jungle Grows Back: America and Our Imperiled World (Alfred Knopf, 2018).

Une chose ne change pas avec l’administration Trump : la parution à rythme soutenu d’essais traitant du rôle des États-Unis dans le monde. Comme d’habitude, ces ouvrages s’inscrivent dans les grands courants de pensée américains relatifs à la politique étrangère, entre réalisme et responsabilité morale exceptionnaliste de l’Amérique ; entre unilatéralisme et internationalisme ; entre interventionnisme assumé et réticence à agir dans le monde. En voici trois.

Ivo Daalder, ambassadeur à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) sous Obama, puis président du Chicago Council on Global Affairs, et James Lindsay, membre éminent du Council on Foreign Relations, ont une complicité ancienne dans l’analyse de la politique étrangère américaine. Dans America Unbound: The Bush Revolution in Foreign Policy, paru en 2003, ils dénonçaient les risques posés par l’aventurisme moral et unilatéraliste de l’administration Bush au lendemain du 11 Septembre. Leur deuxième livre, paru en octobre 2018, propose une analyse des deux premières années de la politique étrangère du président Trump.

Centristes et bien élevés, Daalder et Lindsay sont des tenants de l’« ordre international libéral » mis en place par les États-Unis en 1945. Ils étrillent la politique étrangère de Donald Trump, qui vise à détruire cet ordre, et s’en prend au principe même de coopération internationale, aux alliances et aux traités, au droit et aux institutions internationales qui sont des facteurs de stabilité.

Ils critiquent le président aussi bien sur le fond que sur la forme : le repli nationaliste égoïste qu’il propose leur semble nuisible et à courte vue. L’hostilité marquée vis-à-vis de Pékin notamment, risque selon eux de précipiter l’avènement de l’hégémonie chinoise dans le monde. Ils dénoncent aussi la méthode Trump, méprisante pour les alliés et profondément destructrice pour la diplomatie américaine, au travers des attaques contre le département d’État.

Vu de Paris, un point intéressant est l’assertion que rien ne fera changer d’avis l’être égoïste et buté qu’est le président Trump. Ainsi, les tentatives d’influence du président Macron dans la première année de son mandat (invitation du couple Trump aux célébrations du 14 juillet 2017, puis visite d’État des Macron à Washington en avril 2018) étaient-elles vouées à l’échec.

En complément de leur livre, les deux compères ont publié un article dans Foreign Affairs, (« The Committee to Save the World Order », novembre-décembre 2018), dans lequel ils proposent une mesure concrète au service de leur analyse. En attendant qu’un(e) président(e) plus raisonnable ne soit élu(e), les alliés de Washington doivent prendre les choses en main. Ce « Comité pour sauver l’ordre mondial » serait composé de 8 États (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Canada, Australie, Corée du Sud et Japon) ainsi que de l’Union européenne. Ce « G9 » veillerait au maintien du libre-échange et des alliances militaires, en attendant que les États-Unis ne reprennent leur rôle.

Il est pourtant trop facile de blâmer Donald Trump pour l’évolution actuelle des relations internationales. C’est l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, souhaitée par les naïfs qui escomptaient la transformation du pays en démocratie libérale, qui a entraîné l’émergence de sa puissance. Par ailleurs, la « fatigue de l’empire » dont souffrent les États-Unis date au moins du président Obama – voir ses atermoiements d’août 2013 contre Bachar Al-Assad.

Dès lors, on peut se demander s’il est vraiment sage de souhaiter un « retour à la normale » à l’occasion des élections de 2020 ou 2024 (sans même se demander si c’est une perspective réaliste). La montée des démocraties illibérales en Europe de l’Est, le vote du Brexit et l’élection de Trump sont dus à la colère des électeurs face à ce qu’ils considèrent comme une trahison des élites depuis les années 1980. Il faut sans doute mieux réguler le libre-échange des biens et des capitaux plutôt que considérer Trump comme un épiphénomène.

***

L’auteur du deuxième livre, Jeffrey Sachs, n’est pas un habitué des cénacles de politique étrangère. Sachs est un économiste célèbre, connu avant tout pour le concept de « thérapie de choc » qui fut appliqué avec succès à la Pologne dès 1989. À partir de 1995, il s’est attaqué à la pauvreté en Afrique, développant le projet des « villages du millénaire ». Aujourd’hui, il propose un plan mondial pour le développement durable.

Jeffrey Sachs fait le même constat que les auteurs précédents : le leadership américain, qui a duré de décembre 1941 à janvier 2017, est aujourd’hui mis à mal par les choix de Trump. De même, l’attitude du président va encourager l’hégémonie chinoise. Mais la perspective de l’auteur est différente. D’une part Sachs rejette l’exceptionnalisme américain. Ce principe a mené à des politiques égoïstes et au choix de solutions par trop militaires dans les décennies passées. D’autre part il propose des solutions économiques aux désordres internationaux.

Comme l’ouvrage l’explique dès son titre, Sachs propose une nouvelle politique étrangère pour les États-Unis. Elle serait clairement posée dans le cadre de l’Organisation des Nations unies (ONU), cette dernière lançant un gigantesque plan de transition écologique à l’échelle de la planète, assurant l’avènement d’une prospérité économique pour tous. Au passage, le droit international et la coopération seront remis à l’honneur. Tous les problèmes géopolitiques seront ainsi réglés par la poursuite du développement économique et le retour du multilatéralisme.

Aussi philanthropique qu’apparaisse le projet de Sachs, apporter une solution écologique et développementaliste, c’est-à-dire une solution économique, à des problèmes géopolitiques semble partiel. C’est sans doute là une déformation professionnelle de l’auteur. États et citoyens ne sont pas seulement des êtres économiques, comme l’indique aujourd’hui le retour virulent des questions culturelles, identitaires et religieuses.

Par ailleurs, le bilan des politiques proposées par Sachs depuis le début de sa carrière n’est pas très concluant, entre des pays d’Europe de l’Est et d’Amérique latine qui ont eu du mal avec la « thérapie de choc », et les pays africains qui n’ont pas vu advenir le développement promis par ses méthodes. Les transitions économiques qu’il a recommandées ont été jugées trop dures ; les politiques d’aide au développement qu’il a engagées étaient mal adaptées aux régions dans lesquelles elles furent appliquées. Surtout, on peut arguer qu’il existe déjà un plan mondial similaire pour ces questions : c’est l’accord de Paris sur le climat de 2015. Vu les années exigées pour le conclure et les désistements déjà engagés, le projet de Sachs semble irréaliste.

***

Enfin, pour retrouver une défense sans équivoque de l’exceptionnalisme américain, on se tournera vers l’ouvrage de Robert Kagan. Cofondateur avec Bill Kristol du think tank néo-conservateur Project for the New American Century (PNAC) actif de 1997 à 2006, Bob Kagan est aujourd’hui membre du Council on Foreign Relations (CFR). Il évite désormais l’étiquette de néoconservateur, tant cette dernière a souffert de la débâcle irakienne – même si un compagnon de route comme Dov Zakheim attribue la responsabilité de cette dernière aux nationalistes de l’administration Bush (Dick Cheney, Scooter Libby, etc.), qui interrompirent l’aide américaine au moment décisif de la reconstruction post-invasion de l’Irak.

Kagan aime les métaphores. Après celle de Mars et Vénus – opposant Américains virils et va-t-en-guerre à des Européens faibles et efféminés – dans son ouvrage Of Paradise and Power (2003), il nous propose aujourd’hui celle du jardin soigneusement entretenu de la Pax Americana, contre la jungle des instincts et de la violence.

Kagan poursuit cependant le même thème, celui du caractère indispensable de l’Amérique, phare de la paix, de la démocratie et de la prospérité dans le monde. Ignorant les pages noires de l’histoire américaine, il défend les sept décennies d’ordre international libéral. Cette période bénie fut possible parce que les États-Unis considéraient le projet communiste porté par l’URSS comme une menace mortelle. Or, aujourd’hui, les États-Unis ne perçoivent plus de menace extérieure suffisante pour prolonger ce rôle. Le repli nationaliste du président Trump est pourtant une terrible erreur, puisqu’il permet aux tyrans du reste du monde de reprendre du terrain. Le désir d’ordre, d’un leader fort, de protection pour la famille, le clan et la nation, est une motivation plus séduisante que celle du communisme pour le commun des mortels. Le progrès de l’humanité n’est jamais assuré, et elle peut à tout moment retomber dans les âges de la barbarie… C’est pourquoi l’autoritarisme de pays comme la Russie ou la Chine constitue, outre un projet anti-Lumières (et anté-Lumières), un défi encore plus dangereux que le communisme.

Contre Paul Kennedy pour qui les empires déclinent parce qu’ils en font trop, contre le projet de Donald Trump qui souhaite « rendre sa grandeur à l’Amérique » en se retirant du monde, Kagan recommande de continuer à intervenir tous azimuts. Les États-Unis doivent rester impliqués dans les affaires internationales, y compris militairement, faute de quoi le monde redeviendra une jungle hobbesienne. La nomination de l’interventionniste radical John Bolton au poste de conseiller pour la Sécurité nationale en mars 2018 va dans ce sens, même si Bolton n’est pas un néoconservateur mais un nationaliste (qui ne tient pas à promouvoir la démocratie).

Point de détail : le diplomate George Kennan (1904-2005), que célèbre Kagan, n’était pas aussi interventionniste qu’il le laisse supposer. Sa définition de l’endiguement, en 1947, était plus statique que dynamique ; et il s’était aussi opposé à la création de l’OTAN.

À l’évidence, la nouvelle croisade que recommande Kagan n’est guère prudente. Les désordres d’Afghanistan et du Moyen-Orient suffisent à déconsidérer les vues néoconservatrices. Surtout, la vision manichéenne de Kagan est insuffisante. Plutôt que de reprendre des offensives hasardeuses contre les ennemis extérieurs de la démocratie, ne faut-il pas mieux s’efforcer de recadrer le libéralisme de l’intérieur, afin de lui regagner la confiance des peuples ? Tolérons les jardins à l’anglaise dans les États du reste du monde, mais imposons au libéralisme dans nos pays la rigueur du jardin à la française.

Laurence Nardon
Responsable du Programme
Amérique du Nord de l’Ifri

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China’s Feminist Fight

Foreign Affairs - Tue, 11/06/2019 - 06:00

As the #MeToo movement spreads around the globe, women’s rights advocates are looking for cases to cheer, stories of women standing up to sexual harassment and assault and saying, “Enough is enough.” Chinese women who are doing just that are the focus of Betraying Big Brother, a deeply affecting book by the journalist and China specialist Leta Hong Fincher. The main characters in her tale are a small group of relatively well-off, college-educated young women in China’s major cities who connect with one another through social media. Coming of age in an era of economic progress and promise, these women had high hopes for their lives and careers. But their aspirations were dealt a blow by widespread sexism. Beginning in 2012, they dared to take to the streets to engage in performance art, including forming flash mobs, and then posted videos of their activities online to promote discussion and raise awareness about gender among the general public.


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It’s the Institutions, Stupid

Foreign Affairs - Tue, 11/06/2019 - 06:00

American democracy, most observers seem to agree, is in crisis. Some pin the blame on President Donald Trump, citing his assaults on the country’s democratic norms and institutions—the electoral system, the independent judiciary, the rule of law, and the media. “This is not normal,” former President Barack Obama declared in a September 2018 speech rebuking his successor. Others see Trump as merely the culmination of a long decline in American democracy, a story that began decades ago with growing political polarization, congressional infighting, and economic and social inequality. Whatever the precise cause, however, there is a consensus about the effect: a broken system.


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Moldova’s Governments Go Head to Head

Foreign Policy - Tue, 11/06/2019 - 02:19
One of Europe’s poorest countries plunges into crisis.

Duda’s Ego Trip

Foreign Policy - Tue, 11/06/2019 - 02:06
The Polish president will try to convince Trump to send U.S. troops to his country. Congress should push Trump to resist.

Accused of Inaction, Trump Team Set to Appoint Sudan Advisor

Foreign Policy - Tue, 11/06/2019 - 00:47
Former U.S. diplomat Donald Booth expected to address the bloody impasse between military and protesters as U.N. officials warn of spiraling violence.

U.S. Grounds Turkish F-35 Pilots

Foreign Policy - Tue, 11/06/2019 - 00:03
Pilots no longer allowed to fly or access restricted information as spat over Russian missile defense system continues.

Nobody’s Asking for Trump to Be a Genius

Foreign Policy - Mon, 10/06/2019 - 23:41
But is it too much for him to at least show some foreign-policy common sense?

Duterte Turns Death Squads on Political Activists

Foreign Policy - Mon, 10/06/2019 - 22:02
Government-backed vigilantes in the Philippines are targeting farmers and protesters.

The Fed Is Trump’s Secret Ally in the Trade War

Foreign Policy - Mon, 10/06/2019 - 20:05
By lowering interest rates, the body is cushioning the blow of tariffs and convincing the president that they are working.

Kazakhstan’s Second-Ever President Can’t Tolerate Protest

Foreign Policy - Mon, 10/06/2019 - 19:00
Nazarbayev’s successor has an impressive foreign profile but a raft of domestic problems.

Les aspirations des citoyens dans une structure étatique taillée sur mesure

Le Monde Diplomatique - Mon, 10/06/2019 - 16:29
La République socialiste de Cuba présente une notable particularité : le parti et l'Etat ont été codifiés bien après la prise du pouvoir par les dirigeants de l'armée rebelle. Lorsque ceux-ci triomphent, le 1er janvier1959, il existe, du fait notamment de l'écrasante domination américaine, ce que l'on (...) / , , , , , , , , , , - 1984/06

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