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Afrique

RDC : le ministre du Budget entame des consultations pour en finir avec la paie d'agents fictifs

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 13/07/2021 - 16:11


Le ministre du Budget, Aimé Boji Sangara, a entamé, lundi 12 juillet, à Kinshasa, les concertations, en premier avec la délégation du comité de suivi de la paie conduite Jean-Louis Kayembe wa kayembe, directeur général de la Banque central du Congo, afin de mettre fin aux problèmes d' agents fictifs repris chaque mois dans le fichier de la paie des fonctionnaires de l’Etat.  

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Diplomatie : En fin de mission au Burkina, Metsi Makheta élevée à la dignité d'officier de l'ordre de l'étalon

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 13/07/2021 - 16:00

Metsi Makheta, coordinatrice résidente du système des Nations-Unies au Burkina Faso est en fin de mission après cinq années de fonction. À l'occasion, une cérémonie d'au revoir a été organisée en son honneur ce lundi 12 juillet 2021 par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l'Intégration africaine et des Burkinabè de l'extérieur, Alpha Barry. Pour sa contribution à la consolidation des relations entre le Burkina Faso et les Nations-Unies, Metsi Makheta a été élevée à la dignité d'officier de l'ordre de l'étalon du Burkina Faso.

Metsi Makheta a pris fonction en avril 2016 en tant que représentante résidente du PNUD au Burkina Faso, avant d'occuper plus tard, le poste de coordinatrice résidente du système des Nations-Unies. Et durant ces cinq années, elle a, selon le ministre Alpha Barry, œuvré à consolider les relations de coopération entre le pays des hommes intègres et le système des Nations-Unies.

À titre d'exemple, il a relevé la contribution de Metsi Makheta à la mise en place du cadre de coopération 2018-2020 entre le Burkina Faso et les Nations-Unies pour accompagner la transformation durable du Burkina, l'appui au processus démocratique à travers l'organisation des élections et la promotion de la bonne gouvernance ainsi que l'appui logistique et technique dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.

Plusieurs membres du gouvernement et du corps diplomatique ont pris part à la soirée

Aux acquis engrangés grâce au leadership de la coordinatrice résidente du système des Nations-Unies en fin de mission, s'ajoute sa contribution à la reconstruction de la paix et de la sécurité ainsi que la lutte contre les causes économiques de la crise sécuritaire. « À ce titre, le Burkina Faso a bénéficié de l'accompagnement de la Commission de consolidation de la paix pour une évaluation pour la prévention et la consolidation de la paix (EPCP). Ce processus a permis l'élaboration d'une matrice des actions prioritaires (MAP) du Programme d'urgence pour le Sahel (PUS) et le soutien à la mise en œuvre d'un Programme d'appui au développement des économies locales (PADEL) », a précisé le chef de la diplomatie burkinabè.

Metsi Makheta, coordinatrice résidente du système des Nations-Unies, en fin de mission, s'exprimant après sa distinction

C'est donc au regard de tous ces défis relevés, que Metsi Makheta a été élevée au rang d'officier de l'ordre de l'étalon du Burkina Faso. Une distinction reçue par la récipiendaire avec émotion. « J'accepte avec humilité, cette distinction honorifique... Cette distinction n'aurait pas été possible, si l'Organisation des Nations-Unies ne m'avait pas donné l'opportunité de la représenter ici au Burkina Faso », a-t-elle confié. Pour elle, tous les acquis cités ont été possibles grâce à la franche collaboration et la disponibilité du gouvernement et du peuple burkinabè. Même si elle quitte le Faso, le cœur serré, c'est avec, selon ses propos, le sentiment d'un devoir accompli et d'une voie tracée.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

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Kananga : l'ONG SCED exige des enquêtes sur les ossements humains découverts près de l'aéroport

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 13/07/2021 - 15:31


Dans une lettre adressée au procureur général près la cour d’appel du Kasaï-Central lundi 12 juillet Kananga, la Société congolaise pour l’Etat de droits (SCED), l'appelle à enquêter sur les ossements retrouvés sur le site Mulombodi, près de l’aéroport de Kananga.

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La Prospérité : « Patrick Muyaya : Loi sur la nationalité, le Président Félix Tshisekedi n’est pas derrière » !

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 13/07/2021 - 14:30

 


Revue de presse du mardi 13 juillet 2021. 


La loi sur la nationalité, connue sous l’appellation de « Congolité », la grève des chauffeurs de taxis à Kinshasa, et l’arrivée du président du Burundi sont les sujets phares que commente la presse congolaise. Elle s’intéresse aussi au rapatriement de la dépouille de l’ancien Cardinal Laurent Monsengwo.  

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COVID-19 à Matadi : 200 nouveaux cas positifs en 7 jours (Autorités sanitaires)

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 13/07/2021 - 14:25


 

La troisième vague de COVID-19, qui est 8 fois plus contagieuse que la précédente, se propage à un rythme inquiétant dans la province du Kongo-Central. C’est ce que révèle le bulletin épidémiologique du comité provincial de la riposte contre la COVID-19 du lundi 12 juillet.

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Examen d'Etat à Beni : les élèves de Banande-Kainama ratent la dissertation à cause de l'insécurité

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 13/07/2021 - 14:06



Les élèves finalistes originaires du groupement de Banande-Kainama (Nord-Kivu) n’ont pas pu prendre part à la session préliminaire de l’Examen d’Etat 2021 débutée lundi 12 juillet sur l'ensemble du territoire national.


D'après l’un des membres de la société civile de Banande-Kainama, Bienfait Baraka, la situation sécuritaire dans la région n’a pas permis à ces élèves de se rendre dans les centres de passation de l’examen, délocalisés dans la province voisine de l’Ituri.

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Nord-Kivu : rupture de stock de vaccin contre la COVID-19 alors que le nombre de cas augmente

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 13/07/2021 - 14:06


La province du Nord-Kivu connait depuis deux jours, la rupture de stock de vaccin contre la COVID-19, affirme Hans Bateyi, le coordonnateur provincial du Programme élargi de vaccination (PEV).

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Burkina : Couac autour de l'élection du président de la Commission électorale nationale indépendante

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 13/07/2021 - 13:55

Après l'étape de désignation des représentants (commissaires) des trois entités (Opposition, Majorité, Société civile) qui la composent, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) devrait procéder ce lundi 12 juillet 2021 à la mise en place de son bureau, dont l'élément-phare est l'élection de son président. Mais le rendez-vous a été manqué, l'opposition politique ayant récusé la qualité du candidat présenté par la chefferie coutumière.

Selon les dispositions en vigueur, le président de la CENI est toujours désigné dans les rangs de la société civile. Cette société civile est composée de plusieurs obédiences, dont la chefferie coutumière, la communauté catholique, la communauté musulmane. La présidence échoit à ces entités par le principe de rotation.

Après la communauté musulmane avec le président sortant, Newton Ahmed Barry, c'est en principe le tour de la chefferie coutumière de diriger. Et c'est à ce niveau que tout semble coïncé avec le candidat positionné par les autorités coutumières, à savoir le Sao Naaba (Bonaventure Ouédraogo à l'état civil), taxé d'être un militant du parti au pouvoir, le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès).

Dans une lettre qu'il a adressée au ministre d'Etat, ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation (tutelle de la CENI), par laquelle il soulève ces griefs, le Chef de file de l'Opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) brandit des éléments à charge pour le candidat.

Une situation qui a contraint l'autorité compétente à reporter l'élection au jeudi, 15 juillet 2021 à partir de 15h.

Bien avant cet épisode, ce sont des informations faisant état de ce que le président sortant voulait rebelotter (ce qui irait contre les règles) qui ont animé certains cercles et réseaux sociaux.

ll faut donc espérer que les choses se passent bien à la CENI, car non seulement elle joue un rôle primordial dans la prévention des crises post-électorales, mais aussi une crise à ce niveau viendra rajouter à une situation nationale déjà difficile.

Lefaso.net

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Sortie Nord de Ouagadougou (RN2) : Le calvaire quotidien des usagers

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 13/07/2021 - 13:55

À Ouagadougou, sur l'avenue Yatenga, les usagers vivent l'enfer avec un trafic routier de plus en plus dense lié à l'accroissement de quartiers périphériques et l'encombrement de l'emprise de la route par les activités socioéconomiques. Malgré la construction, à 70 milliards de francs CFA, d'un échangeur qui devait fluidifier la circulation, les populations des quartiers Bassinko, Yagma, Bissighin, Rimkieta, Kilwin vivent au quotidien le calvaire. En attendant l'élargissement de cette portion urbaine de la RN 2, le ballet des accidents continue.

Élève en classe de 5e au lycée privée les « Étoiles brillantes », Alice (nom d'emprunt) a été victime d'un accident de la circulation en décembre 2020, à proximité de l'ancien péage de Yagma. Malgré les premiers soins pris en charge par l'établissement, l'élève a été amputée du pied gauche. Elle ne va plus à l'école et poursuit toujours ses soins à l'hôpital Yalgado Ouédraogo.

D'autres n'ont pas eu la chance de la jeune Alice. Comme cette élève de la classe de seconde qui a été fauchée après un dépassement défectueux avec une fourchette de marque Caterpillar. Ou encore ce jeune homme de 19 ans qui a été tué en 2017 par un camion alors qu'il faisait des acrobaties.

Des élèves du lycée « Les Etoiles brillantes » traversant la chaussée

902 accidents en trois ans

Si l'accident d'Alice est dû à l'exiguïté de la route, les deux autres cas par contre sont dus au non respect du code de la route et à une imprudence. Sur l'avenue Yatenga, c'est un véritable bazar. Selon la Brigade nationale des sapeurs pompiers, les statistiques sont édifiantes et vont crescendo. En 2018, les sapeurs-pompiers sont intervenus pour 237 accidents contre 308 accidents l'année suivante et 357 en 2020. En trois ans, 902 accidents ont eu lieu entre le rond-point de la jeunesse (ex-rond-point de Tampouy) jusqu'au péage de la sortie Nord de la ville.

L'exiguïté de la chaussée est sources d'accidents et d'embouteillages

28 cas mortels en 2020

Selon le lieutenant de police Eric Ilboudo, le périmètre (avenue Yatenga et sur avenue Manéga « route de Kamboinsin » couverte par la section du service régional de la circulation et de la sécurité routière du Centre) est très accidentogène.

Lieutenant de police Ilboudo Eric, chef de la section accident du service régional de la circulation et de la sécurité routière du centre

« Nous avons en moyenne 100 sorties par mois et plus de 1000 cas d'accidents que nous constatons chaque année », a-t-il indiqué. Les cas d'accidents mortels donnent des frissons : sur ces deux avenues, on enregistre 32 personnes en 2018 ; 35 en 2019 et 28 en 2020.

Des plots lumineux en attendant les passages piétons

Pour éviter le pire, les responsables du lycée « Les étoiles brillantes » se mobilisent pour organiser la traversée de la chaussée par les élèves, les matins avant 7h et également les après-midi. A défaut de plots lumineux, ils font usage de plots standards pour permettre aux élèves de franchir la route en toute sécurité. Cela n'empêche cependant pas l'excès de vitesse des usagers..

Conseils pris à l'Office national de la sécurité routière, l'établissement veut tracer des passages pour piétons sur la route. Cette option va-t-elle amener les usagers à lever le pied de l'accélérateur ? Difficile pour le coordinateur de l'établissement, Brahima Soro, d'y répondre puisqu'il est courant de voir des Ouagalais « piétiner » les passages piétons, au nez et à la barbe des agents de police.

Soro Brahima, coordonnateur du lycée « Les Étoiles brillantes »

Son souhait le plus ardent est de voir deux ou trois volontaires adjoints de sécurité réguler la circulation devant l'établissement et ainsi désengorger le trafic à la rentrée prochaine. Car des embouteillages monstres, il n'en manque pas.

Au quotidien des embouteillages monstres et de la gymnastique pour rejoindre le centre-ville

Que ce soit pendant l'année scolaire ou pendant les vacances, à la montée ou à la descente, la circulation est un calvaire quotidien pour les usagers de ce tronçon. Zongo Bessana en sait quelque chose. Résident de la cité relais de Bassinko dont il est le président de l'association, c'est toujours une gymnastique pour le père de famille qu'il est, lorsqu'il doit rallier Bassinko et son lieu de travail, au centre-ville, après un détour pour déposer ses enfants à l'école.

« Nous avons été oubliés. Il n'y a pas d'infrastructures socio-éducatives dans la cité relai de Bassinko. Nous sommes obligés d'aller au centre-ville pour déposer les enfants à l'école. Ce qui fait que chaque matin, chacun est pressé. Et la voie est si étroite que l'on est obligé d'aller à la queue leu leu, lentement comme des tortues. Et s'il y a un petit accrochage sur la route, vous pouvez passer une à deux heures sans bouger de la file ».

Des études en attendant l'élargissement d'ici à l'horizon 2025

Selon plusieurs rumeurs, les différents commerçants aux abords de l'avenue seraient réfractaires à un projet d'élargissement de la route, jugeant les compensations « maigres ». Qu'en est-il exactement ? Selon le ministère des Infrastructures, les études socioéconomique, technique et environnementale sont en cours en vue de la réalisation des travaux d'ici à l'horizon 2025.

Selon le ministère des infrastructures, les travaux d'élargissement de l'avenue Yatenga devraient débuter en 2025

La phase d'étude devrait permettre, à en croire le ministère, de recenser toutes les personnes et biens affectés par le projet et évaluer le coût du déguerpissement qui sera pris en compte dans le financement. « Ce coût est évalué sur la base tarifaire des indemnisations élaborée par le ministère des Finances et en vigueur au Burkina Faso. A ce stade aucune procédure de déguerpissement n'a été engagée », indique Aicha Nabaré, directrice générale de la normalisation et des études techniques du ministère des Infrastructures.

Caractéristiques futures de la route

L'élargissement de la voie devrait permettre de décongestionner la circulation, selon le ministère des Infrastructures. « Ces routes seront élargies en 2x2 voies de 3,5m avec des pistes cyclables de 3,5 m de part et d'autre, des trottoirs de 2 à 3m de part et d'autre, des aires de stationnement, l'éclairage public, un système d'assainissement, la signalisation verticale et horizontale et si possible des voies dédiées au bus ainsi que des voies de contre-allées quand l'emprise disponible le permet », explique Aicha Nabaré en réponses aux questions de Lefaso.net.

La directrice générale de la normalisation et des études techniques du ministère des Infrastructures précise que les études concernent aussi bien la RN2 (route de Ouahigouya) que la RN4 (route de Koupéla) et que d'autres études sont en cours de réalisation et concernent la route reliant la route nationale n°22, route de Kongoussi, à la RN2 en passant par Yagma derrière le sanctuaire marial.

Quid du financement ?

Pour le financement de la construction de ce grand projet routier, le ministère des Infrastructures déclare avoir adressé une requête à la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), en avril 2021. Aussi, selon la directrice générale, Aicha Nabaré, un appel de fonds est en cours de négociation avec un pôle d'institutions bancaires basées à Ouagadougou à travers le Fonds spécial routier du Burkina (FSR-B).

Les riverains demandent le respect des engagements du gouvernement

« Nous espérons que les autorités vont respecter leurs engagements », a souhaité Bessana Zongo. Pour sa part, cet autre résident de la cité de Bassinko, Aboubacari Barro, estime que l'urgence est double et se trouve aussi bien au niveau de l'élargissement de l'avenue Yatenga qu'au niveau de l'aménagement de la route principale de la cité qui donne accès à la RN2. « Cette route est presque impraticable. Nous sommes en saison pluvieuse et il y a déjà des inquiétudes », a laissé entendre celui qui met plus d'une heure pour parcourir une vingtaine de kilomètres.

Bessana Zongo, résident de la cité relais de Bassinko

En attendant l'élargissement de la route et la réduction du calvaire des usagers, le respect du code de la route et des agents de police doit être de mise. Avoir la priorité en circulation ne doit pas empêcher de céder le passage ou jeter un coup d'œil dans le rétroviseur. Après tout, ce n'est pas la route qui tue.

HFB
Lefaso.net

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Burkina - Sahel : Une dizaine de terroristes neutralisés sur l'axe Kelbo-Taouremba

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 13/07/2021 - 13:54

Une dizaine de terroristes ont été neutralisés et plusieurs motos détruites sur l'axe Kelbo-Taouremba (Sahel), selon le bilan hebdomadaire des opérations sécuritaires des forces armées nationales du 05 au 11 juillet 2021.

Au cours de la même semaine, deux engins explosifs ont été découverts et neutralisés.

A ceux-ci s'ajoutent également deux motos récupérées lors d'une opération de ratissage engagée à la suite de l'attaque contre les civils dans la province du Loroum.

Une escorte de ravitaillement et une sécurisation des travaux de bitumage de l'axe Dori-Gorom ont été assurées, etc.

Lefaso.net

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Ituri : 18 corps sans vie découverts dans trois villages de Walesse Vonkutu

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 13/07/2021 - 13:47



Dix-huit corps de civils ont été découverts par des secouristes de la Croix-Rouge dans plusieurs villages de chefferie de Walese Vonkutu dans le territoire de l’Irumu. La plupart de ces cadavres sont décapités, a indiquee le président de la Croix-Rouge d’Irumu, Beiza Katabuka, lundi 12 juillet à Radio Okapi. Selon lui, quatre de ces corps en décomposition ont été enterrés samedi dernier dans la localité Bandipete à 22 Kilomètres de Komanda.

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Afrique du Sud : Jacob Zuma face à son destin

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 13/07/2021 - 13:30

Refusant de témoigner dans le cadre d'enquêtes pour corruption d'Etat, l'ex-président Jacob Zuma a finalement été condamné à 15 mois de prison ferme pour outrage à la justice le mercredi 29 juin 2021. La Cour constitutionnelle réexamine sa sentence depuis ce lundi 12 juillet, alors que l'arrestation de M. Zuma a provoqué des violences à l'intérieur du pays, entraînant le déploiement de l'armée pour rétablir l'ordre. Racket, pots-de-vin et blanchiment d'argent, sont entre autres les faits qui lui sont reprochés après de multiples tentatives et stratagèmes pour échapper aux mailles de la loi.

L'affaire Jacob Zuma a engendré des violences depuis le vendredi 9 juillet 2021 en pays zoulou (Est de l'Afrique du Sud) où il est désormais fait prisonnier. Ces manifestations qui se sont étendues à Johannesburg (la plus grande ville du pays) ont dégénéré en pillages et incendies.

Dans la matinée de ce mardi 13 juillet, le bilan des affrontements est passé à 32 morts, dont 26 dans le Kwazulu-Natal. En réponse, l'armée a été déployée dans ces deux régions pour rétablir l'ordre. Pendant ce temps, la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction d'Afrique du Sud, réétudie la peine qu'elle a infligée à l'ancien président pour outrage à la justice.

Agé de 79 ans, Jacob Zuma a été jugé coupable d'avoir multiplié les prétextes fallacieux pour ne pas comparaître devant la commission qui enquête sur la corruption d'État sous sa présidence, de 2009 à 2018. Il a en effet, durant des mois, joué au chat et à la souris avec la commission anticorruption qu'il avait lui-même mise en place en début 2018, juste avant sa chute, pour tenter de convaincre l'opinion publique qu'il n'avait rien à se reprocher.

La tension croissante liée à ses refus de témoigner a conduit à une impasse, alors qu'il a été mis en cause par une quarantaine de témoins devant cette commission consultative, dont les conclusions pourront toutefois être transmises au parquet.
L'ancien président y a témoigné une seule fois, en juillet 2019, claquant rapidement la porte en se disant offusqué d'être traité comme un « accusé » et non comme un témoin. Ont suivi plusieurs rendez-vous manqués, invoquant chaque fois un motif différent.

« Traité comme n'importe quel autre détenu »

Il a par ailleurs réclamé que son arrestation soit suspendue d'ici là, mais la décision doit être rendue le vendredi 16 juillet prochain par le tribunal de Pietermaritzburg (Est). Mettant en cause l'impartialité des juges, Jacob Zuma a invoqué pour la révision de sa condamnation un état de santé « instable », arguant qu'une incarcération le condamnerait à « une peine de mort » dans le contexte de la pandémie. Il avait aussi prévenu, devant ses soutiens le samedi 10 juillet 2021 qu'il fallait s'attendre à des violences si la police « osait » l'arrêter.

Aujourd'hui, l'ancien président Zuma qui fait face à son « incontournable » destin, est détenu depuis le jeudi 8 juillet 2021 à la prison moderne d'Estcourt, située en pays zoulou, près de la chaîne de montagnes des Drakensberg.

Comme tout prisonnier, l'ex-président peut prétendre à une libération conditionnelle après avoir purgé un quart de sa peine, soit près de quatre (04) mois. Il ne fait pas l'objet du « moindre favoritisme » en prison, où il est « traité comme n'importe quel autre détenu », sans « gardes du corps ni sécurité particulière », a affirmé le ministre de la Justice, Ronald Lamola.

Hamed NANEMA
Lefaso.net
Crédit photo : lemonde.fr

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Examen d'Etat : pas de dissertation pour les élèves de Minembwe à cause de l’insécurité

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 13/07/2021 - 13:19



Aucun élève finaliste, ni enseignant ne s’est présenté lundi et ce mardi 13 juillet au centre de passation des épreuves préliminaires de l’examen d'Etat à Minembwe, dans les hauts plateaux du territoire de Fizi (Sud-Kivu).


L’inspecteur chef de pool du secondaire dans cette région et chef de centre à Minembwe, Joseph Birindwa, affirme que beaucoup d’élèves ont fui les affrontements avec leurs parents.

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Examen d’Etat à Lubero : 118 élèves manquent à l’appel, dont 57 filles rendues grosses

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 13/07/2021 - 13:15



Le directeur de la sous-province éducationnelle (PROVED) de Kirumba, Richard Paluku Muvunga a indiqué lundi 12 juillet à Radio Okapi que cent dix-huit élèves se sont absentés aux épreuves de l’Examen d’Etat dans les centres de Lubero, au Nord-Kivu. Parmi eux, cinquante-sept filles, rendues précocement grosses, indique-t-il. 


Ces mêmes cas d’absence pour des raisons similaires ont été ont été rapportés dans la sous-division de Kitsombiro. 

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Décès du Cardinal Monsengwo : le Pape rend hommage « à une grande figure de l’Eglise congolaise »

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 13/07/2021 - 13:11


Dans un télégramme de condoléances adressée mardi 13 juillet au Cardinal Fridolin Ambongo, le Pape François rend hommage à l'archevêque émérite de Kinshasa, Laurent Monsengwo Pasinya. Le Saint-Père vénère « une grande figure de l'Église congolaise mais aussi de l'Église universelle. »  

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Province du Nayala : Une journée d'excellence pour célébrer les meilleurs élèves et enseignants du village de Loguin

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 13/07/2021 - 13:00

Sous le parrainage du PDG du groupe Bientama, Zéphirin Paré, l'Association pour le Développement du Village de Loguin, commune de Yaba, province du Nayala, a organisé une journée d'excellence ce samedi 10 juillet 2021 pour honorer les élèves méritants et l'équipe enseignante dudit village. Environs une trentaine d'élèves sont repartis avec le sourire aux lèvres grâce à la générosité des aînés du village et du parrain de la présente cérémonie.

L'école primaire publique de Loguin a présenté 53 candidats au Certificat d'Etude Primaire. 50 sont admis, seuls trois élèves ont trébuché ; ce qui donne un taux de succès de 94,34 % à cette session de 2021.

Au regard de ce brillant taux, Lancina Ki, président de l'Association pour le Développement de Loguin, en collaboration avec les sœurs et frères du village, a décidé de valoriser la culture de l'excellence. A cet effet, des kits scolaires et des présents ont été mobilisés pour encourager les élèves méritants et l'équipe enseignante de ce village. Pour le président de l'association, Lancina Ki, c'est une immense joie qui les a animés lorsque qu'ils ont appris que leur école a été classée 2e dans la circonscription d'éducation de base de Yaba 1.

« Du coup, nous avions jugé nécessaire d'encourager ces vaillants enseignants et leurs apprenants pour ce bon score. En tant que président et natif de ce village, j'ai mené des échanges avec ce personnel enseignant et je leur ai dit de travailler pour rehausser le niveau de l'école et ils l'ont fait. Je leur tire mon chapeau et je les encourage à persévérer dans ce sens afin que de futurs bâtisseurs sortent de notre village », a dit le président Ki.

Le directeur de l'école, Mamadou Tankoano, est tout aussi content pour les résultats engrangés, qui par ailleurs ont le fruit d'un travail concerté, d'équipe. « Je suis ému que l'on célèbre la journée de l'excellence dans notre école. En début d'année, j'ai réuni tous les collègues et ensemble nous avions mis en place un plan d'action, ce qui nous a permis d'aboutir à ce taux de 94,34 % au certificat. Au nom de mes collègues et en mon nom propre, je tiens sincèrement à réitérer nos remerciements à l'ensemble de la population de Loguin et à leurs ressortissants. Je sais que l'association n'est pas à sa première initiative parce qu'elle nous a soutenus avec du matériel didactique. Je remercie le parrain pour son accompagnement et que Dieu le lui rende au centuple », s'est ainsi exprimé le directeur de l'école, l'air joyeux.

« L'école doit être l'affaire du village et le village l'affaire de l'école »

Le conseiller pédagogique Maxime Toé a représenté le chef de la circonscription de Yaba 1. Il apprécie : « Si les résultats sont bons aujourd'hui c'est parce que toute la chaîne s'est impliquée, c'est-à-dire les encadreurs, les enseignants et tous les partenaires. Et c'est ce que nous demandons aux autres villages car ‘'l'école doit être l'affaire du village et le village l'affaire de l'école'', martèle l'éminent professeur Joseph Ki-Zerbo. Nous sommes satisfaits de ce résultat et au nom de la hiérarchie, je félicite tous les acteurs et je les encourage à continuer dans cette lancée car c'est ensemble que nous pouvons relever le défi ».

Le parrain Zéphirin Paré a félicité tous les acteurs qui ont mis les petits plats dans les grands pour ce succès engrangé à l'examen du certificat. « Je n'ai pas hésité un instant à donner mon avis favorable pour ce parrainage quand le grand frère m'a accosté et je lui ai dit que l'investissement dans l'éducation n'a jamais été une perte. C'est pourquoi ce matin je suis présent à Loguin pour célébrer cette journée. Aussi, je félicite ces braves élèves et enseignants qui ont bataillé dur pour parvenir à ce résultat malgré les difficultés rencontrées », a déclaré le parrain.

Le préfet du département de Yaba, Salif Kaboré, dans son discours, a salué l'initiative entreprise par les ressortissants de ce village. « Je saisis cette occasion pour féliciter l'ensemble des acteurs qui ont permis la réalisation de ce taux », a encouragé le préfet.

Gaston Toé /Nayala
Lefaso.net

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RDC : le Programme DDRC-S prend en charge les combattants qui se rendent à l’armée (Patrick Muyaya)

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 13/07/2021 - 12:37


Le Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation (P-DDRC-S) prend en charge des combattants qui acceptent de désarmer et se rendre aux forces de sécurité. Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, l’a affirmé lundi 12 juillet, lors de la conférence de presse qu’il a animée à Kinshasa. 

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Décès de Dr Claude Wetta : Le message de condoléances de l'UNIR/PS

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 13/07/2021 - 12:15

C'est avec une profonde émotion, que j'ai appris, le 11 juillet 2021, la triste nouvelle du décès de suite de maladie, du Professeur Roger Claude WETTA. L'Union pour la Renaissance/Parti Sankariste (UNIR/PS) et le peuple burkinabè viennent ainsi de perdre donc un illustre et digne fils dont la vie a été consacrée à la lutte pour une société vertueuse de notre pays, le Burkina Faso.

Attaché aux valeurs de lutte contre la corruption, Docteur Roger Claude WETTA a été un fervent militant de la lutte contre le sous-développement et un défenseur de l'auto ajustement structurel et du développement endogène.

Aujourd'hui, celui dont l'UNIR/PS pleure la disparition a contribué énormément en 2000 à l'élaboration du programme politique de l'Union pour la Renaissance/Mouvement Sankariste (UNIR/MS) à savoir le Programme alternatif sankariste (PAS).

En cette circonstance particulièrement douloureuse, au nom de l'UNIR/PS et en mon propre, je présente mes condoléances les plus émues à la famille éprouvée, et lui traduis ma plus sincère expression de sympathie et de solidarité.

Paix à son âme et que la terre libre du Burkina Faso lui soit légère.

Ouagadougou, le 12 juillet 2021

Le Président,

Maître Bénéwendé Stanislas SANKARA

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La question de la dynamisation de la commission nationale des langues burkinabè ; enjeux et perspective

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 13/07/2021 - 12:03

Résumé :

Cet article traite de la problématique du fonctionnement de la commission nationale des langues du Burkina Faso (CNLB). A partir d'entretiens, de fouille d'archives et de l'analyse croisée de toutes ces sources, la naissance, la mission, les outils de fonctionnement, les acquis et les difficultés de fonctionnement de la commission nationale ont été ont été analysés. Il ressort que les fora et ateliers organisés depuis 2010 pour la sortir de son hibernation depuis 1984 se sont plus focalisé sur l'ancrage institutionnel que sur la rupture de son inscription budgétaire suite à son rattachement au ministère en charge l'enseignement supérieur et de la recherche, aspect essentiel de sa survie.

Introduction

Les langues nationales, officialisées ou non, revêtent une importance capitale dans un pays. Elles jouent un rôle politique, social économique et culturel. Elles constituent le socle de l'identité d'une communauté humaine. Depuis 1953, l'UNESCO avait souligné l'importance de prendre en compte les langues nationales dans l'éducation. La conférence des chefs d'Etats et de gouvernements africains a reconnu depuis 1963, l'importance des langues africaines dans la confirmation de leur indépendance, de leur souveraineté et de la nécessité d'en faire des outils de développement.

L'article 29 de la Charte de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) mentionne que « les langues de travail de l'Organisation et de toutes ses institutions sont, si possible, des langues africaines, ainsi que l'anglais et le français ». La mention « si possible » avait tout son sens parce que les langues africaines devaient d'abord être décrites, outillées et instrumentées afin de répondre aux aspirations légitimes de développement et d'intégrité du continent.

Au Burkina Faso ( ex Haute Volta), les plus hautes autorités ont mis en place une instance chargée de faire des langues nationales des outils d'intégrité et de développement économique, social et culturel depuis 1969. Elle a fonctionné jusqu'en 1984, puis elle a connu des périodes de disfonctionnement ou même de léthargie.

Des actions ont été entreprises pour sa dynamisation. On note entre autres, le forum des langues tenu les 10, 11 et 12 mai avec pour thème « Les langues nationales, levier du développement socio-économique et culturel du Burkina Faso ». Ensuite, ce fut la succession des ateliers, notamment en 2015 à Bobo Dioulasso, en 2017 à Koudougou, en 2018 encore à Bobo Dioulasso et en 2020 à Manga.

La rencontre de Bobo Dioulasso tenu les 14, 15 et 16 août 2018 sur l'harmonisation des règles orthographique semblait la plus orientée vers les besoins de la Commission Nationale des langues burkinabè (CNLB) . Si toutes ces rencontres n'aboutissent pas aux résultats escomptés, on pourrait se poser la question suivante : N'y aurait -il pas des aspects pertinents omis dans les débats sur la dynamisation de la CNLB de 1984 à nos jours ?

L'objectif principal est de mettre en lumière, s'il en existe, les faits ignorés ou négligés dans la recherche de dynamisation de la commission nationale des langues
Nous partons de l'hypothèse que si les débats se succèdent sans succès sur la dynamisation depuis plus d'une décennie, c'est que la cause réelle est omise ou ignorée.

Après un bref rappel de la méthode de collecte des informations, nous évoquerons d'abord la création de la commission nationale, ses outils de fonctionnement et ses acquis, ensuite les difficultés de fonctionnements et les tentatives de solution, le non-dit sur le budget de la CNLB, et enfin l'interprétation du flou supposé de ses textes de création

Méthodologie

Pour disposer des données sur la commission nationale des langues, nous avons d'abord consulté les archives de l'INSS. Ensuite nous avons réalisé des entretiens individuels semi-directifs auprès des personnes de ressources. Certains sont même filmés et gardés aux archives sonores de l'INSS. Il s'agit de deux (2) personnes qui ont dirigé la structure en charge du secrétariat permanent de la commission nationale des langues identifiées ici par A1 et A2, de trois (3) linguistes nommés Ling1, Ling2 et Ling3, d'un agent de liaison qui a servi le courrier de la CLNV/CNLB et des sous-commissions nommé C1, d'un chauffeur retraité C2, de quatre (4) responsables de sous-commissions nationales codés B1, B2, B3 et B4.

Certains parmi eux, avant d'aller à la retraite, ont occupé de hautes fonctions administratives et politiques au Burkina Faso. Nous avons également échangé avec deux agents, Ag1 et Ag2, qui avouent être recrutés au nom de la CNLB. Nous prenons en compte aussi les avis de Ag3, un agent du DLLN assumant actuellement une certaine responsabilité. Pour croiser les informations ou tout simplement enrichir notre corpus, nous avons fouillé les archives d'autres structures.

Nous avons ainsi été au secrétariat général du gouvernement, au service de la documentation et des archives du ministère en charge de l'éducation nationale et de la promotion des langues nationales, au service des archives du ministère en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et enfin aux archives nationales. Pour les entretiens exprimant des points de vue convergents, nous n'avons retenu que les plus riches.

La naissance de la Commission Nationale des Langues Voltaïques (CNLV)

Au Burkina Faso (Ex Haute Volta), les premières autorités ont très tôt compris la nécessité de mettre en place les jalons pour l'utilisation effective de nos langues. Le 17 janvier 1969, Feu le Président Aboubacar Sangoulé Lamizana signait le décret no 69-012/PRES portant création de la Commission Nationale des Langues Voltaïques (CNLV).

Placée sous la tutelle administrative du Ministre de l'Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports (MENJS), cette CLNV avait pour mission « d'encourager et de coordonner les études sur les langues voltaïques ; se prononcer sur la valeur des textes établis dans les différentes langues voltaïques ; de contribuer à la définition des vocabulaires de base et des syntaxes des langues voltaïques ; de codifier les systèmes de transcription et de grammaires des langues voltaïques ». C'est après que le volet « revalorisation des langues » été ajouté.

A cette époque, le pays ne disposait pas encore d'un ministère en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Avant l'année 1978, nous lisons dans les archives de l'INSS, une copie conforme du Décret N°75-488.PRES. EN du 16 décembre 1975 portant modification autre décret no 69-012/PRES du 17 janvier 1969 portant création de la CNLV.

Ce décret stipule en son article 2 que « la Commission Nationale des Langues Voltaïques est placée sous l'autorité du Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique » et en son article 9, que « le Ministre de l'Education Nationale est chargé de l'exécution du présent décret qui sera publié au Journal officiel de la République et communiqué partout ou besoin sera »

En 1978, deux décrets mentionnant la CNLV ont été adoptés. Le décret n°78-256/PRES du 16 juillet 1978 portant composition du gouvernement de la Haute Volta notifie la création du Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) en nommant à sa tête Arouna Traoré et le décrét n°78-262/PRES portant définition des secteurs ministériels ramenant la CNLV du ministère en charge de l'éducation nationale au MESRS comme organe rattaché au Centre Voltaïque de la Recherche Scientifique (actuel CNRST). Le Ministère de l'Education Nationale et de la Culture (MENC) était alors dirigé par Domba Konaté.

Les outils de fonctionnement de la CNLV

Le décret no 69-012/PRES du 17 janvier 1969 instituant la CNLV et publié dans le journal officiel (JO) du 23 janvier 1969 évoquait déjà les pistes de son fonctionnement. L'article 2 de ce décret note que « Pour l'exécution de sa mission de codification grammaticale, la commission nationale procède par « actes » ou « décisions » qui ont un caractère officiel et font l'objet de la publicité appropriée ».

Aussi, la Commission était autorisée à s'adjoindre « toutes personnes dont les avis lui paraitraient utiles » (JO 69, p.58). Les dispositions de cet article 2 sont remplacées dans le décret no 75-488.PRES. EN par ceux de l'article 3 en ces termes : « Pour l'étude de chaque langue voltaïque, il sera créé une Sous-Commission Nationale par arrêté du Ministre de l'éducation nationale ».

Les articles suivants de ce décret 75 instaurent un règlement intérieur sur approbation du ministre de tutelle et attribuent les fonctions de Secrétaire Permanent de la CNLV au Directeur de l'Office National de l'Education Permanente, de l'Alphabétisation Fonctionnelle et Sélective. Il faut rappeler que c'est avec le décret n°78-262/PRES que l'Institut de Recherche en Sciences Sociales et Humaines (IRSSH), actuel Institut des Sciences des Sociétés (INSS/CNRST) s'est vu confier le secrétariat permanent.

Dès sa création, La CNLV, comptait parmi ses membres permanents, les ministères en charge de la culture, de l'intérieur, de la sécurité, de l'information et des représentants des trois grandes confessions religieuses Elle disposait également d'un règlement intérieur et des Sous-Commissions pour son fonctionnement. Le règlement intérieur définit les conditions de fonctionnement de la commission.

On y trouve les attributions du secrétariat permanent, des Sous-Commissions, le fonctionnement des Assemblées Générales (AG) annuelles et des orientations pour l'utilisation du Budget alimenté principalement par les crédits alloués par le gouvernement. Les textes des Sous-commissions sont calqués sur ceux de la commission nationale.

Elles constituent le lieu de réalisation des activités de recherche et de promotion des langues nationales, avec l'appui du comité technique composé de spécialistes des langues à la solde de la CNLV. Chaque Sous-Commission de langue établissait, en principe, son programme d'activité en début d'année et son rapport d'activités en fin d'année et en tient informée la commission nationale. Elles bénéficient (ou bénéficiaient) chacune, d'un petit budget de fonctionnement. Ce qui lui permettait de faire un rapport financier en fin d'année.

Au niveau des archives de la CNLB, le rapport financier de 1982 par exemple fait état d'une subvention de 250 000F CFA pour chacune des 14 Sous-Commissions (SC) de l'époque. Au regard des besoins, certaines SC demandaient des subventions spéciales à la CNLV pour des recherches/études ou acquisition de matériel spécifique (machines à caractères spéciaux pour langues nationales).
Le SP établit les projets, coordonnes les activités des SC, noue des relations avec des organismes en Afrique et ailleurs dans le but d'atteindre les missions assignées à la CNLB.

Les SC ont une organisation autonome. Elles ont seulement obligation de tenir informé le SP sur leurs programmes et rapports d'activités, et de leur donner les copies de documents produits. Ce qui permet au SP d'être mieux informé afin de leur apporter l'appui adéquat.

Les acquis de la CNLV/CNLB

Les chercheurs en charge des langues nationales se sont pourtant bien battus à l'époque et ont produits des résultats. Nous l'avons dit plus haute, le Secrétaire permanent a pour mission de nouer des relations nationales et internationales au profit des langues nationales. C'est ainsi qu'après des rencontres successives et annuelles de concertation entre chercheurs à Abidjan, à Nouakchott et à Lomé dans le cadre de la thématique « Atlas et Etudes sociolinguistiques des Etats du Conseil de l'Entente (ASOL) », il y eut la signature de contrat entre le PNUD et le CNRST en 1978 dont l'objectif était de « fournir des renseignements susceptibles d'aider à la mise en place du projet de réforme de l'enseignement ».

L'ambition était d'introduire les langues nationales dans le système scolaire comme véhicules et matières d'enseignement. Suite à ce contrat, une équipe de recherche est mise en place à l'INSS (ex IRSSH) dirigé par A1. Cette équipe a procédé à des enquêtes topologiques ayant conduit à la rectification orthographique de toponymes au Burkina Faso (ex Haute Volta).

Il y a eu des enquêtes linguistiques qui ont permis d'affiner la classification des langues et l'élaboration de la carte linguistique en 1982. Et enfin, les enquêtes sociolinguistiques ont permis d'établir la dynamique des langues et l'orientation pour leur prise en compte dans la réforme de l'enseignement. La CNLB a compté très tôt des acquis. A titre illustratif, nous citons entre autres ;

La codification de l'Alphabet National Voltaïque adopté par le décret n° 79/055/PRES/ESRS du 2 février 1979 ;
L'enregistrement sur bande magnétique et sur cassettes de l'Alphabet National en mars 1980, cassettes distribuées gratuitement à toutes les Sous-Commissions existantes ;

Les enquêtes linguistiques, sociolinguistiques sur l'ensemble du territoire ayant conduit, en plus de la carte susmentionnée, à la rédaction des œuvres intitulés :
• Situations des langues parlées en Haute-Volta (1982)
• Langues et groupes ethniques en Haute-Volta (1983)
• Langues du Burkina Faso : les langues gurunsi (1986)
L'organisation des journées internationales de l'alphabétisation en 1979, en 1980 et en 1981

La participation du Secrétaire Permanent aux débats télévisés et à des campagnes de sensibilisation sur les langues nationales auprès de certains cabinets ministériels entre 1979 et 1984
L'organisation de réunion de linguistes afin de créer un pont entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée avant 1982

La supervision de la traduction et de la mise en musique du Ditanyè en quatorze (14) langues nationales sous la révolution
La traduction de la constitution dans treize (13) langues nationales
La traduction du code électoral dans trois (03) langues nationales
Les études sur la grammaire et sur l'orthographe, la confection de syllabaires. Réalisées avec les SC.

Le DLLN semble même être le fruit de la CNLB. Selon Ag1, tous les agents du DLLN sont recrutés au compte de la CNLB. Mais après vérification, les fonctionnaires mis à la disposition ou recrutés au nom de la CNLB ne valent pas la moitié du personnel dans ce département, même si tous exécutent le programme du DLLN en lien avec les missions de la CNLB.

Au niveau du personnel, le dernier recrutement de chercheur au compte de cette CNLB date de 2017. Suite à un besoin exprimé par le département linguistique et langues nationales (DLLN) de l'INSS, Ag2 est recruté avec son doctorat par le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation et mis à la disposition de l'INSS puis affecté à ce département. Dès sa prise de service, Ag2 dit avoir reçu une lettre de mission avec des indications claires sur ce qu'il doit faire pour la CNLB. Mais il a trouvé une situation difficile. Ce qui ne lui facilite pas la tâche.

Les difficultés fonctionnement de la CNLB

En relisant le procès-verbal de la 6e Assemblée Générale de la CNLV tenue le 07 janvier 1982, on constate que la Commission a connu des difficultés de fonctionnement liées à la non tenue d'AG en 1980 et en 1981. La raison évoquée en était la conjoncture nationale défavorable.

Quelques années plus tard, cette CNLV se grippe à nouveau, et cette fois pour de bon. On ne parle plus d'AG, les Sous-Commissions ne reçoivent plus la subvention de l'Etat et, de ce fait, ne fonctionnent plus que par bénévolat. Un des acteurs clé, en l'occurrence A1, note récemment que « La rupture du financement intervenue depuis 1984 a entrainé la CNLB dans une hibernation d'où elle doit sortir le plus urgemment possible ».

Tout comme A1, C1 accuse le manque de moyen sans pour autant accepter s'aventurer dans des commentaires. Il reconnait que quand tout allait bien, il parcourrait beaucoup de services et savait exactement où amener un courrier pour la création de SC et un courrier destiné aux autres services. C2 avoue avoir parcouru une grande partie du territoire avec ses supérieurs pour localiser géographiquement les différentes langues et échanger avec les locuteurs de ces langues. Mais, lui non plus ne sait pas pourquoi ce n'est plus ainsi. Pour A2, la question des langues n'intéresse personne en réalité.

Il fait partie des personnes sceptiques quant à l'utilité des langues tant vantée par les didacticiens et trouve même dangereux de vouloir faire une politique claire, car pour lui « le flou au niveau politique maintient la cohésion sociale ». Le non fonctionnement de la CNLB n'est donc pas un souci. Des frustrations internes pourraient traduire cette position, parce que A2 est en réalité un spécialiste de la chose linguistique. B2, qui est président d'une des trois plus grandes Sous-Commissions, insiste sur les raisons internes à la CNLB comme étant sources de disfonctionnement.

Il souligne que certains premiers responsables du secrétariat permanent ont passé le temps à favoriser leur langue en empêchant les autres Sous-Commissions d'émerger ou en alourdissant la procédure de reconnaissance officielle des Sous-Commissions pour certaines communautés linguistiques. Ce qui a contribué à les décourager. A2, B3, B4 et Ling3 ont évoqué des situations similaires. Lors des ateliers, ces frustrations sont très souvent rapportées dans les échanges, mais elles n'apparaissent nulle part dans un rapport.

Certaines communautés linguistiques disent avoir fait le tour des ministères en charge de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de l'administration territoriale en vain pour la reconnaissance de leurs Sous-Commissions. Et ceci, par manque d'information sur la procédure de reconnaissance officielle des SC. Il nous a par exemple été difficile de trouver un seul arrêté de création des SC dans les archives de l'INSS. La reconstitution est actuellement faite à partir du journal officiel. Les 60 casiers destinés au SC sont actuellement vide à l'INSS.

Au niveau des fora et ateliers susmentionnés, il ressort que la CNLB a bien fonctionné entre 1978 et 1991, avec des activités intenses entre la date de sa création et la période de la révolution. Et les difficultés qui l'ont mise en hibernation sont citées par ordre d'importance. La première, semble-t-il, est son ancrage institutionnel, la deuxième est liée à la dispersion de sa mémoire dans plusieurs ministères. Et la question de son financement vient en troisième position des difficultés.

Des solutions ont été proposées pour chaque type de difficultés.
Pour l'ancrage institutionnel, Après relectures des textes au Forum de 2010, la proposition majeure de était de placer la CLNB sous l'autorité directe de la présidence du Faso. Ce qui fut sans suite. A l'atelier de 2015 consacré au diagnostic et à la proposition de pistes de dynamisation, il a été proposé que la CNLB soit placée sous l'autorité du Ministre de la Recherche Scientifique et de l'Innovation.

A l'atelier de Koudougou tenu les 15, 16 et 17 février 2017, il y a encore eu une relecture des textes de la CNLB avec les membres présents des sous-commissions. Et cette fois-ci, une équipe de 5 personnes a été mise en place pour rencontrer les autorités et en parler de vives voix. Il y avait une volonté manifeste de certains organisateurs de remettre la CNLB au MENA qui a financé cet atelier, même si certains représentants du secrétariat permanent de la CNLB présents dans la salle étaient visiblement contre cette idée après avoir compris que tout avait été discuté et préparé avant l'atelier.

Les Cinq personnes ainsi mandatées n'ont jamais été reçues par les autorités. Le dernier atelier, celui de Manga tenu du 20 au 25 juillet 2020 sur la dynamisation de la CNLB et de ses sous-commissions, a eu lieu au moment où la question de la promotion des langues nationales est dorénavant dévolue au Ministère en charge de l'éducation nationale.

Pour la question de l'archivage, aucune action n'est notifiée. Il ressort de l'intervention de certains conférenciers lors des ateliers, que la vision actuelle est de confier au MENAPLN toute question relative aux langues nationales.

Enfin pour la difficulté liée au financement de la CNLB, le ton semble changer au niveau des organisateurs des fora et ateliers au nom de la CNLB et où les membres de son Secrétariat Permanent participent comme invités. Ils ne veulent plus que l'on dise qu'il n'y a pas de financement de la CNLB, dans la mesure où c'est sur les fonds destinés à cette CNLB que les ateliers se tiennent depuis un bout de temps. Mais dans la réalité, la CNLB ne reçoit aucune allocation budgétaire pour son fonctionnement.

Le non-dit de la ligne budgétaire de la CNLB

Lors de nos entretiens, nous avons rencontré un acteur, B1, qui a suivi la question de la commission nationale des langues depuis belle lurette. Il est Conseiller d'administration scolaire et universitaire de formation, ex Chef de cabinet puis Directeur de cabinet successivement auprès de deux ministres en charge de l'enseignement de base et de l'alphabétisation, responsable du pouvoir révolutionnaire provincial (PRP) sous la révolution, personne de ressource en organisation et méthodes administratives et président d'une Sous-Commission au Burkina Faso. Il est familier des premiers linguistes responsables du secrétariat permanent de la CNLB et donc de l'INSS et du CNRST.

Nous avons pensé qu'il détiendrait certaines informations souvent omises lors des débats sur les langues nationales. Il ressort de notre entretien, qu'il a participé en tant que PRP sous la révolution à l'arbitrage du budget national de 1986 à l'occasion de la conférence nationale sur le budget. Et tous les acteurs au niveau local, central et rattaché prenaient part à cette rencontre.

Selon ses explications, la séance était présidée par le Feu le camarade Thomas Sankara, Président du Faso, chef du gouvernement révolutionnaire. Il situe la période autour de juin-juillet 1986 à la maison du peuple. C'était une période où on faisait le bilan à mi-parcours de l'exécution du budget de l'année, et puis on donnait la lettre circulaire pour l'élaboration du budget de l'année N+1, donc de l'année 1987.

Chaque ministre défendait le budget de son département. B1 commente :
« S'agissant du Ministère de l'Education Nationale, on est arrivé à une inscription, 5 millions en faveur de la commission nationale des langues. Et cette inscription était une reconduction des écritures de 1985. Et 1985 était un report des écritures de 84 … Et ces lignes-là n'avaient jamais été utilisées. On a demandé au ministre qui a dit « Et bien, écoutez. C'est inscrit, mais on n'a jamais su si c'est au profit de qui et pour quelle activité exactement il fallait débloquer ces sommes-là ».

C'est ainsi que le président de séance (Camarade Capitaine Thomas Sankara) a dit « à quoi ça sert de maintenir des inscriptions qui ne sont pas employées alors qu'on a besoin de ça ailleurs. Ecoutez, biffez-moi cette ligne. ». Alors, c'est lorsque je me suis retrouvé dans les réalités de collaboration de la Sous-Commission du bissa et la commission nationale des langues que cela m'est revenu dans la tête ».

En comparant ce témoignage de B1 et les dires de A1, on constate une complémentarité. A1 dit que c'est en 1984 que la ligne budgétaire a été supprimée tandis que B1 note que c'est en 1986. Pendant donc 2 ans, la ligne budgétaire a existé sans être utilisée, puis reversée au trésor public. Elle existait au ministère en charge de l'éducation et de l'alphabétisation alors que l'activité a été attribuée au ministère en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche. Cette information, si elle est avérée, n'est évoquée dans aucune des rencontres de dynamisation de la CLNB.

On note avec B2, que c'est le manque de financement des sous commissions existantes qui a mené certaines communautés linguistiques à aller se faire enregistrer comme des associations au ministère de l'administration territoriale. Elles ont ensuite utilisé ces attestations, ajoute-t-il, pour obtenir des fonds au FONAENF. Mais ces sous commissions qui n'ont que des attestations ne sont pas en réalité statutairement reconnues par la CNLB.

Le flou des textes créations de la CNLB, tentative d'interprétation

Les débats se sont beaucoup focalisées ces dernières années sur l'ancrage institutionnel. Les textes de la CNLB semblent contenir une insuffisance, du point de vue d'une analyse superficielle. Le Décret N°75-488.PRES. EN a été pris au moment où le Burkina Faso n'avait pas de ministère en charge de la recherche. Et il fallait attendre pour cela 3 ans.

Si nous prenons la version de ce Décret 74-488 publié dans le journal officiel du 25 décembre 1975 à la page 986, il est dit à l'article 3 que « Pour l'étude de chaque langue voltaïque, il sera créé une Sous-Commission Nationale par arrêté du Ministre de l'éducation ». Et lorsque le MESRS a été créé en 1978 par Décret n°78-256/PRES du 16 juillet 1978 portant composition du gouvernement, le Décret n°78-262/PRES portant définition des secteurs ministériels a ramené la CNLV au MESRS la même année.

La copie certifiée conforme Décret N°75-488.PRES. EN du 16 décembre 1975 signée par le Directeur de l'IRSSH dit à l'article 3 que « Pour la revalorisation de chaque Langue Voltaïque, il sera créé une Sous-Commission Nationale par arrêté du Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ». Cette copie n'est pourtant pas conforme à la lettre du décret N°75-488.PRES.

EN, mais plutôt à l'idée du décret n°78-262/PRES portant définition des secteurs ministériels. Et c'est sur cette base que le Secrétariat Permanent de la CNLB faisait créer des Sous-Commissions par le ministère en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Et sur les deux versions, l'article 9 dit que « Le Ministre de l'Education Nationale est chargé de l'exécution du présent décret qui sera publié au journal officiel de la République et communiqué partout où besoin sera ».

Nous constatons tout naturellement que les décrets sont pris en fonctions des périodes et des besoins. C'est vrai qu'il aurait fallu un 3e décret plus clair sur l'ancrage institutionnel, mais il est clair qu'il n'y avait pas de confusion chez les premiers acteurs concernés à l'époque. Si le volet recherche ne peut être conféré à un autre ministère autre que celui en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche, le volet promotion concerne beaucoup d'autres ministères qui s'intéressent à l'information en langues nationales et à l'alphabétisation fonctionnelle.

On peut citer de façon non exhaustive, le ministère en charge de la culture, le ministère en charge de l'information, le ministère en charge de l'économie et du budget, et le ministère en charge de l'éducation nationale. Il faut aussi souligner, que l'Alphabétisation n'a pas toujours été confiée au ministère en charge de l'éducation nationale. Elle a d'abord appartenu au ministère en charge de l'agriculture, dans le cadre de la formation des jeunes agriculteurs.

Puis, à partir de 1988, le ministère en charge de l'éducation nationale, tout en perdant le volet Arts et Culture, a acquis la dénomination Ministère de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation de Masse (MEBAM) par Kiti N°AN-VI-0003/FP/PRES du 23 août 1988 selon nos sources. L'actuel MENAPLN est l'organe de prédilection de la promotion des langues dans la mesure où il s'occupe aussi de l'enseignement bilingue et de la formation des adultes en langues nationales.

Il nous contente de mentionner le commentaire très instructif de A1 en ces termes :
« L'activité de recherche ne peut être contesté à l'université, au CNRST et à l'INSS. Ça ce sont leurs attributions de droit reconnues de manière régalienne, c'est leur travail. Si nous voulons avoir des repères, des normes, des codifications stables, utilisables dans la durée, il faut que les langues se réfèrent à ces institutions-là. Et naturellement dans un partenariat avec les différentes Sous-Commissions. Et le deuxième niveau, c'est que l'alphabétisation et la politique d'éducation non formelle se déroulent dans un autre ministère.

Ce ministère-là c‘est le MENAPLN qui réussit avec le budget de l'Etat et les partenaires techniques et financiers, à avoir des inscriptions d'année en année en faveur de sa politique de vulgarisation et de promotion des langues nationales. Ça aussi c'est une réalité que personne ne peut contester. On note par ailleurs que l'alphabétisation est utilisée dans les domaines de l'agriculture, de la justice, de l'administration du territoire, de l'environnement, de l'élevage et même du ministère de l'économie et des finances.

Ce dernier ministère par exemple qui a en charge de mobiliser les moyens pour financer des politiques publiques, a intérêt à ce que ses textes, notamment les impôts, soient connus de tous à la base parce que c'est le secteur informel qui contribue à une large part à la mobilisation des fonds. Il faut que ses textes soient connus des populations. Donc on peut les disponibiliser dans les langues nationales. C'est pour vous dire que tous les démembrements du gouvernement sont impliqués d'une manière ou d'une autre dans la promotion des langues nationales. Et ceci du point de vue de l'administrateur que je suis, je sais à peu près comment fonctionne les structures de l'Etat.

Un ministre ne peut pas activer un autre ministre s'il ne passe pas par leur supérieur hiérarchique commun qui est le premier ministre, et un premier ministre agit en fonction des lettres de mission qui lui sont confiées par le chef de l'Etat. Si le chef de l'Etat ne maîtrise pas les questions des langues nationales, c'est un problème. C'est pourquoi personnellement et à mon humble avis, il faut que l'on aille dans le sens où l'on peut sécuriser les financements ».

Dans le même sens, Ag3 en concluant son audition devant un groupe d'élus à l'Assemblée Nationale en avril 2019 à propos du projet de loi portant promotion et officialisation des langues nationales du Burkina Faso, disait ceci :
« Nous craignons donc que le document de politique linguistique et les modalités d'application ne viennent attribuer à un département autre que celui chargé de la recherche et de l'enseignement supérieur, les questions de recherche sur les langues nationales ».

On peut naturellement proposer que l'ancrage institutionnel existant soit réaménagé en l'amenant à la Présidence ou en la maintenant à la recherche comme le suggère A1. Un nouveau décret s'impose, afin que la Commission Nationale et les Sous-Commissions puissent reprendre leur fonctionnement normal conformément aux dispositions ayant servi à la création de ces Sous-Commissions.

Aussi, la ligne budgétaire doit être clairement affectée à la CNLB, afin qu'elle puisse mener de façon autonome avec ses démembrements, les missions à lui assignées. Ce décret doit être suffisamment claire pour ce qui est de la reconnaissance des sous -commissions pour les langues non encore suffisamment étudiées et des frais de fonctionnement des sous-commissions reconnues. Il faut enfin appliquer le règlement intérieur à tous les niveaux, et veiller à ce qu'il y ait des responsables objectifs, qui ne soient pas en mesure de favoriser une communauté linguistique sur les autres en dehors des dispositions de la politique linguistique du Burkina.

Conclusion

Au regard de tout ce qui vient d'être dit, nous pouvons affirmer que la cause réelle du disfonctionnement de la Commission Nationale des Langues Burkinabè (CNLB) est omise ou ignorée depuis plus d'une décennie. Les fora et ateliers organisés pour sa dynamisation ont failli en faisant de l'ancrage institutionnel le problème majeur. Même s'il est souhaitable qu'un nouveau décret soit pris dans ce sens, il faut reconnaitre que c'est plutôt la non affectation de la ligne budgétaire à la CNLB dans les années 1985 suivie de sa suppression et le silence qui s'en est suivi qui en sont les vraies causes.

Les acquis engrangés par la CNLB montre à suffisance qu'elle est bien capable d'assumer sa mission. Les structures institutionnelles en place au moment où la CNLB fonctionnait existent toujours et se sont même renforcées en personnel. Il lui faut une inscription budgétaire propre et des actions concertées avec plus d'honnêteté et d'objectivité sur la recherche, la vulgarisation et la promotion des langues nationales afin que chaque département puisse faire des langues nationales des outils du développement durable du Burkina Faso.

Dr GUIRE Inoussa
INSS/CNRST

Bibliographie

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DECRET N°75-488.PRES. EN portant modification du décret no 69-012/PRES du 17 janvier 1969, copie certifiée conforme DIRSSH

DECRET n°75-488/PRES/ du 16 décembre 1975 portant modification du décret n°69-12/PRES/ du 17 janvier 1969 portant création d'une Commission Nationale des Langues Voltaïques¸ Journal Officiel n°52 du 25 décembre 1975 pp. 986
DECRET n°78-256/PRES du 16 juillet 1978 portant composition du gouvernement de la Haute Volta

DECRET n°78-262/PRES du 27 juillet 1978 portant définition des secteurs ministériels
DECRET n° 79/055/PRES/ESRS du 2 février 1979 portant codification de l'alphabet national voltaïque

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Beni: les églises sensibilisent la population sur la présence des bombes artisanales dans la ville

Radio Okapi / RD Congo - Tue, 13/07/2021 - 11:58


Depuis le dimanche 11 juillet, les responsables d'églises chrétiennes ont commencé à sensibiliser leurs fidèles aux dangers des bombes artisanales posées dans la ville de Beni (Nord-Kivu). Cette sensibilisation fait suite à celle organisée par le service de lutte anti-mines de la MONUSCO ( UNMAS).

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