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Afrique

PROGRAMME DES OBSÈQUES DE PAPA CONGO IDRISSA

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 26/08/2021 - 08:00

 Sa majesté le Moogho Naaba Baongho chef suprême des Mossés ;
 Le chef du Canton de BERE à Manga ;
 Le chef Coutumier de BASGANA à Manga ;
 La grande famille CONGO à BERE, Basgana, Sinna, Kiougou, Ouagadougou et à l'étranger ;

 Les familles alliées ZONGO, ROUAMBA, COMPAORE, MINOUNGOU, ZIDA, KANYILI, ZEMBA, SIMPORE, SANOU, ZOUNDI, KLUVIA, TRAORÉ, DABOUE, BALIMA et OUEDRAOGO.

 Les enfants Esther Bénédicte, Jean Aimé, Wendinmi Judicaël, Martial, Bernardin, Mahamadi, Mamie Zenabo, Franck Abdoul Karim et Farida Roxane ;

 Les petits enfants : Ornella, Cédric, Karen, Matthis, Harold, Loane Maël, Maéva, Razak, Joris, Abraham, Alexa, Maelys, Faheem, Galia.
 Les oncles, tantes, cousins/Cousines belles filles, beau fils
Mme CONGO née OUEDRAGO Zenabo ont la profonde douleur de vous annoncer le décès des suites de maladie de leur frère, père, oncle, grand père ;
M.CONGO Idrissa, PDG de l'entreprise EBCPC/ Sarl à Ouagadougou ;
Décès survenu le Mardi 24/08/2021 à la clinique Médical Centre d'Or.

LE PROGRAMME DES OBSEQUES

Jeudi 26/08/2021 15H30mn.
 Levée du corps à la morgue de l'hôpital Bogodogo suivi du transfert au domicile familial à la Patte d'Oie.
 Vendredi 27/08/2021
 08 H Départ pour Manga (Basgana) pour l'enterrement après la prière du vendredi.

Union de prières

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Crise diplomatique : la France appelle l'Algérie et le Maroc au "dialogue"

France24 / Afrique - Thu, 26/08/2021 - 07:42
Après des mois de tensions croissantes, l'Algérie a annoncé, mardi, la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc voisin, invoquant des "actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l'Algérie". La France a appelé, mercredi, les deux pays au "dialogue".  
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Stationnements anarchiques à Ouaga : Des habitants de l'arrondissement n°2 remontés contre les propriétaires de camions

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 26/08/2021 - 00:56

A Dapoya, dans l'arrondissement n°2 de Ouagadougou, les lieux de stationnement de certains engins, notamment les camions, provoquent des grincements de dents au sein des riverains. Sur la rue des barrages, juste derrière l'église dudit quartier, plusieurs camions sont garés dans une réserve, à la lisière de la voie, et ce, au grand dam des riverains. Suite à la dénonciation d'un habitant, nous nous sommes rendus sur les lieux ce mercredi 25 août 2021 pour faire le constat.

Pour les habitants de cette partie du quartier Dapoya, ces camions sont installés « anarchiquement » au bord de cette voie et causent de sérieuses nuisances pour les habitants de la zone. « Depuis que les camions sont stationnés ici, nous ne sommes plus tranquilles. Le danger rôde toujours à nos portes. Quand on descend du travail, c'est tout un calvaire. Avec la présence des camions, on a toujours du mal à rentrer sereinement chez soi. Pis, les enfants ne peuvent plus sortir jouer devant leurs portes à cause de ces camions. Avec leur bruit, nous avons du mal à gagner le sommeil. J'ai saisi plusieurs fois la mairie de l'arrondissement, rien n'y fit. Même la police municipale a été saisie à ce sujet, aucun résultat. Ils viennent mais rien ne bouge ».

La réserve occupée par les camions et des briquetiers

C'est ainsi que cet habitant exprime son ras-le bol. Il confirme avoir déposé une demande auprès de ladite mairie afin de trouver une solution à cette préoccupation. Un autre riverain de renchérir dans l'anonymat que « Souvent, les freins des véhicules lâchent et c'est la débandade ici. Tout le temps, il y a des pneus qui éclatent, semant la panique ». il ajoute que ce stationnement anarchique cause également de gros problèmes d'hygiène. « Quand Simon Compaoré était maire, il arrivait à y mettre de l'ordre. Mais depuis, son départ, c'est la pagaille », déplore-t-il.

Selon eux, la réserve occupée par ces gros porteurs était un terrain de distraction. « Nous jouions même au ballon là-bas », affirme-t-il encore, déplorant le fait que le lieu devienne de plus en plus une zone d'insécurité. « Si rien n'est fait, nous avons peur que les jeunes du quartier, excédés par ces nuisances, ne viennent à prendre leurs responsabilité », ajoute un autre.

Un mauvais stationnement dénoncé par les riverains

Dans cette ancienne réserve située au bord du barrage de Tanghin, briquetiers et camionneurs continuent de vaquer sereinement à leurs occupations, malgré les mises en garde des riverains.
Stationnés à quelques centimètres de la voie, les camions sont la principale pomme de discorde qui oppose riverains et propriétaires des véhicules. Les briquetiers eux, disent ne pas être au courant du mécontentement des habitants de la zone.

Les propriétaires de camions bottent en touche

Contrairement aux plaignants, ce n'est pas le même son de cloche que donnent ceux qui sont accusés. « Il est vrai que nous sommes mal stationnés. Mais il n'y a jamais eu de dégât ici causé par nos engins », retorque Jovin Marie Justin Zoungrana, responsable des chauffeurs. A l'en croire, une demande a été déposée à la mairie pour l'occupation temporaire de cet espace. Jusque-là, dit-il, la mairie n'a pas encore répondu à cette correspondance transmise il y a maintenant trois ans. « Nous avons même saisi les agents de l'environnement pour leur signifier notre présence parce que nous sommes à côté de l'eau qui est leur domaine », a-t-il poursuivi.

Le responsable des chauffeurs, Jovin Marie Justin Zoungrana demande à la mairie de se saisir du problème

Pour lui, le stationnement dans cette réserve est dû à un manque d'aires de stationnement dans la ville de Ouagadougou. « Il n'y a pas de lieux de stationnement des camions dans la ville », a-t-il déploré, tout en exprimant leur volonté de quitter les lieux au cas où ils auraient trouvé un espace. En attendant, confie-t-il, « nous avons déposé aussi une demande d'aire de stationnement au niveau de l'arrondissement n°4. Si nous obtenons gain de cause, nous allons y aller », promet-il.

Selon certaines informations, la police municipale aurait donné aux chauffeurs la date butoir du premier septembre prochain pour quitter les lieux. Ce que confirment les camionneurs, qui comptent jouer la carte de la négociation.
Nous avons tenté sans succès d'avoir la version de la mairie sur ce litige qui oppose les deux parties. A la mairie de l'arrondissement 2, il nous a été dit que le maire est absent.

Serge Ika Ki (stagiaire)
Lefaso.net

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Lutte contre la désertification et la dégradation des terres : Le périmètre bocager de Guiè, une approche aux résultats extraordinaires !

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 26/08/2021 - 00:50

Confrontées à la dégradation des terres agricoles, les populations de Guiè, dans la commune de Dapelogo, région du Plateau central, réunies autour de l'association Zoramb Naagtaaba (AZN), expérimentent depuis une trentaine d'années, une nouvelle approche agricole qui restaure les terres dégradées, recouvre le couvert végétal et stoppe l'avancée du désert : le « bocage » sahélien. L'approche intègre aussi la sauvegarde de l'environnement dans l'agriculture en instaurant un nouveau cadre bio-écologique. Et les résultats sont sans appel. Reportage !

Des haies vives et des routes boisées à perte de vue qui s'entremêlent. Des diguettes arpentées et une végétation qui force l'admiration. Le périmètre bocager de Tankouri dans le village de Guiè est un vrai chef-d'œuvre qui attire par son charme et la magie de l'imagination humaine. Une végétation qui offre un cadre paradisiaque au milieu de ce paysage désertique. Autant de merveilles à découvrir dans ce périmètre bocager.

Des arbres utilisés comme des murs mitoyens entre les champs, des terres élevées comme des ponts pour retenir des eaux de pluie et des pare-feux créés au milieu des champs pour lutter contre les feux de brousse. Le périmètre bocager de Guiè constitue aujourd'hui une biodiversité locale qui enregistre des centaines de plantes de différentes variétés à savoir des tamariniers, des karités, des lianes, des dattiers, des raisiniers, etc.

Située à une soixantaine de kilomètres au Nord de Ouagadougou, dans la région du Plateau central, la ferme-pilote et d'expérimentation de Guiè est devenue très célèbre, tant au niveau local qu'international. Devenu un lieu d'attraction, le site draine du monde. Certains pour des découvertes, d'autres pour des voyages d'études ou de recherches. Le site enregistre en moyenne 500 à 600 visites par an.
La ferme bocagère de Guié n'attire pas que du grand monde, elle offre aussi un climat qui fait bon vivre avec de bonnes récoltes.

A l'origine, il y a Henri Girard

La ferme commence en 1989 lorsqu'un jeune français de 28 ans à l'époque, Henri Girard, originaire de la région bocagère de l'Avesnois dans le Nord-Pas-De-Calais, sac à dos sur les épaules et maigres économies en poche, rencontre les paysans de Guié. Il s'en est suivi son installation. Il explique : « Pour approfondir ma connaissance, j'avais passé une année à observer les pratiques agricoles et la progression des zones blanches gelées par la surexploitation où plus rien ne pousse. Et j'avais l'intuition qu'il fallait tester le bocage pour restaurer les terres. L'idée est de mettre en place un système qui crée un cadre favorable à la conservation durable du milieu ».

Il a eu le déclic dès l'âge de 12 ans, selon ses confessions, lorsqu'il est tombé sur un reportage sur la grande sècheresse qui frappait le Sahel en 1973 et avait créé la famine. Il avait donc décidé qu'une fois grand, il ira reverdir ce désert. Et la ferme pilote de Guié est ainsi créée !

La création de ladite ferme a été lancée concomitamment avec celle de l'association Zoramb Naagtaaba (AZN, qui signifie en langue locale mooré union des amis) soutenue par l'ONG Terre verte. Loin d'être une solution circonstancielle, Henri Girard et les paysans des onze villages réunis autour de l'AZN ont également créé un centre de formation des aménagements ruraux (CFAR) afin de former les jeunes aux techniques du bocage sahélien pour préparer la relève et vulgariser la pratique.

De terres dénudées, elles sont devenues aujourd'hui des vastes végétations à couper le souffle

« Avec le bocage, on ne perd jamais quand on cultive »

Talato Sawadogo, rencontrée très tôt en cette journée du 17 juin 2021 sur le périmètre bocager de Tankouri, avait déjà le corps bien trempé (sueur), mais semble le faire avec beaucoup de joie. La campagne agricole 2021-2022, en effet, bat son plein en ce mois de juin et elle semble déjà prometteuse au regard de la physionomie des plants et des résultats des anciennes récoltes.

Talato Sawadogo fait partie des personnes qui cultivent sur le périmètre bocager. Elle a la cinquantaine sonnée mais avec une énergie de jeunesse. L'âge semble n'avoir aucun effet sur dame Sawadogo. Elle partage avec son époux les 3/84 hectares dont ils ont bénéficié. Et c'est avec un large sourire qu'elle nous accueille dans son espace.

« Avec le wegoubri (bocage), on ne perd jamais quand on cultive. On gagne plus qu'avant, on a plus de récoltes, bien sûr, sinon on ne sera pas ici. Il y a certains mêmes qui ont des récoltes de plus de deux ans dans leur grenier ; une chose qu'on ne pouvait pas s'imaginer dans le passé », raconte-t-elle avec un air de satisfaction, répondant à la question des avantages du bocage. A l'écouter, c'est une expérimentée ; près de 20 ans de pratique. « Cela fait plus de 19 ans que je cultive sur cet espace embocagé. Et je ne peux pas gâter le nom de Dieu, c'est surtout avec ce que je gagne que je nourris mes enfants. C'est mieux qu'avant », relate-t-elle.

Pour Talato Ouédraogo, le bocage a sauvé la majorité des paysans de Guié

Restaurer et fertiliser les terres appauvries

Lancé depuis une vingtaine d'années, le périmètre bocager de Tankouri continue de faire le bonheur de la population locale. Son objectif : restaurer et fertiliser les terres appauvries pour les paysans. Selon le directeur de la ferme pilote de Guié, Seydou Kaboré, le périmètre bocager est un espace à vocation agro-sylvo-pastorale qui est aménagé et clôturé de sorte qu'on associe en même temps l'agriculture, la foresterie et l'élevage. Il s'agit en réalité d'un ensemble de techniques agroécologiques et dont les avantages ne se comptent plus.

Cultiver dans un tel espace n'était pas dans les habitudes des populations de Guié voire des Burkinabè. Et même pour cette agricultrice, Talato Sawadogo, c'était une nouvelle pratique qu'elle découvre avec l'arrivée de Henri Girard. « Personne d'entre nous ne la connaissait ici, ni avait entendu parler avant que le blanc n'arrive avec sa chose », s'est-elle rappelée, avant de se pencher sur les bienfaits de la pratique. « Cette terre que vous voyez-la, poursuit l'exploitante, n'eut été le wegoubri, si quelqu'un vous disait de venir cultiver ici, vous-mêmes, vous refuseriez. Personne ne la voulait, même gratuitement, et les parents l'avait abandonnée depuis longtemps ».

A 200 mètres d'elle se trouvait son époux. Nongrègma Sawadogo, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est l'un des anciens du site. Du haut de ses 70 ans révolus, Nongregma Sawadogo semble battre le record d'ancienneté des bénéficiaires. « Si on va compter, ça dépasse 23 ans que je suis ici. Aujourd'hui, on peut dire qu'on a gagné, les cultures réussissent, on pâture nos animaux comme on le veut, tout est devenu plus facile. Les arbres que nous avons plantés dans le périmètre nous nourrissent aussi. On fait de la rotation de culture et ça marche : petit mil, sorgho, maïs, haricot, tous ensemble. Depuis que le wegoubri est venu ici, nous avons été sauvés », se réjouit-il.

Vue des paysans en plein sarclage de leur champ

Une pratique générationnelle

La pratique du bocage à Guié est devenue une question de génération. Elle se transmet désormais de génération en génération et de père en fils. Pour Maurice Sawadogo, que nous avions croisé plus tard sur le périmètre bocager de Konkoos-raogo, un autre site bocager, le bocage ne doit pas être abandonné ; et même après eux les enfants doivent poursuivre l'œuvre pour le bien de leurs terres et de leur environnement.

« Car, vous-mêmes voyez, nous montre-t-il avec son doigt, grâce à cette pratique, beaucoup de nos terres ont été arrangées et les ressources naturelles sont protégées et renforcées pour les générations futures. Il y a même des arbres qu'on ne retrouvait plus et des oiseaux qui sont en train de revenir ». C'est pourquoi, persiste-t-il, tout le monde doit pratiquer le bocage au Burkina Faso et il doit être transmis à aux enfants pour ne pas qu'il disparaisse un jour.

Le bocage a été au départ testé à petite échelle avant d'être lancé à grande échelle. Aujourd'hui, Guié compte au total quatre périmètres bocagers notamment de Tankouri, Konkoos-Raogo, Kankamsin et Zemstaaba, avec des centaines de terres récupérées. Outre la province de l'Oubritenga, plusieurs autres sites bocagers ont été aménagés dans le Kourweogo, le Yatenga et le Samatenga. Et l'approche, selon les données, continue de drainer de plus en plus du monde, et aujourd'hui environ 1359 hectares de bocage ont été aménagés au Burkina pour 471 familles bénéficiaires.

Pour le directeur de la ferme pilote de Guié, Seydou Kaboré, « le périmètre bocager permet d'associer à la fois l'agriculture, la foresterie et l'élevage »

L'appel à la mobilisation des politiques

L'aménagement d'un site bocager nécessite la mise à contribution de plusieurs techniques combinées. Et de l'avis du directeur de la ferme pilote de Guié, Seydou Kaboré, d'abord il y a des haies vives composées d'arbres et de grillages qui protègent le site contre la divagation des animaux et qui servent également à délimiter les différentes parcelles.

« Elles permettent en outre de retenir l'eau grâce aux digues afin de lutter contre la sècheresse et de limiter l'érosion des terres tout en créant le retour d'une végétation qui s'adapte aux changements climatiques. Ce qui crée également des corridors biologiques et tout le soin apporté aux sols contribue d'office à améliorer les rendements », détaille-t-il.

Ces techniques sont également accompagnées d'autres techniques comme le zaï. Pour Seydou Kaboré, il s'agit de creuser un trou pour retenir l'eau dès les premières pluies avant d'y déposer du compost et de la terre dans lequel on sème la graine. Et cela permet d'enrichir le sol et de multiplier les rendements et rend les cultures moins sensibles aux aléas climatiques, etc.

Dans l'une de ses interviews, l'ancien directeur de la ferme pilote de Guié, Henri Girard, expliquait que le concept mis au point est une compilation de ses connaissances du bocage en France et des savoir-faire apportés par les paysans locaux.

Henri Girard, président de l'ONG Terre verte et cofondateur de la ferme pilote de Guié

Selon les témoignages des bénéficiaires, la pratique du bocage est une technique pertinente pour la restauration des terres dégradées, le retour de la biodiversité et la lutte contre l'avancée du désert. Et les résultats sont sans appel, mais comme toujours, le manque de moyens empêche beaucoup de paysans d'en bénéficier du fait du coût de l'aménagement. Pour un hectare de périmètre bocager, le coût varie entre 400 000 et 600 000 FCFA, en fonction de la taille du site. Une somme qui, pour Seydou Kaboré, n'est pas négligeable pour un paysan dont 90% de ses revenus viennent uniquement de son champ.

Son cri de cœur, c'est un appel qu'il lance aux autorités politiques afin qu'elles puissent apporter leur soutien à l'AZN pour que beaucoup de terres puissent être récupérées pour le bien-être des paysans. « Depuis plus de 30 ans, l'association se débrouille avec ses maigres ressources pour aménager à son rythme les sites au profit des paysans, sinon, du côté politique, nous ne bénéficions pas de suffisamment d'appui pour aménager le maximum de terres dégradées », regrette-t-il.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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Situation sécuritaire : « Cette guerre imposée au Burkina Faso a atteint un seuil d'inquiétude totale », estime l'ADP

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 26/08/2021 - 00:45

L'Alliance pour la défense de la patrie (ADP) a animé une conférence de presse, ce mercredi 25 août 2021 à Ouagadougou, pour donner sa lecture de la situation sécuritaire et la question de réouverture des frontières, fermées suite au Covid-19.

Depuis 2015, le Pays des hommes intègres fait l'objet d'attaques terroristes. Selon le président de l'Alliance pour la défense de la patrie (ADP), Abraham Badolo, « cette guerre imposée au Burkina Faso a atteint un seuil d'inquiétude totale ». Ainsi, il appelle tous les Burkinabè à une coopération avec les Forces de défense et de sécurité (FDS).

« L'heure n'est pas à l'exacerbation des contentieux et des règlements de comptes entre clans politiques et les forces sociales. Il est indéniable d'avoir à l'esprit que c'est parce que le Burkina Faso existe encore comme une entité souveraine que le jeu démocratique, politique et social est toujours possible », a-t-il poursuivi.

Le retrait des 600 soldats tchadiens de la zone dite des trois frontières s'est invité au cours de ce tête-à-tête avec les hommes de médias. L'ADP dit avoir appris cette information avec beaucoup d'inquiétude. Toutefois, elle appelle à plus de vigilance et de solidarité. « La solidarité doit être tout aussi accentuée entre les chefs d'États du G5 Sahel, plus précisément ceux du Burkina Faso, du Mali et du Niger pour relever ce nouveau défi sécuritaire qui va s'imposer dans cette zone ».
Dans un tel contexte, Abraham Badolo a dénoncé un déficit de communication au niveau du gouvernement.

Pour Abraham Badolo, l'ADP est une association de la société civile qui milite pour la promotion des valeurs démocratiques.

Vers la réouverture des frontières

Suite à la fermeture des frontières à cause du Covid-19, l'ADP note que 16 mois plus tard, il est objectif de reconnaître que cette mesure a largement atteint ses limites. Abraham Badolo et ses camarades ont « accueilli avec un intérêt particulier » l'annonce au récent Traité d'amitié et de coopération (TAC), de la mise en place d'une commission qui va examiner la réouverture des frontières entre le Burkina et la Côte d'Ivoire.

L'ADP espère que l'ouverture de ces frontières va relancer l'économie qui a été fragilisée par cette crise sanitaire et souhaite que le Burkina Faso puisse entreprendre des pourparlers avec d'autres pays avec lesquels il partage des frontières.

M.L.C
Lefaso.net

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Fin de la prison à vie de Hissène Habré : Seul dictateur africain jugé, condamné et emprisonné

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 26/08/2021 - 00:40

Hissène Habré est mort le 24 août 2021 à Dakar, au Sénégal, où il purgeait une peine de prison à vie. Celui qui est responsable de la mort de près de 40 000 Tchadiens durant son règne de terreur de huit ans de 1982 à 1990 a été emporté par le Covid-19. Ses victimes sont mortes dans les mains de la redoutable police politique qu'il avait mise en place, la DDS (Direction de la documentation et de la sécurité). Qui était Hissène Habré ? Comment s'est-il hissé au pouvoir et avec le soutien des puissances occidentales qui vont le lâcher pour Idriss Deby, venu le chasser ? Retour sur la vie du seul dictateur africain jugé et condamné en Afrique.

Hissène Habré est venu sous les projecteurs comme preneur d'otages au Tibesti. Il séquestrait une archéologue française, Françoise Claustres, avec son alter égo Goukouni Wedeye. Le monde découvre ce sous-préfet qui veut libérer le Tchad de la domination française et récupérer la bande d'Aouzou occupée par le colonel libyen Mouammar Kadhafi.

Ce militant du Frolinat (Front de libération nationale du Tchad), va marquer la politique tchadienne par ses alliances et ruptures multiples avec les autres responsables politiques. Un moment avec Goukouni, puis avec Malam, qu'il trahit pour Goukouni et qu'il quitte pour reprendre le maquis et fuir au Soudan.
Hissène Habré va reprendre le pouvoir à Goukouni avec l'aide de la France et des États Unis. Son opposition à Kadhafi a fait de lui un ami des occidentaux qui vont l'oublier pendant huit ans alors qu'il a transformé son pays en une boucherie humaine.

C'est son numéro deux, Idriss Deby, qui va aller au Soudan comme lui et revenir le chasser du pouvoir. Cette stratégie de la rébellion, qui s'organise au Soudan ou en Libye, est toujours utilisée par certains opposants tchadiens comme l'atteste la dernière incursion rebelle venue de Libye et qui a été fatale au maréchal du Tchad, le second dictateur tchadien, Idriss Deby. Habré perd le pouvoir en 1990 et, dès 1992, une commission nationale donne l'ampleur des crimes de l'ami fidèle de la France.

Rejoindre le chœur des pleureuses quand les puissants tombent entre les mains de la faucheuse qui ne craint personne chez les humains, est du conformisme social. Sous prétexte que la mort absout tout et commande d'oublier, et de ne pas raconter ce qui fait l'histoire et la mémoire douloureuse des peuples est une faute par omission. Cette revendication politique de l'oubli du passé est une double peine pour les victimes, puisqu'on leur nie le droit d'évoquer les atrocités et les douleurs qu'elles ont subies. On refuse au pays sa mémoire et son histoire parce que les coupables ne seraient plus là.

L'Association des victimes d'Hissène Habré, avec les mouvements des droits de l'homme de par le monde, ont été à la base du procès d'Hissène Habré. Ils ont recensé les crimes, recherché les rescapés qui portent les stigmates de cette tragédie dans leur chair et dont les nuits sont hantées par les cauchemars de ce qu'ils ont vécu à la DDS.

Les victimes d'Hissène Habré ne sont pas dédommagées

Le dictateur Blaise Compaoré qui a régné durant 27 ans au Burkina semble un enfant de chœur comparé à Hissène Habré. La liste des crimes de sang impunis non exhaustive, en remontant au CNR (Conseil national de la révolution) dressée par les organisations démocratiques contient quelques centaines de noms. Hissène Habré, en 8 ans, a fait des milliers de victimes individuelles et des communautés comme les Zaghawa.

Il a été condamné en 2016 pour des crimes contre l'humanité, tortures et viols par les Chambres africaines extraordinaires créés par un accord entre l'Union africaine et le Sénégal. C'est pour éviter l'extradition d'Hissène Habré que l'Union africaine et le Sénégal vont organiser ce procès que le Sénégal a retardé par des mesures dilatoires. Le dictateur tchadien va briller à ce procès par son mutisme, refusant de répondre aux questions du tribunal.

Ce geste témoigne une fois de plus de son refus de reconnaître les victimes, et de sa volonté de renverser l'échelle des valeurs en se posant en victime. Avec la mort d'Habré quelques mois après celle de Deby, on espère que le Tchad ferme la page des tyrans sanguinaires et qu'une nouvelle ère s'ouvre. L'Union africaine qui a jugé Habré n'a rien fait pour les victimes, qui devraient recevoir la somme de 82 milliards 290 millions de francs CFA pour les dommages.

Sana Guy
Lefaso.net

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Tanzanie : fusillade meurtrière près de l'ambassade de France à Dar es Salaam

France24 / Afrique - Thu, 26/08/2021 - 00:37
Quatre personnes ont été tuées et six autres blessées, mercredi à la mi-journée, dans une fusillade près de l'ambassade de France à Dar es Salaam, en Tanzanie. L'agresseur, armé d'un fusil automatique, a été abattu par la police. Une enquête est en cours pour déterminer s'il s'agit d'un acte terroriste.
Categories: Afrique

Eliminatoires Coupe du monde 2022 : Les Etalons sans Charles Kaboré et Alain Traoré

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 26/08/2021 - 00:30

Le sélectionneur des Etalons, Kamou Malo, a rendu publique, ce mercredi 25 août 2021, la liste des joueurs retenus contre le Niger et l'Algérie dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022.

Après la qualification à la CAN 2021, les Etalons entament dès ce 2 septembre 2021 les éliminatoires de la Coupe du monde. Pour cette sortie, ils seront opposés au Mena du Niger. Et le 7 septembre, ils seront face aux Fennecs d'Algérie.

Pour ces deux rencontres très importantes, l'entraîneur national, Kamou Malo, a fait appel à 27 joueurs. Pour l'une des rares fois, la sélection nationale devra jouer des échéances avec autant de cadres absents. En effet, Bertrand Traoré, Edmond Tapsoba ne seront pas de la partie pour raison de blessure. Alain Traoré récemment libéré par son club marocain, Berkane, et le capitaine Charles Kaboré sont absents de l'effectif parce qu'ils sont sans clubs.

Des retours au sein du groupe sont notés. Il s'agit de Blati Touré, Brayan Dabo qui avaient quitté la sélection pour diverses raisons. En rappel, le Burkina Faso est logé dans le groupe A en compagnie de l'Algérie, du Niger et du Djibouti.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

1-Koffi Hervé (Royal Charleroi Sporting club)
2-Sawadogo Babayoure (RCK)
3-Ouedraogo Soufiane Farid (USFA)
4-Traore Ben Idriss (AS Sonabel)
5-Dayo Issouf (Berkane)
6-Yago Steeve Farid (Aris Limassol)
7-Ouattara Soumaïla (RAJA de Casablanca)
8-Kabore Issa (Troyes)
9-Traore Oula Abass (Horoya AC)
10-Nikiema Herman (Salitas)
11-Ouattara Mohamed (Al Salut SC)
12-Malo Patrick (Hassania Agadir)
13-Simpore Saïdou (Al Masry)
14-Nikiema Dramane (Horoya AC)
15-Ouedraogo Ismahila (PAOK)
16-Sangare Gustavo Fabrice (Queville Rouen Métropole)
17-Toure Ibrahim Blati (AFC Eskilstuna)
18-Guira Adama (Racing Rioja)
19-Dabo Bryan (Caykur Rizespor)
20-Sanogo Zakaria (FC ARARAT)
21-Bayala Cyrille Barros (Ajaccio)
22-Bande Boureima Hassane (NK-ISTRA 1961)
23-Tapsoba Abdoul Fessal (Standard de Liège)
24-Traore Éric (Pyramid)
25-Traoré Franck Lassina (Chakhtar Donetsk)
26-Konate Mohamed (FC AKHMAT)
27- Ouattara Mohamed Lamine (AS SONABEL)

Categories: Afrique

Micro-trottoir : Que pensez-vous du piercing ?

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 26/08/2021 - 00:00

Transpercer la peau ou une muqueuse pour y fixer un bijou est devenu un phénomène qui prend de plus en plus de l'ampleur dans nos sociétés. Les jeunes de nos jours, filles comme garçons, se font des piercings.

Ainsi donc, le nez, la langue, les lèvres, le coin des yeux sont quelques parties du corps qu'ils percent pour y fixer des bijoux. La pratique, tout comme le tatouage, n'est pas sans conséquences. En effet, elle peut causer une allergie ou provoquer une infection.

Patricia Coulibaly (stagiaire)
Lefaso.net

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Bobo-Dioulasso : Quatre présumés voleurs de motos dans les filets de la police

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 25/08/2021 - 23:30

Quatre voleurs d'engins à deux roues ont été appréhendés et présentés à la presse avec leur butin le mercredi 25 août 2021, lors d'une conférence de presse, au sein du commissariat central de police de Bobo-Dioulasso.

Selon le commissaire principal du commissariat central de police de Bobo-Dioulasso, Karim Dao, depuis un certain temps, ils enregistraient des plaintes pour vols d'engins à deux roues particulièrement dans les parkings de motos. La particularité est que les délinquants opéraient dans les grands parkings qui peuvent accueillir plus d'une centaine de vélomoteurs ou cyclomoteurs à la fois.

Les conférenciers

Selon la description du mode opératoire faite par le commissaire principal de police, le groupe opérait particulièrement dans la ville de Bobo-Dioulasso où leurs cibles étaient les lieux publics ne disposant pas de parking, et les parkings aménagés qui peuvent recevoir beaucoup d'engins. La préférence de ce réseau composé de quatre hommes et deux femmes était les motos neuves et non encore immatriculées.

Dans ces lieux, ils utilisent habituellement les vieilles motos volées comme appât pour soustraire les plus neuves non encore immatriculées. Ils enlèvent de ce fait les doubles des tickets des engins ciblés dans le parking au moment où ils déposent la vielle moto.

Faisant mine de partir, ils reviennent avec la souche dont les numéros sont identiques à celle détenue par le gardien du parking. Ce dernier ne pouvant douter de la supercherie autorise l'enlèvement de la moto en question. Les engins volés sont confiés à l'une des dames qui est chargée de les déposer en lieu sûr.
Cette dernière informe par la suite un des complices qui procède à la falsification des numéros de séries pour les conformer à ceux des châssis des certificats de mise en circulation (CMC) dont il dispose préalablement et se fait établir une carte grise au nom du nouvel acquéreur.

Karim Dao, commissaire principal du commissariat central de police de Bobo-Dioulasso,

Ils procèdent ainsi au grattage pour que les numéros de séries et des châssis soient conformes et enfin, utilisent des faux certificats de mise en circulation pour établir de ‘'vraies fausses'' cartes grises. Une des dames a même pu bénéficier d'une moto volée avec une carte grise authentique établie en son nom.

Mais suite à une mission de surveillance organisée par les éléments de la brigade de recherches du commissariat central dans les centres de composition des concours directs de la fonction publique, un des voleurs a été pris en flagrant délit de vol d'un cyclomoteur au Lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso.
Les investigations ont donc permis d'interpeller trois autres complices dont deux femmes qui sont dans le recel. Deux autres complices sont toujours en cavale mais les recherches se poursuivent afin de les appréhender. Pour l'instant, les quatre appréhendés seront conduits devant le procureur du Faso près le tribunal de Bobo-Dioulasso.

Lot de documents saisis

Au total, ce sont douze motos, une ‘'vraie fausse'' carte grise, un lot de fausses copies de certificats de mise en circulation (CMC), des reçus d'achat, des photocopies de cartes nationales d'identité burkinabè et un trousseau de clés qui ont été saisis.
Les marchés de prédilection de ces voleurs sont les villes frontières avec le Mali et la Côte-d'Ivoire où ils avouent avoir vendus d'autres engins volés. Le commissaire principal de police Karim Dao a procédé à une remise symbolique à quelques victimes présentes.

Remise symbolique de moto retrouvée à une victime

Témoignage des victimes

Liliane Judith Poda : « J'ai perdu mon engin à l'hôpital Sourou Sanon devant le bâtiment de dialyse. J'étais allée rendre visite à une tante. J'ai garé vers 18 heures et en ressortant à 21h, je n'ai pas vu ma moto. J'ai immédiatement fait la déclaration de perte au commissariat central de police de Bobo-Dioulasso dont je remercie les agents au passage. Je suis vraiment contente d'avoir retrouvé ma moto, je remercie la police pour tout ce qu'elle fait pour nous car je ne m'attendais pas à retrouver ma moto ».

Liliane Judith Poda, une victime de moto volée

Christophe Y Sambohoun, un enseignant : « Je suis vraiment très content de retrouver ma moto. Elle a été volée le 16 juillet 2021 au Collège de l'Avenir lors de la proclamation des résultats du bac. C'est ma nièce qui l'avait empruntée pour aller voir les résultats. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Haoua Touré
Lefaso.net

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Commune de Ouagadougou : Il est désormais interdit de transporter la viande à moto

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 25/08/2021 - 23:25

Il est désormais interdit de transporter de la viande à moto dans la ville de Ouagadougou. Telle est l'une des décisions prises par le Conseil municipal au cours de sa troisième session ordinaire tenue ce mercredi 25 août 2021 à Ouagadougou.

Les élus locaux justifient leur décision par le manque d'hygiène dans le transport de la viande. « Nous constatons que la viande est transportée sans mesures d'hygiène, à la merci de la poussière et des microbes », ont relevé les conseillers municipaux.

Outre cela, Armand Beouinde et ses collègues interdisent de creuser des fosses sceptiques ou des puits perdus en dehors des parcelles. Les contrevenants, avise le conseil municipal, seront sanctionnés et vont refermer les fosses.

Concernant les nuisances sonores et les odeurs nauséabondes, il a été décidé de mettre fin à certaines pratiques.

Armand Beouinde et ses collaborateurs veulent aussi mettre fin au transport des agrégats sans protection et le jet des ordures dans le domaine public. Ils sont également revenus sur les semis sur pieds en ville et la circulation des gros porteurs pendant les heures de pointe en rappelant leur interdiction.

L'ensemble de ces mesures, qui vont impacter le quotidien des Ouagalais, visent, de l'avis des conseillers municipaux, à améliorer les conditions de vie et de santé des populations.

Lefaso.net


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Planification familiale : Le Burkina veut accroitre le financement domestique pour pérenniser la gratuité

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 25/08/2021 - 23:00

La Direction de la santé de la famille du ministère de la Santé avec le soutien de l'UNFPA a organisé les 23 et 24 août 2021 à Ouagadougou, une rencontre d'information au profit des journalistes. Il s'est agi de les outiller sur la mobilisation des ressources domestiques pour le financement de la planification familiale.

Au Burkina Faso, la prévalence contraceptive est passée de 22,5% en 2015 à 31,9% en 2020. Une performance qui s'explique par les actions entreprises par le gouvernement et ses partenaires pour améliorer les indicateurs.

Il s'agit notamment entre autres de l'existence depuis 2009 d'une ligne budgétaire pour l'achat de produits contraceptifs, de la réalisation de l'enquête annuelle sur la disponibilité des produits contraceptifs, de la délégation des tâches en matière de planification familiale, de l'élargissement de la gamme des produits contraceptifs, de l'amélioration de l'accès et de l'offre des services de planification familiale, notamment de la planification du post-partum et post-abortum, et plus récemment en 2020, de la généralisation de la gratuité de la planification.

Une vue des journalistes qui ont participé à la rencontre

Pour financer toutes ces actions, le Burkina compte essentiellement sur des ressources extérieures. En effet, comme l'a souligné Aguiébina Ouédraogo de la Direction de la santé de la famille, les dépenses en matière de planification familiale sont majoritairement supportées par le reste du monde à hauteur de 60% au moins sur la période 2011 à 2018.

Ce financement extérieur a connu une hausse progressive depuis 2012 avec un pic en 2015, soit une part contributive de 80% des dépenses de la planification familiale en 2016 et 2017. Les dépenses de la planification familiale sont essentiellement orientées vers les prestataires de soins préventifs ; et parmi les produits contraceptifs, ce sont les injectables qui ont absorbé le plus de ressources, suivis des implants.

Aguiébina Ouédraogo présentant un module sur le financement de la planification familiale

Une part insuffisante de l'Etat

La part contributive du budget de l'Etat dans l'achat des contraceptifs est passée de 11% en 2009 à 33% en 2019. Cette part reste insuffisante, si le pays veut assurer la pérennité de la politique de gratuité de la planification familiale entrée en vigueur en 2020. Il est donc vital de mobiliser des ressources domestiques. « Le financement de la planification familiale reste beaucoup tributaire des contributions de l'extérieur.

Alors que pour une pérennité des actions, c'est bien que ce relais soit assuré par le niveau national, notamment les acteurs du privé et bien d'autres acteurs qui vont contribuer de manière efficace à garder les acquis que nous avons en matière de planification familiale. Toute cette masse autour de la gratuité est soutenue par l'extérieur, il est bien donc qu'au niveau national on trouve des voies et moyens et qu'on fasse des plaidoyers pour avoir un soutien et être surs que dans 10 ou 20 ans, on sera encore dans cette gratuité sans grand dommage », a laissé entendre M. Ouédraogo.

Dr Djénéba Sanon/Ouédraogo, chargée de programme santé de la reproduction à l'UNFPA

C'est donc dans le cadre de ce plaidoyer pour l'accroissement du financement domestique de la planification familiale, que la Direction de la santé de la famille en collaboration avec l'UNFPA a organisé cette rencontre d'information au profit des journalistes. A en croire Dr Djénéba Sanon/Ouédraogo, chargée de programme santé de la reproduction à l'UNFPA, « en décidant d'échanger avec les journalistes, c'est pour aider l'UNFPA dans ce travail et surtout qu'ils soient des relais surs pour nous en termes de plaidoyer auprès des différents leaders et surtout auprès des acteurs du privé pour nous accompagner dans cette mobilisation des ressources ».

Au sortir des deux jours de rencontre, les journalistes se sont engagés à accompagner le ministère de la Santé dans ses actions de plaidoyer en faveur de la mobilisation de ressources domestiques pour le financement de la planification familiale.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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Mort d'Hissène Habré : les victimes tchadiennes du régime demandent encore réparation

France24 / Afrique - Wed, 25/08/2021 - 22:15
L'ancien président tchadien Hissène Habré est décédé mardi. À la tête d’un régime autoritaire de 1982 à 1990, il a été condamné pour crimes contre l’humanité. De nombreuses victimes du régime demandent encore réparation.
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Affaire Thomas Sankara : Un "citoyen lambda" souhaite un procès à double sens, qui puisse aussi permettre aux victimes du CNR de s'exprimer

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 25/08/2021 - 20:42

Se qualifiant de "citoyen lambda", Winsoma JC Somda, l'auteur de ces lignes, adresse une requête au président et au procureur du Tribunal militaire devant lequel doit s'ouvrir, en octobre 2021, le procès de l'assassinat du président Thomas Sankara. Il souhaite que ce procès soit équilibré et à double sens : il doit d'abord offrir aux témoins à charge, la possibilité d'être auditionnés. Il doit ensuite permettre à tous ceux dont le cœur reste meurtri par le silence entourant tous les crimes de sang non élucidés et commis sous le CNR de s'exprimer publiquement et de formuler librement leurs griefs éventuels incriminant la personne du président assassiné.

Aux honorables Président et Procureur du Tribunal militaire

Objet : Affaire assassinat du Président Thomas SANKARA

Me référant à la parution dans le journal en ligne Lefaso.net du communiqué du parquet du Procureur Militaire en date du 17 août 2021 informant l'opinion de l'ouverture du procès de l'assassinat du Président Thomas SANKARA et de ses douze compagnons le 11 octobre 2021, je voudrais vous soumettre la présente requête avec l'espoir qu'elle rentre dans le champ de compétence du Tribunal Militaire, qu'elle relève de son pouvoir de décision et soit compatible avec les contraintes de temps et de ressources de celui-ci.

Vivement que ce procès de l'assassinat du Président Thomas SANKARA puisse se dérouler comme un procès équilibré et à double sens, c'est à dire :
 offrant la possibilité pour des témoins à charge d'être auditionnés ;
 ouvrant droit à tous ceux dont le cœur reste meurtri par le silence entourant tous les crimes de sang non élucidés et commis sous le système nébuleux du CNR de s'exprimer publiquement et de formuler librement leurs griefs éventuels incriminant la personne du président assassiné.

Pourquoi une telle requête ?

Elle se fonde sur le principe de l'égalité des droits et des devoirs des citoyens, les plus illustres comme les plus anonymes, ceux exemplaires comme ceux vils à leurs propres yeux.
Elle répond aux critiques de tous ceux pour qui aucune vie humaine n'en vaut plus qu'une autre.

Elle est certainement conforme aux valeurs et convictions du président assassiné qui ne s'autorisait pas de passe-droit pour lui-même ni pour ses proches.
Lui qui n'a pas reculé devant le sacrilège outrageant pour ses prédécesseurs de les traduire en justice pourrait-il être dispensé de s'aligner comme eux pour rendre compte de sa gestion du pouvoir ?

Assurément non, il doit en répondre par raison d'amour et de respect du peuple qui a droit à connaître la vérité sur sa gouvernance de la sécurité, même si tout le monde s'accorde sur son intégrité en matière d'argent. Accomplir cette quête de vérité et de justice mettrait fin au supplice de sa famille et apaiserait les cœurs de tous ses admirateurs et partisans qui aspirent à le voir réhabilité. Car, opérer dans les esprits la mutation d'une opinion populaire favorable en sanction judiciaire vaut plus, et de loin, que l'octroi spécieux du titre de héros national initié par son présumé assassin.

Comment y procéder ?

Un appel à témoins à charge contre Thomas SANKARA pourrait être lancé en référence aux déclarations publiques du journaliste Issiaka LINGANI. Lors d'une récente émission de "Presse échos" du 8/8/21 de BF1, il affirmait détenir des éléments concrets et être prêt à citer des témoins vivants de cas réels de nombreuses tentatives d'assassinat de Blaise COMPAORE par Thomas SANKARA.

Ces révélations, ainsi que les preuves du supposé complot éventé du 15 octobre 1987 à 20h ayant motivé son anticipation par des éléments de la garde rapprochée du principal accusé dans cette affaire, pourraient lui faire reconnaître le droit de légitime défense et ainsi corriger la tournure du procès.

Nonobstant l'acte déjà posé le 30 mars 2001 par le président Blaise COMPAORE, au nom de la continuité de l'Etat (et les sept mesures d'accompagnement y relatifs) en ces termes : « … nous demandons pardon et exprimons nos profonds regrets pour les tortures, les crimes, les injustices, les brimades et tous les autres torts commis sur des Burkinabè par d'autres Burkinabè, agissant au nom et sous le couvert de l'Etat, de 1960 à nos jours », et concomitamment au jugement de l'assassinat, tous ceux qui nourrissent de fortes présomptions de culpabilité personnelle contre le président défunt concernant la fin de vie de leurs proches dans des conditions extra judiciaires devraient pouvoir déposer contre lui et formuler leurs doléances éventuelles à l'endroit des ayants cause.

Il importe, en effet, que les familles de victimes de violence en politique du fait du défunt président se voient faciliter à leur tour la célébration du deuil des leurs.

Que peut-il en résulter ?

L'image de notre justice dont l'indépendance, la dépolitisation et l'impartialité sont de fortes attentes citoyennes de toujours s'en trouvera revalorisée. Organiser avec succès un tel procès, de surcroît après l'ère des juges acquis, serait une grande avancée pour notre Nation en soif de réconciliation entre le peuple et sa Justice. Son coût, certes plus élevé, sera moindre que celui de deux procès disjoints de Thomas SANKARA comme victime puis comme auteur de crimes de sang.

Le réussir permettrait de panser les douloureuses fractures sociales aux causes multiples, aux racines profondes, aux conséquences incalculables qui plombent toutes nos stratégies opportunistes de réconciliation nationale. Quel que soit le verdict qui en sera rendu, que nul ne prenne le risque de saboter la portée pédagogique de cette démarche dont des leçons seront tirées pour le traitement équitable et accéléré des autres dossiers en souffrance du régime du CNR, puis de la longue ère du président Blaise COMPAORE durant laquelle certains se vantaient de pouvoir ôter des vies innocentes en toute impunité.

Qui sait si, dans le cadre d'un bilan des crimes de sang enregistrés sous le CNR, le phénomène imprévisible observé lors du TPR du Président LAMIZANA ne va pas se reproduire en faveur du bouc émissaire qu'incarne Thomas SANKARA !

En soutien au premier accusé des TPR qui déclarait avec sincérité : « Je n'ai pas volé un franc », des témoins par centaines se sont manifestés pour reconnaître avoir bénéficié de sa générosité pleine d'humanisme et de compassion dans des situations difficiles. Il en sortit totalement acquitté et grandi, même aux yeux de ses ennemis.

Thomas SANKARA ne sera pas présent physiquement à ce procès, il ne pourra donc pas plaider pour lui-même : « Voici mes mains, dites de quel sang innocent elles sont tachées », pour paraphraser l'intrépide Black So Man. Le principal accusé ne sera pas présent non plus, sauf tremblement de terre à Cocody ou miraculeux sursaut de dignité patriotique pour le décider à rentrer de son exil volontaire.

Seuls leurs affidés respectifs pourraient, dans le cas de l'élargissement proposé du procès annoncé, aider à la manifestation de la vérité. Leur honnêteté et leur loyauté seront déterminantes pour poser un diagnostic national fiable de la vertu d'intégrité des Burkinabè d'aujourd'hui. Nous verrions tous qui nous étions, qui nous sommes devenus, pour enfin choisir qui nous décidons d'être. Puisse ce miroir nous interpeler chacun mieux que les diverses instances de recours que nous avons expérimentées depuis le Conseil des sages sans y adhérer du fond du cœur.

Oui, comme l'affirmait avec justesse le président de cette institution, Mgr Anselme SANOU : « Nous sommes tous coupables pour ce que nous n'avons pas fait, mal fait, omis de faire ou laissé faire. Responsables, intellectuels, chefs coutumiers, communautés religieuses, qu'avons-nous fait pour être utiles ou nuisibles pour ce pays ? Combien de personnes au pouvoir comme à l'opposition, n'ont pas contribué à tuer, à spolier, à exiler, à juger et condamner, à réduire à la misère morale et matérielle d'honnêtes concitoyens et leurs familles dans ce pays ? »
Veuillez agréer, Honorables Président et Procureur Militaire du Tribunal militaire, les assurances anticipées de ma déférente gratitude.

MWINSOMA JC SOMDA.

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Algérie - Maroc : la rupture ?

France24 / Afrique - Wed, 25/08/2021 - 20:18
C'est l'une des frontières les plus hermétiques de la planète. Elle sépare l'Algérie et le Maroc depuis bientôt 30 ans. Les deux pays se jaugent, s'opposent, sans aller pour autant jusqu'à s'affronter. Mais le dialogue semble mal parti cette fois. En rompant de manière abrupte, mardi 24 août, ses relations diplomatiques avec Rabat, Alger a choisi la manière forte. Pour quelles raisons et avec quelles conséquences ?
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Niger : seize militaires tués dans une attaque de Boko Haram

France24 / Afrique - Wed, 25/08/2021 - 20:10
Au Niger, seize militaires ont été tués et neuf autres blessés dans une attaque menée mardi par le groupe Boko Haram, a annoncé mercredi le ministère de la Défense. Une cinquantaine d'assaillants ont également été tués dans les combats déclenchés par cette attaque. 
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Maroc-Algérie : une crise de trente ans

Jeune Afrique / Politique - Wed, 25/08/2021 - 19:52
L’Algérie a annoncé, mardi 24 août, la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc en raison d’« actions hostiles » du royaume chérifien. Une décision qui intervient après plusieurs mois de tensions entre les deux pays. Chronique d’un divorce annoncé.
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Derrière le contentieux algéro-marocain, la frustration historique de l’Algérie face au Maroc

L'Afrique réelle (Blog de Bernard Lugan) - Wed, 25/08/2021 - 19:48

Aboutissement d’une tension qui n’a cessé de croître ces dernières années, l’Algérie vient de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc.

Le contentieux entre les deux pays est certes d’ordre politique, mais également historico-psychologique. Pour quatre grandes raisons :

1) Directement passée de la colonisation turque à la colonisation française, l’Algérie jalouse le Maroc et ses 1200 ans d’histoire (voir à ce sujet mon livre Algérie, l’Histoire à l’endroit). Elle refuse d’admettre que les brillantes principautés de Tlemcen à l’ouest, et de Bougie à l’est, ne constituèrent pas les matrices de l’Algérie,  quand Fès et Marrakech  créaient le Maroc. Avec les Idrissides, les Almoravides, les Almohades, les Saadiens, les Mérinides et les Alaouites, durant 1200 ans, le Maroc développa en effet un Etat, puis des Empires s’étendant à certaines époques sur tout le Maghreb, une partie de l’Espagne et jusqu’à Tombouctou. Rien de tel à l’est de la Moulouya, où, ni les Zianides de Tlemcen, ni les Hafsides de Bougie, n’eurent un destin comparable à celui des grandes dynasties marocaines. Là est le non-dit de toute la politique maghrébine d’Alger.

2) Les dirigeants algériens ne veulent pas reconnaître qu’ils ont hérité de la France de territoires historiquement marocains, la colonisation française ayant amputé le Maroc au profit des départements français d’Algérie. Voilà pourquoi le Touat, la Saoura, le Tidikelt, le Gourara et la région de Tindouf sont aujourd’hui Algériens. Ils refusent d’admettre qu’au moment des indépendances, il fut  demandé au Maroc millénaire d’entériner ces amputations territoriales faites au profit d’une Algérie née au mois de juillet 1962.

3) Pour une Algérie, « enclavée » dans cette mer fermée qu’est la Méditerranée, il est insupportable de constater qu’avec la récupération de ses provinces sahariennes, le Maroc dispose d’une immense façade maritime océanique partant de Tanger au nord, jusqu’à la frontière avec la Mauritanie au sud, ouvrant ainsi le royaume à la fois sur le « grand large » atlantique et sur l’Afrique de l’Ouest. Refusant  obstinément d’admettre cette réalité, l’Algérie porte à bout de bras le Polisario pour tenter d’affaiblir le Maroc. Or, pour Alger, il y a urgence. Le dernier carré des 24 Etats -sur 193 membres de l’ONU-, reconnaissant encore ce fantôme qu’est la RASD (République arabe sahraouie démocratique), achevant de se déliter, une tension avec le Maroc pourrait permettre de freiner l’hémorragie.

4) L’Algérie traverse une très profonde crise économique, politique, institutionnelle et identitaire. Il lui faut donc tenter de rassembler les énergies nationales et pour cela, depuis l’indépendance, elle a toujours eu recours à deux boucs émissaires : la France et le Maroc. Actuellement, pour des raisons diverses, elle a besoin de la France. Reste donc le Maroc. En espérant que cette politique de fuite en avant ne débouchera pas sur une nouvelle « guerre des sables », comme en 1963…

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Laurent Gbagbo et le syndrome Mélenchon : Le « bonapartisme » plutôt que l'union !

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 25/08/2021 - 19:17

Ceux qui ont pensé que Laurent Gbagbo, après ce qu'il a vécu et à l'âge qui est le sien (il a eu 76 ans voici quelques mois), allait se consacrer à la rédaction de ses mémoires doivent être étonnés par sa décision de quitter le FPI et de fonder un nouveau parti. Dommage d'ailleurs : les zones d'ombre ne manquent pas dans son existence militante et politique.

Le Front populaire ivoirien (FPI) n'a jamais été la grande organisation politique, démocratique et socialiste, qui aurait engagé un rude combat contre la « dictature » de Félix Houphouët-Boigny ; et Gbagbo n'a pas été ce leader politique qui aura dû choisir l'exil en France pour sauver sa peau. De retour sur la scène politique, à défaut d'en écrire une nouvelle, Gbagbo décide donc de tourner la page du FPI. C'est qu'il veut un parti à sa dévotion. Le « bonapartisme », spécificité du populisme à la française, est bien dans l'air du temps… !

« Santia », puis « Djédjé Léon » (ce sont ses blazes quand il se revendiquait tout à la fois « marxiste » et « maoïste »), ayant cédé la place à Laurent Gbagbo celui-ci n'avait alors qu'une seule obsession : participer au pouvoir en Côte d'Ivoire !

« Exilé » en France depuis le début des années 1980, il reviendra à Abidjan le 13 septembre 1988 (la République de Côte d'Ivoire ne lui ayant offert, commentera-t-il, qu'un billet en classe économique). Les 19-20 novembre 1988 se tiendra le congrès constitutif du FPI (le parti vivait dans la « clandestinité » depuis 1982). Le 19 janvier 1989, il épousera Simone Ehivet. Le 30 avril 1990, le multipartisme était officiellement institué en Côte d'Ivoire. Gbagbo pourra être candidat à la présidentielle du 28 octobre 1990 face à Félix Houphouët-Boigny.

Dix ans plus tard, il accédera au pouvoir suprême et s'y maintiendra pendant dix autres années sans jamais avoir organisé une seule élection. Battu dans les urnes en 2010, il tentera de se maintenir au pouvoir par les armes. On connaît la suite : la capture, la CPI, le procès qui tourne court, la libération et l'assignation à résidence en Belgique ; le retour, enfin, en Côte d'Ivoire, les retrouvailles avec ses deux « bêtes noires » d'autrefois, Henri Konan Bédié d'abord, Alassane D. Ouattara ensuite.

Dans le même temps, il aura dégagé en touche Simone Gbagbo (au plan sentimental ; pas au plan politique) puis, désormais, le FPI où ses inconditionnels, appelés les GOR (« Gbagbo ou rien »), étaient confrontés à la légalité de la nouvelle équipe rassemblée autour de Pascal Affi N'Guessan, un des leaders historiques du parti. Le FPI vient d'ailleurs de constater officiellement que Gbagbo n'était plus un FPI bien qu'il se soit, récemment encore, affirmé président du parti. Rien d'étonnant à tout cela : Affi N'Guessan a été, au nom du FPI, le signataire des accords de Linas-Marcoussis (15-24 janvier 2003) dont la finalité était d'écarter Gbagbo du pouvoir (finalement, ce sera N'Guessan qui sera écarté du pouvoir !). Cela laisse des traces… !

Un Gbagbo accommodant. Rien d'un idéologue

La volonté de Laurent Gbagbo de créer un nouveau parti et son exclusion, subséquente, du FPI, ont le mérite de clarifier non pas le jeu politique ivoirien (le FPI n'est pas plus significatif, en tant que parti, dans ce jeu, que le RHDP, seuls leurs leaders comptent) mais l'ambition politique de Gbagbo. Il n'est pas revenu en Côte d'Ivoire pour jouir de son statut d'ancien président de la République. Il entend jouer pleinement le rôle qui a toujours été le sien depuis son « retour au pays natal » en 1988 : ni la « révolution » ni même le « socialisme » ; rien d'autre que « la démocratie pluraliste ». Autrement dit n'effaroucher personne à Abidjan, Paris et Washington ; être « bankable » politiquement, socialement et diplomatiquement.

Pour caractériser la situation de la Côte d'Ivoire à la fin de la décennie 1980, il évoquait « une crise économique, une crise morale, une crise de confiance du peuple de Côte d'Ivoire en lui-même et en ses dirigeants ». Il me l'avait dit en mai 1989, alors que nous prenions une bière (en compagnie de ma collaboratrice, Catherine Jacquin, qui avait initié le rendez-vous) dans une brasserie de la place de la Bastille à Paris. Gbagbo était alors une star politique en Afrique francophone ; un des rares opposants (qui, pourtant, ne manquaient pas) significatifs. Plus encore, l'énorme stature africaine et internationale de Félix Houphouët-Boigny faisait que sa seule ombre paraissait être un rai de lumière pour Gbagbo ! A l'époque, on l'avait affublé du sobriquet de « nivaquine » : « amer mais indispensable ».

Pour Houphouët, dans le contexte du début de la décennie 1990, Gbagbo était effectivement le joker idéal. Il avait une réputation d'opposant strict et crédible mais se montrait, à l'occasion, accommodant : rien d'un idéologue. La suite le démontrera sous Alassane D. Ouattara, inattendu Premier ministre ; sous Henri Konan Bédié, incertain président de la République ; sous Robert Gueï, général putschiste malgré lui. Ses dix années au pouvoir et son éviction catastrophique de celui-ci en 2011 confirmeront la façon d'être politique de Gbagbo. Une façon d'être que lui-même exprimait en quelques mots : « J'y suis, j'y reste ».

Le syndrome Mélenchon

Aujourd'hui, à Abidjan, tout le monde (enfin, le monde politique) feint de croire que Laurent Gbagbo a changé et, à l'instar de Alassane D. Ouattara, qu'il pense que « ce qui importe, c'est la Côte d'Ivoire, c'est la paix pour notre pays ». S'il y a du Ouattara chez Emmanuel Macron (prééminence de l'économique sur le politique ; défiance vis-à-vis des partis et des syndicats ; primauté de la société civile sur les corps constitués ; conviction qu'avoir raison vaut action, etc.), il y a du Jean-Luc Mélenchon chez Gbagbo : le pouvoir quel qu'en soit le prix, y compris celui qu'il faut payer cash au populisme et à la désunion.

Cette fascination du pouvoir ne vise pas que le pouvoir suprême ; en l'occurrence – en ce qui concerne la France comme la Côte d'Ivoire – la présidence de la République. Elle s'exerce à tous les échelons de la vie politique. On me rétorquera que c'est le cas pour tous ceux, hommes et femmes, qui s'engagent dans la vie politique. Ou dans le monde du business. Sauf que le « syndrome Mélenchon » a sa spécificité. C'est la conquête du pouvoir – à tous les échelons – par la voie de l'opposition plutôt que celle de la collaboration (même si cette collaboration débouche, à l'occasion, sur la réfutation : les meilleurs exemples français en sont les duos Giscard/Chirac, Chirac/Sarkozy, Hollande/Macron…).

C'est aussi que Gbagbo et Mélenchon ont été formatés par une idéologie totalitaire : le stalinisme-maoïste pour Gbagbo ; le léninisme-trotskyste pour Mélenchon (alias « Santerre » au sein de l'Organisation communiste internationaliste/OCI de Pierre Boussel dit « Lambert »). L'un et l'autre, rapidement, prendront conscience que la révolution n'est pas aussi imminente qu'ils le proclamaient jusqu'alors. Et que ce n'était pas la porte d'entrée du pouvoir.

Gbagbo, autrefois adepte du stalinisme maoïste, se fera désormais le chantre du multipartisme.

Mélenchon se dira adepte de « l'entrisme » et rejoindra le PS avant d'entrer dans le gouvernement de Lionel Jospin (lui aussi un ex-OCI). A l'intérieur du PS, il va s'adonner avec délectation au jeu des « tendances », passant de l'une à l'autre, en créant de nouvelles, nouant des alliances éphémères, revendiquant être un électron libre, un jour fervent partisan de l'accord de Maastricht et de la monnaie unique puis, subitement, farouche opposant. En 2008, il quittera le PS, se rapprochera du PCF, fondera le Parti de gauche (dont il sera le candidat à la présidentielle de 2007 obtenant le soutien officiel du PCF) puis La France insoumise (LFI), prônera la « révolution citoyenne » dès lors que le populisme centriste de Macron et le populisme nationaliste de Marine Le Pen auront fait la démonstration qu'ils occupent ainsi, a eux deux, la quasi-totalité du terrain politique en France, reléguant Mélenchon en quatrième position lors de la présidentielle de 2017 derrière François Fillon, le candidat de la droite traditionnelle, mais devant Benoît Hamon, le candidat du PS. Quant au PCF il n'avait pas présenté de candidat ni même, cette fois, soutenu la candidature de Mélenchon. Qui, avec moins de 20 % des suffrages exprimés, faisait un score inférieur à celui de… l'abstention (plus de 22 des électeurs inscrits !).

La « révolution citoyenne », dont Mélenchon se fera désormais le chantre, aura beau surfer sur le mouvement des « gilets jaunes » puis la mobilisation des « anti-pass sanitaire », elle ne débouchera que sur l'implosion définitive de la gauche française. Le PCF est fantomatique ; le PS est problématique ; les écologistes composent autant de partis qu'il y a de leaders (pas moins de cinq candidats potentiels à la présidentielle 2022 !). Il ne faut pas s'en étonner.

Mélenchon n'a jamais été, depuis qu'il milite, que l'homme de la désunion. C'est dans sa nature politique. Et dans les gènes du trotskysme français. Aujourd'hui, il n'est pas parvenu (il n'en n'avait pas l'ambition d'ailleurs) à imposer LFI comme un parti de gouvernement ; mais son discours politique et son action personnelle (parce que l'air du temps était favorable à cela) ont dynamité le PS et le PCF mais aussi tout mouvement qui tendrait à une « union de la gauche ». Et ne parlons pas de « programme commun » ! LFI ne se porte pas mieux que le PS et le PCF. La façon d'être de Mélenchon l'a marginalisé dans les sondages qui lui accordent, actuellement, entre 7 et 10 % des voix et jamais mieux qu'une quatrième place. Et face à Marine Le Pen, à l'occasion d'un hypothétique second tour, il ne ferait que 40 % !

Des leaders sans partis ! Et la démocratie dans tout cela ?

« La République, c'est moi ! » de Jean-Luc Mélenchon vaut bien le « J'y suis, j'y reste » que l'on a prêté à Laurent Gbagbo. Une même vision personnelle du pouvoir. Ce n'est pas nouveau, certes ; en France, comme ailleurs dans le monde et en Afrique bien sûr. Cette vision est même « agrémentée » aujourd'hui d'un volet « autoritaire ». Le journaliste et géopoliticien Robert D. Kaplan l'écrivait déjà en 2012 : « Le totalitarisme peut, dans certaines circonstances, être préférable à une situation où personne ne gouverne ». Charles De Gaulle l'avait laissé entendre en 1965, à la veille de la première élection du président de la République française au suffrage universel : « Moi ou le chaos ». Des militaires français, dont des officiers supérieurs, l'ont redit le 11 mai 2021 dans l'hebdomadaire de l'ultra-droite Valeurs actuelles : « déchéance », « chaos », « violence », « Etat failli », « tyrannie brutale », etc. Le message était sans ambiguïté : « L'armée [française] maintiendra l'ordre sur son propre sol ».

Faut-il se résoudre à la fin des partis, tels qu'on les a connus jusqu'à présent, et, du même coup, du parlementarisme (composante essentielle de la démocratie moderne), sous la pression de leaders qui confondent la partie (eux et rien qu'eux) et le tout (le parti, ses structures, ses représentants élus, ses militants) ? La droite, trop souvent, n'y rechigne pas ; la gauche non plus, à l'occasion. Faut-il se contenter, pour faire face aux problèmes du monde, de personnalités politiques (ou qui, parfois même, se veulent « apolitiques » !) qui s'érigent d'eux-mêmes en chefs ?

Ce n'est pas ce que l'on peut attendre des démocrates ; plus encore des démocrates se réclamant d'une gauche responsable. Et, surtout pas, d'un leader politique qui revendique, à l'instar de Laurent Gbagbo, l'exil politique, le combat pour le multipartisme, un leadership en matière d'opposition, une présidence mise à mal par des régimes post-coloniaux et impérialistes, une élection présidentielle volée, une capture inhumaine par une armée étrangère, un emprisonnement injuste, etc. Qu'on le veuille ou non, que l'on juge cela abusif ou sous-estimé, Gbagbo est une figure incontournable de la vie politique ivoirienne depuis plus de quarante ans. Mais il n'est plus en âge d'être un « va-t-en guerre » politique qui, d'un coup, d'un seul, pour sa satisfaction personnelle faite d'ego et d'orgueil, tire un trait sur le passé d'un parti qui a rassemblé des millions d'électeurs ivoiriens et qui a été une espérance pour la majorité d'entre eux.

Il est le mieux placé pour tirer les leçons de ce qu'a été le FPI, de ce qu'il a fait, de ce qu'il a défait, de ce qu'il a réussi, de ce qu'il a raté. Au-delà des états d'âme des uns et des autres. Le FPI a-t-il failli ? Fallait-il boycotter la présidentielle de 1995 ? Fallait-il jouer le jeu de l'exclusion des autres en 2000 ? Fallait-il se prendre au jeu du pouvoir en 2002 ? Fallait-il refuser de participer à Marcoussis en 2003 ? Ce sont là quelques questions qui se posent. Et auxquelles il faudrait des réponses qui ne soient pas qu'opportunistes.

Gbagbo peut rester dans l'histoire de l'Afrique francophone comme une personnalité politique majeure. Il peut aussi n'être que celui qui, par passion du pouvoir, n'aura été qu'un acteur d'une « guerre des chefs » qu'il n'aura cessé d'instrumentaliser. Pour, finalement, la perdre.

aIl ne faut pas s'y tromper, Gbagbo, en annonçant la création d'un nouveau parti, entend surtout ne pas avoir à dresser l'inventaire des années 1990-2010 et a assumer, du même coup, le bilan de son action. Mais peut-on vouloir la « réconciliation » avec ses « ennemis » d'hier tout en organisant la désunion au sein de son propre camp ? Ce serait vouloir le « bonapartisme » plutôt que l'union pourtant essentielle pour le devenir de la Côte d'Ivoire et des pays de l'Afrique de l'Ouest.

Jean-Pierre Béjot
La ferme de Malassis (France)
22 août 2021

Categories: Afrique

La RDC et la Zambie vont-elles enfin régler leur différend frontalier ?

Jeune Afrique / Politique - Wed, 25/08/2021 - 19:04
La querelle, vieille de plusieurs décennies, est en passe d’être réglée grâce à la reprise des travaux de démarcation, le 20 août, et à la pose de bornes supplémentaires.
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