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Diplomacy & Defense Think Tank News

El despertar estratégico japonés: oportunidades para España

Real Instituto Elcano - ven, 24/03/2017 - 13:27
ARI 24/2017 - 24/3/2017
Luis Simón

El despertar estratégico de Japón, una potencia de corte marítimo con una posición geoestratégica con respecto a Asia similar a la que tiene España en relación a Europa, ofrece una serie de oportunidades para nuestro país.

Libye : quelles solutions pour éviter le basculement dans une troisième guerre civile ?

IRIS - ven, 24/03/2017 - 11:36

Près de six années après la chute du colonel Kadhafi, la Libye se trouve toujours dans un état de chaos et la multitude d’acteurs sur le terrain peinent à trouver un accord. Le point de vue de Kader Adberrahim, chercheur à l’IRIS.

Quelle est la situation actuelle des différentes forces en présence en Libye ?

Aujourd’hui, la situation est extrêmement mouvante et volatile mais on peut observer que deux grandes forces se dégagent. D’un côté, l’armée du général Khalifa Belqasim Haftar, originaire de Tobrouk, représente officiellement l’armée nationale, légaliste et loyaliste. Cette dernière constitue la force la plus disciplinée, la plus organisée et la mieux équipée. Cependant, il est paradoxal que le maréchal Haftar n’ait pas reconnu le gouvernement de monsieur Fayez al-Sarraj qui siège près de Tripoli, lui-même pourtant reconnu par la communauté internationale.
D’autre part, la deuxième grande force est celle des islamistes, très composite et divisée. Ces derniers sont présents à la fois à Tripoli mais également à Benghazi et à Syrte. Il faut également ajouter l’organisation terroriste de Daech qui reste présente sur l’ensemble de la Libye tripolitaine et cyrénaïque. Même si l’organisation a connu un certain nombre de revers militaires ces derniers mois, elle reste une force avec laquelle il faut compter et probablement avec laquelle il faudra composer dans une perspective de règlement général de ce conflit.

Après avoir démis Kadhafi en 2011, quelle posture adoptent aujourd’hui les puissances occidentales ? La Russie peut-elle bousculer les règles du jeu diplomatique ?

Ce sont la France et la Grande-Bretagne qui avaient déclenché la guerre en avril 2011. À l’époque, les raisons évoquées par ces deux pays étaient dites purement humanitaires, alors que la ville de Benghazi s’était soulevée contre le régime du colonel Kadhafi. Londres et Paris ont cependant totalement dévoyé la résolution 1973 des Nations unies, qui stipulait seulement une no-fly zone. Cette dernière consistait à bombarder les colonnes de l’armée libyenne, qui s’apprêtait à réprimer la population de Benghazi. En réalité, la France, la Grande-Bretagne et l’OTAN sont allées bien au-delà de ce mandat. Tout d’abord parce qu’elles ont effectué un déploiement des troupes au sol. Deuxièmement parce qu’elles ont éliminé le colonel Kadhafi et fait tomber son régime, sans avoir au préalable préparé une solution alternative. Or, c’est bien ce qui a conduit la Libye au chaos dans lequel elle est plongée aujourd’hui. Il semble aussi très probable et imminent que le pays bascule dans une troisième guerre civile. L’Occident porte donc une énorme responsabilité, à la fois politique mais également morale, dans la situation libyenne.
Par ailleurs, lors du débat aux Nations unies en 2011, les Russes et les Chinois n’avaient pas opposé leur véto à cette expédition militaire. Ils avaient plutôt accepté de se laisser faire et s’étaient donc abstenus. Aujourd’hui, les deux pays sont extrêmement méfiants, voire pour la Russie très en colère contre l’Occident de voir qu’elle a été trompée. C’est ce qui explique aujourd’hui que Pékin et Moscou soient, non pas des ennemis, mais plutôt des adversaires des intérêts occidentaux, à la fois sur le terrain syrien, irakien et libyen. Concernant la Libye, il est indéniable qu’il faille aujourd’hui compter avec la Russie sur l’ensemble de la Méditerranée orientale, allant de la Syrie jusqu’au Maroc. Moscou est en effet devenue un acteur très important en Libye puisque la Russie vient de déployer des forces spéciales pour soutenir le maréchal Haftar, dont elle est l’alliée. Le maréchal a d’ailleurs effectué plusieurs séjours dans la capitale russe et le gouvernement de Poutine lui apporte aussi un soutien important en termes de conseillers militaires, qui sont aujourd’hui présents sur le terrain libyen.

Les pays voisins de la Libye semblent de plus en plus se mobiliser en faveur d’une solution politique en Libye. Quel rôle jouent ces puissances régionales concernées ? Peuvent-elles réussir là où les Nations unies ont échoué ?

Les pays du Maghreb présentent des atouts que l’ONU n’a pas : ils n’ont pas participé à cette guerre en Libye et ils y étaient même très largement défavorables, bien qu’évidemment on ne leur ait pas demandé leur avis. L’Égypte est très proche du maréchal Haftar qu’elle soutient militairement, logistiquement et même diplomatiquement. La frontière entre l’Algérie, la Libye et la Tunisie, qui s’étale sur plus de 1 500 kilomètres, inquiète également du fait de sa porosité mais les alliances n’y sont pas très claires. L’Algérie représente tout de même un acteur ancien et important, qui sait exactement ce qui se passe sur le terrain et qui peut agir sur certains acteurs, notamment sur les islamistes dits modérés (c’est-à-dire qui ont une vision très intra-libyenne et non pas internationaliste de ce conflit).
Au-delà du Maghreb, le maréchal Haftar jouit également du soutien des Émirats arabes unis. Le président tchadien, Idriss Déby, a quant à lui très clairement déclaré à plusieurs reprises qu’il était très en colère de l’attitude de la France, pourtant un pays ami. Le Tchad est aussi extrêmement inquiet concernant sa frontière à l’Est avec la Libye, de peur que ne dégénèrent sur son territoire les conflits ethniques ancestraux qui n’ont jamais été réglés entre Touaregs et Toubous. La Turquie et l’Arabie saoudite jouent également un rôle important. Quant au Qatar, il fournit beaucoup d’argent à la coalition Fajr Libya (« Aube de la Libye »), qui contrôle la capitale Tripoli et différents bâtiments administratifs.
Il est donc nécessaire de tenter de coaliser toutes les énergies pour parvenir à une solution politique négociée entre les différentes factions libyennes. Que ce soit l’Algérie, le Maroc, le Tchad, la Tunisie, l’Egypte, tous ont des atouts à faire valoir. Toute la complexité et la difficulté aujourd’hui en Libye consiste à trouver des interlocuteurs fiables, qui soient capables de tenir leurs engagements. Or, les intérêts des factions libyennes sont extrêmement mouvants parce que ces dernières ne reposent pas sur cette idée d’intérêt général, qui est très couramment partagée en Europe et même au Maghreb. Il n’existe donc pas de conscience collective en Libye et c’est ce qui rend extrêmement difficile aujourd’hui d’avoir des interlocuteurs fiables. En réalité, on observe dans le pays davantage une démarche de type tribale ou culturelle, plutôt que la projection de la Constitution et de la construction d’un futur État libyen. L’opération est donc très difficile et cela risque « d’ensabler » la situation dans le pays, qui menace aussi aujourd’hui de déborder chez ses voisins algériens, égyptiens ou tunisiens.
Face à cette multitude d’acteurs régionaux ou lointains, il est donc absolument nécessaire de parvenir à trouver des points de convergence entre ces acteurs secondaires, afin qu’ils pèsent en faveur d’une solution inter-libyenne.

Syrie, « l’offensive à Rakka ne se fera pas dans l’immédiat »

IRIS - ven, 24/03/2017 - 09:37

Que représente Rakka pour Daech ?

Rakka est un peu la capitale de Daech sur la zone qu’elle contrôle en Syrie. C’était le noyau dur de la planification de certains attentats qui ont eu lieu en Europe. D’autres attaques ont sans doute été planifiées depuis Mossoul, en Irak, l’autre fief de Daech.

Comment va s’organiser la reprise de la ville ?

L’offensive à Rakka ne se fera pas dans l’immédiat, contrairement à ce qu’on a pu entendre. La coalition menée par les États-Unis veut d’abord couper les voies de communication menant à la ville, afin d’éviter que des combattants ne partent de Mossoul pour s’y replier. L’encerclement est réalisé avec le soutien de frappes aériennes quasi quotidiennes, qui sont réalisées dans 90 % des cas par les Américains.

L’offensive finale sera beaucoup plus complexe que celle qui est en train de s’opérer à Mossoul. En effet, on est dans une configuration militaire et politique différente. À Mossoul, les forces irakiennes sont soutenues par les milices et bénéficient d’un soutien aérien essentiellement américain. En Syrie il y a plusieurs protagonistes contre Daech : l’armée de Bachar Al Assad ; les milices iraniennes ; les forces kurdes avec principalement celles du PYD ; l’armée turque ; la coalition.

Si on peut considérer que l’armée de Bachar et les milices iraniennes « marchent ensemble », la situation est tout autre entre les Kurdes du PYD et l’armée turque, qui sont des ennemis historiques et qui se « disputent » la prise de la ville de Rakka. Au milieu, la coalition internationale essaye d’arbitrer ces conflits politiques. L’armée russe s’est ainsi déployée à quelques kilomètres des forces kurdes pour empêcher une attaque turque.

En quoi la conquête de Rakka est-elle importante dans la guerre contre Daech ?

D’un point de vue stratégique, la perte de la ville porterait un coup dur aux capacités opérationnelles de Daech. Pour autant, l’organisation ne sera pas détruite. La perte de sa base territoriale peut déboucher dans les mois qui suivent sur une multiplication d’attentats réalisés par des cellules terroristes dormantes. On rentrerait dans une nouvelle séquence du combat mené contre Daech, dans lequel les services de renseignements joueraient un rôle accru.

Recueilli par Guillemette Mahieux

IPI Panel Debates Need for Stabilization Doctrine

European Peace Institute / News - ven, 24/03/2017 - 01:40
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“Stabilization denotes a level of robustness that not all member states are comfortable with,” Michael Grant, Deputy Permanent Representative of Canada to the UN, told the audience at a March 23rd IPI book launch. The book, UN Peacekeeping Doctrine in a New Era: Adapting to Stabilisation, Protection and New Threats (edited by Cedric de Coning, Chiyuki Aoi, and John Karlsrud), seeks to address the growing gap between practice and doctrine in peacekeeping.

“Stabilization is not counterterrorism, [but] peacekeepers operate where spoilers are present, and …if we don’t train and equip peacekeepers for stabilization missions, then their lives will be at risk.” said Mr. Grant, summing up a key challenge presented by recent UN missions to the traditional peacekeeping principles of consent, impartiality and minimum use of force.”

The Permanent Mission of Canada co-sponsored the event along with the Norwegian Institute of International Affairs (NUPI).

Cedric de Coning, co-editor of the book, argued that a gap between practice and doctrine affects the abilities of an operation to achieve its aims, thus imperiling the lives of civilians and peacekeepers. He noted that military contingents deployed under the UN flag are particularly concerned with doctrine, as it determines the circumstances and manner in which they are permitted or expected to use force.

Vigorously calling for clarity around the use of the term stabilization, Dr. de Coning said, “We must better define what we mean by stabilization, so we avoid doing stabilization with a peacekeeping mindset.” He warned that “the larger the potential room for misunderstanding and misperception, the larger the potential for ineffectiveness that these missions have.”

While Aditi Gorur, Director of the Protecting Civilians in Conflict Program at the Stimson Center, made clear her belief that stabilization missions do not pose a threat to the principles of peacekeeping, she argued that the word “stabilization” holds no meaning at the UN. This view was based on her visits to Haiti, Central African Republic (CAR), Democratic Republic of the Congo (DRC), and Mali, where stabilization missions are currently underway.

Ms. Gorur discussed several different interpretations of stabilization she had heard in the field, and noted that field staff rarely see force as an inherent part of stabilization. Remarking that “60 people in a room means 72 opinions on the definition of stabilization,” Ms. Gorur nonetheless proposed to define stabilization efforts as missions “that try in some way to support the transfer of territorial control from spoilers to legitimate authorities.” With the exception of the Force Intervention Brigade in DRC, she argued that even the use of force towards such a goal was not necessarily incompatible with the traditional principles of peacekeeping.

Dimitry Titov, Assistant Secretary-General for the Rule of Law and Security Institutions at UN Department of Peacekeeping Operations (UNDPKO), chose not to emphasize the definition of stabilization as the key issue, instead taking the stance that “whether we call these activities early peacebuilding, stabilization, peace consolidation, the most crucial thing is delivery.” Mr. Titov agreed that “debating the issue was right,” but that “delivery is key… and if we don’t deliver on whatever concept we have, then we have failed very badly.” Mr. Titov also emphasized that stabilization is a complex endeavor, in which military or kinetic operations can play only a limited role.

David Gressly, Deputy Special Representative of the Secretary General for the UN Organization Stabilization Mission in the Democratic Republic of the Congo (MONUSCO), argued that there was a need for stabilization to “go back to basics.” Addressing the aims of the UN Security Council, which authorizes peace operations to address threats to international peace and security, Mr. Gressly said, “I think we’re looking for a degree of stability so that there’s a reasonable expectation the country will not return to a significant level of threat.” He extolled the importance of working with the host government, saying, “We need to establish what our exit conditions look like and get that agreement with a government early on.”

Mr. Gressly, who was heavily involved in stabilization missions in both Mali and DRC, summed up the importance of clarity around the term “stabilization” by saying, “We’re not looking for perfection, just a degree of stability. If we can define that better then we’ll be in a better position to achieve it.”

Arthur Boutellis, Director of IPI’s Brian Urquhart Center for Peace Operations, moderated the discussion.

L’Union européenne a soixante ans : comment continuer à avancer ?

IRIS - jeu, 23/03/2017 - 15:07

Alors que l’Union européenne (UE) s’apprête à fêter les 60 ans du traité de Rome, le 6 mars dernier l’Allemagne, la France, l’Espagne et l’Italie s’étaient réunies à Versailles pour préparer cette échéance, ainsi que pour plaider l’idée d’une « Europe à plusieurs vitesses ». Le point de vue d’Olivier de France, directeur de recherche à l’IRIS

Dans quel contexte se préparent les soixante ans du traité de Rome ?

Si l’on se place du point de vue d’un Européen qui observe la marche du monde, l’UE ne semble pas traverser sa meilleure passe, c’est le moins que l’on puisse dire. D’une part, pour la première fois depuis que le projet d’intégration a été lancé, un pays souhaite en sortir. D’autre part, d’un point de vue économique, l’UE n’est pas encore tout à fait sortie du marasme. L’impression qui ressort est donc que d’un côté les choses vont moins bien, et que de l’autre, il ne se dégage guère de perspective de mieux-aller.

Outre-Atlantique, les Américains ont élu un président imprévisible qui tient des propos contradictoires et qui au mieux ne comprend rien à l’UE, au pire, lui semble ouvertement hostile. Les chocs se succèdent, de la crise de la dette souveraine à celle de la zone euro et de la crise grecque à celle des réfugiés : cette actualité néfaste paraît inextinguible à un Européen moyen et face aux deux ruptures stratégiques de 2016 que représentent le Brexit et l’élection de Trump, un citoyen se dit que l’UE ne peut que réagir.

Or, jusqu’à présent, les dirigeants européens s’en étaient sortis par la voie du consensus. Ils utilisaient ce qu’on appelle « l’ambiguïté constructive » pour résorber les divisions à moyen-terme, en comptant sur une dynamique européenne de fond. Cette méthode prend du temps mais elle a au moins permis à l’UE de survivre et d’avancer. A court-terme, toutefois, les médias donnent toujours l’impression que l’UE est divisée, morcelée et qu’elle recule. Tout le monde déplore alors le manque de cohésion mais chacun en appelle à une unité qui réponde d’abord à ses propres préoccupations.

La situation actuelle est un peu différente car pour la première fois, le statu quo à court terme fait surgir un risque de « détricotage » de l’UE. Les responsables politiques nationaux et européens ont commencé à prendre conscience de ce danger existentiel. On a pu observer avec la crise des réfugiés et la question de l’espace Schengen que certains principes fondamentaux européens sont reniés : le statu quo à court terme ne fonctionne donc plus car le contexte est trop défavorable et cela amène en réalité la communauté européenne à reculer progressivement.

Comment, alors, aller de l’avant ? Deux manières sont possibles : soit avancer à 28, soit le faire par groupes de pays qui sont plus motivés que d’autres sur certains dossiers. Le problème de l’Europe à 28 est que dans un climat de défiance vis-à-vis de Bruxelles, ce système ne fonctionne que sur un nombre de plus en plus restreint de dossiers. Dans la plupart des cas, il se produit une forme de consensus mou qui préserve tout juste le statu quo mais qui ne permet pas d’avancer : cette posture est en train de tuer à feu doux l’UE aujourd’hui.

Le projet d’une « Europe à plusieurs vitesses » plaidé par les quatre pays du sommet de Versailles est-il la bonne solution ? Concrètement, en quoi consisterait-il ?

Les quatre pays de Versailles ont raison de se résoudre à cette approche pour une raison très simple : les citoyens ne comprendraient pas que l’UE n’arrive pas à réagir à des évènements aussi importants que le Brexit et l’élection de Donald Trump. Ne rien faire laisserait une impression presque définitive aux citoyens que, peu importe comment le monde change, l’UE est incapable d’évoluer. Le 60e anniversaire du traité de Rome est justement l’occasion d’envoyer un message fort aux citoyens pour leur montrer que l’Europe peut avancer.

La proposition d’une Europe à plusieurs vitesses formulée par ces quatre pays est en fait la conclusion logique du diagnostic précédent. Elle consiste à dire que sur un certain nombre de dossiers, on peut avancer par petits groupes de pays, de manière à ce que ceux qui le souhaitent puissent progresser sans être entravés par les pays les plus réticents.

François Hollande a pris l’exemple de l’Europe de la défense pour plaider pour une Europe à plusieurs vitesses car il s’agit, effectivement, de l’un des dossiers où il est le plus difficile d’avancer avec l’ensemble des pays membres. Il faudrait que des États motivés se dotent d’une feuille de route avec des critères à respecter et des exigences de transparence accrues en matière de planification et de dépenses de défense. Par exemple, la création de la CARD, une revue annuelle de défense coordonnée, a pour but d’accroître la transparence en matière de planification de défense. Les pays motivés pourraient utiliser un mécanisme du traité de Lisbonne (l’article 42.6) sur la coopération structurelle permanente, afin d’avancer en utilisant les outils que Bruxelles a mis sur la table fin 2016. La France et l’Allemagne pourraient également proposer la création d’un conseil européen de sécurité qui serait sanctuarisé dans l’agenda du Conseil européen : les chefs d’États seraient obligés de débattre de sécurité et de défense chaque année. Paris et Berlin pourraient d’ailleurs préparer ce débat par un conseil franco-allemand de défense en amont du Conseil européen, comme nous le suggérions dans la contribution « French and German Defence: The Opportunities of Transformation », et comme le propose d’ailleurs Emmanuel Macron dans son projet européen.

Ce conseil de sécurité opèrerait avec l’ensemble des pays de l’Union européenne car il est important que chacun puisse dialoguer autour des questions de sécurité et de défense. Mais les projets avanceraient en comité restreint afin de pouvoir progresser sur des sujets concrets. Ce groupe restreint n’évoluerait cependant pas en vase clos : il devrait tenir informés le reste des pays européens, de manière à ce qu’ils puissent rejoindre le comité s’ils le souhaitent.

Quels sont les risques liés à cette vision d’une Europe à géométrie variable ?

Trois contre-arguments s’opposent à cette vision d’Europe à plusieurs vitesses. Le premier consiste à dire que le Brexit renforce la nécessité que les 27 pays européens fassent preuve de cohésion car si l’on crée de nouveaux motifs de division, la machine européenne risque de se briser.
Le deuxième contre-argument rejoint le premier : il se fonde sur le risque de créer des Etats européens de « seconde zone » sur certains dossiers. La perception pour ces pays de se sentir au deuxième, voire au troisième rang européen peut miner encore davantage l’unité de l’UE.
Le troisième contre-argument pointe les dangers de l’émergence d’une « Europe à la carte ». Cette vision tuerait aussi à petit feu l’UE car elle ouvrirait la possibilité que certains Etats coopèrent là où ils voient des bénéfices mais ne collaborent pas lorsqu’ils n’en voient aucun. Cela remettrait en cause le principe même de l’UE, qui est de peser davantage à 27 que tout seul.

L’Union risque de définitivement se couper de ses peuples si elle ne fait pas preuve d’une capacité tangible à réagir aux chocs qui la secouent. C’est pourquoi il est plus dangereux aujourd’hui de ne rien faire que d’avancer en petits groupes.

Un dernier aspect politique doit également être pris en compte : rien ne bougera véritablement avant l’automne, pour la simple et bonne raison que la France est obnubilée par l’élection présidentielle et que l’Allemagne le sera bientôt également. Or, toutes ces propositions doivent être poussées par la dynamique du couple franco-allemand.

Le cercle vicieux de la course aux armements

IRIS - jeu, 23/03/2017 - 11:54

Donald Trump vient d’annoncer l’augmentation des dépenses militaires, actuellement de 600 milliards de dollars, de 9%, soit 54 milliards de dollars supplémentaires.

Dans son dernier discours sur l’état de l’Union en janvier 1961, le président et ex-général Eisenhower dénonçait l’importance du complexe militaro-industriel sur la détermination de la politique étrangère des États-Unis. Le débat de la campagne électorale entre Nixon et Kennedy portait en effet sur le fameux missil gap, fossé qui, selon Kennedy, donnait une avance à l’URSS en termes de nombre de missiles. C’est donc sur la base d’informations erronées que les États-Unis se sont lancés dans une course aux armements que les Soviétiques ont bien sûr suivie.

On ne voit pas l’utilité de l’augmentation annoncée par le président actuel, Donald Trump, si elle n’est pas assortie d’une stratégie claire. De plus, elle a lieu parallèlement à une coupe de 37% des crédits destinés aux départements d’État. Les programmes d’aides dans le domaine civil vont être sabrés, alors qu’ils peuvent jouer un rôle important pour la sécurité sur le moyen et long-terme. Trump donne ainsi raison au complexe militaro-industriel, qui est certainement le lobby le plus puissant aux États-Unis : l’industrie de défense et les casernes de l’armées sont réparties sur la totalité du territoire américain. Personne ne veut s’y opposer – Démocrates comme Républicains – au nom de la sécurité du pays. Mais il n’est pas certain que l’augmentation sans fin des dépenses militaires américaines ait une réelle incidence sur la sécurité. Le budget militaire américain était de 280 milliards de dollars en 2001 lorsque les États-Unis ont été frappés par les attentats du 11 septembre.

Même Barack Obama ne s’est pas opposé au complexe militaro-industriel, afin de ne pas être accusé de faiblesse. Malgré son désir d’appuyer sur le bouton reset dans les relations avec la Russie, il n’a pas remis en cause le principal programme qui envenime les relations Moscou/Washington : celui du système de défense anti-missile, qu’Obama avait pourtant qualifié de « système basé sur des technologies non prouvées, avec un financement inexistant pour une menace inconnue ».

Aujourd’hui, on assiste au niveau mondial à une nouvelle course aux armements, en dehors de toute rationalité. Le niveau des dépenses militaires est supérieur à ce qu’il était du temps de la guerre froide. Or, en 1990, lors du démantèlement du monde bipolaire et de l’implosion de l’URSS, on annonçait pouvoir enfin toucher les dividendes de la paix. Ils n’ont en fait été touchés que très provisoirement et les dépenses sont reparties de plus belle. La « menace du désarmement », comme le disait un jour un général, a été durablement écartée.

La course aux armements a également lieu en Asie qui connait une augmentation continue des dépenses militaires chinoises, suscitant par réaction une hausse de celles du Japon et des autres pays régionaux. Pendant très longtemps, le Japon a limité ses dépenses militaires à 1% du PIB, limitation aujourd’hui remise en cause.

Les rentrées d’argent dues à l’augmentation des ressources pétrolières ont notamment permis d’augmenter les dépenses militaires des pays du Golfe. L’Arabie saoudite a un budget militaire de 80 milliards de dollars, soit 20 milliards de plus que la Russie, qui bénéficie pourtant d’une place stratégique plus importante. L’Iran va certainement également accroître ses propres dépenses.

Donald Trump avait déclaré que l’OTAN était obsolète et avait menacé du retrait américain de l’organisation. Il n’en est finalement rien mais, de peur que les États-Unis s’en aillent, les pays européens risquent d’augmenter leurs dépenses militaires à hauteur de 2% du PIB, comme réclamé par Washington. Les Américains insistent en effet sur le burden sharing, le partage du fardeau des dépenses militaires. Par contre, ils restent muets sur le power sharing, alors que l’OTAN reste avant tout entre leurs mains.

Conscients qu’une course incontrôlée aux armements pouvait entraîner les grandes puissances dans un gouffre financier et que son caractère imprévisible créait un climat de méfiance internationale, Nixon et Brejnev avait mis en place un système d’Arms Control. Durant la guerre froide, ce dernier avait contenu l’augmentation infinie des dépenses militaires. La course aux armements constituait un cercle vicieux où chacun augmentait ses propres dépenses, de peur que l’autre ne le fasse également. Finalement, ce phénomène stimulait les uns et les autres mais amenait de l’insécurité, de par l’imprévisibilité qu’il provoque. Or, la stabilité nécessite de la prévisibilité. Mais le système d’Arms Control n’est plus.

Si du temps de la guerre froide, il suffisait que Moscou ou Washington s’entendent pour limiter leurs dépenses, dans un monde émietté, il n’y a ni centre de pouvoir ni organe collectif de sécurité : chacun se lance dans une course, justifiant l’augmentation de ses propres dépenses par l’augmentation des autres pays, qui eux-mêmes y participent. Malheureusement, on peut penser que cette course lancée ne sera pas rapidement stoppée et que les besoins civils importants, y compris en termes de sécurité, ne seront pas couverts. L’aspect militaire est bien sûr important mais la sécurité ne dépend pas que des facteurs militaires. Or, sous des prétextes divers et fallacieux, les pays donnent désormais la priorité à l’aspect militaire de la sécurité, ce qui va se traduire dans les faits par une plus grande insécurité.

« La stigmatisation de l’islam a donné à la France une image d’intolérance »

IRIS - jeu, 23/03/2017 - 09:48

Dans son livre « Je t’aimais bien tu sais ! Le monde et la France : le désamour ? » (éd. Max Milo), Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), explique « comment la France, le pays le plus populaire au sein du monde musulman, est devenu malaimé. » Ou comment l’Hexagone a perdu de sa superbe depuis 2004.

Le titre de votre livre sonne un peu comme une déception amoureuse…

Pascal Boniface : Oui, c’est tout à fait ça, la France était extrêmement populaire auparavant, elle l’est toujours, mais moins. Mon livre, ce n’est pas « Je ne t’aime plus » mais « Je t’aime moins qu’avant. » Il y a effectivement une perte de popularité de la France qui n’est pas totale, mais qui est réelle. Ce livre, c’est plutôt un cri d’alerte pour appeler le prochain président à se ressaisir et à prendre des décisions qui puissent faire que la France retrouve sa popularité à l’étranger. Une popularité qui s’éteint et qui s’efface progressivement.

Vous espérez un président qui reprenne la France en mains ? A première vue, cela semble mal parti…

Il faut voir effectivement, parce que, pour l’instant, il n’y a pas de débat sur l’international, ou trop peu. On a l’impression que les débats entre les candidats à la présidentielle se sont résumés au terrorisme et pas du tout de façon globale sur l’euro ou la place de la France dans le monde. Effectivement, on peut dire que les débats, pour l’instant, n’ont pas vraiment pris un tournant sur les questions régaliennes. Il nous faut un président qui ranime le vouloir vivre-ensemble à l’intérieur et qu’il ait une politique étrangère plus indépendante et plus emblématique à l’extérieur.

« L’image de la France s’est dégradée »

L’obsession des politiques pour l’Islam peut-elle porter préjudice à la France ?

Je constate que l’image de la France s’est dégradée, d’une part car la diplomatie française est moins flamboyante qu’auparavant, mais aussi car les débats internes sur l’Islam — qui sont des débats de stigmatisation — ont donné à ce pays une image d’intolérance, alors qu’une grande partie de son prestige était dûe à son image d’ouverture et de tolérance. Nous vivons dans un monde globalisé et les débats internes ont des répercutions internationales. Et dans la mesure où le débat sur l’Islam est caricatural et excessif, on donne un peu cette image de pays fermé sur lui-même, de pays intolérant. Nous sommes en train de perdre une partie de cet avantage d’ouverture et de tolérance.

L’Islam risque pourtant d’être, pour encore longtemps, au cœur de la campagne présidentielle…

C’était pire pendant les primaires, certains candidats ont fait de l’Islam une question majeure et on peut constater que ceux qui l’ont fait — Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé, Manuel Valls — ont perdu les primaires. Pour la présidentielle, on voit quand même que les débats sont un peu plus politiques, moins centrés sur l’Islam de façon négative. Plus que les politiques, ce sont aussi les médias qui ont cette obsession. J’ai fait dans mon livre une recension de toutes les couvertures de magazines stigmatisant les musulmans. Le climat actuel n’est pas une surprise quand on fait la somme de toutes ces Unes et également de tous les débats télévisés qui sont, parfois, menés de façon caricaturale.

« Beaucoup de politiques ont pensé qu’un discours antimusulmans viendrait accroître leur popularité »

Politiques ou médias, qui est le plus responsable ?

La part de responsabilité est partagée, parce qu’il y a beaucoup de politiques qui ont embrayé sur ce thème en pensant qu’un discours antimusulmans viendrait accroître leur popularité. Mais une fois encore, ceux qui ont joué ce jeu pendant les primaires ne les ont pas gagnées.

La France a récemment voulu jouer un rôle de médiateur en faveur de la paix au Proche-Orient. Etait-ce un sommet voué à l’échec ?

Le but de cette conférence était d’essayer une dernière fois de régler le conflit de façon diplomatique. En cas d’échec, Laurent Fabius avait affirmé qu’il y aurait une reconnaissance automatique de la Palestine. Mais François Hollande, qui s’y est engagé fin 2012, ne l’a pas fait. La conférence a eu lieu et Israël n’a pas voulu y participer. François Hollande a réitéré le fait qu’il n’y aurait pas reconnaissance. Là encore, la France a perdu de sa popularité, car parmi les pays occidentaux, c’était l’un des seuls à défendre les droits du peuple palestinien. Le fait qu’on y renonce par manque de courage politique contribue, à sa façon, à l’effacement de notre popularité.

La France est-elle encore le pays des droits de l’Homme ?

Elle les défend moins qu’avant à l’étranger et la prolongation de l’état d’urgence peut poser problème à l’intérieur.

Des solutions existent-elle pour regagner ce prestige ?

D’une part, en luttant réellement et pas seulement verbalement contre les discriminations à l’égard des musulmans sur le plan de la politique intérieure. D’autre part, en redonnant un peu de flamboyance avec une politique étrangère plus forte.

On parle beaucoup du conflit palestinien mais la situation, par exemple, des Rohingya est sous-médiatisée. Pourquoi cette géométrie variable dans nos indignations ?

Car le Proche-Orient est quand même à côté de chez nous, nous avons une histoire avec sa région : il y a en France une importante communauté juive et musulmane, et c’est vrai que les Rohingya, ça nous paraît plus lointain, même si les violations sont importantes. Le fait que cela se déroule à des milliers de kilomètres et que cela a moins à voir avec l’histoire immédiate fait que cela n’agite pas autant les débats en France.

Entretien réalisé par Yunes Bel Hadj

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ARI 22/2017 - 23/3/2017
Mira Milosevich-Juaristi

El conflicto de Ucrania sigue siendo prueba de la creciente ambición revisionista de Rusia, de la fragilidad del Estado ucraniano y una de las ordalías impuestas a Occidente para devolver legitimidad al orden mundial de la Guerra Fría.

Afrika zwischen G20 und Marshallplänen

SWP - jeu, 23/03/2017 - 00:00

Im Jahr 2017 steht Afrika weit oben auf Europas und vor allem Deutschlands politischer Agenda. Gegenwärtig ändern sich die Rahmenbedingungen der Beziehungen zu Afrika. Gründe dafür sind, dass die USA sich stärker auf sich selbst konzentrieren, Chinas Wirtschaftswachstum sinkt und einige Wirtschaftspartnerschaftsabkommen der EU mit regionalen Gemeinschaften in Kraft treten. Nicht nur ist Afrika Schwerpunkt der deutschen G20-Präsidentschaft. Diskutiert wird auch über »Marshallpläne«, die der Bundesminister für wirtschaftliche Zusammenarbeit und der Präsident des Europäischen Parlaments vorgeschlagen haben. Diese Initiativen eröffnen Europa und Deutschland die Chance, Grundlagen der Zusammenarbeit mit Afrika auszudifferenzieren.

Ohne die kurdische PYD keine Lösung für Syrien

SWP - jeu, 23/03/2017 - 00:00

Russland hat bei den Syrien-Gesprächen im kasachischen Astana im Januar, Februar und März 2017 die Federführung übernommen und den Gesprächspartnerinnen und -partnern Verfassungsvorschläge unterbreitet. Damit bekräftigt Moskau seinen Anspruch, Syriens Nachkriegsordnung maßgeblich mitzugestalten. Gleichzeitig legt die neue US-Administration ihren militärischen Kurs für Syrien fest. Zum Ärger Ankaras berücksichtigen sowohl die russische Initiative als auch die US-Pläne Interessen der nordsyrischen Kurdenpartei PYD mit, die beim Kampf gegen den »Islamischen Staat« (IS) eine entscheidende Rolle spielt.

Celebrating 10 Years of the ERC! Grassrootsmobilise and its milestones

ELIAMEP - mer, 22/03/2017 - 12:27

The European Research Council (ERC) is celebrating its first 10 years and we would like to share in this by presenting the achievements and milestones of Grassrootsmobilise, the first ERC-funded social science research programme in Greece, hosted by ELIAMEP.

GRASSROOTSMOBILISE MILESTONES

Directions in Religious Pluralism in Europe Examining Grassroots Mobilisations in the Shadow of European Court of Human Rights Religious Freedom Jurisprudence (Grassrootsmobilise) explores the mobilisation of grassroots level actors in the wake of ECtHR religious freedom cases in order to determine the nature and extent of European juridical influence on religious pluralism at the local and national level. In the light of scholarly debates questioning the direct effects of courts, Grassrootsmobilise studies developments that take place ‘in the shadow of the courts’. It examines the extent to and ways in which court decisions define the opportunity structures and discursive frameworks within which citizens act. What is the aftermath of the Court’s religion jurisprudence in terms of its impact on social actors? What rights consciousnesses might be developing, and to what potential effects, concerning religion-related rights at the national and local level?

Grassrootsmobilise necessarily employs a bottom-up, methodologically innovative and multidisciplinary approach to address these questions. Qualitative fieldwork is employed by a team of postdoctoral researchers in 4 country case studies, including in-depth interview research with religious (minority and majority) actors, representatives of secular, religious, and other ideological NGOs, cause lawyers and judges, and state representatives managing religion-related policies.

Following a mapping process to identify particularly salient issue areas, the team has focused its research on a) mobilisations taking place ‘in the shadow’ of the ECtHR around religious education and the legal status of religious minorities and b) one specific ECtHR case against each country studied, in order to understand the mobilisation processes leading to and in the aftermath of the cases. Both tracks represent heretofore unstudied areas.

The above is supplemented by quantitative and qualitative research on references to the ECtHR religion-related case law in national print media and within national courts. The national courts study comprises a 3-stage process, the first two entailing quantitative studies and the 3rd a qualitative study of 5 salient local and national level cases, including interviews with relevant judges and lawyer and an analysis of the plaintiffs’ submissions to the court.

To complete the picture of how mobilisations may impact upon religious pluralism in Europe, the Principal Investigator (PI) studies ‘grasstops’ (transnational and supranational) mobilisations around the ECtHR on matters related to religion: she has conducted in-depth interviews with former and current ECtHR judges; representatives of NGOs which lobby around religion-related issues at the European level; and cause lawyers handling religion-related cases in the ECtHR.

To date, research results have been disseminated through a variety of methods: Grassrootsmobilise has been presented by the PI at international conferences, in summer school courses and at university research seminars; the PI has published a journal article building on the GRM project proposal, and another based on her grasstops mobilisations research; GRM research in the domain of religion and education was presented at the 2016 EASR Conference and has been accepted for publication as a special issue of a journal; our research related to the legal status of religious minorities was presented at an international conference on Religion and Human Rights, the researchers are preparing book chapters on the topic for a volume edited by the PI, and they will contribute related papers to a special issue of a journal emanating from the said conference; our research on ECtHR references in national courts was presented at the ICLARS conference in September 2016; finally further research was presented by individual researchers at the EUREL and ESA Conferences, the International Workshop at the Carlos III University of Madrid, at the Universitat Autònoma de Barcelona and at the LSE Hellenic Observatory. Our website disseminates much of our research data to both an academic and non-academic audience, and our quarterly newsletter reaches a 500-strong list of stakeholders and researchers.

Presentation of ELIAMEP Study on relations between Greece and Bulgaria

ELIAMEP - mer, 22/03/2017 - 11:58

On 10 March 2017, ELIAMEP’s South-East Europe Programme hosted a roundtable discussion on the relations between Greece and Bulgaria. Dr. Ioannis Armakolas, Head of the South-East Programme together with Yorgos Christidis, Assistant Professor at the University of Macedonia, presented findings of the Programme’s latest report entitled “Greek-Bulgarian Relations: Present State and Future Challenges”. The report provides an overview of many key aspects of relations between the two countries, including political and diplomatic issues, the economy, energy and infrastructure, public opinion attitudes and media representations, disputes over heritage issues etc. The presentation of the report was followed by a lively round-table discussion, chaired by the ELIAMEP’s Director General Thanos Dokos, among attendees from the diplomacy, the academia and Greek media. Participants discussed the report’s findings, assessed Greece’s current relations Bulgaria as well as how bilateral relations might be further improved in the future. The report is available here.

Pre-call for applications for ‘Marie Skłodowska- Curie actions- Individual Fellowships’

ELIAMEP - mer, 22/03/2017 - 11:48

The Hellenic Foundation for European and Foreign Policy (ELIAMEP) invites pre-applications from researchers who wish to spend 12-24 months at ELIAMEP as part of the “Marie Skłodowska-Curie Individual Fellowship” Programme (MSCA-IF-2017), funded by the European Commission. Researchers accepted for this scheme will devote their time to conducting research, preparing publications, engaging in knowledge transfer, and developing their professional networks.

Applicants must have a doctoral degree or at least four years’ full-time research experience by the time of the call deadline. Applicants can be of any nationality but they must not have spent more than 12 months in the last 3 years in Greece (mobility rule).

Fellowships take form of European Fellowships or Global Fellowships.

European Fellowships are open to researchers either coming to Europe from any country in the world or moving within Europe. The researcher must comply with the rules of mobility.

Global Fellowships are based on a secondment to a third country and a mandatory 12 month return period to a European host. The researcher must comply with the rules of mobility in the country where the Global Fellowship secondment takes place, not for the country of the return phase.

ELIAMEP welcomes project proposals from all areas of social sciences and the humanities. However, priority will be given to those projects that fit best with ELIAMEP’s existing research interests and orientations and gain the support of at least one ELIAMEP senior researcher. The project proposal will be submitted jointly by the researcher and ELIAMEP.

ELIAMEP has an extensive and prestigious record of hosting international doctoral and postdoctoral fellows. Over the last years, it was host organisation in three Intra-European Marie Curie fellows, all of whom have made significant advances in their careers. Currently, ELIAMEP hosts the REPLICIAS project (Architectural replicas in the scramble for the past: Politics of identity in Istanbul, Athens, Skopje), funded by the 2016 call of the “Marie Skłodowska-Curie Individual Fellowship” Programme.

Researchers who wish to cooperate with ELIAMEP for the submission of a proposal should check that they fulfill the respective eligibility criteria and then send an expression of interest, consisting of a short CV and a two-page summary presentation of their research proposal, to development@eliamep.gr .

Proposals will be pre-selected on the basis of internal evaluation and the availability of suitable supervision. Candidates will be informed of the results of the pre-selection well before the call deadline.

Expressions of interest may be submitted to ELIAMEP up to 10 June 2017.

 

 

De l’OMS et de sa gouvernance : quels enjeux pour le futur directeur général ?

IRIS - mer, 22/03/2017 - 11:26

L’élection présidentielle américaine a occupé notre automne, choqué notre hiver et aujourd’hui encore on parle de campagne électorale : en France, en Allemagne, en Équateur, en Mongolie, aux Pays-Bas, en Iran… Derrière cette agitation se cache depuis quelques mois une autre élection, plus confidentielle mais pour autant aussi importante : celle de la direction générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le 25 janvier 2017, après un « grand oral » où cinq candidats ont pu présenter leurs visions et priorités pour l’OMS de demain, le conseil exécutif de l’organisation a sélectionné par vote les trois derniers finalistes : le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, le Dr David Nabarro et le Dr Sania Nishtar. Et c’est le 27 mai prochain que l’assemblée mondiale de la santé nommera le nouveau directeur général de l’OMS pour les cinq prochaines années, voire les dix prochaines.

Des candidats cosmopolites pour un poste à haut profil

Autour du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, les foudres se déchainent. Seul non-médecin (M. Tedros est docteur en philosophie) en lice, il ne laisse personne indifférent et ne se sied pas de la neutralité. On l’adore ou on le hait. Sur le papier, il est le directeur général idéal. Parcours exemplaire en Éthiopie, son pays d’origine, il enchaîne les postes à responsabilité et occupe le ministère de la Santé de 2005 à 2012. Il entame alors une réforme du système de santé du pays en améliorant l’accès aux soins pour des millions d’Éthiopiens et en travaillant sur le problème de manque de ressources humaines en santé. Sous son mandat, plus d’une dizaine de facultés de médecine ont ouvert en Éthiopie et le pays devient un modèle reconnu dans le renforcement des systèmes de santé. M. Tedros reprend aujourd’hui cette thématique dans son programme pour l’OMS de demain : réformer l’organisation en la tournant vers l’opérationnalité, les résultats et la santé pour tous. Vision à laquelle il ajoute l’assurance de la sécurité sanitaire, un focus sur les femmes, enfants et adolescents, ainsi que sur les conséquences du réchauffement climatique.

Dr Tedros a joué un rôle déterminant dans de nombreux fonds globaux, dont le paludisme, le VIH et la vaccination (Gavi). En 2012, il devient ministre des Affaires étrangères. D’autre part, étant adoubé très tôt par l’Union africaine et étant le seul candidat africain à la succession du Dr Margaret Chan, le Dr Tedros pourrait bénéficier de la règle de l’alternance géographique. Usage qui aurait pu être une voie royale pour le Dr Tedros, l’Afrique n’ayant à ce jour jamais été à la tête de l’OMS, si le comité exécutif n’avait pas décidé cette année de prendre une décision basée sur les compétences et non sur l’origine géographique du candidat. Arrivé en tête lors du vote préliminaire (30 voix) par le conseil exécutif qui désigna les 3 candidats finalistes, le Dr Tedros pourrait être désigné comme « favori ». Cependant, quelques failles entachent le vernis de sa « très chère » candidature. Plusieurs questions font jour, dont l’origine des énormes moyens qui financent sa campagne. Notons également les voix qui s’élèvent depuis l’Éthiopie (et ailleurs), où étonnement et indignation se partagent l’affiche face à la candidature du Dr Tedros. Agacement qui a mené certains Éthiopiens à venir manifester jusque devant le siège de l’organisation à Genève, pendant que leur « champion » présentait son programme au comité de sélection. Quelques ombres planent en effet sur son parcours : corruption, contestation de ses résultats en tant que ministre de la Santé, participation à un gouvernement accusé d’avoir violé les droits de l’Homme… Lorsque certains évoquent l’accès aux soins qu’il a renforcé en Éthiopie en multipliant le nombre de médecins, les autres rétorquent que la qualité ne se suffit pas de la quantité. Entre autres, le manque de professeurs, de livres et de services compétents pour accueillir les nouveaux étudiants ont amené certains observateurs extérieurs à se demander si cette nouvelle génération de médecins mal formés ne risque pas de créer plus de problèmes qu’elle n’est censée en résoudre.

Le Dr Sania Nishtar, première femme cardiologue au Pakistan et ancienne ministre des Sciences et technologie, Education, Information et Télécom, milita pour obtenir le rétablissement du ministère de la Santé dans son pays. Elle est également la fondatrice de l’ONG Heartfile, qui analyse les politiques de santé et promeut les solutions innovantes à l’amélioration du système de santé pakistanais. Elle présente un parcours des plus polyvalents : ministre, fondatrice d’ONG, auteur, clinicienne… Le Dr Nishtar axe aujourd’hui sa campagne sur la nécessité pour l’OMS de promouvoir les partenariats autant avec les autres institutions de l’ONU, qu’avec les ONG et le secteur privé. Ses engagements sont portés sur l’interaction santé-climat, sur un soutien aux pays pour la réalisation des objectifs du développement durable, ainsi que sur une opérationnalité renforcée lors des urgences sanitaires. Pour passer de la théorie à la pratique, le Dr Nishtar souhaite s’appuyer sur de nouveaux modèles de financement, le tout dans une transparence qui se veut exemplaire. Les 28 voix obtenues lors du vote par le comité exécutif la placent en seconde position pour le dernier round. Toutefois, si finalement l’OMS choisissait de laisser parler l’origine géographique des candidats, cela occulterait très rapidement la candidature du Dr Nishtar originaire d’Asie, tout comme le Dr Chan, actuelle DG de l’OMS. Le Dr Nishtar a été candidate en 2015 à la nomination du Haut-commissaire de l’UNHCR, durant laquelle elle s’est retrouvée en sélection finale face à trois candidats occidentaux, évoquant l’expérience de ses parents qui accueillaient des réfugiés afghans chez eux en 1979. Certains pensaient que nommer un commissaire originaire d’un pays d’accueil de réfugiés aurait permis de donner un signal fort sur l’importance de réunir toutes les parties prenantes pour résoudre cette problématique. Moins de six mois après la nomination de Mr Filippo Grandi à la tête de l’UNHCR, Dr Nishtar était déjà en pleine campagne pour la présidence de l’OMS. Opportunisme ou défaut de ciblage en 2015 ?

Le Britannique Dr David Nabarro a, quant à lui, récolté 18 voix mais il faut également noter la présence lors de ce vote de deux autres candidats européens : le Français, Pr Philippe Douste-Blazy, ainsi que l’Italienne, Dr Flavia Bustreo, qui ont chacun récolté 14 voix. La redistribution de ces 28 voix « européennes » sera à coup sûr déterminante dans la nomination fin mai prochain du prochain DG de l’OMS. La loyauté régionale n’est pour autant pas évidente. Le Dr Nabarro, soutenu de façon moins franche par son gouvernement, ainsi que la perspective du Brexit, ne prédisposent pas les pays européens au soutien inconditionnel du candidat britannique. Le Dr Nabarro cumule 30 ans d’expérience dans les domaines de la santé publique, de la nutrition et du développement. Ayant rejoint les rangs de l’OMS en 1999, il jouit d’une grande connaissance du fonctionnement intrinsèque de l’organisation. Il a enchaîné depuis lors une dizaine de nominations par les secrétaires généraux successifs de l’ONU pour gérer les grandes thématiques de notre temps, la malnutrition et la promotion de la sécurité alimentaire. Il occupait jusqu’à récemment le poste de conseiller spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Dans son programme, le Dr Nabarro expose sa vision d’une organisation débarrassée de sa lourdeur administrative et bureaucratique, qui fonctionnerait davantage sur un mode horizontal. Programme dans lequel on retrouve les grandes lignes de ce qui a fait son parcours jusqu’à aujourd’hui : l’alignement sur les Objectifs du développement durable (ODD), en faisant évoluer l’organisation vers une structure plus horizontale, interdisciplinaire et intersectorielle ; le rétablissement de la confiance des pays pour faire de l’OMS un partenaire fiable, afin de travailler à l’aboutissement des ODD ; la promotion des politiques sanitaires centrées sur l’individu ; et bien sûr la transformation de l’OMS pour répondre aux flambées épidémiques.

Le Dr Nabarro fut celui à qui on demanda de lutter contre Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014. Sa mission était de « définir l’orientation stratégique pour la riposte face à la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest ». Mission décidée pour août 2014, alors que le virus comptait déjà à son actif 1711 cas, 932 décès et que 9 nouveaux cas suspects venaient de se déclarer au Nigeria. (Rappelons que le virus s’était retrouvé à Lagos, mégapole du Nigéria de plus de 13 millions d’habitants, par le biais d’un vol commercial). Le 8 août 2014, après le cri d’alarme de Médecins sans frontières (quasiment le seul acteur sur le terrain pendant que l’OMS annonçait qu’il n’y avait pas lieu de fermer les frontières), l’OMS déclare enfin une urgence de niveau 3. La crise Ebola est l’un des chocs qui a ébranlé la crédibilité de l’OMS ces dernières années auprès de l’opinion publique et des différents acteurs de la société civile. Une crise qui en deux ans a fait plus de 11 000 victimes et pour laquelle le Dr Nabarro déclare lui-même en décembre 2015 à la fin de sa mission : « En l’espace de quelques mois, nous avons vu le nombre de cas commencer à diminuer, essentiellement parce que les gens eux-mêmes ont pris leur destin en main et se sont approprié la riposte. » C’est à peu près le ressentiment des gens sur le terrain (population, société civile, ONG, staffs médicaux) après avoir été livrés à eux-mêmes avec un manque de moyens, de connaissance, de formation, de matériel, de ressources humaines, etc. Cette mission était probablement aussi nécessaire que trop tardive, avec une réponse mal coordonnée et un personnel sur le terrain à peine formé. À voir s’il faut encenser le Dr Nabarro pour avoir accepté cette mission kamikaze ou s’il faut se poser d’autres questions.

Début 2014, lors du Global health cluster (GHC au siège de l’OMS) réunissant les différents acteurs santé travaillant en partenariat avec l’OMS, s’est posée la question : « Comment faire pour éviter la propagation du virus Ebola ? Comment faire pour protéger nos équipes terrains ? ». Les représentants de l’organisation ont répondu : « Allez voir MSF (Médecins sans frontières) ». Notons que les rôles princeps de l’OMS sont : prendre la tête de file concernant les questions essentielles de santé ; Fixer des normes et des critères ; Fournir un appui technique. Trois des six tâches phares de l’organisation balayées en trois petits mots…. Aussi, ce jour-là pour de nombreux acteurs, l’OMS a perdu le peu de confiance qu’on lui attribuait encore.

Et pourtant, on veut encore croire en l’organisation. Il devient urgent pour l’OMS de se réinventer pour ne pas mourir dans l’indifférence générale. La société civile s’organise et commence déjà à marcher dans les pas de ce que devrait être aujourd’hui l’organisation, notamment par le biais de MSF – dont le rôle primordial dans la crise Ebola n’est plus à démontrer (notons la première place de MSF au classement 2015 par NGO Advisor, ainsi promu « meilleure ONG mondiale ») – et de la création de la Coalition for epidemic preparedness innovations (CEPI) en janvier 2017. Cette dernière ambitionne de mettre en place un nouveau système afin de contrer les obstacles au développement des vaccins contre les épidémies risquant de devenir pandémie. Le CEPI est une initiative des gouvernements norvégiens, indiens (rappelons ici la place centrale de l’Inde comme centre de développement de vaccins et de médicaments à faible coût), du Forum économique mondial et de la Bill & Melinda Gate Foundation. Cette coalition a été créée suite aux évaluations « de haut niveau de la réaction à Ebola réalisées par des experts qui ont conclu que le système actuel était défectueux »[1].

Comment redonner à l’OMS une place légitime au sein de la santé globale ?

La deuxième moitié du siècle dernier a été la plus importante jamais vécue en termes d’amélioration de santé au niveau global. Les ATB, l’hygiène et quelques autres innovations au final « assez peu » coûteuses (sur le terrain) ont permis des progrès indéniables. Nous sommes actuellement arrivés aux limites de ce système fonctionnant au « quick win ». Après avoir mis sous perfusion la santé dans les pays en développement, il faut dorénavant favoriser la construction de véritables systèmes de santé. Soutenir la construction d’une vingtaine de facultés de médecine sans matériels, ni professeurs, n’est ni adaptée, ni souhaitable. Il faut dorénavant penser des politiques sur le long terme qui soient structurées, cohérentes et de fait… coûteuses. Le défaut de financement actuel de l’OMS représente assez bien l’intérêt que représentait hier – et parfois encore aujourd’hui -, la santé dans les considérations internationales. En 2017, l’OMS fonctionne avec un quart du budget de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP). Quand on connaît les difficultés de l’APHP pour assurer sa mission (délai d’attente, manque de personnel, condition de travail pour le personnel, etc.), il est aisé de se rendre compte de l’impossibilité pour l’OMS de remplir ses objectifs sans réajustement substantiel de son budget.

Depuis le début de cette campagne, chacun soutient son candidat. L’Afrique derrière le Dr Tedros, l’Inde derrière le Dr Nishtar – sous prétexte qu’elle aurait la meilleure compréhension des challenges auxquels le sous-continent sud-asiatique est confronté – et les Occidentaux derrière le Dr Nabarro. Les réseaux sociaux pullulent de messages de félicitations « au Dr Tedros qui a devancé tous les candidats occidentaux au premier round de l’élection du nouveau DG de l’OMS », ou encore « c’est une femme, elle saura mieux répondre aux challenges auxquels font face les femmes en termes de santé ». Au niveau gouvernemental, même combat : il faut à tout prix placer son candidat aux plus hauts postes de l’ONU pour gagner en influence et leadership. L’humanité n’a toujours pas compris qu’elle était faite pour vivre ensemble.

Un directeur général pour l’Organisation mondiale de la santé. Il faut parfois savoir développer l’acronyme pour se rendre compte que nous sommes tous concernés. Aujourd’hui, nous sommes tous différents c’est vrai, mais surtout tous semblables. Le système human leucocyte antigen (HLA) se fiche de votre origine, de votre religion ou de votre statut social, tout comme le human Immuno deficiency virus (HIV) et l’anophèle porteuse du paludisme d’ailleurs. Pareillement, peu importe si le prochain DG est pakistanais, éthiopien ou anglais : nous souhaiterions juste un/e DG qui, en sortant de son bureau au 7e étage à droite en sortant de l’ascenseur, redonne à l’OMS son essence et sa crédibilité.

Un/e DG qui trouverait un moyen d’augmenter de façon pérenne son financement et de ne plus dépendre des contributions « ciblées » des pays qui l’entravent dans la réalisation des objectifs à long terme. Peut-être même arriver à convaincre ses contemporains de l’importance d’investir enfin dans la santé et de travailler avec les gouvernements pour se servir de leurs grandes entreprises « pathogènes » afin de financer et de promouvoir la santé. (Disons dans le désordre : l’industrie des sodas, des barres chocolatées, les constructeurs automobiles, l’industrie du pétrole, du charbon, des transports, du tabac, des jeux-vidéos, l’industrie de l’armement, etc.) Il s’agit de repenser l’organisation, de sortir de sa bureaucratie handicapante, d’accélérer les processus, mais surtout d’en finir avec cette réforme si chronophage. Il faudrait reconnecter l’organisation à la réalité du terrain, gagner en opérationnel et soyons fou : avoir son propre « MSF » ! Il est aussi temps de travailler la communication et le leadership entre les bureaux régionaux et le siège, d’évaluer et (in)valider les facultés de médecine/sages-femmes/infirmiers, pour qu’à travers le monde on cesse de se retrouver avec des médecins dont le cursus ne dépasse pas 18 mois (!).  L’OMS doit sortir de cette vision verticale, autant en termes de politique de santé, qu’en termes de prise en charge du patient. Aussi, on ne devrait pas avoir à trancher entre les attentes de certains acteurs, qui souhaitent voir l’OMS endosser le rôle de « pompiers » en cas d’épidémie, et d’autres qui attendent une aide à la construction des systèmes de santé ; mais il s’agit plutôt d’assumer les deux fonctions (cf. « Art 2- FONCTIONS » C et D de la constitution de l’OMS.

En relisant la constitution de l’OMS pensée, écrite et entrée en vigueur en 1948, on retrouve la quasi-totalité des programmes des candidats : les partenariats, l’assistance technique en cas d’urgence, l’aide aux gouvernements à renforcer leurs services de santé, l’établissement et l’entretien des services d’épidémiologie et de statistique… Que devons-nous en penser bientôt 70 ans plus tard ? Je ne veux pas croire que la seule nouveauté de ce XXIe soit l’impact du changement climatique sur notre santé…

[1] WHO Ebola Interim Assessment Panel, Harvard-LSHTM Independent Panel, US National Academy of Medecine and the UN Secretary General’s High level Panel.

Weltwassertag: Warum die Wiederverwendung von behandeltem Abwasser kein Selbstläufer ist

In vielen Ländern werden Siedlungsabwässer in der Landwirtschaft genutzt – allerdings meist ohne vorherige Reinigung. In Pakistan etwa, im Umland der Großstädte Lahore und Faisalabad, nutzen die Bauern die Abwässer beim Anbau von Gemüse. Dessen Verzehr ist mit erheblichen Gesundheitsrisiken verbunden. Der Weltwasserbericht, der alljährlich zum Weltwassertag erscheint und unter der Federführung der UNESCO erstellt wird, macht 2017 die Wiederverwendung von geklärtem Abwasser zum Thema. Damit könnte man, theoretisch, zwei Fliegen mit einer Klappe schlagen: die Sanitär- und Gesundheitsversorgung verbessern und die Konkurrenz um knappes Süßwasser in wasserarmen Regionen entschärfen. Dazu bedarf es allerdings eines Paradigmenwechsels – diesen fordert auch der Weltwasserbericht 2017: es gehe nicht mehr nur um Reinigung und Entsorgung der Abwässer, sondern um Wiederverwendung, Recycling und Wertstoffrückgewinnung. Trotz der offensichtlichen Vorteile ist die Wiederverwendung von geklärten Abwässern kein Selbstläufer. Warum dies so ist, zeigen Erfahrungen aus mehreren Ländern. Geringe Anschlussgrade In Indien werden nur zehn Prozent des insgesamt anfallenden Abwassers behandelt, und nur rund ein Drittel der städtischen Haushalte ist an die Kanalisation angeschlossen. Gleichzeitig schießen mit der rapiden Urbanisierung neue – geplante und ungeplante – Wohnviertel in die Höhe, sodass die Zahl der Haushalte zunimmt, die angeschlossen werden müssten. Verfügbares und bezahlbares Land für den Bau von großen Kläranlagen und langen Leitungssysteme ist knapp. Es müssten andere Technologien als die klassischer Großkläranlagen mit tiefliegenden Abwassersammlern eingesetzt werden, da diese z.B. in Küstenstädten wegen der hohen Grundwasserspiegel keine Option sind. Knappe Finanzmittel der Kommunen, hohe Bodenpreise, niedrige Wasserpreise und die Bevorzugung konventioneller Großkläranlagen behindern hohe Anschlussgrade – und somit auch die Wiederverwendung geklärter Abwässer. In Brasilien sind fast 60 Prozent der städtischen Bevölkerung (98 Millionen) an Abwassersysteme angeschlossen, und im Durchschnitt werden rund 40 Prozent der Abwässer und 70 Prozent der gesammelten Abwässer behandelt, die eine Wiederverwendung unproblematisch machen würde. Hier sind es meist nicht nur mangelnde Finanzmittel: Es fehlt den kleinen Gemeinden an Fachkräften, sowohl für die Planung als auch für den Betrieb der Anlagen. Auch sind die Abwassergebühren auf den Wasserverbrauch der Haushalte bezogen – und deshalb zu niedrig bemessen, so dass keine Kostendeckung bei der Abwasserbehandlung erreicht wird. Jordanien hat Erfolg mit dezentralen Anlagen Jordanien gehört zu den wasserärmsten Ländern dieser Erde. Es nutzt den größten Teil des Grund- und Oberflächenwassers in der Landwirtschaft. Die Nationale Wasserstrategie fördert deshalb die Wiederverwendung von behandelten Abwässern – mit einigem Erfolg. Die Abwässer der Hauptstadt Amman werden geklärt in den Zarqa-Fluss eingeleitet, so dass die Landwirte im Jordantal diese zur Bewässerung nutzen können. Erfolgreich sind aber auch erste dezentrale Kläranlagen, die behandelte Abwässer für die Bewässerung von Grünanlagen bereitstellen: die Anlage in Mogablane, im Umland von Amman und die Anlagen in Hotels am Toten und Roten Meer. Die Betriebskosten sind geringer als die Kosten, die mit der Leerung von Sickergruben und dem Abtransport durch Trucks hin zur nächsten Kläranlage entstehen; zudem entfallen Kosten (umgerechnet etwa 6500 Euro monatlich) für die Anlieferung von Süßwasser zur Bewässerung der Grünanlagen. Qualitätsstandards und Monitoring Im Jordantal bevorzugen die Landwirte, die für den europäischen, v.a. den britischen Markt produzieren, dennoch die Nutzung von Grundwasser, da die Kosten geringer sind als die Gestehungs- und Betriebskosten geklärter Abwässer, aber auch wegen der unzuverlässigen Qualität der behandelten Abwässer. Die Landwirte riskieren den Verlust von Marktanteilen, wenn ihre Produkte nicht den Qualitätsanforderungen der Abnehmerländer entsprechen. Qualitätsschwankungen der behandelten Abwässer behindern auch in Tunesien die Wiederverwendung in der Landwirtschaft. In dem Bewässerungsgebiet Oueljet El Khoder wurde deshalb die Medenine-Kläranlage aufgerüstet, um die gesetzlichen Qualitätsstandards zu erfüllen. Ein Labor sorgt für die kontinuierliche Überwachung der Wasserqualität, und ein computergestütztes System ermöglicht allen Betroffenen, v.a. den Landwirten, Zugriff auf die Daten; per SMS können zudem im Notfall Informationen verschickt werden. Anreize fehlen Der Investitionsbedarf in Kanalisationssysteme, Kläranlagen und Verteilersysteme hin zu den landwirtschaftlich genutzten Flächen, die eine Wiederverwendung erst möglich machen, ist immens. In Jordanien und Tunesien, aber auch in Indien und Brasilien, fehlt es den Gemeinden an Finanzmitteln. Solange Grund- und Oberflächenwasser billiger ist, wenn nicht gar umsonst, wird der größte Wasserverbraucher, die Landwirtschaft, behandelte Abwässer nicht nutzen. Für die Landwirte müssen Anreize geschaffen werden, damit sie diese Ressource nutzen. Zudem werden qualifizierte, kompetente Fachkräfte für den Betrieb von Kläranlagen und für die Qualitätssicherung gebraucht. Man darf gespannt sein, welche Lösungen der Weltwasserbericht 2017 bereithält, damit der Paradigmenwechsel Realität wird – regionale Wasserknappheit kann diesen auf jeden Fall befördern.

Der Front National

SWP - mer, 22/03/2017 - 00:00

Frankreich wählt – im April und Mai 2017 den Präsidenten der Republik, im Juni die Abgeordneten der Nationalversammlung. Dabei steht eine Partei besonders im Fokus: der rechtsextreme Front National (FN). Demoskopen prognostizieren, dass Parteichefin Marine Le Pen in die Stichwahl um das Präsidentenamt einziehen und dem FN auch bei den Parlamentswahlen einige Mandate sichern wird. Frankreich und der Front National – warum geht diese Gleichung immer mehr auf? Um zu verstehen, warum gut ein Viertel der französischen Wählerinnen und Wähler für diese Partei stimmt, muss man den Blick zunächst auf Marine Le Pen richten. Die FN-Vorsitzende will das politische, wirtschaftliche und gesellschaftliche System Frankreichs »von innen« verändern. Um die dazu nötige Macht zu erlangen, hat sie die Partei »entdiabolisiert« und den FN inhaltlich neu verortet. Entscheidend für die längerfristigen Erfolgsaussichten der Partei sind allerdings grundlegende Konfliktlinien, die sich in der französischen Gesellschaft verändert haben. Dadurch eröffnet sich Raum für den FN. Marine Le Pens größter Erfolg besteht darin, diese Wandlungsprozesse zu erkennen und gezielt zu adressieren. Gleiches haben die etablierten Parteien des Landes versäumt. Um den Vormarsch des FN zu stoppen, müssen auch sie auf die Veränderungen reagieren. Noch hindert das französische Wahlsystem den FN daran, die Macht zu erlangen. Doch gelingt es den anderen Parteien nicht alsbald, sich personell zu erneuern und neben der gesellschaftlichen Mitte auch wieder (vermeintliche) Randgruppen anzusprechen, droht der FN in Frankreich auf absehbare Zeit die stimmenstärkste Partei zu bleiben.

Israel auf dem Weg in den »Orient«?

SWP - mer, 22/03/2017 - 00:00

Die in Israel geführte Debatte über die Verurteilung eines israelischen Soldaten, der im März 2016 in Hebron einen am Boden liegenden Palästinenser erschossen hatte, hat neben der ethischen auch eine identitäre Dimension. Da der Täter ein »orientalischer« Jude ist, ein sogenannter Mizrachi, steht sie im Kontext des innerjüdischen Konflikts zwischen Mizrachim und Aschkenasim, den europäischstämmigen Jüdinnen und Juden. In den letzten Jahren haben sich die Machtverhältnisse zugunsten der ursprünglich stark marginalisierten Mizrachim verschoben. Diese beanspruchen politische wie kulturelle Führung und stellen Israels »westliche« Identität in Frage. Einige von ihnen, wie die neugegründete Aktivistengruppe Tor HaZahav, fordern sogar offen die Verortung Israels im Nahen Osten, ohne allerdings zu erläutern, was dies konkret heißen soll. Der mit diesen Entwicklungen einhergehende Paradigmenwechsel bleibt somit zunächst ein innergesellschaftliches Phänomen. Außenpolitische Implikationen etwa für den Nahostkonflikt oder die Beziehungen zu Europa sind bislang nicht zu erkennen.

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