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Echanges avec Bruno Le Maire

Institut Montaigne - ven, 15/12/2017 - 16:53
Echanges avec Bruno Le Maire Institut Montaigne ven 15/12/2017 - 16:53

Jeudi 14 décembre, l’Institut Montaigne accueillait Bruno Le Maire, Ministre de l'Économie et des Finances. A cette occasion, il a rappelé le rôle primordial que doit jouer la France dans un monde en pleine mutation économique et géostratégique. Il s’est pour cela engagé à s’atteler à deux priorités : la restauration de l’outil productif français et l’intégration européenne, notamment à travers une convergence fiscale.

Blanc 14 décembre 2017 Activé Avec Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances. Fermé Non Non

Compromis sur le Brexit : trompe-l’œil ou réussite politique ?

IRIS - ven, 15/12/2017 - 16:52

Après des mois de tension et de tergiversation entre Londres et Bruxelles sur la première phase des négociations sur le Brexit, un consensus s’est dessiné que les chefs d’Etat européens ont entériné aujourd’hui au Conseil européen. Au-delà de ce satisfecit provisoire se jouent des enjeux proprement politiques de part et d’autre de la Manche : la légitimité domestique de Theresa May, et la cohésion des autres 27 Etats membres de l’Union européenne. L’analyse de Olivier de France, directeur de recherche à l’IRIS.

Un accord sur la première phase des négociations du Brexit a été trouvé ce vendredi 8 décembre, après des mois d’âpres discussions. Ce compromis est-il satisfaisant pour les négociateurs ?

Ceux qui suivent le football britannique sauront qu’il y est de coutume de dire qu’une équipe d’Outre-Manche ne peut pas gagner le championnat au mois de décembre, mais qu’elle peut en revanche très bien le perdre avant le Boxing Day. Il en est de même pour l’accord entériné par le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) aujourd’hui. Ce compromis a trois mérites.

Il a d’abord celui d’exister, ce qui n’est pas négligeable. Il va ensuite permettre aux discussions en vue du divorce de se poursuivre. Il va enfin rendre possible le début des pourparlers sur la relation entre les deux parties à la suite de leur divorce.

N’oublions pas que les trois dossiers choisis par l’UE comme autant de préalables à la négociation étaient parmi les plus sensibles politiquement et médiatiquement : l’argent, l’Irlande du Nord et le statut des citoyens britanniques dans l’UE et européens au Royaume-Uni. Ils ont provoqué des tensions au cours de ces derniers mois qui ont pu laisser craindre que les négociations ne s’enveniment et ne laissent des traces durables, au-delà cette fois de l’emphase rituelle des tabloïds britanniques.

Plus que l’accord technique en lui-même, elles auraient pu saper la confiance entre les deux partenaires et miner la relation entre le continent, le Royaume-Uni et les deux îles britanniques, avec des conséquences autrement plus graves à long terme. Malgré quelques frayeurs de dernière minute et une ou deux déclarations malhabiles de David Davies ou de Jean-Claude Juncker, ce scénario a pour l’instant été évité.

Reste que le compromis sur les trois dossiers susmentionnés n’est pas suffisant pour garantir qu’un accord soit signé in fine (comme le disent les documents officiels : « nothing is agreed until everything is agreed »), ni a fortiori pour qu’il se révèle satisfaisant pour tous. Mais ce compromis était nécessaire aujourd’hui pour préserver la possibilité d’une solution commune. Au-delà des versants techniques, il s’agissait surtout à mon sens d’un exercice politique destiné à démontrer la bonne volonté des deux parties, et leur souhait commun de trouver une solution mutuellement bénéfique.

A quels enjeux politiques était donc rattaché le succès ou l’échec de cet accord ?

 Pour qu’une négociation existe, il faut que les deux parties aient défini des positions à peu près cohérentes d’une part. Il faut ensuite qu’elles négocient ces positions de manière à peu près rationnelle. Ces conditions n’étaient pas vraiment réunies au départ.

D’une part parce que le Royaume-Uni n’a pas réussi pour l’heure à arrêter une position claire sur le type de Brexit souhaité et sur le type de relation que le pays souhaite entretenir avec l’UE après sa sortie. Cela s’explique par les divisions internes au gouvernement de Theresa May, mais il est handicapant de négocier sans discerner clairement les objectifs en vue desquels on négocie. Il fallait également que l’UE arrête une position commune et s’y tienne. Pour l’instant, la cohésion de l’UE, de ses différents acteurs et de ses capitales n’a pas été prise en défaut, mais elle ne me paraît pas non plus avoir été testée sur les points commerciaux les plus délicats. Enfin, il fallait que les discussions puissent se tenir de manière apaisée, et ne soient pas remises en cause par une acrimonie qui peut facilement faire tâche d’huile.

Pour l’instant, le texte de l’accord est suffisamment ambigu pour jeter un voile pudique sur les désaccords les plus profonds, pour permettre à Theresa May de préserver l’unité de son gouvernement, et même pour que toutes les parties à Londres et à Bruxelles puissent se targuer d’un succès. C’était donc une gageure et de ce point de vue d’une réussite : l’exercice consistait à démontrer la volonté commune des deux parties de trouver une solution. Par cette seule vertu que l’on pourrait qualifier de performative, cela renforce en bout de ligne la probabilité d’une solution négociée satisfaisante.

Quels sont les obstacles majeurs à ce que l’on trouve une solution mutuellement bénéfique ?

Dès lors que l’on regarde au-delà de l’exercice politique et que l’on s’intéresse aux détails de la négociation, les choses deviennent subitement beaucoup moins limpides. La difficulté majeure consiste en ce que négocier les aspects techniques du Brexit sans avoir arrêté une position politique globale est un travail périlleux. Du coup, c’est l’inverse qui est train de se produire : ce sont les arbitrages techniques et les impératifs politiciens qui dessinent progressivement les contours de cette position globale, avec des conséquences parfois non maîtrisées et pour le moins contradictoires.

Ainsi, l’enjeu nord-irlandais et les dynamiques politique internes (le gouvernement minoritaire de May dépend du Parti unioniste démocrate nord-irlandais) ont poussé la Première ministre à promettre à la fois qu’il n’y aurait pas de frontière physique entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, et qu’il n’y aurait pas de séparation entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni sur les questions commerciales. Pour ce faire, le Royaume-Uni devrait rester quasi entièrement dans l’union douanière et le marché intérieur. Pourquoi pas, mais cela se heurte à l’ambition initiale du gouvernement britannique qui souhaitait pouvoir contrôler l’immigration. Il s’agit donc là de positions antinomiques.

Pour l’heure, l’« ambiguïté constructive » de l’accord permet d’éviter de se confronter à ces difficultés, et la perspective d’une période de transition après 2019 permet de ne pas insulter l’avenir (celle-ci risque en réalité de poser de nombreux problèmes politiques car il s’agira d’une période où le Royaume-Uni sera soumis aux décision du continent sans pouvoir y être partie prenante, et sans pourvoir signer d’accord de libre-échange par ailleurs). Il faudra donc bien lever les incertitudes à un moment donné. Mais lever l’incertitude revient à s’ouvrir à la possibilité d’une crise politique à Londres, et à la possibilité – que certains écartent un peu vite – d’une alternance politique qui rebattrait foncièrement les cartes. C’est pour l’heure la crainte de ce scénario qui sécurise paradoxalement le leadership de Theresa May à Westminster.

One Planet Summit : coup médiatique ou réelle avancée ?

IRIS - ven, 15/12/2017 - 12:49

Le One Planet Summit qui s’est déroulé à Paris ce 12 décembre est un sommet visant à réunir les parties prenantes de l’Accord de Paris sur le Climat : chefs d’Etat et délégations gouvernementales, bailleurs publics et privés internationaux. A l’initiative d’Emmanuel Macron, de l’ONU et de la Banque mondiale, l’enjeu était de remobiliser les acteurs après une COP 23 mitigée. Le point avec Bastien Alex, chercheur à l’IRIS.

Avec le One Planet Summit, Emmanuel Macron ne vient-il pas davantage conforter sa stature de garant du multilatéralisme plutôt que celle de leader de la cause climatique ? Cela ne vient-il pas contraster avec la politique environnementale qu’il mène à l’échelle nationale ?

Ce sommet, co-organisé avec l’ONU et la Banque mondiale, lui a effectivement permis de continuer de se positionner en élément dynamique de la scène internationale. Le président entend prendre la place laissée vacante par Obama et, sur le plan climatique, redorer le blason de l’UE qui été un peu en retrait ces dernières années, notamment après la COP21. Il conforte certes sa posture de pilier du multilatéralisme mais pour celle de leader climatique, c’est plus complexe. Emmanuel Macron, en annonçant vouloir faire de cet évènement qui n’était au départ qu’un sommet visant à célébrer les deux ans de la signature de l’Accord de Paris, un rendez-vous pérenne, prend le risque de donner l’impression de marginaliser la COP qui poursuit tout de même des objectifs similaires. S’il voulait empêcher ce sentiment, la présence de chefs d’Etat qui ne s’étaient pas déplacés à la COP23 du 6 au 17 novembre lui donne tort, comme sa volonté de parler le premier avant Antonio Gutierres. Il serait sans doute plus judicieux de proposer son inclusion à terme dans la COP, en tant qu’évènement important et marquant d’une journée. Cela éviterait aussi les débats sur la multiplication des sommets, sur leur coût et leur empreinte carbone. A ce titre, le dispositif mobilisé par le roi du Maroc pour sa venue a été épinglé (plusieurs avions de transport Hercule apportant les effets du Roi). Quant à la comparaison avec sa politique nationale, il est toujours plus facile de tenir des propos vertueux en conférence internationale qu’en faire des lignes directrices au niveau national, où le président reste plus prudent et qualifie sa position de réaliste, terme que Nicolas Hulot a aussi employé pour justifier l’annonce du report de la sortie du nucléaire.

Le partenariat public/privé comme mode de gouvernance dans la lutte pour la préservation du climat a été mis à l’honneur avec la présence de représentants de groupes financiers et bailleurs internationaux ainsi que des promesses chiffrées de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Ces engagements vont-ils dans le bon sens ? Ne s’agit-il pas avant tout de dynamiser la reprise économique mondiale par un label « green growth » ?

Ce genre de sommet ne vise pas à réviser les fondements du modèle de développement et de croissance capitaliste. Il faut le prendre pour ce qu’il est : un regroupement d’acteurs économiques désireux de faire un pas dans la transition, aussi bien écologique qu’énergétique mais avec le souci de soutenir des activités porteuses de rentabilité. Le secteur privé est prêt à s’engager sur cette voie car elle est la seule lui garantissant sa survie à terme. C’est comme cela qu’il faut interpréter l’initiative French Business Climate Pledge qui regroupe près d’une centaine d’entreprises françaises affichant leur volonté d’investir pour la transformation des sociétés et un modèle moins carboné. Si cela peut permettre une réduction des émissions de gaz à effet de serre, c’est donc une première satisfaction mais il ne faut pas s’attendre à ce que soient abordés en profondeur, lors de ce type de sommet, des sujets aussi profonds que le mode de vie et de consommation occidental ou la confusion entre croissance et développement. A partir de là, on peut dire que cela va dans un sens moins mauvais, quant à savoir s’il s’agit du bon, c’est là une question d’une toute autre ampleur.

Les montants annoncés par le secteur privé sont toutefois importants. Il est tout de même étonnant de constater que Bill Gates via sa fondation prévoit d’investir plus de 300 millions de dollars ente 2018 et 2020 dans la recherche agronomique et l’agriculture quand la France ne met que 8 millions d’euros et l’Europe 50 millions dans le financement de la Force conjointe du G5 Sahel, sujet qui faisait l’objet d’un sommet au lendemain du One Planet Summit.

La Banque mondiale a annoncé vouloir cesser le financement de l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz après 2019. Première banque multilatérale à prendre un tel engagement, est-ce à dire qu’elle vient d’impulser concrètement la fin de l’exploitation des énergies fossiles ?

Non, elle a pris position contre le soutien aux entreprises et/ou projets des secteurs amont, soit l’exploration-production des hydrocarbures. Les secteurs du transport et de la transformation et de la commercialisation ne sont pas concernés. La Banque mondiale se justifie en évoquant la dépendance de certains pays, parmi les plus pauvres, au fuel pour la production d’électricité, comme le Sud-Soudan. L’exploitation des ressources fossiles a encore de belles années devant elle selon les scénarios de l’Agence internationale de l’énergie.

Rappelons qu’elle prévoit l’installation de 63 GW de puissance électrique d’origine fossile (charbon et gaz) d’ici 2040 (contre, certes, 160 pour les énergies renouvelables), selon le New Policies Scenario. La demande en pétrole et en gaz continuera à croître quand celle en charbon aura tendance à se maintenir. Les énergies fossiles sont si structurantes dans nos économies qu’aucun acteur ne peut seul décider d’arrêter d’y recourir.

Ursula Männle in Washington: Großes US-Interesse an der Regierungsbildung in Deutschland

Hanns-Seidel-Stiftung - ven, 15/12/2017 - 10:37
Die transatlantischen Beziehungen stehen auf einem robusten Fundament, sind aber nicht frei von Irritationen. Die schwierige Regierungsbildung in Deutschland trägt zur Verunsicherung bei. In intensiven Gesprächen in Washington reagierte die bayerische Delegation mit Ursula Männle und Stephan Mayer, MdB, an der Spitze auf die amerikanischen Sorgen vor Instabilität in Deutschland und Europa.

German-Russian Gas Relations

SWP - ven, 15/12/2017 - 00:00

In the context of the security crisis in and over Ukraine, natural gas imports from Russia have become a source of debate in Germany and the European Union. Natural gas relations with Russia are often analyzed either through the prism of commercial and market-based transactions or that of foreign policy and geopolitics. In that respect, this Research Paper takes a holistic approach and tries to analyze and define the dynamics of (geo)politics and economic/commercial logics from the beginning of the early 1970s until today. The paper provides insights into the conducting of German-Russian gas relations at the levels of infrastructure development, trade, business-to-business and commercial ties, as well as political framing. It explains the nature and texture of the gas relations, which have been subject to change over time.

Mali, the G5 and Security Sector Assistance

SWP - ven, 15/12/2017 - 00:00

While the security situation in Mali and its border areas continues to deteriorate, the new “Force Conjointe” (FC) of the G5 Sahel states completed its first military operation in mid-November. Its aim is to make a regional contribution to the fight against terrorism and organized crime. A summit was held in Paris on 13 December to mobilise further financial and equipment support for FC. Germany and the EU are strongly committed to this project alongside France. However, efforts to enhance regional armed forces are fraught with problems. International partners prefer a capacity-building approach geared to short-term success over security sector reform and lack a coordinated strategy. The Malian government, on the other hand, preserves the status quo and is not prepared to accept its political responsibility.

IPI Meets with Delegation From UAE International Tolerance Institute

European Peace Institute / News - jeu, 14/12/2017 - 23:40

A delegation from UAE International Tolerance Institute in Dubai—an initiative of the Mohammed bin Rashid Al Maktoum Foundation and the Mohammed bin Rashid Al Maktoum Tolerance Award—visited IPI’s central office in New York on December 14, 2017 to discuss opportunities for cooperation and strategic partnerships.

Present at the meeting were IPI President Terje Rød-Larsen; IPI-MENA Director Nejib Friji; and members of the UAE International Tolerance Institute delegation, Ahmed Khalfan Al Mansouri, Secretary-General, and Khalifa Shaer Al Suwaidi.

Related Coverage (in Arabic)

“The UAE International Tolerance Institute Delegation visits IPI in New York” (Alkhaleej.ae, December 18, 2017)
Cooperation between The UAE International Tolerance Institute Delegation and IPI in New York” (Al Bayan Newspaper, December 18, 2017)
“A Delegation from the UAE International Tolerance Institute in Dubai visits IPI in New York” (Emirates News Agency, December 17, 2017)
“A Delegation from the UAE International Tolerance Institute in Dubai visits IPI in New York” (Al Watan Newspaper, December 17, 2017)

Où va la démocratie ? Les conséquences du Brexit

Fondapol / Général - jeu, 14/12/2017 - 17:08

La Fondation pour l’innovation politique a organisé un café-débat à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage Où va la démocratie ? (édité chez Plon, Paris, octobre 2017, 320 pages, en librairie). À la demande des étudiants En marche  de Sciences Po, les députées Marie Lebec et Christelle Dubos, membre de la mission d’information sur « le suivi des négociations liées au Brexit » […]

Cet article Où va la démocratie ? Les conséquences du Brexit est apparu en premier sur Fondapol.

Quel avenir pour l’OMC ? Les enjeux de la Conférence ministérielle de Buenos Aires

IRIS - jeu, 14/12/2017 - 15:45

Cette semaine s’est déroulée à Buenos-Aires la 11e Conférence ministérielle de l’OMC. Depuis quelques années, ces conférences passent presque inaperçues tant l’OMC a du mal à faire avancer les négociations multilatérales, en tête desquelles le cycle de négociation de Doha ouvert en 2001 et qui, pour la première fois, proposait de négocier sur des sujets liant le commerce et le développement. La dernière conférence avait eu lieu à Nairobi en décembre 2015, il y a donc deux ans maintenant. Qui s’en souvient ?

Pourtant, cette conférence à Buenos Aires était importante. Elle était la première après la dénonciation de plusieurs accords de commerce par les Etats-Unis. C’était la première fois aussi que le représentant au commerce américain de l’équipe du nouveau président Trump y participait. Le président Trump avait à plusieurs reprises évoqué la possibilité que son pays quitte l’OMC. C’est aussi la première fois que cette conférence s’achève sur des désaccords majeurs et l’impossibilité d’une déclaration finale.

Robert Lighthizer donc, du United States Trade Representative (USTR), le représentant au commerce, était présent puisque chargé de mener la politique commerciale américaine pour les 4 années à venir. Dans une récente intervention auprès du CSIS, un think tank de Washington, il expliquait combien il se sentait proche des positions et de l’analyse de l’administration Trump en matière de commerce. Il admettait que le libre-échange avait été un atout pour l’économie américaine, que les critiques croissantes qu’il engendrait venaient probablement d’une incompréhension des enjeux et des problèmes… mais il soulignait aussi que le commerce mondial tel qu’il était organisé était source de distorsions et, sur certains aspects, peu équitable et qu’il fallait donc lutter contre cela. Il citait par exemple le cas des déficits commerciaux que les Etats-Unis entretiennent depuis des années avec certains pays (sans les citer, il pensait à la Chine, voire à l’Allemagne).

Rappelons aussi que Lighthizer était déjà dans l’équipe du USTR au moment de la présidence de Ronald Reagan comme adjoint du représentant au commerce de ce Président et, qu’à l’époque, le « problème » était alors japonais. Il avait réussi à convaincre le Japon, la Corée du Sud et l’Allemagne de restreindre volontairement leurs importations d’acier aux Etats-Unis ; c’était une première dans les années 1980. Il est incontestablement un conservateur défenseur de l’industrie traditionnelle américaine, à savoir la « Rust Belt » ou ceinture de la rouille, toute cette industrie sinistrée par 40 ans de désindustrialisation et de mondialisation. En 2008, il écrivait : « Le pragmatisme du président Reagan contraste fortement avec les rêves utopiques des libre-échangistes », estimant que Reagan « avait toujours compris que la politique commerciale était simplement un outil pour construire un pays fort et indépendant avec une classe moyenne prospère ».

A Buenos Aires, il n’a pas déçu, quittant les négociations un jour avant la fin de la conférence et surtout consacrant l’essentiel de son énergie à empêcher toute nouvelle nomination à l’Organe de règlements des différends (ORD), l’administration américaine supportant de moins en moins qu’elle puisse être jugée fautive dans les litiges qui l’opposent à certains de ses partenaires. Ce fut le cas du Brésil qui dénonça à l’ORD les subventions américaines sur le coton et obtint gain de cause…
Il est clair que l’ORD sera le premier obstacle à la politique commerciale annoncée par le Président Trump puisqu’elle va à l’encontre de tous les engagements américains au sein de cette institution et bloquer l’ORD avait aussi une dimension stratégique pour le représentant américain.

L’autre dossier à l’agenda du négociateur était la Chine qui revendique depuis des années et aurait pu prétendre après 15 ans de participation à l’OMC, le statut d’économie de marché qui l’aurait protégé de toutes mesures anti-dumping. Les Etats-Unis, alliés aux Européens et aux Japonais, s’y sont là-aussi opposés. La Chine est critiquée par ces pays pour les subventions qu’elle accorde à certains secteurs d’activités dont l’acier.

A Buenos Aires, il a expliqué combien cette organisation mondiale du commerce était inutile et inadaptée. Les faits lui donnent plutôt raison. Après sa création, l’organisation a mis plus de six ans à s’accorder sur un agenda de négociations. Ce sera le cycle de Doha pour le commerce et le développement. Depuis, les contretemps et les échecs se sont succédés et un accord est encore loin d’être en vue pour conclure ce cycle. Cela montre d’ailleurs une limite importante de l’OMC : l’unanimité, puisqu’en 2015 un accord avait été trouvé entre les pays qui a été dénoncé quelques mois plus tard par l’Inde dont le gouvernement avait entre temps changé. Face aux difficultés des négociations multilatérales, les pays ont négocié des accords plus restreints comme le TTIP, le TPP ou le CETA, et au vu des difficultés de l’OMC, il y a fort à parier que cela continue.

La question que tout le monde se pose est alors : l’OMC peut-elle disparaître ? Probablement pas, mais l’esprit même des négociations multilatérales certainement oui et cela est apparu clairement à Buenos Aires où le seul résultat tangible a été la signature d’un accord sur l’élaboration de règles sur le commerce électronique… entre seulement 70 pays dont les Etats-Unis, le Japon et l’Union européenne mais sans la Chine ou l’Inde. La commissaire au Commerce européenne, Cecilia Malmström, expliquait à l’issue de la conférence que ces « accords plurilatéraux de court terme dans le cadre de l’OMC » étaient la meilleure façon d’avancer. Dans le contexte, elle a certainement raison et il serait illusoire de penser que l’unanimité nécessaire à tout accord à l’OMC peut être obtenue entre 164 membres aux intérêts aussi divergents.

Pour autant, cette paralysie de l’Organisation n’est pas une bonne nouvelle car elle conduit à une ouverture à géométrie variable au service des intérêts des pays les plus puissants et au détriment des autres. Qui viendra dénoncer à présent les mesures protectionnistes des Etats-Unis, les subventions agricoles des pays riches qui ruinent les agricultures vivrières au sud, si utiles pourtant pour lutter contre les famines ? Peut-être faut-il un peu de chaos pour se rendre compte qu’au fond quelques concessions peuvent être consenties pour avancer ensemble et que le respect des règles est important. C’est peu probable, les pays qui souffriront le plus de cette situation sont pour le moment inaudibles.

Une autre chance pour l’OMC est peut-être comme dans le cas du dossier sur le changement climatique, que l’extrémisme américain en la matière focalise les critiques et qu’in fine, les partisans de cette organisation dont l’Union européenne et la Chine fassent les efforts nécessaires pour relancer les négociations au sein de cette organisation. Au-delà, c’est aussi à l’OMC que pourrait être dénoncée une augmentation des tarifs douaniers américains ou la mise en œuvre d’une taxe d’ajustement frontalier favorisant les exportations des entreprises américaines et pénalisant les importations.

L’OMC peut donc encore avoir une utilité même s’il est incontestable qu’elle doit s’adapter au contexte actuel et que les pays acceptent ces adaptations. Prenons l’exemple du « traitement spécial et différencié » (S & D) qui est accordé aux pays en développement au sein de l’organisation. Aujourd’hui encore, les deux tiers des membres en bénéficient, ce qui est loin d’être la réalité du commerce. Les pays dits émergents, par exemple, ne souffrent pas des mêmes difficultés à accéder aux marchés mondiaux que les pays en développement et ce statut est devenu une distorsion au commerce… C’est un sujet qui doit faire l’objet de discussions et de concessions comme bien d’autres d’ailleurs.

Rappelons enfin que le protectionnisme entraînera une augmentation des prix qui sera préjudiciable à l’économie mondiale, mais aussi et surtout, aux plus défavorisés. Dans un monde d’inégalités croissantes dont les conséquences politiques et sociales sont nettement perceptibles, pas sûr que cela soit une bonne nouvelle.

Männle in Den Haag: Was uns verbindet

Hanns-Seidel-Stiftung - jeu, 14/12/2017 - 12:44
Geschlossenheit, Gemeinsamkeit, Verbundenheit, darum ging es der Stiftungsvorsitzenden Ursula Männle bei ihrem Besuch in Den Haag, besonders in Bezug auf die Verhandlungen mit Großbritannien: „Beim Brexit hat die Geschlossenheit der übrigen 27 Mitgliedstatten gegenüber Großbritannien überragende Bedeutung“, so Männle. Mit den Niederlanden pflegt Bayern traditionell ein herzliches Verhältnis.

Défaite de Daech, élections législatives, relations avec l’Iran : quelles perspectives pour l’Irak de demain ?

IRIS - jeu, 14/12/2017 - 12:23

La défaite militaire de l’organisation de l’Etat islamique sur l’ensemble du territoire irakien a été proclamée par le premier ministre irakien Haider al-Abadi. Les élections législatives de mai 2018 sont également le signal d’une volonté d’un retour à la normalité démocratique du pays, même si l’influence de l’allié iranien dans la future reconstruction politique est à prendre en compte. Pour nous éclairer, le point de vue de Karim Pakzad, chercheur à l’IRIS.

Le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, a annoncé ce samedi « la fin de la guerre » contre l’organisation de l’Etat islamique. Quelle est la réalité sur le terrain ?

Depuis 3 semaines, l’armée irakienne et les combattants de la « mobilisation populaire » (Hachd al-Chaabi), majoritairement des groupes armés appartenant à différentes organisations politiques et religieuses chiites, mais officiellement sous le commandement du Premier ministre, ont repris les dernières positions contrôlées par l’organisation terroriste et l’ensemble des positions frontalières de la Syrie autour des provinces de Ninive et d’Al-Anbar et notamment Al-Jazeera, une des dernières poches de résistance de Daech dans le désert. L’organisation terroriste n’était déjà plus constituée en tant qu’armée mais le Premier ministre irakien al-Abadi attendait que l’armée syrienne achève la reprise de la ville frontalière d’Abou Kamal, juste de l’autre côté de la frontière mais voisine de la ville irakienne d’Al Qaïm.

Haider al-Abadi a cependant signifié que la lutte contre le terrorisme n’était pas terminée. Si Daech est défait militairement, sa doctrine perdure et le groupe dispose toujours et depuis la guerre d’Irak de 2003, de combattants de l’ombre au sein de localités sunnites comme Falloujah, Ramadi et Tikrit. Les attentats de ces derniers jours sont d’ailleurs la preuve de la permanence d’une ossature basée sur la clandestinité. Désormais il faut que les forces irakiennes s’adonnent à un travail de renseignement et d’infiltration. Un point qui ne concerne pas l’Irak ou la Syrie : Daech progresse dans d’autres parties du monde musulman, notamment en Afghanistan où la semaine dernière l’autorité locale d’un district du Nord a signalé la présence de quatre combattants français (deux hommes et deux femmes) dans les rangs de Daech.

Dans ce contexte, le gouvernement actuel a confirmé par la voix de son Premier ministre la date du 15 mai pour les prochaines élections législatives. Quels en sont les enjeux et les principaux acteurs ?

L’annonce d’un calendrier électoral signifie que le Premier ministre veut traduire cette première victoire militaire sur le plan politique. L’Irak est un régime dont le gouvernement tire son élection et sa légitimité du parlement. De plus, cette échéance est éminemment symbolique car il s’agit de la première depuis que Haider Al-Abadi a remplacé Nouri Al-Maliki au lendemain de la débâcle militaire de 2014 qui a conduit à la chute de Mossoul. Il s’agit donc pour l’actuel premier ministre de récolter les fruits d’une ascension compliquée car la remobilisation de l’Irak après cette défaite cinglante n’était pas acquise, notamment de par son appartenance au parti d’Al-Maliki, al-Daawa.

Actuellement, tout laisse à penser qu’il remportera le scrutin lui permettant de se renforcer davantage. Les Irakiens, y compris les Arabes sunnites qui ont participé à la reconquête du territoire, sont reconnaissants de la façon dont Al-Abadi a mené cette guerre. Il est à ce titre surprenant que les médias occidentaux ne mentionnent que les milices chiites dans cette entreprise militaire en ne mettant pas en avant les autres composantes des Hachd al-Chabi qui sont turkmènes et arabes sunnites, même si minoritaires. Les prochaines élections seront également l’occasion de mettre au jour les nouveaux rapports de force à l’intérieur des différentes composantes notamment au sein du parti chiite de l’actuel et de l’ancien Premier ministre. Le fait que la ligne d’Al-Abadi s’impose en son sein est un élément déterminant.

Nombre de gouvernements étrangers ont appelé au départ d’Irak des milices chiites accusées de collusion avec l’Iran, notamment celles de Hachd al-Chaabi. Cette requête n’est-elle pas vaine au regard de la forte influence de Téhéran sur le jeu politique irakien ? L’Irak saura-t-il s’émanciper de son allié pour réussir à préserver son unité nationale ?

Tout d’abord, il est important de dissocier les milices de Hachd al-Chaabi qui en arabe signifie « la mobilisation populaire » des milices comme nous les connaissons dans d’autres pays et qui luttent pour l’intérêt de l’un ou de l’autre chef de guerre et de parti. La grande partie de Hachd al-Chabi est composée de combattants chiites et, sur le plan politique et militaire, chaque groupe émane d’un parti ou de chefs religieux. Par exemple, Kata’ib al-Imam Ali, milice chiite la plus puissante émane de la Marja-e taqlid, c’est-à-dire l’autorité suprême chiite qui se trouve dans le Sud à Nadjaf. Si cette dernière manifeste son opposition, n’importe quel gouvernement irakien n’aura que peu de légitimité. Or, l’actuel ministre irakien a le soutien de cette autorité chiite, elle-même soutenue par l’Iran. Ces milices, contrairement à celles du parti du jeune imam Moktada al-Sadr et de l’Assemblée suprême irakienne de al-Hakim qui existaient depuis l’époque de Saddam Hussein, sont apparues à la demande de l’autorité chiite au lendemain de la débandade de l’armée irakienne à Mossoul. Elles sont intervenues au moment où Daech s’approchait de Bagdad, mais ont officiellement combattu l’organisation de l’Etat islamique sous l’égide du premier ministre irakien. L’on sait cependant que dans la réalité leurs chefs obéissaient davantage à leur parti et même certains au-delà, à savoir à Qasem Soleimani, général iranien et commandant d’Al-Qods, les forces spéciales des Gardiens de la Révolution pour les interventions à l’étranger.

Lorsque l’armée syrienne, avec le Hezbollah et d’autres volontaires soutenus par l’Iran, ont libéré il y a deux semaines Abou Kamal, localité frontalière tenue par Daech côté syrien, c’est bien Qasem Soleimani qui a annoncé la fin de Daech en Syrie.

En Irak, il est évident que la présence d’une force aussi puissante ne plaît ni aux pays arabes, ni aux pays occidentaux, ni aux Arabes sunnites irakiens. A maintes reprises, lorsque l’Arabie saoudite qui a soutenu indirectement Al-Qaïda en Irak, exigeait que le pays rompe avec les milices chiites d’obédience iranienne pour normaliser ses relations avec l’Irak, elle recevait une réponse négative du fait de leur rôle joué depuis 2014.

L’influence de l’Iran en Irak ne se limite pas à ces milices. Beaucoup de cadres d’organisations politiques et d’institutions comme le Conseil supérieur islamique irakien ou al-Daawa, le parti de l’actuel Premier ministre, ont été soutenus par l’Iran. Il s’agit d’un sujet délicat pour l’Irak qui se demande comment aborder désormais cette question. Il serait nécessaire et judicieux d’inclure l’ensemble des milices chiites au sein des forces armées irakiennes. Une proposition de loi a été débattue en ce sens au début de l’année au Parlement. Or, la position des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite à ce sujet n’est pas de bon augure. Certains Iraniens, parmi les plus radicaux, refusent catégoriquement une dissolution des Hachd al-Chaabi, d’autres ayant même le souhait de créer une émanation du Hezbollah en Irak.

Or, malgré leurs liens incontestables avec Téhéran, les Irakiens cherchent à normaliser leurs relations avec d’autres pays. Symbole fort, l’ambassade saoudienne en Irak a rouvert ses portes après 25 ans d’inimitié et la frontière entre les deux pays a été rouverte il y a quelques semaines.

L’Irak toute seule ne sera pas capable de reconstruire le pays, avec ou non l’aide de l’Iran. Le pays a besoin de maintenir un lien avec les pays arabes et l’Occident et, en parallèle, de prôner la détente dans la région. L’enjeu actuel est que l’Irak ne devienne pas davantage, à l’instar du Liban ou du Yémen, un enjeu de rivalité entre Ryad et Téhéran.

Sebastián Piñera und Alejandro Guillier: Stichwahl in Chile

Hanns-Seidel-Stiftung - jeu, 14/12/2017 - 10:52
Wie erwartet, konnte bei der Präsidentschaftswahl in der ersten Runde keiner der acht Kandidaten eine absolute Mehrheit erreichen. Eine Stichwahl am kommenden Sonntag, 17. Dezember 2017, wird entscheiden, welcher von den beiden bestplatzierten in den Regierungspalast La Moneda einziehen wird.

Notre-Dame-des-Landes, un choix politique

Fondapol / Général - jeu, 14/12/2017 - 10:34

Dominique Reynié était l’invité de Frédéric Taddeï sur la radio Europe 1 pour débattre sur le transfert de l’Aéroport de Nantes Atlantique à Notre-Dame-des-Landes qui divise l’opinion publique depuis des années. Faut-il réaménager l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique ou le déménager sur à Notre-Dame-des-Landes ? Ces deux options sont « raisonnablement envisageables », estiment les trois experts nommés par le gouvernement pour l’aider à […]

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Pour promouvoir l’égalité femmes-hommes, le sport doit s’appuyer sur la recherche

IRIS - jeu, 14/12/2017 - 09:01

Construire une société plus égalitaire suppose de promouvoir des mécanismes et des espaces de rencontre entre la recherche, les actrices et les acteurs de terrain, et les instances de décision, publique et privée. Le sport a tout intérêt à miser sur de telles évolutions. Un colloque est organisé sur ce sujet, le lundi 18 décembre, à l’Université Paris-Diderot.

De nombreuses lois garantissent en principe l’égalité entre les femmes et les hommes. Cependant, elles et ils ne participent pas de la même manière à la société, que l’on parle des sphères politiques, professionnelles, associatives ou intimes : elles et ils ne sont pas à parité dans les organes de représentation, ne travaillent pas dans les mêmes secteurs, accèdent très inégalement aux postes à responsabilité.

Les écarts dans les parcours ne peuvent être la simple résultante de préférences individuelles déterminant les choix de carrière, de métiers et de conciliation entre vie privée et vie professionnelle. Ils témoignent aussi d’un clivage historiquement construit entre sphère privée (du côté des femmes) et sphère publique (du côté des hommes), et d’une prise en compte implicitement hiérarchique des femmes et des hommes, fondée sur la différence sexuelle.

ARTICULER LES ENJEUX DE REDISTRIBUTION ET DE RECONNAISSANCE

Ces différences se mettent en place dès la jeunesse et posent plusieurs problèmes de justice sociale, mais qui ne se limitent pas à la justice redistributive. Les rapports sociaux entre les femmes et les hommes n’épuisent pas les inégalités socio-économiques et inversement, les discriminations qui découlent des stéréotypes de genre ne s’y résument pas. C’est, en effet, un enjeu de redistribution mais aussi de reconnaissance, pour paraphraser la philosophe américaine Nancy Fraser, qui doit être formulé. La reconnaissance doit se comprendre comme un statut, les injustices symboliques et culturelles se juxtaposant aux inégalités socio-économiques.

Si, à moyen terme, femmes et hommes gagnent à vivre dans une société plus égalitaire, ces progrès-là sont lents, parfois à l’échelle d’une génération. Dès lors, se pose le problème de leur évaluation, en termes de pilotage de politiques publiques.

Or, comme l’a montré Éric Fassin, les inégalités entre les femmes et hommes, en France, ne sont acceptées que depuis peu comme catégorie politique. C’est en grande partie parce que certains questionnements, bien connus dans les études de genre, ont fait irruption dans l’arène médiatique et dans le champ politique. Grâce à la recherche, on sait que les politiques publiques (ou privées) qui se veulent universelles, neutres au genre, sont en réalité genrée puisqu’elles ont comme point aveugle certaines inégalités et discriminations.

Comment le politique peut-il traiter cet écart entre aspiration à l’universalisme et politique de reconnaissance ? Les acteurs privés ont-il, et si oui, lequel, un rôle à jouer ? Comment passer des normes implicites aux normes explicites pour faire évoluer la société vers davantage d’égalité ? Sur quels outils s’appuyer, de quels exemples s’inspirer pour renforcer la prise de conscience et ouvrir le champ des possibles, pour tou.te.s, dès la jeunesse ? Car il importe de défendre des actions permettant d’atteindre une mixité plus réelle et d’assurer une approche systémique jouant sur plusieurs leviers complémentaires.

FAIRE DU SPORT UN SECTEUR EN POINTE SUR LA RENCONTRE ENTRE CHERCHEUR.SE.S ET DÉCIDEUR.E.S

Le champ sportif, que l’on parle des pratiques – compétitives ou non -, de la gouvernance, de la médiatisation, des différents métiers liés au sport (actuels ou de demain), a tout à gagner à miser sur la recherche pour faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes. La science demeure trop peu valorisée comme outil d’aide à la décision publique et privée. Or la société aspire à l’élévation du niveau des connaissances. Pourquoi le sport se tiendrait-il à l’écart ?

Le monde du travail ne pourra bientôt plus se passer de la Recherche et Développement, quels que soient les niveaux de qualification. En effet, l’évolution très rapide des métiers nécessite de mettre en place des processus de formation tout au long de la vie qui auront besoin de l’expertise interdisciplinaire, prospective et laissant une grande place à l’évaluation.

Cette hybridité entre la recherche et la décision reste largement à construire dans notre pays mais pourquoi ne pas faire du sport, omniprésent dans la vie quotidienne des citoyens comme des plus jeunes, un secteur à la pointe sur ces enjeux ? Les questionnements sur le genre, qui traversent les sciences humaines et sociales, la médecine, les sciences de l’information, y ont toute leur place pour, dans un premier temps, visibiliser, nommer et déconstruire les problèmes en évitant le piège des stigmatisations, puis dans un second temps, tenter d’y remédier.

Il s’agit en particulier de lutter contre la sédentarité et l’inactivité physique, plus fortes chez les femmes que chez les hommes, d’aménager un espace public dé-genré et accueillant pour tou.te.s, d’asseoir définitivement la légitimité des sportives dans les médias, de combattre le plafond de verre dans les organisations sportives et les entreprises. La France et l’Europe sont riches de dispositifs vertueux mais qui sont rarement évalués et souvent mal connus, peu diffusés.

Faire se rencontrer et dialoguer chercheur.se.s, enseignant.e.s, éducateurs et éducatrices, dirigeant.e.s, managers et institutions n’est pas une gageure. Cela s’avère au contraire plus que jamais indispensable pour que cohésion sociale, émancipation et développement professionnel puissent aller de pair. Cela participe tout simplement de la promesse démocratique.

La formation professionnelle au seuil d’une vraie transformation ?

Institut Montaigne - mer, 13/12/2017 - 18:53
La formation professionnelle au seuil d’une vraie transformation ? Institut Montaigne mer 13/12/2017 - 18:53

Le gouvernement vient de lancer un vaste processus de réforme - "transformation" en langage macronien - de la formation professionnelle.

Le libre-échange… vraiment ?

IRIS - mer, 13/12/2017 - 18:00

Sylvie Matelly est économiste, directrice adjointe de l’IRIS. Elle répond à nos questions à propos du dossier de la Revue internationale et stratégique n°108 qu’elle a dirigé « A qui profite le commerce ? L’impact du libre-échange sur les relations internationales » :
– Comment expliquer que le libre-échange, qui fut le paradigme de la prospérité occidentale à la sortie de la Seconde guerre mondiale, soit aujourd’hui perçu de manière si négative ?
– En quoi le retour du protectionnisme prôné notamment par les Etats-Unis peut-il modifier les rapports de force actuels ? Avec quelles conséquences ?
– Pascal Lamy, ancien directeur de l’OMC, suggère que l’organisation participe à la définition du cadre des normes non tarifaires. Cela peut-il accroître un sentiment de dépossession du politique par les instances économiques et financières multilatérales auprès des citoyens ?

Le Japon veut renforcer son équipement pour contrer la menace nord-coréenne

IRIS - mer, 13/12/2017 - 16:46

Le ministère de la Défense japonais demandera des fonds supplémentaires dans le prochain budget militaire pour l’achat de missiles de croisière à longue portée emportés sur des avions de chasse, a déclaré vendredi 8 décembre le ministre de la Défense, Itsunori Onodera. M. Onodera a démenti que ces nouvelles acquisitions constitueront un changement dans la politique strictement défensive du Japon, selon laquelle les Forces d’autodéfense n’ont pas la capacité de frapper le territoire d’autres pays.

Le ministère de la défense avait déjà demandé en août un budget record pour l’exercice 2018, afin de contrer la menace que représentent les programmes de missiles balistiques et d’armes nucléaires de la Corée du Nord. Le gouvernement affirme que la Constitution autorise la possibilité de mener des frappes dès lors qu’elles peuvent être considérées comme une mesure de légitime défense.

Les missiles de croisière dont souhaitent se doter le Japon sont le JSM de la société norvégienne Kongsberg Defence & Aerospace, d’une portée d’environ 500 km, et les missiles JASSM-ER et LRASM de Lockheed Martin Corp., qui ont chacun une portée d’environ 900 km. Cette portée est très supérieure aux limites qu’impose la Constitution pacifiste japonaise qui limite à 300 kilomètres la portée des missiles actuellement utilisés par l’armée japonaise. Le JSM sera installé sur des chasseurs furtifs de la Force d’autodéfense aérienne, les fameux F-35 dont Tokyo souhaite acheter 42 exemplaires, et le JASSM-ER et le LRASM vont être étudiés pour un montage possible sur des chasseurs F-15. M. Onodera a déclaré que ces missiles seraient utilisés pour défendre les destroyers de la Force d’autodéfense maritime équipés du système de défense antimissile Aegis. Il a également suggéré qu’ils pourraient être utilisés dans la défense d’îles, « traitant des forces de surface ennemies ou des forces de débarquement avant qu’elles ne se rapprochent ».

Une majorité de Japonais se dit favorable à l’achat de ces missiles capables de frapper la Corée du Nord, car Pyongyang a procédé à plusieurs dizaines de tirs expérimentaux de missiles dont deux ont survolé le Japon. Cela va dans le sens de Tokyo qui met en avant la menace nord-coréenne, notamment dans ses Livres Blancs de la défense qui paraissent à l’été. De telles mesures correspondent aussi à la volonté du Premier ministre japonais Shinzo Abe de doter le pays d’une armée performante face aux nombreuses menaces régionales et de se libérer du « carcan » pacifiste de la Constitution.

Il est à craindre que cette dotation en missiles de croisière renforce certes la capacité dissuasive du Japon vis-à-vis de la Corée du Nord même si celle-ci est imprévisible mais que, néanmoins, elle conduise à une accélération de la course aux armements régionale. Tous les pays de cette région d’Asie du Nord-Est ont des programmes de missiles de croisière. La Corée du Nord développe des missiles de croisière antinavires d’une portée d’environ 200 km. Et chaque tir de missile nord-coréen entraîne des répliques. Moins de 24 heures après l’essai nord-coréen qui a été largement condamné par la communauté internationale, mercredi 5 juillet, les forces sud-coréennes et américaines avaient ainsi tiré de la péninsule plusieurs missiles de courte portée qui se sont abattus en mer du Japon. Côté chinois, alors que Pékin est engagée dans un ambitieux programme de modernisation militaire, un concepteur chinois a annoncé à l’été 2016 développer une nouvelle génération de missiles de croisière dotée d’un taux élevé d’intelligence artificielle et d’automatisation. Enfin et surtout, la Corée du Sud a testé à la mi-septembre un nouveau missile de croisière sophistiqué qui renforcerait sa capacité à lancer des attaques anticipées contre la Corée du Nord en cas de conflit. L’armée sud-coréenne a révélé que le missile Taurus a été lancé par un chasseur F-15. Il a ensuite évité une série d’obstacles à faible altitude avant de frapper sa cible, mardi. Le missile est fabriqué par la firme allemande Taurus Systems. Il a une portée maximale de 500 kilomètres et est doté de caractéristiques furtives qui lui permettent d’échapper aux radars.

Ces différents programmes ne sont pas de nature à stabiliser une situation déjà très tendue, même si l’affichage politique constitue un facteur dissuasif. Ils risquent de rendre encore plus imprévisible la Corée du Nord qui pourrait dans sa paranoïa sécuritaire s’estimer encore plus menacée.

Agenda 2018: Prioritäten der bulgarischen EU-Ratspräsidentschaft

Hanns-Seidel-Stiftung - mer, 13/12/2017 - 16:06
„Einigkeit macht stark“ lautet das Motto der bulgarischen Ratspräsidentschaft, die am 1. Januar 2018 beginnt. Mit seinem nationalen Leitspruch sendet Bulgarien ein klares Signal: Es ist Zeit, dass die Europäische Union wieder nach mehr Einigkeit strebt.

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