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Diplomacy & Crisis News

The F-117 Nighthawk: How America's Stealth Journey Took Off

The National Interest - mer, 12/05/2021 - 09:00

Caleb Larson

F-117 Nighthawk, Middle East

The F-117s are weird jets. But they're flying again. 

Here's What You Need To Remember: It became apparent to the United States’ war planners that if NATO bombers and fighters were to fly against the Warsaw Pact, a massive amount of airframes would be lost due to the Soviet Union’s extensive surface-to-air missile and anti-aircraft arsenals, which would likely be networked together to more effectively fight-flight groups. Something had to be done.

In order to counter Soviet air defenses, Lockheed dreamed up the world’s first stealthy airplane, the F-117, which is still used today in a very limited capacity.

Origins

The Lockheed F-117 was a product of the Vietnam War. During Vietnam, The United States lost a number of both fighters and bombers due to North Vietnamese surface-to-air missiles supplied by the Soviet Union.

The Yom Kippur War in 1973 was also a learning curve for American planners — Israel had lost over a hundred airframes in a matter of weeks, again mostly due to Soviet-supplied surface-to-air missiles.

It became apparent to the United States’ war planners that if NATO bombers and fighters were to fly against the Warsaw Pact, a massive amount of airframes would be lost due to the Soviet Union’s extensive surface-to-air missile and anti-aircraft arsenals, which would likely be networked together to more effectively fight-flight groups. Something had to be done.

Stealthy

Lockheed designed the first operational airplane with stealth characteristics through the use of faceting, a design process in which an “aircraft surface reflects 99.99 percent of the reflected radar energy from the radar source away from its receiver.”

In order to keep production costs low, Lockheed’s Skunk Works used a number of off-the-shelf components to deliver the F-117 in a very short amount of time. “The jet engines were out of a Northrup T-38A Talon,” a jet trainer. “The landing gear was from the Fairchild/Republic A-10A Thunderbolt II. And the environmental systems were taken from the Lockheed C-130 Hercules.”

Although the design Lockheed came up with was indeed stealthy, that is, it successfully reflected nearly all radar energy, it was very aerodynamically unstable. This was solved by using the “The fly-by-wire components…from the General Dynamics F-16,” which were essentially a quadruple-redundant computer system that made minute adjustments to the airframe’s control surfaces to allow for stable, even flight.

Engineering Challenge

One of the pioneering aspects of the F-117 was the engine intake inlet. The inlet has a radar-absorbing grid on the outside. When seen through radar, the inlet appears like a flat panel, which reflects or absorbs the majority of radar. Any radar that makes its way into the inlet is bounced around inside an S-shaped air intake and is absorbed by a radar-absorbent coating, greatly reducing the chance that any radar is then reflected outwards.

The engine exhaust is also unique. The exhaust nozzles (known as the Platypus), are flattened, to spread out the exhaust, cooling it and reducing the infrared signature to a low enough degree that infrared detectors can’t track via the exhaust.

Due to installing readily available components, Lockheed built two technology demonstrators under budget and early for just 35 million dollars — a feat even more remarkable when considering the massive costs of the F-35 Lightning II program.

New Start?

Although the F-117 fleet is retired, a number of airframes have been Congressionally mandated to stay in a state of readiness — essentially in flyable condition. Retired F-117s are used to test radar and radar-absorbent material as test platforms, or possibly as aggressor aircraft for pilot training.

As recently as March of 2020, at least one F-117 was seen flying by an amateur photographer and plane spotter. The F-117s are flying again.

Caleb Larson is a defense writer for the National Interest. He holds a Master of Public Policy and covers U.S. and Russian security, European defense issues, and German politics and culture. This article first appeared last year.

Image: Flickr

L'Italie, démocratie «<small class="fine"> </small>de type spécial<small class="fine"> </small>»

Le Monde Diplomatique - mar, 11/05/2021 - 19:16
Inflation, chômage, croissance zéro, scandales sans fin et terrorisme diffus : devant l'aggravation de la crise ces dernières années, on serait tenté de se demander si l'Italie est menée par une classe dirigeante qui dispose d'un programme cohérent et de la capacité de le mener à bien. Tout ce que (...) / , , - 1982/06

La trajectoire originale du parti socialiste français

Le Monde Diplomatique - mar, 11/05/2021 - 15:29
LE socialisme français aujourd'hui au pouvoir se situe dans une perspective différente de celle des social-démocraties du Nord, non seulement par ses objectifs, mais aussi parce qu'il correspond à un autre type de société. Il est symptomatique que la gauche ait peu d'existence dans le Nord, hors des (...) / , , , - 1981/09

Les médias et le changement

Le Monde Diplomatique - mar, 11/05/2021 - 15:29
Le réseau d'informations que, pour simplifier, nous appellerons « giscardien », forteresse de puissance, d'argent et de talent, objet prioritaire et privilégié de l'attention du pouvoir politique et de quelques groupes financiers, a été neutralisé durant la campagne présidentielle qui a conduit à (...) / , , , - 1981/06

Habits neufs et fausses pudeurs de l'extrême droite

Le Monde Diplomatique - lun, 10/05/2021 - 17:39
L'éloge douteux de la différence et l'horreur avouée du « grand tabou » égalitaire gagnent progressivement l'idéologie dominante. Tout le débat politique se trouve gangrené sans que l'on ose, à gauche, prendre de front des vieilles sirènes, de sinistre mémoire, soudain parées des attraits de la nouveauté. (...) / , , , , - 1981/05

Les sentiers de la victoire

Politique étrangère (IFRI) - lun, 10/05/2021 - 10:00

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2021 de Politique étrangère (n° 1/2021). Raphaël Briant, chercheur de l’armée de l’Air détaché au Centre des études de sécurité de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Gaïdz Minassian, Les sentiers de la victoire. Peut-on encore gagner une guerre? (Passés composés, 2020, 712 pages).

Dans cet ouvrage très riche, l’auteur, journaliste et politologue, livre une réflexion salutaire au terme d’une analyse du concept de victoire dans les relations internationales. À rebours d’une littérature française qui se contente bien souvent de pointer du doigt les errements stratégico-politiques qui ont entraîné l’Occident dans des guerres sans fin desquelles il ne sait plus sortir vainqueur, Gaïdz Minassian propose une approche originale et subtile pour dépasser l’aporie apparente qui entoure aujourd’hui le concept de victoire dans la réflexion stratégique. En proposant une alternative à la dialectique de la force et de la ruse au travers de la parabole homérique de la rencontre entre Achille, Ulysse et Hector, il dresse les contours d’une troisième voie permettant de sortir de l’ornière : celle de l’humilité.

Le livre s’ouvre sur le dialogue entre les deux Achéens, auquel assiste, impassible, le héros de Troie. À partir de cet échange, qui sert de fil rouge à une réflexion en quatre parties, l’auteur retrace d’abord l’évolution du concept de victoire à travers les âges. De sa formation jusqu’à son éclatement au sortir de la Première Guerre mondiale, en passant par des phases successives de reconstruction, d’intégration et de fusion, l’auteur s’attache à montrer toute l’ambivalence que recouvre la notion de victoire, pour mieux mettre en lumière ses contradictions actuelles. Il montre ainsi à quel point le logiciel des États occidentaux, exorbitant de l’ordre westphalien et imprégné de l’illusion clausewitzienne de la victoire décisive, est en décalage avec la « bellicisation de l’espace mondial », un espace désormais théâtre de guerres sans fin et de conflits infra-étatiques.

Si « la victoire […] est devenue un corps étranger au XXIe siècle », est-il légitime de se demander si l’on peut encore gagner une guerre ? L’auteur nous apprend que c’est justement parce que la grammaire de la conflictualité a évolué qu’il est plus que jamais nécessaire de définir précisément la notion de victoire, afin de mieux s’en affranchir. La deuxième partie du livre échafaude donc un édifice théorique de la victoire. Appelant à une nouvelle sociologie de la victoire, l’auteur tâche de donner corps au concept, avec ce qu’il nomme la « pyramide de la victoire ». Pour lui, « tant que l’homme ne se libérera pas du magnétisme de la pyramide de la victoire, tant que son imaginaire restera aimanté par la sacralité de la victoire, il continuera d’empiler les désillusions et d’écrire aveuglément le script de ses victoires virtuelles, en décalage complet avec le monde ».

Distinguant quatre paradigmes de la victoire – gestion de crise de haute intensité, gestion de crise de basse intensité, guerre sans fin et sortie de crise – l’auteur s’interroge, à la lumière des conflits contemporains sur l’entêtement des chefs militaires et des dirigeants politiques à s’enferrer dans des théories de la victoire inefficaces. Pour Gaïdz Minassian, le but de toute grande stratégie devrait être avant tout de gagner la paix, qu’elle passe ou non par une victoire militaire. Une manière d’y parvenir, selon lui, est dès lors de penser une victoire comme une norme d’humilité, et une norme post-conflit. En définitive, la meilleure manière de s’orienter sur « les sentiers sinueux de la victoire » est encore, comme Hector, de faire appel à son humanité !

Raphaël Briant

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After the Korean War: An Intimate History

Politique étrangère (IFRI) - ven, 07/05/2021 - 09:30

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2021 de Politique étrangère (n° 1/2021). Rémy Hémez propose une analyse de l’ouvrage de Heonik Kwon, After the Korean War: An Intimate History (Cambridge University Press, 2020, 332 pages).

La guerre de Corée (1950-1953) fut avant tout une guerre civile. Depuis quelques années, la recherche a régulièrement mis en avant cet état de fait, mais cet essai nous en donne un nouvel éclairage. Heonik Kwon, professeur d’ethnographie au Trinity College de l’université de Cambridge et auteur de livres remarqués sur le conflit vietnamien et la guerre froide, propose en effet, à partir d’un travail historique et d’une « ethnographie intime », une réflexion sur la parenté comme terrain essentiel du politique. Ce que l’auteur décrit, c’est une forme de violence de masse à l’intersection de la sphère privée et de l’État.

Dans un premier temps, Heonik Kwon montre les conséquences de la guerre sur des Coréens n’ayant eu aucun rôle militaire pendant ces trois années de combats. En plus des massacres, beaucoup souffrirent de « blessures sociales » résultant de pratiques préventives ou punitives. L’auteur décrit par exemple le daesal, ou mort par substitution : si un « collaborateur » n’était pas « disponible » pour subir la condamnation, un membre de sa famille devait prendre sa place. Plus loin, l’auteur approfondit cette notion de « culpabilité par association », très présente en Corée du Sud jusque dans les années 1980. Les proches d’un supposé « gauchiste » pouvaient être surveillés et les familles ayant des ancêtres catégorisés sympathisants communistes – une « ligne de sang rouge » – étaient régulièrement victimes de restrictions de leurs droits civiques. Un facteur a contribué à renforcer cette « violence intime » : la nature extrêmement fluctuante du front, les victimes devenant les perpétrateurs, et inversement, au fil de son évolution géographique.

La question des familles séparées est également abordée, et l’auteur met en avant un point important : cette séparation ne résulte pas seulement de mouvements de réfugiés, mais aussi d’actions des deux belligérants pour mettre la population « à l’abri » de l’influence de l’adversaire. Une fois la séparation actée, ces familles se trouvaient dans une position précaire, celle d’un ennemi potentiel en raison de ses liens avec des habitants de l’État ennemi. Pendant des années, cette culpabilité collective a provoqué des crises morales dans de nombreuses familles écartelées entre le désir de se réunir et la crainte de se voir accusées.

Dans la dernière partie de son essai, l’auteur décrypte l’évolution des commémorations en Corée du Sud, ainsi que celle des représentations de la guerre dans les films et les romans, mettant en particulier l’accent sur les changements autour de la notion de fraternité Nord-Sud. Au final, Heonik Kwon offre une lecture indispensable à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire contemporaine de la péninsule coréenne. Son essai est, à ce jour, un des récits les plus humains sur l’héritage durable de la guerre de Corée. Avec des détails historiques captivants et des cadres conceptuels innovants, l’auteur nous ouvre de nouvelles perspectives sur la conflictualité, la réconciliation, l’histoire et la mémoire. Pour lui, ce n’est qu’en respectant « le droit des morts à se souvenir » que nous pourrons vraiment dépasser les séquelles de la guerre froide, et « établir les amitiés et les solidarités nécessaires aujourd’hui ».

Rémy Hémez

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En Italie, le défi de la «<small class="fine"> </small>question méridionale<small class="fine"> </small>»

Le Monde Diplomatique - jeu, 06/05/2021 - 17:31
Les relations entre le Nord industrialisé et le Sud arriéré ont déterminé des choix économiques dont se ressent aujourd'hui tout le système politique et social, dans tout le pays. Des choix assez semblables, à maints égards, à ceux qui se sont posés dans le tiers-monde. Le développement d'une « économie (...) / , , - 1980/07

Defending or Abandoning Afghan Women Is a False Choice

Foreign Affairs - mer, 05/05/2021 - 22:36
Washington and its allies still have tools at their disposal to help Afghan women defend their rights and to ensure that the state and security forces that Afghan women depend on remain intact.

Changements d'échelle, tranquillité perdue

Le Monde Diplomatique - mer, 05/05/2021 - 19:49
Aux latitudes chaudes, l'idée même de ville évoque, vue de l'Occident, désordre, inégalités, misère, entassement et donc — sans qu'on sache vraiment — insécurité, vols, meurtres, drogue et proxénétisme. Oui, il y a tout cela et, qui plus est, cela ne s'arrange pas. Mais l'association ville-violence n'est (...) / , , - 1986/05

[CITATION] Les États-Unis de Trump et la guerre du Haut-Karabagh

Politique étrangère (IFRI) - mer, 05/05/2021 - 09:30

Accédez à l’article de Julien Zarifian ici.

Retrouvez le sommaire du numéro 1/2021 de Politique étrangère ici.

Afghanistan’s Moment of Risk and Opportunity

Foreign Affairs - lun, 03/05/2021 - 23:35
The Afghan government views Biden’s decision to withdraw troops from Afghanistan decision as an opportunity and a risk for itself, for Afghans, for the Taliban, and for the region.

Muslim Faith-Based Organizations and Social Welfare in Africa

Politique étrangère (IFRI) - lun, 03/05/2021 - 09:30

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2021 de Politique étrangère (n° 1/2021). Marc-Antoine Pérouse de Montclos propose une analyse de l’ouvrage dirigé par Holger Weiss, Muslim Faith-Based Organizations and Social Welfare in Africa (Palgrave Macmillan, 2020, 312 pages).

Composé de dix chapitres illustrés par de nombreux cas d’études, ce livre collectif traite de l’institutionnalisation et de la modernisation de la charité islamique en Afrique subsaharienne, notamment sous la forme d’organisations non gouvernementales (ONG). Il se focalise en particulier sur la dîme (zakat) que les musulmans sont censés payer quand leurs revenus dépassent un certain niveau appelé nisab. A priori, les montants en jeu sont assez insignifiants : quelque 200 millions de dollars officiellement collectés chaque année au Soudan, moins de dix au Nigeria. Mais la perception et la redistribution de la dîme islamique révèlent de nombreux enjeux politiques à l’heure où des fondamentalistes appellent à une application plus stricte de la charia en Afrique subsaharienne.

À travers les débats sur l’usage de la zakat et du revenu des fondations pieuses (waqf) transparaissent, en effet, des projets de société beaucoup plus ambitieux. Traditionnellement, la dîme religieuse visait surtout à aider les indigents et les clercs islamiques. Mais certains veulent aujourd’hui lui assigner un rôle d’agence de développement et de sécurité sociale (maslaha) pour l’ensemble de la communauté des croyants (umma), et plus seulement pour les pauvres. La question de la zakat met par ailleurs en évidence la fragilité d’administrations africaines qui, en général, n’ont pas réussi à encadrer ni à centraliser la collecte de l’aumône des musulmans, à la différence par exemple de l’Iran, où les comités de secours (imdad) de l’ayatollah Khomeiny ont joui d’une sorte de monopole d’État en étant les seuls autorisés à installer des boîtes à donations dans les lieux publics à travers tout le pays.

Les gouvernements du Soudan depuis 1986, de Mauritanie depuis 1997, et de certains États du nord de la Fédération nigériane à partir de 2000, sont en l’occurrence les seuls à avoir essayé de prélever la zakat par eux-mêmes. Ailleurs en Afrique subsaharienne, la collecte et la redistribution de la dîme islamique ont été gérées par des ONG ou des fondations établies : en 1980 à Zanzibar et en 2013 dans le reste de la Tanzanie ; en 1981 au Mozambique ; en 1982 à Kano et en 2000 à Lagos au Nigeria ; en 1991 au Malawi ; en 1994 en Afrique du Sud ; en 2009 au Sénégal ; en 2010 en Côte d’Ivoire et au Ghana ; en 2017 au Zimbabwe.

Même dans les républiques islamiques de Mauritanie et du Soudan, l’État n’a en fait jamais réussi à exercer le moindre monopole sur la perception de la zakat, qui a continué à transiter par des réseaux informels au niveau du voisinage et des mosquées. Dans un pays comme le Nigeria, le plus peuplé d’Afrique, ont ainsi coexisté plusieurs systèmes de collecte en parallèle, les uns opérés par les pouvoirs publics, les autres par le secteur associatif, notamment les ONG des salafistes appelés Izala.

En pratique, les expériences d’institutionnalisation de la zakat en Afrique subsaharienne sont donc restées cantonnées à une échelle locale. En dépit des espoirs qu’elles suscitent parfois, elles ne semblent guère en mesure de concurrencer l’aide publique au développement, et de répondre aux besoins – immenses – des nécessiteux. L’ouvrage dirigé par Holger Weiss n’en a pas moins le mérite d’attirer l’attention sur des aspects trop souvent méconnus des enjeux politiques de l’islam.

Marc-Antoine Pérouse de Montclos

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Ce que furent les «<small class="fine"> </small>années de plomb<small class="fine"> </small>» en Italie

Le Monde Diplomatique - ven, 30/04/2021 - 18:51
Ex-dirigeant historique du groupe Pouvoir ouvrier, l'équivalent italien de la Gauche prolétarienne (maoïste), Antonio (dit Toni) Negri est actuellement incarcéré à la maison d'arrêt Rebibbia, à Rome. Décidé à mettre un terme à son « histoire judiciaire » et à celle des militants d'extrême gauche encore (...) / , , , - 1998/08

En France, des archives bien gardées

Le Monde Diplomatique - ven, 30/04/2021 - 16:23
« Responsabilités accablantes » : le 26 mars 2021, après deux ans de travaux, la commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsis, brise un tabou sur l'action de la France dans ce petit pays de l'Afrique des Grands Lacs. Mais des zones d'ombre (...) / , , , , - 2021/05

Radicalization to Terrorism: What Everyone Needs to Know

Politique étrangère (IFRI) - ven, 30/04/2021 - 09:30

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2021 de Politique étrangère (n° 1/2021). Nicolas Hénin propose une analyse de l’ouvrage de Sophia Moskalenko et Clark McCauley, Radicalization to Terrorism: What Everyone Needs to Know (Oxford University Press, 2020, 320 pages).

Experts en psychologie sociale de la radicalisation, Sophia Moskalenko et Clark McCauley, déjà auteurs en 2008 d’une modélisation de la radicalisation qui fait référence, signent là un ouvrage très didactique, organisé en parties abordant chacune une question spécifique : « qu’est-ce que la radicalisation ? », « qu’est-ce ce que le terrorisme et comment devient-on terroriste ? », « est-il possible de prévenir la radicalisation menant au terrorisme ? »…

La construction encyclopédique de l’ouvrage facilite une lecture non linéaire, permettant d’aller directement à une question d’intérêt. Elle en fait un vade-mecum très précieux pour des praticiens de première ligne et un large spectre de professionnels confrontés à des thématiques facilement polémiques. Pour autant, les auteurs assument un certain nombre de positions originales, et s’en justifient dans leurs deux premiers chapitres : « Qui sommes-nous pour parler de radicalisation et de terrorisme ? » et « Quelle sorte de biais apportons-nous dans ce livre ? ».

Leur définition de la radicalisation est « le processus selon lequel un individu ou un groupe accepte de façon croissante la violence au nom d’une cause ». Choix fort, là où nombre de définitions de la radicalisation incluent une référence à l’extrémisme, mais pas systématiquement à la violence[1]. Cette évacuation de l’idéologie permet de totalement dé-stigmatiser le terme de radicalisation, dont les auteurs considèrent qu’elle peut prendre des formes positives dès lors que le recours à la violence est justifié par la loi ou la morale. Rappelons qu’à ce jour, la doctrine française repose sur la seule définition de Farhad Khosrokhavar, qui inclut à la fois une référence à la violence et à l’extrémisme. Les auteurs replacent donc ici la radicalisation comme une polarisation, impliquant l’ensemble de la société dans ce que les auteurs désignent comme « politique ju-jitsu ».

Les auteurs reviennent aussi sur l’image, très disputée, du « tapis roulant » (conveyor belt) qui emporterait les personnes aux idées radicales vers des actions radicales (violentes). Ils soutiennent que cette image est fausse et contre-productive, et vont même jusqu’à défendre le rôle que peuvent jouer des organisations radicales pour contrer la radicalisation violente.

On relèvera toutefois quelques faiblesses, notamment sur le terrain des relations internationales. On regrettera ainsi de les voir établir une longue énumération d’interventions militaires occidentales dans des pays musulmans afin de discuter la thèse de leur relation au terrorisme djihadiste, sans prendre en compte les différences de nature, de contexte et de mandats entre ces interventions.

Les auteurs apportent toutefois des éclairages passionnants sur les différences entre radicalisation individuelle et radicalisation de groupe, et se penchent, concernant cette seconde forme, sur les « manipulations identitaires de masse », qui reposent principalement sur deux ressorts : la simplicité cognitive et le pouvoir émotionnel.

Enfin, alors que le livre est largement consacré au terrorisme, notamment djihadiste, il se termine sur des considérations beaucoup plus nationales et politiques. L’élection de Donald Trump est ainsi décrite comme le résultat d’une radicalisation de son électorat.

Nicolas Hénin

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[1]La Chine a officiellement fait savoir en décembre 2020 qu’elle avait éradiqué l’extrême pauvreté (à ce seuil de 1,90 dollar). Cette ambition avait été annoncée depuis des années, pour être atteinte à l’occasion du centième anniversaire du Parti communiste chinois (qui sera célébré en juillet 2021). Les chiffrages sur la pauvreté ont toujours une certaine dimension politique…« Poverty and Shared Prosperity: Taking on Inequality », Banque mondiale, 2016.A. Sen, L’Idée de justice, Paris, Flammarion, 2009.Selon la célèbre courbe de Kuznets (1955) en U inversé qui faisait alors consensus.F. Kiwan, « La société civile au Liban : un levier pour le changement ? », Les Cahiers de l’Orient, vol. 112, no 4, 2013, p. 49-60.Voir la distinction établie par Xavier Crettiez entre radicalisation cognitive et comportementale, la seconde désignant celle qui recourt à la violence.

Résilience partout, résistance nulle part

Le Monde Diplomatique - jeu, 29/04/2021 - 16:13
Jusqu'où aller dans la mise en œuvre de nouvelles contraintes, et comment y aller ? Comment faire pour qu'elles apparaissent justifiées, voire bénéfiques, pour s'assurer de leur acceptabilité sociale ? Le recours aux sciences cognitives permet d'armer dans ce but les politiques publiques et de (...) / , , , , , , - 2021/05

Les enseignants entre combativité, apathie et sirènes managériales

Le Monde Diplomatique - mer, 28/04/2021 - 17:53
Plus syndiqués que la moyenne de la population active, plus enclins à faire grève, les enseignants donnent l'image d'un bastion compact et organisé. Mais cette apparente combativité dissimule la réalité d'une profession gagnée par la démobilisation : la dégradation des conditions de travail, les (...) / , , , , , , , - 2021/05

Mexico secoue la tutelle américaine

Le Monde Diplomatique - mer, 28/04/2021 - 17:53
Le Mexique voit sa souveraineté grignotée de toutes parts. Sur le plan institutionnel, par la corruption. Sur le plan territorial, par les cartels de la drogue. Sur le plan économique, par le libre-échange. Et sur le plan géopolitique, par sa proximité « maudite » avec les États-Unis. Dans ce dernier (...) / , , , , , , , , , , - 2021/05

L'inéluctable déclin du sionisme de gauche

Le Monde Diplomatique - mer, 28/04/2021 - 15:52
Pour la quatrième fois en deux ans, l'opposition au premier ministre israélien Benyamin Netanyahou se retrouve confrontée au même blocage : elle est majoritaire, mais si hétéroclite qu'elle peine à s'accorder. Avec treize sièges sur cent vingt au Parlement, la gauche sioniste, incarnée par l'historique (...) / , , , , , , , , , , , - 2021/05

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