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Updated: 2 months 2 weeks ago

Larba Issa Kobyagda : « Il faut travailler à l'approvisionnement efficace du pays et à une meilleure fixation des prix des produits de première nécessité »

Wed, 15/06/2022 - 01:11

Le conseil des ministres du 18 mai 2022 a adopté deux rapports au titre du ministère de l'Economie, des Finances et de la Prospective, dont l'un relatif à la situation économique et financière du Burkina Faso en 2021 et les perspectives sur la période 2022-2025. Dans cette interview en date du 13 juin 2022, le directeur général de l'économie et de la planification de ce ministère, Larba Issa Kobyagda, fait un récapitulatif du rapport. Il évoque quelques pistes de solutions pour rendre l'économie burkinabè plus dynamique pour le plus grand bénéfice de l'État et des populations.

Lefaso.net : Que peut-on retenir de la situation économique et financière pour la période 2021 au Burkina ?

Larba Issa Kobyagda : Au Burkina Faso, l'activité économique en 2021 s'est déroulée dans un contexte international et régional marqué par la reprise progressive des activités, une campagne timide de vaccination contre la COVID-19 et des réouvertures progressives des frontières. Sur le plan national, l'économie reste sous l'emprise de plusieurs défis notamment sécuritaire, climatique et humanitaire. On a observé en 2021 la persistance des attaques terroristes entraînant un déplacement interne massif de populations et une campagne agro-pastorale assez défavorable. Tous ces éléments ont donc fortement pesé dans la création de la richesse nationale en 2021.

Par conséquent, le taux de croissance du PIB réel couramment appelé taux de croissance économique est ressorti à 6,9% en 2021 contre 1,9% en 2020. Cette croissance est tirée par les secteurs tertiaire (+12,5%) et secondaire (+8,2%). Quant à l'activité dans le secteur primaire, elle s'est affichée en baisse de 6,4% contre une hausse de 6,5% en 2020.

Quant au taux d'inflation annuel moyen, c'est-à-dire la mesure de l'évolution du niveau général des prix au cours de l'année, il est ressorti à 3,9% en 2021 contre 1,9% en 2020. Il faut noter qu'il est supérieur au taux repère de la BCEAO qui est établi à 3% maximum.

Au niveau des finances publiques, les recettes ont progressé de 251,4 milliards de FCFA, passant de 1 937,6 milliards de FCFA en 2020 à 2 189,0 milliards de FCFA en 2021. Cette évolution est imprimée par l'accroissement des recettes fiscales de 307,8 milliards de FCFA, atténuée par la diminution des dons de 24,4 milliards de FCFA et des « autres recettes » de 32,0 milliards de FCFA. Concernant les dépenses, elles ont été exécutées à hauteur de 2 787,9 milliards de FCFA en 2021 contre 2 470,4 milliards de FCFA un an plus tôt, soit une augmentation de 317,5 milliards de FCFA (+12,9%).

Cette progression est due tant aux charges (+155,1 milliards de FCFA) qu'aux acquisitions nettes d'actifs non financiers (+162,4 milliards de FCFA). L'exécution des finances publiques en 2021 fait ressortir un solde net de gestion positif (+281,3 milliards de FCFA), traduisant une couverture des charges par les recettes. Ce solde s'est amélioré de 96,3 milliards de FCFA (+50,1%) par rapport à celui de 2020.

S'agissant des échanges extérieurs, les transactions courantes avec le reste du monde se sont soldées par un excédent de 817,8 milliards de FCFA représentant 7,6% du PIB en 2021 contre 3,8% en 2020.

Au niveau de la situation monétaire, la masse monétaire est ressortie à 5 653,3 milliards de FCFA à fin décembre 2021 contre 4 779,2 milliards de FCFA à fin décembre 2020, en augmentation de 874,1 milliards de FCFA. Cette hausse est consécutive à une progression des Actifs extérieurs nets de 36,4% et des créances intérieures de 3,2%.

Vous parlez d'une « accélération économique en 2021 » dans le rapport, qu'est-ce qui explique cela ?

Effectivement, on parle d'accélération économique en 2021 parce que la croissance est repartie rapidement après une décélération en 2020. Passer de 1,9% en 2020 à 6,7% en 2021 c'est vraiment une accélération car selon les modèles de reprise après des chocs, la croissance pouvait être molle ou une reprise lente c'est-à-dire que l'économie retrouve sa situation d'avant crise en deux ou trois années.

Les faits explicatifs peuvent être essentiellement le rebond du secteur des services appelé couramment le secteur tertiaire un des trois secteurs économiques définis dans la comptabilité nationale. En effet, le regain d'activité du secteur tertiaire qui a été durement éprouvé par les effets directs et indirects de la COVID-19 (fermeture des marchés, arrêt du transport, limitation pour les regroupements, …).

Ainsi, le secteur tertiaire a connu une progression de 12,5% après une baisse de 2,7% en 2020 due principalement à la forte accélération des activités dans les branches « transport et auxiliaires de transport » (+27,1%), « commerce » (+20,7%), « hôtellerie et restauration » (+17,6%), et « postes et télécommunications » (+13,2%).

De plus, le secteur a bénéficié aussi de l'amélioration du climat des affaires, du retour des grandes manifestations notamment le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), la Foire internationale du livre de Ouagadougou (FILO), le Salon régional de l'artisanat (SARA) et le Tour cycliste international du Faso ainsi que du dynamisme du tourisme interne.

Il faut aussi noter que la forte reprise de la croissance économique s'appuie sur le dynamise du secteur secondaire (+8,2% contre 5,8% en 2020), notamment les branches « fabrication de ciment et autres produits minéraux » (+13,9%), « fabrication de boisson et tabac » (+9,8%), « travaux de construction, d'installation et de finition » (+7,9%) et « extraction d'or » (+7,1%). L'or, premier produit d'exportation du Burkina Faso, bénéficiant de la remontée des cours et l'entrée en production de deux mines en 2020 (SOMISA SA et Nordgold Sanmatenga) a vu son volume de production industrielle porter à 66,858 tonnes en 2021 contre 62,138 tonnes en 2020.

En outre, les bâtiments et travaux publics ont fortement contribué à la création de valeur ajoutée surtout avec la poursuite et le démarrage des grands travaux d'infrastructures ainsi que la dynamisation des secteurs porteurs pour l'économie et les emplois, notamment les sous-secteurs des transports, de l'énergie et de l'agro-sylvo-pastoral.

« En perspective pour 2022, l'activité économique maintiendrait son rythme de croissance si les facteurs défavorables sont maîtrisés », précise le rapport du conseil des ministres. Quels sont ces facteurs et comment comptez-vous les maîtriser ?

Les perspectives d'évolution en 2022 reposent sur des hypothèses sur l'environnement national mais aussi international. Les hypothèses se fondent principalement sur la situation sécuritaire, les facteurs climatiques, les capacités productives des industries extractives et l'évolution des gisements miniers.
Les principaux facteurs défavorables identifiés sont les suivants :

la flambée des cours du baril de pétrole et des produits alimentaires importés ;
la chute des cours des matières premières exportées, notamment l'or, le coton, le sésame et la noix de cajou ;
l'éventualité de sanctions des institutions sous-régionale, régionale et internationale en particulier la suspension de la coopération diplomatique, économique et financière ;

l'aggravation des tensions géopolitiques et le risque d'instabilité socio-politique au niveau de la sous-région ouest-africaine et au niveau national ;
les aléas climatiques, la récurrence des attaques des cultures (chenilles légionnaires d'automne, oiseaux granivores et autres organismes nuisibles) et la survenue des épizooties (la grippe aviaire, la maladie de Newcastle) ;

la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire, notamment l'inaccessibilité accrue du territoire national et l'augmentation des personnes déplacées internes ;
la réduction des terres cultivables notamment par le fait du terrorisme, de l'orpaillage et de leur accaparement par les promoteurs immobiliers et les particuliers ;

la pénurie ou le renchérissement des biens et produits locaux et importés ;
la persistance de l'incivisme fiscal, de la fraude, du faux et de la corruption ;
la non-soutenabilité des engagements des PTF et de la dette intérieure.
Au regard des risques ci-dessus évoqués, les principales mesures d'atténuation devant permettre de minimiser leurs effets sont entre autres :

la diversification des produits exportés à travers la dynamisation des filières porteuses (sésame, anacarde, beurre de karité, Faso danfani, tomate, etc.) et l'amélioration de la présence des produits burkinabè sur de nouveaux marchés ;
la poursuite des actions de renforcement de la sécurité et de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent (renforcement de la sécurité intérieure et aux frontières, coopération transfrontalière des services de sécurité, etc.) ;
le renforcement du suivi des sorties des produits céréaliers et l'accroissement des stocks de sécurité alimentaire ;

la poursuite les mesures d'assainissement de la gestion des terres à travers la sécurisation agraire et foncière ;
la poursuite des actions de modernisation de l'agriculture, à travers la subvention d'intrants et d'équipements productifs aux agriculteurs, la réalisation d'ouvrages de retenue d'eau, la maîtrise d'eau en campagne sèche, le renforcement de l'appui-conseil et la formation, le développement de mécanismes innovants d'accès au crédit ;

la réconciliation pour une transition apaisée en vue d'un retour à l'ordre constitutionnel normal par la culture du dialogue et de la paix entre les Burkinabè ;
le renforcement du dialogue entre les différents groupes de communauté pour lutter contre la stigmatisation et les conflits intercommunautaires ;
le renforcement des actions de sensibilisation et de lutte contre l'incivisme fiscal, la fraude, le faux et la corruption ;

le renforcement et l'élargissement de la production locale ainsi que la promotion de la consommation des produits locaux ;
le renforcement de la coopération avec les partenaires techniques et financiers pour une mobilisation optimale des ressources externes et une gestion optimale de la dette intérieure ;
la poursuite de la promotion de l'activité minière sécurisée notamment celle industrielle ou semi mécanisée moderne.

Les crises mondiales et sous régionales ont déjà un coût sur l'inflation. Si toutefois elles persistent, quel pourrait être leur impact sur l'économie nationale ?

Effectivement, les crises mondiales et sous régionales ont déjà accéléré le niveau général des prix au Burkina Faso. Les données de projections montrent que le taux d'inflation est en hausse continue depuis janvier 2022 avec une inflation en glissement annuel de plus de 15% enregistrée à fin avril 2022.

Du reste, cela était prévisible du fait que les économies aujourd'hui sont interconnectées, par conséquent les canaux de transmissions sont nombreux. Face à une crise mondiale ou régionale quel que soit le lieu d'apparition, tous les pays sont susceptibles d'être touchés. Cependant la vulnérabilité va dépendre de la structure de l'économie et des mesures prises par les autorités politiques, monétaires et financières. Classiquement, en prévision économique, nous parlons de vulnérabilité lorsqu'un système est affecté négativement par une perturbation ou un « choc » soudain allant au-delà de la plage normale de variabilité.

L'analyse à date indique que les crises sont susceptibles d'exercer des effets sur l'activité économique nationale ce qui reste à savoir c'est si les effets seront temporaires ou durables. Dans le cas où les effets sont durables, la croissance économique du Burkina Faso pourrait ralentir pour s'afficher à 3,5% (scenario pessimiste) en 2022 contre 6,7% dans le scénario tendanciel selon les prévisions de référence.

Ainsi, la production de chacun des secteurs pourrait donc connaître une révision à la baisse pouvant atteindre près de -4,9 points de pourcentage pour le secteur primaire, -4,6% pour le secondaire et -1,6% pour le secteur tertiaire.
Si ce scénario pessimiste devait se réaliser, plusieurs secteurs seraient impactés. Sur le secteur réel l'impact est d'autant inquiétant du fait qu'on assisterait à une détérioration du climat des affaires, une accentuation des déséquilibres macroéconomiques et financiers, une détérioration des indicateurs de la dette publique.

Sur les populations on assisterait à une baisse drastique du pouvoir d'achat du fait des pertes de revenus conjuguée à la forte hausse du prix des denrées alimentaires de base. Pour les entreprises, la crise peut entraîner la destruction du capital, difficultés de renouvellement du capital productif et des pertes de revenus ce qui peut avoir des répercussions en termes de baisse de la production et de l'investissement (nationaux et étrangers).

Tenant compte des échanges à l'extérieur, les crises mondiales ou sous régionales pourraient avoir une influence négative sur le volume des exportations et importations de biens et services. Une évaluation raisonnable laisse voir une tendance baissière du volume des échanges commerciaux qui entrainerait une baisse de l'activité économique nationale. Tous ces chocs peuvent plonger l'économie nationale dans un état de crise augmentant les risques d'émeutes et d'instabilité socio-politique.

Est-il possible que l'on revienne aux anciens prix si la situation internationale s'améliore ?

La pression sur les prix est liée aux conséquences de la pandémie de COVID-19 qui a créé un déséquilibre de l'offre et de la demande. En effet, avec la reprise des activités économiques, la forte demande est confrontée à une offre qui a du mal à se mettre en place du fait des difficultés d'approvisionnement. Cette situation est accentuée par la crise russo-ukrainienne qui est un nouveau choc sur l'offre car ces deux pays sont offreurs nets dans plusieurs matières premières.

La conjoncture économique étant dynamique, au fur à mesure que le contexte économique international, notamment sanitaire et géopolitique va s'améliorer, il y a possibilité d'un retour des prix. On peut anticiper ainsi une normalisation des chaînes d'approvisionnement, mais il est difficile de prédire combien de temps cela prendra d'autant plus que la guerre en Ukraine aggrave les choses.

De plus, la Chine qui est l'usine du monde redémarre lentement avec les dernières levées de confinement dues aux variantes de la COVID-19 qui se propageaient malgré la vaccination.
En définitive, l'inflation actuelle demeure préoccupante car les perturbations des chaînes d'approvisionnement se poursuivent toujours, altérant le prix et la disponibilité de nombreux biens mais la crise russo-ukrainienne une nouvelle source d'incertitude qui vient s'ajouter à celle qui persiste quant à l'évolution de la COVID-19.

Quelles sont les mesures urgentes à prendre pour maîtriser la situation ?

Le mesures urgentes pour une maîtrise des prix au niveau national à court terme sont essentiellement d'accentuer le contrôle des prix pour lutter contre les spéculations, de veiller à limiter les exportations de certains produits sensibles, d'accompagner certains secteurs et produits (huile, sucre, lait, blé par exemple) par des mesures fiscales afin de minimiser la hausse des prix aux consommateurs et d'accroître le nombre de boutiques témoin de la SONAGESS et les approvisionner suffisamment et régulièrement tout en mettant en place des instruments pour un meilleur ciblage et éviter que des personnes mal intentionnées ne profitent abusivement de la subvention.

Au niveau du secteur privé, le gouvernement devrait poursuivre les mesures de contrôle et autres mesures de maîtrise des prix pour endiguer l'ancrage des monopôles de fait sur le marché des produits de première nécessité.

A moyen et long terme, il serait impérieux de travailler à l'approvisionnement efficace du pays et à une meilleure fixation des prix des produits de première nécessité cela passe par une transformation structurelle des capacités productives et des réformes audacieuses au niveau du secteur privé et de l'administration publique. Ces reformes doivent s'orienter vers la diversification de l'économie nationale et son intégration à l'économie régionale (ZLECAf par exemple), la mise en œuvre de stratégies de promotion du secteur privé national qui devrait doper son potentiel et la sécurisation accrue du territoire national et le développement des capacités d'adaptation fortes aux changements climatiques.

Plus spécifiquement, il faudrait que le gouvernement systématise l'évaluation périodique et la révision des prix des produits sous contrôle pour responsabiliser les entreprises et les citoyens d'une part et d'autre part pour soulager les finances publiques. De plus, le gouvernement devrait opérationnaliser sans délais le plan de réponse à la crise alimentaire en travaillant à développer l'offre par la mise à disposition des engrais et des semences pour la saison agricole.

Au niveau de régional, les mesures doivent être prises par la BCEAO pour ajuster sa politique monétaire afin de garantir l'ancrage des anticipations d'inflation à moyen terme et d'inciter fortement les banques à financer les PME ainsi que le secteur agricole. Au niveau international, les institutions financières internationales (BM, FMI, BAD, etc.) doivent faciliter le rééquilibrage des finances publiques des Etats à travers des instruments qui garantissent la viabilité des mesures prises par les pouvoirs publics pour soulager les populations vulnérables des effets des prix élevés de l'énergie et des denrées alimentaires.

Que peut-on retenir en termes de perspectives 2022-2025 ?

En perspective, l'activité économique nationale serait affectée par les pressions inflationnistes mondiales qui sont exacerbées par la guerre russo-ukrainienne avec son corollaire de renchérissement du cours du pétrole. Le Burkina Faso en tant qu'importateur net de ce produit voit sa facture pétrolière augmenter induisant des ajustements à la hausse des prix du carburant à la pompe et de l'augmentation de la subvention de l'Etat pour prendre en charge le gap des moins-values de la SONABHY face à la poursuite de la hausse des prix internationaux du pétrole.

En outre, l'activité économique est toujours contrariée par la persistance des attaques terroristes entrainant un déplacement interne massif de populations, l'abandon des terres cultivables, la perturbation des activités d'extraction minière et des réallocations budgétaires pour renforcer la défense de la patrie.
Cependant des facteurs tant externes qu'internes sont favorables à l'activité économique nationale. Il s'agit de :

 la levée progressive des mesures de restrictions imposées par la COVID-19 conduisant à une confortation de la reprise de l'activité économique mondiale ;
 l'orientation favorable des cours internationaux du prix de l'or et du coton qui induit une augmentation des recettes d'exportations, du solde excédentaire de la balance commerciale, de la consolidation des réserves en devises.
 la normalisation de la situation socio-politique avec la mise en place des organes de la transition et l'adoption et la mise en œuvre du Plan d'action de la transition ;

 les prévisions de bonne répartition spatio-temporelle des précipitations pour la campagne agricole 2022-2023. Ce qui permettra de conforter la disponibilité des produits agricole (céréales et autres vivriers) sur les marchés avec pour effet de maintenir une croissance économique mais aussi d'atténuer les pressions inflationnistes.

A la suite de ce qui précède et sous l'hypothèse d'une restauration sécuritaire continue du territoire national, l'activité économique enregistrerait une croissance de 6,7% en 2022 contre 6,9% initialement. Cette croissance serait tirée principalement par le secteur primaire. En effet, il est attendu un effet de rattrapage au niveau du secteur primaire (surtout agricole) avec une valeur ajoutée qui augmenterait de 14,3% après une baisse de 6,4% observée en 2021 (mauvaise pluviosité en 2021/2022).

L'inflation ressortirait à plus de 6,0% en 2022, en hausse de 2,1 points de pourcentage par rapport à 2021, imputable essentiellement à la flambée des prix des « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (renchérissement des céréales, des légumes et des légumineuses), la hausse des prix des « Boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants » et la hausse du prix du carburant à la pompe. Néanmoins cette flambée des prix serait atténuée par les mesures prises par le gouvernement à savoir la suspension des Autorisations Spéciales d'Exportation des céréales, l'accroissement des points de vente des céréales à prix social et le renforcement du contrôle des prix règlementés.

A moyen terme (2023-2025), l'activité économique enregistrerait une croissance de 6,2% en moyenne entre 2023 et 2025 avec des variations de valeur ajoutée respectives de 7,4% ; 5,6% et 5,1% pour les secteurs secondaire, tertiaire et primaire. L'inflation en moyenne annuelle devrait se situer à moins de 3% sur la période 2023-2025.

Au niveau des finances publiques, il est attendu une hausse des recettes fiscales de 6,4% en 2022 et de 9,5% sur la période 2023-2025. Cet accroissement serait lié principalement à la reprise de l'activité économique entamée en 2021, la poursuite de la digitalisation des services des régies de recettes (DGI, DGD) et la généralisation de la facture normalisée. L'encours de la dette resterait soutenable (en dessous de 70%) avec des taux d'endettement projetés à 53,3% en 2022 et à 52,6% entre 2023 et 2025. Toutefois, la dette est caractérisée par une prédominance de la dette intérieure avec des maturités courtes et coûteuses pour les finances publiques.

Au titre des échanges avec le reste du monde, les transactions se solderaient par une amélioration de l'excédent de la balance des biens et services et celui du compte courant en 2022 et à moyen terme à conditions que l'orientation des cours de l'or et du coton reste favorable ainsi que le maintien du dynamisme des productions.

Propos recueillis par A.D. Khan
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Attaques terroristes à Seytenga : 3 490 personnes déplacées internes enregistrées

Wed, 15/06/2022 - 01:05

3 490 personnes déplacées internes ont été enregistrées, le 13 juin 2022, après l'attaque terroriste contre les habitants de Seytenga dans la région du Sahel, rapporte le Conseil national de secours d'urgence et de réhabilitation (Conasur).

Selon les chiffres, ces personnes viennent de 465 familles. Les enfants représentent 63,18% de ces personnes déplacées internes. 24,79 % d'entre eux ont moins de 5 ans.

Selon le rapport du Conasur, ce sont les habitants de seize villages qui ont aussi quitté leurs localités après l'attaque. Il s'agit entre autres de Soffokel et de Yattakou.

Pour mémoire, la ville de Seytenga a été attaquée dans la nuit du 11 au 12 juin 2022 par des hommes armés non identifiés. Selon le gouvernement, 50 civils ont été tués dans cette attaque.

Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina Faso : Gouverneurs et FDS à l'école de la gestion des frontières

Wed, 15/06/2022 - 01:00

Les gouverneurs et les Forces de défense et de sécurité (FDS) sont réunis du 14 au 16 juin 2022 à Koudougou, dans le Centre-ouest autour d'un atelier de renforcement de capacités sur la gestion intégrée des frontières. Il s'agit de leur donner les rudiments nécessaires pour qu'ils puissent prendre à bras le corps la gestion des frontières et minimiser les conflits.

Sur les treize régions que compte le Burkina Faso, dix sont considérées comme frontalières. Ces frontières et espaces frontaliers couvrent de nombreux enjeux d'autant plus qu'au lendemain des indépendances, les États africains ont hérité des limites territoriales qui ont été définies par le colon sans tenir compte des réalités socioculturelles. La plupart de ces frontières n'ont pas été matérialisées. Ce qui n'est pas sans conséquences pour nos pays.

Les gouverneurs des régions et les FDS se familiariseront sur la gestion des ressources naturelles partagées

Le Burkina Faso, pays enclavé situé au cœur de l'Afrique de l'Ouest, partage 3 615 kilomètres avec six pays voisins. Les populations de la quasi-totalité de ces zones frontalières connaissent des difficultés de cohabitation. Suite aux récents changements institutionnels, plusieurs gouverneurs sont nouveaux, d'où la nécessité de leur donner des rudiments pour représenter l'Etat tout en tenant compte des frontières du pays.

La secrétaire permanente de la Commission nationale des frontières au Burkina Faso, Léontine Zagré, a expliqué que plusieurs thèmes seront développés pour les participants au cours de cette rencontre de 72 heures. Il s'agit de l'histoire des frontières du Burkina Faso, des référentiels de gestion des frontières, de la libre circulation des biens et des personnes. En outre, les gouverneurs et les FDS se familiariseront avec la reconnaissance de la ligne frontalière et de la gestion des ressources naturelles partagées.

La secrétaire permanente de la Commission nationale des frontières, Léontine Zagré, a indiqué que plusieurs thèmes seront développés à l'endroit des participants

Selon Boubacar Nouhoun Traoré, gouverneur de la région du Centre-ouest, représentant le ministre en charge de l'administration du territoire, ces conflits de cohabitation sont liés à l'insécurité mais aussi à la gestion des ressources naturelles partagées, au foncier et à l'orpaillage. « Ces faits donnent très souvent lieu à des situations tendues qui sont heureusement désamorcées grâce aux efforts et à la perspicacité des acteurs frontaliers que vous êtes », a-t-il reconnu avant d'ajouter que dans un contexte national où toutes les ambitions et initiatives de développement sont mises à rude épreuve, la gestion des frontières est plus que jamais d'actualité.

Le gouverneur de la région du Centre-Ouest, Boubacar Nouhoun Traoré, est convaincu que cette séance outillera les participants

Car a-t-il insisté, il convient que les représentants des Etats puissent davantage s'accorder sur un nouveau paradigme de développement frontalier. M. Traoré est confiant que cette formation de 72 heures va suffisamment outiller les acteurs frontaliers réunis ce jour pour leur permettre d'être efficaces sur le terrain.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

Categories: Afrique

Attaques terroristes à Seytenga : 29 autres corps découverts

Wed, 15/06/2022 - 00:55

Les éléments des FDS, en opération de sécurisation et de recherche à Seytenga, ont découvert 29 autres corps sans vie, selon un communiqué du Service d'informations du Gouvernement.

Ce qui porte à 79, le nombre de personnes tuées dans l'attaque contre la ville de Seytenga dans la nuit du 11 au 12 juin 2022.

Le communiqué indique que les recherches se poursuivent mais sont ralenties par la possible présence d'engins explosifs improvisés placés par les terroristes sur le site.

En rappel, le gouvernement avait annoncé la découverte d'une cinquantaine de corps. Suite à l'attaque, un deuil national de 72h a été décrété par le président du Faso en mémoire des victimes.

Lefaso.net

Source : Service d'information du gouvernement

Categories: Afrique

Solhan, Madjoari, et Seytenga : Comprendre les massacres des civils par les djihadistes

Tue, 14/06/2022 - 23:30

Dans cette tribune parvenue à notre rédaction, un citoyen attristé par l'attaque de Seytenga propose des pistes pour comprendre les attaques terroristes contre les populations civiles.

Le Burkina Faso vient encore d'être endeuillé par une attaque terroriste complexe coordonnée qui a couté la vie à une cinquantaine de civils, en particulier des hommes, à Seytenga, une bourgade située à environ 45 km de Dori à la frontière entre le Burkina Faso et le Niger. Dans la même localité, quelques jours auparavant, des hommes armés non identifiés (très probablement des militants d'un des groupes dits djihadistes qui opèrent dans la région des trois frontières) avaient tué 11 gendarmes et quelques civils, puis emporté des centaines de têtes de bétail.

Cette attaque ciblant non seulement le système de défense du pays mais aussi des civils non-combattants – une violation flagrante du droit international humanitaire –rappelle d'autres attaques : Solhan dans la province voisine du Yagha en juin 2021 (130-160 morts), l'attaque barbare, désespérée contre des civils qui a tué au moins 31 femmes le 24 décembre 2019 ; l'interception et le massacre des habitants (surtout des hommes) de Madjoari qui essayaient de fuir leur village sous contrôle des djihadistes (plus d'une cinquantaine de morts), des fusillades dans les marchés de Nagraogo (32 morts), Silgadji (39 morts), ou dans des lieux de cultes (églises et mosquées).

Ces attaques contre les civils sans défense sont parmi les plus meurtrières ; elles sont aussi celles que les groupes terroristes revendiquent le moins car ils savent que cela nuirait à leur image. Face à de telles attaques, des questions se posent : 1) pourquoi les groupes terroristes en général, et les groupes djihadistes en particulier qui disent officiellement combattre les forces armées du gouvernement, s'en prennent à des civils ? ; 2)comment savoir qui est exactement responsable de ces tueries ?, et 3) que peut-on faire pour arrêter, ou au moins réduire ces attaques contre des civils ?
Ce sont là des questions complexes dont la réponse nécessiterait une longue analyse que nous ne pouvons pas faire dans une tribune comme celle offerte par Lefaso.net. Mais, nous essayerons de partager quelques résultats de nos recherches ici dans l'espoir que cela jettera un peu de lumière sur de telles attaques et aidera à les prévenir.

1. Pourquoi les djihadistes attaquent des civils ?

Les recherches sur le terrorisme, un des sujets les plus difficiles de la recherche sur la paix et la sécurité internationale, s'accordent sur un point, malgré les divergences entre les experts : le terrorisme est essentiellement une tactique de guerre asymétrique à travers laquelle la partie la plus faible militairement agresse de façon indirecte son adversaire (généralement un gouvernement) ou cherche à faire pression sur lui pour obtenir des concessions politiques en utilisant stratégiquement des attaques violentes, planifiées contre des civils. Les terroristes le font dans l'espoir que les médias diffuseront la nouvelle et que cela leur permettra d'attirer l'attention du public au niveau local et/ou international pour faire reconnaître leur cause.

Les attaques contre les civils sont aussi pour les terroristes un instrument de contrôle social, en accord avec leur idéologie (par exemple l'idéologie salafo-djihadiste), qui permet de punir ceux qui n'obéissent pas à leurs exigences ou qui coopèrent avec le gouvernement et tous ceux qu'ils perçoivent comme ennemis en vue de dissuader d'autres d'imiter ces derniers.

Mais parfois, les attaques contre les civils ne sont pas directement motivées par l'idéologie des groupes terroristes mais simplement par le désir de gain financier, des raisons d'ordre psychologique, personnel, des règlements de comptes, des représailles, des raisons mixtes ou floues, ou le fait d'éléments incontrôlés par leur hiérarchie.

De même que les gens deviennent djihadistes pour de multiples et diverses raisons, de même il n'y a pas une seule raison qui justifie leurs attaques sauvages contre des civils même si le plus souvent ces attaques visent à discréditer les gouvernements en montrant aux populations civiles qu'elles ne peuvent pas compter sur ces gouvernements (« apostats ») pour les protéger. Dans une étude que nous finalisons, nous montrons plus en détail, a travers des analyses qualitatives et quantitatives complexes, le raisonnement qui, dans la plupart des cas, guide les djihadistes au Burkina et dans le Sahel ouest-africain dans leur violence organisée contre des cibles civils.

Cette étude s'appuie non seulement sur les résultats de recherches antérieures mais aussi sur des enquêtes et des interviews réalisés au Burkina et dans d'autres pays du Sahel. Par exemple, lorsque nous avons demandé aux répondants au Burkina pourquoi les groupes armés dits djihadistes attaquent certains civils et pas d'autres, 31% ont indiqué que c'est parce que ces civils soutiennent ou collaborent avec les FDS ; 20% pensent que c'est parce que ces civils refusent de les rejoindre et de le soutenir, tandis que seulement 14-17% pensent que les djihadistes attaquent les civils pour des raisons religieuses, par exemple, parce qu'ils considèrent ces civils comme des chrétiens ou de faux musulmans.

En réponse à la même question posée sous d'autres formes et avec des choix de réponse légèrement différents, les répondants majoritairement ont indiqué que les civils sont attaqués parce que les djihadistes veulent les contraindre à les soutenir ou veulent que les médias parlent d'eux (voir figure ci-dessous).

Quant à savoir plus généralement pourquoi les djihadistes attaquent le Burkina Faso, certains pays, et pas d'autres, les répondants dans leur majorité pensent que c'est parce qu'ils veulent contraindre le gouvernement à faire ce qu'ils veulent (31%), punir le gouvernement pour s'être joint à des puissances étrangères pour les combattre (20%), et enfin parce que le gouvernement n'essaie pas de négocier avec eux (19%).

Ces réponses ont été corroborées dans les entretiens approfondis par d'autres répondants. Elles vont aussi dans le sens des résultats de recherches effectuées dans d'autres pays comme le Niger et d'autres régions du monde. Maintenant, reste une autre question importante dont la réponse aidera les gouvernements dans leurs efforts pour lutter contre le terrorisme et protéger les populations civiles : qui est l'auteur des attaques contre les civils ?

2. Qui est responsable de tels massacres ?

L'attaque de Solhan avait été attribuée à des enfants de 12 à 14 ans, drogués, endoctrinés, et utilisés par Moujai Al Qaida, un groupe affilié à Al Qaida. Quant aux attaques de Seytenga, d'Arbinda et de Madjoari, elles semblent porter la marque de l'Etat Islamique dans le Grand Sahara, si l'on en juge par leur mode opératoire et la cartographie des activités de ce groupe.

Mais les données et les recherches sur le terrorisme à travers le monde nous apprennent que la plupart des attaques terroristes sont perpétrées par des auteurs dont l'identité est difficile à établir avec certitude. Sur environ 157.444 incidents terroristes enregistrés dans les différents pays par la base de données mondiale du terrorisme entre 1970 et 2015, les chercheurs, malgré tous leurs efforts, ont été incapables de dire exactement quel groupe terroriste spécifique étaient responsables de plus de la moitié de ces incidents. Les données montrent qu'il est plus difficile de déterminer l'identité des auteurs des attaques terroristes contre des cibles civiles, car de telles attaques sont rarement revendiquées.

Ce « dilemme de l'attribution », comme l'appelle Martha Crenshaw, persiste de nos jours malgré le raffinement de nos outils d'analyse.
Cela ne vaut peut-être pas toujours pour tous les cas d'attaques terroristes au Burkina et dans la bande Sahélienne, mais l'on conviendra qu'il est difficile de protéger efficacement des civils contre des bourreaux que l'on a du mal à identifier avec certitude, qui peuvent attaquer n'importe quand par surprise et s'évaporer dans la nature.

Cela explique en partie – sans excuser les défaillances de nos Etats – comment les différents gouvernements du monde ont de la peine à protéger leurs populations contre le terrorisme, même si la qualité des services de renseignement et de l'équipement des forces armées permettent à certains comme les USA, la Russie ou Israël de faire mieux que d'autres dans ce domaine.

Il est évident, dans ces conditions, qu'un gouvernement, quel que soit le niveau de sophistication de son système de défense, peut difficilement protéger des civils quand ceux-ci ne l'aident pas à les protéger en coopérant pleinement. Ayant bien compris cela, les groupes terroristes qui utilisent les civils comme bouclier humain et comme moyen de pression contre les gouvernements, font tout pour dissuader les civils de coopérer avec les forces de défense et de sécurité (FDS).

Tout comme le gouvernement, ils savent que sans le soutien et la coopération de la population, ils ne peuvent pas parvenir à leurs fins. C'est pourquoi ils punissent sévèrement les personnes et les villages qui refusent de les soutenir et qui coopèrent avec le gouvernement. Là se trouve une des clefs, mais pas la seule, pour comprendre pourquoi, ils attaquent parfois, de façon ciblée ou sans distinction, des habitants d'une localité donnée.

Globalement, en analysant les différentes attaques qui ont été enregistrées au Burkina et les pays voisins depuis 2015 jusqu'à nos jours, les revendications de certaines attaques et le mode opératoire de leurs auteurs, certains experts ont pu cartographier les groupes djihadistes suivant leurs zones d'influence au Sahel et ailleurs en Afrique (voir carte ci-dessous).

Pour le Burkina, on s'entend entre experts pour dire que l'Etat Islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l'Islam et aux Musulmans (JNIM) opèrent dans les régions frontalières entre le Burkina Faso, le Niger et le Mali où ils attaquent civils et militaires, se combattent souvent, pillent, violent, et massacrent des populations civiles.

Sur ce sujet, le témoignage d'un élu local de Dori à propos du récent massacre de civils a Seytenga est éloquent : « Ils [disait-il en se réfèrent à l'Etat Islamique dans le Grand Sahara] ont une base près de Seytenga à la frontière nigérienne, où les postes-frontières ont été désertés (…). Seytenga est un carrefour du commerce transfrontalier, et c'est une commune stratégique, pour le marché du bétail comme pour les trafics divers des groupes armés terroristes. »

Ayant fait allégeance à l'Etat Islamique, les leaders et les militants de l'EIGS ont naturellement adopté certains éléments idéologiques et certaines pratiques de l'Etat Islamique, lequel est plus radical qu'Al Qaida et s'est illustré en Iraq et en Syrie par des attaques brutales contre les civils, y compris en crucifiant, décapitant, et brûlant vives certaines de leurs victimes civiles. Il y aurait beaucoup à dire sur ce que les djihadistes au Sahel doivent à leurs maitres à penser du point de vue idéologique et stratégie militaire. Mais tournons-nous vers notre troisième et dernière question : que peut-on faire pour mettre fin à ces massacres ?

3. Protéger les civils contre les terroristes : un casse-tête

Il faut le dire tout de suite : la technologie, l'équipement et la formation militaires peuvent certainement aider à protéger plus efficacement les civils dans les régions souffrant de violence terroriste. Mais, cela coute très cher, et ni des militaires bien formés et équipés, ni la technologie ne suffisent pour protéger les populations civiles contre le terrorisme à 100%. Même les gouvernements qui font mieux que les autres dans ce domaine n'obtiennent pas 100% de succès.

Cependant, nos gouvernements en Afrique pourraient mieux faire dans la lutte contre le terrorisme à deux conditions : i) s'ils s'attaquent courageusement à certaines défaillances structurelles, et ii) si les populations civiles, y compris les familles et proches des militants des groupes djihadistes, savent collaborer intelligemment avec l'Etat pour sauver leurs communautés et leurs proches engagés dans les groupes terroristes de cette violence meurtrière.

Aucun gouvernement n'a assez de ressources pour déployer des policiers, gendarmes ou militaires dans chaque village ou quartier des régions affectées par le terrorisme et pour protéger 24h/24 chaque civil contre les attaques terroristes qui le plus souvent se font par surprise. Reconnaitre cela humblement, ce n'est pas un prétexte pour excuser nos gouvernements et justifier leurs défaillances ; c'est simplement être honnête envers les gens.

Si donc, on ne peut pas s'attendre à ce que les FDS, en nombre limité et pas toujours bien équipés, puissent être partout pour défendre tout civil qui serait attaqué par surprise par un nombre variable de terroristes plus ou moins bien équipés, alors il reste trois options :

i)les gouvernements acceptent, tout en tirant les leçons de l'expérience d'autres pays, de négocier la paix avec les groupes djihadistes en commençant par les militants de base pour remonter vers les commandants de terrain, les dirigeants locaux et régionaux , et enfin les sponsors et leaders internationaux ;

ii) les civils s'organisent pour se défendre et aider les FDS à les protéger ; et
iii)ils prennent des précautions pour quitter les régions ou opèrent les groupes terroristes pour ne pas devenir leurs victimes et qu'ils s'installent avec l'aide du gouvernement et des partenaires internationaux dans des localités plus sures.

Cela évitera que les terroristes les utilisent comme bouclier humain ou comme moyen de pression sur le gouvernement et la communauté internationale. De plus, cela permettra aux gouvernements de déclarer les zones sous contrôle des groupes djihadistes comme zones de guerre et de coordonner leurs actions pour les mettre hors d'état de nuire.

Cependant, il faut le concéder, chacune de ces options a des limites. Par exemple, des études ont montré que la grande majorité des tentatives de négociation avec les groupes terroristes échouent et que les attaques continuent pendant et après les négociations (Cronin, 2009).

Enfin, au niveau structurel à long terme, il y a beaucoup de choses que l'on pourrait faire pour réduire les capacités de nuisance des groupes terroristes, mais cela suppose, au niveau régional et international, une forte volonté politique des différentes parties prenantes, la confiance et une franche collaboration entre elles. Malheureusement, cela est encore loin d'être le cas. Mais gardons espoir !

M.B., citoyen burkinabè attristé par le sort du Sahel

Categories: Afrique

Komandjari/Est : Bandiba Vincent Lompo échoue au BEPC

Tue, 14/06/2022 - 23:30

L'unique candidat au BEPC du centre de Bassieri, dans la Komandjari, région de l'Est, a échoué à son examen à l'issue du second tour, rapportent nos confrères de l'AIB.

Bandiba Vincent Lompo a obtenu, selon l'AIB, 189 points alors qu'il lui fallait 230 ou 240 points pour être admis à l'examen.

Les établissements de la localité, à l'exception d'un seul, le centre de Bassieri devait accueillir 40 candidats mais seul Bandiba Vincent Lompo était le seul candidat.

Le Centre principal de Gayeri a enregistré 37 admis sur 140 candidats.

Lefaso.net

Source : Agence d'information du Burkina

Categories: Afrique

Pacte national du renouveau de la justice burkinabè : Les résultats de l'étude d'évaluation de sa mise en œuvre en cours de validation

Tue, 14/06/2022 - 21:10

Le ministre en charge de la justice, Me Barthélemy Kéré, a présidé la cérémonie d'ouverture de l'atelier de validation des résultats de l'étude d'évaluation de la mise en œuvre du Pacte national pour le renouveau de la justice (PNRJ). Un pacte adopté à l'issue des états généraux sur la justice tenus du 24 au 28 mars 2015. La cérémonie s'est également tenue en présence du chef de file des partenaires techniques et financiers du cadre sectoriel de dialogue justice et droits humains (CSD-JDH), Mathieu Ciowela. C'était ce mardi 14 juin 2022 à Ouagadougou.

A l'ouverture des travaux, le ministre en charge de la justice, Barthélemy Kéré, a rappelé que les états généraux de la justice de mars 2015 ont été l'occasion de poser le diagnostic du système judiciaire burkinabè. Et ce, en vue de répondre aux aspirations d'une justice accessible, crédible et efficace pour la population. « Les insuffisances majeures relevées lors de ses travaux étaient, entre autres, liées à l'influence du politique, l'inaccessibilité des services judiciaires, l'inadéquation et l'insuffisance des moyens mis à la disposition des acteurs de la justice. Aussi, la désagrégation des valeurs éthiques liées aux métiers de justice engendrant la violation des règles déontologiques et des tares comme la corruption et l'impunité », a indiqué le ministre.

Et d'ajouter que « la perte de confiance de la population vis-à-vis de l'institution judiciaire, les nombreux cas de justice privée, de violations constatées, le regain de l'incivisme et de l'intolérance attestaient de la nécessité de mener des actions. Cela dans le but d'impulser une nouvelle dynamique en matière de justice et de réconcilier la population avec son système judiciaire ».

C'est donc au sortir de ces états généraux que les différents acteurs sont parvenus à l'adoption d'un Pacte national pour le renouveau de la justice (PNRJ) qui comporte plusieurs engagements. Ce référentiel avait proposé des orientations et des reformes capables de restaurer le système judiciaire. Lesquelles sont basées notamment sur le renforcement de l'indépendance de la justice, le fonctionnement du service public, la moralisation de l'appareil judiciaire, l'amélioration de l'accessibilité à la justice et de la prise en compte des droits humains dans les procédures judiciaires.
Dans le cadre donc de ce projet, plusieurs actions ont été entreprises pour opérationnaliser les engagements pris.

Au cours de cet atelier de validation, les participants apporteront des amendements et appréciations sur le rapport de l'étude sur l'état de mise en œuvre du PNRJ.

Les participants et les partenaires sociaux ont été invités à une analyse profonde du rapport afin d'aboutir à des propositions et recommandations pertinentes

Améliorer le système judiciaire burkinabè

Tout en rappelant que dans le cadre de la mise en œuvre de ce pacte et avec l'appui du Programme de modernisation de l'administration publique (PMAP), un consultant a été recruté en 2021 pour conduire cette mission. Les objectifs spécifiques poursuivis alors étaient de plusieurs ordres. Il s'agissait, entre autres, d'évaluer la pertinence des engagements du pacte, d'établir un bilan global de la mise en œuvre des engagements du pacte à travers les différents actes et de relever les difficultés qui ont entravé la mise en œuvre desdits engagements.

En plus de ces objectifs, il a été aussi question d'évaluer les effets et l'impact de la mise en œuvre du pacte sur la performance de la justice burkinabè, de l'amélioration des conditions de vie et de travail des acteurs judiciaires sur la qualité du service public de justice, ainsi que la durabilité des résultats atteints, tout en formulant des suggestions et recommandations pour optimiser la contribution du pacte à l'amélioration du système judiciaire burkinabè.

Le rapport qui sortira de ces travaux sera un document de référence pour le département de la justice, dans lequel l'on fera ressortir d'une part, les acquis enregistrés pour leur consolidation, et d'autre part, les défis à relever pour les engagements dont le niveau de réalisation est jugé peu satisfaisant.

Le chef de file des PTF du CSD-JDH a pour sa part félicité le gouvernement pour son engagement en faveur d'une justice accessible, plus efficace et protectrice des droits du justiciable et socle de la confiance entre le citoyen et l'Etat. Tout en soulignant que face à cette situation d'insécurité que vit le Burkina Faso depuis 2015, il est plus que jamais temps de redoubler les efforts pour le renforcement de la justice afin qu'elle puisse jouer le rôle clé dans le processus de l'érection d'un Burkina garant du respect des droits humains, inclusif, prospère et solidaire.

Dans cette perspective, Mathieu Ciowela a par ailleurs assuré de la disponibilité des partenaires à accompagner le peuple burkinabè pour relever le défi d'une justice accessible et performante dans ce contexte sécuritaire difficile et dans le cadre des efforts pour la réconciliation nationale.

En ouvrant officiellement l'atelier de validation, Barthélemy Kéré a invité les participants et les partenaires sociaux à une analyse profonde du rapport afin d'aboutir à des propositions et recommandations pertinentes, et efficaces capables d'apporter des réponses adéquates aux préoccupations de la population burkinabè en matière de justice.

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Burkina : Les apiculteurs dans un élan de modernisation des mécanismes de production

Tue, 14/06/2022 - 21:00

Le secrétariat technique de l'apiculture tient, du 14 au 17 juin 2022 à Ziniaré (chef-lieu de la région du Plateau-central), une formation des apiculteurs en apiculture moderne. L'objectif de cette activité, qui se tient avec le soutien du Programme d'appui à la compétitivité de l'Afrique de l'Ouest (PACAO), est d'améliorer la production et les revenus des acteurs.

Il s'agit pour ces 25 participants, venus des régions de l'Est, du Centre-est, Sahel et du Plateau-central, d'apprendre les b.a.ba dans la production du miel, un secteur où les pratiques ancestrales ont toujours pignon sur rue, à en croire les promoteurs de la filière. Or, explique le secrétaire technique de l'apiculture, Dasmané Traoré, ces pratiques ancestrales ont des effets néfastes sur la biodiversité.
Au cours de ces quatre jours de formation (14 au 17 juin), les participants recevront non seulement des connaissances théoriques, mais aussi pratiques et se ‘'nourriront'' de partage d'expériences entre eux.

Vue partielle de participants.

« Il nous revient d'exploiter au maximum le champ de l'apiculture, de façon à ce que non seulement la production puisse s'intensifier, mais aussi qu'il y ait une efficience dans cette production », situe M. Traoré, précisant qu'au-delà, il s'agit de voir la possibilité de valorisation des autres produits de la ruche (parlant de produits dérivés). Ce qui devra permettre à l'apiculteur d'accroître ses revenus par la quantité et la qualité de sa production, aux populations d'améliorer leur alimentation et également d'alimenter l'économie nationale.

D'où la pertinence de ces activités de renforcement de capacités des producteurs, pour permettre à ceux-ci de préserver et entretenir les essaims d'abeilles.

Le conseiller technique, Boukary Sawadogo (milieu) avec à sa gauche, le secrétaire technique de l'apiculture, Dasmané Traoré et à sa droite, Issiaka Ouédraogo, président des producteurs de miel du Plateau-central.

C'est pourquoi, estime Dasmané Traoré, les besoins qui méritent d'être satisfaits dans le secteur sont liés au renforcement des capacités des acteurs et à leur équipement adéquat. « Au regard de la nature de notre abeille, il est souhaitable qu'en voulant aller manipuler les ruches, on se couvre convenablement. Donc, il manque de combinaisons, de ruches modernes pour nos apiculteurs », soulève le secrétaire technique de l'apiculture, Dasmané Traoré.

Les actes de vandalisme (vols), l'avancée du désert (causant le manque d'alimentation pour les abeilles) et l'utilisation abusive des pesticides sont des défis auxquels fait également face le secteur du miel au Burkina.

Selon le conseiller technique du ministre de l'agriculture, des ressources animales et halieutiques, Boukary Sawadogo, présidant l'ouverture de l'atelier et représentant son ministre, la filière miel occupe un pan important dans les secteurs de productions nationales.

Il en veut pour illustration qu'elle contribue à la création d'emplois, à générer des revenus pour les producteurs et pour l'économie nationale. De ce fait, dit le conseiller technique, il s'agit de faire en sorte que la filière puisse rapporter davantage.
« C'est une activité qui s'inscrit en droite ligne des priorités du ministère, notamment le renforcement des compétences et des capacités des producteurs, surtout en ce qui concerne la filière miel », a confié le représentant du ministre de l'agriculture, des ressources animales et halieutiques, Boukary Sawadogo, exhortant par-là, les participants à l'assiduité et à l'attention et l'esprit d'ouverture par des échanges.

Cette formation de Ziniaré s'inscrit dans une série de formations et se tient simultanément avec une autre à Koudougou (région du Centre-ouest), en attendant une autre session dans les jours à venir à Bobo-Dioulasso (région des Hauts-Bassins).

L'activité est rendue possible par le soutien du Programme d'appui à la compétitivité de l'Afrique de l'Ouest (PACAO) financé par l'Union européenne et coordonné par la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso.

Les participants ont été situés sur l'enjeu avant l'entame de la formation.

Pour mémoire, et selon les statistiques, en 2018, le Burkina comptait près de 16 000 apiculteurs pour une production moyenne de 1 000 tonnes de miel par an pour environ trois milliards de FCFA.

O.L.O

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Formation et emploi au Burkina : Plus de 2 500 jeunes aptes aux métiers de transformateurs agroalimentaires, fermiers agricoles et éleveurs

Tue, 14/06/2022 - 21:00

Le ministère de l'Éducation nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN) a organisé une cérémonie officielle de sortie de la première cohorte du Programme de renforcement des capacités des jeunes (PRCJ), qui s'est déroulée ce mardi 14 juin 2022 à Manga, dans la région du Centre-sud.

Ils sont au total 2 548 jeunes à avoir bénéficié d'une formation de trois ans (2020-2022) sur les métiers de transformateurs agroalimentaires, fermiers agricoles et éleveurs. Il s'agit de jeunes de 14 à 18 ans qui sont déscolarisés ou issus des structures d'éducation non formelle.

Frédéric Kafando est l'un des bénéficiaires du Programme de renforcement des capacités des jeunes (PRCJ). Il a été formé au centre de Ipelcé en élevage bovin. « Avec cette formation, si je la mets en pratique, je pourrai faire mieux », a-t-il confié, lui qui pratiquait déjà l'élevage plus tôt en plus de son cursus scolaire.
« En trois ans, nous avons appris l'agriculture, comment faire des semis, améliorer son champ et faire les récoltes », a relaté Salifou Belem, un autre bénéficiaire. Faute de moyens financiers pour poursuivre ses études, il a préféré s'inscrire pour ce programme.

Une vue des bénéficiaires au cours de la cérémonie de sortie de promotion.

« Des résultats fort appréciables »

Cette formation, qui s'étale sur 18 mois, s'est déroulée dans trois régions (Centre-sud, Est et Nord). Selon Dr Yombo Paul Diabouga, directeur général du Fonds pour l'alphabétisation et l'éducation non formelle (FONAENF), l'un des bras financiers du PRCJ, ce sont 3 900 jeunes qui étaient inscrits au départ. « Il y a eu quelques déperditions dues à l'insécurité et à la particularité du groupe parce que ce sont des jeunes de 14 à 16 ans, donc il faut faire la formation et des stages en entreprises. Ces déplacements ont occasionné aussi quelques déperditions », a-t-il expliqué.
Dans son discours, madame le haut-commissaire du Zoundwéogo, Mama Zanfara Traoré, a salué ce programme, qui selon elle, est appuyé sur la stratégie faire-faire « Ce programme s'aligne harmonieusement avec le système éducatif national », a-t-elle affirmé.

Au nom de tous les bénéficiaires, Justine Ilboudo a remercié les initiateurs de ce programme qui leur permettra d'assurer leurs activités. « Nous ne sommes plus les mêmes. Nous sommes maintenant des entrepreneurs en devenir », a-t-elle déclaré.
Pour les parents des bénéficiaires regroupés en Comité de gestion (COGES), les acquis de cette formation sont déjà palpables. Leurs enfants ont monté des projets communs et ils fondent espoir d'un avenir radieux.

Le présidium est composé des partenaires techniques et financiers, et les autorités administratives de la région du Centre-sud.

En effet, le but recherché par le PRCJ est de contribuer à l'épanouissement, au développement économique et à l'expression de la citoyenneté des hommes et des femmes bénéficiaires. Malgré la crise sécuritaire dans deux des trois régions où intervient le programme, des résultats ont été engrangés. « Ce programme enregistre des résultats fort appréciables », a déclaré Cécile Méda/Somé, la Présidente du conseil d'administration (PCA) du FONAENF.

Au cours de cette cérémonie, le PRCJ a remis des kits d'installation aux sortants pour leurs entreprises. Le groupe de Salifou Belem a reçu une couveuse automatique équipée de plaque solaire, une caisse d'une vingtaine de poulets, en plus d'abreuvoirs et de mangeoires.

Vingt jeunes ont été désignés pour la réception symbolique des kits d'installation.

Quid du PRCJ

Le Programme de renforcement des capacités des jeunes (PRCJ) est financé par le Fonds pour l'alphabétisation et l'éducation non formelle (FONAENF) et la Coopération Suisse à hauteur de plus de cinq milliards de FCFA. Le lancement était survenu dans la ville de Manga en novembre 2019.

Ce programme se veut un outil d'adéquation de la formation et de l'emploi des jeunes. Le PRCJ intervient dans sept régions du Burkina (Plateau central ; Boucle du Mouhoun ; Hauts-Bassins ; Centre-ouest ; Centre-sud ; Est et Nord) dont 23 provinces et 104 communes. Alors qu'il va prendre fin en 2023, la préparation de la phase II est en élaboration, ont indiqué les responsables.

Cryspin Laoundiki
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Mines : La mine de Karma joue sa survie

Tue, 14/06/2022 - 19:48


L'acheteur de la mine de Karma, dans le Nord du pays fait face à un double challenge pour développer le gisement aurifère.

Au lendemain de l'attaque terroriste contre les installations de Riverstone Karma SA qui a fait deux morts dont un employé, la mine confrontée régulièrement à l'avancée des terroristes dans son périmètre immédiat joue désormais sa survie à quitte ou double. La mine tire la sonnette d'alarme sur l'urgence d'asseoir un dispositif de sécurisation accrue de sa zone d'intérêt.

A défaut des éléments déployés dans le cadre de l'office national de sécurisation des sites miniers ( Onassim) qui a mobilisé à peine 13% des effectifs prévus soit 3000 hommes, la mine demande désormais à l'Etat de lui octroyer les autorisations nécessaires pour qu'elle se dote d'une sécurité privée armée dans l'enceinte de la concession minière. Riverstone Karma s'estime désormais sur la lisère face à la pression des groupes terroristes dans le Yatenga.

Ces derniers ont déjà conquis les provinces voisines, notamment le Lorum et coupé la Nationale 2 reliant Yensé, près de la frontière malienne à Ouahigouya, la capitale régionale. "La mine fait face aussi à un défi majeur. En effet, le premier site d'exploitation est en fin de vie, une seconde zone dont l'exploitation qui devrait avoir débuté depuis Janvier 2022 couvre un ancien cimetière du village environnant.

Cette superficie non encore exploitée selon les études regorgerait de minerais et qui, si elle était exploitée permettrait à la mine d'avoir une durée de vie de 05 années supplémentaires" selon nos informations. Le maintien du gisement de Karma permet de préserver plus de 800 emplois dont 500 directs.

Le cas de Karma n'est pas isolé dans le paysage minier burkinabè. Alors que la situation sécuritaire continue à se dégrader avec des attaques quasi quotidiennes sur tout le pourtour du territoire national, d'après des sources occidentales, les opérateurs miniers, inquiets et sous pression, appellent à la rescousse. En avril dernier, le producteur russe d'or, avait invoqué des « raisons de sécurité » pour justifier l'arrêt de ses activités à Taparko. La principale mine privée du pays est située dans le nord du Burkina, en proie à des violences djihadistes depuis six ans. « L'insécurité met les mines sous pression », glisse le responsable d'une mine.

Dans le Nord du pays, Néré Mining, acheteur de la mine de Karma, près de Ouahigouya s'inquiète de l'exposition de son site aux incursions djihadistes. Néré mining est un consortium emmené par l'entrepreneur local, Elie Justin Ouédraogo, l'un des administrateurs de Semafo Burkina Faso, société minière canadienne rachetée par Endeavour en 2020. Ouédraogo contrôle 29% de Néré Mining et préside Riverstone Karma SA, la société détentrice du permis minier de Karma, situé près de Ouahigouya dans le Nord du pays.

Néré Mining est principalement financé par Coris Bank International, l'établissement du banquier local Idrissa Nassa, de plus en plus impliqué dans l'industrie minière de son pays. C'est grâce à son soutien que Néré a pu acquérir – à hauteur de plus de 90%-, la holding Riverstone, d'un capital social de 52 milliards F CFA (79,3 millions d'euros) qui détient Karma et douze autres filiales. De quoi étendre la durée de vie de la mine d'or de plus de 10 ans.

Kouza Kienou

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Kaya/Centre Nord : Cinq policiers municipaux blessés dans un incident avec des militaires

Tue, 14/06/2022 - 19:30

Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord, a vécu un chaud après-midi, ce mardi 14 juin 2022.

Selon une source jointe au téléphone, un incident a éclaté, aux environs de 13h, entre des militaires et des policiers suite au retrait de la moto d'un bidasse lors d'un contrôle routier.

Un groupe de militaires aurait, par la suite, fait une descente musclée dans les locaux de la police municipale. Ils ont blessé, selon notre source, cinq éléments dont le directeur de la police municipale.

Le directeur et un autre policier souffriraient même de fractures. Les autres auraient des blessures à la tête. Cet incident, selon notre source, met à nu la difficile cohabitation, ces derniers mois, entre militaires et policiers dans la ville de Kaya.

Lefaso.net

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Burkina : Vers l'instauration d'une protection sociale universelle pour mettre fin au travail des enfants

Tue, 14/06/2022 - 19:25

Le ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale a organisé, ce mardi 14 juin 2022, au sein de ladite institution, une cérémonie commémorative de la journée mondiale contre le travail des enfants. La cérémonie était placée sous le thème de la protection sociale universelle pour mettre fin au travail des enfants.

Chaque année et ce depuis 2002, le ministère en charge de la protection sociale commémore la journée mondiale contre le travail des enfants. Cette commémoration offre des moments d'introspection sur les succès et échecs et aussi sur les efforts à consentir pour engranger plus de résultats positifs dans la lutte contre le phénomène du travail des enfants.

Pour ce faire, le gouvernement et ses partenaires ont développé de nombreuses actions, notamment « la mise en conformité de la législation nationale par l'adoption d'un décret déterminant la liste des travaux dangereux, le contrôle du travail des enfants dans les secteurs d'activité à forte potentialité de main-d'œuvre enfantine, la réinsertion des enfants dans le système éducatif ».

Le présidium

Selon le ministre en charge de la protection sociale, Bassolma Bazié, les actions qui ont permis d'acquérir des succès doivent être renforcées et de nouvelles stratégies de lutte doivent être explorées. « Après l'apparition de la pandémie de la covid-19, la nécessité d'accéder aux prestations de santé ainsi qu'aux politiques d'aide à la famille est devenue particulièrement impérieuse et a entraîné les plus importantes mesures de protection sociale jamais égalées. C'est dans cette dynamique que le gouvernement souscrit à l'invite du Bureau international du travail relative à l'extension de la protection sociale à toutes les couches sociales, notamment les plus vulnérables, comme une solution pour accélérer l'éradication au travail des enfants », a-t-il indiqué.

Les participants

La représentante des enfants, Roukiéta Rouamba, âgée de 15 ans, a exprimé sa reconnaissance à l'endroit du ministère en charge du travail et de la protection sociale. Elle affirme que les parents doivent être inclus dans la lutte afin d'espérer une éradication du travail des enfants. « Ce thème est d'actualité et pertinent car la protection sociale réduit le risque de pauvreté et de vulnérabilité des familles. Ainsi, on verra de moins en moins d'enfants dans le domaine du travail et de plus en plus de parents protecteurs et soucieux de notre bien-être. L'engagement de réussir la protection sociale universelle doit être une priorité à tous les niveaux et pour tous les acteurs impliqués dans la protection de l'enfant afin que tous les enfants en âge d'être scolarisés le soient effectivement et que ceux qui ne le peuvent plus soient accompagnés pour une formation qualifiante » a-t-elle déclarée.

Le ministre en charge de la protection sociale Bassolma Bazié : « le gouvernement est dans la dynamique d'asseoir un système de surveillance du travail des enfants »

Le directeur de la protection sociale, Karlé Zango, a affirmé que le travail des enfants a un visage rural et qu'il y a plus d'enfants dans le milieu rural qui travaillent que dans les milieux urbains. « Pour l'état des lieux du travail des enfants au Burkina Faso, on va se référer à l'enquête nationale de 2006 qui a été élaborée. C'est vrai, c'est un peu lointain mais c'est le seul outil scientifique que nous avons et qui nous permet de donner une image du travail des enfants au Burkina Faso. En 2006 quand cette enquête a été bouclée, nous étions à un pourcentage de 41.1% des enfants de 5 à 17 ans qui étaient astreints au travail. Cette enquête nous a permis de savoir que nous avons plus d'enfants dans l'agriculture, et cela nous a permis aussi de savoir que nous avons plus de garçons », a-t-il laissé entendre.

Le ministre a, au cours de la cérémonie, invité l'ensemble de la population, les partenaires au développement et les autres acteurs de lutte, à redoubler d'efforts dans la promotion et la consolidation de la protection sociale pour tous.

Bela Nefertari Ouedraogo
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Burkina : L'Institut des sciences des sociétés réfléchit sur la préservation du patrimoine culturel africain

Tue, 14/06/2022 - 19:25

Dans l'objectif de promouvoir le patrimoine culturel africain, l'Institut des sciences des sociétés (INSS) a organisé ce mardi 14 juin 2022, la cérémonie d'ouverture de l'atelier sur le patrimoine culturel au sein de son institution.

« La culture c'est la mémoire du peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de pensée et de vivre ». Cette citation de l'écrivain Mila Kundera est le signe que la culture a toujours fait partie intégrante du vécu des individus et constitue la clef de voûte pour l'épanouissement entier des peuples. C'est animé par cette certitude que l'INSS organise un atelier sur le patrimoine culturel.

Pendant quatre jours, soit du 14 au 17 janvier 2022, les chercheurs venus de la Côte d'Ivoire, du Mali, du Sénégal, du Niger, du Burkina, etc., échangeront sur les contributions qu'ils pourraient apporter afin de promouvoir le patrimoine culturel et d'œuvrer à sa conservation.

Les participants à l'atelier sur le patrimoine culturel africain

Cet atelier arrive à point nommé car le patrimoine culturel africain est menacé par nombre de facteurs qui réduisent son extension. Pour Ludovic Kibora, anthropologue à l'INSS, « le patrimoine culturel matériel est aujourd'hui menacé par le temps, faute de moyens financiers pour sa conservation. Les valeurs telles que l'intégrité, l'honnêteté, la tolérance, etc. qui nous ont été léguées par nos ancêtres sont tombées en désuétude. Aussi, l'insécurité est venue remuer le couteau dans la plaie car certains sites sont quasiment inaccessibles. »

Pour remédier à ces contraintes, « les chercheurs discuteront en long et en large sur les productions allant dans le sens de la protection, la conservation, l'économie du patrimoine culturel africain », confie Vincent Sedogo, historien à l'INSS.

Pour le délégué général du CNRST, « les potentialités culturelles sont faiblement conservées. »

Pour les participants, cet atelier qui invite les chercheurs à axer leurs productions sur la culture africaine, devrait répondre à un besoin crucial qui est celui du développement du continent. Elisée Coulibaly, historien à l'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dira à ce propos que « la contribution des chercheurs au développement de l'Afrique serait vaine si elle ne repose pas sur une base solide. Cette base, c'est la culture. La Chine et l'Inde ont pensé leur développement en se basant sur leurs propres cultures. Aujourd'hui, ce sont de grandes puissances quelques fois enviées par l'occident. L'Afrique devrait elle aussi se mettre au pas car personne ne développera notre continent à notre place. »

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Santé au Burkina : Le Rotary Club Ouagadougou millenium offre des médicaments d'une valeur de plus d'un million de FCFA à Yalgado

Tue, 14/06/2022 - 19:25

Chaque année, le Rotary Club Ouagadougou millenium apporte sa contribution pour relever les défis auxquels la maternité du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) fait face. Cette action traditionnelle a été réalisée ce mardi 14 juin 2022 au sein de ladite maternité à travers un don de médicaments d'une valeur de plus d'un million de francs CFA.

Selon le président du club, Der Gontran Pascal Somé, cette action s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de leur 4e axe stratégique qui porte sur « la santé des mères et des enfants ». C'est donc un engament qui leur tient à cœur. Pour le Rotary Club Ouagadougou millenium, la quantité des médicaments apportés n'est pas le plus important mais plutôt la qualité et la fidélité à leur promesse. « La valeur n'est pas le plus important mais le fait que l'action soit récurrente », a expliqué M. Somé.
En effet, cela fait plus de dix ans que ce Rotary Club apporte annuellement son soutien à la maternité afin d'aider à « sauver les femmes et les enfants ». Il conclut son discours en déclarant : « Au nom de mon club, je prends l'engagement de perdurer dans cette collaboration »

« Au nom du club, je prends l'engagement à perdurer cette action », déclare Gontran Somé, président du Rotary Club Ouagadougou Millénium.

Le personnel de la maternité, par la voix du directeur général du CHU-YO, Constant Dahourou, a remercié Rotary Club pour ce geste annuel qu'il leur apporte. « Quand vous avez des problèmes et qu'on vient vous soulager, le minimum est de traduire sa reconnaissance », s'est-il exclamé. Il leur a rassuré que « ces médicaments seront bien utilisés au profit des mères et des enfants ».

Son souhait est que l'action du club puisse motiver d'autres bonnes volontés à apporter leur contribution pour aider l'hôpital national qui a beaucoup de défis à relever. Pour lui, la maternité en particulier a besoin de rénovation « Il est nécessaire qu'on puisse avoir un schéma global de réfection et d'extension de ce bâtiment », a-t-il expliqué.

le don a une valeur de plus d'un million de francs CFA

M. Dahourou a demandé au Rotary Club Ouagadougou millenium de les aider à faire une étude technique et financière de la réfection et l'extension de la maternité et chercher ensemble à la réaliser. Il a aussi rappelé au club leur engagement de l'année dernière qui consistait à informatiser le dossier patient de l'hôpital Yalgado.

A sa suite, la cheffe de service du département gynécologique, Pr Blandine Thiéba Bonané, a aussi exprimé sa gratitude au Club pour ce geste. « Notre hôpital quoi qu'on dise, est le premier CHU, l'hôpital du peuple avec d'immenses difficultés car la population qui le fréquente est souvent démunie, et avec la crise économique actuelle, les choses s'empirent », a-t-elle rappelé.

Elle salue cette démarche qui les aide chaque année dans la pratique de leur vision qui est d'œuvrer à ce que les patients qui visitent la maternité soient bien pris en charge et repartent en bonne santé. Elle a saisi l'occasion pour lancer un appel aux autorités afin qu'elles renforcent le personnel de la maternité.

Le CHU-YO prévoit une activité qui consistera à demander à tous les natifs de la maternité du CHU-YO, une « redevabilité » ou une reconnaissance envers leur maternité en vue d'améliorer la maternité pour les générations futures.

Yvette Hien (stagiaire)
Lefaso.net

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Mobilisation et gestion des fonds au Burkina : Un accord entre la Caisse nationale de consignation et les notaires en cours de finalisation

Tue, 14/06/2022 - 18:05

Le secrétaire général de la Caisse nationale de dépôt et de consignation (CDC), Robert Tondé, a procédé à l'ouverture de la journée d'échanges avec les notaires du Burkina. Cette journée d'échanges s'inscrit dans le cadre de la finalisation de la convention de partenariat signée entre la CDC et l'Ordre des notaires du Burkina Faso (ONBF) sur la mobilisation et la gestion des fonds des notaires. C'était ce mardi 14 juin 2022 à Ouagadougou.

Afin de rendre opérationnelles les lois 023 et 024-2017, portant création de la Caisse nationale de dépôt et de consignation (CDC), une convention de partenariat a été signée avec l'Ordre des notaires du Burkina Faso (ONBF) en novembre 2021.

La convention avait pour objectif de définir le cadre juridique régissant les accords de partenariat entre les deux structures (CDC et ONBF).

Ainsi, la CDC sera habilitée à recevoir et à gérer les dépôts effectués par les notaires du Burkina, tout en garantissant la sécurité et la liquidité des fonds reçus.

Robert Tondé, secrétaire générale de la Caisse nationale de dépôt et de consignation

Dans le cadre de la mise en œuvre de ce partenariat, un certain nombre d'activités ont été entreprises, notamment la mise en place d'un comité de rédaction des procédures de gestion des fonds des notaires, la sélection de banques partenaires pour accompagner le démarrage de ce partenariat, la production effective d'un projet de procédures des fonds, ainsi que, sa mise à disposition, a fait savoir le secrétaire général de la CDC, Robert Tondé, dans son discours d'ouverture. Tout ce travail a été effectué, selon lui, dans le but de recueillir les avis et amendements pour s'accorder sur le démarrage effectif de la mobilisation des fonds des notaires.

Agents de la Caisse nationale de dépôt et de consignation et les notaires échangent afin de finaliser leur projet commun

Cette journée d'échanges, qui se tient ce 14 juin 2022 à Ouagadougou, constitue alors, dit-il, l'ultime action à réaliser avant l'entrée effective de la phase de mobilisation et de gestion des fonds des notaires. Il sera également question pour les acteurs de s'assurer d'une bonne appropriation des outils et procédures pour une meilleure réussite des opérations.

Les échanges qui se tiennent à cet effet, permettront aussi de présenter le contenu des procédures élaborées, d'exposer les rôles à jouer par chaque partie pour une bonne gestion des opérations confiées à la CDC, de présenter les supports élaborés pour les différentes opérations afin de permettre d'ores et déjà aux différents acteurs de la chaîne de se familiariser à leur usage, a expliqué le secrétaire général, tout en précisant que ces échanges permettront par ailleurs de recueillir les attentes et les besoins des notaires afin de mieux satisfaire leurs différentes requêtes.

Maître Stéphanie Moussiané, trésorière de l'Ordre des notaires du Burkina

Prenant la parole au cours de ladite cérémonie, la trésorière de l'Ordre des notaires du Burkina Faso, Maître Stéphanie Moussiané, a invité ses collègues à poser toutes les questions qu'il faut afin qu'au sortir de cette rencontre, ils puissent faire un pas de géant vers la concrétisation dudit projet. « Et que vraiment chaque étude notariale puisse effectivement recourir aux services de la CDC pour être satisfaite », a-t-elle laissé entendre.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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Lutte contre l'insécurité alimentaire au Sahel : Le CILSS et la BAD planchent sur le rapport d'achèvement de la phase 1 d'un programme régional

Tue, 14/06/2022 - 18:01

Ouagadougou abrite du 14 au 16 juin 2022, l'atelier technique de finalisation et de validation du rapport d'achèvement du projet 1 du Programme de renforcement de la résilience à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P1-P2RS). Organisé par le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), cet atelier permettra de tirer les leçons de la première phase du programme, afin de mieux de réussir la deuxième phase, en cours de formulation.

Face à une insécurité alimentaire et nutritionnelle accrue dans les pays sahéliens, il importe d'augmenter la résilience des ménages ruraux aux changements climatiques, de financer à long terme le secteur agricole et de développer les échanges commerciaux. Lancé depuis 2015, le Programme de renforcement de la résilience à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel veut changer la donne « en aidant les ménages vulnérables à accroître leurs revenus, à accéder aux infrastructures et services de base et à construire un patrimoine permettant de renforcer durablement leurs moyens d'existence ».

Les participants ont jusqu'au 16 juin pour finaliser et valider le rapport

Sept pays bénéficiaires

Mises en œuvre dans les sept pays sahéliens les plus affectés par les crises alimentaires, à savoir au Burkina Faso, en Gambie, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Tchad, toutes les composantes du projet 1-P2RS devaient initialement prendre fin en 2020. Mais suite à plusieurs prorogations, cette première phase sera clôturée dans la plupart des pays en juin 2022 à l'exception du Tchad dont la composante prendra fin en février 2023. En attendant, les parties prenantes se sont retrouvées à Ouagadougou pour finaliser et valider le rapport d'achèvement du projet élaboré par les consultants de la BAD.

Dr Abdoulaye Mohamadou, secrétaire exécutif du CILSS

Un programme « original »

Selon le secrétaire exécutif du CILSS, Dr Abdoulaye Mohamadou, ce rapport synthétise l'ensemble des données et informations tirées des composantes nationales et de la composante régionale du P2RS, un programme « original » par sa durée de 20 ans, mais aussi par ses objectifs de renforcement de la résilience. L'atelier de Ouagadougou permettra, à l'en croire, de présenter les principaux acquis enregistrés, mais aussi d'apprécier le niveau atteint des indicateurs, des produits et d'effets de chaque composante.

Les acquis pour le Burkina

Selon le secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire, Léopold Nanéma, la phase 1 du P2RS a contribué à travers ses actions à résoudre les problèmes structurels de l'insécurité alimentaire au Burkina à travers des investissements structurants dans les régions du Centre, du Centre-sud, du Centre-ouest, du Plateau central, de la Boucle du Mouhoun et du Sahel. Il s'agit notamment de l'aménagement de périmètres irrigués qui a permis l'amélioration de la production de riz, la récupération des terres, la construction de parcs, l'aménagement de jardins nutritifs qui a permis d'améliorer l'alimentation des enfants de moins de cinq ans.

Le Secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire, Léopold Nanéma a exprimé les souhaits du Burkina pour la phase 2 du programme

Attentes du Burkina pour la formulation de la phase 2

Le secrétaire exécutif du CILSS a informé les participants que le processus de formulation du projet 2 du P2RS est bien avancé. Le rapport des pays bénéficiaires a été élaboré et sera présenté au conseil d'administration de la Banque africaine de développement en septembre prochain pour son approbation.

Les participants ont posé pour la postérité en présence du consultant de la BAD (Premier à la doite du secrétaire exécutif du CILSS)

Selon le consultant-facilitateur qui a accompagné la préparation de ce rapport d'achèvement, la phase 2 pourrait couvrir tous les treize États-membres du CILSS. Pour cette deuxième phase, le Burkina Faso attend que les actions soient renforcées et que la couverture géographique du projet soit étendue à d'autres régions du pays.

Fredo Bassolé
Lefaso.net

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Burkina/Pastoralisme : Une approche innovante pour une transhumance apaisée

Tue, 14/06/2022 - 16:20

Ce mardi 14 juin 2022 se tient à Ouagadougou, la restitution de l'étude « Une approche territoriale et anticipatrice pour une transhumance apaisée. Illustration à la frontière entre le Togo et le Burkina Faso ». C'est une étude financée conjointement par la FAO et la Coopération suisse dans le cadre du projet « Mobilité pastorale transfrontalière et prospective territoriale pour la paix et l'intégration ».

Ce sont au moins 50 millions de personnes qui vivent de l'élevage au Sahel. Un élevage qui repose en grande partie sur le pastoralisme et donc la mobilité du bétail à la recherche de pâturages. Malheureusement les multiples attaques terroristes ont entraîné un déplacement massif des pasteurs et agropasteurs du Sahel vers les pays côtiers avec par moment des conflits transfrontaliers. « Ces déplacements massifs du bétail vers ces sites d'accueil créent des tensions entre les différents utilisateurs de ressources naturelles notamment liées aux dégâts causés aux cultures, mais également à l'installation souvent anarchique des agriculteurs obstruant ainsi le parcours des animaux », explique Ibrahim Alassane Ouédraogo, qui a représenté le représentant de la FAO au Burkina Faso à la cérémonie.

Une vue des participants à l'atelier

C'est donc pour faire face à cette situation et pour renforcer les mécanismes déjà mis en place par les autorités locales, que la FAO, la Coopération suisse et leurs partenaires dont le CIRAD, ISRA, CDD, RECOPA, ont initié une approche anticipatrice permettant d'aboutir à une stabilité et à une cohésion sociale entre les différentes communautés d'éleveurs et d'agriculteurs à la frontière entre le Togo et le Burkina Faso contenue dans l'étude « Une approche territoriale et anticipatrice pour une transhumance apaisée. Illustration à la frontière entre le Togo et le Burkina Faso ». Il s'agit d'une approche innovante de prospective territoriale mise en œuvre en 2019-2020 à la frontière entre le Togo et le Burkina Faso.

Cette étude s'inscrit dans le cadre du projet « Mobilité pastorale transfrontalière et prospective territoriale pour la paix et l'intégration ». Il s'agit d'un projet qui a pour objectif de permettre aux acteurs locaux et aux décideurs de replacer le pastoralisme dans le développement transfrontalier et de s'extraire des tensions actuelles en imaginant différents futurs pour leur territoire. Le projet vise également à offrir des espaces de concertation et une formation à des experts locaux représentatifs de plusieurs facettes de la population du territoire transfrontalier et à formuler des propositions d'actions concrètes pour une transhumance apaisée, en se centrant sur l'amélioration de la coopération transfrontalière, la gouvernance locale et la sécurité.

Ibrahim Alassane Ouédraogo, représentant la FAO à la cérémonie

A en croire le directeur de cabinet du ministre de l'agriculture, des ressources animales et halieutiques, Karim Konseimbo, « Cette approche permet aux acteurs locaux et aux décideurs de replacer le pastoralisme dans le développement transfrontalier, à travers des espaces de dialogues entre les différents experts locaux du territoire transfrontalier maîtrisant déjà l'outil pour une meilleure gouvernance de leur territoire. »

L'atelier de restitution qui se tient ce 14 juin 2022 sera l'occasion de présenter à la cinquantaine de participants, les résultats de l'étude et leurs prolongements dans les dialogues local et régional sur la coopération transfrontalière et la transhumance apaisée. Cet atelier constitue aussi un cadre d'échanges sur les besoins et les visions des acteurs du Burkina Faso.

Photo de famille

L'exécution de l'étude et sa restitution s'inscrivent dans les missions du département de l'Agriculture, des ressources en eau et de l'environnement de l'UEMOA sur les thèmes du renforcement de la gouvernance en matière de conservation et de valorisation durable des ressources naturelles, de gestion des ressources naturelles transfrontalières et de promotion d'un environnement sain et durable dans l'espace communautaire. L'atelier contribuera également au programme de promotion du pastoralisme au sein de la FAO, ainsi qu'au programme d'appui du bureau régional de la Coopération suisse à la gouvernance transfrontalière.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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Diaspora : Le ministre Bassolma Bazié échange avec les membres de la communauté burkinabè résidant en Suisse

Tue, 14/06/2022 - 16:20

Le ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Bassolma BAZIE a tenu une rencontre avec les membres de la communauté des Burkinabè résidant en Suisse et en France voisine, le jeudi 9 juin 2022, à la Mission, Représentation permanente du Burkina Faso à Genève.

Monsieur le Ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale avait à ses côtés Madame la Représentante Permanente adjointe, Son Excellence Éliélé Nadine TRAORE, ainsi que les membres de son cabinet. En introduisant la rencontre, le Ministre Bassolma BAZIÉ a salué toutes celles et tous ceux qui ont effectué le déplacement, malgré leurs contraintes socioprofessionnelles, et qui ont parcouru de longues distances, pour y part prendre. Il a dit toute son admiration pour les efforts fournis par les Burkinabè vivant à l'étranger et particulièrement en Suisse, louant la qualité de leurs rapports et interactions avec leur pays d'accueil.

Il a aussi félicité les participants pour leur mobilisation, signe d'attachement à la mère-patrie, et a invité les uns et les autres à des échanges à bâton rompu, l'intérêt mutuel étant l'échange d'informations sur la situation au Burkina Faso, le partages d'idées et de bonnes pratiques. En termes de mesures et de réformes à entreprendre pour une refondation réussie, la part contributive de la diaspora est de la plus haute importance, a-t-il dit. Le Burkina Faso a besoin du rôle qu'ils jouent dans le cadre de son rayonnement à travers le monde, a-t-il assuré.

Après cette introduction, Monsieur Bassolma BAZIE a situé le cadre de son séjour à Genève : la participation, avec une délégation tripartite (Gouvernement, représentants du patronat, représentants des travailleurs) à la 110ème Session de la Conférence internationale du travail et à la 32ème Session du Conseil des Ministres de la Conférence interafricaine de la prévoyance sociale (CIPRES). Il a souligné l'intérêt de la participation pour notre pays à ces instances, en tant que cadres d'élaboration et d'adoption des normes internationales du travail et de suivi évaluation de leur application au niveau des pays, de renforcement de capacités pour les participants, etc.

Les échanges ont ensuite tourné autour de la situation nationale, de la gestion de la crise sécuritaire, du renchérissement du coût des produits de première nécessité (vie chère), des stratégies développées par le Gouvernement et ses partenaires sociaux pour amortir la pression ressentie par les populations, de même que des efforts déployés pour instaurer un climat social apaisé, notamment par la promotion du dialogue. Il a aussi été question de la détermination du Gouvernement à assainir le cadre normatif du travail et de l'administration publique et privée, à rationaliser les ressources publiques, en passant, entre autres, par une réduction du train de vie de l'État. Autre point d'intérêt abordé, le Plan stratégique de développement de l'administration du travail 2022-2026 qui vient d'être élaboré et dont la mise en œuvre va corriger nombre de dysfonctionnements constatés dans l'application des textes normatifs.

Abordant les questions de l'actualité brulante au Burkina Faso, Monsieur le Ministre a relaté les péripéties du drame survenu dans la mine de zinc de Perkoa, dans la province du Sanguié (Région du Centre-Ouest). Il a présenté l'évolution des recherches des personnes disparues, avec la forte implication du gouvernement, ainsi que certaines mesures conservatoires prises dans la gestion de cette crise.

Il a clos son propos liminaire en appelant à « désarmer les cœurs pour la reconstruction de la paix et de la cohésion, du tissu social endommagé », prônant les vertus du dialogue. Monsieur le Ministre n'a pas manqué de saluer et de magnifier la résilience du peuple burkinabè face à ses challenges aux niveaux sécuritaires, socioéconomiques et politiques.

Présent à la rencontre, le délégué au Conseil supérieur des Burkinabè de l'étranger (CSBE), Monsieur Tahirou Komi a exprimé, au nom de toutes et de tous, des sentiments de satisfaction pour la tenue de cette rencontre avec Monsieur le Ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale. « Merci d'avoir pensé à nous », a-t-il salué.

Les interventions, (questions, contributions et doléances) ont essentiellement porté sur :

Les mécanismes envisagés pour assurer la sécurité des travailleurs sur leurs lieux de travail et la situation des responsabilités dans le drame de Perkoa ;

Les capacités de l'Etat et des FDS à endiguer les attaques terroristes et à ramener les populations dans leurs terroirs ;

Les stratégies pour ramener les fils et filles du pays qui ont pris les armes à de meilleurs sentiments envers leurs pays et à déposer les armes ;

Les difficultés que rencontrent les jeunes de la diaspora pour s'insérer dans la fonction publique ou se faire employer dans les structures privées, sinon créer leurs propres entreprises ;

Les orientations du Gouvernement en termes d'amélioration du code minier au Burkina Faso et de réduction des pertes de capitaux ;

Les réformes attendues dans le système éducatif en vue d'arrêter de former des diplômés généralistes, mais plutôt former des travailleurs dans les domaines techniques et scientifiques recherchés au Burkina Faso ;

Les mécanismes pour faciliter une meilleure contribution de la diaspora à la dynamique du développement national ;

Les potentialités et opportunités d'investissement, l'accompagnement de l'entrepreneuriat et des apports innovants de la diaspora par l'Etat ;

Les difficultés d'obtention de postes de stages académiques et/ou de formation professionnelle par les étudiants Burkinabè qui suivent leurs études à l'étranger.

A toutes ces préoccupations, Monsieur le Ministre a apporté des réponses, tout en insistant sur la solidarité dans l'action, la nécessité d'accompagner les autorités de la Transition, pour qu'au terme de leur mission, elles laissent derrière elles un pays confiant en son avenir, une gouvernance vertueuse et des institutions fortes.

Madame l'Ambassadeur, Représentante permanente adjointe a formulé les encouragements ainsi que les engagements de la Mission permanente à accompagner toute initiative et action allant dans le sens de la mobilisation de nos compatriotes vivant en Suisse pour l'atteinte des objectifs susmentionnés.

Ambassade, Mission Permanente du Burkina Faso à Genève

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12e conférence ministérielle de l'OMC : Le ministre Abdoulaye Tall à Genève

Tue, 14/06/2022 - 16:20

La 12e Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) s'est ouverte le dimanche 12 juin 2021 au siège de l'OMC à Genève. Le Ministre du Développement industriel, du Commerce, de l'Artisanat et des Petites et Moyennes Entreprises, Monsieur Abdoulaye TALL, est arrivé à Genève le vendredi 10 juin 2022, afin de prendre part aux travaux de cette rencontre de haut niveau.

Pour débuter son programme, il a effectué une visite à la Mission, Représentation permanente du Burkina Faso à Genève. Monsieur le Ministre a tenu une rencontre de travail avec son Excellence Monsieur Dieudonné W. Désiré SOUGOURI, Ambassadeur, Représentant permanent, ses collaborateurs et les techniciens, membres de la délégation venue du Burkina Faso.

Les techniciens qui ont accompagné Monsieur le Ministre sont issus de différentes structures institutionnelles et privées traitant de la problématique du commerce mondiale et spécifiquement des questions du coton : la Direction générale du Commerce ; la Direction générale de la coopération multilatérale du ministère en charge du Commerce ; le Secrétariat permanent de la filière coton libéralisée ; le Cadre Intégré Renforcé ; le Conseil burkinabè de l'anacarde ; la Chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina Faso.

La séance de travail a consisté à passer en revue le programme du séjour de Monsieur le Ministre, élaboré par la Mission Permanente de Genève. Elle a permis aussi d'aborder des questions relatives aux conditions idoines de participation de tous aux divers travaux prévus sur divers sites. Monsieur le Ministre a saisi l'occasion pour féliciter son Excellence Monsieur l'Ambassadeur, SOUGOURI, pour toutes les dispositions prises en vue de faciliter la participation du Burkina Faso et surtout pour les efforts de coordination consentis par la Représentation Permanente, à la tête du C-4 (Benin, Burkina Faso, Mali, Tchad) plus la Côte d'Ivoire (pays observateur), en lien avec la capitale.

Cette activité a été suivie par la participation de Monsieur le Ministre à la réunion préparatoire des Ministres du commerce du C-4, qui s'est tenue au sein de la salle B de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). La réunion a consisté à faire le point des négociations sur le coton, à prendre des décisions sur la participation du C-4 plus la Côte d'Ivoire à la 12ème Conférence ministérielle (CM12).

Aux termes de cette réunion, Monsieur le Ministre du Commerce du Burkina Faso, Ministre Coordonnateur du Coton-4 ou C-4 a précisé : « Le C-4 a entrepris de se concerter sur les préoccupations communes liées à la production et à l'exportation du coton, notamment sur les distorsions créées par les subventions au niveau des pays développés à leurs producteurs de coton. Nous nous sommes rencontrés pour examiner et valider les éléments de notre participation, et voir aussi comment faire avancer les choses en faveur des cotonculteurs et des populations de nos pays. »

Les participants à cette rencontre ont été ensuite reçus par la Directrice générale de l'OMC, Madame Ngozi Okonjo-Iweala. La première responsable de L'OMC a souhaité la bienvenue au C-4 plus la Côte d'Ivoire et a salué la présence de tous à l'OMC, pour prendre part aux travaux de la CM12. Elle a dit toute la confiance qu'elle plaçait en la contribution de tous et de toutes à l'atteinte des objectifs de la CM12, en termes d'examen du fonctionnement du système commercial multilatéral et de prise de mesures pour les travaux futurs de l'OMC.

Des Ministres du monde entier prennent part à cette Conférence. Ils porteront la voix de leur pays ou organisations, à travers des déclarations axées sur les défis pour le système commercial multilatéral.

La CM12 qui se déroule du 12 au 15 juin 2022 est organisée conjointement avec le Kazakhstan et présidée par M. Timur Suleimenov, Chef de cabinet adjoint du Président du Kazakhstan. Repoussée à plusieurs reprises, la CM12 devait initialement se tenir au Kazakhstan en juin 2020, mais a été reportée en raison de la pandémie de COVID-19.

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) est la seule organisation internationale à vocation mondiale qui s'occupe des règles régissant le commerce entre les pays. Au cœur de l'Organisation se trouvent les Accords de l'OMC, négociés et signés par la majeure partie des puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs parlements. Le but est de favoriser autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges.

Instance de l'OMC, la Conférence ministérielle, qui est son organe de décision suprême, se réunit habituellement une fois tous les deux ans. Elle rassemble tous les 164 pays Membres de l'OMC. La Conférence ministérielle est habilitée à prendre des décisions sur toutes les questions relevant de tout accord commercial multilatéral.

Ambassade, Mission Permanente du Burkina Faso à Genève

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