J’ai publié aujourd’hui un éditorial sur David Cameron, le premier ministre britannique, qui menace d’appeler à voter «non» au référendum sur l’appartenance de son pays à l’Union européenne si ses partenaires n’acceptent pas ses revendications. En un mot, je suggère qu’on lui réponde «nuts» comme l’a fait le commandant américain de la place de Bastogne, le général de la 101e division aéroportée Anthony McAuliffe, en décembre 1944. Bonne lecture!
David Cameron a tenu un discours d’une quarantaine de minutes sur la renégociation des conditions d’adhésion du Royaume-Uni. Si les désaccords persistent avec l'UE, la volonté politique de trouver un accord permettant d'éviter le Brexit est manifeste.
Parliament calls for the immediate release of an Irish citizen,Ibrahim Halawa, detained in Egypt, the release of all political prisoners inMaldives, and the withdrawal of the anti-sodomy law in Malaysia, in threeresolutions passed on Thursday.
La Grande-Bretagne sera-t-elle encore dans l’Union en 2018 ? Rien n’est moins sûr, le Premier ministre conservateur, David Cameron, ayant promis d’organiser un référendum sur l’appartenance de son pays à l’UE avant fin 2017. Une première ? Nullement : c’est la seconde fois que le Royaume-Uni organise une telle consultation, la première ayant eu lieu en 1975, seulement deux ans après son adhésion à la CEE de l’époque. Mais ce référendum vieux de quarante ans n’a absolument pas réglé le malaise britannique et on peut parier qu’un nouveau « oui » n’aura guère plus d’effets, la réticence de Londres à l’égard de la construction européenne plongeant ses racines dans le temps long.
Une diplomatie schizophrène
Pour le comprendre, il faut se rappeler que la Grande-Bretagne a toujours veillé à ce qu’aucune puissance continentale n’émerge en dehors d’elle par crainte que cela ne nuise à ses intérêts commerciaux. C’est cela qui explique, par exemple, son combat déterminé et victorieux, contre l’Empire napoléonien ou encore la création de la Belgique en 1830 destinée à empêcher que la France se retrouve à portée de canon du port d’Anvers, ce « pistolet sur la tempe britannique ». Cependant, après les deux guerres mondiales dont elle est à nouveau victorieuse, mais exsangue, elle a fait évoluer sa diplomatie européenne, soucieuse d’éviter que les capricieux États continentaux ne l’entraînent dans une nouvelle guerre. C’est pour cela que Winston Churchill s’est fait l’avocat déterminé, lors du congrès de La Haye en 1948, d’une intégration européenne que son pays avait pourtant toujours combattu. Mais cette Europe dont rêvait le Premier ministre victorieux des nazis, pas question d’y participer : Londres se pensait toujours comme une puissance mondiale qui ne saurait tolérer une limitation de sa souveraineté. Dis brutalement, l’idée européenne, c’est quelque chose qui est uniquement réservé aux tribus sauvages du Vieux Continent, la place de la Grande-Bretagne étant celle d’une puissance tutélaire et bienveillante. Le problème est qu’il est difficile d’être à la fois dehors et dedans, surtout quand on n’est plus en réalité qu’une puissance moyenne étroitement dépendante des États-Unis… Toute sa politique européenne, faite de pas de deux, ne peut se comprendre qu’au prisme de cette contradiction ontologique.
Ainsi, après avoir participé à la création de l’OTAN, de l’OCDE/Conseil de l’Europe et des orga?nismes intergouvernementaux, le Royaume-Uni est resté à l’écart de tout ce qui impliquait un partage de souveraineté : traité de 1951 créant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), traité de 1952 créant la Communauté européenne de défense (CED), qui échouera devant le Parlement français en 1954, et, enfin, traité de Rome de 1957 donnant naissance à la CEE. Invité à assister à la conférence préparatoire de ce qui allait devenir le traité de Rome, à Messine, en 1955, le représentant britannique quitta la table en des termes restés célèbres : « Le futur traité dont vous êtes en train de discuter n’a aucune chance d’être accepté ; s’il était accepté, il n’aurait aucune chance d’être ratifié ; s’il était ratifié, il n’aurait aucune chance d’être appliqué ; et s’il était appliqué, il serait totalement inacceptable pour la Grande-Bretagne […]. Monsieur le Président, Messieurs, au revoir et bonne chance »…
Suez, 1956, le tournant
En réalité, la réticence de Londres à l’égard du projet européen était, au départ, à peine plus forte que celle de Paris. Le traité CECA, extrêmement fédéraliste, fut la résultante d’un véritable coup de force politique de quelques hommes, dont Robert Schuman et Jean Monnet, encouragé par les Américains. Mais très rapidement, les souverainistes et les anti-Américains français ont repris le dessus, comme en témoigne le rejet de la CED par une coalition allant des gaullistes aux communistes. Le traité de Rome aurait sans doute connu le même sort, sans l’échec de l’expédition franco-britannique de Suez en 1956 : obligées de se retirer piteusement d’Égypte sous la pression de Moscou et de Washington, les deux rives de la Manche ont tiré des conclusions exactement inverses de cette aventure néocoloniale : la Grande-Bretagne est quasiment devenue le 51e État des États-Unis d’Amérique, la fameuse « relation spéciale », pendant que la France a vu dans l’Europe un moyen de retrouver un peu de sa puissance perdue, une sorte de France en plus grande si l’on veut.
Cependant, Londres, devant le succès inattendu de la CEE, a rapidement appliqué sa devise : « If you don’t beat them, join them » [Si tu ne peux pas les battre, rejoins-les]. Car, comment accepter que se forme un bloc continental impossible à contrôler et à influencer de l’extérieur ? Sans compter que l’alliance avec les États-Unis avait ses limites, notamment économiques… Dès 1960, et très pragmatiquement, le Royaume-Uni demande à adhérer à la CEE. Mais le général de Gaulle pose son veto en 1963, ce qu’il fait à nouveau en 1967 pour bloquer la seconde candidature britannique, en des termes qui apparaissent aujourd’hui comme prémonitoires : « Faire entrer l’Angleterre […], ce serait pour les Six donner d’avance leur consentement à tous les artifices, délais et faux-semblants qui tendraient à dissimuler la destruction d’un édifice qui a été bâti au prix de tant de peine et au milieu de tant d’espoirs ».
Londres s’y reprend à trois fois
La troisième tentative de Londres est la bonne, à la fois parce que Georges Pompidou, qui a succédé à De Gaulle en 1969, est à la recherche d’un succès de politique européenne, mais aussi à cause de la pression de plus en plus forte des partenaires de la France qui veulent avoir la Grande-Bretagne à bord. Mais cette adhésion ne lève nullement les ambiguïtés britanniques à l’égard de l’Europe, comme l’avait prévu De Gaulle. Devenue membre le 1er janvier 1973, en compagnie du Danemark et de l’Irlande, elle a immédiatement entamé les hostilités. Les travaillistes, revenus au pouvoir entre-temps, obtiennent de renégocier les conditions d’adhésion (notamment sur le plan budgétaire), avant d’organiser un référendum : si le « oui » l’emporte par plus de 67 % des voix, les travaillistes et les conservateurs affirment que l’Union européenne ne peut pas être plus qu’un vaste arrangement commercial et réaffirment la primauté des rapports avec le Commonwealth et les États-Unis.
Depuis, la politique européenne de Londres oscille entre les tentatives d’obtenir un statut particulier qui lui permette de bloquer ce qui va trop loin et la tentation de quitter l’Union ou, pour reprendre le nom d’un mouvement favorable au « non » lors du référendum de 1975, « Keep Britain out ». Ainsi, à partir de 1979, le Premier ministre conservateur, Margaret Thatcher (pourtant militante du « oui » en 1975), marquera l’histoire européenne avec son fameux : « I want my money back » qui se termina, en 1984, par un rabais important de la contribution britannique au budget communautaire. Puis, ses successeurs ont obtenu toute une série d’« opt out » [dérogations] : le Royaume-Uni n’est pas membre de la monnaie unique et de l’espace de libre circulation Schengen, il a le droit de choisir ce qui l’intéresse en matière d’immigration, d’asile et de sécurité, il dispose d’un droit de blocage (avec les autres pays non-membres de la zone euro) en matière de réglementation bancaire afin de sauvegarder les intérêts de la City, etc.
Un statut particulier qui la marginalise
Si le Royaume-Uni a, à peu près, toujours obtenu ce qu’il voulait pour lui-même, il n’a pas réussi à empêcher ses partenaires de poursuivre leur intégration. Ses divers « opt out » l’ont petit à petit placé en périphérie du projet européen et non plus au centre. De puissance qui compte, il n’est plus qu’un partenaire extérieur, certes important à cause de la City, mais extérieur quand même. Londres est en réalité victime du succès de sa stratégie : elle souffre désormais d’avoir obtenu le statut particulier dont elle rêvait, statut qui la marginalise. C’est comme cela qu’il faut comprendre le référendum convoqué par David Cameron : il s’agit d’une ultime tentative de freiner ses partenaires. Comme un enfant capricieux, il menace de militer pour la sortie de l’Union s’il n’obtient pas une modification des traités dont le but n’est autre que de les affaiblir. En particulier, il veut supprimer la phrase fondatrice du préambule des traités sur le but de la construction communautaire qui est de « créer une union sans cesse plus étroite entre les peuples de l’Europe », limiter la libre circulation des citoyens européens, l’un des piliers de l’Union, ou encore donner un droit de regard aux pays hors zone euro sur la législation adoptée au sein de la zone euro…
Les Européens céderont-ils à ces demandes, au risque de porter un rude coup à l’Union et de donner des idées à d’autres pays ? Surtout, cela servira-t-il à quelque chose, l’histoire ayant abondamment montré que chaque concession en a appelé d’autres ? Bref, n’est-il pas temps que les Britanniques choisissent enfin clairement entre un grand large que cette puissance moyenne intéresse peu et le continent européen auquel, bon gré mal gré, ils appartiennent?
N.B.: article paru dans l’Hémicycle de décembre
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