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Union européenne

Le taux d'alcool autorisé au volant en Europe

Toute l'Europe - Tue, 06/12/2016 - 17:01
Le taux d'alcool autorisé au volant en France est de 0,5 g/L et de 0,2 g/L pour les jeunes conducteurs. Quelle est la législation dans les autres pays de l'Union européenne ?
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Article - Des représentants des casques blancs syriens invités au Parlement européen

Parlement européen (Nouvelles) - Tue, 06/12/2016 - 16:13
Général : Les casques blancs syriens, une organisation humanitaire d’environ 3 000 bénévoles, viennent quotidiennement en aide à de nombreux civils sur le terrain. Invités par les députés des commissions des affaires étrangères et du développement ce lundi 5 décembre, trois de leurs représentants ont souligné l’importance d’ouvrir des couloirs humanitaires afin d’éviter une crise humanitaire à plus grande échelle.

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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La faiblesse de la politique étrangère européenne face à la tentative d’un « ré-impérialisme » russe

EU-Logos Blog - Tue, 06/12/2016 - 15:52

C’est en 1991, lors du démantèlement de l’URSS, que la Russie et l’Union européenne (UE) ont développé leur relation, qui s’est avérée par la suite être importante. La base légale de cette coopération est fondée sur l’accord de partenariat et coopération (APC) de 1994. Ainsi, les domaines de coopération entre l’UE et la Russie se sont, peu à peu, diversifiés et multipliés. L’UE est devenue le premier partenaire économique de la Russie. Cette dernière est également un important partenaire pour l’UE mais surtout son premier fournisseur d’énergie.

Cependant, au regard de la situation géopolitique actuelle, il convient de s’interroger sur l’évolution du concept de « Maison commune européenne », énoncé par Mikhaïl Gorbatchev en 1985. Autrement dit, existe-t-il encore aujourd’hui ?

 La crise ukrainienne de 2014 : un tournant dans les relations UE-Russie

 La crise ukrainienne de 2014 et les actuels bombardements russes en Syrie ont constitué un tournant dans la relation UE-Russie. Cette crise a, d’abord, effectivement mit fin à l’hypothèse d’un partenariat stratégique entre les deux grands, notamment en raison des violations russes du droit international par l’annexion illégale de la Crimée. Cela a été l’atteinte la plus grave commise à l’intégrité territoriale et à la souveraineté d’un Etat sur le continent européen depuis la seconde guerre mondiale. Pour l’armée russe, la Crimée représente un atout majeur puisqu’elle bénéficie d’une situation idéale sur la Mer noire. D’ailleurs, la Russie a la main mise sur cette dernière principalement en raison de sa dépendance envers les ressources énergétiques russes.

Cette annexion se justifie, pour M. Poutine, président de la fédération de Russie, par un référendum établi le 16 mars 2014. A son issue, la Crimée déclare son indépendance et réclame son rattachement à la Russie. S’ajoute à cela le 18 mars, la signature d’un traité rattachant la Crimée et la ville de Sébastopol à la fédération de Russie. Le président russe justifiera cette annexion également par l’Histoire commune de son pays avec la Crimée.

Cette annexion, qui viole l’intégrité territoriale de l’Ukraine et méconnaît l’intangibilité des frontières, déclenche le 17 mars 2014 une première vague de sanctions européennes – mais aussi d’autres Etats dans le monde –  sur la base des articles 29 du Traité de l’Union Européenne (TUE) et 215 du Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne (TFUE). Ainsi, lors du Conseil européen du 6 mars 2014, l’UE a défini une approche en trois phases qui s’est traduite par la prise de trois types de sanctions :

  • des mesures politiques/diplomatiques (phase 1) : le sommet UE-Russie de Sotchi, prévu le 3 juin 2014 a été annulé, de même pour les sommets bilatéraux périodiques entre les Etats membres et la Russie. Il y eu la suspension de la participation de la Russie à cette instance, qui redevient le G7 ou encore la suspension de son droit de vote à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe par exemple.
  • des mesures restrictives individuelles (phase 2) : elles visent des personnes et des entités faisant l’objet d’un gel des avoirs et d’une interdiction d’entrer sur le territoire de l’UE en raison de leur responsabilité dans des actions qui compromettent ou menacent l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine. Ces mesures ont été adoptées en plusieurs vagues depuis le 17 mars 2014, et ont été réactualisées dernièrement. Elles ont été reconduites jusqu’au 15 mars 2017.
  • des mesures économiques sectorielles (phase 3) : Ce sont des mesures restrictives en réaction à l’annexion illégale de la Crimée et de Sébastopol. Elles consistent en une limitation de l’accès des banques et grandes entreprises d’Etat russes aux marchés financiers et aux capitaux européens, un embargo sur les importations et exportations d’armes ou encore restreindre l’accès de la Russie à certains services et technologies sensibles pouvant être utilisés pour la production et l’exploitation de pétrole.

Valables initialement jusqu’au 31 juillet 2015, ces sanctions économiques sectorielles ont été reconduites jusqu’au 31 janvier 2017.

Des sanctions spécifiques ont en outre été adoptées à l’encontre de la Crimée et de Sébastopol. Outre la suspension des programmes de coopération sur les financements européens, l’UE a interdit :

  • l’importation dans l’UE des produits originaires de Crimée (adoptée le 23 juin 2014);
  • l’ensemble des nouveaux investissements européens en Crimée (adoptée le 18 décembre 2014);
  • l’exportation de certains biens et technologies à destination d’entreprises (transports, énergie, télécommunications… etc)
  • la fourniture de services liés aux investissements prohibés ou destinés au secteur du tourisme (adoptée le 18 décembre 2014).

 Ces mesures ont été prorogées par le Conseil jusqu’au 23 juin 2017.

 Pour faire face aux sanctions européennes, la Russie décrète le 6 août 2014 un embargo sur les produits agroalimentaires des pays occidentaux (viande bovine et porcine, produits laitiers, fruits et légumes…). Aussi, elle dresse une « liste noire » de personnalités européennes en mai 2015. Dans le cas où ces personnes voudraient se rendre en Russie, elles se verraient refuser l’accès au territoire.

Pour répondre à la prolongation des sanctions sectorielles européennes, la Russie a rétorqué, au travers de la signature d’un décret en juin 2016, par le renouvellement des contre-mesures russes jusqu’au 31 décembre 2017 en actualisant la liste des produits agricoles européens sous embargo.

Pour que les sanctions européennes soient efficaces, elles doivent être adossées à un processus de négociations politiques.

 L’inefficacité des accords Minsk

 Après le premier accord Minsk en 2014 qui n’avait pas abouti à une paix durable en Ukraine (pour un cessez-le-feu), le 11 février 2015, les dirigeants allemand, français, ukrainien et russe ont conclu un second accord Minsk. Cet accord a permis à l’UE de reprendre la main sur le dossier de la crise grâce à l’action du couple franco allemand pour lier l’instauration des sanctions à la mise en œuvre des accords de Minsk 2 (février 2015).

 Que sont ces accords ?

 Il convient de dégager trois lignes directrices de ces accords visant à restaurer la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Tout d’abord, ils concernent à la fois la situation sur le terrain (cessez-le-feu, retrait des armes lourdes, contrôle de l’Ukraine sur sa frontière avec la Russie) et le processus politique nécessaire à la résolution de la crise (statut spécial pour les régions séparatistes, décentralisation, amnistie, élections).

Ensuite, ils fixent des échéances pour le respect des engagements de chacune des parties, dont le point de référence est le début du retrait des armes lourdes.

Enfin, ils prévoient un mécanisme de suivi, au niveau des directeurs politiques, pour résoudre les difficultés d’application du paquet de mesures et veiller à sa mise en œuvre par l’ensemble des parties.

Il convient d’observer que l’UE veut établir son autorité, sans pour autant couper définitivement les relations avec la Russie notamment en raison de leur interdépendance.

Toutefois, l’accord Minsk 2 n’est plus d’actualité. En effet, le 13 janvier 2016, les membres du groupe de contact sur la situation dans le Donbass (Ukraine, Russie et l’OSCE) se sont de nouveau réunis à Minsk. Un nouveau cessez-le-feu a pris effet le 1er septembre 2016. Certains experts affirment que le règlement du conflit dans le  Donbass serait possible avec la participation des Etats Unis, allié de l’Ukraine. Cependant, actuellement à la fin de son mandat, le président Obama se centre sur la situation en Syrie au détriment d’une position active en Ukraine. Par conséquent, l’évolution du processus de paix sera laissée à la charge de M. Trump, le futur nouveau président des Etats-Unis. Néanmoins, il projette de se centrer sur la situation syrienne en coopération avec M. Poutine, puisqu’ils adoptent des positions similaires quant à cette situation.

 Les bombardements russes en Syrie : vers une rupture des relations UE-Russie 

 S’ajoute à cette crise ukrainienne opposant Russie et UE, le conflit syrien au sein duquel les deux grands n’adoptent pas non plus la même position.

L’intervention militaire de la Russie en Syrie depuis septembre 2015 se justifie par une demande du président syrien, M. El-Assad, d’une « aide militaire » russe ; une demande qui s’explique par leur « affinité ». Cette intervention militaire offrait à la Russie le privilège de récupérer son statut de « superpuissance », disparu avec l’URSS, dans le cas d’un retrait des Etats-Unis. Cependant, suite à l’élection de M. Trump en tant que nouveau président américain, les deux parties prévoient de s’unir pour, entre autres, combattre le terrorisme en soutenant le gouvernement de M. El-Assad. Or, l’UE et les Etats-Unis faisaient peser la responsabilité du rétablissement d’une trêve en Syrie sur la Russie. En effet, dans un communiqué commun du mois d’octobre 2016, ils affirmaient qu’ « il appartient à la Russie de prouver qu’elle est disposée et qu’elle est capable de prendre des mesures exceptionnelles pour sauver les efforts diplomatiques ». Toutefois, l’intéressée n’adopte pas le comportement attendu. Effectivement, le 8 octobre 2016, la Russie a posé – pour la cinquième fois depuis le début du conflit syrien – son veto au Conseil de sécurité des Nations Unies contre une résolution française relative à l’arrêt des bombardements à Alep.

Face à cette situation, le Conseil a condamné, dans ses conclusions du 17 octobre 2016, les attaques du régime syrien et de ses alliés dont la Russie, visant « délibérément et de manière disproportionnée les civils et le personnel humanitaire et de santé ». De même, lors du sommet des 20 et 21 octobre 2016, le Conseil européen a de nouveau condamné les attaques précitées notamment celles réalisées à Alep contre les civils. Aussi, il demande à la Russie, y compris en tant que coprésidente du Groupe international d’appui pour la Syrie, de montrer, par des mesures et des actions, qu’elle met tout en œuvre pour mettre fin aux bombardements aveugles du régime syrien, rétablir la cessation des hostilités, assurer l’accès immédiat, élargir l’aide humanitaire et créer les conditions propices à une transition politique crédible et inclusive.

Il convient de relever qu’il ne s’agit que de simples conclusions, juridiquement non contraignantes, d’où la persistance de l’opposition de la Russie face à l’UE.

 Comment peut-on expliquer cette situation ?

 Pour la Russie, la crise actuelle et la dégradation de ses relations avec l’UE serait la conséquence de trois éléments.

Premièrement, pour la Russie, les années 90, ont été une période de sentiment d’humiliation en particulier par la dislocation de l’URSS en 1991 face au triomphalisme des pays occidentaux. En effet, ceux-ci ont considéré que cette dislocation découlait de la victoire du système économique et social occidental sur celui de l’URSS.

Deuxièmement, depuis la dislocation de l’URSS, la question de l’élargissement de l’OTAN a été à l’origine de tensions avec la Russie. Il faut noter, à cet égard, que si la fin de la guerre froide a entraîné la dissolution en 1991 du Pacte de Varsovie, cela n’a pas été le cas de l’OTAN, qui est restée, aux yeux de la Russie, une organisation militaire principalement dirigée contre elle. De ce fait, après avoir évoqué l’idée de rejoindre l’Alliance atlantique, la Russie a eu pour préoccupation constante d’obtenir de celle-ci, l’engagement qu’elle ne s’étende pas à l’Est. Elle a pourtant dû se résigner à un premier élargissement de l’OTAN à des pays d’Europe orientale (Pologne, République Tchèque, Hongrie) en 1999 puis à un deuxième (Slovaquie, Slovénie, Bulgarie Roumanie, états Baltes) en 2004. Cela place l’OTAN aux frontières de la Russie.

Il faut, à cet égard, garder à l’esprit que la Russie conserve une approche territoriale de sa sécurité, expliquant qu’elle ressente « l’avancée de l’OTAN vers ses frontières » comme étant une menace.

En annexant la Crimée, et continuant les bombardements en Syrie, la Russie entend donc résister à l’Occident et marquer un coup d’arrêt définitif à l’expansion de l’UE et par la même occasion de l’OTAN. A l’Est, la Russie veut obtenir l’assurance que l’Ukraine ne rejoindra ni l’UE, ni l’OTAN.

Troisièmement, la « progression » de l’UE vers l’Est, d’abord par ses élargissements successifs, puis à travers la politique européenne de voisinage, est venue renforcer le sentiment de refoulement par la Russie.

En effet, le partenariat oriental a contribué à la dégradation des relations de la Russie avec l’UE. Le lancement de cette politique est intervenu à un moment où les négociations sur un nouvel accord de partenariat avec la Russie s’enlisaient, et donc le lancement de cette politique à laissé la Russie à l’écart.

En outre, cette initiative européenne entrait en concurrence avec la stratégie de resserrement des relations avec l’« étranger proche » que la Russie entendait promouvoir. La Russie a pu voir dans la promotion des valeurs et des standards politiques européens dont cette politique était porteuse, une menace pour sa politique d’influence et son propre modèle d’où les conflits relatifs à l’Ukraine et à la Syrie.

Enfin, avec ce partenariat oriental, la Russie a sans doute craint de se voir marginalisée économiquement dans un espace qu’elle considère comme sa zone d’intérêt privilégié.

Si le partenariat oriental n’a pas suscité au départ de réaction hostile de la Russie, celle-ci a pourtant réagi assez rapidement, dès janvier 2010, par un projet d’union douanière, sous le nom de communauté économique eurasiatique, avec les pays de l’ex URSS (communauté des Etats indépendants) exceptés la Géorgie et les pays baltes. C’est en 2011 que l’Ukraine a signé ce traité, qui a pris en 2015 le nom d’union économique eurasiatique. La Russie a par ailleurs usé de divers moyens de pressions à l’encontre de ses partenaires historiques comme par exemple l’embargo sur des produits alimentaires. L’une des faiblesses du partenariat oriental est, en effet, d’avoir été lancée sans avoir fait l’objet au préalable d’une réflexion stratégique globale. Les pays de l’Ouest de l’Europe s’en sont désintéressés, la laissant conduire par les pays de l’Europe orientale. Cette politique a été menée sans que soient mesurées et évaluées ses possibles conséquences.

 Un partenariat UE/Russie toujours possible ?

 La Russie représente un poids important dans le contexte international en raison de sa puissance nucléaire et qu’elle soit membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. L’UE et la Russie présentent des intérêts communs menant inévitablement à un rapprochement.

Tout d’abord sur le plan économique, pour l’UE, la Russie était son 3ème partenaire commercial, derrière les USA et la Chine avant 2015. Cela illustrait l’interdépendance entre l’UE et la Russie puisque la première a besoin des hydrocarbures russes alors que la seconde a besoin de produits agroalimentaires mais surtout des capitaux et technologies occidentales afin de développer l’exploitation de nouveaux gisements. Cependant, en raison des contre-mesures prises par la Russie en réponse aux sanctions européennes, elle se trouve pénalisé par l’arrêt des importations de technologies européennes. Par conséquent, elle se voit passer au 4ème rang des partenaires commerciaux de l’UE, en raison également de son orientation vers d’autres pays (Chine par exemple) pour écouler son gaz.

En matière d’énergie, la Russie et l’UE ont déjà de nombreux partenariats énergétiques. C’est en ce sens qu’une relation d’interdépendance existe déjà bel et bien entre les deux parties. En effet, l’accord APC a pour but de créer « 4 espaces communs » dont un espace économique. Cet accord est complété par « l’Espace économique européen commun » (EEEC) qui crée un « marché ouvert et intégré entre UE et Russie ». Ainsi, il est prévu un rapprochement des normes législatives russes et européennes afin de promouvoir les investissements et les coopérations bilatérales dans les domaines prioritaires comme l’énergie et les télécommunications

Toutefois, avec le contexte actuel, il y a une baisse de l’économie russe. Celle-ci a été affaiblie par la crise ukrainienne, la guerre en Syrie qui a un coût économique et politique important, la chute des cours du pétrole et, avec un moindre impact, les sanctions européennes et l’embargo instauré par M. Poutine pour y répondre. Cela a entrainé une forte inflation, en particulier des produits alimentaires de base et une hausse de la pauvreté en Russie. Au-delà de ces mesures, ce qui ronge l’économie est le manque de diversification de l’économie, la corruption omniprésente, un budget militaire qui représente environ 4,3% du PIB.

Néanmoins, tout comme l’UE, la Russie est confrontée au danger que représentent le terrorisme et le développement de l’islamisme radical. Ce danger est donc une préoccupation commune pouvant permettre un rapprochement des actions des deux grands.

Cependant, au niveau de la politique étrangère russe et européenne, il convient de souligner des différences, qui en font leurs caractéristiques. S’agissant de la première, celle-ci est centralisée au sein des mains de M. Poutine. Tandis qu’au sein de l’UE, l’action européenne en matière de politique étrangère n’est pas centralisée puisque cette dernière repose sur le principe de l’unanimité, ce rend difficile l’accord entre Etats membres. Par ailleurs, pour défendre ses intérêts et ses valeurs, l’UE ne fait pas seulement preuve de « soft power », elle utilise également le  « hard power » (sanctions, embargo…etc).

 La nécessité de rétablir une confiance entre les deux grands

 Dans le cadre des questions sécuritaires et de développement économique en Europe, et afin de rétablir une bonne relation UE-Russie, il pourrait être abordé des sujets d’intérêt commun. Le règlement de la crise Ukrainienne et du conflit en Syrie sont une opportunité pour cela. Parallèlement, les questions économiques, notamment le développement économique de l’Europe orientale et les questions énergétiques, devraient également être à l’ordre du jour de ce dialogue.

Aussi, il faudrait que ce dialogue, puisse se traduire par un accord semblable à l’Acte final d’Helsinki de 1975, redonnant une perspective de politique commune, permettant de sceller les engagements mutuels et de réaffirmer l’attachement commun à la paix et à un certain nombre de grands principes indispensables à la sécurité commune comme l’inviolabilité des frontières.

Enfin, il est aussi nécessaire de favoriser les échanges humains, culturels, universitaires et scientifiques. C’est effectivement une façon de contrer le mouvement de fermeture et de repli identitaire que l’on observe actuellement en Russie, ainsi que l’influence négative des médias très antioccidentaux. En effet, le 23 novembre 2016, les eurodéputés ont voté une résolution (304 voix pour, 179 contre et 208 abstentions) afin de lutter contre la propagande russe ayant pour objectif de diviser l’UE. De son côté, V. Poutine perçoit cela comme une « dégradation politique de l’idée de démocratie en Occident ». Dans la résolution, le PE démontre sa préoccupation relative à cette propagande russe « visant à maintenir ou à accroître l’influence de la Russie et à affaiblir et à diviser l’Union européenne ».  Effectivement, cette propagande est un soutien aux eurosceptiques, aux mouvements populistes et à tous ceux qui bafouent les valeurs démocratiques. C’est pourquoi, les eurodéputés appellent au renforcement du pluralisme, de l’objectivité médiatique de l’impartialité et l’indépendance des médias au sein de l’UE et de ses pays voisins.

Aujourd’hui, le principal problème au sein de la relation UE-Russie est qu’elle vit une crise majeure.

Ce qui est essentiel à mettre en avant est la faiblesse de la politique étrangère de l’UE par rapport à la tentative d’un « ré-impérialisme » de la Russie. En effet, celle-ci a mis en place la stratégie de son « étranger proche », d’une manière qui n’est pour le moins, pas diplomatique, et met en avant ses ressources énergétiques pour faire peser son poids dans les négociations. D’un côté, se trouve la Russie, pouvoir agressif, qui fonctionne sur le rapport de force. De l’autre coté, se trouve l’UE, fonctionnant sur la base de normes et de sanctions. Cette différence reflète l’impossibilité d’un dialogue politique entre les deux grands, qui pourtant, se voit nécessaire. En effet, il faut absolument renouer les relations avec la Russie car c’est dans l’intérêt des deux parties en raison de leur interdépendance. Ce sont ces nécessités qui peuvent faire évoluer ces relations.

Comme le soulignent C. Bret et F. Parmentier, UE-Russie doivent mettre en place un « partenariat limité » articulé autour de trois axes :

  • « La résistance active aux risques de déstabilisation du voisinage, où l’Europe doit faire preuve de fermeté et donc d’unité dans le rapport de force ;
  • Le renforcement des espaces sectoriels de concertation entre les Européens et la Russie ;
  • Enfin, la préparation de nouvelles convergences économiques, afin de redonner une perspective de long terme au rayonnement de l’Union européenne à l’Est. »

Kristell Prigent

Sources d’information et pour aller plus loin :

– Traité de l’Union européenne

– Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne

– Site du Conseil de sécurité des Nations Unies :

  • La réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur la situation à Alep est marquée par de profondes divergences entre les pays occidentaux et la Fédération de Russie, 25 septembre 2016, CS/12533. URL : http://www.un.org/press/fr/2016/cs12533.doc.htm.
  • Réuni au niveau ministériel, le Conseil de sécurité constate les violations de l’accord de cessation des hostilités en Syrie, conclu le 9 septembre, 21 septembre 2016, CS/12526. URL : http://www.un.org/press/fr/2016/cs12526.doc.htm.

 – Site européens :

Conseil européen et de Conseil de l’Union européenne, Mesures restrictives de l’UE en réaction à la crise en Ukraine. URL : http://www.consilium.europa.eu/fr/policies/sanctions/ukraine-crisis/.

 

– THOM, J-S MONGRENIER, P. VERLUISE, Quelle géopolitique de la Russie, La revue géopolitique, 4 juillet 2016. URL : http://www.diploweb.com/Quelle-geopolitique-de-la-Russie.html.

– BRET, La Russie et la bataille d’Alep, EurAsia Prospective, 8 octobre 2016. URL : https://eurasiaprospective.net/2016/10/08/la-russie-et-la-bataille-dalep-bret-sur-bfmtv/.

– Presse :


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Le prix des produits alimentaires en Europe

Toute l'Europe - Tue, 06/12/2016 - 14:51
Le niveau des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées varie considérablement d'un pays à l'autre en Europe. Allant du simple au triple, il est, en règle générale, le plus élevé dans les pays scandinaves et le plus bas dans les Balkans.
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[Revue de presse] Eurogroupe : les ministres des Finances s'accordent sur un allègement de la dette grecque

Toute l'Europe - Tue, 06/12/2016 - 11:39
Réunis à Bruxelles le 5 décembre, les ministres des Finances de la zone euro sont parvenus à un accord sur un allègement de la dette grecque. En revanche, la politique de relance budgétaire, désirée par la Commission européenne ainsi que plusieurs Etats membres, a finalement été rejetée, l'Allemagne et les Pays-Bas s'y étant opposés.
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Communiqué de presse - Nouvelle législation anti-terrorisme adoptée en commission des libertés civiles - Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures

Parlement européen (Nouvelles) - Mon, 05/12/2016 - 20:30
La formation de "combattants étrangers" et de "loups solitaires" ainsi que la préparation d’attentats terroristes sur le sol européen deviendront des infractions conformément aux nouvelles règles européennes sur la lutte contre le terrorisme, adoptées lundi.
Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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Communiqué de presse - Accord entre députés et ministres sur les contrôles aux frontières de l’UE - Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures

Parlement européen (Nouvelles) - Mon, 05/12/2016 - 19:57
Tous les citoyens européens et les ressortissants des pays tiers entrant ou quittant l’UE devraient être contrôlés via une confrontation à des bases de données (comme la base de données sur les documents de voyage volés ou perdus), selon un projet législatif sur lequel les députés et les ministres de l’UE se sont entendus de façon informelle lundi.
Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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Fact Of The Day: turbulent contradictory elections’ weekend for the EU:

EU-Logos Blog - Mon, 05/12/2016 - 18:47

Renzi’s ambitious reform proposition has not been approved by the referendum. As a consequence, he resigns and Italia renews with instability. He proposed to change the balance between the Chambers and the government, modify the Italian Constitution and allow the executive to speed up the legislative process.
The leader of the center-left Democratic Party, Matteo Renzi, announced before the vote that he would resign as Prime Minister if his proposal was defeated. With this announcement, he turned the referendum – which is mandatory by the Italian Constitution for a global reform – into a plebiscite and focused the consultation not on the constitutional reform, but on his person and his position as a leader. That was his mistake: fortified by a large unlikeable personality, Mr. Renzi’s disdainful behaviour eclipsed the benefit that his reform could provide to the Italian balance of power and played into the hands of the conservators and populists.
The major issue is that the result of this consultation threw together a new indicator of the EU’s difficulties: after Brexit, a new drop of pro-European parties and leaders frightens economic partners and markets. As a result of the “NO” vote, the euro value has decreased this morning, and above all, it strengthens populist parties across the EU.

Hopefully, the EU is not blamed in each of its members states: in Austria, the Ecologist and pro-EU Alexander Van der Bellen won the Head of State elections against the populist and eurosceptic Norbert Hofer (FPÖ).
After a first victory in May, results were contested and annulled after Mr. Hofer had submitted the case to the Constitutional Court. Then, the elections were postponed to October, but a technical method issue with the ballots’ adhesive put it off until December the 4th. Mr. Van der Bellen’s win is a fundamental event that shows that pro-Europeans have not fully disappeared across the EU. This is a strong sign, especially for Austria, which was the first European country to have a governmental coalition with a far-right party. This victory could mark the beginning of the decline of populism and the FPÖ in Austria, especially as their strategy was to use this election to project themselves and their extreme ideas to the true heart of the Austrian power and decision-making: the Chancellery. Austrian were able to see other alternatives than populism. As a majority of populist parties do, the FPÖ uses cyberspace and social media as a fundamental communication channel. Although their opponents have difficulties assessing the power of Internet, Mr. Van der Bellen did not make this mistake and let the Fachospere grew without responses and counter-speeches.

These two ballots show the dissents inside the EU and the necessity to reshape the European model.

To find out more:

http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/12/05/referendum-italien-presidentielle-autrichienne-le-pire-n-est-pas-toujours-sur_5043518_3232.html

http://www.rtbf.be/info/monde/detail_quel-futur-pour-l-italie-apres-le-non-au-referendum-les-differents-scenarios?id=9472025

http://www.wsj.com/articles/austrian-center-left-candidate-van-der-bellen-to-win-presidential-election-projections-show-1480870229

Emmanuelle Gris


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Communiqué de presse - Lutte contre le terrorisme: "Il y a urgence à agir", estime Bernard Cazeneuve - Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures

Parlement européen (Nouvelles) - Mon, 05/12/2016 - 18:44
La lutte contre le terrorisme, l’état d’urgence en France mais aussi le récent démantèlement de la "jungle" à Calais furent parmi les sujets débattus par le ministre français de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, en commission des libertés civiles, lundi après-midi.
Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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Communiqué de presse - Ouverture des marchés ferroviaires nationaux: vers de meilleurs services - Commission des transports et du tourisme

Parlement européen (Nouvelles) - Mon, 05/12/2016 - 17:40
Grâce à un accès plus facile de tous les opérateurs ferroviaires aux marchés nationaux, les passagers devraient bénéficier de services de meilleure qualité et de davantage de choix, conformément au projet de règles adopté en commission des transports et du tourisme lundi.
Commission des transports et du tourisme

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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Background - 32e session de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE

Parlement européen (Nouvelles) - Mon, 05/12/2016 - 16:29
La 32e session plénière de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE se tiendra à Nairobi, capitale du Kenya, du 19 au 21 décembre 2016. La session sera officiellement ouverte par ses coprésidents, Louis Michel pour le Parlement européen, et Netty Baldeh (Gambie) pour les pays ACP en présence de Justin Muturi, Président de l'Assemblée nationale du Kenya.

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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Article - Terrorisme : mieux lutter contre le phénomène des combattants étrangers

Parlement européen (Nouvelles) - Mon, 05/12/2016 - 16:01
Général : La plupart des récentes attaques terroristes en Europe ont été perpétrées par des citoyens européens, et certains d’entre eux se sont avérés être des combattants étrangers. Les députés de la commission des libertés civiles votent aujourd’hui sur un projet de directive autour de la lutte contre le terrorisme. Le texte, rédigé peu après les attentats de Paris, propose notamment de criminaliser la préparation d’attentats tel que le fait de voyager à l’étranger à des fins de terrorisme.

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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Article - Cette semaine au Parlement : lutte contre le terrorisme, futur de l’Europe

Parlement européen (Nouvelles) - Mon, 05/12/2016 - 13:49
Général : Les députés se pencheront cette semaine sur un projet de directive visant à mieux lutter contre le terrorisme ainsi que des propositions pour rendre l’Union européenne plus démocratique et transparente. Avec les groupes politiques, ils prépareront également la session plénière de la semaine prochaine, au cours de laquelle le Prix Sakharov 2016 sera décerné. Consultez notre article pour en savoir plus sur l'agenda du Parlement européen.

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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Chine - Union européenne : quelles relations commerciales ?

Toute l'Europe - Mon, 05/12/2016 - 13:30
Dans un contexte politique où le libre-échange suscite de plus en plus de débats, et les acquisitions chinoises en Europe font souvent la une, des questions sur les relations sino-européennes ne manquent pas. Quelle est l’étendue des relations commerciales actuelles entre l’Union européenne et la Chine ? Quels en sont les enjeux majeurs ? Enfin quels sont les obstacles qui pèsent sur leur avenir ?
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Des élections américaines aux élections autrichiennes, un réveil difficile pour les européens. Faut-il avoir peur ? 2016 Annus Horribilis

EU-Logos Blog - Sun, 04/12/2016 - 21:45

De l’accablement américain au soulagement autrichien, l’effet domino n’a pas joué, il faut s’en réjouir fortement, mais de l’un à l’autre il y a plus de ressemblances que de différences.

L’élection de Donald Trump au poste de 45ᵉ président des États-Unis, le 9 novembre, est tombée exactement le jour du 27ᵉ anniversaire de la chute du mur de Berlin. En résultera-t-il une rupture comparable sur le plan de la politique internationale ?Comme au lendemain du Brexit  et bien d’autres élections (y compris en partie les primaires françaises), comme pour les élections autrichiennes, l’élection américaine a été l’expression d’un rejet de la politique établie par les élites dirigeantes, le résultat d’un clivage social fort et d’un clivage politique exacerbé: républicains contre démocrates, blancs contre noirs, Hispaniques contre Anglo-Saxons, villes contre campagnes, jeunes contre vieux, Américains diplômés du supérieur contre Américains sans diplôme et même hommes contre femmes. Les polarisations se sont cristallisées autour des questions liées à l’immigration, aux impôts, au salaire minimum, à la pauvreté, aux accords de libre-échange, au changement climatique et à l‘avortement. Ce sont les analyses qui reviennent le plus fréquemment sous la plume des journalistes.

Mais ne sommes nous pas largement atteints du même mal ? Ces traits américains nous les retrouvons en Europe dans les élections autrichiennes qui présentaient un enjeu considérable avec leur lot d’arguments biaisés

Dans sa rhétorique électorale, Trump s’est fait le porte-parole du climat «anti-establishment» lié à ces facteurs. La marginalisation politique, sociale et économique de beaucoup d’électeurs a été l’un des thèmes récurrents de sa campagne. La puissance économique de l’Amérique et le nombre d’emplois ont certes enregistré une hausse pendant les années Obama, mais la répartition des revenus est inégale, les inégalités s’accroissent dangereusement la prospérité là où elle susbsiste Le FMI, sa présidente Christine Lagarde s’en alarme. Le nombre des travailleurs pauvres a augmenté. Trump a promis une politique commerciale protectionniste, une politique migratoire xénophobe allant jusqu’à une politique d’expulsion active, une politique climatique autonome allant jusqu’à la résiliation de traités déjà conclus comme l’accord de Paris. Reste à voir dans quelle mesure, une fois président, il les mettra également en œuvre.

Les populistes de droite européens ont fêté l‘événement. Marine Le Pen a félicité Trump avec enthousiasme et a voulu voir dans la victoire de Trump le signal d’un vent favorable pour ses propres ambitions présidentielles en France. Elle ne fut pas la seule. Nigel Farage a désigné l’année 2016 comme l’année de «deux grandes révolutions politiques» : le Brexit et l’élection de Trump. Geert Wilders a tweeté: «Les Américains reprennent possession de leur pays.». A tous ceux qui expriment avec force ce sentiment de liberté et d’indépendance retrouvées comme après la décolonisation, on a envie de poser la question à qui reprenez-vous la possession de votre pays ? A ceux qui ne craignant aucune outrance et assimilent Bruxelles à Moscou et au régime soviétique, on est tenté de poser la question : dans le Pacte de Varsovie de sinistre mémoire où trouve-t-on plus ou moins l’équivalent d’un acte fondateur comme le Traité de Rome ? Les traités d’adhésion ont-ils leur équivalent dans le pacte de Varsovie ?

Les musulmans, les Latinos et les migrants sans papiers prennent peur tout comme les minorités. Si Trump met à exécution les promesses de sa campagne, ils devront s’attendre à des expulsions. Et après les élections autrichiennes à quoi devons nous nous attendre ? S’apaiser en constatant qu’il s’agit d’un petit pays, de petites élections pour un président sans grand pouvoir et que finalement l’extrême droite sort battue. Au contraire ne faudrait-il pas sonner le tocsin avec plus d’ardeur. Dans la pratique les autrichiens ne viennent-ils pas de tourner une page sans avoir eu conscience qu’ils avaient eu entre leur main une partie du destin de l’Europe ? Les européens qu’ont-ils fait pour prévenir une telle dérive ?malgré tout le populisme ne vient-il pas de franchir un saut qualitatif majeur, accentuant l’impact idéologique du conservatisme, du souverainisme, le refus des solidarités communautaires, donnant un élan aux mouvements dits « identitaire » autant d’éléments déjà si forts en Europe centrale et orientale et qui ne demandent qu’à contaminer plus fortement encore le reste de l’Europe. Les occasions à venir restent nombreuses, la prochaine sera peut-être la « bonne » pensent-ils.

Sommes-nous à la fin d’un système politique et au début d’une nouvelle idéologie inquiétante ? Ces forces obscures, malfaisantes engrangent des succès dans les urnes. Une offre politique, cohérente, structurée, déterminée pour s’y opposer ne s’est pas encore mise en place. Ces forces rétrogrades ont généré leurs propres élites partisanes, bureaucratiques, médiatiques, elles gèrent des villes, des régions. Elles structurent le débat politique. Elles agitent des thèmes bien connus opposent en proposant des choix simplificateurs, amputant nos valeurs traditionnelles qu’elles démonétisent. De façon abusive la chrétienté, incontestable sur le plan historique, social et spirituel est enrôlée pour lutter contre l’islam, refuser les quotas des demandeurs d’asile , brimer les minorités, développer leurs affinités avec les démocraties « illibérales » de l‘Europe centrale, et celles de Poutine déniant tout droit aux minorités et faisant éclater les solidarités nées dans le cadre de l’Union européenne. La confessionnalisation de la vie publique se développe : le christianisme est détourné de ses origines, instrumentalisé pour mettre en difficulté la démocratie, les fondamentaux d’une Union européenne bien affaiblie pour faire face aux rhétoriques eurosceptiques totalement irréalistes. Irréalistes mais aussi d’une grande violence, une violence qui les apparente à des propos quasi insurrectionnels d’un autre temps et d’un autre lieu.

Malgré toutes les craintes associées à l’élection de Trump et associées aux succès électoraux présents et à venir, l’Amérique, l’Europe d’aujourd’hui ne peuvent être comparées à la République de Weimar et aux années  30. Le grand historien Ian Kershaw, spécialiste incontesté de la période réfute cette comparaison. Il fait observer que les sociétés européennes d’alors étaient fortement militarisées et qu’au sein des gouvernements, la présence des militaires était forte et influente, chacun sait que leur rôle, en maintes occasions, fut déterminent dans le déclenchement des guerres et la chute des démocraties mais il aurait pu s’interroger pour savoir si les militaires n’ont pas été remplacés par la finance, les puissances de l’argent qui semblent tout conduire. Ian Kershaw fait observer aussi que dans les années vingt et trente, les régimes autoritaires et dictatoriaux étaient infiniment plus nombreux qu’aujourd’hui. Accordons à l’historien le mérite de l’observation. Nos démocraties fonctionnent encore tant bien que mal, les équilibres, les régulations, les contrepoids et contrôles divers subsistent mais pour combien de temps ? L’Etat de droit subit, partout, des atteintes plus ou moins graves, les institutions de l’Union européenne s’en inquiètent : lisez l’article de Victoria Bonaert vient de consacrer au Rapport de Sophie In’t Veld. Forts de ce constat battons- nous pour préserver nos démocraties : compte tenu des nouvelles technologies, du comportement des médias, la démocratie et son bon fonctionnement ne vont pas de soi. Ce n’est pas un acquis qui va de soi et pour toujours.

Que nous-reste-il ? Répliquer ! Répliquer est désormais le mot d’ordre chez Eulogos. Il n’est pas nécessaire de polémiquer et de montrer du doigt en permanence l’adversaire. Montrer les choses positives, inconnues ou méconnues ou volontairement tues est aussi une forme de réplique. En montrant dans son article (« Solidarity cities : la réponse local à la crise des migrants ») Victoria Bonaert à sa façon réplique. La peste n’ a pas encore gagné

 

 


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Pierre Moscovici: Union libre

Coulisses de Bruxelles - Sun, 04/12/2016 - 19:48

REUTERS/Francois Lenoir

L’homme paraît apaisé et fend enfin l’armure. Pierre Moscovici s’est construit une muraille derrière laquelle il s’est longtemps dissimulé. Toujours sous contrôle, calculant chacun de ses mots, cultivant une certaine morgue et une distance certaine, ne faisant rien pour se rendre aimable, mais supportant mal la critique, cet écorché vif qui vient de fêter ses 59 ans semble réconcilié avec lui-même. Sa parole s’est libérée, il se montre plus avenant, plus humain, se livre davantage et assume enfin sans complexe son engagement européen construit au long de son parcours de trente ans en politique : « député national et européen pendant 20 ans, ministre durant 7 ans, commissaire chargé des affaires économiques et monétaires depuis 2 ans. À ces divers titres, j’ai été membre des trois institutions communautaires (Commission, Parlement européen, Conseil des ministres) », se rengorge-t-il.

Pour ceux qui le connaissent depuis longtemps, sa métamorphose saute aux yeux. Est-ce la mort d’un père à l’écrasante personnalité, le psychologue social Serge Moscovici, le 15 novembre 2014, à 90 ans, quinze jours après sa prise de fonction à Bruxelles, qui a été le déclic ? Le choc est rude et il l’encaisse péniblement, même s’il entretenait une relation complexe avec ce père physiquement absent, mais intellectuellement envahissant, entremêlant amour passionnel et ressentiment. L’histoire familiale est heurtée : Serge Moscovici et son épouse, la psychanalyste Marie Bromberg, faisaient passer leur carrière et leurs amours contingentes bien avant leurs enfants, Pierre l’ainé et Denis, son cadet de 4 ans et demi. À tel point qu’après leur séparation, dans les années 70, les deux adolescents se retrouvent seuls dans l’appartement familial du 17e arrondissement de Paris, Serge et Marie passant les voir par intermittence. Une autre époque. Ce quasi abandon familial n’a pas empêché les enfants de tracer leur route professionnelle : Pierre est passé par Science po et l’ENA avant d’intégrer la Cour des comptes et Denis par Centrale.

Pierre Moscovici qui a longtemps dit craindre une seule chose, la mort de son père, est sonné. Alors qu’il n’est pas croyant, il se laisse pousser la barbe, qu’il a depuis gardée, comme le veut la tradition juive. Et il se lance dans la lecture de « Chronique d’un enfant égaré », le livre que son père a publié en 1997, l’année où son fils devient ministre de Jospin, dans lequel ce juif roumain, victime des persécutions antisémites du nazisme et qui a fui son pays pour la France en 1947, raconte une vie qu’il a toujours dissimulé à ses enfants. Le commissaire reconnaît n’avoir jamais pu le lire jusque-là, car il était « en colère contre son silence ». Sa mort lui permet enfin de tourner la page. Lui, le célibataire endurci, franchit un cap qui marque en général l’entrée dans la vie adulte : le 13 juin 2015, il épouse, en présence de Lionel Jospin, son mentor en politique, Anne-Michelle Basteri, une inspectrice des finances de 37 ans qui fut sa conseillère lorsqu’il était ministre des Finances de François Hollande. « Un changement fondamental », reconnaît Pierre Moscovici.

Il reconnaît avec réticence que la disparition du père (suivi de celle de sa mère en octobre 2015) est un moment important dans sa vie, mais il a du mal à admettre qu’elle l’ait changé. Pour lui, c’est son arrivée à Bruxelles qui a été « une vraie libération ». Il ne veut voir dans ces deux évènements concomitants qu’une coïncidence. « Je suis enfin sorti du système cloisonné et vertical de la politique française. Pendant 20 ans, j’ai été un rouage du système politique ». C’est à Bruxelles qu’il a enfin pu assumer son « mantra », son « européisme » : « je ne pouvais pas le faire dans mon parti, car il faut avant tout préserver son unité. Or le PS est divisé sur l’Europe : il n’assume pas son européïsme et se laisse tarauder par le souverainisme. Je n’ai pas choisi d’être ministre des Affaires européennes ou des Finances, mais commissaire si. Maintenant, je peux dire ce que je veux. Et la Commission, qui est une institution très collégiale, me donne une marge de manœuvre que je n’ai jamais eue ».

Son chemin de Damas vers l’Europe, Moscovici le débute en 1997 lorsqu’il est nommé par Lionel Jospin (il fut son conseiller au ministère de l’Éducation nationale entre 88 et 90) au ministère délégué aux Affaires européennes. Même s’il affirme aujourd’hui que son « fil rouge a toujours été l’Europe », cela reste sujet à caution. Député européen inexistant entre 1994 et 1997, il s’est fait surtout élire pour remplir la gamelle et s’occuper des affaires internes du PS. Il ne se fait pas remarquer par ses positions européennes et d’ailleurs ne demande pas le portefeuille que lui confie Jospin : il visait le budget. À son arrivée au Quai d’Orsay, il montre d’abord sa méconnaissance totale de l’Allemagne, un pays dont son histoire familiale lui a appris à se méfier. Mais il apprendra des coups qu’il reçoit, en particulier du désastreux traité de Nice de 2000 qu’il devra assumer presque seul, celui-ci s’expliquant par la profonde mésentente franco-allemande à laquelle il a concouru. Hubert Védrine, son supérieur en tant que ministre des Affaires étrangères, ne le ménage pas durant leurs cinq de cohabitation dans la cohabitation et n’hésite pas à lui faire porter le chapeau des échecs européens de la période.

Moscovici laissera dire : « je suis loyal. De ce point de vue, je suis chevènementiste : un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne. Mon père avait l’habitude de citer de Gaulle pour qui la discipline était la force principale des armées ». Une discipline qui a sans doute empêché celui qui se définit comme « un fils d’intellectuel étranger qui a fait de la politique » d’atteindre le sommet : « pour moi, la politique n’est pas l’école du meurtre. Je vais avoir 60 ans, je suis locataire, je n’ai pas accumulé. Le pouvoir suprême n’est pas mon mantra ».

L’Europe, à la différence de Védrine, Moscovici continuera de s’y consacrer après le traumatisme de 2002, montrant ainsi qu’il n’était pas le « mauvais européen » que son ministre de tutelle décrivait. Il se fait réélire comme député européen en 2004 et cette fois il fait le job. Mais il ne peut résister à l’appel national en rejoignant l’Assemblée nationale en 2007 pour mieux devenir ministre en 2012. « Ça n’a pas été facile d’être le ministre des Finances de Hollande. C’est un job où on prend des coups. Heureusement, 40 % de mon travail, c’était l’Europe. C’est la partie du travail que j’ai réussi. Le reste, c’était plus compliqué, je n’avais pas les mains libres ».

Hasard littéraire : au moment où Pierre Moscovici publie un plaidoyer fédéraliste, « S’il est minuit en Europe », son ancien patron sort un opuscule plaidant pour une Europe confédérale (« Sauver l’Europe », aux éditions Liana Levi), celle des États qui pourtant dysfonctionne. Le moment pour dire certaines vérités : « Védrine n’a jamais cru à l’Europe. On vit sur deux planètes différentes. J’ai toujours accepté les institutions communautaires, alors que Védrine voulait les squeezer. Je récuse la pensée des Védrine ou des Montebourg ». Il ne manque pas une occasion d’exprimer sa vision des choses dans les médias français. Il estime que c’est une partie de son boulot : réconcilier les Français et la gauche avec l’idée européenne. « François Hollande a un ADN d’Européen, mais il n’a pas affirmé ses idées. Il a été trop tactique », regrette-t-il.

Depuis qu’il est à la Commission, on ne peut lui reprocher d’être resté inactif, même si certains lui reprochent de rentrer quasiment tous les soirs à Paris pour retrouver son épouse qui n’a aucune intention de s’installer à Bruxelles. En l’espace de deux ans, l’exécutif européen a totalement changé sur fusil d’épaule sur la question de l’austérité au grand dam des gardiens de l’orthodoxie, notamment allemands : désormais, il ne se comporte plus en garde-chiourme des budgets nationaux, comme le voudrait la lettre du Pacte de stabilité, mais se montre au contraire extrêmement politique. La France a obtenu de nouveaux délais pour revenir sous les 3 % de PIB de déficit, l’Espagne et le Portugal n’ont pas été sanctionnés alors qu’ils n’ont pas tenu leurs engagements en raison de la situation de politique intérieure. La Grèce, que l’Allemagne était tentée d’éjecter de l’euro, est sauvée de justesse en juillet 2015, Pierre Moscovici agissant de conserve avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, pour emporter le morceau. Mieux : l’Allemagne et son équilibre budgétaire ne sont plus un modèle et, le 16 novembre, Pierre Moscovici a même appelé Berlin à relancer le moteur de l’investissement public pour jouer son rôle de locomotive de la zone euro. Dans le même élan, il a appelé tous les États de la zone euro à augmenter leurs dépenses de 0,5 % du PIB pour relancer la croissance. Bref, tout comme Mario Draghi à la BCE, Pierre Moscovici a réussi à balancer très discrètement par dessus bord l’héritage ordo-libéral allemand. Pas mal pour quelqu’un qu’on a longtemps soupçonné de dilettantisme…

N.B.: version longue de mon article paru le 1er décembre dans Libération.

N.B. 2: Pierre Moscovici vient de publier: «S’il est minuit en Europe», chez Grasset, 266 p, 19€

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Turquie: l'ONU dénonce un usage de la torture après le putsch raté

RFI (Europe) - Fri, 02/12/2016 - 18:00
Le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture terminait ce vendredi 2 décembre une visite de près d'une semaine en Turquie pour enquêter sur les accusations répétées de mauvais traitements depuis le coup d'État manqué. Ses premières conclusions sont sévères : Nils Melzer appelle Ankara à «se montrer à la hauteur de sa politique de zéro tolérance sur la torture». Il déplore une «déconnexion» entre l'objectif proclamé et «une réalité qui mène à l'impunité».
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Fact of the day: Trump and the Wall on the South border

EU-Logos Blog - Fri, 02/12/2016 - 16:48

President-Elect Donald Trump delivered his first speech after the election in Cincinnati, Ohio, during which he thanked citizens of the state for helping him win the election. The president-elect also reiterated many of his campaign promises, which pleased some supporters who worried he could abandon his pledges. In particular, Trump once again discussed building a wall along the southern border.

The ostensible purpose of the event was to stress a message of national unity after a fractious campaign and to lay out a road map for Trump’s presidency. He notably reiterated his vows to build a wall on the border with Mexico, to restrict Muslim immigration into the US and to repeal and replace the Obamacare. He renewed his promise to prioritize American interests over the rest of the world and warned that the Monday knife attack at Ohio State University by a radicalized student, was the result of lax refugee policies backed by « stupid people. »; referring to the recent attack by a Somali student who injured 11 people.

He made clear he wanted to ensured the solving of the immigration issue; openly linking it to terrorism: ‘ We do not know who they are, where they come from, what they think,keep them out of the country. The violent atrocities at the University of Ohio demonstrates the security threat created by our very stupid programs on political refugees  ».

Two weeks after winning the challenge against Hillary Clinton, and after meeting Obama at the White House, it seemed that the idea of the Wall was over. Yet, during his first speech after the election, Donald Trump stressed his promise to erect a wall on the border with Mexico.

Watch the video: https://www.youtube.com/watch?v=o0fbDUWe4ko


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Article - Rencontre des Jeunes européens : les participants font entendre leurs voix

Parlement européen (Nouvelles) - Fri, 02/12/2016 - 14:39
Général : En mai dernier, le Parlement européen a accueilli plus de 7 500 jeunes à Strasbourg à l'occasion de la deuxième édition de la Rencontre des Jeunes européens (EYE 2016). Venus de toute l’Europe, ils ont échangé sur de nombreuses thématiques clés, de l'emploi au changement climatique. Au cours de ces dernières semaines, les participants ont présenté leurs principales idées pour l’Europe de demain aux députés.

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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