La Cour des comptes a rendu public un rapport de 160 pages sur les opérations extérieures du ministère de la défense, demandé par la commission des finances du Sénat.
La Cour constate (à son tour) que les opérations extérieures (Opex) militaires menées par la France à l’étranger (au nombre de 25, sur neuf théâtres d’opération principaux, entre 2012 et 2015) représentent un coût croissant, qui n’est pas intégralement inscrit en loi de finances initiale et qui est mal évalué. Voir le graphique ci-dessous:
Cette enquête montre également que les Opex représentent un poids important dans l’engagement opérationnel des armées et des directions de soutien, ce qui limite la préparation opérationnelle des forces et fait apparaître les fragilités et les lacunes du soutien des forces projetées.
La Cour formule huit recommandations:
1. inscrire en loi de finances initiale une dotation réaliste et sincère pour financer les dépenses liées aux opérations extérieures ;
2. procéder à une revue interministérielle des coûts découlant de l’emploi des forces en OPEX à retenir comme surcoûts et des calculs afférents ;
3. établir une estimation périodique des principales composantes des coûts liés aux OPEX non prises en compte dans les surcoûts annuels ;
4. pour un effectif projeté fixé, déployer des effectifs de soutien en proportion suffisante par rapport aux effectifs de combat, notamment en s’appuyant sur des ratios indicatifs ;
5. développer et suivre des indicateurs comparables entre armées et avec les directions et services interarmées afin de mesurer le degré de sujétion opérationnelle des militaires ;
6. dans la gestion des ressources humaines du ministère et des armées, améliorer le suivi et la prise en compte des compétences critiques identifiées lors des opérations et anticiper le besoin de maintenanciers très qualifiés ;
7. évaluer, avant la prochaine loi de programmation militaire, les moyens et les conditions d’une restauration d’un niveau de préparation opérationnelle suffisant, pour ne pas obérer les capacités futures des forces françaises ;
8. pour mieux répondre aux besoins de transport aérien stratégique et dans l’attente de la mise à disposition de moyens patrimoniaux, développer le recours à la mutualisation multinationale et améliorer l’efficience du recours aux moyens externalisés.
Le rapport, qui ne se limite pas à ces constats et à ces recommandations, peut être consulté en ligne via ce lien.
Le SHOM vient de publier de nouvelles éditions des planisphères pour la préparation de traversées sur l’ensemble du globe. La carte fondamentale 0101H représente principalement le trait de côte des continents et des principaux archipels, et la toponymie des mers, des océans et des pays. Elle se décline en deux variantes : une pour la déclinaison magnétique et du changement annuel (0101G), et la seconde pour les fuseaux horaires (0101Q).
La première rencontre entre Obama et le nouvel élu Donald Trump a été plus consensuelle que prévue (crédit : US White House)
(BRUXELLES2) L’élection de Donald Trump à la présidence américaine sera-t-il un motif pour les Européens de se ressouder et de trouver des motifs d’agir davantage ensemble, de renforcer la défense et l’industrie européennes ? On peut l’espérer, le souhaiter. Certains le disent et l’expriment. Mais le contraire pourrait tout aussi bien être envisageable et doit être envisagé.
Ne me quitte pas…
Les quelques paroles de Donald Trump sur l’OTAN peuvent certes apparaitre comme des propos de campagne. Ils vont susciter de la part des dirigeants européens qui ne tiennent pas à voir l’OTAN diminuer son rôle ni les Américains cesser de s’y investir. Ce n’est donc pas le moment de créer le moindre brin d’incertitude des Européens ou d’alternative possible qui pourrait permettre à Washington d’en tirer parti. Ce mouvement a déjà commencé. Dans plusieurs pays (Belgique, Allemagne…) les dirigeants ne cessent de monter au créneau pour démontrer l’utilité de l’OTAN. Et le secrétaire général de l’OTAN a sonné l’alarme (lire son entretien exclusif à B2 : Une défense européenne, oui mais en complément à l’OTAN). Il va falloir ensuite passer à la caisse…
Oui … je paierai davantage
Ce qu’a dit Donald Trump sur la solidarité transatlantique — pas de solidarité sans un effort européen — peut susciter des interprétation diverses. Au premier degré, l’ambition américaine est de quantifier l’effort américain à l’effort européen. C’est ce qu’on appelle le partage des charges. Trump s’inscrit là concrètement dans les pas de ses prédécesseurs (Bush, Obama). Aux Européens de se prendre en charge un peu plus, avec à la clé une augmentation des budgets des dépenses de défense (1) mais aussi une prise de risque plus importante. Un discours qui n’est pas exempt de contradiction côté américain. Car si cette montée en puissance des Européens est souhaitée, les Américains ne souhaitent finalement pas qu’elle soit trop autonome.
Buy American ou je me tire !
Au second degré, le propos de Trump est davantage une attitude de négociateur commercial. La menace de plus assurer l’assistance aux Européens doit être prise comme une volonté de s’assurer de la fidélité des Européens. Et cela marche, à en juger par les déclarations dans les capitales européennes. Elle s’accompagne d’une volonté d’avoir davantage de retour sur investissements, dans le plus pur style du principe « I want my money back ». Autrement dit, si les Américains assurent une partie de la défense, européennes aux Européens de payer plus, en nature au besoin, en achetant… américain. Dans toute cette logique, on est assez loin du renforcement d’une défense européenne autonome…
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire : Trump élu, l’Europe va devoir se bouger les fesses !
(1) L’objectif fixé de dépenser 2% du PIB pour la défense est un objectif idiot. Sans un plan de dépense à l’échelle européenne, il risque d’aboutir à des achats dispersés, un gaspillage d’argent comme il y a eu dans le passé, et ne permettront pas en tant que tel de résoudre les lacunes qui persistent.
Alors que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, rendait un dernier hommage à l’adjudant Fabien Jacq, mortellement blessé le 4 novembre par l’explosion d’une mine au passage de son véhicule de l’avant blindé (VAB) lors d’une mission de ravitaillement dans le nord du Mali, l’État-major des armées (EMA) a précisé, dans son dernier […]
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Sous l’impusion de Victor Schoelcher, la IIe République adopta, le 27 avril 1848, un décret abolissant l’esclavage. Et, ainsi, près de 250.000 esclaves antillais, guyanais et réunionais, devinrent des citoyens à part entière. En Guadeloupe, un dénommé « André » n’avait pas eu à attendre l’application de ce décret puisqu’il avait été « affranchi » un an plus tôt […]
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