La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête sur les militaires du 35e RI renversés à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) par une voiture qui a pris la fuite. Les militaires étaient déployés dans le cadre de l'opération Sentinelle. Il s'agit de la 3e attaque contre Sentinelle depuis janvier 2017.
Selon Yves Lefebre, secrétaire général du syndicat Unité police Force ouvrière, l'auteur voulait "tuer". "Un individu stationne son véhicule de marque BMW de couleur très foncée, noire, à proximité du lieu de passage des militaires qui sortent de leur casernement pour rejoindre leur véhicule ou leur patrouille, ils sont à pied", a-t-il expliqué à Reuters. "Et au moment où ils passent, le véhicule fonce à contre-sens ostensiblement vers eux pour les percuter."
La ministre des Armées, Florence Parly, a précisé dans un communiqué que sur les six militaires du 35e régiment d'infanterie de Belfort blessés, trois l'ont été plus grièvement, "sans que leur pronostic vital ne soit engagé". Elle s'est rendue à leur chevet en compagnie du ministre de l'Intérieur.
L'enquête, ordonnée notamment pour "tentatives d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en lien avec une entreprise terroriste", a été confiée à la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ), à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Le parquet antiterroriste avait déjà été saisi dimanche après que un homme interpellé près de la Tour Eiffel ait déclaré aux enquêteurs qu'il voulait commettre un attentat contre un militaire et qu'il était en lien avec un membre de l'État islamique.
Depuis le mercredi 2 août et jusqu'au lundi 9 octobre, le musée de l'Armée propose une exposition consacrée aux animaux en guerre.
Cette exposition met en lumière le rôle des animaux dans un contexte de guerre en partant d’exemples concrets. Les animaux sont à la fois acteurs des guerres, compagnons des combattants mais aussi source de matières multiples: leur chair est nourriture, leur peau, poils, dent, os, etc. composent, en grande partie, la tenue, l’armement et l’équipement du soldat.
Les scientifiques et les inventeurs s’en inspirent pour concevoir du matériel militaire.
Les animaux sont aussi utilisés comme symbole, pour se protéger, pour effrayer, pour se moquer d’un adversaire, ou encore pour nommer une opération ou un engin.
Pratique:
Tous les jours de 10h à 18h.
Gratuit, accès libre.
Galeries de la cour d’honneur Musée de l’Armée, Hôtel des Invalides, 129 rue de Grenelle, 75007 Paris
L'US Air Force avait annoncé en 2015 qu'elle allait débuter le recrutement de sous-officiers en vue de les former comme pilotes de RQ-4 Global Hawk. Les premiers pilotes viennent de recevoir leurs diplômes. Parmi eux et c'est une première, une femme.
Le sergent Courtney (pas de nom de famille) avait précédemment occupé des postes d'analystes en imagerie et d'opérateur de capteurs sur drones MQ-1 Predator. Depuis le 4 août (photo USAF, I. Young), elle est officiellement pilote de RQ-4 Global Hawk.
Elle fait partie d'une petite promotion de quatre pilotes dont aucun n'est officier, qui ont suivi le cursus de formation "Enlisted Pilot Initial Class" sur la base de San Antonio-Randolph, au Texas. Cette formation EPIC a commencé en octobre (la remise de diplômes a eu lieu en mai), deux autres groupes de douze élèves démarrant leur formation en janvier (celui du Sgt Courtney) puis en mars.
L'ESSD américaine Janus Global Operations (JGO) va participer aux opérations de dépollution de la ville irakienne de Mossoul libérée le 10 juillet. Selon un fonctionnaire du Department of State (DoS), le chantier pourrait durer "dix ans".
Dans un communiqué du 2 août (lire ici), la firme rappelle qu'elle est présente en Irak depuis avril 2016 et qu'elle y travaille au profit de l'U.S. Department of State’s Office of Weapons Removal and Abatement. Elle a d'abord pris part à la dépollution de Ramadi (dans la province d'Anbar) où un de ses employés britannique a été tué en août 2016, puis elle a mis en place un centre de formation de démineurs à Erbil au Kurdistan.
Texte de ma chronqiue parue dans le numéro 14 de Conflits, de juin 2017.
Le président Trump a donc passé le cap des cent jours depuis son élection. Curieusement, les médias ont beaucoup écrit sur cette étape, bien plus que pour ses prédécesseurs. Il en ressort l’impression générale que le président n’a pas réussi à prendre la mesure de la fonction et semble contenu par le système profond. De plus, en matière de politique étrangère, aucune ligne n’aurait été vraiment décelée et beaucoup y voient l’impréparation, pour ne pas dire l’amateurisme, du 45ème POTUS.
Il est vrai que le tableau est décousu. Il tient à des raisons internes : énormément de postes de l’administration n’ont pas été pourvus ce qui handicape sérieusement la tenue d’une ligne politique, quelle qu’elle soit. De plus, la première équipe a été affectée par la démission de Michael Flynn ou la rétrogradation de Steve Bannon.
Surtout, la succession de déclarations a montré une inconstance rare avec des foucades ou des revirements surprenants. À la suite d’une photo d’un enfant touché par une attaque chimique, il décide un raid de missiles contre une base aérienne syrienne. Après avoir déclaré l’OTAN obsolète, une brève rencontre avec son Secrétaire Général lui fait dire le contraire. Il monte le ton contre la Corée du Nord et annonce l’envoi d’un porte avion qui vogue en fait sur d’autres flots. Il avait annoncé une grande remise à plat avec la Russie et la Chine et il semble retombé dans l’habituelle tension avec Moscou, l’usuelle négociation subtile avec la chine. On attendait un isolationniste, mais une MOAB a été larguée en Afghanistan tandis que les opérations commandos et les frappes de drones se poursuivent. Plus récemment, le renvoi du directeur du FBI, James Comey, constitue pour certains une faute justifiant la destitution, comme Nixon.
La ligne serait-elle donc celle d’un simple conservatisme, au sens de la perpétuation d’une posture traditionnelle américaine qui n’aurait finalement pas trop évolué de GW Bush à Obama et à « the Donald » ? Pas si simple. Notons d’abord quelques succès : la nomination d’un juge conservateur à la Cour Suprême, l’augmentation du budget de la défense, le passage d’une loi sur l’Obamacare à la chambre basse… Il est donc possible que passé le temps de l’apprentissage, la démarche se professionnalise. D’ailleurs, les postes clefs semblent solides : Rex Tillerson ou le général Mc Master « font le job », d’autant plus discrètement que leur patron anime les médias.
Surtout, les coups d’éclat semblent cacher une ligne plus profonde, qui reste à confirmer. Au Moyen-Orient, l’effort est poursuivi contre l’EI à Mossoul mais aussi à Tabqa et Rakka, avec l’appui des milices kurdes, au grand dam d’Ankara. Il y a comme un partage des tâches : l’Irak dans l’aire américaine, la Syrie dans l’aire russe. Cette prudence (l’ambassade en Israël n’a pas été déplacée de Tel-Aviv à Jérusalem) s’accompagne d’une position similaire en Europe : si les déclarations ont rassuré les Européens, la pression pour qu’ils augmentent leur budget porte ses fruits. L’imprévisible Trump a ici plus d’effets que les admonestations polies de ses prédécesseurs. Enfin, il est fort possible que derrière les rideaux, Américains et Russes négocient activement. D’ailleurs, la Russie est très indulgente envers Washington malgré toutes les rebuffades apparentes. Ce profil bas intrigue.
Car la priorité est ailleurs : géoéconomique, elle vise d’abord la Chine. Certes, le retrait du traité transpacifique ouvre de grandes possibilités régionales à Pékin mais Trump renoue avec les alliances anciennes (Japon, Corée du Sud ou Taiwan) tout en se réconciliant avec les Philippines. La Corée du Nord lui donne argument pour peser sur Pékin. Là se joue le nouveau « grand jeu ».
Bref, bien que tumultueux, « le match n'est pas plié ».
O. Kempf