Le ministère de l'Enseignement supérieur, les présidents des conférences des grandes écoles, les présidents d’université, ainsi que les directeurs des écoles françaises d’ingénieurs s’engagent à promouvoir la Garde nationale auprès des 318 établissements d’enseignement supérieur qu’ils représentent.
Jeudi, Anne-Lucie Wack, présidente de la conférence des grandes écoles, Gilles Roussel, président de la conférence des présidents d’université et Marc Renner, président de la conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, ont signé avec le général Anne Fougerat, secrétaire générale de la garde nationale, trois chartes (photo Garde nationale).
Ces chartes ont pour objectif d’inciter tous les établissements dépendant des trois Conférences à s’engager à leur tour dans la signature de conventions de soutien à la réserve opérationnelle, tant pour leurs étudiants que pour leurs salariés. D’ores et déjà, une vingtaine d’établissements ont signé de telles conventions.
Pour la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, cette collaboration prend tout son sens afin de soutenir la volonté d’engagement qui anime les jeunes: "Les sociologues classent les étudiants actuels dans la "génération Y" qui se caractériserait notamment par son désir de trouver du sens dans son travail et de se mettre davantage au service de l’intérêt général. La garde nationale est assurément l’un de ces moyens.".
Les mesures d’attractivité pour favoriser le recrutement et la fidélisation des jeunes réservistes opérationnels de la Garde nationale s’articulent autour de trois axes :
1. des mesures financières liées sous certaines conditions au renouvellement de l’engagement, des allocations spécifiques pour les étudiants réservistes ainsi qu’une participation aux frais du permis de conduire ;
2. la valorisation et la transposition de certains acquis professionnels militaires pour l’exercice de métiers dans le milieu civil ;
3. l’amélioration de la protection sociale du réserviste.
Le dernier numéro du Magazine de géopolitique, Conflits, est consacré au Maghreb (n° 20, janvier-mars, disponible en kiosque (ou sur le site ici) pour 9,9 €).. J'ai l'honneur d'y signer un article qui fait le point des différentes institutions maghrébines ou incorporant des États maghrébins. A lire ci-dessous.
Comme beaucoup de régions, le Maghreb est traversé d’institutions internationales : comme souvent désormais, elles sont bien souvent peu pertinentes.
La première est évidement l’Union du Maghreb Arabe (UMA), créée en 1989 et réunissant les cinq Etats du Maghreb. Toutefois, elle n’a suscité aucune avancée concrète et elle reste bloquée à cause du conflit du Sahara Occidental et donc de la dispute entre l’Algérie et le Maroc. Il s’agit finalement de l’organisation sous-régionale africaine qui est la plus bloquée, alors que les cinq pays ont déjà une civilisation en commun et qu’une intégration économique régionale permettrait un développement important de la zone. Il faut citer l’ONU, présente dans la zone au travers de la MINURSO au Sahara occidental mais aussi de son rôle en Libye.
Institutions arabo-musulmanes
Les pays du Maghreb partagent énormément de fondements culturels et civilisationnels. Pourtant, aucune des institutions du monde arabo-musulman ne leur a donné réellement satisfaction pour développer leurs échanges.
Les cinq pays maghrébins sont membres de la Ligue arabe, qui a été créée en 1945. La Libye rejoint l’organisation en 1953, la Tunisie et le Maroc dès 1958 à la fin du protectorat, l’Algérie en 1962 dès son indépendance, la Mauritanie enfin en 1973. Il ne faut pas méconnaître cependant le sentiment de supériorité des pays du Machrek envers ceux du Maghreb, même si le siège de la Ligue a été installé à Tunis de 1979 à 1990. Si le panarabisme a eu un rôle politique important au cours de la Guerre froide, il est aujourd’hui en panne, les pays arabes peinant à trouver des convergences politiques.
Aussi quelques pays signent en 2001 l’accord d’Agadir (Égypte, Jordanie, Maroc et Tunisie, rejoints par Liban et Palestine en 2016) qui crée une zone de libre-échange arabe. Il entre en vigueur en 2007 et est soutenu par l’UE. Cependant, des difficultés demeurent et il peine à croître. Il s’agit d’une version réduite du Conseil de l’unité économique arabe, créée en 1957 dans le cadre de la Ligue arabe et qui n’a pas donné de résultats. L’organisation de la coopération islamique (OCI) a été créée en 1969 à l’instigation de l’Arabie Saoudite. Les 5 pays maghrébins en sont membres fondateurs. Toutefois, cette organisation religieuse mais aussi politique et culturelle n’est pas un grand cadre de coopération intra-maghrébine
Institutions méditerranéo-européennes
Les pays du Maghreb se sont d’abord tournés vers le nord de la Méditerranée et notamment les pays européens. Les anciennes puissances coloniales de la zone (Espagne, France, Italie) conservent en effet de profonds intérêts. Mais au-delà des nombreux accords bilatéraux, les initiatives institutionnelles donnent peu satisfaction.
Le partenariat Euromed, ou processus de Barcelone, a été créé en 1995 et inclut un certain nombre de pays méditerranéens, dont Algérie, Maroc et Tunisie, ainsi que la Mauritanie depuis 2007 (la Libye a un statut d’observateur). Il constitue le volet méditerranéen de la politique européenne de voisinage (PEV). L’UE distribue ainsi quelques aides financières aux pays bénéficiant d’un statut avancé (Maroc et Tunisie). Le processus de Barcelone a été « renforcé » à partir de 2008 avec la création de l’Union pour la Méditerranée, réunissant tous les pays de l’UE et les pays riverains (la Libye est observateur). Un certain nombre de programmes sont labellisés (transport, énergie, économie bleue, etc…) mais il est à la fois très institutionnel et peu centré sur les problématiques particulières du Maghreb.
Pour justement se concentrer sur la Méditerranée occidentale, les cinq pays de l’UMA ainsi que les cinq riverains du nord (Espagne, France, Italie, Malte, Portugal) créent en 1990 le dialogue 5+5. Les conversations régulières portent sur des sujets sectoriels (intérieur, transports, défense, migrations, finance, enseignement…). Là encore, il s’agit de rencontres formelles avec peu d’effets concrets.
Le dialogue méditerranéen est le partenariat de l’Alliance atlantique dédié « au sud » : y participent l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie (ainsi que d’autres pays du pourtour : Égypte, Israël, Jordanie). Créé en 1995 (l’Algérie ne l’a rejoint qu’en 2000), il n’a pas instauré une dynamique collective et les quelques actions sont principalement bilatérales (OTAN + 1).
Institutions africaines
C’est pourquoi on observe une sorte de mouvement vers l’Afrique. Les cinq sont membres de l’Union Africaine, maintenant que le Maroc à rejoint l’organisation en 2017, après l’avoir quittée en 1984. Le plus intéressant demeure pourtant la question des organisations sous-régionales. Ainsi de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) créée en 1975 (PIB de 817 G$, population de 360 Mh). Avec son retour dans l’UA, le Maroc a demandé dès 2017 l’adhésion à la CEDEAO. Celle-ci a donné son accord de principe mais les modalités de détail traînent. La Mauritanie qui en était membre a quitté l’organisation en 2000 mais a signé un accord d’association en 2017. On observe que la constitution d’un grand bloc commercial à l’ouest de l’Afrique constituerait un puissant facteur de développement, une fois la question de la monnaie résolue.
Le Marché commun de l'Afrique orientale et australe aussi connu sous son acronyme anglais COMESA, a été fondé en 1994 et inclut depuis 2005 la Libye et 2018 la Tunisie (des négociations sont en cours avec l’Algérie). Il s’agit d’un marché commun (677 G$ et 475 Mh). Pour mémoire, citons la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) a été créée en 1998. Elle comprend 29 États dont les pays maghrébins sauf l’Algérie. Elle a pour ambition d’établir une union économique globale mais aussi de développer les réseaux de transport. On voit ainsi se constituer des blocs sud-sud. Alors que l’histoire et la géographie militent pour une intégration latérale entre les cinq pays du Maghreb, le blocage de l’UMA et une certaine négligence européenne incitent les États maghrébins à développer des stratégies autonomes, principalement en direction du sud, avec un satellite occidental (Maroc et Mauritanie vers la CEDEAO) et un autre oriental (Libye et Tunisie vers la COMESA). Les stratégies sont d’abord économiques mais aussi sécuritaires (notamment le sujet de la coopération sur la question des migrations : on rappelle ici que la Mauritanie appartient au G5 Sahel). L’Algérie reste un peu isolée dans ce mouvement général.
Olivier Kempf dirige la lettre stratégique La Vigie (www.lettrevigie.com). Il a publié « Au cœur de l’islam politique » (UPPR, 2017).
98 casques ont été remis à la Garde suisse, la force armée du Vatican qui existe depuis 1506.
Héritière du Service étranger, la Garde suisse est composée de citoyens suisses chargés de la protection du pape et de ses résidences, tant à Rome que lors de ses voyages. Aujourd'hui, la troupe compte 110 hommes.
Mardi, 513e anniversaire de sa fondation, la Garde suisse pontificale a perçu de nouveaux casques noirs de 570 grammes en plastique (les anciens casques pèsent 2kg), résistant aux UV et ventilés. Ces nouveaux casques remplacent le Morion, un superbe et imposant casque en acier poli. Le Morion est une pièce d’armure développée durant le XVIe siècle et utilisée initialement en Espagne et dans les Pays-Bas espagnols.
Plus de 120 casques ont été commandés à une société suisse. Ils sont financés par des dons, principalement de sponsors privés. Un casque coûte entre 900 et 1000 francs suisses (environ 800 euros). Beaucoup moins, cependant, que les anciens casques forgés à la main. Chaque Morion coûte en effet près de 5 000 euros.
A voir ici un documentaire de CNN sur ces nouveaux casques; on y découvre un des généreux donateurs américains.
Pour marquer cet anniversaire, une série de courts métrages sur la vie de ce corps armé du Vatican a été diffusée. Le thème: "1506 – La Garde Suisse se présente". La première vidéo montre les gardes se préparant à recevoir un chef d’Etat, en l’occurrence le président de la Confédération suisse Alain Berset, et son accueil.
Le bilan chiffré dévoilé par l'EMA ce jeudi matin aurait mérité quelques précisions:
- 120 "opérations de combat": avec quels acteurs et quels résultats, dans quels pays et quelles zones?
- un engagement des pays alliés: de quel volume?
- quelles pertes amies et ennemies (200, selon la ministre)?
Des réponses à ces interrogations sont à retrouver (il suffit de chercher, n'est-ce pas?) sur le site du ministère:
- BARKHANE : quelles avancées en 2018 ?
- un bilan chiffré est aussi à consulter dans le dossier de presse Barkhane de décembre.